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29.06.2025 à 10:57

Quand Wolfgang Tillmans s'approprie l'architecture de la B.P.I.

L'Autre Quotidien
« J’ai commencé ce projet en fréquentant régulièrement la BPI, en y passant du temps, en échangeant avec ses visiteurs, en écoutant leurs récits de moments de vie intenses et importants vécus là : certains y ont même rencontré des amis ou des partenaires. J’ai découvert un côté romantique à ce lieu…. J’ai passé la majeure partie du temps – en fait, toute la première année – à réfléchir à l’architecture, à la mise en espace, à la manière d’activer et d’utiliser ce lieu. »  Wolfgang Tillmans

Texte intégral 6630 mots

« J’ai commencé ce projet en fréquentant régulièrement la BPI, en y passant du temps, en échangeant avec ses visiteurs, en écoutant leurs récits de moments de vie intenses et importants vécus là : certains y ont même rencontré des amis ou des partenaires. J’ai découvert un côté romantique à ce lieu…. J’ai passé la majeure partie du temps – en fait, toute la première année – à réfléchir à l’architecture, à la mise en espace, à la manière d’activer et d’utiliser ce lieu. »  Wolfgang Tillmans

Wolfgang Tillmans - Table des livres et des publications. ©PascalTherme2025

« Ce qui m’intéresse, c’est de faire des images, de l’art – comme traduction du monde que je vois. » Wolfgang Tillmans

Le Centre Pompidou consacre à Wolfgang Tillmans une très large rétrospective du 13 Juin au 22 Septembre 2025, sur plus de trente cinq années de production; l’ensemble de ses pratiques se confronte aux murs de la Bibliothèque Publique d’Information, BPI sur 6000 M2, (la BPI est la combinaison d’une vaste bibliothèque publique parisienne d’environ 400 000 documents, dont 360 000 volumes, et d’une médiathèque. Dès ses débuts, sa vocation est encyclopédique.)  il y a là un engagement de théâtralité de cette rétrospective totalement offert aux regards par l’espace qui lui est dédié.  La BPI est en plein déménagement, ce sont donc de grands espaces désormais libres, avec des linéaires de murs iort considérable, la coursive des pompiers fait plus de 130 M de long, et n’avait connu aucun accrochage d’ailleurs; une BPI libre donc  s’offre à Wolfgang Tillmans et à sa photographie, comme un lieu plastiquement ouvert, expérimental, qui n’empêche pas d’avoir eu à réfléchir la scénographie présente.

La BPI et les espaces créés dans l’exposition par la scénographie, les œuvres, entre le plafond bleu et les moquettes de couleur au sol, vestiges quasi archéologiques d’une signalétique, permettent à la fois à l’espace de reprendre ses perspectives monumentales et de montrer les œuvres de Wolfgang Tillmans.

https://pascaltherme.com/portfolio/wolfgang-tillmans/

En lien avec les mobiliers résiduels de la bibliothèque, moquettes aux lignes vertes, mauves, grandes tables, étagères et livres, espaces dédiés au numérique, bureaux et ordinateurs, écrans géants où se projettent les videos de l’artiste, ou s’entendent certaines ambiances sonores, où le son, la musique viennent s’adjoindre à un vaste corpus d’imprimés et d’objets personnels, issus de sa propre collection, bref tout a été conçu dans ce sens,  pour un dialogue en Fa majeur entre l’histoire d’une photographie en prise avec la vie et donc ses actualités, ses modes, et ce lieu déconstruit savamment, livrant, à travers son dénuement, la puissance de ses lignes de fuites, la présence de ses tuyaux, de ses plafonds bleus, architectures qui rendent l’espace intérieur de la bibliothèque au dialogue des missions retenues et des savoirs anciennement transmis dans leur diversité sociale grâce à cette première fonction heuristique de la BPI.

L’ heuristique sert à la découverte, elle désigne la méthode qui permet au chercheur de découvrir, de sélectionner et de hiérarchiser les documents qu’il utilise. À ce titre, étant donné la nature du travail de recherche historique, elle a beaucoup à voir avec l’archivistique. On connait la « passion » de Wolfgang Tillmans pour les magazines, les livres, les imprimés, et les vitrines. Remarquable également sera la table ou nombre de livres qui lui sont consacrés sont mis à disposition du public, pour les consulter, s’en réjouir, ou simplement les feuilleter.

Accueillir Wolfgang Tillmans pour la mise en sommeil du bâtiment de Piano et Rogers est un événement exceptionnel. Au cours de sa carrière artistique, Tillmans (né en 1968 à Remscheid, en Allemagne) a repoussé les frontières du visible, captant et révélant la beauté fragile du monde physique. Proposant de nouvelles façons de faire des images, il explore la profonde transformation des médiums et supports d’information de notre époque.
Il a ainsi façonné un univers esthétique distinctif, né de l’esprit de la contre-culture du début des années 1990. Une œuvre multiple, par laquelle il s’est engagé dans la quête d’un nouvel humanisme et de voies alternatives du vivre ensemble, influençant durablement la création contemporaine. Son travail est profondément ancré dans l’« Ici et Maintenant » : il dresse un panorama des formes de savoir et propose une expérience sincère et libre du monde, scrutant la condition contemporaine de l’Europe tout en explorant les techniques de reproduction mécanique. 
https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/nSlcbMZ

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Cette exposition peut s’apparenter à une immense installation globale, investissant toute la sentimentalité joyeuse du photographe qui expose petits tirages collés au mur, grands formats encadrés, et toute un panorama, à travers un immense collage au final de ses photographies, petites et grandes, moyennes, faisant, le tour de cette existence photographiée, à partir du point central de cet ici et maintenant, d’où le titre de l’exposition,  avant sans doute que l’image ne vienne à disparaitre; il en va donc de la situation globale de ce qui contamine chaque image en partant de tout ce qui l’entoure, l’enfante, la rend présente, au sommet des sens pourrait-on penser,  parce que cela a été vécu au plus profond de l’être, dans ses perceptions profondes vue, toucher, (regard esthétique haptique) et sentimentale, cette joie profonde  répondant à l’inquiétude et l’émerveillement devant le Cosmos, les étoiles, perçus dans la veine romantique, exprimant ce qui dépasse l’humain, l’ancre dans ces perceptions physiques et méta-physiques,  l’éveille aux correspondances et lois entre l’infini grand et l’infiniment petit, en ce qui croit dans un dialogue plus ou moins avéré de ces semblants faisant la chair et le discours premier de sa photographie. Le photographe est ici bien incarné et très présent à sa mission.

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Wolfgang Tillmans, différentes vues et œuvres exposées dont Paper Drop 2021, la salle Video à la demande, chapitre auto formation dans l’exposition, et Silver, 1992, en cours. 

L’installation s’est emparée de toute la topographie des espaces libres qui fuient, en tout cas pour le moins entre le ciel des tuyaux bleus et ces lignes de couleurs au sol, un vecteur impose l’espace où les lignes, au sol, qu’elles proviennent des traces de cloisons ou qu’elles soient le reliquat des moquettes faisant partie de la signalétique historique de la BPI,  ces lignes jaunes et vertes, relèvent le gigantesque défi des 6000 M2 de l’espace presque nu; pertinence des espaces d’accrochage, non simplement comme des parois où les cimaises viendraient positionner les œuvres, mais comme, un mur devenu lui aussi plus libre dans sa fonctionnalité, plus accueillant aux œuvres accrochées, comme si, toute une révolution secrète et enchanteresse avait eu lieu, une sorte de chute du mur de Berlin symboliquement ayant contaminé ce désir des surfaces libres et ouvertes, afin que le corps – et il est toujours question du corps dans les photographies de Wolfgang Tillmans-  ne soit ni séparé ni clivé par cette fonction de ruptures des espaces mais retrouve au contraire sa plasticité de surface aimantée et libre dans ces carrés de réels que sont les photographies, par les œuvres accrochées, comme un immense livre ouvert s’exposant à espace quasi ouvert, comme on pourrait écrire à ciel ouvert…. Il y a là, à mon sens, une sorte de citation, de rappel à Voltaire;  Micromégas  s’acquitte de son voyage swiftien à Liliput, dans une dimension non pas idéologique abstraite mais au contraire concrète et matérialiste, voire philosophique, quel ce héros par lequel on voit ce qui nous est montré, par quels regards est-on édifié, dans quelle sociabilité, amicalité, se trouve t-on réconcilié au sortir de l’exposition, sans doute parce que nous avons partagé à la fois ces réalités et la façon de pouvoir les photographier, en tant que traces de cette vie et en tant que document sociologique, voire dans une approche anthropologique socialement partageable.

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« Ô atomes intelligents, dans qui l’Être éternel s’est plu à manifester son adresse et sa puissance, vous devez sans doute goûter des joies bien pures sur votre globe : car, ayant si peu de matière, et paraissant tout esprit, vous devez passer votre vie à aimer et à penser ; c’est la véritable vie des esprits. Je n’ai vu nulle part le vrai bonheur ; mais il est ici, sans doute. » «   Voltaire,  Micromégas.

Revenu à cet espace culturel politique de la BPI, même à travers un certain pluri-culturalisme, voire aussi à se souvenir du projet encyclopédique des Lumières, Tillmans offre  en signe de protestation et d’état des lieux, une résistance à cette dérive de l’époque actuelle:  cohésion de l’Europe, effets de la mondialisation, canaux de diffusion de l’information, du Savoir, où la Démocratie souffre, comme le processus d’attaque des libertés fondamentales et de l’actualité dans la réduction des libertés par cette mondialisation, la puissance fascisante des oligarchies.  La réfraction politique, l’interprétation qu’en donne Tillmans revient au geste juste du photographe, de sa réflexion globale sur ses pratiques et sur son vécu, dans un travail qui s’ancre aussi dans les corps, individués comme dans le corps social, voire ses scènes sociales..

D’ailleurs que dit-il de cet à propos du lieu gigantesque investi par son installation et  son pouvoir d’attraction, en forme du titre donné à l’exposition; Tout nous y préparait, rien ne nous y préparait…

« Oui, et je voulais faire preuve d’un grand respect. Je ne voulais surtout pas que cela ressemble à “la bibliothèque déménage, l’art contemporain emménage”. J’ai donc imaginé plusieurs gestes en hommage à la BPI. L’un d’eux fut d’organiser une journée d’étude filmée, le dernier jour d’ouverture de la bibliothèque. J’adore la vision de ces centaines de personnes assises, travaillant ensemble dans le calme. Cet acte d’étude est, pour moi, une image magnifique. J’ai aussi transformé plusieurs des grandes tables de la bibliothèque en surfaces d’exposition et conservé deux rayonnages de quinze mètres de long, qui condensent l’ensemble de la collection de la BPI. Il y a des bureaux avec des moniteurs qui montrent des portraits de lecteurs, et aussi une installation laser jouant avec les tubes bleus du plafond que j’ai toujours aimée. » Réponse de Wolfgang Tillmans à la question « comment il a investi l’espace de la BPI ». https://www.vogue.fr/article/wolfgang-tillmans-exposition-photographie-centre-pompidou-paris-2025

Ceci est tout a fait surprenant , il s’agit des essais sur les chromies et les couleurs monochromes des tirages en partie compressés et traités comme des sculptures ou des objets en volume, trois dimensions, non plus comme de simples tirages à la surface plane, où des pliures de cette simple feuille en forme de goutte de couleur, si design, si pure que la forme ici, accomplit le geste dont elle est issue.

WOLFGANG TILLMANS AU CENTRE POMPIDOU, RIEN NE NOUS Y PRÉPARAIT TOUT NOUS Y PREPARAIT.
©PascalTherme2025

 

Le reportage photographique que j’ai réalisé donne à voir ces dialogues féconds entre un accrochage  d’œuvres de différents formats, de petits formats jusqu’à des formats monumentaux, utilisant la hauteur sous plafond du centre, et la longueur des parois laissées à disposition ou, reformulées sans doute pour intégrer les neuf chapitres de l’exposition. La scénographie se révèle dans sa sobriété, généreuse, d’ une grande efficacité pour mettre en situation ou en scène ce travail entre l’espace historique architecturé par Piano et Rogers et l’exposition dans ces espaces re-configurés pour l’accueillir, dans et par leurs fonctions historiques de lieux des savoirs et de la connaissance, lieux de la conservation des documents et de leur archivage, lieu de l’exposition où, rien, ne semble devoir avoir été laissé au hasard. Il semble que Wolfgang Tillmans ait été très présent, depuis le début du projet jusqu’à sa touche finale de ce jeudi 12 Juin 2025.

Et pour en finir avec cette fascination « imbécile  » de l’IA, Wolfgang Tillmans déclare par ailleurs: « On peut faire confiance à mon travail : tout ce qu’on y voit est né du fait que la lumière a touché une surface, un point. Et non pas que j’aie déplacé les pixels après coup. Pourquoi lorsqu’on, fait des images; de l’art, aurait-on besoin de l’IA? , je trouve ce monde déjà tellement intéressant, tellement fantastique, que je n’ai aucun attrait pour le traitement numérique, la manipulation, l’IA. »

WOLFGANG TILLMANS AU CENTRE POMPIDOU, RIEN NE NOUS Y PRÉPARAIT TOUT NOUS Y PREPARAIT.
REPORTAGE PHOTO SUR la BPI LES LIEUX MÊMES ET SUR LES ESPACES CRÉÉS DANS L’EXPOSITION PAR LA SCÉNOGRAPHIE

« Ces dernières années, Wolfgang Tillmans a fait l’objet de rétrospectives majeures dans de grandes institutions, notamment à la Tate Modern de Londres en 2017 et au MoMA de New York en 2022. Il a également présenté une importante exposition itinérante sur le continent africain intitulée « Fragile » (2018 − 2022 à Kinshasa, Nairobi, Johannesburg, Addis Ababa, Yaoundé, Accra, Abidjan, Lagos).
L’exposition au Centre Pompidou est la première monographie institutionnelle à Paris depuis son ambitieuse installation au Palais de Tokyo en 2002. Elle est accompagnée d’un catalogue et de la publication d’une version augmentée et traduite en français du Tillmans’ Reader, regroupant divers textes et entretiens de l’artiste. » 
https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/nSlcbMZ

Wolfgang Tillmans, Rien ne nous y préparait – Tout nous y préparait, au Centre Pompidou (Place Georges-Pompidou, 75004 Paris), du 13 juin au 22 septembre 2025. L’entrée sera gratuite de 11h à 23h le 13 juin, le 3 juillet, le 28 août et le 22 septembre 2025, dans le cadre des journées “ACCÈS LIBRE par CELINE”

 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/wolfgang-tillmans-photographe-pour-l-exposition-rien-ne-nous-y-preparait-tout-nous-y-preparait-7372510?at_medium=newsletter&at_campaign=culture_quoti_edito&at_chaine=france_culture&at_date=2025-06-18&at_position=3

https://tillmans.co.uk/

Pascal Therme, le 30/06/2025
Quand Wolfgang Tillmans s'approprie l'architecture de la B.P.I.

24.06.2025 à 11:59

Inspirations pour l’été

L'Autre Quotidien
Les enfants montrent des cicatrices comme des médailles. Les amants les utilisent comme des secrets à révéler. Une cicatrice est ce qui se passe quand le mot est fait chair. — Leonard Cohen

Texte intégral 1747 mots

Jordi Colomer : En la pampa

Billie Holiday à l’Olympia, 1958.

Thomas Gosset - L’ordre moins le pouvoir

L'air du temps

PNL - Au DD

Le haïku de dés

Monde de rosée
Rosée du monde
Et pourtant

Kobayashi Issa

L'éternel proverbe

Il faut répondre au diable dans la langue du diable.

Proverbe sanskrit

Les mots qui parlent (1)

Un danseur danse parce que son sang danse dans ses veines.

Anna Pavlova

Anna Pavlova et Laurent Novikoff, photographie Carlo Leonetti

Les mots qui parlent (2)

Les enfants montrent des cicatrices comme des médailles. 
Les amants les utilisent comme des secrets à révéler. 
Une cicatrice est ce qui se passe quand le mot est fait chair. 

Leonard Cohen

Old Ideas, LLC

19.06.2025 à 19:03

Régressons dans la joie avec les Feelies !

L'Autre Quotidien
Ce qui n'était au départ qu'un simple exercice numérique pour les rockeurs du New Jersey The Feelies est devenu une nouvelle compilation de certaines de leurs reprises les plus difficiles à trouver. Les héros du jangle pop sortent Rewind, un album de neuf titres comprenant des reprises de morceaux des Beatles (« She Said She Said », « Everybody's Got Something to Hide Except Me and My Monkey »), de Neil Young (« Barstool Blues », « Sedan Delivery »), de Bob Dylan (« Seven Days »), des Rolling Stones (« Paint It Black ») et bien d'autres.

Texte intégral 726 mots

Ce qui n'était au départ qu'un simple exercice numérique pour les rockeurs du New Jersey The Feelies est devenu une nouvelle compilation de certaines de leurs reprises les plus difficiles à trouver. Les héros du jangle pop sortent Rewind, un album de neuf titres comprenant des reprises de morceaux des Beatles (« She Said She Said », « Everybody's Got Something to Hide Except Me and My Monkey »), de Neil Young (« Barstool Blues », « Sedan Delivery »), de Bob Dylan (« Seven Days »), des Rolling Stones (« Paint It Black ») et bien d'autres.

La plupart ont été enregistrées pendant l'apogée du groupe dans les années 80 et au début des années 90, bien que « Seven Days » et une version de « Take It As It Comes » des Doors aient été enregistrées en 2016 et publiées deux ans plus tard sur un EP Record Store Day.

Rewind s'ouvre sur la reprise par le groupe de « Dancing Barefoot » de Patti Smith, qui a été le moteur initial de l'album. Au départ, les Feelies voulaient simplement rendre ce morceau, sorti en face B en 1988, disponible en version numérique, mais ils ont finalement décidé de compiler d'autres reprises issues de leurs archives, qui figuraient pour la plupart en face B et sur des EP. (« Me and My Monkey », qui met en vedette une formation antérieure avec la section rythmique composée du bassiste Keith DeNunzio et du regretté Anton Fier à la batterie, figurait sur le premier album du groupe, Crazy Rhythms, sorti en 1980.)

Le succès culte des Feelies dans les années 80 et au début des années 90 a donné lieu à une série d'albums célèbres sur les labels Stiff, Twin/Tone et A&M, dont The Good Earth en 1986, coproduit par Peter Buck de R.E.M. Pilier de la scène club des trois États jusqu'à sa dissolution en 1991, la formation la plus connue du groupe (le chanteur Glenn Mercer, le guitariste Bill Million, la bassiste Brenda Sauter, le batteur Stan Demeski et le percussionniste Dave Weckerman) s'est reformée en 2008. Depuis, ils ont sorti deux albums originaux, ainsi qu'un album hommage en 2023 à l'un de leurs principales influences, The Velvet Underground. Donc régressons dans la joie et dandinons-nous de concert avec ces nouveaux et crazy rhythms !

Jean-Pierre Simard, le 23/06/0/2025
The Feelies - Rewind - Bar-None Recorfs

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