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14.10.2025 à 05:02

Le collectif GenZ 212 convoque des "sit-in pacifiques" dans plusieurs villes du Maroc samedi

FRANCE 24
Le collectif de jeunes GenZ 212 appelle, lundi, "la jeunesse marocaine ainsi que l'ensemble des citoyennes et citoyens" à se mobiliser pour réclamer des réformes dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Pour cela, il va organiser des "sit-in pacifiques" dans la majorité des villes du Maroc samedi.

14.10.2025 à 05:01

Pour les derniers réfugiés nord-coréens de Gyodong, espoirs perdus et douleur intacte

FRANCE24
En cette période de Chuseok, grande fête familiale d'automne, nombreux sont les Sud-Coréens ayant des ancêtres restés au Nord qui accomplissent ce rituel funéraire devant des autels érigés à cet effet à la frontière, faute de pouvoir accéder aux tombes. Sur l'île de Gyodong, cet autel, le Manghyangdae, se dresse à la pointe nord. A deux kilomètres, passées les eaux grises du fleuve Han, des paysans travaillent la terre sous des drapeaux rouges. Et un slogan en lettres géantes sur une colline proclame: "longue vie au socialisme!" "Ils sont là-bas, j'espère simplement qu'ils vont bien", dit sobrement M. Ryh, dont le père a fui au Sud à la fin de la guerre de Corée (1950-1953) au contraire de sa grand-mère et d'autres parents qui, restés dans le pays communiste, n'ont plus jamais donné de nouvelles. L'île de Gyodong a accueilli des milliers de déplacés pendant la guerre. A l'arrivée des troupes chinoises alliées des Nord-Coréens dans le bourg de Yeonbaek, beaucoup d'habitants sont simplement partis à Gyodong en traversant le fleuve, comme ils avaient depuis toujours l'habitude de le faire en bateau ou même à la nage. Sans se douter que cette traversée serait leur dernière. Pendant sept décennies, ces déplacés n'ont eu pour se consoler que les hirondelles, nombreuses à Gyodong où une légende voit en elles des messagères entre les deux Corées par-dessus les barbelés. Les longues-vues installées au Manghyangdae sont pour eux le seul moyen de voir leurs anciennes maisons, derrière la frontière la plus hermétique du monde. La plupart des réfugiés de première génération se sont éteints. Pour la poignée encore en vie, le chagrin est intact. "Peuple au cœur brisé" "Nous sommes un peuple au cœur brisé", affirme Chai Jae-ok, 94 ans. "Même si nous vivons aujourd'hui dans l'abondance, mes parents, mes frères et sœurs sont tous restés en Corée du Nord. Moi, je suis venu au Sud et j'ai dû les abandonner. A quoi bon vivre dans le luxe si je ne peux pas les revoir? Jour et nuit, je n'ai cessé de crier et d'espérer la réunification", dit-il. "Avant que mes yeux ne se ferment pour toujours, j'aimerais la voir se réaliser." Un rêve pour le moment impossible. Si Pyongyang a récemment exprimé son intérêt à renouer le dialogue avec Washington, il a clairement fait savoir qu'il ne voulait plus jamais parler à la Corée du Sud, désormais qualifiée d'"Etat hostile" et avec qui la séparation est irréversible. Le Nord a même démantelé toutes ses institutions dédiées à une éventuelle réunification et dynamité les routes et voies ferrées intercoréennes, construites pendant les périodes de détente des années 2000. - "Y a-t-il douleur plus grande ?" "Mon seul vœu est que, même si la réunification n'a pas lieu de mon vivant, un échange entre le Nord et le Sud me permette au moins de me recueillir sur la tombe de mes parents", poursuit M. Chai. "Elle n'est qu'à six kilomètres d'ici. En voiture, cela prendrait à peine dix minutes. Y a-t-il douleur plus grande?" Min Ok-sun, 92 ans, a elle laissé ses parents et quatre frères au Nord. "J'ai quitté ma terre natale à 17 ans et je ne les ai jamais revus", dit-elle. A Gyodong, elle a épousé un autre réfugié, Kim Ching-san, ancien combattant chargé de missions d'infiltration au Nord maintenant âgé de 96 ans. "Quand je vois des oiseaux retourner à leur nid au coucher du soleil, je me dis que nous, les humains, avons aussi ce besoin de retourner chez nous. C'est notre instinct", dit M. Kim. "Ma femme et moi, on a des façons différentes de gérer la nostalgie du pays natal. Elle trouve du réconfort dans des choses simples, comme se blottir sous une couverture. Moi, je ne peux pas oublier. Chaque jour, je me bats intérieurement, comme si j'étais encore en guerre. C'est pourquoi je parais plus vieux qu'elle." Les jours de fête, les réfugiés et d'autres personnes âgées de Gyodong se rassemblent pour chanter à tue-tête de vieilles balades coréennes datant de l'occupation japonaise (1910-1945). "Ce sont des chansons que tout le monde, au Sud comme au Nord, connaissait avant la division", explique Chang Gwang-hyuck, le bénévole qui anime ces séances et dont le grand-père venait lui aussi du Nord. "Elles reflètent les aspirations et les émotions du peuple de l'époque." "Ce que ces personnes âgées désirent le plus, c'est apaiser leur nostalgie", poursuit M. Chang. "Quand je vois ces personnes qui ont quitté leur foyer à 20 ans et n'ont jamais pu y retourner, je ressens une profonde tristesse."

14.10.2025 à 04:17

Venezuela: "avec on sans négociation", Maduro "quittera le pouvoir", promet la prix Nobel Machado

FRANCE24
La cheffe de l'opposition vénézuélienne, 58 ans, qui est entrée dans la clandestinité quelques jours après la présidentielle de 2024, estime que sa récompense et le déploiement américain sont un "coup fatal" pour le pouvoir. Washington a déployé en août huit navires de guerre au large des côtes du Venezuela. L'administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu'elle a présentées comme étant celles de narcotrafiquants, pour un bilan d'au moins 21 morts. Plusieurs sources proches du pouvoir américain font état de frappes imminentes visant le territoire vénézuélien. "Avec ou sans négociation" "Maduro a en ce moment la possibilité d'avancer vers une transition pacifique. (...) Avec ou sans négociation, il quittera le pouvoir", a-t-elle lancé. "Nous avons dit être prêts à offrir des garanties, que nous ne rendrons pas publiques tant que nous ne serons pas assis à cette table de négociation. S'il insiste, les conséquences seront directement de sa responsabilité. De personne d'autre", prévient-elle. "Ils (le pouvoir) sont conscients que nous sommes dans une phase finale et décisive (...) Ces dernières heures, plusieurs camarades ont été arrêtés, la répression augmente. C'est une façon d'essayer de paraître forts parce qu'ils savent que tout ce qui se passe (déploiement et prix Nobel) est un coup fatal", assure Mme Machado. "Le monde entier sait qu'ils ont été battus à plate couture. Nous avons démontré notre triomphe", ajoute-elle à propos de la présidentielle de 2024. L'opposition qui a collecté les procès-verbaux des bureaux de vote assure avoir prouvé la fraude du pouvoir. Le conseil national électoral, considéré aux ordres de Maduro, l'a déclaré vainqueur, sans publier de chiffres détaillés, affirmant avoir été victime d'une attaque informatique. Intervention américaine "Je ne vais pas spéculer", a-t-elle réagi sur le déploiement américain. "Celui qui a déclaré la guerre aux Vénézuéliens, c'est Nicolas Maduro". "Je l'ai répété d'innombrables fois: sans liberté, il n'y a pas de paix et sans force, il n'y a pas de liberté quand tu fais face à une structure narco-terroriste. Nous avons tout essayé", a-t-elle néanmoins souligné. "L'invasion qui existe ici est celle des Cubains, des Russes, des Iraniens (alliés traditionnels de Caracas), du Hezbollah, du Hamas, des cartels de la drogue, de la guérilla des Farc", accuse-t-elle. "Nous, les Vénézuéliens, nous n'avons pas d'armes à feu, nous avons la parole, nous avons l'organisation citoyenne, nous avons la pression, nous avons la dénonciation", dit-elle. Relations avec Trump et les Etats-Unis Mme Machado qui a dédié son prix au "peuple vénézuélien qui souffre" mais aussi au président américain souligne que c'est "reconnaître au président Trump ce que nous considérons juste et nécessaire (...) C'est pour lui transmettre à quel point le Venezuela a besoin de son leadership et de la coalition internationale qui s'est formée". "Nous avons un grand respect et une communication fluide (avec Washington), comme j'en ai avec de nombreux autres gouvernements", confie Mme Machado. Elle a refusé d'évoquer la périodicité des contacts ou la lutte d'influence que se livrent, selon les médias, le secrétaire d'Etat Marco Rubio et l'envoyé spécial Richard Grenell. "Corruption et répression" "L'argent, lorsqu'il leur parvient (au pouvoir) passe d'abord dans la corruption. C'est le plus grand pillage de l'histoire de l'humanité. En deuxième lieu, (l'argent) va à la répression. (...) Mais il n'y pas d'argent pour les médicaments, les enseignants, les services publics, les personnes âgées", assure Mme Machado. Armée "Il faut offrir des garanties, et ceux qui facilitent une transition en auront (...) Ce message, nous l'avons adressé à toute la structure des Forces armées, aux corps policiers et aux employés publics", dit-elle. Imagine-t-elle un soulèvement ? "Nous avons tous - civils, militaires - un rôle à jouer et, dans tous les cas, toute action qui respecte (la victoire revendiquée par l'opposition à la présidentielle) le 28 juillet serait le rétablissement de la Constitution". Son avenir "Notre président élu (Edmundo Gonzalez Urrutia, selon l'opposition) a déclaré qu'il souhaite que je l'accompagne en tant que vice-présidente", a déclare Mme Machado, qui n'avait pu se présenter car déclarée inéligible. "Je serai là où je pourrais être le plus utile à notre pays". A propos de sa clandestinité, elle affirme ne "pas compter les jours, mais soustraire ceux qui restent, parce que je ne doute pas une seule seconde que nous sommes dans un compte à rebours".

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