07.03.2025 à 17:50
La Banque centrale européenne (BCE)
Créée par le traité sur l'Union européenne de 1992, la Banque centrale européenne (BCE) a été mise en place le 1er juin 1998 à Francfort, en Allemagne. Elle a remplacé, à compter du 1er janvier 1999, l'Institut monétaire européen (créé en 1994). La BCE est présidée depuis le 1er novembre 2019 par la Française Christine […]
L’article La Banque centrale européenne (BCE) est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Créée par le traité sur l'Union européenne de 1992, la Banque centrale européenne (BCE) a été mise en place le 1er juin 1998 à Francfort, en Allemagne. Elle a remplacé, à compter du 1er janvier 1999, l'Institut monétaire européen (créé en 1994). La BCE est présidée depuis le 1er novembre 2019 par la Française Christine Lagarde, jusqu'alors à la tête du Fonds monétaire international, succédant ainsi à l'italien Mario Draghi, en poste de 2011 à 2019. Avec le traité de Lisbonne, entré en vigueur fin 2009, la Banque centrale européenne devient une institution de l'Union européenne, au même titre que la Commission, le Parlement, le Conseil de l'Union, le Conseil européen, la Cour de justice de l'Union européenne et la Cour des comptes européenne. Son organisation et ses missions sont prévues aux articles 282 et suivants du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE). La politique monétaire est quant à elle évoquée aux articles 123 et suivants du même traité. L'Eurosystème, composé de la BCE et des banques centrales des 20 pays membres de la zone euro, met en œuvre la politique monétaire unique, gère les réserves et conduit les opérations de change. Pour favoriser la coopération financière et monétaire entre l'Eurosystème et les Etats membres hors zone euro, la BCE fait également partie du Système européen de banques centrales (SEBC), qui rassemble à ses côtés les banques centrales des 27 Etats membres de l'UE (y compris les banques centrales des Etats n'ayant pas adopté l'euro, comme la Suède ou la Bulgarie). La BCE a un rôle fondamental dans l'économie européenne, en cela qu'elle est responsable de la politique monétaire de la zone euro. Sa mission, définie par les traités européens, est de maintenir la stabilité des prix, à travers la définition des taux d'intérêt, dans le but de maîtriser l'inflation et de préserver la valeur de la monnaie. Elle assure également l'émission de la monnaie unique et un rôle de supervision bancaire depuis 2014. "L'objectif principal du Système européen de banques centrales (SEBC) est de maintenir la stabilité des prix" (art. 127 TFUE). Pour évaluer la stabilité des prix, la BCE se fonde sur deux critères : l'évaluation de la masse monétaire en circulation et les perspectives d'évolution des prix. Pour déterminer l'inflation, plusieurs indices sont pris en compte : salaires, taux d'intérêt, indices des prix… La BCE visait, depuis 2003, une inflation "proche de, mais inférieure à 2 %". Sa nouvelle stratégie, publiée en juillet 2021, fixe désormais les 2 % non plus comme un plafond, mais comme une cible à atteindre : les écarts négatifs sont tout aussi indésirables que les écarts positifs. Afin de maintenir la stabilité des prix à moyen terme, la BCE dispose de plusieurs instruments. Elle peut, notamment, augmenter ou abaisser ses taux directeurs, c'est-à-dire les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales peuvent se refinancer auprès d'elle. Elle accorde aussi des "facilités permanentes" aux établissements de crédit, qui leur permettent d'obtenir des liquidités ou d'effectuer des dépôts au jour le jour auprès de la banque centrale. Par ailleurs, la BCE a lancé en 2015 un "programme d'achat d'actifs" (Quantitative easing), une mesure "non conventionnelle" - car non définie dans les traités comme faisant partie du mandat de la BCE - visant à racheter massivement les dettes des Etats de la zone euro (puis les dettes d'entreprises à partir de 2016). Objectif : combattre la déflation, qui menaçait alors la zone, et faire repartir la croissance. Ce programme d'achat a été depuis prolongé, et étendu dans le contexte de la crise du Covid-19. La BCE planifie et gère l'émission (et le volume) des billets en euros. Elle coordonne également les activités de recherche et développement de l'Eurosystème ainsi que celles liées à la sécurité et à la qualité de la production des billets en euros. Par ailleurs, elle héberge le Centre d'analyse des contrefaçons (CAC), chargé de l'analyse et de la classification des faux billets en euros, ou encore le Centre international de lutte contre la contrefaçon. Les systèmes de paiement permettent de transférer des fonds au sein du système bancaire. La BCE est l'opérateur de T2-BCE, une composante de Target2 (transfert express automatisé transeuropéen à règlement brut en temps réel). Ce système, initié par le SEBC, relie entre eux les systèmes de paiement interbancaire. Il permet d'effectuer des transferts entre établissements bancaires de l'Union européenne en quelques minutes. La crise de la dette dans la zone euro, survenue en 2010 dans le sillage de la crise financière (2007-2010), a révélé un dangereux lien entre les banques européennes et la dette publique des Etats. Lors du Conseil européen des 28-29 juin 2012, pour éviter de nouvelles crises bancaires, comme en Irlande, en Grèce ou encore à Chypre, les Etats membres se sont donc mis d'accord sur l'approfondissement de l'union économique et monétaire et la création d'une union bancaire, dans laquelle la BCE a un pouvoir de supervision des banques. Entré en vigueur le 4 novembre 2014, le Mécanisme de surveillance unique (MSU) constitue un système de supervision bancaire pour l'Europe, composé de la BCE et des autorités nationales de surveillance des pays participants. Dans chaque banque, une équipe dépêchée par la BCE est chargée d'avertir, en cas de risque, le comité de supervision du MSU. L'Allemande Claudia Buch préside le Conseil de surveillance du MSU depuis le 1er janvier 2024. Depuis le 4 novembre 2014, la BCE assume ainsi pleinement ses missions et responsabilités en matière de contrôle bancaire dans le cadre du mécanisme de surveillance unique (MSU). L'Eurosystème produit des statistiques monétaires, bancaires et financières, et favorise les échanges d'informations entre les autorités de contrôle bancaire. Bien que le contrôle du secteur financier relève de chaque Etat membre, il contribue à la bonne conduite de ce contrôle prudentiel. Il s'agit d'une nouvelle étape dans la création d'une union bancaire. Avant d'assurer cette nouvelle supervision bancaire, la Banque centrale européenne a décidé de lancer en octobre 2013 des tests de résistance. Conçus par l'Autorité bancaire européenne (EBA), ces "stress tests" annuels sont réalisés depuis 2014 auprès de banques de la zone euro pour mesurer les risques et leur capacité à résister à d'éventuels chocs économiques. L'EBA a également lancé en janvier 2022 son premier "stress test climatique" afin d’évaluer l’état de préparation des banques face aux chocs financiers et économiques qui peuvent être causés par le changement climatique. La principale tâche de la BCE et des autorités de supervision nationales, coopérant étroitement au sein d'un système intégré, est de vérifier que les banques respectent les règles bancaires européennes et de remédier aux problèmes avant qu'ils ne deviennent critiques. Cette surveillance bancaire vise à régler le sort des banques en difficulté, sans passer par un renflouement financé par l'argent public. Le sauvetage des établissements financiers est en effet assuré par un fonds alimenté par les banques elles-mêmes. La BCE contrôle ainsi directement les plus grandes banques tandis que les autorités nationales continuent de superviser les autres banques. Outre ses compétences économiques et monétaires au sein de la zone euro, la BCE participe aux divers forums internationaux et européens : en décembre 1998, la BCE est devenue la seule banque centrale au monde ayant le statut d'observateur auprès du Fonds monétaire international (FMI). La BCE participe également aux réunions du G7, du G20 et au Conseil de stabilité financière, un groupement économique international chargé de la supervision et de la surveillance des institutions financières. Au niveau européen, le président de la BCE assiste une fois par mois aux réunions de l'Eurogroupe. Enfin, l'institution peut être amenée à participer aux réunions du Conseil de l'Union européenne lorsque des questions en rapport avec les objectifs et les missions de l'Eurosystème y sont abordées. La BCE, le Système européen de banques centrales (SEBC), l'Eurosystème, les banques centrales nationales… La gestion de la politique économique européenne passe par plusieurs niveaux décisionnels, dont l'Eurotower, le gratte-ciel qui héberge le siège de la BCE à Francfort, constitue le sommet. Le site de la Banque centrale européenne résume ainsi la question de l'indépendance de la BCE : "L'indépendance de la banque centrale se justifie par la nécessité de distinguer entre le pouvoir d'engager des dépenses et celui de créer la monnaie. Un gouvernement appelé à se représenter devant les électeurs pourrait être tenté d'abaisser les taux d'intérêt, ce qui stimulerait l'économie à court terme mais alimenterait l'inflation à plus long terme, réduisant, à terme, l'endettement public" . La BCE agit donc en totale indépendance vis-à-vis des pays européens et des autres institutions européennes. Les institutions européennes et les gouvernements des Etats membres sont tenus de respecter ce principe et ne doivent pas tenter d'influencer la BCE ou les banques centrales nationales. Elle a son propre budget, indépendant de celui de l'Union européenne. Son capital est souscrit et libéré par les banques centrales nationales de la zone euro. Il est interdit à l'Eurosystème d'accorder des prêts aux organes européens ou à toute entité nationale du secteur public, ce qui accroît son indépendance en le mettant à l'abri de toute influence des autorités publiques nationales. En outre, la BCE a le droit d'adopter des règlements contraignants sans aller au-delà de ce qui est nécessaire à l'accomplissement des missions du SEBC. Elle peut également intervenir dans certains autres cas prévus par le Conseil de l'UE. Les organes de décision de la Banque centrale européenne sont le Directoire, le Conseil des gouverneurs et le Conseil général. Le Directoire Il est composé du président et du vice-président de la BCE ainsi que de quatre autres membres nommés par les Etats membres au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. Tous ses membres sont nommés pour une durée de huit ans, non renouvelable. Sa mission est principalement de mettre en œuvre la politique monétaire conformément aux orientations et aux décisions arrêtées par le Conseil des gouverneurs de la BCE. Dans ce cadre, il donne les instructions nécessaires aux banques centrales nationales. De plus, le Directoire assure la gestion courante de la BCE. Le Conseil des gouverneurs Le Conseil des gouverneurs est le principal organe de décision de la BCE. Il se compose des six membres du Directoire et des gouverneurs des banques centrales nationales des Etats membres ayant adopté l'euro. Sa mission est essentiellement d'arrêter les orientations et les décisions nécessaires à l'accomplissement des missions confiées à l'Eurosystème, ainsi que de définir la politique monétaire de la zone euro. Le cas échéant, il prend toutes décisions utiles concernant les objectifs monétaires intermédiaires, les taux directeurs et les orientations nécessaires à leur exécution. En outre, il autorise l'émission des billets de banque et le volume des pièces de monnaie dans la zone euro. Suite à l'adhésion de la Lituanie à la zone euro le 1er janvier 2015, un système de rotation des droits de vote a été instauré au sein du conseil des gouverneurs, entre les gouverneurs des banques centrales nationales. Le Conseil général Il se compose du président et du vice-président de la BCE ainsi que des 27 gouverneurs des banques centrales nationales faisant partie du SEBC. Le Conseil général réunit donc les représentants des banques centrales des 20 pays participant à la zone euro, ainsi que ceux des 7 Etats membres de l'UE n'en faisant pas partie. Il est chargé d'assurer, en particulier, le travail nécessaire à l'éventuelle accession à l'euro de pays de l'Union européenne ne l'ayant pas encore adopté. En outre, le Conseil général contribue : Conformément aux statuts du SEBC, le Conseil général sera dissous lorsque tous les Etats membres de l'UE auront introduit la monnaie unique. A compter du 12 mars 2025 Face à la forte inflation que connaît le Vieux Continent, depuis la reprise économique après la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine, les trois taux directeurs de la Banque centrale européenne ont été relevés dix fois depuis juillet 2022. A partir de mai 2023, le Conseil des gouverneurs a ralenti le rythme de cette augmentation, qui était de 50 points en février et en mars 2023. L'institution a ensuite marqué une pause dans son resserrement de la politique monétaire, laissant les taux inchangés en octobre 2023, pour la première fois depuis juillet 2022. Ces taux directeurs atteignent alors leur niveau le plus haut depuis 22 ans, dans l'objectif de lutter contre l'inflation sous-jacente (l'augmentation des prix corrigée des prix les plus volatils, comme ceux de l'énergie ou de l'alimentation). Pour la première fois depuis ces hausses successives, le Conseil des gouverneurs a entamé une politique d'assouplissement monétaire le 6 juin 2024, en baissant de 25 points de base les trois taux de la BCE. En septembre, une nouvelle baisse de 25 points de base de son taux de dépôt, conjuguée à une diminution de 60 points de base des deux autres taux, confirme cette politique. Le 17 octobre, la BCE a décidé de poursuivre sur cette voie en abaissant de nouveau les taux de 25 points de base, estimant que les risques liés à l'inflation sont désormais écartés. Une opération réitérée le 12 décembre puis les 30 janvier et 6 mars 2025. L’article La Banque centrale européenne (BCE) est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 3931 mots
Quelle est la mission de la BCE ?
Le fonctionnement de la BCE
Quels sont les niveaux des taux directeurs de la Banque centrale européenne ?
Taux d’intérêt des opérations principales de refinancement 2,65 % Taux de la facilité de prêt marginal 2,90 % Taux de la facilité de dépôt 2,50 %
07.03.2025 à 17:42
Avant le Groenland, ces territoires européens déjà achetés ou convoités par les Etats-Unis
Réputé pour ses déclarations fracassantes depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier, Donald Trump affiche sans fard ses ambitions protectionnistes et expansionnistes. De quoi donner des sueurs froides à de nombreux chefs d'Etat et à des populations, y compris en Arctique. A peine investi en tant que 47e président des Etats-Unis, le […]
L’article Avant le Groenland, ces territoires européens déjà achetés ou convoités par les Etats-Unis est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Réputé pour ses déclarations fracassantes depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier, Donald Trump affiche sans fard ses ambitions protectionnistes et expansionnistes. De quoi donner des sueurs froides à de nombreux chefs d'Etat et à des populations, y compris en Arctique. A peine investi en tant que 47e président des Etats-Unis, le milliardaire n'a pas tardé à mettre le feu aux poudres en annonçant lors d'une longue conférence de presse mardi 7 janvier, dans sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), sa volonté d'annexer plusieurs territoires. Citant les cas du canal de Panama et du Canada voisin, le dirigeant de 78 ans a aussi évoqué le… Groenland, situé à pourtant plus de 3 200 kilomètres de Washington, et sur un autre continent : l'Europe. "Nous en avons besoin pour notre sécurité économique", avait alors justifié Donald Trump, revenant sur le sujet mardi 4 mars, lors de son discours face aux deux chambres du Congrès. "J’ai un message à adresser ce soir à l’incroyable peuple du Groenland. Nous soutenons fermement votre droit à déterminer votre propre avenir et, si vous le souhaitez, nous vous souhaitons la bienvenue aux Etats-Unis d’Amérique", a lancé le président américain, sous forme d’invitation adressée à la population de cette île autonome de 2,1 millions de km2, propriété du royaume du Danemark mais pas de l'UE. Le cas groenlandais ne fait cependant pas exception. De la Louisiane à l'Alaska en passant par la Floride, les Etats-Unis ont l'habitude d'acheter des territoires depuis le XIXe siècle. Retour sur ces acquisitions concernant l'Europe. Alors sous le régime de Napoléon Bonaparte, la France, empêtrée dans ses guerres européennes et confrontée à des difficultés financières, cède la Louisiane aux Etats-Unis. Immense territoire de 2,1 millions de km² s’étendant de La Nouvelle-Orléans au golfe du Mexique jusqu’à la frontière canadienne, la Louisiane était devenue encombrante et jugée peu rentable. Estimée à environ 15 millions de dollars, la vente de la Louisiane représente l’une des plus grandes transactions territoriales de l’histoire de la future puissance américaine, qui compte à cette époque seulement 17 Etats sur la côte est. Cette acquisition permet au pays de doubler sa superficie et ouvre la porte à la conquête de l’ouest. Pour la France, cette manne financière sert à financer les campagnes militaires en Europe, notamment contre la Grande-Bretagne. Seize ans plus tard, en 1819, c’est au tour de l’Espagne de renoncer à une partie de ses possessions nord-américaines. Par le traité d’Adams-Onís, Madrid accepte de céder la Floride orientale aux États-Unis. Le territoire, difficile à peupler et infesté de moustiques, n’a jamais vraiment prospéré sous la couronne espagnole. En échange, les Etats-Unis renoncent à leurs prétentions sur le Texas, et s’engagent à prendre en charge les dettes issues des conflits entre colons américains et autorités espagnoles. La Floride deviendra par la suite officiellement un Etat américain, en 1845. Bien avant la tentation groenlandaise, devenue obsessionnelle, les Etats-Unis ont déjà acheté un territoire à la couronne danoise. En 1917, sous l'impulsion du président Woodrow Wilson, le pays acquiert un territoire à l'est de Porto Rico, les Iles Vierges américaines, pour 25 millions de dollars. Les habitants obtiennent la nationalité américaine, et l’archipel, devenu un paradis fiscal, figure aujourd’hui sur la liste noire de l’Union européenne. Ce territoire est aujourd'huis partagé avec la Grande-Bretagne. Galvanisé par son auditoire au Congrès américain, Donald Trump a tenu à rappeler que l'annexion du Groenland se ferait "d’une manière ou d’une autre", tout en promettant aux habitants prospérité économique et succès durable. "Nous assurerons votre sécurité, nous vous rendrons riches et, ensemble, nous mènerons le Groenland vers des sommets que vous n’auriez jamais imaginés", a-t-il déclaré. Si le magnat de l'immobilier n’a pas encore réussi à concrétiser son rêve d’acheter l'île, il n’est pas le premier président américain à lorgner sur ce territoire danois. Dès 1946, le président Harry Truman avait proposé 100 millions de dollars ou un échange avec des terres pétrolifères de l’Alaska pour s’en emparer. Le but : faire du Groenland un poste militaire stratégique dans l’Arctique. Même si ce projet n’a jamais abouti, les Etats-Unis y ont néenmoins installé une base militaire dans le nord-ouest de l'île et ont, a priori, le droit d'y augmenter leur présence tant qu'ils en informent les autorités groenlandaises et le Danemark. Un simple regard sur un globe terrestre suffit à constater la position stratégique du Groenland, entre les Etats-Unis et la Russie. La fonte des glaces, conséquence directe du réchauffement climatique, ouvre aussi de nouvelles routes commerciales maritimes jusqu’ici inaccessibles. Un atout majeur pour les Etats-Unis. Enfin, le sous-sol du Groenland regorge de ressources : du gaz naturel et des terres rares, indispensables à la fabrication des batteries de téléphones portables ou des voitures électriques. Aujourd’hui, la charte des Nations unies, adoptée en 1945, encadre strictement ces pratiques en actant l’interdiction de "porter atteinte à l’intégrité territoriale d’un Etat" ainsi que le principe d’autodétermination, selon lequel les peuples devraient pouvoir "décider de leur propre gouvernement". Bien que l’acquisition de territoires par achat semble appartenir à une époque révolue, les convoitises américaines sur certains territoires stratégiques européens, comme le Groenland, montre que cette pratique reste dans les esprits. En 1867, la Russie impériale, affaiblie par la guerre de Crimée, décide de se séparer de l’Alaska, territoire immense mais difficile à défendre et à exploiter. Les Etats-Unis rachètent alors cette terre glacée pour 7,2 millions de dollars. A l’époque, l’achat n’est pas bien accueilli par la population américaine. Près de trente ans plus tard, lorsque des gisements d’or sont découverts, la valeur du territoire devient évidente. La position stratégique de l’Alaska durant la Guerre froide fera aussi progressivement de cet Etat américain (le moins densément peuplé du pays) un atout majeur. L’article Avant le Groenland, ces territoires européens déjà achetés ou convoités par les Etats-Unis est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 1971 mots
1803 : la vente de la Louisiane
1819 : la Floride passe sous pavillon américain
1917 : les Îles Vierges sont rachetées au Danemark
Le Groenland, refrain entêtant
L’Alaska : mine d'or et affaire russe
Pour en savoir plus sur les Etats-Unis et le Groenland
07.03.2025 à 17:32
Défense : qu'est-ce que la Facilité européenne pour la paix ?
Désireuse de renforcer ses capacités à agir de manière autonome en matière de défense, l'Union européenne a établi en mars 2021 un nouvel instrument appelé "Facilité européenne pour la paix" (FEP). Initialement doté d'un plafond financier de 5,7 milliards d'euros pour la période budgétaire 2021-2027, ce fonds peut désormais mobiliser jusqu'à 17 milliards d'euros. Une […]
L’article Défense : qu'est-ce que la Facilité européenne pour la paix ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Désireuse de renforcer ses capacités à agir de manière autonome en matière de défense, l'Union européenne a établi en mars 2021 un nouvel instrument appelé "Facilité européenne pour la paix" (FEP). Initialement doté d'un plafond financier de 5,7 milliards d'euros pour la période budgétaire 2021-2027, ce fonds peut désormais mobiliser jusqu'à 17 milliards d'euros. Une évolution liée aux nouvelles dépenses engagées par les Vingt-Sept pour fournir de l'armement à l'Ukraine : 6,1 milliards d'euros ont ainsi été engagés pour soutenir Kiev. La FEP a remplacé le mécanisme Athena et la Facilité de paix pour l'Afrique. Elle reprend les aspects militaires et de défense précédemment couverts par ces instruments. Le principal objectif de la FEP est le financement d'actions opérationnelles de l'UE dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). La FEP permet notamment à l'Union de déployer des opérations militaires dans des Etats tiers, ou de leur apporter une aide : fourniture d'équipements militaires et de défense, infrastructures, assistance technique. La FEP vient compléter d'autres fonds, comme l'instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI), en particulier dans ses aspects liés au renforcement de la sécurité et au développement. Sous réserve de contrôles stricts et dans le plein respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire, l'UE a la possibilité de fournir des équipements militaires à ses partenaires pour accroître leurs capacités de défense. Y compris de financer l'envoi d'armes létales à un pays en guerre, ce qui lui était auparavant juridiquement impossible. Moins d'un an après son introduction, cette possibilité a été utilisée dans le contexte de la guerre en Ukraine. Le 27 février 2022, au quatrième jour de l'invasion russe, les dirigeants des 27 Etats membres ont pris une décision historique : le financement en commun d'armements à Kiev pour une valeur de 450 millions d'euros, ainsi que des équipements de protection et du carburant pour 50 millions d'euros. Un montant plusieurs fois rehaussé. La FEP finance par ailleurs la mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine (EUMAM) ayant permis de former environ 70 000 soldats ukrainiens. Entre 2022 et 2024, l'UE a ainsi mobilisé 6,1 milliards d'euros au titre de la facilité européenne pour la paix afin de répondre aux besoins pressants de l'Ukraine en matière militaire et de défense. De plus, une réforme adoptée en mars 2024 a relevé le plafond financier de la FEP de 5 milliards d'euros, en créant un fonds d'assistance spécifique à l'Ukraine. Le soutien financier total alloué par l'intermédiaire de la facilité européenne pour la paix à s'élève donc à 11,1 milliards d'euros. La Facilité européenne pour la paix est financée par les contributions des Etats membres de l'UE sur la base d'une répartition selon le revenu national brut. La FEP est abondée en dehors du budget pluriannuel de l'UE. En tant qu'instrument de la politique étrangère et de sécurité commune, la FEP est mise en œuvre par le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, actuellement l'Estonienne Kaja Kallas, avec le soutien du Service européen pour l'action extérieure. Le secrétariat général du Conseil assure, quant à lui, la gestion des coûts communs liés aux missions et opérations militaires relevant de la PSDC. La Facilité européenne pour la paix est supervisée par un comité dédié, composé de représentants de tous les Etats membres, qui se charge notamment de la gestion des budgets et des comptes. Les décisions politiques concernant cet instrument sont prises par le Conseil, sur la base de propositions du haut représentant. Les Etats membres ont également la possibilité de soumettre directement des propositions de mesures d’assistance dans le cadre de la Facilité. Au cours des dernières années, l'Europe de la défense a connu des avancées notables. Des évolutions qui témoignent de la volonté des dirigeants européens d'accroître l'autonomie de l'UE dans ce domaine. On peut ainsi rappeler la création : L’article Défense : qu'est-ce que la Facilité européenne pour la paix ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2036 mots
Quels sont les objectifs de la FEP ?
Comment la FEP est-elle gérée et financée ?
Pour en savoir plus sur la politique européenne de défense
07.03.2025 à 16:57
Egalité entre les femmes et les hommes : où en est-on dans l'Union européenne ?
Que ce soit au travail ou à la maison, l'égalité femmes-hommes est encore à atteindre. Si les écarts sont plus ou moins importants selon les Etats membres, les réduire constitue de manière générale un long processus. En 2024, les Etats membres de l'UE ont obtenu une note moyenne de 71 sur 100 en termes d'indice […]
L’article Egalité entre les femmes et les hommes : où en est-on dans l'Union européenne ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Que ce soit au travail ou à la maison, l'égalité femmes-hommes est encore à atteindre. Si les écarts sont plus ou moins importants selon les Etats membres, les réduire constitue de manière générale un long processus. En 2024, les Etats membres de l'UE ont obtenu une note moyenne de 71 sur 100 en termes d'indice d'égalité de genre, outil de mesure conçu en 2013 par l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Stratégie en faveur de l’égalité hommes-femmes Cette boussole, dévoilée à l'approche de la Journée internationale des droits des femmes, met en avant les progrès réalisés, notamment en matière de transparence salariale, d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, de représentation des femmes dans les conseils d'administration et de lutte contre les violences de genre. Cependant, des inégalités persistent, comme les écarts de salaire et d'emploi ou la sous-représentation des femmes dans les postes décisionnels. Les objectifs clés de cette nouvelle feuille de route incluent : La Commission appelle les institutions et Etats membres à soutenir ces engagements et à mettre en place des actions concrètes pour faire avancer les droits des femmes en Europe. Les inégalités hommes-femmes se reflètent notamment au niveau des salaires. En 2023, les femmes gagnaient en moyenne 12 % de moins que les hommes dans l'UE, d'après Eurostat (contre 12,2 % en 2022). L'écart grimpe jusqu'à 19 % en Lettonie. Le Luxembourg est en revanche le seul pays de l'UE où les femmes sont légèrement mieux payées que les hommes, avec des salaires 0,9 % plus élevés. Quant à la France, elle se situe au-dessus de la moyenne européenne en matière d'inégalités salariales, les hommes gagnant 12,2 % de plus que les femmes, contre 16,7 % en 2018. Pour réduire ces écarts, l'Union européenne a adopté en mai 2023 une directive fixant des règles de transparence des rémunérations. Le texte impose aux Etats membres de mettre en place, d’ici le 7 juin 2026, des dispositifs permettant une meilleure transparence et une meilleure communication des salaires, aussi bien pendant la phase de recrutement que pendant l’exécution du contrat de travail. Selon Eurostat, 66,2 % des femmes de 20 à 64 ans occupaient un emploi en 2020 dans l'UE. Un taux en augmentation depuis près de dix ans (60,9 % en 2011). Mais qui reste inférieur de plus de 10 points à celui des hommes : en moyenne, 77,2 % d'entre eux avaient un emploi dans l'UE en 2020. L'écart entre les taux d'emploi des femmes et des hommes est donc toujours considérable dans de nombreux pays. C'est à Malte que les inégalités entre les sexes sont les plus marquées en la matière, avec une différence de près de 20 points : seules 66 % des femmes de 20 à 64 ans avaient un emploi en 2020 contre 85,6 % des hommes. A l'inverse, c'est en Lituanie, où 75,8 % des femmes travaillaient à cette période contre 77,5 % des hommes, que l'écart est le plus faible. Même lorsqu'elles ont la possibilité de travailler, les femmes le font bien plus souvent que les hommes à temps partiel, notamment pour s'occuper de leurs enfants. Les politiques publiques visant à ce que la parentalité n'éloigne pas durablement du marché du travail sont ainsi déterminantes, comme celles relatives au congé parental. Plus les hommes prennent un congé parental, plus le taux d'emploi des femmes augmente dans les pays concernés. Une directive européenne a été adoptée en juin 2019 sur "l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et des aidants". Mais contrairement à ce que souhaitait la Commission européenne, à savoir une rémunération minimale du congé parental à hauteur d'un arrêt maladie, l'opposition de la moitié des Etats membres a conduit le texte final à ne pas comporter de seuil minimal, seul un "niveau adéquat" étant requis. En moyenne, les hommes occupent davantage de postes à responsabilité que les femmes. Dans les parlements nationaux de l'UE, seuls 33,4 % des élus étaient des femmes en 2024, selon Eurostat. Le Parlement européen compte quant à lui 39 % d'élues parmi ses députés. L'égalité hommes-femmes constitue une priorité d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne depuis son premier mandat en 2019. Elle est la première femme à diriger l'institution. Actuellement, 11 commissaires sur 27 sont des femmes, contre treize lors de la précédente mandature et neuf sous la présidence de Jean-Claude Juncker (2014-2019). Par ailleurs, deux autres femmes président une des sept institutions européennes : Christine Lagarde pour la Banque centrale européenne et Roberta Metsola pour le Parlement européen. En termes de postes d’encadrement à la Commission, la part des femmes était de 41 % en mars 2020, conformément à l’engagement de M. Juncker d’atteindre 40 % au 31 octobre 2020. Cependant, les femmes demeurent sous-représentées dans les postes liés à la prise de décision économique, domaine traditionnellement considéré comme “masculin”, fait savoir la Fondation Robert Schuman. De manière générale, des progrès importants ont été réalisés, mais ceux-ci doivent être poursuivis. En mars 2020, la Commission européenne a annoncé l’objectif d’atteindre la parité à tous ses niveaux hiérarchiques d’ici la fin de l’année 2024, à savoir la fin du premier mandat de sa présidente. Dans les Etats membres de l’UE, les cheffes d’Etat et de gouvernement (hors têtes couronnées) ne sont actuellement que six sur 27. Depuis l’abdication de la reine Margrethe II, les six monarchies au sein de l’Union européenne ne sont représentées que par des rois (Belgique, Danemark, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Suède). Au sein des grandes entreprises, la situation devrait sensiblement s'améliorer en matière de parité femmes-hommes dans les postes de direction. Car depuis novembre 2022, une directive européenne appelée "Women on Boards" fixe des quotas de femmes à mettre en place, d’ici à juillet 2026, dans les conseils d’administration des grandes sociétés cotées en bourse dans l’UE. Concrètement, 40 % des postes d’administrateurs non exécutifs devront être occupés par le genre sous-représenté, le plus souvent les femmes, ou bien 33 % de tous les postes d’administrateur. Les femmes sont bien plus souvent victimes de violences physiques et sexuelles que les hommes. Selon les Nations unies, en Europe, sept femmes meurent chaque jour sous les coups de leur conjoint ou d'un membre de leur famille, Tandis qu'en France, 139 féminicides ont été recensés en 2024, d'après le décompte de l'association #NousToutes. Pour faire face à ce fléau, l'Union européenne a adopté en mai 2024, une première directive européenne visant à protéger les femmes victimes de violences et harmoniser les sanctions à l'encontre de ceux qui les commettent. Le texte adopté érige en infraction pénale certains actes. La liste comprend le cyberharcèlement, les mutilations génitales féminines, les mariages et stérilisations forcés, ou encore le partage non consenti d'images intimes, un phénomène récemment mis en lumière par le revenge porn. Par ailleurs, la convention d'Istanbul, traité international émanant du Conseil de l'Europe, fixe à ses Etats signataires un cadre contraignant de lutte contre les violences faites aux femmes. Signée par les Etats membres, celle-ci n'a toutefois pas encore été ratifiée par cinq d'entre eux - la Bulgarie, la Hongrie, la Lituanie, la République tchèque et la Slovaquie. L’Union européenne en tant que telle a ratifié le texte le 28 juin 2023, après l’approbation du Parlement européen puis du Conseil de l’Union européenne. La convention est entrée en vigueur pour l'UE le 1er octobre 2023. L’article Egalité entre les femmes et les hommes : où en est-on dans l'Union européenne ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2969 mots
La Commission européenne a lancé en 2020 une stratégie pour l'égalité hommes-femmes (2020-2025) visant à éliminer la violence et les stéréotypes sexistes, promouvoir l'égalité des chances sur le marché du travail et assurer un meilleur équilibre dans la prise de décision. Ses résultats peuvent être consultés en ligne. En mars 2025, elle a présenté une nouvelle feuille de route prolongeant ces efforts.
Les écarts de salaires
Le taux d'emploi des femmes et des hommes en Europe
L'accès aux postes clés de l'UE
Les violences
En savoir plus sur les droits des femmes
07.03.2025 à 16:41
Depuis le début de l'année 2025, l'éventuelle sortie de conflit entre l'Ukraine et la Russie après plus de trois ans de guerre et la tentation impulsée par Donald Trump de désengagement des Etats-Unis sur le Vieux Continent, mettent en lumière un secteur industriel européen jusqu'alors plutôt discret : celui de la défense. Ces dernières semaines, plusieurs […]
L’article Industrie de défense, armement, aéronautique… quelles sont les plus grandes entreprises européennes ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Depuis le début de l'année 2025, l'éventuelle sortie de conflit entre l'Ukraine et la Russie après plus de trois ans de guerre et la tentation impulsée par Donald Trump de désengagement des Etats-Unis sur le Vieux Continent, mettent en lumière un secteur industriel européen jusqu'alors plutôt discret : celui de la défense. Ces dernières semaines, plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement parmi les Vingt-Sept ont annoncé leur volonté d'augmenter les financements dédiés à ce domaine et d'accélérer la production de matériel militaire, qu'il s'agisse d'armement, d'aéronautique, d'aérospatial ou encore de technologies militaires. Dans cette même lignée, mardi 4 mars, la Commission européenne a présenté un plan historique au nom évocateur : "ReArm Europe" ("Réarmer l'Europe"). Ce programme devrait permettre de mobiliser près de 800 milliards d'euros afin de muscler la défense des Etats membres de l'Union européenne et de répondre aux défis sécuritaires auxquels le continent pourrait être confronté à (très) court terme. Dans ce contexte, les regards se tournent vers les principales entreprises européennes dont tout ou partie de leur activité est orientée vers la défense et le militaire. 27 d'entre elles figurent ainsi parmi les 100 plus grandes entreprises productrices d'armes et de services militaires au monde, d'après le classement établi par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Coup de projecteur sur ces géants de l'armement qui pourraient être au cœur de l'actualité ces prochaines années. En 6e position de ce classement largement dominé par des entreprises américaines (41 sur 100), BAE Systems fait figure de leader européen de l'industrie de défense. Avec près de 30 milliards de dollars (27,6 milliards d'euros*) de recettes liés à la défense en 2023, cette entreprise britannique est l'un des plus grands fournisseurs mondiaux de systèmes de défense et de sécurité. Elle joue un rôle particulièrement important dans la production de l'Eurofighter Typhoon, un avion de combat européen développé en partenariat avec les Italiens de Leonardo et la branche défense et espace d'Airbus. Ces deux dernières entreprises figurent, elles aussi, dans ce top 100. A la 12e place du classement, Airbus a enregistré 12,9 milliards de dollars de recettes liées à la défense en 2023 – ce qui constitue 18 % des recettes totales du groupe. La société franco-néerlandaise, dont le siège de la division défense et espace est situé en Allemagne, produit notamment des avions de transport militaire, tels que le C212 ou l'Airbus A400M Atlas. Le groupe industriel italien Leonardo est lui considéré comme l'un des premiers constructeurs au monde d'hélicoptères civils. Il est aussi spécialisé dans l'électronique de défense et de sécurité, qui constitue près de la moitié de son chiffre d'affaires, en produisant des missiles, torpilles, radars et systèmes de communication. Le groupe a enregistré 12,4 milliards de dollars de recettes militaires en 2023, le plaçant à la 13e position du classement mondial. Avec cinq entreprises dans le top 100, l'industrie de défense française est plutôt bien représentée dans ce classement (sans compter Airbus, considérée comme paneuropéenne). On retrouve ainsi Thalès (16e), Naval Group (32e), figurant parmi les leaders mondiaux de la construction de navires militaires, Safran (33e), spécialisé dans la propulsion aéronautique et spatiale, Dassault Aviation (46e) et ses Mirages et Rafales, parmi les meilleurs avions de combats au monde, ainsi que le Commissariat à l'énergie atomique (50e). Au total, les recettes de défense cumulées de ces firmes françaises atteignaient plus de 25 milliards de dollars en 2023. Parmi les 27 entreprises européennes de ce classement, on retrouve également 7 sociétés britanniques, 4 allemandes, 3 paneuropéennes et 2 italiennes. La Suède, la Norvège, l'Espagne, la Pologne, la République tchèque et l'Ukraine comptent chacune une entreprise nationale dans ce classement. *Actuellement, d'après la Banque centrale européenne, la conversion moyenne entre le dollar et l'euro est de 1,07 dollar pour 1 euro. L’article Industrie de défense, armement, aéronautique… quelles sont les plus grandes entreprises européennes ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2084 mots
27 entreprises européennes dans le top 100 mondial
Thalès, Safran, Dassault… l'industrie française de défense bien représentée
Classement des entreprises européennes de défense, productrices d'armes et de services militaires
Entreprise Pays Recettes liées à la défense en 2023 (en milliards de dollars) Part des recettes liées à la défense en 2023 Position dans le top 100 du Sipri BAE Systems Royaume-Uni 29,8 milliards $ 98 % 6 Airbus France , Pays-Bas
12,9 milliards $ 18 % 12 Leonardo Italie 12,4 milliards $ 75 % 13 Thales France 10,3 milliards $ 52 % 16 Rolls Royce Royaume-Uni 6,3 milliards $ 33 % 22 Rheinmetall Allemagne 5,5 milliards $ 71 % 26 MBDA Transeuropéen 4,8 milliards $ 99 % 30 Naval Group France 4,6 milliards $ 99 % 32 Safran France 4,5 milliards $ 18 % 33 Saab Suède 4,4 milliards $ 90 % 35 Babcock Royaume-Uni 4 milliards $ 74 % 38 KNDS Pays-Bas 3,3 milliards $ 95 % 45 Dassault Aviation France 3,2 milliards $ 62 % 46 CEA France 3 milliards $ 44 % 50 Fincantieri Italie 2,8 milliards $ 34 % 51 Serco Royaume-Uni 2,3 milliards $ 34 % 57 Atomic Weapons Establishment Royaume-Uni 2,2 milliards $ 99 % 59 Ukrainian Defense Industry Ukraine 2,2 milliards $ 100 % 60 PGZ Pologne 2 milliards $ 90 % 64 ThyssenKrupp Allemagne 2 milliards $ 5 % 66 QinetiQ Royaume-Uni 1,8 milliard $ 78 % 72 Hensoldt Allemagne 1,8 milliard $ 92 % 73 Kongsberg Norvège 1,5 milliard $ 39 % 78 Diehl Group Allemagne 1,3 milliard $ 32 % 83 Navantia Espagne 1,2 milliard $ 77 % 88 Czechoslovak Group Rép. tchèque 1,2 milliard $ 64 % 89 Melrose Industries Royaume-Uni 1,2 milliard $ 29 % 90
07.03.2025 à 16:05
Quels pays de l'Union européenne ont une femme à leur tête ?
Où sont les femmes ? A ce jour, parmi les 27 Etats membres de l'Union, les plus hautes fonctions politiques sont presque exclusivement occupées par des hommes. Seules trois femmes ont ainsi l'honneur d'être chef d'Etat. Depuis 2019, Ekateríni Sakellaropoúlou préside la Grèce. Son homologue slovène Nataša Pirc Musar arrivée au pouvoir en 2022 et […]
L’article Quels pays de l'Union européenne ont une femme à leur tête ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Où sont les femmes ? A ce jour, parmi les 27 Etats membres de l'Union, les plus hautes fonctions politiques sont presque exclusivement occupées par des hommes. Seules trois femmes ont ainsi l'honneur d'être chef d'Etat. Depuis 2019, Ekateríni Sakellaropoúlou préside la Grèce. Son homologue slovène Nataša Pirc Musar arrivée au pouvoir en 2022 et la présidente maltaise Myriam Spiteri Debono (depuis 2024) complètent le trio. Trois femmes également sont actuellement cheffes de gouvernement : Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark depuis 2019, Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien depuis 2022, et Evika Siliņa, cheffe du gouvernement letton depuis 2023. Au sein de l'UE, la Finlande est le pays qui a désigné le plus de femmes aux plus hautes fonctions politiques. Quatre ont accédé au pouvoir au 21e siècle. Une présidente, Tarja Halonen, de 2000 à 2012 et trois Premières ministres : Anneli Jäätteenmäki (2003), Mari Kiviniemi (2010 à 2011) et Sanna Marin (2019 à 2023). Trois Etats membres ont été dirigés à trois reprises par une femme, que ce soit en tant que cheffe d'Etat ou cheffe de gouvernement. La Pologne, la Lituanie et la Lettonie. En France, seules deux femmes ont été Premières ministres : Edith Cresson de 1991 à 1992 et Elisabeth Borne entre 2022 et 2024. Aucune n'a, pour le moment, accédé à la présidence de la République, la fonction politique la plus prestigieuse du pays. Notons enfin que dans 6 des 27 Etats membres de l'UE, jamais une femme n'a été cheffe d'Etat ou de gouvernement (hors monarchies et intérims, en cas de vacance du pouvoir). Il s'agit de la Bulgarie, Chypre, l'Espagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la République tchèque. Ces chiffres ne tiennent pas compte des systèmes politiques respectifs des Etats membres. Ainsi, contrairement à la situation en France, la présidente de la République maltaise dispose de peu de pouvoirs. De même, les Premières ministres italienne et danoise jouent un rôle central dans leurs systèmes politiques respectifs. Depuis l'abdication de la reine Margrethe II en janvier 2024, les six monarchies au sein de l'Union européenne ne sont représentées que par des rois (Belgique, Danemark, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Suède). L’article Quels pays de l'Union européenne ont une femme à leur tête ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 1459 mots
Etat membre Poste Nom Danemark Première ministre Mette Frederiksen Grèce Présidente de la République Ekateríni Sakellaropoúlou Italie Présidente du Conseil italien (Première ministre) Giorgia Meloni Lettonie Première ministre Evika Siliņa Malte Présidente de la République Myriam Spiteri Debono Slovénie Présidente de la République Nataša Pirc Musar Six pays de l'UE n'ont jamais eu de femme à leur tête
Pour en savoir sur les droits des femmes
07.03.2025 à 14:56
L'égalité femmes-hommes dans l'Union européenne en 3 minutes
Si elles tendent à diminuer depuis quelques années, les inégalités entre les femmes et les hommes sont encore une réalité en 2025 dans les Etats membres de l’Union européenne. Celles-ci sont notamment flagrantes dans le monde du travail. 75,1 % des hommes âgés de 20 à 64 ans occupaient un emploi dans l’Union européenne en […]
L’article L'égalité femmes-hommes dans l'Union européenne en 3 minutes est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Si elles tendent à diminuer depuis quelques années, les inégalités entre les femmes et les hommes sont encore une réalité en 2025 dans les Etats membres de l’Union européenne. Celles-ci sont notamment flagrantes dans le monde du travail. 75,1 % des hommes âgés de 20 à 64 ans occupaient un emploi dans l’Union européenne en 2023, soit près de 10 points de plus que les femmes (65,7 %). De plus, lorsqu’elles travaillent, les Européennes gagnent en moyenne 12 % de moins que leurs homologues masculins. Une moyenne qui cache d’importantes disparités. Si l’écart n’est que de 2,2 % en Italie, il atteint par exemple 18,3 % en Autriche. Le Luxembourg est le seul Etat où les travailleuses sont légèrement mieux payés (0,7 %) que les hommes. Les femmes sont également moins représentées dans les postes à responsabilité, tout comme en politique. Seuls 33,4 % des élus dans les parlements nationaux sont des femmes. Avec 39 % de femmes dans les rangs du Parlement européen et 11 commissaires européennes sur 27, l’Union européenne fait toutefois figure d’exception. Actuellement, trois femmes président une des sept institutions européennes : Ursula von der Leyen pour la Commission, Christine Lagarde pour la Banque centrale européenne et Roberta Metsola pour le Parlement européen. Depuis 1984, l'institution possède une commission permanente des droits des femmes et de l’égalité des genres. Dès 1957, l'Union européenne s'est emparée de ce sujet en faisant figurer "l'égalité entre les femmes et les hommes" parmi ses valeurs fondamentales. On retrouve aujourd'hui ce principe dans le traité sur l'Union européenne (TUE). Quelques années plus tard, en 1975, elle adopte sa première directive contre la discrimination salariale, obligeant les Etats membres à tenir compte de ce principe au niveau national. L'année suivante, c'est la Cour de justice de l'UE qui se prononce dans un arrêt sur le sujet. Il ouvre alors la voie aux recours des citoyens européens souhaitant faire valoir leurs droits. Depuis, de nombreux textes sont venus étoffer l’arsenal juridique européen. Au fil des années, des directives ont instauré un congé parental dans les Etats membres (2010) ou favorisé l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée (2019). Adoptée en 2022, une directive européenne fixe également des quotas de femmes à mettre en place, d’ici à juillet 2026, dans les conseils d’administration des grandes entreprises cotées en bourse dans l’UE. Et depuis 2023, les Etats membres doivent transposer dans leur droit national une nouvelle directive sur des règles de transparence des rémunérations. Des programmes de financement comme le Fonds social européen + ont quant à eux permis d’aider les femmes à augmenter leur niveau de qualification et faciliter leur retour à la vie professionnelle après la maternité. En 2024, après de longues négociations, l'Union a adopté la première directive pour lutter contre les violences faites aux femmes. Le texte vise à protéger les victimes de violences et harmoniser les sanctions à l’encontre de ceux qui les commettent. Bien que l'Union européenne ait adopté plusieurs initiatives décisives dans le cadre de la stratégie 2020-2025 pour l'égalité entre les femmes et les hommes, les progrès restent lents et inégaux selon les domaines et les Etats membres, d'autant que l'UE a une compétence assez limitée en la matière et que la Commission doit donc compter sur le soutien des 27 dans toutes ses initiatives. Trente ans après la déclaration de Pékin -une résolution adoptée par les Nations Unies et qui met en avant un ensemble de principes pour l'égalité entre les femmes et hommes-, la nouvelle feuille de route présentée en mars 2025 par la Commission fixe de grandes orientations, dont les mesures futures seront dévoilées dans la prochaine stratégie 2026 pour l'égalité. La lutte contre les violences faites aux femmes est l'une de ces grandes priorités. L'Union souhaite notamment que tous les Etats de l'UE (aujourd'hui 22 sur 27) adhérent à la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique. L'amélioration de la santé des femmes, l'égalité salariale et la parité dans le domaine politique figurent également parmi les huit autres dossiers prioritaires de la nouvelle mandature pour améliorer l'égalité femmes-hommes. L’article L'égalité femmes-hommes dans l'Union européenne en 3 minutes est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2051 mots
Une priorité européenne depuis toujours…
…et encore aujourd'hui
En savoir plus sur les droits des femmes
07.03.2025 à 11:32
Dans la presse européenne, les réactions sont mitigées quant aux conclusions du Conseil européen extraordinaire qui se tenait ce jeudi 6 mars, à Bruxelles. Si Le Point observe "une unité rarissime" des Européens marquant un "tournant historique de la défense européenne", Politico ne cache pas sa déception concernant la poursuite de l'aide à Kiev face […]
L’article Conseil européen : les Vingt-Sept donnent leur feu vert au plan de 800 milliards d'euros pour renforcer la défense de l'UE est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Dans la presse européenne, les réactions sont mitigées quant aux conclusions du Conseil européen extraordinaire qui se tenait ce jeudi 6 mars, à Bruxelles. Si Le Point observe "une unité rarissime" des Européens marquant un "tournant historique de la défense européenne", Politico ne cache pas sa déception concernant la poursuite de l'aide à Kiev face à l'agresseur russe. "Des câlins. Des séances photos. Un engagement à continuer d'armer l'Ukraine. Malgré tout ce qui s'est passé au cours des six semaines écoulées depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, c'est à peu près tout ce que les dirigeants de l'Union européenne ont pu offrir au président ukrainien Volodymyr Zelensky", tance le média en ligne. Sur le volet de la défense européenne, les Vingt-Sept sont effectivement parvenus à s'entendre sur une décision historique, en donnant "leur feu vert à un plan de la Commission européenne pour renforcer leur défense", rapporte France info. Mardi, la cheffe de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, avait présenté ce plan, baptisé "ReArm Europe" ("Réarmer l'Europe"), qui "vise à mobiliser quelque 800 milliards d'euros, dont 150 milliards d'euros sous forme de prêts, pour renforcer les capacités de défense du Vieux Continent sur fond de prise de distance des Etats-Unis", poursuit la radio publique. Pour La Croix, grâce à l'approbation à l'unanimité des 27 chefs d'Etat et de gouvernement de ce "vaste programme d'augmentation des budgets militaires […] l'Europe de la défense est devenue une réalité". Dans le détail, ce plan doit "permettre à tous les Etats membres d’aller vers des dépenses équivalant à 3 % du PIB, seuil minimal jugé crédible pour dissuader la Russie", poursuit le quotidien catholique, qui rappelle qu'actuellement, "les pays de l'UE dépensent en moyenne 1,9 % de leur PIB pour leur armée, avec de fortes disparités". Par ailleurs, ce programme "ouvre aux Etats de nouvelles possibilités de s'endetter, au-delà de la limite de 3 %, lorsqu'il s'agit de s'équiper", poursuit La Croix, qui ajoute que "les Vingt-Sept pourront aussi puiser dans les fonds de cohésion, une enveloppe budgétaire qui a été moins utilisée que prévu". La somme totale de ces fonds pour la période 2021-2027 est de 392 milliards d'euros, "mais Ursula von der Leyen n'a pas précisé les montants qui pourraient être disponibles pour des investissements dans la défense", abonde La Tribune. En plus de valider cette proposition de la Commission, les dirigeants européens "ont également adopté une première liste d'une dizaine de domaines – systèmes de défense aérienne, artillerie, missiles, drones, mobilité militaire… –, où il leur faut en priorité investir pour renforcer leurs arsenaux", ajoute Le Monde. Interrogé par RFI, Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof, le Centre de recherche politique de Sciences Po Paris, juge ainsi que "les Européens sont allés plus loin dans la prise de conscience qu'à aucun moment, pratiquement depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine". Le plan sera présenté mardi 11 mars au Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, par le président du Conseil européen, António Costa, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Si les médias européens saluent de manière unanime le caractère historique du plan européen de défense, nombreux sont ceux qui jugent insuffisantes les avancées quant au soutien à Kiev. En cause notamment, le blocage provoqué par Viktor Orbán. "Après une première discussion sur le réarmement, les dirigeants ont abordé les lignes stratégiques de soutien à l’Ukraine, contre lesquelles le Premier ministre hongrois, aligné sur la politique de Donald Trump, avait menacé de poser son veto", relate Le Soir. En début de sommet, Volodymyr Zelensky s'est adressé aux dirigeants européens. "'La véritable question pour toute négociation est de savoir si la Russie est capable d'abandonner la guerre', car il a noté que la Russie augmentait ses dépenses militaires, développait son armée et 'ne faisait aucune pause dans ses tentatives de surmonter les sanctions'", explique The Guardian. Mais la présence du président ukrainien n'a pas suffi pour rallier la totalité des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE à sa cause. "Sans la Hongrie, 26 pays ont signé une déclaration sur l'Ukraine qui trace des lignes rouges pour les futurs pourparlers de paix, appelle à l'adhésion de Kiev au bloc et promet une aide militaire future sans objectifs spécifiques", indique Politico. Une déclaration qui aurait même pu être signée à 25, avant que le Premier ministre slovaque, Robert Fico, ne se rallie "au prix d’une référence dans le texte final aux problèmes gaziers de la Slovaquie avec l’Ukraine", détaille Ouest France. Le Soir rappelle que la Slovaquie s'inquiète quant à son approvisionnement énergétique, "privé du gaz russe qui transitait par l’Ukraine". L’article Conseil européen : les Vingt-Sept donnent leur feu vert au plan de 800 milliards d'euros pour renforcer la défense de l'UE est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2223 mots
"L'Europe de la défense est devenue une réalité"
Pas d'unanimité sur le soutien à l'Ukraine
Les autres sujets du jour
Conseil européen
Défense
L'UE dans le monde
Transports
Vie politique des Etats membres
06.03.2025 à 18:34
Suspension de l'aide militaire américaine à l'Ukraine : quelles conséquences pour l'Europe ?
Le couperet est tombé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars, lorsque les Européens dormaient. Donald Trump a ordonné la suspension temporaire de l'aide militaire fournie à l'Ukraine, jusqu'à ce que Kiev "démontre un engagement de bonne foi en faveur de la paix", ont indiqué des responsables américains à différents médias. Une […]
L’article Suspension de l'aide militaire américaine à l'Ukraine : quelles conséquences pour l'Europe ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Le couperet est tombé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars, lorsque les Européens dormaient. Donald Trump a ordonné la suspension temporaire de l'aide militaire fournie à l'Ukraine, jusqu'à ce que Kiev "démontre un engagement de bonne foi en faveur de la paix", ont indiqué des responsables américains à différents médias. Une décision qui intervient quelques jours après la joute verbale opposant le président américain à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans le Bureau ovale et devant les caméras du monde entier, vendredi 28 février. Beaucoup y voient une forme de chantage vis-à-vis de l'Ukraine, à qui l'administration Trump force la main depuis plusieurs semaines pour lui arracher un accord sur ses terres rares et la pousse à négocier une sortie de conflit avec son agresseur, la Russie. Les conséquences de ce désengagement américain devraient en tout état de cause se faire ressentir sur le reste de l'Europe. D'après les informations du Washington Post, la décision de suspendre l'aide à l'Ukraine a été prise ce lundi 3 mars, lors d'une réunion à la Maison-Blanche à laquelle participaient notamment le vice-président américain J. D. Vance, le secrétaire d'Etat Marco Rubio, ainsi que le ministre de la Défense Pete Hegseth. Selon le Kiel Institute, un institut de recherche économique allemand spécialisé dans le suivi du soutien militaire, l'aide militaire américaine depuis février 2022 et le début de l'invasion russe en Ukraine se chiffre à près de 64 milliards d'euros. Washington est ainsi le premier donateur d'aide militaire à destination de Kiev, loin devant l'Allemagne (12,6 milliards d'euros), le Royaume-Uni (10,1 milliards d'euros) ou encore la France (3,5 milliards d'euros). Si les Etats-Unis interrompent durablement ou définitivement leur aide militaire à l'Ukraine, le continent européen se retrouverait quasiment seul à continuer de soutenir Kiev. Sauf que pour Peer de Jong, vice-président de l'institut Themiis et ancien colonel des troupes de marines, interrogé par France info ce mardi 4 mars, "l'Europe n'est pas en situation de compenser ce manque américain". Selon lui, le Vieux continent fait ainsi face à une dure réalité : sans l'aide américaine, l'Europe est aujourd'hui incapable de supporter suffisamment l'Ukraine face à son agresseur russe. Un avis que ne partagent cependant pas tous les experts. C'est le cas d'Oleg Barabanov, spécialiste des relations internationales et de la politique de sécurité de l'Union européenne. "Bruxelles pourrait tout à fait, d'un point de militaire comme financier, remplacer les Etats-Unis en Ukraine", estimait-il dans un entretien donné fin février au journal russe Argumenty i fakty. A condition d'augmenter ses efforts : "l'Europe pourrait avoir besoin de 300 000 soldats supplémentaires et d'une augmentation annuelle des dépenses de défense d'au moins 250 milliards d'euros à court terme pour décourager l'agression russe", chiffre quant à lui l'institut Bruegel. Du côté des dirigeants européens, on promet de poursuivre l'envoi d'aide militaire à Kiev. A l'issue de leur réunion dimanche 2 mars à Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé que son pays, la France et "un ou deux autres" pays travailleraient avec l'Ukraine sur un "plan pour arrêter les combats", qui sera ensuite présenté aux Etats-Unis. Même si l'Europe doit "faire le gros du travail" selon lui, le projet de plan inclut un "filet de sécurité" (backstop) américain. Des garanties sur lesquelles Donald Trump a jusqu'à présent refusé de s'engager. De nombreuses questions restent toutefois sans réponse pour le moment. Si Washington ne compte plus livrer de matériel militaire à l'Ukraine, qu'en sera-t-il de ceux déjà présents et utilisés sur le sol ukrainien ? En principe, l'ordre de Trump ne concerne pas les armes déjà expédiées. Or, selon la chaîne américaine ABC, 90 % des armements promis à Kiev dans les précédents accords validés par l'administration Biden ont déjà été livrés à l'Ukraine. En revanche, Peer de Jong explique auprès de France info que l'emploi du matériel militaire d'origine américaine, même s'il est livré par les Européens, nécessite "l'autorisation des Etats-Unis". Or les volontés de l'administration Trump à ce sujet restent floues. Une autre interrogation porte sur les conséquences de la "pause" opérée par les Etats-Unis en matière de partage d'informations stratégiques et militaires. Mercredi 5 mars, le directeur de la CIA a confirmé que, sur ordre de Donald Trump, Washington avait temporairement cessé de transmettre à Kiev des renseignements essentiels pour sa défense face à Moscou. Une décision qui prive l'Ukraine d'informations précieuses pour cibler les forces russes. Jeudi 6 mars, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu a toutefois souligné que Paris fournissait des renseignements militaires à l’Ukraine. Enfin, des responsables américains ont évoqué la possibilité de couper l'accès de l'Ukraine à Starlink, selon plusieurs sources dont Reuters. Détenu par Elon Musk, ce réseau satellitaire internet est vital pour les communications de l'armée ukrainienne dans la guerre contre la Russie. Il compense notamment la perte des réseaux fixes et mobiles endommagés par les bombardements. Si le propriétaire de la constellation a démenti une telle éventualité, l'opérateur satellitaire européen Eutelsat discute néanmoins d'un potentiel remplacement de Starlink en Ukraine. L'entreprise, qui contrôle la constellation OneWeb avec 630 satellites en orbite basse, affirme pouvoir offrir un service équivalent malgré des capacités moindres. Dans son entretien, Oleg Barabanov estimait toutefois : "À mon sens, il n'y a que deux éléments fondamentaux, dans l'aide américaine, que l'Europe ne peut pas fournir dans les mêmes proportions : la communication satellitaire — notamment le fameux système Starlink de Musk — et le renseignement spatial." L’article Suspension de l'aide militaire américaine à l'Ukraine : quelles conséquences pour l'Europe ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2174 mots
Les Etats-Unis, premier fournisseur d'aide militaire à l'Ukraine
L'Europe pourrait-elle remplacer les Etats-Unis en Ukraine ?
Nombreuses interrogations en suspens
Pour en savoir plus SUR LA GUERRE EN UKRAINE
06.03.2025 à 17:48
Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne
Face aux inégalités salariales, les Etats membres ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, en Belgique, en Italie et en Roumanie, ils demeurent relativement faibles. Dans ces trois pays en 2023, les femmes touchaient en moyenne respectivement 0,7 %, 2,2 % et 3,8 % de moins que leurs homologues masculins. Par ailleurs, au Luxembourg, les femmes salariées gagnaient […]
L’article Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Face aux inégalités salariales, les Etats membres ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, en Belgique, en Italie et en Roumanie, ils demeurent relativement faibles. Dans ces trois pays en 2023, les femmes touchaient en moyenne respectivement 0,7 %, 2,2 % et 3,8 % de moins que leurs homologues masculins. Par ailleurs, au Luxembourg, les femmes salariées gagnaient même en moyenne un salaire horaire brut supérieur de 0,7 % à celui des hommes en 2023. A l’inverse, les pays dans lesquels l’écart était le plus important sont la Lettonie (19 %), l’Autriche (18,3 %), la République tchèque (18 %), la Hongrie (17,8 %) et l'Allemagne (17,6 %). La France se situe légèrement au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (12 %) avec un écart de rémunération entre les femmes et les hommes de 12,2 % en 2023. De manière générale, la moyenne européenne des inégalités salariales est en recul depuis 2013. Celle-ci passe de 16 à 12 % pour les Vingt-Sept. En 10 ans, la grande majorité des Etats membres ont vu cet écart se réduire, à l'image de l'Espagne (-8,6 points de pourcentage entre 2013 et 2023) ou de la Belgique (-6,8 points). Ces données, calculées à partir des salaires dans l’ensemble des secteurs économiques, doivent cependant être interprétées avec précaution. En effet, dans chaque pays les racines de l’inégalité salariale peuvent être multiples : différences en matière d’éducation, de choix de secteur, ségrégation sur le marché de l’emploi, partage inégal des responsabilités domestiques et de la garde des enfants… Pour le moment, faute de consensus, aucune statistique n’existe à l’échelle européenne sur l’écart de rémunération ajusté, c’est-à-dire l’écart entre les femmes et les hommes ayant des caractéristiques strictement identiques (âge, niveau de diplôme, type de contrat, etc). Les données présentées ici mesurent ainsi un phénomène plus large que la notion de “à travail égal, salaire égal”. Par ailleurs, “cet écart s’explique en partie par le moindre volume de travail annuel des femmes, qui sont à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année, et davantage à temps partiel”, explique l’Insee. Ainsi, en France, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes de 14,2 %, estime l'institut. L'écart grimpe même à 22,2 % si l'on ne tient pas compte du volume horaire. Des chiffres différents de ceux avancés par Eurostat qui peuvent s'expliquer par les différences en termes de calcul. Dans cet article, l'écart de rémunération est mesuré en comparant le revenu horaire brut moyen des femmes salariées rapporté au salaire horaire brut moyen des hommes salariés. Eurostat donne quelques détails supplémentaires : "Cet indicateur mesure la différence entre la rémunération horaire brute moyenne des hommes salariés et des femmes salariés en pourcentage du salaire horaire brut moyen des hommes salariés. L’indicateur a été défini comme non ajusté, puisqu’il donne une vue d’ensemble des inégalités entre les hommes et les femmes sur le plan de la rémunération et mesure une notion plus large que la notion d’égalité des rémunérations pour un travail égal. Tous les membres du personnel travaillant dans les entreprises de dix salariés ou plus, sans restriction d’âge et du nombre d’heures prestées, sont inclus" L'Union européenne a adopté de nouvelles règles de transparence des rémunérations en 2023. Celles-ci prévoient que les entreprises de l'UE seront "tenues de partager des informations concernant les salaires, et de prendre des mesures en cas d'écart de rémunération entre les femmes et les hommes supérieur à 5 %", précise le Conseil. La directive prévoit également des dispositions sur l'indemnisation des victimes de discrimination en matière de rémunération, ainsi que des sanctions, dont des amendes, pour les employeurs ne respectant pas les règles. Entrée en vigueur le 10 mai 2023, cette directive doit être "transposée" par les Etats membres dans leur législation nationale dans un délai maximal de trois ans. L’article Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 1155 mots
De grosses différences dans le volume horaire
De nouvelles règles européennes
06.03.2025 à 17:05
Quelles sont les règles pour intégrer l'Otan ?
L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a poussé la Finlande et la Suède à sortir de leur neutralité historique et à présenter leur candidature à l'Alliance atlantique le 18 mai 2022. La première l'a intégrée en avril 2023, et la seconde en mars 2024. L'Ukraine, la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine espèrent […]
L’article Quelles sont les règles pour intégrer l'Otan ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a poussé la Finlande et la Suède à sortir de leur neutralité historique et à présenter leur candidature à l'Alliance atlantique le 18 mai 2022. La première l'a intégrée en avril 2023, et la seconde en mars 2024. L'Ukraine, la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine espèrent également rejoindre un jour l'Otan. L'Alliance atlantique repose sur ce qu'elle nomme la "politique de la porte ouverte". L'article 10 du traité de l'organisation dispose que l'Otan est ouverte à l'adhésion de tout "Etat européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l'Atlantique Nord", une zone géographique qui s'étend du continent européen jusqu'à l'Amérique du Nord. S'ils ne se trouvent pas sur le Vieux Continent, le Canada et les Etats-Unis font partie des 12 pays fondateurs et sont donc membres de l'alliance depuis 1949. Pour adhérer à l'organisation, les pays candidats doivent satisfaire les critères principaux suivants : Une fois ces critères remplis, les pays affichant leur volonté d'adhérer à l'Otan, en se déclarant simplement "intéressés" et candidats, peuvent être invités par les Etats membres de l'Alliance. Cette décision doit être prise à l'unanimité par ces derniers. Une fois l'unanimité obtenue, les pourparlers d'adhésion peuvent débuter. Leur objectif "est d'obtenir des pays invités la confirmation formelle de leur volonté et de leur capacité d'accepter les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires découlant du traité de Washington", explique le site de l'Alliance atlantique. Une réunion permet d'examiner les questions politiques, militaires et de défense du pays candidat. Une autre traite des questions techniques et juridiques, ainsi que de la future contribution du pays au budget de l'Otan. Une fois cette étape terminée, l'Alliance peut soumettre à l'Etat candidat des réformes nécessaires (par exemple, augmenter ses investissements militaires ou renforcer son état de droit en luttant contre la corruption). Lorsque les conditions sont respectées, le pays doit adopter une loi de ratification du traité de l'Atlantique Nord, ce qui peut se faire par référendum ou au parlement national selon les modalités de chaque pays. L'adhésion à l'Alliance atlantique dépend du candidat et du contexte historique. Le processus s'est par exemple conclu relativement rapidement pour la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, anciens pays satellites de l'URSS : soumise en 1995, leur candidature a été acceptée en 1997 pour une intégration en 1999. A l'inverse, la Bosnie-Herzégovine a quant à elle été invitée en avril 2010 à participer au plan d'action pour l'adhésion de l'Organisation, mais n'a toujours pas intégré l'Otan. Sarajevo doit effectivement "continuer de mener des réformes en faveur du processus démocratique et du secteur de la défense si elle entend concrétiser ses aspirations européennes et euroatlantiques", précise le site de l'Alliance. La règle de l'unanimité a également posé quelques difficultés à la Suède et la Finlande. En effet, la Turquie et la Hongrie ont longtemps refusé de lever leur veto à l'adhésion des deux pays afin d'obtenir des concessions. Ankara accusait les deux pays scandinaves de soutenir les militants du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et a donc obtenu que Stockholm et Helsinki coopèrent avec la Turquie pour lutter contre l'organisation. Pour satisfaire les exigences turques, la Suède a par exemple modifié ses lois et assoupli les règles sur les ventes d'armes. De son côté, Budapest protestait contre la position du gouvernement suédois qui se montrait critique envers la politique intérieure de Viktor Orbán. Les deux pays ont finalement levé leur veto et la Suède et la Finlande ont intégré l'alliance de manière relativement rapide, moins de deux ans après avoir soumis leur candidature. Pour l'Ukraine, les choses sont bien plus difficiles. Kiev a signifié sa volonté d'adhérer à l'Otan dès 2008. Mais outre de graves problèmes de corruption, le pays est traversé par des conflits dans la partie orientale de son territoire depuis 2014, et surtout marqué par l'invasion de la Russie depuis février 2022. L'adhésion du pays à l'Alliance atlantique est d'ailleurs une ligne rouge pour Vladimir Poutine. Si l'intégration dans l'Union européenne s'avère si fastidieuse, c'est qu'il est nécessaire d'intégrer tout un ensemble de normes européennes dans son droit national, dont l'acquis communautaire (règles économiques et monétaires, normes politiques et judiciaires, obligations en matière de politique étrangère…). Plus exigeante que l'Otan, l'adhésion à l'UE peut prendre de très nombreuses années. Aucun pays membre n'a jamais quitté l'Alliance atlantique depuis sa création en 1949. La France s’est retirée du commandement militaire intégré de l'Otan en 1966 avant de le réintégrer en 2009, mais elle n’a pas quitté l'organisation elle-même. Le traité de l'Atlantique nord prévoit et encadre toutefois une telle hypothèse dans son article 13. Le pays souhaitant se retirer doit envoyer un "avis de dénonciation" aux Etats-Unis, qui agissent en tant que dépositaires du traité. Ceux-ci sont chargés d'informer les autres pays membres de cette demande. Une fois la notification reçue, le retrait devient effectif au bout d'un an. La question d'un retrait de l'Otan a été agitée par les Etats-Unis eux-mêmes, depuis la candidature du Républicain Donald Trump à l'élection présidentielle de 2024. Les sénateurs démocrates et républicains ont d'ailleurs tenté, avec une loi bipartisane adoptée en décembre 2023, de prévenir une telle décision en la conditionnant à l'approbation des deux tiers des sénateurs ou d'une loi votée au Congrès. En décembre 2024, Donald Trump a par exemple déclaré que son pays resterait dans l'Otan si les alliés "paient leurs factures". En février 2024, il avait également menacé de ne pas respecter l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord, en refusant de protéger les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements financiers envers l'Otan. Il avait même déclaré qu'il encouragerait la Russie à "faire ce qu'elle veut" face aux membres ne payant pas leurs "dettes". Bien qu'un retrait américain de l'Otan reste pour le moment à l'état de menace, sa concrétisation poserait d'énormes difficultés. Juridiques tout d'abord, puisque l'article 13 ne prévoit pas que le premier contributeur et fondateur de l'organisation décide de la quitter. Quant aux défis logistiques et stratégiques d'une telle décision, ils seraient considérables : les forces militaires devraient être redéployées, les accords de défense renégociés. "Le doute instillé par Donald Trump quant à la garantie de sécurité états-unienne apportée aux membres de l’Otan, couplé à son refus de soutenir l’Ukraine, a achevé de convaincre les Etats les plus sceptiques : il est temps de construire une défense européenne autonome", note Théo Verdier, chercheur à la Fondation Jean Jaurès. L’article Quelles sont les règles pour intégrer l'Otan ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2534 mots
Quelle procédure pour adhérer à l'Organisation de l'Atlantique nord ?
Pourquoi les délais d'intégration peuvent-ils fortement varier ?
Quelles différences avec une adhésion à l'UE ?
Un pays peut-il quitter l'Otan ?
Pour en savoir plus sur l'Otan
06.03.2025 à 16:53
Parlements nationaux et européen : quelle représentation pour les femmes ?
En politique également, l'égalité entre les femmes et les hommes est loin d'être atteinte. A l’image du reste de la société, les femmes sont moins représentées aux postes à responsabilité. Aux plus hautes fonctions politiques nationales, le bilan est maigre. Parmi les 27 Etats membres de l'Union européenne, on compte seulement trois femmes cheffes d'Etat […]
L’article Parlements nationaux et européen : quelle représentation pour les femmes ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
En politique également, l'égalité entre les femmes et les hommes est loin d'être atteinte. A l’image du reste de la société, les femmes sont moins représentées aux postes à responsabilité. Aux plus hautes fonctions politiques nationales, le bilan est maigre. Parmi les 27 Etats membres de l'Union européenne, on compte seulement trois femmes cheffes d'Etat et trois autres cheffes de gouvernements. Au niveau des 27 parlements nationaux, la situation était un peu meilleure, avec un tiers (33,4 %) de femmes élues en moyenne en 2024, selon Eurostat. Un chiffre encore faible, mais en nette hausse. Vingt ans plus tôt, en 2004, elles ne représentaient que 21,4 % des parlementaires. Cette moyenne cache d'importantes disparités entre les Etats membres. Les pays nordiques font figure de bons élèves. En Suède (45,6 %) en Finlande (45,5 %) et au Danemark (44,7 %), les femmes représentaient près de la moitié des élus. Trois autres Etats membres comptent également plus de quatre femmes sur dix au sein de leurs parlements respectifs : l'Espagne (42,8 %), la Belgique (42,8 %) et les Pays-Bas (40,4 %). A Chypre à l'inverse, les femmes n'occupent que 14,3 % des sièges du Parlement national. La situation n'est pas meilleure en Hongrie avec 14,6 % de femmes élues. En Roumanie également (19,5 %), cette proportion ne dépassait pas deux femmes sur dix. Avec 36,3 % de femmes, la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne. Au Parlement européen, l'écart de représentation entre les femmes et les hommes a aussi largement diminué. Alors qu'elles ne représentaient que 16 % de l’hémicycle en 1979, elles comptaient pour 41 % des élus lors de l'installation du nouveau Parlement européen en septembre 2019. Aujourd'hui, on y dénombre 38,8 % de femmes. Depuis 1979, date du passage à l’élection au suffrage universel direct du Parlement, ce dernier n'a en revanche été présidé qu'à trois reprises par des femmes : Simone Veil (1979-1982), Nicole Fontaine (1999-2002) et aujourd’hui Roberta Metsola (depuis 2022). Soit trois présidentes pour 14 présidents. Les présidences des groupes ont également été longtemps réservées aux hommes. Aujourd'hui, sur les huit groupes politiques de la mandature 2024-2029, on retrouve deux femmes à leur tête : Iratxe Garcia Pérez pour les Socialistes et Démocrates (S&D) et Valérie Hayer pour Renew Europe. Les Verts/ALE et La Gauche ont tous les deux instauré une coprésidence partagée et paritaire : Manon Aubry et Martin Schirdewan pour la gauche radicale ; Terry Reintke et Bas Eickhout pour les écologistes. Le Parlement européen compte 8 groupes politiques regroupant un total de 720 députés : Certains eurodéputés non inscrits ne siègent dans aucun groupe politique. Mais au-delà des disparités entre les groupes, c’est entre les différents nationalités que les écarts en termes de parité sont les plus importants. Dans six Etats, on comptait au quatrième trimestre 2024 moins d’un quart de femmes parmi les eurodéputés selon les derniers chiffres de l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE). C’est le cas de Malte (16,7 %), la Lituanie (18,2 %) ou encore la Roumanie (18,2 %). Toute dernière du classement, Chypre ne compte aucune femme parmi ses 6 députés. A l’inverse, la Suède et la Finlande sont les deux pays de l’UE comptant le plus d’eurodéputées. Ces dernières représentent respectivement 61,9 et 60 % des parlementaires européens. L'Espagne est le seul Etat membre à avoir une délégation parfaitement paritaire : 30 femmes et 30 hommes. La France est presque dans le même cas de figure mais compte un nombre impair de députés : 41 femmes pour 40 hommes (soit 50,6 % du total). Pour pallier le déficit de représentation des femmes au Parlement européen, onze pays de l’UE disposent d’un système de quotas lors des élections européennes. C'est notamment le cas en France où chaque parti doit alterner un candidat de chaque sexe sur sa liste. D'autres imposent des quotas de chaque genre : 35 % en Pologne ou 40 % au Portugal. L’article Parlements nationaux et européen : quelle représentation pour les femmes ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2251 mots
Des situations nationales très différentes
Un Parlement européen plus égalitaire…
… malgré des disparités entre les délégations nationales
Des quotas de genres au Parlement européen
La part des femmes dans les parlements nationaux et au Parlement européen, pays par pays
Pays % des femmes dans les parlements nationaux (2024) % des femmes au Parlement européen
(4e trimestre 2024)Allemagne 35,5 37,5 Autriche 39,1 40 Belgique 42,8 40,9 Bulgarie 25,8 23,5 Chypre 14,3 0 Croatie 34,9 41,7 Danemark 44,7 33,3 Espagne 43,7 50 Estonie 28,7 28,6 Finlande 45,5 60 France 36,3 50,6 Grèce 23,3 28,6 Hongrie 14,6 47,6 Irlande 27,8 42,9 Italie 33,8 32,9 Lettonie 31 22,2 Lituanie 30,4 18,2 Luxembourg 35 33,3 Malte 27,8 16,7 Pays-Bas 40,4 48,4 Pologne 29,1 30,2 Portugal 35,8 38,1 Rép. Tchèque 24,3 38,1 Roumanie 19,5 18,2 Slovaquie 23,3 46,7 Slovénie 30 33,3 Suède 45,6 61,9 Moyenne UE 33,4 38,8