22.07.2025 à 09:00
Pesticides dans l’Union européenne : qui décide de leur autorisation et selon quels critères ?
Le terme “pesticide” désigne toute substance ou préparation utilisée pour éliminer, repousser ou contrôler des organismes jugés nuisibles : maladies, insectes ravageurs, mauvaises herbes ou encore champignons. En agriculture, on parle plus spécifiquement de "produits phytopharmaceutiques" pour désigner les mélanges réservés à la protection des plantes et des productions végétales. Chaque produit phytopharmaceutique est composé […]
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Le terme “pesticide” désigne toute substance ou préparation utilisée pour éliminer, repousser ou contrôler des organismes jugés nuisibles : maladies, insectes ravageurs, mauvaises herbes ou encore champignons. En agriculture, on parle plus spécifiquement de "produits phytopharmaceutiques" pour désigner les mélanges réservés à la protection des plantes et des productions végétales. Chaque produit phytopharmaceutique est composé d’une ou plusieurs substances actives : des molécules qui assurent l’action protectrice ou curative recherchée. Mais celles-ci peuvent avoir des effets nocifs sur la santé humaine, animale et sur l’environnement. C’est pourquoi l’Union européenne veille à ce que leur utilisation soit aussi sûre que possible. Avant la mise sur le marché des produits phytosanitaires, l’UE et les États membres évaluent leur efficacité ainsi que leurs risques. Au terme d’une longue procédure, seuls ceux qui démontrent un niveau de sécurité exigeant sont autorisés à la vente et à l’utilisation sur le territoire européen. Un produit phytosanitaire peut être nocif pour l’homme et son environnement : effets aigus (intoxications…), chroniques (cancers, troubles neurologiques…), ou encore dommages sur la faune non ciblée. Il peut par ailleurs toucher aussi bien l’agriculteur qui l’applique, que la population exposée de façon indirecte, comme l’ensemble des écosystèmes environnants. En raison de cette large portée, la réglementation européenne impose une évaluation de tout produit avant sa mise sur le marché. L'UE contrôle non seulement l’efficacité du pesticide contre l’organisme ou la maladie visée, mais surtout sa sécurité : il doit démontrer son innocuité, immédiate ou à long terme, sur la santé humaine, y compris les groupes les plus vulnérables comme les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées. Les risques potentiels pour la santé animale et pour l’environnement font également partie de l’analyse. Le contrôle prend ainsi en compte une pluralité d’éléments : toxicité aiguë et chronique, cancérogénicité, effets sur la reproduction, présence de résidus dans les aliments… Mais aussi le devenir des substances actives dans le sol, l’air ou l’eau, ainsi que leur impact sur les organismes non ciblés comme les abeilles, les oiseaux, les poissons ou encore les organismes du sol. Avant d’être utilisé par un agriculteur, un produit phytosanitaire doit donc franchir plusieurs étapes. Sa mise sur le marché n'est possible qu'après deux phases principales. L’une se déroule à l’échelon européen, l’autre à l’échelon national. Dans un premier temps, l’Union européenne évalue une substance active, afin de savoir si cette molécule, prise isolément, présente ou non un profil de sécurité suffisant. Ensuite, l'UE délivre ou non une autorisation. Une fois cette première étape franchie, les industriels qui souhaitent commercialiser un produit composé de cette substance ou de plusieurs substances approuvées doivent déposer un dossier dans chacun des États membres où ils souhaitent une mise sur le marché. Là, l’évaluation porte sur le produit dans sa formulation finale : les risques à l’échelle du terrain, compte tenu des usages locaux, du climat ou encore des spécificités agricoles. L’approbation au niveau européen est guidée par le règlement n°1107/2009. Le fabricant doit soumettre une demande d’autorisation à un État membre, appelé "État membre rapporteur". Son dossier doit comporter une analyse poussée de la substance, incluant des informations sur son efficacité contre la cible, sa toxicité pour l’homme et les animaux, ses impacts environnementaux, son devenir et sa transformation dans l’environnement, les risques de résidus ou encore sa sélectivité vis-à-vis d’organismes non ciblés. Après avoir mené une première évaluation scientifique du dossier, l’État rapporteur transmet son rapport d’évaluation à l’EFSA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Sous la coordination de l’EFSA, l’ensemble des États membres sont amenés à examiner le dossier et à formuler des observations. L’Autorité publie alors un avis scientifique, non contraignant, qui évalue la substance au regard de l’ensemble des données disponibles, tant produites par l’industriel que recensées dans la littérature scientifique. La Commission européenne, qui suit généralement l’avis de l’EFSA, propose ensuite l’approbation ou le refus d’autoriser une substance active. Une décision qui passe par le Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale (SCoPAFF), un comité technique composé de représentants des 27 États membres et présidé par la Commission européenne. Si le SCoPAFF émet un avis favorable à la majorité qualifiée de ses membres, la Commission doit autoriser la substance dans tous les États membres. S’il s’y oppose à l’inverse, la Commission européenne peut décider d’interdire la substance, ou bien soumettre de nouveau la proposition (comité d’appel) ou une version amendée au comité. Si aucune majorité qualifiée n’émerge, la Commission peut ainsi décider seule d’autoriser la substance, comme cela est arrivé en novembre 2023 pour le renouvellement du glyphosate. Une substance peut être approuvée pour dix ans maximum, voire quinze si elle représente un “faible risque”. Le renouvellement de l’autorisation, pour quinze ans maximum, passe par une nouvelle évaluation des données scientifiques. De nouvelles restrictions peuvent être imposées à la lumière des connaissances acquises. L'Union européenne utilise plusieurs classements des substances actives, selon leur niveau de risque et leur statut réglementaire. Les substances classées CMR catégorie 1 (cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques avérés) sont exclues de l’autorisation européenne. Les substances CMR catégorie 2, comme l’acétamipride, dont la réintroduction sur le marché français est au centre du débat sur la loi Duplomb, sont suspectées de présenter des effets nocifs sur la base de données limitées. Elles ne sont pas interdites, mais leur mise sur le marché nécessite une évaluation des risques. En cas d’autorisation, des mesures de prévention spécifiques et un étiquetage de danger sont exigés, notamment en milieu professionnel. Les risques pour la santé humaine, animale et l’environnement dépendent non seulement de la substance active, mais aussi de la formulation du produit, de son mode d’application, des pratiques agricoles et des conditions locales. C’est pourquoi chaque autre usage ou produit contenant cette substance doit faire l’objet d’une évaluation spécifique au niveau national. Un contrôle qui vise à s’assurer que, dans tous les scénarios envisagés et au vu du contexte national, l’utilisation du produit n’entraîne pas de risques inacceptables pour l’utilisateur, le consommateur, le voisinage, ou encore la biodiversité. Une fois la substance active approuvée au niveau européen, c’est donc au tour des États membres d’évaluer les produits commerciaux qui en contiennent. Chaque entreprise candidate à la vente d’un produit phytosanitaire doit ainsi constituer un dossier complet auprès des autorités nationales compétentes. En France, il s’agit de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Si le produit remplit l’ensemble des conditions, il obtient une autorisation de mise sur le marché (AMM), assortie parfois de conditions d’emploi ou de restrictions spécifiques, liées au territoire ou au contexte agricole local. L’AMM doit impérativement être obtenue dans chaque pays où le produit sera vendu, même après approbation européenne de la substance active : il n’existe pas d’autorisation automatique à l’échelle européenne. Il est possible toutefois, pour les industriels, de demander une reconnaissance mutuelle de l’AMM déjà accordée dans un autre État membre. La procédure d’autorisation européenne a vocation à harmoniser la sécurité et à simplifier les échanges de produits entre les États. Pourtant, le droit européen laisse aux pays une marge d’appréciation : chaque État membre peut, sur la base du principe de précaution, restreindre voire interdire l’utilisation d’un produit sur son territoire en dépit d’une approbation européenne. Différentes situations sont possibles : des conditions environnementales ou agricoles locales entraînent une exposition accrue ou des risques spécifiques (présence d’écosystèmes sensibles, nappes phréatiques vulnérables, biodiversité remarquable), ou bien les études nationales ont détecté un effet indésirable qui n’avait pas été suffisamment anticipé dans l’évaluation européenne. Dans ce cas, le pays doit justifier sa décision devant la Commission européenne et les autres États membres, en apportant des éléments scientifiques ou techniques inédits ou propres à son territoire. Ainsi la France a-t-elle totalement interdit, par la loi, l’utilisation agricole de l’acétamipride dès 2018 (avec des dérogations pour certaines cultures jusqu’en 2020). L’article Pesticides dans l’Union européenne : qui décide de leur autorisation et selon quels critères ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2190 mots
Que contrôle-t-on dans un produit phytosanitaire ?
Quelles sont les grandes étapes qui mènent à l’autorisation d’un produit phytosanitaire dans l’Union européenne ?
Comment se déroule la première étape d’approbation de la substance active, au niveau européen ?
Le classement des substances CMR
Comment se déroule la deuxième étape d’autorisation du pesticide, au niveau national ?
Un pays peut-il interdire un produit autorisé en Europe ?
22.07.2025 à 08:30
[Comparatif] Impôt sur la fortune : dans quels pays européens est-il appliqué ?
Depuis les années 1990, de nombreux pays membres de l'Union européenne ont supprimé l'impôt sur la fortune qu'ils avaient auparavant instauré. Un mouvement qui a débuté en Italie dès 1992, puis s’est poursuivi en Autriche en 1994. D’autres États, comme l’Irlande, le Danemark et l’Allemagne, ont pris la même décision en 1997. Par la suite, […]
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Depuis les années 1990, de nombreux pays membres de l'Union européenne ont supprimé l'impôt sur la fortune qu'ils avaient auparavant instauré. Un mouvement qui a débuté en Italie dès 1992, puis s’est poursuivi en Autriche en 1994. D’autres États, comme l’Irlande, le Danemark et l’Allemagne, ont pris la même décision en 1997. Par la suite, les Pays-Bas ont supprimé cet impôt en 2001, puis le Luxembourg et la Finlande en 2006, suivis par la Suède en 2007, l’Espagne en 2008 (qui l’a toutefois rétabli en 2011), la Grèce en 2009, la Hongrie en 2010, et enfin la France en 2018 (remplacé par un impôt sur le patrimoine). Une tendance que l'économiste Gabriel Zucman, spécialiste de la fiscalité, attribue au dysfonctionnement des précédents systèmes qui "exonéraient les plus hautes fortunes" et "touchaient les riches plus que les ultrariches". Mais aussi à la concurrence fiscale au sein de l'Union, ainsi qu'à la faiblesse des systèmes de lutte contre l'évasion et la fraude en la matière. En France, l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a été instauré en 1981. Il portait sur l'ensemble des biens immobiliers (maisons, appartements, terrains…) et mobiliers (liquidités, actions, bijoux…) dès lors que leur valeur nette totale dépassait 1,3 million d'euros. L'estimant inefficace, le gouvernement l'a remplacé en 2018 par un impôt sur la fortune immobilière (IFI). Ce dernier ne taxe plus que les biens et droits immobiliers non professionnels au-delà de 1,3 million d’euros. Le taux d'imposition est progressif : un patrimoine ayant une valeur inférieure à 2,57 millions d'euros est taxé à hauteur de 0,7 %, contre 1,25 % pour un patrimoine dont la valeur nette se situe entre 5 et 10 millions. Aujourd'hui, la France fait partie des rares pays de l'UE à avoir conservé une forme d'impôt sur la fortune. Souvent présentée comme une exception, elle n'est toutefois pas la seule à y recourir. L'Espagne s'est dotée d'impôts plus larges. Après la suppression de son "impôt sur le patrimoine" en 2008, celui-ci a été rétabli en 2011, après la crise économique. Il concerne les personnes dont le patrimoine net dépasse 700 000 euros. En 2022, l'Espagne a également instauré un nouvel impôt de solidarité sur les grandes fortunes. Temporaire, celui-ci touche les patrimoines nets de 3 millions d’euros ou plus, avec un taux de prélèvement progressif allant de 1,7 à 3,5 %. La Norvège et la Suisse, qui ne font pas partie de l'Union européenne, ont elles aussi conservé un système d'imposition sur la fortune. L'impôt norvégien sur la fortune est intégré dans l'impôt national : il consiste en un taux forfaitaire global appliqué sur l'ensemble du patrimoine net (biens immobiliers, placements, liquidités…) au-delà d’un seuil d’exonération. Son taux est de 0,7 % en moyenne (en fonction des communes ou régions) sur les actifs dépassant 1,7 million de couronnes norvégiennes (NOK), soit environ 145 000 euros. De plus, en 2022, le gouvernement norvégien a augmenté le taux d'imposition national à 1,1 % (au lieu de 1 % auparavant), pour les actifs supérieurs à 20 millions de NOK (1,7 million d'euros). En Suisse, le taux prélevé dépend des cantons, mais concerne la fortune dans son ensemble net et est bien souvent progressif. Par exemple, dans le canton de Genève, le taux d'imposition est plus élevé (environ 0,6 % sur une fortune comprise entre 500 000 et 1 million de francs suisse) que dans celui de Zurich (environ 0,2 % sur une fortune de 500 000 francs suisses). Aux Pays-Bas, l'impôt sur la fortune supprimé en 2001 existe désormais sous une autre forme. Il s'agit d'une taxe de 36 % (en 2025) sur un "rendement fictif" du patrimoine, qui comprend l'épargne, les actions et les résidences secondaires. C’est donc une imposition sur le patrimoine, mais indirecte. En Belgique, on ne parle pas d'impôt sur la fortune mais de contribution de solidarité. Il s'agit d'un impôt limité sur certaines valeurs mobilières : les plus-values d'actions et d'autres actifs financiers, autrement dit les comptes titres. Ces comptes bancaires comprenant des actifs comme des actions ou des obligations sont taxés à 0,15 % de leur valeur moyenne si celle-ci excède un million d'euros. Un aménagement est prévu si cette valeur se situe entre 1 million et 1,015 million, qui sera ainsi taxée à hauteur de 0,10 %. En outre, les droits de succession et de donation sont assez élevés en Belgique. La France doit relever un défi majeur : réduire son important déficit budgétaire, qui a atteint 169 milliards d'euros en 2024, soit 5,8 % de son produit intérieur brut. Elle se place ainsi en troisième position du plus grand déficit budgétaire (en % du PIB), après la Roumanie (9,3 %) et la Pologne (6,6 %), selon les données d'Eurostat. En valeur absolue, la France a le déficit le plus important de la zone euro. Plusieurs mesures ont été proposées pour y faire face. Le 15 juillet 2025, le Premier ministre François Bayrou a dressé les grandes lignes de son plan budgétaire pour l'année prochaine, qui prévoit notamment une "année blanche" ou la suppression de jours fériés. D'autres acteurs prônent la création d'un impôt plancher sur la fortune (IPF), également appelé "taxe Zucman", du nom de l'économiste cité plus haut. Ce dernier propose de créer un impôt minimum de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches, soit environ 4 000 contribuables possédant plus de 100 millions d'euros aujourd'hui. Selon le spécialiste, une telle taxe permettrait de reverser entre 15 et 25 milliards d'euros aux finances publiques. Ne s’appliquant que si la somme totale des impôts déjà payés par le contribuable est inférieure à 2 % de son patrimoine, elle viserait plus largement l'égalité des citoyens devant l'impôt, en luttant contre les contournements de fiscalité opérés par des pratiques d'optimisation. Selon plusieurs études, les ultra-riches sont en effet moins taxés que les classes moyennes ou supérieures en proportion de leur revenu ou de leur patrimoine. Adoptée en première lecture en février 2025 par les députés français, la proposition de loi instaurant une telle taxe a néanmoins suscité de nombreuses oppositions. Certains craignent notamment l'exil fiscal des plus riches, bien qu'une mesure prévoit de taxer leurs biens durant cinq ans après leur éventuel départ de France. Rejetée par le Sénat en juin 2025, la proposition a été transmise à l'Assemblée nationale pour une deuxième lecture. Selon une note de l'Observatoire européen de la fiscalité publié en octobre 2023, un impôt mondial de 2 % sur le patrimoine des milliardaires permettrait de générer environ 40 milliards d'euros pour les États membres. Dans une note datant de mars 2025, l'organisation dirigée par M. Zucman estime que les pays européens pourraient récupérer un total de 67 milliards d’euros en mettant chacun en place un taux d’imposition minimale de 2 % sur les plus aisés, les centimillionnaires, et même 121 milliards avec un taux de 3 %. Ce même mois, l'Union européenne comptait 537 milliardaires, dont 147 en France, 128 en Allemagne et 71 en Italie, selon ses calculs. L’article [Comparatif] Impôt sur la fortune : dans quels pays européens est-il appliqué ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2167 mots
L'Espagne, la Norvège et la Suisse taxent le patrimoine net des plus fortunés
Des impôts partiels en Belgique et aux Pays-Bas
Vers un nouvel impôt sur la fortune en France ?
En savoir plus sur l'économie dans l'UE
21.07.2025 à 17:42
10 dates qui ont marqué les relations entre l'Union européenne et la Chine
En 2025, l'Union européenne et la Chine célèbrent un demi-siècle de relations diplomatiques, initiées par la visite du commissaire européen chargé des Relations extérieures, Christopher Soames, à Pékin, en 1975. Après la mort de Mao Zedong en 1976, la Chine met fin à deux décennies d'isolement et se rapproche des puissances occidentales. Le partenariat entre […]
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En 2025, l'Union européenne et la Chine célèbrent un demi-siècle de relations diplomatiques, initiées par la visite du commissaire européen chargé des Relations extérieures, Christopher Soames, à Pékin, en 1975. Après la mort de Mao Zedong en 1976, la Chine met fin à deux décennies d'isolement et se rapproche des puissances occidentales. Le partenariat entre la République populaire de Chine (RPC) et la Communauté économique européenne (CEE) se poursuit, notamment dans le domaine économique. À tel point que la fin de la Guerre froide marque le début d'une "lune de miel" commerciale entre les deux puissances. Mais, dans le sillage de la crise financière de 2008 et de l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013, les relations se sont progressivement crispées. La Commission européenne est allée jusqu'à qualifier la Chine de "partenaire, concurrent stratégique et rival systémique" en 2019. Une succession de différends commerciaux et diplomatiques, ainsi que l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, ont renforcé les tensions naissantes. Cet accord commercial marque un premier tournant dans l'histoire des relations entre la Communauté économique européenne (CEE) et la Chine. Il a pour but de simplifier le processus douanier afin d'accroitre les échanges commerciaux bilatéraux, et comporte également une exigence d'équilibre des échanges entre les deux parties. En cas de non-réciprocité, une commission mixte CEE-Chine est chargée de réajuster les échanges commerciaux. L'article 2 de l'accord comprend une "clause de la nation la plus favorisée" : autrement dit, la Chine et la CEE devront s'accorder les mêmes avantages qu'à leurs autres partenaires commerciaux, selon un principe de réciprocité. L'accord de 1978 ayant donné des résultats satisfaisants, les ministres des dix pays membres de la CEE autorisent la Commission européenne à ouvrir des négociations avec la Chine pour renouveler leur partenariat commercial. Le nouvel accord de coopération économique et commerciale est officiellement ratifié à Bruxelles en septembre 1985. Il reprend les principaux éléments du texte de 1978, en précisant les domaines de coopération des deux parties contractantes : l'industrie, le secteur agricole, l'énergie, la science ou encore la technologie… Les deux signataires s'engagent également à renforcer leur coopération via une coproduction, des co-entreprises, ou encore le transfert de technologie. En outre, des clauses visent à améliorer le climat des investissements. En juin 1989, un mouvement de contestation secoue la Chine. Étudiants, intellectuels et ouvriers dénoncent la corruption du système et demandent des réformes politiques et démocratiques. La population pékinoise soutient largement la grève de la faim menée par les étudiants sur la place Tian'anmen, et bloque l'armée chinoise aux portes de la capitale. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l'armée réprime violemment le mouvement contestataire, faisant plusieurs milliers de morts. Ce massacre choque l'opinion publique mondiale, et les États-Unis décrètent immédiatement un embargo sur les ventes d'armes à la Chine. En Europe, les ministres réunis à l'occasion du Conseil européen de Madrid le 27 juin 1989 instaurent une mesure similaire en raison des graves atteintes aux droits de l’homme commises par la Chine. Inscrit dans une déclaration commune, l'embargo contre la Chine est toujours en vigueur en 2025, bien que la question de sa levée ait été discutée à plusieurs reprises. En octobre 2003, le ministère des Affaires étrangères chinois publie un premier document stratégique à destination de l'Union européenne. Il y pose les conditions d'un partenariat entre les deux entités, dont la levée de l’embargo sur les ventes d’armes. Lors du 8e sommet Union européenne-Chine en septembre 2005, les Européens réaffirment, à la demande de Pékin, "leur volonté de continuer à œuvrer en vue de la levée de l'embargo". Mais le changement de position de certains pays membres et l'arrivée au pouvoir d'Angela Merkel en Allemagne enterrent durablement le projet. Après la chute de l'URSS au début des années 1990, la Chine et l'UE renforcent leur relation bilatérale. En 1993, la CEE devient officiellement l'Union européenne et se dote d'une ambition nouvelle quant à son rôle sur la scène internationale, tandis que la Chine voit dans l'UE un partenaire économique de taille et un contrepoids à l'influence américaine. Après quinze années de négociations ardues, la Chine rejoint officiellement l’Organisation mondiale du commerce (OMC) le 11 décembre 2001. L’Union européenne soutient son adhésion, misant sur une double promesse : l’ouverture progressive de la Chine aux règles de l'économie de marché, et une libéralisation politique interne. Bruxelles espère aussi un accès privilégié à un marché en pleine expansion. Dès 2002, la Chine devient le deuxième partenaire commercial de l’UE et, deux ans plus tard, l’Europe arrive à la première place dans les échanges extérieurs de Pékin. À partir de 2008, l'Union européenne est touchée de plein fouet par la crise économique et financière. Côté chinois, si les exportations diminuent dans un premier temps, le contexte reste plus favorable aux grandes entreprises et aux banques qui vont investir en Europe. La crise renforce l'interdépendance entre la Chine et l'UE. Le pays achète notamment des obligations et bons du Trésor d'États européens en difficulté, notamment la Grèce. En décembre 2008, la prise de contrôle du port grec du Pirée par le groupe de logistique China Ocean Shipping Company (COSCO) fait grand bruit. L'opération permet à la Grèce de moderniser ses infrastructures à moindre coût en les privatisant partiellement, tandis que les Chinois offrent à leurs produits un accès privilégié au marché européen. Huit ans plus tard, la Grèce cède la totalité du port au groupe COSCO, qui en devient l'actionnaire majoritaire. Arrivé au pouvoir en 2013, Xi Jinping s'impose comme une figure politique forte dès le début de son mandat. Critiquant la "stagnation" qui caractérise la période précédente, il met en avant le "rêve chinois" et veut faire de son pays un acteur de premier plan au niveau mondial. En 2013, au Kazakhstan, il évoque pour la première fois son projet de "nouvelles routes de la soie" (Belt & Road Initiative, BRI), la création d'une nouvelle route commerciale entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique impliquant la participation de plus de 68 pays. En 2017, le forum "17+1" dédié au projet BRI est créé, dont font partie 11 pays de l'UE. Tout en proposant aux États souffrant économiquement de financer et de construire des infrastructures de transport, la Chine y facilite les exportations de ses marchandises. Dans le même temps, Xi Jinping opère une dérive autoritaire, aboutissant à la réforme constitutionnelle de 2018 qui abolit la limite des deux mandats présidentiels. Quinze ans après son adhésion à l'OMC, la Chine devait se voir automatiquement reconnaitre le statut d'économie de marché (SEM), qui ne lui a pas été directement octroyé en 2001. Concrètement, ce statut obligerait tous les membres de l'OMC à tenir compte des prix pratiqués sur le marché intérieur chinois. Il aurait également rendu les enquêtes contre le dumping (vente à un prix inférieur au coût du marché) plus difficiles à mener. Or en 2016, l’État chinois joue encore un rôle considérable et contrôle des pans entiers de "l'économie socialiste de marché". Les États-Unis et le Japon annoncent clairement qu'ils ne reconnaîtraient pas le SEM à la Chine, au risque d'être sanctionnés par l'OMC. L'UE, qui s'était pourtant engagée à le faire, change d'avis au cours de l'année 2016. Un revirement qui crée la surprise et lance une longue série d'hostilités commerciales entre les deux parties. La Chine dépose une plainte à l'OMC dès le 12 décembre 2016, visant l'UE et les États-Unis contre leur méthode d'évaluation anti-dumping mis en place la même année. Le 12 mars 2019, le Parlement européen, le Conseil européen et la Commission européenne livrent leur nouvelle vision stratégique vis-à-vis de la Chine dans une communication conjointe. Le pays est désormais considéré comme "un partenaire de coopération avec lequel l'UE partage des objectifs étroitement intégrés, un partenaire de négociation avec lequel l'UE doit trouver un juste équilibre sur le plan des intérêts, un concurrent économique dans la course à la domination technologique et un rival systémique dans la promotion d'autres modèles de gouvernance". Ce changement de terminologie pour désigner les relations entre Bruxelles et Pékin marque un tournant. Dans leur communication, les institutions européennes appellent à plus de réciprocité dans les relations avec la puissance asiatique, notamment au niveau commercial. Consciente de ce déséquilibre, l’Union européenne tente de préserver ses liens économiques et diplomatiques avec la Chine, tout en renforçant la protection de son propre marché. Fruit de négociations débutées en 2013, l'Union européenne et la Chine concluent un accord global sur les investissements (AGI) en 2020. Mais n'est ce texte n'est ni signé, ni ratifié à l'heure actuelle. Par le biais de cet accord, l'Union a pour ambition de réduire le déséquilibre avec Pékin, en raison de l'écart existant, entre d'un côté l'ouverture du marché européen aux investissements étrangers, et de l'autre les barrières à l'entrée et les discriminations auxquelles sont confrontées les entreprises européennes qui souhaitent investir en Chine. L'accord prévoit à la fois la libéralisation des investissements, mais aussi une levée des contraintes côté chinois, permettant l'ouverture de plusieurs secteurs du marché (transport, automobile, santé, numérique…). Ce traité est le plus important jamais conclu par le pays avec un partenaire étranger dans le domaine de l'investissement. Néanmoins, le contexte géopolitique a évolué au fil des années. La Commission européenne suspend l'accord en 2021, à la suite des sanctions prises par la Chine à l'encontre de responsables et députés européens ayant dénoncé les exactions du régime chinois dans la région du Xinjiang. Au cours de l'année 2021, les tensions culminent entre la Chine et l'UE. En mars 2021, l'Union prend des sanctions (interdiction de visas et gel d'avoirs) contre quatre responsables chinois en raison de la répression de la minorité musulmane ouïgoure dans la région du Xinjiang. L'UE accuse ces hauts fonctionnaires de "graves atteintes aux droits de l'homme" et de se rendre coupable de "détentions arbitraires et [de] traitements dégradants infligés aux Ouïgours et aux membres d'autres minorités ethniques musulmanes". Le ministère chinois des Affaires étrangères dément toute atteinte aux droits de l'homme, et ne tarde pas à prendre des mesures. Pékin annonce mettre en place des sanctions contre quatre entités (dont le comité politique et de sécurité du Conseil de l'UE) et dix responsables européens (dont des eurodéputés), interdits de séjour en Chine. En mai 2021, un autre différend oppose cette fois les deux blocs sur la question taïwanaise. La Lituanie se retire du forum "17+1" du BRI, et donne son accord à l'ouverture dans son pays d'une représentation de Taïwan sous le nom de "Bureau de représentation de Taïwan". Pour la Chine, cet acte représente un pas en avant vers la reconnaissance de l'indépendance de l'île, qu'elle considère comme partie intégrante de son territoire. En signe de représailles, les autorités chinoises mettent en place des pratiques commerciales discriminatoires à l'encontre de l'État Balte, rejetant les demandes d'importations et bloquant les exportations de Vilnius vers la Chine. Le 27 janvier 2022, l'UE annonce qu'elle engage une procédure auprès de l'OMC contre la Chine "en raison de ses pratiques commerciales discriminatoires à l'encontre de la Lituanie, qui frappent également d'autres exportations du marché unique de l'UE". Après avoir suspendu la procédure en janvier 2024, la Commission européenne a annoncé reprendre la procédure engagée auprès de l’OMC en janvier 2025. Cette procédure ne devrait pas aboutir avant plusieurs années. Signe d'une relation politique tendue, la vice-présidente de la Commission de l'époque Margrethe Vestager dénonce en octobre 2021 une "pression accrue" de la Chine sur Taïwan et déplore sa présence militaire dans le détroit, ce qui fait selon elle planer un risque sur "la sécurité et la prospérité" de l'Europe. En août 2022, les tensions entre Pékin et Taipei sont exacerbées par la visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi. Une "provocation" pour la Chine, qui a multiplié les manœuvres militaires autour du détroit de Taïwan tout au long de l'année 2022. Lors d'une rencontre organisée en marge des Jeux olympiques de Pékin, trois semaines avant l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine signent une déclaration commune scellant "l'amitié sans limites" entre les deux pays. Depuis lors, la Chine n'a jamais explicitement condamné l'invasion de l'Ukraine. Le sommet UE-Chine convoqué par la Commission européenne en avril 2022 n'a pas fait avancer le dialogue avec Pékin, pour qui l'application de sanctions à l'encontre de la Russie n'est pas envisageable dans la mesure où les Chinois veulent se poser en médiateurs du conflit. Ce rapprochement sino-russe fait craindre un soutien militaire du gouvernement de Xi Jinping à la Russie. Le 19 février 2023, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken laisse entendre que Pékin est sur le point de livrer des armes à Moscou, ce que les autorités chinoises démentent. Quelques jours plus tard, le 24 février, le plan de paix pour l'Ukraine publié par le ministère chinois des Affaires étrangères ne mentionne toujours pas formellement le caractère illégal de l'invasion de l'Ukraine. Xi Jinping et Vladimir Poutine réaffirment leur partenariat le 22 mars 2023, notamment à travers une "déclaration conjointe sur l’approfondissement du partenariat de coordination stratégique globale de l’ère nouvelle”, qui affiche son hostilité envers l'Occident. Sur fonds de tensions géopolitiques et commerciales, le président chinois, Xi Jinping, rencontre son homologue français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 6 mai 2024. Pour le dirigeant chinois, il s'agit de la première visite sur le continent européen depuis 2019. La Commission européenne a lancé de multiples enquêtes à l'encontre d'entreprises ou de consortiums chinois, dans le cadre des réglementations européennes anti-subventions : véhicules électriques, panneaux photovoltaïques, éolien… de même, le gouvernement chinois a ouvert plusieurs enquêtes visant des européens, notamment une enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin. L’article 10 dates qui ont marqué les relations entre l'Union européenne et la Chine est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 4678 mots
Sommaire
Avril 1978 : la CEE et la Chine signent un accord commercial
Septembre 1985 : un accord de coopération économique et commerciale
27 juin 1989 : les Européens adoptent un embargo sur les armes en réaction aux événements place Tian'anmen
Les discussions autour de l'embargo sur les armes
11 décembre 2001 : la Chine entre à l'OMC
2008 : la crise économique accélère les investissements chinois en Europe
14 mars 2013 : Xi Jinping arrive au pouvoir
11 décembre 2016 : l'UE refuse de reconnaître le statut d'économie de marché à la Chine
12 mars 2019 : la Chine qualifiée de "partenaire, concurrent et rival systémique"
30 décembre 2020 : signature d'un accord global sur les investissements
2021 : sanctions européennes contre la Chine pour la répression des Ouïghours et sanctions chinoises contre la Lituanie
La pression chinoise s'accentue autour de Taïwan
2022 : la guerre en Ukraine et le rapprochement sino-russe
Des enquêtes antisubventions et antidumping ouvertes en Chine et en Europe
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et la Chine
21.07.2025 à 14:16
Loi Duplomb : pourquoi le débat qui divise la France est avant tout un sujet européen ?
Plus d’un million. C'est le nombre de signatures déjà recueillies par la pétition contre la loi Duplomb. Lancée à l'initiative d'Eléonore Pattery - étudiante en master de 23 ans - le 10 juillet, soit deux jours après l'adoption par le Parlement du texte des sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), cette […]
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Plus d’un million. C'est le nombre de signatures déjà recueillies par la pétition contre la loi Duplomb. Lancée à l'initiative d'Eléonore Pattery - étudiante en master de 23 ans - le 10 juillet, soit deux jours après l'adoption par le Parlement du texte des sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), cette dernière suscite au fil des jours un engouement inédit. La pétition ayant atteint les 500 000 signatures, issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, un président de groupe ou de commission peut demander à la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale qu’elle soit de nouveau débattue au sein de l'hémicycle. La Conférence des présidents devrait se réunir à l'automne pour déterminer s'il y a lieu d'organiser un débat au Palais-Bourbon. Celui-ci portera uniquement sur la pétition elle-même, et non sur la loi adoptée, qui doit encore être promulguée par Emmanuel Macron et fait l’objet d’une saisine du Conseil constitutionnel par des députés de gauche. L’institution a jusqu'au 11 août pour se prononcer. "Peut-être n’avons-nous pas assez expliqué, assez rassuré. Cette loi a pour objectif de remettre les agriculteurs français dans le même cadre d’exercice de leur profession que leurs collègues européens", a défendu ce 21 juillet la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, précisant que le gouvernement était soucieux d'écouter "les mouvements démocratiques comme celui qui s’exprime aujourd’hui". Adoptée par 316 voix, contre 223 dans un dernier vote à l’Assemblée nationale le 8 juillet, la loi visant à "lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur" alimente le débat politique, mais pas seulement. La raison ? Le texte comprend notamment une mesure décriée de réintroduction sous conditions d’un pesticide néonicotinoïde, l'acétamipride, jugé dangereux pour l'environnement et la santé publique. Il prévoit également le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les bâtiments d’élevage ainsi que la facilitation des constructions relatives au stockage de l’eau. Véritable enjeu en France, ce sujet dépasse les frontières. Point le plus sensible du texte, la réintroduction de l’acétamipride, dont l’usage est définitivement interdit en France depuis 2020, est cette fois permise par décret. Notamment "pour faire face à une menace grave compromettant la production agricole" et en cas d’alternative insuffisante, sans délai. Le texte instaure une clause de réexamen au bout de trois ans, afin qu’un conseil de surveillance évalue les conditions des dérogations accordées. La réintroduction de cet insecticide appartenant à la famille des néonicotinoïdes est notamment réclamée par les producteurs de betteraves sucrières, qui affirment ne disposer d’aucune alternative efficace pour protéger leurs cultures. La FNSEA, tout comme la Coordination rurale (deuxième syndicat agricole), dénonce une "concurrence déloyale" de la part d'autres pays européens et craint une hausse des importations de sucre ou de noisettes issus de cultures traitées avec des pesticides interdits en France. Le retour des néonicotinoïdes, connus pour leur forte toxicité envers les abeilles, suscite une vive opposition de la part des défenseurs de l’environnement, notamment des apiculteurs - dont la production de miel s’est effondrée depuis l’introduction de ces substances dans les années 1990 - ainsi que de la Confédération paysanne. "La loi Duplomb va à rebours de l'ensemble des analyses et études scientifiques", analyse l'eurodéputé français David Cormand, membre du groupe des Verts/Alliance libre européenne (ALE). "Le centre national de la recherche scientifique (CNRS) a déploré l'adoption de ce texte. Nous parlons beaucoup de l’acétamipride mais il y a aussi d'autres points importants comme la remise en cause de l’indépendance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qui a documenté les risques éventuels liés à la réintroduction de cet insecticide". Selon Laurent Duplomb, en continuant à interdire ce pesticide, la France "fait courir une concurrence déloyale" à ses agriculteurs. Le sénateur appelle à "accepter les règles du jeu européennes". Sinon dit-il, "ça veut dire qu'on interdit des choses chez nous alors qu'elles sont autorisées de l'autre côté de la frontière." Et d'ajouter pour justifier ce texte de loi : "moins nous produirons en France, plus nous seront soumis à acheter des produits qui viennent d'ailleurs et qui ne correspondent pas du tout à nos normes". Les partisans de la loi Duplomb – qui est notamment soutenue par la FNSEA - rappellent que la substance a été réautorisée en 2018 sur le marché unique européen jusqu’en 2033. Pourtant la France a plaidé en 2020 pour son interdiction, en fournissant à ses homologues européens de nouvelles données scientifiques visant à démontrer la toxicité de l’acétamipride. Cet insecticide est autorisé "dans tous les autres États membres", a expliqué le ministère de l’Agriculture le 10 juillet, en réponse à une question écrite d’un sénateur. Essentiellement "en arboriculture (noisetiers, fruits à pépins, pêchers, cerisiers, pruniers, agrumes, framboisiers etc.) et en production de légumes". Il s’agit de la dernière substance de la famille des néonicotinoïdes encore approuvée dans l’Union européenne, les autres ayant été progressivement interdites. Mais pour David Cormand, la loi Duplomb "est au diapason de ce qui est en train de se passer au niveau européen, avec la remise en question du Pacte vert. On constate une volonté délibérée de s'attaquer à un certain nombre d'acquis écologiques par certains modèles d'agriculture ultra-industrialisés. Or c'est précisément ce modèle qui 'tue' les agriculteurs". La Commission européenne définit un pesticide comme "un produit qui prévient, détruit, ou contrôle un organisme nuisible ou une maladie, ou qui protège les végétaux ou les produits végétaux durant la production, le stockage et le transport". Le terme regroupe donc des familles différentes de pesticides, comme les fongicides, les herbicides ou les insecticides, mais inclut aussi les répulsifs ou les régulateurs de croissance, entre autres. C'est là que l'Union européenne entre en jeu. C'est elle qui réglemente la commercialisation et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ainsi que les niveaux maximums autorisés de leurs résidus dans les produits de consommation. Pour pouvoir arriver sur le marché, la substance doit obtenir l'approbation de la Commission européenne. Celle-ci se base sur l'avis scientifique d'une agence de l'Union : l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Les États membres de l'UE expriment également leur opinion sur le sujet dans le cadre d'un comité composé de représentants des Vingt-Sept (le comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux ou Scopaff) : selon les cas, ce comité rend un avis non contraignant ou prend la décision finale d'autoriser un pesticide. Une fois l'autorisation européenne accordée, celle-ci n'est que temporaire (au maximum 15 ans) et doit être renouvelée périodiquement. C'est pas exemple le cas de celle donnée au glyphosate, prolongée de 10 ans en novembre 2023. Autre tâche qui incombe à l'Union européenne : fixer des limites maximales de résidus dans les aliments. Toujours en suivant les recommandations de l'EFSA, la Commission européenne détermine des seuils pour certains produits ainsi qu'une limite générale qui s'applique à défaut. Celle-ci est fixée à 0,01 mg/kg. Des taux que les autorités sanitaires européennes (l'EFSA et les agences nationales) s'efforcent de contrôler. Agriculteur de profession, Laurent Duplomb a rappelé que "70% des sénateurs ont voté cette loi, 60% des députés l’ont votée : c’est la loi du Parlement et qui fera force de loi si elle est promulguée par le président de la République". Pour le sénateur de 53 ans, le poids de cette contestation citoyenne et politique "montre clairement deux visions opposées de [la] société". La sienne, "qui repose sur le travail, la croissance, et la souveraineté. Et celle des pétitionnaires qui vivent dans un monde où les droits sont pour eux et les devoirs pour les autres, et qui se résume à ne plus rien produire chez nous tout en fermant les yeux sur tout ce que l’on importe pour remplacer ce que l’on s’interdit de produire". "Cette loi permet de donner des gages à une profession agricole mise sous pression", pointe David Cormand. Selon lui, "ce ne sont pas les réglementations écologiques qui mettent en difficulté le monde paysan. Le vrai problème repose sur l'argent généré en amont par les géants de l'agro-industrie qui vendent les molécules chimiques, et en aval par les géants du secteur agroalimentaire". En attendant une solution pérenne, le ministère de l’Agriculture a pris plusieurs mesures ces dernières années pour ne pas laisser les agriculteurs français sans alternative. Il a notamment délivré des autorisations de mise sur le marché (AMM) pour des produits de substitution aux néonicotinoïdes. Par ailleurs, 140 millions d’euros ont été mobilisés dans le cadre de la planification écologique pour soutenir la recherche de solutions alternatives, à travers le "plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures" (Parsada) et des plans de filières associés. Le problème, précise l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), réside dans l’absence d’une autre "famille" pouvant remplacer l’ensemble des néonicotinoïdes : les solutions doivent donc être multiples pour remplacer un seul type de produit à l’usage facile. Ce n'est pas la première fois que la France et l'Union européenne sont confrontées à des problématiques communes sur la question des insecticides. Alors qu'une loi envisageait leur autorisation jusqu’au 1er juillet 2023, le ministre français de l’Agriculture alors en poste, Marc Fesneau, annonçait que les néonicotinoïdes ne seraient plus autorisés dans le pays, se soumettant à une décision de la Cour de justice de l’Union européenne. La CJUE avait jugé illégales les dérogations octroyées pour l’usage des pesticides interdits. Une décision "suffisamment puissante pour ne pas instabiliser encore plus le système", avait alors reconnu le ministre. L’article Loi Duplomb : pourquoi le débat qui divise la France est avant tout un sujet européen ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 3262 mots
Le retour dérogatoire de l’acétamipride
Un pesticide autorisé par l'UE
Les types de pesticides
Qui régule le marché ?
Bataille d'idées
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21.07.2025 à 08:30
Sommet UE-Chine : 50 ans de relations diplomatiques et un rendez-vous sous haute tension
L'événement, particulièrement important dans le contexte économique et géopolitique actuel, est censé marquer le coup. Pourtant, avant même d'avoir démarré, le prochain sommet entre l'Union européenne et la Chine est déjà source de crispations. Initialement prévu les 24 et 25 juillet prochain, ce temps fort célébrant le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux […]
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L'événement, particulièrement important dans le contexte économique et géopolitique actuel, est censé marquer le coup. Pourtant, avant même d'avoir démarré, le prochain sommet entre l'Union européenne et la Chine est déjà source de crispations. Initialement prévu les 24 et 25 juillet prochain, ce temps fort célébrant le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux grandes puissances a déjà été raccourci d'une journée, sur décision des dirigeants chinois. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, António Costa, s'apprêtent ainsi à se rendre sur un autre continent en période de turbulences. Le premier différend - et donc le premier enjeu de ce sommet - est évidemment commercial. L'UE et la Chine représentent ensemble près d'un tiers du commerce mondial de biens et services (29,6 %) et plus d'un tiers (34,4 %) du PIB mondial. En 2024, les échanges de biens et services entre l'UE et la Chine ont affiché un montant supérieur à 845 milliards d'euros. Chaque jour, près de 2,3 milliards d’euros sont ainsi échangés entre les deux blocs, faisant de l'Empire du milieu le troisième partenaire commercial de l'UE, et de l'Union le premier partenaire commercial de la Chine. Les principaux biens importés par l'UE depuis la Chine concernent essentiellement des équipements audio et de télécommunication, ainsi que des machines et appareils électriques, tandis que les principaux biens exportés par l'UE vers la Chine sont d'abord des machines, des voitures et des pièces automobiles. Pour ce qui est des services, les échanges couvrent les services de transport, les services numériques et autres outils scientifiques et techniques. Le 6 mai 1975, une rencontre entre le Premier ministre chinois Zhou Enlai et le vice-président de la Commission européenne, Sir Christopher Soames, a posé les bases du dialogue diplomatique officiel entre les deux parties. Les relations commerciales, elles, ont été facilitées par un premier accord liant la Communauté économique européenne et la Chine en avril 1978, et renforcées par un nouveau traité intégrant notamment l'agriculture, l'énergie et l'industrie en 1985. Pourtant, les relations économiques entre les deux géants restent teintées de défiance. Depuis 2019, la Commission européenne ne voit plus la Chine uniquement comme un partenaire : elle la qualifie aussi de "concurrent stratégique" et de "rival systémique", en raison notamment d’un accès restreint au marché chinois. Les tensions se sont accentuées en 2024 avec la mise en place de surtaxes européennes sur les voitures électriques chinoises, entraînant des mesures de rétorsion de Pékin. Le 4 juillet 2025, la Chine a annoncé l'imposition de droits de douane de 32,2 % en moyenne sur les eaux-de-vie de vin et les brandys européens. La conséquence d'une enquête concluant que les producteurs de spiritueux européens fixaient des prix en-deça du marché (dumping). Ces litiges commerciaux concernent aussi le secteur des médicaments. Fin juin 2025, l'UE a décidé de bannir les fournisseurs chinois de technologies médicales du marché européen pour les contrats de plus de 5 millions d’euros. Le grief : l'accès inéquitable des entreprises du Vieux Continent au marché chinois des dispositifs médicaux, Pékin étant accusé de favoriser les fournisseurs nationaux dans ses appels d'offre. "Pour que notre partenariat aille de l’avant, nous avons besoin d’un véritable rééquilibrage, de moins de distorsions du marché, de moins de surcapacités exportées par la Chine et d’un accès équitable et réciproque pour les entreprises européennes", a déclaré Ursula von der Leyen lors d'un discours au Parlement européen, le 7 juillet dernier. Le déficit commercial de l’UE vis-à-vis de la Chine s'élevait à 305 milliards d'euros en 2024. La question des rapports commerciaux - se posant avec encore plus d'acuité dans le contexte des menaces proférées par Donald Trump et la guerre commerciale qu'il alimente depuis son retour à la Maison-Blanche - sera ainsi au cœur des discussions le 24 juillet, chacun voulant tirer son épingle du jeu et défendre ses propres intérêts. Mais la bataille ne se joue pas seulement sur les flux commerciaux. L’Europe s’inquiète également de sa dépendance croissante à l’égard de la Chine pour des matières premières et technologies critiques. La Chine contrôle notamment une part écrasante de la production mondiale de batteries. Cette position est étayée par une chaîne de valeur intégrée, depuis l’extraction des matières premières (lithium, cobalt, manganèse) jusqu’au produit final. Le pays détient également un quasi-monopole sur le raffinage des terres rares, essentielles à la production de composants pour les véhicules électriques, les énergies renouvelables et les équipements de haute technologie. D'après les chiffres de l'Institut des études géologiques des États-Unis (USGS), 70 % des terres rares extraites sur la planète le seraient en Chine. Un chiffre qui grimpe à 90 % en ce qui concerne le taux de raffinage, ce qui lui donne une position dominante et un pouvoir d’influence sans égal sur les industries du Vieux Continent. Cette réalité nourrit la crainte côté européen d'une "dépendance technologique", c’est-à-dire une perte d'autonomie stratégique sur des segments industriels clés. Les dirigeants européens espèrent ainsi que le sommet à venir leur ouvrira les portes d'un meilleur accès aux terres rares et aux minéraux critiques chinois. En mai dernier, le ministère chinois du Commerce a déclaré qu'un "canal vert" accélérant les licences de terres rares pour les entreprises de l'UE avait été mis en place. Toutefois, selon un diplomate européen, pas plus de la moitié d'une centaine de demandes n'ont jusqu'ici été considérées. À ces frictions ou déséquilibres s'ajoute une problématique géopolitique. Le soutien diplomatique, économique et technologique de Pékin à l'invasion russe de l'Ukraine représente en effet un défi de taille. Bien que la Chine se soit abstenue de fournir une aide militaire trop manifeste à Moscou, son appui compromet toute tentative de relancer une coopération sino-européenne basée sur la confiance. Lors de sa tournée européenne début juillet, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a fait savoir à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, que la Chine ne pouvait accepter une défaite de la Russie en Ukraine. Celle-ci conduirait les États-Unis à réorienter toute leur attention (hostile) vers Pékin, résument par exemple Les Echos. Une prise de position nuancée par la porte-parole du ministère, Mao Ning. "La Chine n’intervient pas dans la question ukrainienne, a-t-elle rappelé. La position de la Chine sur la crise ukrainienne est objective et cohérente : négociation, cessez-le-feu et paix. Une crise ukrainienne prolongée ne sert les intérêts de personne". Le conflit, "qui dure depuis [plus de] trois ans, reste l'une des principales sources de [tension] entre la Chine et l'Union européenne", assure le South China Morning Post. Dans le cadre de son 18e paquet de sanctions contre Moscou, adopté par les Vingt-Sept vendredi 18 juillet, l'Union européenne compte d'ailleurs exercer "davantage de pression sur l’industrie militaire russe", mais aussi "sur les banques chinoises qui permettent d’échapper aux sanctions et sur le blocage des exportations de technologies utilisées dans les drones", selon les termes de sa cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas. C'est probablement le sujet sur lequel les deux parties ont le plus de chance de se comprendre. "Lors du sommet, les Chinois n’entendent évoquer que les sujets sur lesquels nous sommes d’accord", confie une source diplomatique à Bruxelles. Et d'ajouter : "nous espérons effectivement une déclaration commune sur le climat, un sujet qui nous distingue de Washington". Mais ce rapprochement sur l'urgence climatique ne se fera pas à n'importe quel prix. "De notre point de vue, une déclaration n'a de sens que si elle contient des éléments concrets et des ambitions", a pour sa part appuyé le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra. La Chine a toujours activement promu le développement vert et à faible émission de carbone, a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères en réponse à ces commentaires. L’Union et la Chine partagent en effet un intérêt stratégique pour la transition écologique. Alors que les États-Unis ont quitté l’Accord de Paris, la Chine y est restée engagée, jouant du mieux qu'elle peut son rôle dans la lutte contre le changement climatique. Bien que ses émissions de gaz à effet de serre aient légèrement diminué au cours des premiers mois de l’année 2025, le pays demeure le premier émetteur mondial de carbone au monde, loin devant les États-Unis. Le 14 juillet, la vice-présidente exécutive de la Commission pour une transition propre, juste et compétitive, Teresa Ribera, a indiqué que des responsables chinois avaient fait part à l'UE de leur volonté de présenter un nouveau plan national de lutte contre le changement climatique à l'automne. Leader mondial en matière d'énergies renouvelables, Pékin est un partenaire incontournable pour l’Europe dans les domaines du solaire, de l’hydrogène vert ou des batteries. À quelques jours de ce rendez-vous important pour l'UE, de nombreux observateurs s'attendent à un sommet symbolique, sans avancée concrète. L'occasion, a minima, de réchauffer les relations entre deux puissances qui ont intégré un élément capital : leur intérêt commun à se rapprocher face à la politique unilatérale et protectionniste des États-Unis de Donald Trump. L’article Sommet UE-Chine : 50 ans de relations diplomatiques et un rendez-vous sous haute tension est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 3029 mots
Deux partenaires commerciaux
Un "rival systémique pour l'UE"
Réduire la dépendance croissante sur les matières premières critiques et les terres rares
Surmonter l'obstacle ukrainien
La question environnementale comme terrain d'entente ?
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et la Chine
18.07.2025 à 18:22
Tourisme vert : des voies cyclables financées par l'Europe pour découvrir la Bretagne à vélo
Après le passage du peloton masculin à Mûr-de-Bretagne, Saint-Méen-le-Grand et Liffré, le Grand Départ du Tour de France féminin sera donné à Vannes, samedi 26 juillet. L'occasion de découvrir les infrastructures et les pistes cyclables financées par les fonds européens dans la région. Finistère : un ancien chemin de fer transformé en voie cyclable Dans […]
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Après le passage du peloton masculin à Mûr-de-Bretagne, Saint-Méen-le-Grand et Liffré, le Grand Départ du Tour de France féminin sera donné à Vannes, samedi 26 juillet. L'occasion de découvrir les infrastructures et les pistes cyclables financées par les fonds européens dans la région. Dans le sud du Finistère, il est désormais possible de partir sur les traces d'un ancien chemin de fer, le "Youtar". L'itinéraire reliait la baie d'Audierne à celle de Douarnenez, en service de 1894 à 1938, en passant par Pont-Croix, Beuzec-Cap-Sizun et Poullan-sur-Mer. Il servait principalement au transport des marchandises, mais aussi aux quelques locaux et touristes souhaitant se rendre dans les foires et marchés. Son surnom proviendrait du son émis par le sifflet du train lors de son départ. Depuis 2023, le Youtar a retrouvé une seconde vie grâce aux fonds européens. A la place de l'ancienne voie ferrée se trouve aujourd'hui une nouvelle piste cyclable, d'une longueur de 15 kilomètres. Celle-ci a bénéficié d'un soutien de 327 600 euros via le fonds REACT-EU. La nouvelle voie est sécurisée et sans voitures excepté sur quelques portions. L'idéal pour une balade en pleine nature. À Audierne, les cyclistes peuvent ensuite rejoindre la véloroute V45 le long de la côte bretonne. Les plus courageux pourront même se lancer sur l'EuroVelo 1, une voie cyclable européenne reliant le littoral breton à la côte portugaise. La ville de Saint-Malo a récemment aménagé des voies mixtes pour les piétons et vélos dans les zones les plus fréquentées de la ville. Des nouvelles pistes cyclables et des voies vertes financées à hauteur de 1,5 million d’euros par l’Union européenne. Y compris sur la célèbre chaussée du Sillon, longeant la mer et les remparts de la vieille ville malouine. Avec ce "plan vélo", la cité corsaire propose une alternative à l'usage de la voiture pour l'ensemble des mobilités quotidiennes des habitants. Elle espère aussi inciter les touristes à emprunter les voies cyclables, notamment pour des trajets de moins de 6 kilomètres. Dans les Côtes-d’Armor, la commune d'Hillion, située dans la réserve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc, a pu financer une piste cyclable de 1,6 kilomètre avec un apport de 292 000 euros de l’Union européenne. De l'autre côté de la Baie, la ville de Saint-Brieuc a conçu une "Maison du vélo" grâce à un financement de près de 1,4 million d'euros. Situé à proximité de la gare, ce lieu concentre à la fois des espaces pour stationner les deux roues et pour louer des vélos standards, électriques, ou même des tandems. Depuis Saint-Brieuc, les voyageurs ont ensuite la possibilité de partir vers la Côte de granit rose, à l'ouest, ou parcourir l'itinéraire EuroVelo4 allant jusqu'en Belgique, à l'est. À l'occasion du passage des Tours féminins et masculins en Bretagne, la ville de Vannes, dans le Morbihan, a été baptisée "Ville à vélo du Tour de France". Une distinction décernée aux communes favorisant la pratique du vélo au quotidien. Vannes compte en effet 60 kilomètres de pistes et bandes cyclables, et est reliée à plusieurs voies vertes morbihannaises. L'une d'entre elles a vu le jour cette année entre Vannes et Ploeren, avec le soutien des fonds européens. Longue de 3 kilomètres, cette voie financée à hauteur de 388 000 euros par le Fonds européen de développement régional (FEDER) accueille depuis cet été les piétons et cyclistes. Plus au sud, le littoral compte également de nombreuses voies cyclables. Il est possible d'aller découvrir la ville balnéaire de Carnac, dont le site mégalithique vient de faire son entrée au patrimoine mondial de l'UNESCO, aux côtés de quatre autres sites européens. L’article Tourisme vert : des voies cyclables financées par l'Europe pour découvrir la Bretagne à vélo est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 1504 mots
Finistère : un ancien chemin de fer transformé en voie cyclable
Ille-et-Vilaine : découvrir Saint-Malo en pédalant
Côtes-d'Armor : la baie de Saint-Brieuc à vélo
Morbihan : une voie verte entre Vannes et Ploeren
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18.07.2025 à 17:10
Une majorité numérique pour protéger les enfants sur internet. Emmanuel Macron a de nouveau abordé ce sujet le 10 juin après le meurtre d'une surveillante par un collégien de 14 ans à Nogent-sur-Seine (Haute-Marne). Face à ce nouveau drame, le président de la République a réaffirmé sa volonté d’"interdire les réseaux sociaux aux moins de […]
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Une majorité numérique pour protéger les enfants sur internet. Emmanuel Macron a de nouveau abordé ce sujet le 10 juin après le meurtre d'une surveillante par un collégien de 14 ans à Nogent-sur-Seine (Haute-Marne). Face à ce nouveau drame, le président de la République a réaffirmé sa volonté d’"interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans" en France si rien n’est fait au niveau européen d’ici "quelques mois". Promulguée en juillet 2023, la loi française visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne n’est pas encore appliquée, faute d’aval de la Commission. La demande du président français est relayée dans une tribune signée des eurodéputés français du groupe Renew. "Comme il est nécessaire d’avoir au moins 16 ans pour poser ses mains sur le volant d’une voiture, la majorité numérique à 15 ans est l’une des solutions pour accroître la protection des plus jeunes sur le web", écrivent-ils. Car les enfants sont massivement connectés aux réseaux sociaux et y ouvrent un compte de plus en plus tôt. D'après une enquête de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), la première inscription sur un réseau social interviendrait en moyenne vers l'âge de 8 ans et demi. Un constat qui soulève de nombreuses questions. La majorité numérique a pour objectif de préserver les plus jeunes de contenus dangereux, susceptibles de renforcer l’anxiété, de diminuer l’estime de soi ou de favoriser la dépression. Les réseaux sociaux sont en outre accusés de véhiculer de nombreuses fausses informations et de contribuer à la propagation de la violence dans la société. Dans un rapport publié le 11 juin 2025, la fondation KidsRights tire la sonnette d’alarme sur une "corrélation inquiétante" entre la dégradation de la santé mentale des enfants et une utilisation excessive et addictive des réseaux sociaux, jugée néfaste. Le rapport cite notamment l’Europe comme la région où les enfants de 13 ans sont les plus exposés au risque d’utilisation problématique des réseaux sociaux, comme un usage compulsif et addictif, à hauteur de 13 %. Dans les faits, la limite d’âge fixée à 15 ans est déjà inscrite dans la législation française. Depuis juillet 2023, la loi établit la majorité numérique à cet âge, ce qui signifie qu’un adolescent de 13 ou 14 ans ne devrait plus pouvoir s’inscrire sur un réseau social sans l’accord d’un parent. Toutefois, cette loi, dite "Marcangeli" - du nom de l'actuel ministre de la fonction publique et auteur de cette proposition de loi lorsqu’il était député - n’est pas encore en vigueur. Elle doit d’abord être harmonisée avec le droit européen, notamment avec le règlement sur les services numériques (Digital Services Act, DSA). En août 2023, la Commission européenne indiquait que la loi méconnaissait ce dernier et que certaines de ses dispositions avaient été adoptées selon une procédure non conforme, la rendant inapplicable. "Il faut que [le DSA] oblige les réseaux sociaux à refuser toute création de compte sans vérification de l’âge", insistait de son côté Clara Chappaz, ministre du Numérique, en mai dernier. En cas d’impasse à l’échelle européenne, la France envisage donc de prendre des mesures unilatérales. En l'état, les plateformes soulignent qu’il est compliqué de trouver des solutions techniques pour faire vérifier l’âge. "On est obligé d’ouvrir une brèche dans le domaine du respect de la vie privée", estime Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes, interrogé par l’AFP en septembre 2024. Des tiers de confiance, comme des membres de l’entourage de l’utilisateur, pourraient en revanche vérifier son âge sans que son identité soit révélée au réseau social, tandis que l’utilisation d’instruments tels que la reconnaissance faciale resterait très limitée. Le 14 juillet, la Commission européenne a présenté un prototype d’application de vérification de l’âge, destiné à offrir un contrôle renforcé de l’accès des utilisateurs aux services numériques sensibles, tout en assurant la confidentialité des données personnelles. Celui-ci pourrait être disponible au printemps 2026 - juste avant le déploiement du fameux portefeuille d'identité numérique européen prévu pour fin 2026. D'ici là, cinq États participent à une phase de test. Le Danemark, la France, la Grèce, l'Italie et l'Espagne sont ainsi "les premiers à adopter la solution technique en vue de l'intégrer dans leur portefeuille numérique national ou de publier une application nationale personnalisée de vérification de l'âge sur les boutiques d'applications", indique l'exécutif européen. Concrètement, lorsqu’un utilisateur activera l’application, son âge "sera vérifié par l'émetteur à l'aide de données personnelles détaillées, telles que la date de naissance". Toutefois, les services en ligne ne recevront qu'une preuve que l'utilisateur a plus de 18 ans, sans autres données personnelles. Pour garantir la confidentialité, les étapes de vérification et de présentation de cette preuve seront assurées par des entités différentes. En outre, "le fournisseur de preuves ne sera pas informé des services dans lesquels la preuve est utilisée. Chaque preuve ne sera utilisée qu'une seule fois, pour empêcher le suivi interservices", est-il précisé. Selon l'Arcom, le gendarme français de l'audiovisuel et du numérique, cette solution retiendrait "un niveau d'exigence équivalent à celui [de son] référentiel, assurant un haut niveau de protection de la vie privée et d'efficacité de la vérification de l'âge, via notamment le recours à un tiers indépendant". Au cours de la phase pilote, la solution de vérification de l'âge sera encore améliorée avec de nouvelles fonctionnalités. Outre l'identification électronique, d'autres mises à jour incluront des options supplémentaires permettant aux utilisateurs de prouver qu'ils sont majeurs. L’annonce de cette expérimentation intervient alors que la Commission a dévoilé les lignes directrices permettant d’interpréter les obligations des fournisseurs de plateformes en ligne, comme les réseaux sociaux, à mieux protéger les mineurs dans le cadre du Digital Services Act (DSA). Ces recommandations précisent la manière dont les grandes plateformes numériques en Europe devraient appliquer la réglementation. Notamment en vérifiant l’âge des internautes pour les éditeurs de sites dans de nombreux secteurs, dont les jeux d’argent, la vente de produits réglementés ou encore la pornographie. Avec ces annonces, la Commission européenne espère satisfaire les États membres comme la France. Mais il n’est pas sûr qu’elle y parvienne. Certains demandent en effet des mesures plus strictes pour protéger les adolescents des contenus toxiques sur internet. La proposition de la France d'interdire les réseaux sociaux pour les moins de 15 ans - et non pas les mineurs de manière générale - est notamment soutenue par la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, le Danemark ou encore la Belgique. "Vu les phénomènes dépressifs et d’isolement, l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans doit être portée au niveau européen", soutient le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad. "Se mettre d’accord à 27, c’est mettre une plus grande pression aux plateformes". Dans une tribune publiée sur Euronews le 27 juin, 21 ministres de l'Union européenne originaires de 13 États membres appelaient à revoir les conditions d'accès aux réseaux sociaux pour les enfants. "La protection des enfants en ligne doit être élevée au rang de priorité politique et sociétale, soutenue par des mesures concrètes et applicables", assuraient ces responsables politiques. Les ministres françaises Élisabeth Borne (Éducation), Catherine Vautrin (Travail) et Clara Chappaz (Numérique) figuraient parmi les signataires. Ensemble, ils proposent notamment la mise en place de paramètres de confidentialité par défaut pour limiter les contacts non sollicités, la restriction des contenus inadaptés – y compris dans les commentaires – ainsi que des contrôles de sécurité renforcés. Ils évoquent explicitement la possibilité pour les enfants de bloquer, couper le son ou refuser l’ajout à des groupes sans consentement, afin de réduire les risques de cyberintimidation. En dehors de l’Union européenne, la mesure est déjà mise en œuvre en Australie. Le pays a adopté une interdiction pour les moins de 16 ans. Elle doit entrer en vigueur en novembre 2025. La Nouvelle-Zélande est sur la même voie, tout comme l’Espagne, qui a présenté en juin 2024 un projet de loi pour interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans, là non plus sans présenter de méthode de vérification de l’âge, ou encore la Norvège (non membre de l'UE), qui veut fixer la barre à 15 ans, mais n’a encore ni calendrier ni méthode. Pour autant, une réponse commune et harmonisée n'est pas la solution privilégiée par la Commission européenne. "Une interdiction au niveau européen n’est pas ce vers quoi nous nous dirigeons", a déjà expliqué un porte-parole de l'institution, rappelant qu’il "est de la compétence des États membres de fixer une majorité numérique, s’ils le souhaitent". En vertu de l'article 8 du Règlement européen de protection des données (RGPD), les pays de l'UE peuvent fixer un âge minimum pour les plateformes de traitement de leurs données, à condition qu'elles dépassent 13 ans. Mais les données peuvent encore être traitées si les parents donnent leur consentement, dit la loi. Pour protéger les mineurs exposés à des contenus violents ou nuisibles, la Commission européenne privilégie l’imposition d’obligations strictes aux plateformes numériques. Celles-ci devraient être tenues d’identifier les utilisateurs mineurs - notamment grâce à l’application européenne - puis de filtrer les contenus auxquels ils peuvent accéder, sous peine de sanctions. La Commission rappelle d’ailleurs avoir déjà lancé des enquêtes contre des géants du numérique, tels que TikTok et Meta, pour des manquements présumés à la protection de la vie privée des mineurs. Pour empêcher les enfants d'accéder aux sites pornographiques, la France a adopté des mesures exigeant que les plateformes vérifient l'âge en ligne à l'aide d'une méthode en "double aveugle" : un vérificateur d'âge indépendant connaît les coordonnées de la personne, mais pas la plateforme qu'elle souhaite visiter. Cette mesure a été approuvée par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui a estimé qu'elle protégeait suffisamment la vie privée. Emmanuel Macron, qui avait nommé une commission "écrans" composée d’experts pour se pencher sur la question de l’usage des écrans par les adolescents, avait déjà plaidé en juin 2024 en faveur d’une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, et d’une interdiction du téléphone aux moins de 11 ans. La volonté d’interdire les réseaux sociaux à ce public traduit une inquiétude croissante face aux effets des écrans sur les plus jeunes. Mais entre contraintes juridiques, limites techniques et désaccords européens, sa mise en œuvre reste incertaine. Reste à savoir si la pression politique et sociétale sera suffisante pour contraindre les plateformes à mieux encadrer l'usage des plus jeunes, ou si l’Europe parviendra à instaurer une régulation harmonisée, à la fois efficace et respectueuse des libertés individuelles. L’article Pourquoi l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans voulue par la France est un casse-tête européen ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. 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À quoi sert la majorité numérique ?
Le problème des données personnelles
Revoir les conditions d'accès aux réseaux sociaux
La Commission favorable à des obligations pour les plateformes
En savoir plus sur les enjeux du numérique dans l'UE
18.07.2025 à 16:27
Guerre en Ukraine : quelles sanctions de l'Union européenne contre la Russie ?
Dès la reconnaissance par la Russie, le 21 février 2022, des zones non contrôlées par le gouvernement des oblasts de Donetsk et de Louhansk en Ukraine, puis l'invasion de l'Ukraine le 24 février, l'Union européenne a adopté des sanctions contre Moscou. Celles-ci visent notamment à limiter le plus possible la capacité du Kremlin à financer […]
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Résumé des principales sanctions prises par l'UE contre la Russie depuis février 2022 : Dès la reconnaissance par la Russie, le 21 février 2022, des zones non contrôlées par le gouvernement des oblasts de Donetsk et de Louhansk en Ukraine, puis l'invasion de l'Ukraine le 24 février, l'Union européenne a adopté des sanctions contre Moscou. Celles-ci visent notamment à limiter le plus possible la capacité du Kremlin à financer la guerre qu'il a déclenchée. Depuis février 2022, 15 trains de sanctions européennes sont entrés en vigueur. La première salve de mesures restrictives contre la Russie entre en vigueur la veille du début du conflit, le 23 février. Ces sanctions sont décidées en réaction à la reconnaissance par le pays de l'indépendance des territoires séparatistes pro-russes de Donetsk et de Louhansk le 21 février, situés dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine. Une décision qui s'avère être un préalable à l'invasion russe. En coordination avec d'autres pays occidentaux dont les Etats-Unis, l'UE restreint alors la capacité de la Russie à accéder aux marchés des capitaux et services financiers européens. Parmi les cibles : les banques qui ont contribué à financer les opérations militaires russes dans le Donbass. De nombreuses personnalités politiques, tels l'ensemble des députés de la Douma, sont par ailleurs sanctionnées. En raison de leur rôle dans la reconnaissance des zones sécessionnistes, leur entrée dans l'UE est interdite et leurs avoirs détenus dans l'Union sont gelés. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se réunissent dès le 24 février au soir pour un Conseil européen extraordinaire à Bruxelles. Ils s'accordent alors sur une deuxième salve de sanctions, qui entrent vigueur le 25 février et concernent notamment les secteurs financier, de l'énergie et des transports, ainsi que des mesures ciblant certaines personnalités. Les banques de l'UE ont ainsi l'interdiction d'accepter des dépôts de citoyens russes de plus de 100 000 euros, tandis que plusieurs entreprises étatiques russes se voient empêchées d'accéder aux financements européens. En ce qui concerne l'énergie, une interdiction d'exportations en matière de technologies rend impossible pour la Russie de moderniser ses raffineries de pétrole. La vente d'avions, de pièces détachées et d'équipements aux compagnies aériennes russes est aussi interdite. L'accès de la Russie aux technologies nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs et d'autres technologies de pointe est par ailleurs limité. Ces mesures ont vocation à augmenter les coûts d'emprunt de la Russie et à éroder sa base industrielle. Les sanctions financières "réduisent l'accès de la Russie aux marchés de capitaux les plus importants. Nous visons désormais 70 % du marché bancaire russe, mais aussi les principales entreprises publiques, y compris dans le domaine de la défense", détaille ainsi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen à l'issue du sommet. Les Vingt-Sept s'accordent également pour sanctionner le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en gelant les avoirs qu'ils possèdent au sein de l'Union européenne. Ils suppriment aussi la faculté de voyager sans visa dans l'UE pour les porteurs de passeport russe. Concernant les visas, les diplomates et les hommes d'affaires n'ont plus d'accès privilégié à l'Union européenne. Enfin, les dirigeants européens se mettent d'accord sur l'adoption de mesures de rétorsion individuelles et économiques à l'encontre de la Biélorussie, Etat allié de la Russie et d'où l'invasion de l'Ukraine a été en partie lancée. Réunis le 28 février, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept approuvent de nouvelles mesures de rétorsion à l'égard de Moscou, en coordination avec les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni. Malgré les réticences exprimées par plusieurs Etats membres, tous s'accordent sur l'exclusion de plusieurs banques russes du système bancaire Swift. Une décision qui complique très fortement les transactions de ces dernières et leur capacité à échanger des capitaux à l'international. Plus exactement, sept établissements bancaires sur 300 sont alors concernés - ils sont 10 aujourd'hui - dont VTB (la seconde banque de Russie) ou bien Novikombank, un établissement spécialisé dans le financement de l'industrie. Celles qui sont impliquées dans le commerce du gaz, telle que Gazprombank (filiale de la société d'hydrocarbures), sont épargnées en raison des pénuries que leur exclusion pourrait provoquer pour certaines économies particulièrement dépendantes des exportations gazières russes, à l'instar de l'Allemagne ou de l'Italie. Pour compléter cette mesure, les Etats membres - de même que leurs alliés américains, canadiens, britanniques et japonais (membres du G7, qui comprend aussi la France, l'Allemagne et l'Italie) - annoncent aussi le gel des avoirs de la Banque centrale russe hors de Russie. Ce qui restreint fortement la capacité de la banque à puiser dans ses réserves à l'étranger pour contourner les sanctions économiques. En outre, l'espace aérien européen est fermé à l'aviation russe, qu'il s'agisse des grandes compagnies aériennes ou des jets privés des oligarques. Par ailleurs, les Vingt-Sept souhaitent aussi lutter contre la désinformation organisée par le Kremlin. Les ministres des Affaires étrangères donnent ainsi leur accord à l'interdiction de diffusion au sein de l'UE des médias Russia Today et Sputnik, accusés de propager de fausses informations au sujet des agissements russes en Ukraine. La Biélorussie est une nouvelle fois sanctionnée par les Européens. Les secteurs phares de l'économie biélorusse sont visés : les hydrocarbures, le tabac, le ciment, le fer et l'acier. Des sanctions individuelles frappent aussi les responsables impliqués dans l'offensive russe sur le sol ukrainien. Les mesures de rétorsion sont renforcées par une autre décision approuvée par les Etats membres, inédite dans l'histoire de l'UE : le financement de la livraison d'armes aux Ukrainiens. Les Européens décident le 28 février 2022 de faire parvenir pour 500 millions d'euros d'armements, d'équipements de protection et de carburant à l'armée ukrainienne. Ils utilisent pour cela la Facilité européenne pour la paix, nouvel instrument adopté en mars 2021, qui les autorise à envoyer des armes létales à un pays en guerre. Progressivement rehaussée, cette contribution atteint désormais 11,1 milliards d'euros. Quelques jours après le sommet de Versailles destiné à traiter des conséquences de la guerre en Ukraine, l'Union européenne décide le 15 mars 2022 d'appliquer un quatrième train de sanctions économiques et individuelles à l'encontre de la Russie. Les nouvelles mesures arrêtées introduisent notamment l'interdiction de toutes les transactions avec certaines entreprises publiques russes, l'arrêt de nouveaux investissements dans le secteur de l'énergie en Russie ou encore des restrictions commerciales concernant le fer, l'acier et les produits de luxe. L'UE étend également la liste des personnes visées par des restrictions à l'exportation de biens et de technologies, en raison de leurs liens avec les secteurs de l'industrie et de la défense. Le cinquième train de sanctions intervient en réaction à la découverte, le 2 avril, des atrocités commises par l'armée russe dans la ville de Boutcha, en banlieue nord-ouest de Kiev, où des centaines de cadavres de civils sont retrouvés. Le 7 avril, les Vingt-Sept s'accordent pour imposer un embargo sur le charbon à la Russie. Les ports et routes de l'UE sont fermés aux navires et transporteurs russes. L'exportation vers la Russie de certains biens, de haute technologie notamment, est interdite. En sens inverse, l'UE proscrit l'importation de certaines "matières premières et matériaux critiques". Plusieurs grandes banques russes voient leurs avoirs dans l'Union gelés. La liste des personnalités sanctionnées est par ailleurs significativement allongée. Enfin, les Européens envisagent d'accroître encore leur soutien militaire à l'Ukraine, pour le porter à 1,5 milliard d'euros. Après plusieurs semaines de blocage causés par la Hongrie (celle-ci souhaitait des garanties sur son approvisionnement énergétique), les Vingt-Sept réunis en sommet européen trouvent un accord le 30 mai pour se couper de la majeure partie du pétrole acheté à Moscou. Les importations par bateau sont visées, mais pas les livraisons par oléoduc. L'interdiction, qui a pris effet le 5 décembre, concerne plus des deux tiers des importations de pétrole russe. L’Allemagne et la Pologne ayant par ailleurs annoncé mettre fin à leurs importations par oléoduc, l'UE diminue de plus de 90 % ses livraisons en provenance de Russie. L’objectif est toujours de sanctionner le Kremlin pour la guerre qu’il mène en Ukraine et de le couper de ses sources de financement. Tout en préservant l'UE de difficultés trop importantes pour s'approvisionner en énergie. L’exemption concernant les importations par oléoduc bénéficie avant tout à la Hongrie, à la Slovaquie et à la République tchèque. Ces pays enclavés continueront d’être approvisionnés par le pipeline russe Droujba. La Bulgarie est également autorisée à se procurer l’hydrocarbure russe pendant un an et demi. Le sixième train de mesures comprend d’autres sanctions telles que le retrait de la Sberbank, la plus grande banque commerciale de Russie, du système de paiement Swift. 70 personnalités russes sont également visées, telles que des militaires responsables des massacres commis à Boutcha ou encore la famille de Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Lors du vote de cet accord au Conseil de l'UE le 2 juin, la Hongrie obtient une modification des mesures décidées deux jours plus tôt : le patriarche Kirill, chef de l’Eglise orthodoxe russe et proche allié du président Poutine, ne figure plus sur la liste des personnalités sanctionnées. Le 21 juillet, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept approuvent de nouvelles mesures restrictives. La principale concerne l’interdiction d’importer de l’or en provenance de Russie, y compris les bijoux. Les actifs de Sberbank, la plus grande banque russe, sont dans le même temps gelés au sein de l'UE. La liste des personnalités et entités figurant sur la liste noire de l’Union est aussi allongée. Enfin, les ressources de certaines banques originaires de Russie, sanctionnées par les Etats membres mais nécessaires au commerce de produits alimentaires comme le blé, sont débloquées afin que les sanctions de l’UE n’aggravent pas la crise alimentaire liée au conflit en Ukraine. Le 4 août, les pays de l'UE ajoutent par ailleurs à leur liste noire l'ancien chef d'Etat ukrainien Viktor Ianoukovytch (2010-2014), de même que son fils Oleksandr. Le premier est accusé d'avoir pris part à une opération russe visant à remplacer le président Volodymyr Zelensky par lui au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le second est sanctionné pour ses liens, notamment financiers, avec les séparatistes du Donbass. Tous deux sont soumis à une interdiction de visa dans les Vingt-Sept et à un gel de leurs potentiels actifs détenus dans l'Union. Après une proposition de la Commission européenne le 28 septembre, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept s'accordent sur un nouveau paquet de sanctions visant la Russie, afin d'affaiblir davantage la capacité du pays à financer sa guerre contre l'Ukraine. Celles-ci comprennent notamment un plafonnement du prix du pétrole russe à destination des pays tiers. Le 2 décembre dernier, un accord à Vingt-Sept a fixé le plafond à 60 dollars par baril. Egalement adoptées par les pays du G7 et l'Australie, ces mesures sur le pétrole russe sont entrées en vigueur le 5 décembre. Les transactions en cryptomonnaies avec les ressortissants russes sont par ailleurs interdites. De même que le commerce d'armes, d'armes à feu civiles, de munitions, de véhicules militaires et d'équipements militaires. L'import de produits sidérurgiques russes finis et semi-finis est également frappé d'interdiction, avec un manque à gagner pour Moscou estimé à sept milliards d'euros. Et il n'est plus possible de fournir à la Russie des services d'architecture et d'ingénierie, de conseil informatique et de conseil juridique. Enfin, 30 personnes impliquées dans l'organisation des pseudo-référendums d'annexion dans l'est et le sud de l'Ukraine sont ajoutées à la liste noire l'UE (interdiction de séjour et avoirs gelés), ainsi que sept entités qui soutiennent l'effort de guerre du Kremlin. Décidé lors d'un Conseil européen le 15 décembre et formellement adopté par le Conseil le lendemain, le neuvième train de sanctions contre la Russie élargit les mesures restrictives de l'UE aux exportations de biens et technologies à usage civil et militaire permettant jusque-là le renforcement du secteur russe de la défense et de la sécurité. 168 nouvelles entités sont ainsi ciblées par des mesures sectorielles. Dans la ligne de mire de l'Union figurent notamment les produits chimiques clés, les équipements de vision nocturne et de radionavigation, les agents neurotoxiques ainsi que les composants électroniques et informatiques. D'autres secteurs font aussi l'objet de sanctions. C'est le cas du secteur minier, dans lequel de nouveaux investissements européens sont frappés d'interdiction, avec une exception concernant les matières premières critiques. Les restrictions aux exportations dans le secteurs de l'aviation et de l'espace sont élargies pour y inclure les moteurs de drones, qui ne pourront plus être exportés vers la Russie ou des pays hors Union susceptibles de fournir des drones à Moscou. Deux banques supplémentaires voient par ailleurs leurs actifs dans l'Union gelés, tandis que la Banque russe de développement régional, détenue par l'Etat, ne peut plus effectuer de transactions avec des sociétés européennes. Ce neuvième train de mesures restrictives prévoit des dérogations aux sanctions pour préserver la sécurité alimentaire mondiale ou en cas de risque pour l'approvisionnement d'Etats membres en engrais. Les médias russes sont aussi concernés par le paquet de mesures. Accusées de propager la désinformation et la propagande du Kremlin sur le conflit en Ukraine, les chaînes NTV/NTV Mir, Rossiya 1, REN TV et Pervyi Kanal sont dans le viseur des Vingt-Sept, qui les interdisent d'émettre dans l'UE. Un après le début de l'invasion de l'Ukraine, les Vingt-Sept adoptent un dixième paquet de mesures restrictives contre la Russie. 121 nouvelles personnes et entités, dont des opérateurs iraniens, sont notamment sanctionnées pour leur contribution à l'effort de guerre russe. Parmi elles, des responsables militaires, des propagandistes ou encore des acteurs économiques et financiers, comme les banques Rosbank, Alfa Bank et Tinkoff. Le Conseil impose également des sanctions à l'encontre de personnes responsables de la déportation et de l'adoption forcée d'enfants ukrainiens. Des restrictions à l'export supplémentaires sont mises en œuvre et visent encore une fois à empêcher la Russie de moderniser et d'approvisionner son armée. Ces mesures touchent, par exemple, les pièces de rechange pour moteurs à réaction et camions, les véhicules spécialisés ou bien le matériel de construction, à l'instar des grues et des antennes. Dans le même temps, des restrictions à l'import dans l'UE sont appliquées à des biens générateurs de revenus importants pour la Russie, le caoutchouc synthétique et l'asphalte en particulier. Enfin, les citoyens russes ne peuvent plus occuper de postes de direction dans les infrastructures critiques de l'UE. Il est aussi interdit de leur fournir des capacités de stockage de gaz dans l'Union, à l'exception des installations de GNL. Eviter le contournement des précédents paquets de sanctions. Tel est l'objectif principal de ce onzième train de mesures restrictives. Les semi-conducteurs ainsi que des biens en contenant — réfrigérateurs, imprimantes ou encore calculatrices électroniques — sont notamment visés par des interdictions d’exportation. Car la Russie, qui est dénuée d’industries fabriquant des semi-conducteurs, est soupçonnée de les récupérer dans ces produits et de s’en servir à des fins militaires. Les navires pouvant avoir enfreint l’embargo sur le pétrole russe n’ont plus le droit d’accéder aux ports et aux écluses des Vingt-Sept. Plusieurs entreprises, accusées de jouer un rôle dans l'acquisition par Moscou de biens interdits d’exportation, s'ajoutent par ailleurs à la liste des entités sanctionnées dans l’UE. Il s’agit de trois sociétés russes installées à Hong Kong, d’une compagnie iranienne, de deux firmes localisées aux Emirats arabes unis, de deux autres en Ouzbékistan, d’une en Arménie et d’une dernière en Syrie. En réaction à la désinformation russe sur la guerre en Ukraine, cinq médias supplémentaires issus de Russie voient par ailleurs leurs licences de radiodiffusion dans l’Union supprimées. Avec la nouvelle salve de sanctions, un total de 71 personnes et 33 entités rejoignent ainsi la liste noire de l’UE. Le douzième paquet de mesures restrictives de l'UE contre Moscou s'attaque cette fois-ci au commerce de diamants. Un secteur qui rapporte entre 4 et 5 milliards de dollars par an à la Russie, premier producteur mondial. Une interdiction du commerce de diamants avec le pays, effective au 1er janvier 2024, est décidée. Des mesures visant à améliorer l’efficacité des sanctions concernant le pétrole russe sont également incluses dans le train de sanctions. Ces dernières incluent désormais le gaz de pétrole liquéfié (GPL), comme le butane et le propane utilisés notamment pour le chauffage. Adopté à la veille des deux ans de l'invasion russe de l'Ukraine, ce treizième paquet de mesures restrictives contre Moscou cible 106 personnes et 88 entités supplémentaires, dont les avoirs dans l'UE sont gelés et auxquelles les entreprises européennes ne peuvent mettre de fonds à disposition. Les individus concernés ont par ailleurs interdiction d'entrer sur le territoire de l'UE. Les personnes et entités ajoutées à la liste noire de l'UE sont pour certaines considérées comme des soutiens au complexe militaro-industriel russe. Parmi elles figurent des sociétés implantées hors de Russie - en Chine, en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Kazakhstan, en Turquie et en Serbie - qui permettent à Moscou de contourner les sanctions européennes. Des individus responsables de déportations d'enfants ukrainiens sont aussi visés par ces mesures restrictives. Le 18 mars 2024, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ajoutent par ailleurs 30 personnes et entités russes à la liste des personnes sanctionnées par l'UE (interdiction de séjour et gel des avoirs dans les Etats membres). Un ajout effectué en raison de leur responsabilité dans la mort d'Alexeï Navalny, l'opposant principal de Vladimir Poutine, décédé dans une prison de l'Arctique russe le 16 février 2024. Le 21 mai 2024, le Conseil de l'UE a donné son feu vert à l'utilisation des intérêts générés par les avoirs russes gelés en Europe. Ces profits sont reversés à l'Ukraine, essentiellement via la Facilité européenne pour la paix. Ce paquet de mesures restrictives concerne notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) russe, qui compte pour 16 % des importations de GNL de l'UE. Il est désormais interdit de le transborder dans les Vingt-Sept, à savoir l'importer puis le réexporter directement vers des pays tiers. Une mesure visant à empêcher la Russie de se servir des ports européens pour exporter son GNL et ainsi financer son effort de guerre en Ukraine. Ce paquet de sanctions a aussi pour objectif d'éviter le contournement par Moscou des précédents trains de mesures restrictives. Il ajoute ainsi des obligations aux entreprises européennes afin qu'elles s'assurent que les biens exportés vers des pays tiers ne soient pas réutilisés sur le champ de bataille en Ukraine. Dans le secteur financier, l'utilisation du système SPFS, mis en place par la Russie pour contourner son exclusion du dispositif international de messagerie bancaire Swift, est interdite dans l'UE. 61 nouvelles entités, dont certaines situées dans des pays tiers (Chine, Turquie, Emirats arabes unis, Kazakhstan et Kirghizstan), sont par ailleurs visées par des restrictions à l'exportation de biens susceptibles d'être utilisées à des fins militaires par les autorités russes. Ce paquet de sanctions a pour objectif de renforcer la lutte contre la "flotte fantôme" russe. Il s'agit de navires battant pavillon étranger mais qui transportent du pétrole pour le compte de la Russie, lui permettant de contourner les sanctions occidentales. En outre, ces navires se livreraient à des livraisons d'armes, des vols de céréales ou participeraient au soutien au secteur énergétique russe, selon le Conseil de l'Union européenne. Les mesures ciblent 52 bateaux, portant le nombre total des inscriptions à 79. Ces derniers sont interdits d'accès aux ports et de fournir des services. En outre, l'UE impose pour la première fois des sanctions totales (interdiction de voyager, gel des avoirs et interdiction de mettre des ressources économiques à disposition) à l’encontre de personnes et d'entités chinoises, ainsi que de haut-fonctionnaires nord-coréens. Elle ajoute 32 nouvelles entreprises, dont 20 russes, à la liste des entités qui soutiennent le complexe militaire russe, avec des restrictions accrues sur l'exportation de biens et technologies à double usage ou de pointe. Le 15e train de sanctions renforce par ailleurs la protection des entreprises européennes contre des préjudices illégaux en Russie, en interdisant de reconnaître ou d'exécuter certaines décisions dans les litiges entre entreprises russes et européennes. Enfin, il autorise les dépositaires centraux de titres (DCT) de l'UE à libérer des soldes de trésorerie pour honorer leurs obligations clients, et à ne pas verser d'intérêts à la Banque centrale de Russie, sauf ceux contractuellement dus. Lors d'un Conseil le 27 janvier 2025, les ministres européens des Affaires étrangères ont renouvelé jusqu'au 31 juillet 2025 l’ensemble des sanctions à l’encontre de la Russie. La prolongation de ces mesures vise à maintenir la pression sur Moscou en limitant ses ressources financières nécessaires pour poursuivre ses actions militaires en Ukraine. Selon certains médias, les Vingt-Sept ont commencé à discuter d’un seizième paquet de sanctions contre la Russie, qu’ils espèrent adopter pour le troisième anniversaire de l’invasion, le 24 février 2025. Approuvé le 19 février au niveau des ambassadeurs de l'UE (Coreper), un 16e train de sanctions de l’Union européenne contre la Russie est officiellement adopté le 24 février 2025, trois ans jour pour jour après le début du conflit. Il comprend plusieurs mesures visant à renforcer la pression économique sur Moscou. A commencer par l'interdiction des importations d'aluminium primaire russe, qui complète les restrictions déjà en vigueur sur certains produits dérivés de ce métal (comme les fils et les tubes). L’aluminium brut en provenance de Russie représente environ 6 % des importations européennes, une part en baisse ces dernières années. De nouvelles mesures sont aussi adoptées contre la "flotte fantôme russe", déjà visée dans le précédent train de sanctions. Les Vingt-Sept s'accordent sur l'ajout de 73 nouveaux navires à leur liste noire, portant le total à 153 unités interdites d’accès aux ports et services européens. Sur le plan financier et médiatique, l’Union convient également de renforcer ses restrictions en excluant 13 banques russes du système SWIFT et en suspendant les licences de diffusion de huit médias pro-Kremlin. Ce nouveau train de sanctions intervient alors que les discussions sur une éventuelle négociation autour du conflit ukrainien s’intensifient, notamment sous l’impulsion des Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a évoqué mardi 18 février la possibilité d’une participation européenne à de futures négociations, tout en soulignant que la pression économique sur Moscou devra se poursuivre tant qu’aucun plan de paix crédible ne se dessinera. Les Vingt-sept ont approuvé le 20 mai un 17e paquet de sanctions contre la Russie, qui cible à nouveau des pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes, afin de limiter les exportations de pétrole russes. Près de 200 nouveaux navires fantômes utilisés par la Russie, et une trentaine d’entités accusées d’avoir aidé Moscou sont concernées. Au total, près de 345 navires sont désormais dans le collimateur de l’Union européenne. De nouvelles sanctions sont par ailleurs envisagées, dans le cas où Moscou refuserait un cessez-le-feu de 30 jours déjà accepté par Kiev et réclamé par ses alliés occidentaux. "Des sanctions européennes seront élaborées 'dans les prochains jours' si Vladimir Poutine ne répond pas à l'ultimatum lancé ce week-end", déclarait Emmanuel Macron lors d'une interview sur TF1, mardi 13 mai. "D'autres sanctions à l'encontre de la Russie sont en préparation. Plus la Russie mènera la guerre, plus notre réponse sera sévère", confirme une semaine plus tard la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. Le 18 juillet, les ambassadeurs des Vingt-Sept ont validé un 18e paquet de sanctions à l'encontre de Moscou. La mesure phare de ce nouveau train est l'abaissement du prix du pétrole russe autorisé à l’exportation. La Slovaquie, qui bloquait l'adoption de ce 18e paquet, a finalement accepté de lever son veto après avoir obtenu quelques garanties sur son approvisionnement en gaz, alors que l'UE souhaite interrompre totalement ses importations d'hydrocarbures russes à partir de 2028. Dans le détail, ces nouvelles sanctions prévoient d'abaisser le seuil du prix du pétrole brut russe, désormais fixé à un peu plus de 45 dollars le baril, soit 15 % de moins que le prix moyen actuel du baril russe sur le marché. Ce seuil était jusqu'alors fixé à 60 dollars le baril, un prix jugé trop élevé compte tenu du niveau actuel des prix du pétrole. L'UE vise aussi à mettre fin aux transactions commerciales avec les gazoducs russes Nord Stream, et avec les banques aidant la Russie à échapper aux sanctions européennes, notamment des banques chinoises. "L'UE vient d'approuver l'un des trains de sanctions les plus sévères jamais adoptés à l'encontre de la Russie. Nous réduisons encore le budget de guerre du Kremlin, nous nous attaquons à 105 nouveaux navires de la flotte fantôme et à ceux qui les soutiennent, et nous limitons l'accès des banques russes au financement", a salué la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sur X. L’article Guerre en Ukraine : quelles sanctions de l'Union européenne contre la Russie ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 6562 mots
23 février 2022 : premier train de sanctions
25 février 2022 : deuxième train de sanctions
28 février 2022 : troisième train de sanctions
Envoi d'armes à l'Ukraine
15 mars 2022 : quatrième train de sanctions
7 avril 2022 : cinquième train de sanctions
2 juin 2022 : sixième train de sanctions
21 juillet 2022 : septième train de sanctions
6 octobre 2022 : huitième train de sanctions
16 décembre 2022 : neuvième train de sanctions
25 février 2023 : dixième train de sanctions
23 juin 2023 : onzième train de sanctions
14 décembre 2023 : douzième train de sanctions
23 février 2024 : treizième train de sanctions
24 juin 2024 : quatorzième train de sanctions
16 décembre 2024 : quinzième train de sanctions
27 janvier 2025 : Les sanctions reconduites pour six mois
24 février 2025 : seizième train de sanctions
20 mai 2025 : dix-septième train de sanctions
18 juillet 2025 : dix-huitième train de sanctions
18.07.2025 à 16:19
Guerre en Ukraine : chronologie des événements
Cette chronologie non exhaustive se concentre sur les événements du conflit ukrainien directement liés à l'Union européenne. De la fin de l'URSS à l'intervention russe en Géorgie Avec l’effondrement de l’Union soviétique, l'Ukraine redevient officiellement indépendante le 24 août 1991. Après 1991, plusieurs républiques ex-soviétiques héritent d'une partie de l'arsenal nucléaire de l'ex-URSS. Kiev est […]
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Cette chronologie non exhaustive se concentre sur les événements du conflit ukrainien directement liés à l'Union européenne. Avec l’effondrement de l’Union soviétique, l'Ukraine redevient officiellement indépendante le 24 août 1991. Après 1991, plusieurs républiques ex-soviétiques héritent d'une partie de l'arsenal nucléaire de l'ex-URSS. Kiev est d'abord réticente à l'idée de démanteler l'ensemble de ses armes nucléaires, à cause notamment des dangers qui pèsent sur l'indépendance de son Etat et de la montée du nationalisme russe. Mais après de longues négociations, les chefs d'Etat américain Bill Clinton, russe Boris Eltsine, et ukrainien Leonid Kravtchouk signent en janvier 1994 un accord trilatéral pour garantir la dénucléarisation du pays. A cette occasion, le président américain Bill Clinton annonce que cette décision ouvre la porte à une coopération militaire entre l'Otan et l'Ukraine. L'accord est confirmé par le mémorandum de Budapest du 5 décembre 1994. Celui-ci garantit la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine en échange du transfert de son arsenal nucléaire à la Russie et de sa ratification du traité de non-prolifération des armes nucléaires. Fin 1994, l'Otan se déclare ouverte à l'adhésion de pays démocratiques d'Europe orientale. Une position critiquée par la Russie, qui reproche aux Etats-Unis leur volonté d'expansion, mais qui se concrétise avec l'intégration de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque au sein de l'Alliance atlantique le 8 juillet 1997. Entre-temps, le 27 mai 1997, est signé l'Acte fondateur Otan-Russie. Cet accord de coopération et de partenariat vise à construire une paix durable en Europe et une sécurité mutuelle entre l'Alliance atlantique et la Fédération de Russie. A travers des consultations régulières entre les parties, ce traité doit contribuer à instaurer une relation de confiance entre Moscou et ses voisins européens, et ainsi entériner la pacification des relations entre l'Occident et la Russie dans le contexte post-Guerre froide. Avec la signature de cet accord, dans le but de rassurer Moscou, l'Otan affirme "n'avoir aucune intention […] de déployer des armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres" ni d'y stationner des forces de combat permanentes. Nouveau président de la Russie à partir du 31 décembre 1999, Vladimir Poutine tente d'abord un rapprochement avec l'Alliance atlantique, allant jusqu'à évoquer la possibilité d'une intégration de son pays à l'Otan. Mais d'autres ex-membres du bloc soviétique (Estonie, Lituanie, Lettonie, Roumanie, Slovaquie, Bulgarie) rejoignent à leur tour l'organisation le 29 mars 2004. L'adhésion à l'Otan de pays de l'ex-URSS pousse Vladimir Poutine à changer de position. En novembre 2004, une partie du peuple ukrainien se révolte pour contester la réélection truquée du président pro-russe Viktor Ianoukovytch et demander un rapprochement avec l’Union européenne. C'est la révolution orange, qui porte au pouvoir l’un de ses meneurs, l'opposant Viktor Iouchtchenko, après un troisième tour organisé en décembre. Si l'Ouest du pays vote majoritairement pour M. Iouchtchenko, l'Est majoritairement russophone se prononce largement en faveur de M. Ianoukovytch. Sous la nouvelle présidence de 2005 à 2010, l’Ukraine se rapproche ainsi de l'Union européenne. Des négociations sur un accord d'association sont lancées à partir de 2007 (le texte ne sera signé qu'en 2014). De son côté, la Russie tâche de conserver son influence à l’est de l'Ukraine, notamment en Crimée où l'armée russe occupe le phare du cap Sarytch à partir d'août 2005. Dans un discours prononcé le 10 février 2007 à l'occasion de la Conférence de Munich sur la sécurité, Vladimir Poutine fustige l'interventionnisme américain et l'installation de bases de l'Otan aux frontières de la Russie ("on voit apparaître en Bulgarie et en Roumanie des bases américaines […] de 5 000 militaires chacune", déclare notamment le président russe), en violation des "promesses" occidentales de ne pas étendre les limites de l'organisation en direction de l’URSS. Des engagements qui figurent explicitement dans les comptes-rendus de discussions des années 1990-1991 entre Mikhaïl Gorbatchev et les dirigeants de l'Ouest sur l'appartenance de l'Allemagne réunifiée à l'Otan, sans pour autant avoir été formalisés dans un traité. Ils sont depuis utilisés par le Kremlin, de Boris Eltsine à Vladimir Poutine, pour dénoncer la "trahison" des Occidentaux. En avril 2008, lors du sommet de Bucarest, l'Alliance entérine la perspective d'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine. Le président russe Dmitri Medvedev déclare alors qu'aucun pays ne serait satisfait à l'idée de voir un bloc militaire s'approcher de ses frontières. En août 2008, l'armée de Géorgie lance un assaut contre les séparatistes d'Ossétie du Sud, soutenus par la Russie, entraînant en retour une intervention militaire de cette dernière pour appuyer les rebelles. Au terme d'un conflit rapidement remporté par Moscou, les parties signent entre le 12 et le 16 août un plan de paix réalisé sous la médiation du président français Nicolas Sarkozy, qui assume alors la présidence du Conseil de l'Union européenne. Le 25 août, la Russie déclare reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, une décision condamnée par plusieurs capitales occidentales. Principal opposant au président Viktor Iouchtchenko, Viktor Ianoukovytch lui succède à son tour en 2010. Ouvertement pro-russe, il tourne brusquement le dos à l'Union européenne en novembre 2013, avec laquelle l'Ukraine prévoyait de signer un accord d'association (en négociation depuis 2007). Souhaitant relancer les relations avec Moscou, il obtient la levée des barrières douanières avec la Russie, la promesse d'une baisse du prix du gaz russe ainsi qu'un prêt de plusieurs milliards de dollars. Cette volte-face suscite de vives protestations en Ukraine et provoque l'apparition du mouvement "Euromaïdan" de novembre 2013 à février 2014. Celui-ci débouche sur la "révolution de février" (ou "révolution de Maïdan"), la démission du président Viktor Ianoukovytch et sa fuite en Russie. Ces contestations sont marquées par une extrême violence et des centaines de morts, dont plusieurs personnes tuées par les forces policières. A la suite des manifestations "Euromaïdan", un nouveau gouvernement favorable au rapprochement avec l'Union européenne prend la relève en Ukraine à partir du 23 février. A compter de la fin du mois de février 2014, cette séquence débouche sur des contestations "Antimaïdan" dans de nombreuses villes de l'est de l'Ukraine ainsi qu'en Crimée. Les soulèvements pro-russes s'amplifient en avril 2014 lorsque des séparatistes occupent les bâtiments gouvernementaux des villes de Donetsk, Louhansk et Kharkiv. A la suite de référendums locaux, deux entités indépendantes aux noms de "République populaire de Donetsk" et "République populaire de Louhansk" sont auto-proclamées. Les référendums d'autodétermination ne sont reconnus ni par l'Union européenne, ni par les Etats-Unis, ni par la Russie qui se contente du silence (mais qui les reconnaîtra en février 2022). Kiev considère ces territoires séparatistes comme tenus par des organisations terroristes. Pendant ce temps, des séparatistes pro-russes, avec le soutien du président Vladimir Poutine, s'emparent de la ville ukrainienne de Sébastopol, capitale de la péninsule de Crimée. En effet, ceux-ci sont aidés par les "petits hommes verts", qui se sont révélés être des soldats russes. Moscou nie toute présence de ses armées sur le territoire ukrainien et défend l'idée qu'il s’agit simplement de forces d'autodéfense locale. Le 11 mars 2014, le parlement de Crimée déclare l'indépendance du territoire. Le rattachement de la Crimée à la Russie a officiellement lieu cinq jours plus tard, après un référendum. L'Ukraine n’a d’autre choix que de retirer ses troupes et d’abandonner le contrôle de la région. Le 17 mars 2014, l'Union européenne soumet la Russie à ses premières sanctions pour son action dans la crise ukrainienne et pour l'annexion de la Crimée. Ces mesures (principalement économiques) seront reconduites tous les six mois sans interruption. Le conflit du Donbass gagne en intensité lorsque, début mai 2014, l'armée ukrainienne lance une grande opération militaire afin de reprendre les villes contrôlées par les sécessionnistes. L'élection présidentielle de mai 2014 porte Petro Porochenko, soutien de la révolution de Maïdan, au pouvoir dès le premier tour. Il propose le 20 juin 2014 un plan de paix, mais le cessez-le-feu n'est pas respecté et les actions militaires s'accentuent. Petro Porochenko interdit également toute coopération avec la Russie et s'oppose à un rétablissement des liens diplomatiques (quasiment rompus dès son arrivée au pouvoir) avec Vladimir Poutine sans retour de la Crimée sous l'autorité de l’Ukraine. François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine et Petro Porochenko se rencontrent en Normandie à l'occasion du soixante-dixième anniversaire du débarquement allié. Il s'agit de la première réunion entre le président russe et son homologue ukrainien depuis l'éclatement du conflit à l'est de l'Ukraine. Ces rendez-vous quadripartites ("format Normandie") entre la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine se succéderont en vue de poser les bases d'un cessez-le-feu. Après un premier volet politique signé en mars 2014, l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE est conclu le 27 juin 2014 avec la signature de son volet économique. Ce traité engage l'Union et l'Ukraine à coopérer sur leurs politiques économiques et à établir des règles communes (droits des travailleurs, suppression des visas, accès à la Banque européenne d'investissement…). La Russie prévient, par la voix d'un haut diplomate russe, que l'accord aura de "graves conséquences". Il est ratifié par l'Union européenne le 11 juillet 2017 et entre définitivement en vigueur le 1er septembre suivant. Début juillet 2014, l’armée ukrainienne reprend plusieurs villes de la région de Donetsk et repousse les pro-russes. Le Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, assurant le vol MH17, est abattu au-dessus de la région par un missile, tuant les 298 passagers dont deux tiers de Néerlandais. Si les différentes parties au conflit s’accusent mutuellement de l'origine du tir, l'hypothèse d'un type de missile sol-air que les séparatistes savent utiliser prévaut. La crise s'internationalise, les Etats-Unis menaçant Moscou de sanctions. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit et demande l'ouverture d'une enquête internationale. Le parquet néerlandais affirmera le 28 septembre 2016 que le missile a bien été tiré depuis le territoire contrôlé par les séparatistes, et que le matériel de tir a été acheminé depuis la Russie. Le 24 mai 2018, les enquêteurs internationaux parviendront à la même conclusion. La Russie continue quant à elle de nier toute implication directe et de rejeter les conclusions internationales. Alors que la situation devient critique jusqu'à la fin du mois d'août 2014 - l'ONU dénombre plus de 1 100 morts et plus de 3 400 blessés en Ukraine seulement entre la mi-avril et la fin du mois juillet 2014, un accord de cessez-le-feu immédiat est conclu dans la capitale biélorusse entre les représentants de l'Ukraine, de la Russie, de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Louhansk : c'est le protocole de Minsk. Mais celui-ci est violé au bout de quelques jours, les combats reprenant sans trêve. De 2014 à 2015, le conflit fait plus de 10 000 morts, des dizaines de milliers de blessés et près de deux millions de personnes déplacées. Les dirigeants de l’Ukraine, de la Russie, de l’Allemagne et de la France se réunissent de nouveau en Biélorussie avec son chef de l'Etat Alexandre Loukachenko afin d’imposer un nouveau cessez-le-feu, qui doit être effectif à partir du 15 février 2015. En plus du cessez-le-feu, l'accord comprend des mesures telles que le retrait des armes lourdes de chaque côté, l'échange de prisonniers, la restauration des frontières de l'Ukraine ou encore le retrait des troupes étrangères. Mais si les combats d'envergure cessent, des affrontements de moindre ampleur se poursuivent néanmoins dans l'est sécessionniste : le 13 avril 2015, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays signataire de "Minsk II" font part de leur inquiétude devant la recrudescence des violations du cessez-le-feu et la constatation de combats autour du port de Marioupol, convoité par les sécessionnistes. Les périodes de trêves succèdent aux combats, avec des cessez-le-feu régulièrement signés mais aussitôt enfreints. A titre d'exemple, le 19 octobre 2016, un nouveau sommet se tient entre Moscou, Kiev, Paris et Berlin, mais l'on constate que le conflit est gelé et qu'il donne lieu à des violences et à des affrontements fréquents dans le Donbass entre l'armée ukrainienne et les séparatistes… De nombreuses violations du cessez-le-feu sont observées. Les accords de Minsk sont de nouveau fragilisés par un attentat : le séparatiste prorusse Alexandre Zakhartchenko, dirigeant de l'autoproclamée République populaire de Donetsk, est tué par l’explosion d’une bombe le 31 août 2018. Les séparatistes et la Russie attribuent la responsabilité de cet assassinat aux services ukrainiens. Par la suite, le 25 novembre se produit l'incident du détroit de Kertch : la marine russe ouvre le feu sur des navires ukrainiens, qui sont arraisonnés par les Russes, et capture les marins ukrainiens. Moscou affirme que ces navires se trouvaient dans les eaux territoriales de la Crimée. Les Russes souhaitent en réalité prendre le contrôle de la mer Noire, près du port de Marioupol. Le lendemain, M. Porochenko instaure la loi martiale dans les régions frontalières de la Russie pour une durée de 30 jours. L'acteur et humoriste Volodymyr Zelensky fait campagne contre la corruption, tout en affichant une ligne moins virulente que le président sortant Porochenko vis-à-vis de la Russie. Il prône un cessez-le-feu dans le Donbass mais aussi l’organisation d’un référendum sur l'entrée de l’Ukraine dans l’Otan. Elu président le 21 avril 2019, il promet de relancer les discussions diplomatiques avec Moscou au sujet de la guerre du Donbass. Mais trois jours après seulement, Vladimir Poutine autorise la délivrance de passeports russes à des habitants des régions de Donetsk et de Louhansk, une décision qui va à l’encontre des accords de Minsk. Le 1er octobre, les représentants ukrainiens et russes de nouveau réunis en Biélorussie s'accordent sur l’organisation d'élections dans les régions séparatistes d’Ukraine et l’octroi d’un statut spécial aux territoires du Donbass. Le 6 octobre, des manifestations importantes ont lieu à Kiev et dans d’autres grandes villes pour dénoncer ce qui est perçu comme un abandon face à la Russie. La première rencontre officielle entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, aux côtés d'Emmanuel Macron et d’Angela Merkel, vise de nouveau à relancer la mise en œuvre des accords de paix “Minsk II”. Les dirigeants russe et ukrainien s'accordent ainsi sur l’échange de tous les prisonniers avant la fin de l’année 2019, sur une démilitarisation de points de la ligne de front et sur l’ouverture de points de passage entre les régions séparatistes et le reste de l'Ukraine. Quelques jours plus tard, le 29 décembre, un échange d’environ deux cents prisonniers a lieu entre Kiev et les sécessionnistes. Signe d’une détente qui se confirme et d’un certain apaisement de leurs relations, Moscou et Kiev concluent un accord pour le transit du gaz russe à travers l’Ukraine, qui garantit l’approvisionnement de l’Europe en gaz pour cinq années supplémentaires. Cet accord avait été auparavant menacé, en 2009, lors d'une crise majeure à ce sujet lorsque Kiev et la société russe Gazprom ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur le prix à payer pour le gaz (Gazprom avait alors réduit, puis même stoppé les livraisons de gaz à l'Ukraine). Par ailleurs, la construction du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l’Allemagne à travers la mer Baltique doit permettre l’exportation du gaz russe vers l’Europe, qui en est particulièrement dépendante, par d’autres voies. L’Ukraine et la Russie signent un nouvel accord de cessez-le-feu dans le Donbass. Il est cependant violé quelques minutes après son entrée en vigueur le 27 juillet par des tirs provenant des territoires séparatistes contre les militaires ukrainiens. Le 1er avril, le président Volodymyr Zelensky accuse la Russie de masser des troupes aux frontières de l’Ukraine, alors que les violations du cessez-le-feu se multiplient dans le Donbass. Les Occidentaux dénombrent 100 000 soldats russes, des manœuvres que la Russie considère comme une réponse à l’Otan et aux “provocations” ukrainiennes (cela fait notamment référence au fait que l'Ukraine affiche sa volonté d'adhérer à l'Otan). Pour Moscou, en réponse aux accusations de Kiev sur l'hypothèse de la préparation d'une invasion en Ukraine, il s'agit simplement de manœuvres en réponse à des "exercices" de l'Otan et des Etats-Unis en Europe. Le 6 avril, Volodymyr Zelensky change de ton vis-à-vis de la Russie - alors qu'il a un temps prôné le dialogue avec elle - et déclare que l’adhésion de son pays à l’Otan est le seul moyen de mettre un terme à la guerre du Donbass. Il se déclare également favorable à une entrée de son pays dans l’Union européenne. Les inquiétudes des Américains et des Européens vis-à-vis des mouvements de troupes russes s'accroissent. Ils craignent un risque imminent d’escalade et d’invasion en Ukraine. En effet, des images satellites publiées début novembre montrent des chars russes et autres véhicules blindés à proximité de la frontière ukrainienne. Pour se défendre de ces mouvements de troupes, le président Vladimir Poutine accuse les Occidentaux de livrer des armes à Kiev et de mener des manœuvres militaires en mer Noire. Le 7 décembre, lors d'un échange avec le président américain Joe Biden, le président russe dénonce la volonté de Kiev de rejoindre l’Otan, et demande des "garanties juridiques sûres" contre l’élargissement de l’Alliance atlantique en Ukraine. La Russie exige ainsi à la fois le bannissement de tout nouvel élargissement de l'Otan et le retrait de ses forces dans les pays de l'ex-URSS. Joe Biden prévient néanmoins qu’une offensive militaire russe entraînerait de lourdes sanctions ainsi qu’un renforcement du soutien américain à l’Ukraine, aux pays baltes, à la Pologne et à la Roumanie. Le 17 décembre, Moscou publie deux projets de traités en vue d'être signés avec les Etats-Unis et l'Otan, dont les revendications sont les suivantes : les pays membres de l'Otan avant son élargissement en 1997 doivent s'engager à ne pas déployer d'armes sur d'autres territoires européens à l'est ; l'Otan doit s'engager à n'intégrer ni l'Ukraine, ni la Géorgie. De leur côté, les Européens s’entretiennent aussi diplomatiquement avec la Russie mais se montrent fermes et la menacent de nouvelles sanctions économiques qui auront de "lourdes conséquences" en cas de nouvelle agression militaire de l'Ukraine. Lors du Conseil européen des 16 et 17 décembre, les Vingt-Sept réaffirment la souveraineté du pays et leur soutien. Par ailleurs, lors de la rencontre des ministres européens de la Défense et des Affaires étrangères du 12 au 14 janvier 2022, le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borell déclare que les revendications russes pour résoudre le conflit contreviennent aux principes de l’architecture de sécurité européenne. Entretemps, l'Otan annonce placer des troupes en alerte pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est. Le 24 janvier, le président américain Joe Biden assiste à une réunion en visioconférence avec plusieurs dirigeants européens. A l’issue de cette discussion, les Occidentaux appellent la Russie à prendre des mesures de désescalade dans le conflit ukrainien, rappelant que Moscou devra faire face à des "conséquences massives" si elle attaquait à nouveau l'Ukraine. Face aux exigences russes de retrait des forces de l’Otan d’Europe orientale et de l’assurance que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’Alliance atlantique, cette dernière ainsi que les Etats-Unis refusent explicitement ces demandes le 26 janvier 2022. Le secrétaire général de l'Otan rappelle que les questions d’adhésion relevaient uniquement de la responsabilité des Alliés et des pays candidats. Une nouvelle étape dans le dialogue a lieu d'abord le 7 février lorsque le président Emmanuel Macron rencontre Vladimir Poutine pour discuter de solutions afin de résoudre la crise. Les deux dirigeants affichent alors leur volonté commune d’éviter la guerre et de trouver des compromis. Le chef d'Etat français propose des garanties concrètes de sécurité, dont certaines sont jugées bonnes par le président russe. De la même façon, le chancelier allemand Olaf Scholz se rend à Kiev le 14 février et à Moscou le 15 février pour tenter d'obtenir de la part de Moscou des actes immédiats de désescalade. Alors que la situation paraît très tendue, et que les services secrets américains redoutent une offensive russe le 16 février, Moscou annonce la veille contre tout attente le retrait de militaires russes positionnés à la frontière entre la Biélorussie et l'Ukraine. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avertit tout de même le 16 février que l'Otan ne voit pas encore de signes de réduction des troupes russes et que si Moscou choisissait la violence, les Européens répondraient de manière unie et forte. Alors que la présidence de la République française annonce le 20 février 2022 que les présidents russe et américain avaient accepté de se rencontrer, Vladimir Poutine signe finalement l'acte de reconnaissance le lendemain des deux territoires séparatistes du Donbass en Ukraine : la République populaire de Donetsk et la République populaire de Louhansk, en violation des accords de Minsk. Dans la nuit du 21 au 22 février, des véhicules blindés et des troupes russes pénètrent dans l'est de l'Ukraine sous couvert de maintien de la paix. L'Europe, les Etats-Unis, l'ONU et la majorité des membres du Conseil de sécurité condamnent cette décision de la Russie, considérée comme une violation du droit international. Les Etats-Unis et l'Union européenne annoncent de nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou et la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 est suspendue par l'Allemagne. L'Union européenne décide sans attendre de cibler la capacité de la Russie à accéder aux marchés des capitaux et services financiers européens ainsi que les banques qui ont contribué à financer les opérations militaires russes dans le Donbass. Le 24 février, une étape sans précédent est franchie par la Russie. Vladimir Poutine annonce en effet une opération militaire d’envergure sur le territoire ukrainien dans l’objectif, selon lui, de défendre les séparatistes du Donbass. Le chef d'Etat russe invoque également des motifs de "dénazification" et de "démilitarisation" de l’Ukraine. Cette fois-ci, Moscou ne s’arrête pas à l’est de l’Ukraine puisque de puissantes explosions frappent plusieurs grandes villes, et notamment la capitale Kiev. Suite à cette déclaration de guerre, le président Volodymyr Zelensky instaure la loi martiale dans son pays et la communauté internationale condamne cette agression inédite. Dans la foulée, des dizaines de milliers d'Ukrainiens se pressent aux frontières et tentent de fuir leur pays. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se réunissent le 24 février au soir pour un Conseil européen extraordinaire. Face à Moscou, les Vingt-Sept se mettent d’accord sur les mesures de rétorsion les plus sévères jamais mises en œuvre par l’Union européenne : sanctions financières réduisant l’accès aux marchés de capitaux européens (pour atteindre le marché bancaire russe et les principales entreprises publiques), interdiction d’exportation touchant le pétrole ou encore gel des avoirs de Vladimir Poutine… Alors que nous sommes seulement au quatrième jour de l'offensive russe en Ukraine, le chef du Kremlin Vladimir Poutine annonce à la télévision russe mettre les "forces de dissuasion (nucléaire) de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat" (d'autant que la Russie possède le plus important arsenal nucléaire au monde) afin de répondre aux réactions des Occidentaux et des puissances de l'Otan. En parallèle, pour la première fois de leur histoire, l'UE approuve le financement d'envoi d'armes à l'Ukraine, à travers la Facilité européenne pour la paix. Ainsi, 450 millions d'euros d'armement seront financés, de même que 50 millions d'euros d'équipements de protection et de carburant. Cette décision s'accompagne de sanctions renforcées à l'égard de la Russie. De manière coordonnée avec les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, les Etats membres donnent leur feu vert à la déconnexion de plusieurs banques russes du système bancaire Swift. Ce qui devrait compliquer très fortement leurs transactions, et notamment leur capacité à échanger des capitaux à l’international. Toutes les banques ne sont cependant pas concernées, en particulier celles liées au commerce du gaz, dont dépendent beaucoup d'Etats européens. En complément de cette mesure de rétorsion s'ajoute le gel des avoirs de la Banque centrale russe hors de Russie. L'espace aérien de l'Union est par ailleurs fermé à l'aviation russe. Egalement, afin de lutter contre la désinformation organisée par le Kremlin, les Vingt-Sept donnent leur accord à l’interdiction de diffusion au sein de l’UE des médias Russia Today et Sputnik. Enfin, la Biélorussie, Etat allié de la Russie et d’où l’invasion de l’Ukraine a en partie été lancée, est elle aussi sanctionnée par les Européens, avec les secteurs phares de son économie (hydrocarbures, tabac, ciment, fer et acier) interdits d'exportation vers l'UE. Des sanctions individuelles visant des responsables liés à l'invasion de l'Ukraine sont aussi décidées. Alors que l'objectif d'une intégration à l'UE est inscrit dans la constitution ukrainienne depuis février 2019, et que le président Volodymyr Zelensky exhorte depuis plusieurs mois les Européens à faire adhérer l'Ukraine à l'UE, Kiev signe officiellement une demande d'adhésion. Un jour plus tôt, Ursula von der Leyen s'est prononcée en faveur de cette perspective d'adhésion à terme de l'Ukraine : "ils sont des nôtres et nous les voulons parmi nous". La demande formelle d'entrée de l'Ukraine dans l'UE est signée par Volodymyr Zelensky, le Premier ministre Denys Chmyhal et le président du Parlement Rouslan Stefantchouk. Le chef d'Etat ukrainien souhaite une intégration "sans délai" via "une nouvelle procédure spéciale" pour bénéficier de ce statut qui assurerait une protection à son pays. A ce sujet, le président du Conseil européen Charles Michel explique qu'un avis officiel de la Commission ainsi qu'un accord unanime des Vingt-Sept sont nécessaires. Le lendemain, le 1er mars, Volodymyr Zelensky s'exprime devant le Parlement européen en visioconférence. Il appelle l'UE à “prouver” qu’elle soutient son pays. “L’Ukraine a fait son choix : le choix de l’adhésion à l’Europe. Et je voudrais qu’aujourd’hui vous confirmiez le choix de l’Europe d’accepter l’Ukraine. […] Sans vous, l’Ukraine sera seule. Nous avons prouvé notre force, nous avons montré que nous sommes vos égaux.”, déclare M. Zelensky. Son allocution est saluée par une ovation des eurodéputés, qui approuvent très majoritairement (637 voix pour, 13 contre et 26 abstentions) une résolution demandant "aux institutions de l’Union de faire en sorte d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’Union européenne". Pendant ce temps, la guerre fait rage. Le 28 février, l'Onu compte 102 civils tués depuis le début de l'invasion russe, dont 7 enfants, ainsi que 304 blessés, tout en avertissant que les chiffres réels sont sans doute considérablement plus élevés. En outre, plus de 500 000 réfugiés ont déjà fui l’Ukraine. Alors que la guerre se poursuit depuis bientôt une semaine en Ukraine, l'Assemblée générale des Nations unies adopte à la grande majorité de ses membres (141 pays sur 193 ont voté pour) une résolution qui "exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine" et qui "condamne la décision de la Russie d'accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires". A noter que seulement quatre Etats ont ouvertement soutenu Moscou en votant contre cette résolution : la Biélorussie, la Corée du Nord, l'Erythrée et la Syrie. 35 pays, tels que la Chine et l'Inde, se sont par ailleurs abstenus. Le lendemain, à l'issue d'un nouvel entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron assure que "le pire est à venir", en raison de la "très grande détermination" du chef d'Etat russe à prendre le contrôle de l'ensemble de l'Ukraine. Quelques jours seulement après la menace brandie par Vladimir Poutine de recourir à son arsenal nucléaire, Kiev accuse Moscou d'avoir recours à la "terreur nucléaire" en Ukraine. Cette accusation fait notamment suite à un incendie dans la plus grande centrale atomique d'Europe, située à Zaporijia dans le centre du pays, provoqué par des frappes de l'armée russe dans la nuit du 3 au 4 mars 2022. L'incendie a cependant pu être éteint après l'intervention des pompiers ukrainiens et les niveaux de radioactivité n'ont pas augmenté sur le site de la centrale. Mais les craintes d'un accident nucléaire lié au conflit demeurent en Ukraine, qui compte au total 15 réacteurs sur son territoire. Le lendemain, un bilan humain est publié par le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme (HCDH) qui indique avoir recensé 351 victimes civiles depuis le début de l'offensive russe. Le bilan compte également 707 blessés. La plupart de ces victimes sont causées par des bombardements d'artillerie lourde et des tirs de missiles terrestres et aériens dans les villes ukrainiennes. Encore une fois, le HCDH prévient que les chiffres réels sont sans doute considérablement plus élevés. En parallèle, en seulement dix jours, plus de 1,3 million de personnes ont fui l'Ukraine selon les chiffres de l'Onu. Au cours d'un entretien téléphonique avec le président Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef d'Etat chinois Xi Jinping apporte son soutien à l'action de la France et de l'Allemagne pour aboutir à un cessez-le-feu en Ukraine ainsi qu'à la garantie d'un accès à l'aide humanitaire pour les populations. Il souligne l'importance des principes de souveraineté et d'intégrité territoriale. Le même jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky tempère son positionnement vis-à-vis d'une entrée de son pays dans l'Otan, perspective constituant une ligne rouge pour la Russie. Dans un entretien, le dirigeant affirme ne plus vouloir insister sur l'obtention d'une adhésion de l'Ukraine à l'Alliance atlantique. Il se dit également prêt à "trouver un compromis" sur le statut des territoires séparatistes pro-russes de l'est du pays, dont l'indépendance a été reconnue par Vladimir Poutine. Ce 8 mars également, les Etats-Unis et le Royaume-Uni décident de sanctionner à nouveau Moscou en imposant un embargo sur les importations de pétrole et de gaz russes. Une décision qui n'est pas répliquée par l'UE, encore très dépendante des hydrocarbures russes. Le lendemain, l'Union européenne annonce en revanche de nouvelles mesures pour sanctionner la Russie ainsi que la Biélorussie. Les Vingt-Sept ajoutent des dirigeants et oligarques russes à leur "liste noire", élargissent la liste des technologies (notamment destinées au secteur maritime) et des biens qui ne peuvent pas être exportés vers la Russie et débranchent trois banques biélorusses du système financier Swift. Le 9 mars, alors que les combats font toujours rage en Ukraine et que plusieurs villes du pays sont bombardées, Kiev et Moscou s'entendent pour respecter une série de cessez-le-feu dans plusieurs zones de combat afin d'évacuer des civils, par le biais de couloirs humanitaires. Alors qu'ils sont réunis en sommet à Versailles les 10 et 11 mars, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne excluent une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE, comme l'avait demandé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Celui-ci avait appelé à une intégration accélérée via une "nouvelle procédure spéciale". Toutefois, les Vingt-Sept se mettent d'accord pour resserrer les liens de l'UE avec l'Ukraine en renforçant notamment l'assistance politique et financière accordée à Kiev. Dans le même temps, la catastrophe humanitaire se poursuit en Ukraine, comme en témoigne la barre franchie des 2,5 millions de réfugiés (selon les chiffres de l'Onu), seulement deux semaines après le début du conflit. Selon le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi, il s'agit du flux le plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de civils tués témoigne aussi de cette situation, la ville de Marioupol, assiégée par l'armée russe, ayant notamment établi un bilan provisoire de 1 207 morts parmi sa population civile au 9 mars. Une base militaire dans l'ouest de l'Ukraine, à Yavoriv, est prise pour cible par l'armée russe, dans une attaque causant la mort d'au moins 35 personnes et plus de 130 blessés. Le terrain d'entraînement pour les forces ukrainiennes où elle a lieu se situe à peine à une vingtaine de kilomètres de la Pologne, membre de l'UE et de l'Otan. La guerre semble alors se rapprocher dangereusement des pays faisant partie de l'Alliance atlantique. A plusieurs reprises, le secrétaire général de l'organisation Jens Stoltenberg et les Etats-Unis ont affirmé qu'ils voulaient éviter un conflit direct contre Moscou. En parallèle, les villes stratégiques de Kiev et de Marioupol sont toujours assiégées et encerclées par les forces armées russes et le bilan humain ne cesse de s'alourdir. Alors que le port de Marioupol n'est toujours pas accessible, les associations humanitaires craignent un "scénario du pire", comme en alerte la Croix-Rouge. Toutefois, une nouvelle session de négociations se tient le lundi 14 mars entre Moscou et Kiev : tandis qu'un négociateur russe évoque des "progrès significatifs", l'Ukraine indique que la Russie cesse de poser "des ultimatums". Mais l'armée russe n'exclut pas de lancer de nouveaux assauts pour prendre le "contrôle total" des grandes villes ukrainiennes. Alors qu'elle avait déjà été suspendue du Conseil de l'Europe au lendemain de l'offensive menée contre l'Ukraine, la Fédération de Russie est exclue le mercredi 16 mars de l'organisation internationale en raison de son "agression injustifiée et non provoquée". Avant cette exclusion, la Cour de Strasbourg comportait 47 pays comptant 830 millions de personnes. A partir de cette date, les citoyens russes n'ont donc plus accès à la Cour européenne des droits de l'homme pour protéger leurs droits fondamentaux. Dans le même temps, au 22ème jour du conflit en Ukraine, un bombardement russe intervient le 16 mars sur un théâtre de Marioupol abritant des centaines de civils et des tirs d'artillerie russes sont effectués près de Kharkiv, causant au moins 21 morts et 25 blessés. Alors que Moscou multiplie ainsi les attaques contre les civils et les zones résidentielles en Ukraine, les Américains et les Européens dénoncent ces violations du droit international. En effet, l'UE et les Etats-Unis condamnent le 17 mars les "crimes de guerre" que la Russie commet en Ukraine. Josep Borrell déclare que que les attaques contre les populations civiles perpétrées par le Kremlin constituent de "graves violations du droit international humanitaire" et que les auteurs de ces "crimes de guerre" seront tenus responsables. Dans le même temps, Joe Biden qualifie pour la première fois Vladimir Poutine de "criminel de guerre". En ce qui concerne l'évolution du conflit, même si la Russie a déjà conquis plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés du territoire ukrainien, les fronts apparaissent figés et l'offensive russe bloquée. Après quatre semaines de guerre, le Kremlin essuie des revers tactiques importants et l'objectif d'une défaite de l'Ukraine en quelques jours est désormais hors d'atteinte. En effet, pour le moment, aucune des grandes villes du pays n'est occupée par la Russie. Le colonel et historien français Michel Goya analyse dans la revue Le Grand Continent au vingtième jour du conflit que "les forces russes n'ont plus lancé d'attaques de grande ampleur depuis le 4 mars", tout en précisant qu'on "a l'impression que l'armée russe s'est obstinée à poursuivre un mauvais plan jusqu'à se retrouver imbriquée, dispersée et bloquée devant les localités". Le 20 mars, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés déclare qu'au moins 10 millions de personnes ont déjà dû fuir leurs foyers en Ukraine depuis le début de la guerre, moins d'un mois après son déclenchement. Un nombre qui représente près du quart de la population du pays. Sur ces 10 millions d'exilés, plus de 3,4 millions ont traversé les frontières ukrainiennes et ont été accueillis pour la plupart dans des pays européens. Première destination pour les réfugiés ukrainiens, la Pologne en compte plus de deux millions s'étant installés sur son territoire ou y ayant transité. Une importante séquence diplomatique s'ouvre en Europe avec la juxtaposition de sommets de l'Otan et du G7 le 24 mars à Bruxelles, puis le Conseil européen les 24 et 25 mars, également dans la capitale belge. Des réunions auxquelles participe le président américain Joe Biden. Le sommet de l'Alliance atlantique est l'occasion de discuter des moyens mis en place pour mieux prévenir la menace russe en Europe ainsi que de l'aide militaire fournie à l'Ukraine. Les dirigeants des 30 pays membres de l’Otan entérinent la création de quatre nouveaux groupements tactiques à l'est de l'Europe. Des forces opérationnelles seront ainsi déployées en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie et en Slovaquie. Les alliés conviennent en outre d'envoyer des équipements à l'Ukraine pour la protéger des risques "NRBC" : nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Plus tard dans la journée du 24 mars, les pays membres du G7 se disent prêts à mettre en œuvre des sanctions supplémentaires contre la Russie, et indiquent qu'ils sanctionneront les transactions qui impliquent les réserves d'or de cette dernière, afin de l'empêcher de contourner les mesures restrictives déjà en vigueur. En outre, le Conseil européen, qui se tient après les sommets de l'Otan et du G7, voit les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept adopter la boussole stratégique, “livre blanc” visant à définir les grandes orientations de la sécurité et de la défense européennes jusqu’en 2030. Un document qui témoigne de la volonté des Etats membres de renforcer la protection de l'UE face aux menaces externes, dont celles de la Russie. Pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou et l'isoler davantage, les Européens s'accordent pour signer un nouveau partenariat avec les Etats-Unis afin d'importer davantage de gaz naturel liquéfié américain. La Commission européenne reçoit aussi mandat des Vingt-Sept pour réaliser des achats groupés de gaz, pour limiter son coût en Europe. Dans leurs conclusions, les pays de l'UE affirment par ailleurs leur détermination à assurer l'approvisionnement en gaz et en électricité de l'Ukraine. Les négociations entre les diplomates russes et ukrainiens semblent progresser le 29 mars, alors que ceux-ci sont invités à Istanbul par le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Des avancées entre les deux parties sont relevées lors de ces pourparlers qui donnent lieu pour la première fois à des "discussions substantielles", selon Moscou. En premier lieu, les négociateurs russes annoncent des activités militaires menées par le Kremlin "radicalement" réduites en Ukraine autour de la capitale Kiev et de Tchernihiv. La Russie affirme désormais se concentrer uniquement sur ce qu'elle nomme la "libération" du Donbass (à l'est du pays). Ces annonces sont toutefois accueillies avec circonspection de la part de l'Ukraine et de ses soutiens. Côté ukrainien, le président Volodymyr Zelensky note des "signaux positifs" à la suite de ces pourparlers. Au cœur des négociations, se pose la complexe question de la neutralité de l'Ukraine, voulue par Moscou. Si l'Ukraine se dit prête à l'accepter, et donc de renoncer à adhérer à l'Otan, elle souhaite voir sa sécurité garantie par un accord international dont seraient signataires plusieurs pays garants, tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie, la France et l'Allemagne. Mais cette solution implique que les pays garants interviennent en cas d'attaque de l'Ukraine, comme le prévoit l'article 5 du traité de l'Atlantique nord qui régit l'Otan. Ce qui pourrait être difficile à accepter pour la Russie. Par ailleurs, l'Ukraine maintient sa demande d'adhésion à l'UE. En plus d'une adhésion ukrainienne à l'Otan, cette perspective constitue également une ligne rouge pour Vladimir Poutine. Le jour suivant ces pourparlers, Volodymyr Zelensky déclare qu'il ne croit pas aux promesses de Moscou de réduction radicale de son activité militaire autour de Kiev et que l'armée ukrainienne se prépare à de nouveaux combats dans l'est du pays. Le 31 mars, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg considère que les forces russes "ne se retirent pas mais se repositionnent" en Ukraine et affirme que l'organisation s'attend à des "offensives supplémentaires". Lors du week-end des 2-3 avril, les Russes redéploient leurs troupes du nord vers l'est et le sud de l'Ukraine. Les Ukrainiens reprennent contrôle de la totalité de la région de Kiev, selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense. Le monde découvre alors avec effroi les images de centaines de civils morts et éparpillés dans les rues de la ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev. Le gouvernement ukrainien dénonce un "massacre […] délibéré", Londres et Madrid réclament une enquête pour "crimes de guerre", tandis que le président du Conseil européen dénonce les "atrocités" commises par l'armée russe et assure que "l'UE aide l'Ukraine et les ONG à rassembler les preuves nécessaires aux poursuites devant les tribunaux internationaux". Ce dernier réclame, comme plusieurs dirigeants européens à sa suite (Allemagne, France, Espagne, Pologne…), un renforcement des sanctions à l’encontre de Moscou. Les Etats baltes annoncent par ailleurs cesser d'importer du gaz naturel russe. Le lundi 4 avril, le haut représentant de l’UE Josep Borrell "condamne" à son tour "les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées". L'Union européenne annonce alors travailler "en urgence" sur de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie. De son côté, Moscou nie la version des faits et demande une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, afin de statuer sur les "provocations haineuses" commises selon elle par l'Ukraine dans le territoire de Boutcha. Après plusieurs jours de discussions, faisant suite aux propositions de la Commission européenne, les Vingt-Sept s'accordent le jeudi 7 avril pour un cinquième train de sanctions à l'encontre de la Russie. La découverte des dizaines de civils morts à Boutcha a poussé les Européens à renforcer leur réaction face à la guerre en Ukraine. Ainsi, pour la première fois, une mesure concernant l'énergie est prise : celle d'un embargo sur le charbon russe. En revanche, aucune mesure n'est adoptée sur le gaz et le pétrole, alors que le Parlement européen vote (à la très grande majorité : 513 eurodéputés pour, 22 contre et 19 abstentions) lors de la même journée du 7 avril une résolution réclamant l'imposition d'un embargo "total et immédiat" sur les importations "de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz" russes. En plus de cette sanction sur le charbon, les ports de l'Union sont désormais fermés aux navires russes, ainsi que les routes européennes pour les transporteurs russes et biélorusses. Des interdictions d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, mais aussi de nouveaux gels d'avoirs de banques russes sont également décidées. D'autres mesures restrictives visant des oligarques et des membres de l'appareil sécuritaire et militaire du secteur industriel et technologique russe sont arrêtées. Enfin, dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix, l'UE propose d'augmenter encore de 500 millions d'euros le financement d'envoi d'armes à l'Ukraine, pour porter l'aide militaire européenne à un total de 1,5 milliard depuis le début de la guerre. Le lendemain, le 8 avril, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell se rendent dans la capitale ukrainienne afin de rencontrer le président Volodymyr Zelensky et de lui exprimer un "soutien indéfectible" et leur solidarité envers le peuple ukrainien. Lors de leur rencontre, un plan de financement européen pour l'Ukraine est notamment discuté. Les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent à Luxembourg le 11 avril afin de trouver un accord sur un sixième train de sanctions à l'égard de Moscou. Trouver un consensus devient plus difficile, sur les questions énergétiques principalement et en particulier sur le pétrole et le gaz. Pour autant, des alternatives aux hydrocarbures russes sont recherchées, avec des projets de terminaux méthaniers en Allemagne, en Finlande ou en France, en passant par de possibles nouvelles voies à travers l'Espagne ou l'est de la mer Méditerranée. A côté de ces négociations difficiles, les Européens s'accordent toutefois sur une rallonge de 500 millions d'euros supplémentaires en soutien militaire à l'Ukraine, pour porter le budget total à 1,5 milliard depuis le début de l'offensive russe. Ce même jour, le chancelier autrichien Karl Nehammer se rend 11 avril à Moscou pour rencontrer le président Vladimir Poutine. Il s'agit de la première rencontre entre un dirigeant européen et le chef du Kremlin depuis le début de la guerre le 24 février. Après une discussion "franche, ouverte et difficile", le chancelier autrichien se montre pessimiste et déclare qu'il "ne faut pas se faire d'illusions" et que le président russe "est entré massivement dans une logique de guerre". Sur le front du conflit, la situation apparaît plus désespérée que jamais à Marioupol. Assiégée depuis une quarantaine de jours et amplement détruite, la ville portuaire est sur le point de tomber aux mains des Russes, la 36ème brigade de la marine nationale ukrainienne annonçant le 11 avril qu'elle se prépare à "une ultime bataille" car ses munitions s'épuisent. Dans cette ville stratégique dévastée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky craint qu'il y ait des "dizaines de milliers" de morts depuis le début des combats. Ce même jour, le chef des séparatistes pro-russes de Donetsk affirme que ses forces ont conquis entièrement la zone portuaire de la ville de Marioupol. En parallèle, après le retrait des troupes russes des régions du nord du pays et des alentours de Kiev, l'armée ukrainienne craint une offensive russe "très prochainement" à l'est, dans la région du Donbass qui est devenue la principale cible du Kremlin. Le mercredi 13 avril, les Premières ministres suédoise et finlandaise, Magdalena Andersson et Sanna Marin, se retrouvent pour évoquer la possible adhésion de leur pays à l'Alliance atlantique dans les prochains mois. Historiquement neutres, les deux Etats scandinaves repensent leur doctrine suite au déclenchement de la guerre en Ukraine et face à la menace russe. Concernant le soutien des populations à cette potentielle adhésion à l'Otan, Sanna Marin déclare que "l'état d'esprit des Finlandais comme des Suédois s'est transformé radicalement à cause des actes de la Russie". Le processus d'adhésion étant enclenché en Finlande à partir de ce jour, cela représente un revers important pour Vladimir Poutine. Face à cet échec géostratégique, le Kremlin réagit, notamment par la voix de son ancien président Dmitri Medvedev. Celui-ci fait clairement savoir que Moscou renforcerait ses moyens militaires en mer Baltique en cas d'adhésion des deux pays scandinaves à l'Otan. M. Medvedev prévient que, si cette hypothèse venait à se confirmer, "les frontières de l'Alliance [atlantique] avec la Russie ferait plus que doubler" et qu'il faudrait les défendre, notamment en déployant des missiles et des armes nucléaires aux portes de la Finlande et de la Suède. Sur le plan du conflit en Ukraine, les troupes russes essuient un spectaculaire coup dur. Alors que les fronts de la guerre n'évoluaient pratiquement plus depuis plusieurs jours, la flotte du Kremlin subit la perte du Moskva, son principal croiseur, le jeudi 14 avril. Ce navire était l'un des fleurons de la marine russe et était extrêmement puissant. Les Ukrainiens affirment avoir touché le croiseur avec des missiles tandis que les Russes évoquent un incendie à bord… Cet événement fait craindre une nouvelle escalade dans le conflit. En grande difficulté sur le plan militaire, le président Vladimir Poutine pourrait céder à l'utilisation d'armes nucléaires tactiques, c'est en tout cas ce que craignent les renseignement américains. Le vendredi 15 avril, au lendemain du naufrage du Moskva en mer Noire, Moscou menace d'intensifier ses frappes sur la capitale Kiev. Des représailles qui feraient suite aux accusations par la Russie de bombardements ukrainiens de deux villages sur son territoire. Dans la foulée, le ministère de la Défense du Kremlin annonce avoir bombardé une usine d'armement près de Kiev. Le 18 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky annonce que l'offensive russe prévue depuis plusieurs jours dans l'est du pays a démarré. "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps", affirme-t-il. Mais "peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons", poursuit-il. Même son de cloche dans la ville de Marioupol, cible d'attaques ininterrompues depuis le début de la guerre, où les derniers résistants rejettent l'ultimatum russe qui exige que les Ukrainiens déposent les armes. Les défenseurs de Marioupol se disent prêts à poursuivre les combats "jusqu'au bout". Le 17 avril, Moscou avait mené une série de bombardements à Kharkiv, mais aussi à Kiev, les deux plus grandes villes du pays. Le lendemain, c'est la ville de Lviv dans l'ouest qui est également prise pour cible par des missiles russes. Dans le Donbass, où le conflit s'intensifie, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk relate que l'offensive "dont on parle depuis des semaines" a commencé et décrit un "enfer". Suite à ces frappes russes, l'Union européenne condamne "des bombardements aveugles et illégaux de civils" et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avertit qu'il "ne peut pas y avoir d'impunité pour les crimes de guerre". Le mardi 18 avril, la Russie déclare avoir mené une dizaine de frappes dans l’est de l’Ukraine, entamant la bataille pour le Donbass. Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, il s’agit d’une "nouvelle phase" de la guerre. Dans le même temps, Washington fait savoir que l’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l’air. Lors d’une réunion virtuelle tenue le même jour, l'Union européenne et les Etats-Unis parviennent à un nouveau consensus sur la nécessité d’accentuer la pression sur le Kremlin, à travers l’adoption de sanctions supplémentaires, en particulier sur l'énergie. Ils conviennent de réduire fortement le recours aux hydrocarbures russes, manne financière considérable pour Moscou. Alors que l'offensive russe s'intensifie dans le Donbass, la chute de Marioupol se rapproche. Le 20 avril, le ministre ukrainien de la Défense explique que l'armée russe "concentr[e] l'essentiel de ses efforts sur la prise de Marioupol" et dénonce des "tentatives d'assaut" dans les régions de l'est de l'Ukraine. "La situation se complique d'heure en heure", s'inquiète-t-il. Ce même jour, le président du Conseil européen Charles Michel se rend à Kiev et assure que l'Union fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre", tout en affirmant que les Vingt-Sept continueront à "prendre des décisions tous ensemble". Pour apporter une nouvelle aide militaire à Kiev, des pays d'Europe de l'Est enverront "dans les prochains jours" des armes lourdes, dont des chars de combats et des véhicules blindés, déclare le 21 avril la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht. Le lendemain, la France annonce aussi la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine. Parallèlement, le 21 avril, le président russe Vladimir Poutine affirme "la fin du travail de libération de Marioupol" et juge que ses forces ont pris le contrôle de la ville portuaire stratégique. Une affirmation que le président américain Joe Biden conteste puisque, selon lui, "il n'y a encore aucune preuve que Marioupol soit complètement perdue". D'après une déclaration du 22 avril d'un responsable militaire russe, le général Roustam Minnekaïev, le Kremlin compte "établir un contrôle total sur le Donbass et sur le sud de l'Ukraine", afin de permettre "d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée" et de prendre possession des "ports de la mer Noire". Il poursuit en déclarant que ce contrôle du territoire ouvrirait "un couloir vers la Transnistrie" (menaçant ainsi la Moldavie), région où selon lui "on observe également des cas d'oppression de la population russophone". Lors du week-end des 23 et 24 avril, l'invasion de l'Ukraine par la Russie franchit le cap des deux mois. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, les négociations au sujet du conflit "patinent" entre Kiev et Moscou. Mais le samedi 23 avril, Volodymyr Zelensky appelle de nouveau à rencontrer Vladimir Poutine pour "parvenir à un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine". Le lendemain, le dimanche 24 avril, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se rendent à Kiev, ce qui correspond à la première venue de dirigeants des Etats-Unis depuis le début du conflit. M. Blinken souhaite "un retour rapide à la paix" et affirme que les Américains continueront à soutenir les Ukrainiens. Le lundi 25 avril, au terme de nouvelles négociations, aucun accord n'est conclu pour créer un couloir humanitaire afin d'évacuer les civils à Marioupol. Selon le président ukrainien, il y aurait environ un millier de civils et des centaines de blessés retranchés dans des conditions désastreuses à l'intérieur d'une usine métallurgique. La situation humanitaire continue de s'aggraver, tandis que l'ONU annonce que le nombre de réfugiés ayant quitté l'Ukraine depuis le 24 février a dépassé les 5,2 millions personnes. Après plus de deux mois d'un conflit qui ne semble pas près de se terminer, l'UE cherche à freiner Moscou en lui infligeant des sanctions supplémentaires. Ainsi, l'exécutif européen propose aux Etats membres un sixième paquet de mesures. Celles-ci consistent d'abord en la suspension de trois autres banques russes du système financier Swift, dont Sberbank, la plus importante de Russie. Ensuite, le secteur énergétique est une nouvelle fois concerné puisque Mme von der Leyen suggère aux pays membres de l'Union de mettre en place un embargo progressif sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie. "Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici à la fin de l'année", a-t-elle déclaré. Ce sixième train de sanctions pourrait cependant être plus difficilement adopté par les Vingt-Sept que les précédents. Ursula von der Leyen reconnaît que "ce ne sera pas facile" étant donné que "certains Etats sont fortement dépendants du pétrole russe". Dans ce cadre, le projet d'embargo prévoirait une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés qui pourraient continuer leurs achats d’hydrocarbures à la Russie en 2023. Budapest a réagi rapidement à l'annonce de proposition d'embargo européen sur le pétrole russe et a pointe du doigt le fait qu'il n'y aurait aucune "garantie" pour sa sécurité énergétique. Les nouvelles sanctions viseraient par ailleurs de nouvelles personnalités (58 au total) telles que le patriarche Kirill, le chef de l'Eglise orthodoxe russe et soutien affiché de la guerre contre l'Ukraine, mais également des militaires ou encore la famille du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La Commission a aussi ajouté que trois grands radiodiffuseurs détenus par l'Etat russe seraient interdits sur les ondes européennes si le nouveau train de sanctions était adopté. Le 9 mai, la Russie et l'Union européenne célèbrent en même temps une journée particulièrement symbolique pour leur unité respective. De son côté, Moscou commémore la défaite de l'Allemagne nazie, le Jour de la Victoire, et M. Poutine profite de cette occasion et de ce grand défilé militaire pour proclamer que son armée ne fait que défendre "la patrie" en Ukraine face à la "menace inacceptable" que représente le camp occidental aux frontières russes. L'Union européenne, quant à elle, fête sa Journée de l'Europe : l'occasion pour Mme von der Leyen d'annoncer que la Commission rendra son avis en juin sur la candidature de l'Ukraine à l'adhésion européenne. Tout juste réinvesti, Emmanuel Macron appelle à la création d'une "communauté politique européenne" afin de permettre "aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération, en matière de politique, de sécurité, d'énergie, de transport, d'investissement, d'infrastructures, de libre circulation des personnes", tout en rappelant qu'une procédure d'adhésion à l'Union peut prendre à l'inverse "plusieurs décennies". Pour préciser cette proposition, l'Elysée explique qu'en raison du contexte géopolitique, il y a "urgence à ancrer l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, mais aussi les Balkans occidentaux, à l'UE, et à renforcer la nature des relations". De leur côté, les Etats-Unis souhaitent encore augmenter leur aide militaire à Kiev : après que le président Joe Biden a demandé un paquet de 33 milliards de dollars fin avril, les démocrates du Congrès américain veulent débloquer 40 milliards de dollars d'aide militaire et humanitaire à l'Ukraine. Sur le territoire ukrainien, l'armée russe n’a jusqu’à présent pu revendiquer le contrôle complet que d’une ville d’importance : Kherson (dans le sud). L’offensive militaire de la Russie se poursuit "afin d’établir un contrôle total sur les régions de Donetsk, de Louhansk et de Kherson et de maintenir le couloir terrestre entre ces territoires et la Crimée", prévient l’état-major de l’armée ukrainienne. A Marioupol, les résistants assiégés refusent toujours de se rendre. "Capituler n’est pas une option car notre vie n’intéresse pas la Russie", affirme Ilya Samoïlenko, un officier du renseignement ukrainien. Le 13 avril 2022, les Premières ministres suédoise Magadalena Andersson et finlandaise Sanna Marin s'étaient réunies pour évoquer la possibilité d'une adhésion de leur pays respectif à l'Alliance atlantique. Les choses ont ensuite avancé très rapidement : le 12 mai, Helsinki fait savoir dans un communiqué que la perspective d'adhésion à l'Otan est soutenue par le gouvernement, qui souhaite une intégration "sans délai". Cette candidature représente un bouleversement géopolitique et un revirement pour Vladimir Poutine, notamment parce que la Russie partage plus de 1 300 kilomètres avec le territoire finlandais. Le dimanche 15 mai, Helsinki présente son projet d'adhésion tandis que le parti social-démocrate suédois, dont Magdalena Andersson est issue, donne son accord pour une candidature commune à l'Otan avec la Finlande. Si la procédure aboutissait, ce serait le premier élargissement de l'alliance militaire à des pays qui n'appartenaient pas à l'URSS depuis l'intégration de l'Espagne en 1982. Lors d'un appel avec son homologue finlandais Sauli Niinistö samedi 14 mai, le président russe Vladimir Poutine réagit aux annonces de la Finlande en déclarant qu’un renoncement à sa politique de non-alignement “serait une erreur, puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité" du pays. Moscou indique vouloir prendre des mesures "militaro-techniques" en réponse. Le lundi 16 mai, le gouvernement suédois annonce à son tour sa candidature à l'Otan. La Première ministre évoque une nouvelle "ère" pour son pays. Elle estime que la procédure d'adhésion ne prendra "pas plus d'un an". Ce même jour, les Ukrainiens annoncent qu'ils sont parvenus à repousser partiellement les forces ennemies en reprenant le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie, dans la région de Kharkiv au nord-est. Plus symboliquement, Kiev remporte une autre victoire le samedi 14 mai, celle de l'Eurovision grâce au groupe ukrainien Kalush Orchestra. L'Ukraine reçoit donc la charge d'organiser la prochaine édition du concours en 2023. "Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l’Europe", affirme le président Volodymyr Zelensky. Après treize longues semaines de guerre, l'armée russe poursuit ses bombardements à l'est du territoire ukrainien afin de notamment prendre le contrôle de la ville de Sievierodonetsk dans le Donbass. Le 20 mai, Moscou annonce avoir achevé la conquête de Marioupol, la cité portuaire martyre qui a été détruite à 90 % d'après les autorités locales. A la suite des échecs qu'ont représenté les assauts russes dans le nord de l'Ukraine et à Kiev durant les premiers jours de l'invasion, cette conquête représente un succès stratégique majeur du point de vue des Russes, après près de trois mois de conflit intense. Le 22 mai, le président polonais Andrzej Duda effectue une visite surprise auprès de Volodymyr Zelensky à Kiev, lui apportant un soutien "inconditionnel" pour la candidature de son pays à l'UE. Fidèle à la cause ukrainienne, M. Duda en profite pour critiquer les pays qui continuent de commercer avec la Russie, estimant que tout “business as usual” avec Moscou est impossible après la découverte de massacres de civils en Ukraine. Le chef d'Etat de Pologne salue les peuples qui “versent leur sang” pour appartenir à l’Europe. Concernant l'intégration de l'Ukraine à l'UE, il déclare n'avoir “aucun doute" que cette dernière "fera un tel geste” envers le pays. Mais la position est plus nuancée du côté de Paris. Selon le ministre français des Affaires européennes Clément Beaune, l'adhésion prendra "sans doute 15 ou 20 ans". Le 23 mai, la première condamnation pour crimes de guerre dans le cadre du conflit tombe. Un soldat russe de 21 ans, du nom de Vadim Chichimarine, reçoit une lourde peine pour avoir tué un civil ukrainien de 62 ans : la prison à vie. Sur le front, la situation devient "extrêmement difficile" dans la région du Donbass, considère le président ukrainien Volodymyr Zelensky. De manière générale dans le pays, "les prochaines semaines seront difficiles", prévient-il le 23 mai dans son allocution télévisée quotidienne. Après plusieurs semaines de discussions entre les institutions européennes et la Hongrie (qui souhaitait des garanties sur son approvisionnement énergétique avant de lever son veto sur un embargo vis-à-vis du pétrole russe), les Vingt-Sept réunis en sommet européen trouvent un accord le 30 mai pour se couper de la majeure partie du pétrole acheté à Moscou. Ce sont uniquement les importations par bateau dans l'UE qui sont visées dans le cadre de cet accord, mais pas celles par oléoduc qui restent significatives. L'interdiction prend effet six mois plus tard et concerne plus des deux tiers des importations de pétrole russe. L'Allemagne et la Pologne ont aussi annoncé mettre fin à leurs importations par oléoduc d'ici à la fin de l'année, ce qui permettra à “l’UE [de] tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d’ici la fin 2022″, selon le président du Conseil européen Charles Michel. L'objectif est toujours de sanctionner le Kremlin pour la guerre qu'il mène en Ukraine et ainsi de le couper d'une source de financement dont il bénéficie. L'exemption vis-à-vis des importations par oléoduc bénéficie avant tout à la Hongrie, à la Slovaquie et à la République tchèque, puisque ces pays enclavés continueront d'être approvisionnés par le pipeline russe Droujba. La Bulgarie devrait également être autorisée à se procurer l'hydrocarbure russe pendant un an et demi. Le sixième train de mesures comprend d’autres sanctions telles que le retrait de la Sberbank, la plus grande banque commerciale de Russie, du système de paiement Swift. Les nouvelles sanctions visent également des militaires russes responsables des massacres commis à Boutcha et dans d’autres villes occupées par les troupes russes. Initialement ciblé, le patriarche Kirill, chef de l’Eglise orthodoxe russe et proche allié du président Poutine, est finalement retiré de la liste des personnalités sanctionnées sur demande de la Hongrie lors de l'adoption du sixième train de mesures restrictives au Conseil de l'UE le 2 juin. Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont aussi approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros à l'Ukraine pour aider son économie lourdement affectée par la guerre. Depuis plusieurs jours, la bataille pour Sievierodonetsk fait rage dans le Donbass et la ville est en proie à de violents combats entre les forces russes et ukrainiennes. Le 4 juin, le gouverneur de Louhansk Serguiï Gaïdaï reconnaît que la situation dans la région s'avère "extrêmement difficile" et que "les combats se concentrent actuellement à Sievierodonetsk car […] l'armée russe a jeté tout son poids et ses réserves" dans la conquête de cette ville clé. Alors que Moscou gagnait du terrain dans Sievierodonetsk, Kiev affirme le 5 juin que ses "forces armées ont nettoyé la moitié" des troupes russes qui s'y trouvaient, déclarant que "la moitié de la ville est sous le contrôle [des] défenseurs" ukrainiens. Dans le même temps, plusieurs frappes aériennes russes sont effectuées à Kiev, alors que la capitale n'avait pas été ciblée depuis la fin du mois d'avril. Quatre missiles frappent l'usine de Darnytsia, dans le sud-est de la capitale, annonce le chef de la compagnie publique des chemins de fer ukrainienne Ukrzaliznytsia. Selon lui, l'usine ne s'occupe pas des équipements militaires, mais répare des wagons transportant des céréales exportées. En parallèle, Vladimir Poutine prévient que Moscou répondrait si les Occidentaux fournissaient des missiles de longue portée à l'Ukraine, jugeant que les livraisons d'armes visaient à "prolonger le conflit". En cas de livraisons de tels équipements, "nous tirerons les conclusions appropriées et utiliserons nos armes […] pour frapper des sites que nous n'avons pas visés jusqu'à présent", menace-t-il. Les Ukrainiens "tiennent bon" à Sievierodonetsk, mais les Russes y sont "plus nombreux et plus puissants", si bien que la situation est "difficile" sur le front oriental, prévient Volodymyr Zelensky. "Les principaux efforts de l’ennemi se concentrent" sur ce centre industriel pour "bloquer" les troupes ukrainiennes dans la région voisine de Lyssytchansk, fait savoir l’armée ukrainienne. Mais le 7 juin, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou affirme que son armée a "totalement libéré" les zones résidentielles de Sievierodonetsk. Cette affirmation n'est pas confirmée par l'Ukraine. "Ils ne contrôlent pas la ville", rétorque Serguiï Gaïdaï. Sa prise ouvrirait aux Russes la route de Kramatorsk, grande ville de la région de Donetsk, d'autant que Sievierodonetsk est la dernière agglomération encore sous contrôle ukrainien dans la région de Louhansk. Alors que Sievierodonetsk est "bombardée 24 heures sur 24", le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï envisage un retrait des troupes ukrainiennes vers des positions mieux fortifiées. "Il faudra peut-être se retirer", avoue-t-il. La ville ne devient totalement occupée par les Russes qu’à la fin juin. Le 13 juin, le chef d'Etat ukrainien déclare que le "coût humain" de la bataille de Sievierodonetsk s'avère "terrifiant". En parallèle, les autorités ukrainiennes indiquent avoir abandonné le centre-ville suite aux vagues d'attaques par les forces russes, même si les combats se poursuivent. Le 14 juin, Moscou propose d'instaurer un couloir humanitaire à Sievierodonetsk à partir du 15 juin pour que les civils puissent être évacués "en toute sûreté". Le ministère russe de la Défense appelle également à cesser cette "résistance absurde" qui se concentre dans une grande usine chimique. Alors que Kiev, par l'intermédiaire de la vice-ministre de la Défense Anna Maliar, regrette n'avoir reçu qu'"environ 10 %" des armes dont les Ukrainiens ont besoin, Washington annonce une nouvelle aide militaire d'un montant d'un milliard de dollars "pour leurs opérations défensives dans le Donbass". Jeudi 16 juin, les président français, le chancelier allemand et le président du Conseil des ministres italien partent en train depuis le sud de la Pologne en direction de Kiev pour rendre visite à Volodymyr Zelensky. Un déplacement inédit de la part des trois dirigeants depuis le début de l'invasion russe en février, destiné à exprimer le soutien de leur pays, puissances européennes fondatrices de l'UE. Ils sont ensuite rejoints par le chef d'Etat roumain Klaus Iohannis pour rencontrer le président ukrainien. La France annonce notamment la livraison de six nouveaux canons Caesar à Kiev (en plus des 12 qui ont déjà été envoyés), un système d'artillerie très prisé pour sa précision. Surtout, Paris, Berlin, Rome et Bucarest se prononcent en faveur d'un octroi "immédiat" à l'Ukraine du statut de candidat "immédiat" à l'adhésion à l'Union européenne. "Ce statut sera assorti d'une feuille de route et impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans occidentaux et du voisinage, en particulier de la Moldavie", ajoute Emmanuel Macron. Le 17 juin 2022, la Commission européenne recommande formellement aux Etats membres d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’UE. “La Commission recommande au Conseil, premièrement, de donner à l’Ukraine une perspective européenne et, deuxièmement, de lui accorder le statut de candidat. Ceci, bien entendu, à condition que le pays procède à un certain nombre de réformes importantes”, déclare la présidente de l'institution Ursula von der Leyen. L'avis de l'exécutif européen est présenté avant le sommet européen des 23 et 24 juin, où l'Ukraine pourra formellement être reconnue en tant que candidate à l'intégration européenne si les Vingt-Sept le choisisse à l'unanimité. A ce sujet, le président Volodymyr Zelensky insiste : "cette semaine sera historique pour notre pays lorsque nous entendrons la réponse de l’Union européenne sur le statut de candidat de l’Ukraine". “Depuis 1991, il y a eu peu de décisions aussi fatidiques pour l’Ukraine que celle que nous attendons aujourd’hui”, affirme-t-il également, en se déclarant “convaincu que seule une réponse positive est dans l’intérêt de toute l’Europe”. Réunis en Conseil européen à Bruxelles, les dirigeants des Etats membres octroient à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion européenne, suivant ainsi la recommandation émise par la Commission européenne six jours plus tôt. Un "moment historique" pour le président du Conseil européen Charles Michel. "L'une des décisions les plus importantes pour l'Ukraine depuis son indépendance", salue son chef d'Etat Volodymyr Zelensky. Le pays avait déposé sa candidature le 28 février, soit quatre jours seulement après le début de l'invasion russe. Dans le même temps, les Vingt-Sept accordent aussi le statut de candidat à la Moldavie, un Etat frontalier de l'Ukraine craignant d'être la prochaine cible de Vladimir Poutine. En revanche, la Géorgie, qui avait candidaté en même temps que les Moldaves le 3 mars, ne voit pas sa candidature officiellement reconnue. En cause notamment : un gouvernement à l'orientation de plus en plus pro-russe et des atteintes répétées à l'état de droit. La ville de Lugano a accueilli les 4 et 5 juillet une conférence pour la reconstruction de l'Ukraine, rassemblant des chefs de gouvernements, des acteurs institutionnels ou des ONG. Pour représenter l'UE, Ursula von der Leyen s'est rendue sur place, accompagnée du Premier ministre tchèque Petr Fiala dont le pays exerce actuellement la présidence tournante du Conseil. Pour certains, l'idée de cette conférence était de fonder un "plan Marsall" pour aider Kiev à se reconstruire après la guerre. Au terme de ces deux journées, il a été décidé que les futures aides financières - conditionnées à la fin du conflit - ne seront versées que si l'Ukraine entreprend des réformes importantes en matière de lutte contre la corruption notamment. Face à cette demande, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a promis de “non seulement combattre la corruption mais la rendre impossible”. Outre ce dossier, le pays devra réaliser des investissements massifs pour favoriser la confiance des entreprises et réformer sa représentativité démocratique. Plusieurs participants ont également précisé le montant de leur aide : pour l'UE, un nouveau plan impliquant la Banque européenne d’investissement doit mobiliser jusqu’à 100 milliards d’euros. Les Vingt-Sept s'entendent sur un septième train de sanctions. La principale concerne l'interdiction d'importer de l'or en provenance de Russie, y compris les bijoux. Cette sanction a encore une fois pour but d'affaiblir l'économie russe et de limiter la capacité du Kremlin à financer la guerre en Ukraine. Les actifs de Sberbank, la plus grande banque russe, dans l'UE sont par ailleurs gelés. La liste des personnalités et entités figurant sur la liste noire de l'Union est dans le même temps allongée. Enfin, les ressources de certaines banques originaires de Russie, sanctionnées par les Etats membres mais nécessaires au commerce de produits alimentaires comme le blé, sont débloquées afin que les mesures restrictives de l'UE n'aggravent pas la crise alimentaire liée au conflit en Ukraine. Et si Moscou décidait de complètement fermer le robinet de gaz ? Alors que l'offre russe a déjà baissé de 30 % par rapport à la période 2016-2021 selon la Commission européenne, les Etats membres de l'UE s'entendent sur une mesure visant à réduire le poids de l'arme énergétique brandie par la Russie, destinée à sanctionner leur soutien à l'Ukraine. Afin d'éviter une pénurie l'hiver à venir, les ministres européens de l’Energie approuvent une réduction de 15 % de leur consommation de gaz entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023 par rapport à leur consommation moyenne au cours de la même période ces cinq dernières années. L’objectif n’est pas contraignant : chaque gouvernement s'engage à faire “tout son possible” pour l’atteindre et reste libre des mesures à prendre en ce sens. Le Conseil de l’UE, qui regroupe les ministres des 27 Etats membres, peut toutefois déclencher un état d’alerte en cas de rupture grave d’approvisionnement ou de demande très élevée. Auquel cas un certain nombre de pays seront cette fois tenus de respecter cette réduction de 15 %. La proposition initiale de la Commission avait été sévèrement critiquée par plusieurs pays européens en amont de la réunion du Conseil, dont l’Espagne, le Portugal, la Grèce et la France. En cause : l’uniformité des mesures, qui tenait peu compte de la diversité des situations nationales. Après les négociations, seule la Hongrie a finalement voté contre la proposition. Les Etats membres de l'UE ajoutent à leur liste noire l'ancien chef d'Etat ukrainien Viktor Ianoukovytch, de même que son fils Oleksandr. Ces derniers sont ainsi soumis à une interdiction de visa dans les Vingt-Sept et à un gel de leurs potentiels actifs détenus dans l'Union. Viktor Ianoukovytch est accusé d'avoir pris part à une opération russe visant à remplacer le président Volodymyr Zelensky par lui au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, initiée le 24 février 2022. Au pouvoir de 2010 à 2014, M. Ianoukovytch avait été renversé par un soulèvement populaire après avoir refusé de signer un accord d'association avec l'UE et s'être rapproché de Moscou. Ce à quoi la Russie avait répondu en annexant la Crimée et en soutenant les séparatistes pro-russes des régions de Donetsk et de Louhansk. Olekansdr Ianoukovytch est quant à lui sanctionné pour ses liens, notamment financiers, avec les séparatistes du Donbass. Alors que les Européens ont débloqué 2,5 milliards d'euros destinés à financer l'envoi d'armes à l'Ukraine depuis février, ils pourraient compléter leur soutien en formant directement des forces ukrainiennes. Le 30 août, les ministres de la Défense des Vingt-Sept approuvent le lancement de travaux préparatoires à ce sujet. Ceux-ci visent à définir la forme que pourra prendre une nouvelle mission d'assistance et d'entraînement militaire de haut niveau auprès de l'armée ukrainienne. Si elle est formellement validée, cette initiative viendra s'ajouter aux sept missions militaires actuellement menées par l'UE, quasiment toutes en Afrique et elles aussi principalement tournées vers la formation. Un domaine dans lequel l'Union développe son expertise depuis le début des années 2000. Les ministres des Affaires étrangères des Etats membres s'entendent pour suspendre un accord de 2007 facilitant l'obtention des visas de court séjour (tourisme) pour les ressortissants russes. Une mesure bien plus radicale est en revanche écartée par les gouvernements européens : l'interdiction totale de ces visas de court séjour pour les citoyens russes. Réclamée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et avancée par la présidence tchèque du Conseil, cette dernière mesure était soutenue par plusieurs pays tels que la Pologne, les Etats baltes ou encore la Finlande. Mais d'autres, à l'instar de la France, de l'Allemagne, de l'Autriche ou bien de la Hongrie avaient fait part de leur rejet de la proposition. Josep Borell, haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et notamment chargé de présider les Conseils Affaires étrangères, s'y était également déclaré opposé. L'accord des Vingt-Sept autorise toutefois les pays frontaliers de la Russie à procéder à une telle interdiction des visas. La réponse de Kiev à Moscou ne s'est pas fait attendre. Le jour de la célébration en grande pompe par Vladimir Poutine de l'annexion des oblasts de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia, à la suite de référendums non reconnus par la communauté internationale, l'Ukraine réplique en demandant une intégration rapide au sein de l'Alliance atlantique. Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait estimé en mars que son pays ne pourrait pas rejoindre l'Otan, la fuite en avant de la Russie dans le conflit a ainsi fait évoluer sa position. Une "adhésion accélérée", comme demandée par Kiev, reste toutefois peu probable à ce stade. L'unanimité des 30 Etats membres de l'organisation est requise, et l'intégration de l'Ukraine pourrait les faire entrer en guerre contre la Russie, un scénario que l'Otan veut éviter. Après une proposition de la Commission européenne le 28 septembre, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept s'accordent sur un nouveau paquet de sanctions visant la Russie, afin d'affaiblir davantage la capacité du pays à financer sa guerre contre l'Ukraine. Celles-ci comprennent notamment un plafonnement du prix du pétrole russe à destination des pays tiers. Un accord à venir entre pays du G7 doit déterminer le seuil à appliquer. Les transactions en cryptomonnaies avec les ressortissants russes sont par ailleurs interdites. De même que le commerce d'armes, d'armes à feu civiles, de munitions, de véhicules militaires et d'équipements militaires. L'import de produits sidérurgiques russes finis et semi-finis est également frappé d'interdiction, avec un manque à gagner pour Moscou estimé à sept milliards d’euros. Et il n'est plus possible de fournir à la Russie des services d'architecture et d'ingénierie, de conseil informatique et de conseil juridique. Enfin, 30 personnes impliquées dans l'organisation des pseudo-référendums d'annexion dans l'est et le sud de l'Ukraine sont ajoutées à la liste noire l'UE (interdiction de séjour et avoirs gelés), ainsi que sept entités qui soutiennent l'effort de guerre du Kremlin. Les Etats membres de l'UE s'entendent pour ajouter à leur liste noire trois personnes ainsi qu'une entité iraniennes impliquées dans la fabrication de drones. Des armes fournies à la Russie et dont le déploiement en Ukraine est meurtrier. Prévue pour deux ans, la mission doit permettre la formation de 15 000 militaires ukrainiens. Celle-ci a été décidée un mois plus tôt, le 17 octobre 2022, par les Vingt-Sept. La mission d'assistance militaire intitulée EUMAM Ukraine vient répondre à une demande des autorités ukrainiennes, qui cherchent notamment à renforcer leurs compétences en matière de déminage, de défense antiaérienne ou encore d'artillerie. Financée par la Facilité européenne pour la paix, instrument de la politique de sécurité et de défense commune, cette nouvelle initiative s'ajoute aux plus de 3,1 milliards d'aide militaire déjà accordés à Kiev. La mission est commandée par le vice-amiral Hervé Bléjean, militaire français occupant la fonction de directeur général de l'Etat-major de l'UE. Une explosion liée à un ou plusieurs missiles ou à des débris de missile provoque la mort de deux personnes à Przewodów, village polonais à six kilomètres de la frontière ukrainienne. L'hypothèse d'un tir russe fait craindre un élargissement du conflit, la Pologne étant membre de l'Otan. Réunis autour du président américain Joe Biden le 16 novembre, les dirigeants des pays de l'Alliance atlantique présents au G20 à Bali appellent à éviter toute conclusion hâtive. Pour les Alliés, cet événement serait vraisemblablement lié à un tir accidentel de la défense antiaérienne ukrainienne. Les eurodéputés adoptent à une large majorité (494 voix pour, 58 contre et 44 abstentions) une résolution désignant la Russie "comme un Etat promoteur du terrorisme et comme un Etat qui utilise des moyens terroristes". Un texte qui appelle les Vingt-Sept à créer un "cadre juridique européen" permettant de viser les Etats ainsi désignés par de lourdes sanctions. La résolution invite aussi les Etats membres de l'UE à inscrire le groupe Wagner, organisation paramilitaire proche du Kremlin et active en Ukraine, sur la liste européenne des organisations terroristes. En application du sixième train de sanctions adopté en juin, les importations de pétrole russe dans l'UE par voie navale sont désormais interdites. Les livraisons par oléoduc ne sont en revanche pas visées. Une mesure prévue pour protéger l'approvisionnement des pays enclavés, tels que la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. Autre exemption à l'embargo, la Bulgarie n'est pas tenue de l'appliquer avant un an et demi. L'Allemagne et la Pologne ayant décidé de ne plus recourir au pétrole russe via oléoduc, plus de 90 % des flux de pétrole en provenance de Russie sont cependant coupés. Parallèlement, un plafonnement du prix du pétrole russe vendu aux pays tiers à 60 dollars le baril a été décidé le 2 décembre dernier successivement par l'UE, puis par le G7 et l'Australie. Le principe du plafond avait été adopté début octobre au niveau européen dans le cadre du huitième train de sanctions. Décidé lors d'un Conseil européen le 15 décembre et formellement adopté par le Conseil le lendemain, le neuvième train de sanctions contre la Russie élargit les mesures restrictives de l'UE aux exportations de biens et technologies à usage civil et militaire permettant jusque-là le renforcement du secteur russe de la défense et de la sécurité. 168 nouvelles entités sont ainsi ciblées par des mesures sectorielles. Dans la ligne de mire de l'Union figurent notamment les produits chimiques clés, les équipements de vision nocturne et de radionavigation, les agents neurotoxiques ainsi que les composants électroniques et informatiques. D'autres secteurs font aussi l'objet de sanctions. C'est le cas du secteur minier, dans lequel de nouveaux investissements européens sont frappés d'interdiction, avec une exception concernant les matières premières critiques. Les restrictions aux exportations dans le secteurs de l'aviation et de l'espace sont élargies pour y inclure les moteurs de drones, qui ne pourront plus être exportés vers la Russie ou des pays hors Union susceptibles de fournir des drones à Moscou. Deux banques supplémentaires voient par ailleurs leurs actifs dans l'Union gelés, tandis que la Banque russe de développement régional, détenue par l'Etat, ne peut plus effectuer de transactions avec des sociétés européennes. Ce neuvième train de mesures restrictives prévoit des dérogations aux sanctions pour préserver la sécurité alimentaire mondiale ou en cas de risque pour l'approvisionnement d'Etats membres en engrais. Les médias russes sont aussi concernés par le paquet de mesures. Accusées de propager la désinformation et la propagande du Kremlin sur le conflit en Ukraine, les chaînes NTV/NTV Mir, Rossiya 1, REN TV et Pervy Kanal sont dans le viseur des Vingt-Sept, qui ont lancé le processus juridique pour leur interdire d'émettre dans l'UE. Les Vingt-Sept s'entendent pour financer au niveau européen 500 millions d'euros d'armes et d'équipements militaires à destination des forces armées ukrainiennes. Depuis l'invasion russe en février, l'UE a ainsi débloqué un total de 3,6 milliards d'euros pour soutenir militairement Kiev. Un financement qui s'effectue via la Facilité européenne pour la paix, instrument budgétaire créé en mars 2021 dans le cadre de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Et qui s'ajoute aux aides versées par les Etats membres au niveau national, dont les montants ne sont pas toujours communiqués. Le 23 janvier 2023, les ministres des Affaires étrangères européens ont aussi décidé d'une enveloppe de 45 millions d'euros pour la formation de militaires ukrainiens dans l'UE. Alors que la pression s'accentuait sur Berlin, le chancelier Olaf Scholz annonce officiellement la livraison de 14 chars de combat Leopard 2 à l'Ukraine. Ces mêmes blindés détenus par d'autres pays européens - à l'instar de la Pologne, de la Norvège ou encore de l'Espagne - pourront aussi être livrés à Kiev, fait savoir le gouvernement allemand. De quoi fournir un apport technologique et matériel conséquent à l'armée ukrainienne, qui pourrait compter jusqu'à deux bataillons de quarante chars Leopard. D'autant que les Etats-Unis ont de leur côté annoncé la livraison de 31 chars Abrams. La France n'a quant à elle pas encore pris de décision à propos du déploiement de ses chars Leclerc en Ukraine. A l'occasion de ce 24e sommet entre les deux parties qui porte notamment sur le processus d'adhésion, l'Union européenne réaffirme son soutien à la candidature ukrainienne. La veille, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, accompagnée de 15 commissaires, a rencontré le gouvernement ukrainien à Kiev pour lui transmettre un message de solidarité et poursuivre le soutien financier apporté au pays. Un partenariat stratégique sur le biométhane, l'hydrogène et d'autres gaz de synthèse renouvelables est conclu afin de réduire la dépendance à l'égard des importations de combustibles fossiles. Par ailleurs, l'UE et l'Ukraine vont créer un bureau d'enquête sur les "crimes d'agression" de la Russie. Un second embargo de l’UE sur le pétrole issu de Russie, concernant cette fois-ci les achats de produits pétroliers russes par voie maritime, couplé à un prix plafond de ces derniers appliqué par les pays du G7, entre en vigueur. Il s'ajoute aux sanctions en place depuis le 5 décembre sur le pétrole brut. Pour sa seconde sortie officielle hors d'Ukraine depuis l'invasion russe - la première ayant eu lieu aux Etats-Unis fin décembre - le président ukrainien rencontre le Premier ministre britannique Rishi Sunak le 8 février à Londres. Il poursuit sa tournée européenne en rendant visite dans la soirée à Emmanuel Macron et au chancelier allemand Olaf Scholz, au palais de l'Elysée. Le 9 février, Volodymyr Zelensky rejoint Bruxelles, en s'adressant d'abord aux eurodéputés réunis au Parlement européen. "Si l’Ukraine tombe, c’est votre mode de vie qui disparaîtra, celui des Vingt-Sept", prévient-il. Enfin, le chef d'Etat ukrainien participe au sommet des 27 chefs d'Etat et de gouvernement le même jour. Le déplacement dans ces trois capitales européennes lui permet de remercier chaudement ses alliés pour leur soutien face à la Russie. Tout en lui offrant une tribune supplémentaire pour les appeler à accroître leur aide, notamment militaire. Après les livraisons de chars de combat, il demande en particulier à recevoir des avions de chasse. Un après le début de l'invasion de l'Ukraine, les Vingt-Sept adoptent un dixième paquet de mesures restrictives contre la Russie. 121 nouvelles personnes et entités, dont des opérateurs iraniens, sont notamment sanctionnées pour leur contribution à l'effort de guerre russe. Parmi elles, des responsables militaires, des propagandistes ou encore des acteurs économiques et financiers, comme les banques Rosbank, Alfa Bank et Tinkoff. Des restrictions à l'export supplémentaires sont mises en œuvre et visent encore une fois à empêcher la Russie de moderniser et d'approvisionner son armée. Ces mesures touchent, par exemple, les pièces de rechange pour moteurs à réaction et camions, les véhicules spécialisés ou bien le matériel de construction, à l'instar des grues et des antennes. Dans le même temps, des restrictions à l'import dans l'UE sont appliquées à des biens générateurs de revenus importants pour la Russie, le caoutchouc synthétique et l'asphalte en particulier. Enfin, les citoyens russes ne peuvent plus occuper de postes de direction dans les infrastructures critiques de l'UE. Il est aussi interdit de leur fournir des capacités de stockage de gaz dans l'Union, à l'exception des installations de GNL. Réunis en Conseil européen, les chefs d'Etat et de gouvernement valident un plan visant à faire parvenir un million d'obus à l'Ukraine d'ici à 12 mois. Quatre milliards d'euros seront nécessaires pour assurer ces livraisons, dont deux milliards fournis par l'Union européenne via la Facilité européenne pour la paix, un instrument de financement des dépenses communes en matière de défense. Si les Etats membres puiseront dans leurs stocks, ils prévoient aussi de réaliser des achats de munitions ensemble. L'idée de réaliser des commandes communes avait été proposée cinq semaines plus tôt, en février, par la Première ministre estonienne Kaja Kallas. Le détail du plan européen avait ensuite été approuvé par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept le 20 mars, avant validation finale par les chefs d'Etat et de gouvernement quelques jours plus tard. L'intégration de la Finlande à l'Alliance atlantique est affective. Le pays devient ainsi le 31e membre de l'organisation politico-militaire, et le 22e Etat membre de l'Union européenne à y adhérer. Depuis plusieurs mois, la Finlande attendait aux portes de l'Otan, après avoir été invitée en juin 2022 à la rejoindre, aux côtés de la Suède. En cause : les réticences de la Hongrie et de la Turquie à ratifier leur intégration. La première semble avoir tenté d'utiliser ce levier comme moyen de pression sur d'autres dossiers. Dans le cadre de ses tensions avec l’UE sur l’état de droit notamment, plusieurs milliards d’euros de fonds européens pour Budapest étant gelés. Quant à la seconde, elle a conditionné son accord à la coopération d'Helsinki et de Stockholm contre le PKK, organisation kurde combattue par l’Etat turc. Mais sur ce sujet, les rapports de la Turquie sont plus tumultueux avec la Suède qu’avec la Finlande. Ce qui a ouvert la voie à la ratification turque de la seule adhésion d'Helsinki, précédée le 27 mars par celles des parlementaires hongrois. Si la Finlande est maintenant intégrée à l’Otan, la Suède attend encore les feux verts de la Turquie et de la Hongrie. Le président ukrainien réalise une mini-tournée européenne au départ de l'Italie, où il rencontre le président italien Sergio Mattarella et la Première ministre Giorgia Meloni. Après un rendez-vous avec le pape François au Vatican, Volodymyr Zelensky rejoint l'Allemagne, s'entretenant avec le chancelier Olaf Scholz et recevant à Aix-la-Chapelle le prix Charlemagne, qui récompense les acteurs de l'unité européenne. Il s'envole ensuite pour la France pour rendre visite à Emmanuel Macron à l'Elysée. M. Zelensky termine son déplacement européen par le Royaume-Uni, où il est accueilli par le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Ces visites sont notamment motivées par la volonté de l'Ukraine de s'assurer du soutien militaire de ses alliés européens. Si ces derniers promettent de l'accroître en augmentant les livraisons d'armes, ils n'ont pas encore prévu d'envoyer des avions de combat, malgré les demandes répétées de Kiev. Plus tôt en mai, Volodymyr Zelensky avait déjà réalisé un déplacement début mai en Finlande, dernier pays entré dans l'Otan, où il avait notamment défendu l'entrée du sien dans l'Alliance atlantique. Le voyage s'était poursuivi aux Pays-Bas, Etat dans lequel il avait plaidé pour la création d'un tribunal international spécial afin de juger les responsables de l'invasion russe de l'Ukraine. Une aide de 60 milliards d'euros destinés à financer la reconstruction de l'Ukraine est promise au pays, lors d'une conférence internationale consacrée à ce sujet, se tenant à Londres les 21 et 22 juin 2023. L'essentiel de cette aide, 50 milliards d'euros, est prévu par l'Union européenne. Les Etats-Unis annoncent également une nouvelle contribution d'1,2 milliards d'euros, notamment dans l'énergie et les infrastructures. La conférence organisée à Londres correspond aussi au lancement de l'"Ukraine business compact", une initiative invitant le secteur privé dans le monde entier à participer aux efforts de reconstruction. Eviter le contournement des précédents paquets de sanctions : tel est l’objectif principal de ce onzième train de mesures restrictives adopté par les Etats membres de l'Union européenne. Les semi-conducteurs ainsi que des biens en contenant — réfrigérateurs, imprimantes ou encore calculatrices électroniques — sont notamment visés par des interdictions d’exportation. Car la Russie, qui est dénuée d’industries fabriquant des semi-conducteurs, est soupçonnée de les récupérer dans ces produits et de s’en servir à des fins militaires. Les navires pouvant avoir enfreint l’embargo sur le pétrole russe n’ont plus le droit d’accéder aux ports et aux écluses des Vingt-Sept. Plusieurs entreprises, accusées de jouer un rôle dans l'acquisition par Moscou de biens interdits d’exportation, s'ajoutent par ailleurs à la liste des entités sanctionnées dans l’UE. Il s’agit de trois sociétés russes installées à Hong Kong, d’une compagnie iranienne, de deux firmes localisées aux Emirats arabes unis, de deux autres en Ouzbékistan, d’une en Arménie et d’une dernière en Syrie. En réaction à la désinformation russe sur la guerre en Ukraine, cinq médias supplémentaires issus de Russie voient par ailleurs leurs licences de radiodiffusion dans l’Union supprimées. Avec la nouvelle salve de sanctions, un total de 71 personnes et 33 entités rejoignent ainsi la liste noire de l’UE. Dans son très attendu rapport annuel sur l'élargissement, la Commission européenne préconise aux Etats membres de l'UE l'ouverture des négociations d'adhésion avec Kiev, moins d'un an et demi après l'obtention du statut de candidat par l'Ukraine. L'exécutif formule la même recommandation à l'égard de la Moldavie, également candidate à l'UE depuis le 23 juin 2022 et victime collatérale de la guerre initiée par la Russie. Les Vingt-Sept doivent décider s'ils suivent ou non l'avis de la Commission lors d'un Conseil européen les 14 et 15 décembre à Bruxelles. Après l'avis positif formulé par la Commission européenne le 8 novembre, les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres décident d'ouvrir les négociations d'adhésion à l'UE avec Kiev. La Hongrie, qui avait fait part de ses réticences avant la réunion à Bruxelles, ne prend pas part au vote et ne bloque ainsi pas la décision. Dans le même temps, le Conseil européen ouvre également les négociations avec la Moldavie, victime collatérale de la guerre en Ukraine et elle aussi candidate depuis juin 2022. La Géorgie, autre pays ayant déposé sa candidature à l'UE en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine, obtient officiellement le statut de candidat. Les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres reprennent les propositions de la Commission européenne, formulées le 15 novembre. Le douzième train de mesures restrictives consiste notamment en une interdiction, prévue le 1er janvier 2024, du commerce de diamants avec la Russie. Un secteur qui rapporte entre 4 et 5 milliards de dollars par an à Moscou. Les sanctions frappant déjà le pétrole russe sont également étendues au gaz de pétrole liquéfié (GPL), comme le butane et le propane utilisés notamment pour le chauffage. A Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement décident d'un nouveau soutien financier pour Kiev, à hauteur de 50 milliards d'euros pour la période 2024-2027. Dans le détail, il s'agit de 33 milliards d'euros de prêts et de 17 milliards d'euros de dons. Cette aide massive avait été proposée dès juin 2023 par la Commission européenne. Mais elle avait fait l'objet d'un véto de la part de la Hongrie lors d'un Conseil européen en décembre. Resté proche de Moscou, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán avait conditionné son accord au déblocage des fonds européens à destination de son pays, gelés en raison de craintes liées à l'état de droit. Sous pression de l'ensemble des autres Etats membres, Budapest a finalement accepté d'approuver l'aide de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine. Adopté à la veille des deux ans de l’invasion russe de l’Ukraine, ce treizième paquet de mesures restrictives contre Moscou cible 106 personnes et 88 entités supplémentaires, dont les avoirs dans l’UE sont gelés et auxquelles les entreprises européennes ne peuvent mettre de fonds à disposition. Les individus concernés ont par ailleurs interdiction d’entrer sur le territoire de l’UE. Les personnes et entités ajoutées à la liste noire de l’UE sont pour certaines considérées comme des soutiens au complexe militaro-industriel russe. Parmi elles figurent des sociétés implantées hors de Russie - en Chine, en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Kazakhstan, en Turquie et en Serbie - qui permettent à Moscou de contourner les sanctions européennes. Des individus responsables de déportations d’enfants ukrainiens sont aussi visés par ces mesures restrictives. Lors d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine, organisée à Paris et à laquelle participent une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, le président français affirme que l'envoi de troupes au sol dans le pays ne doit pas "être exclu". Une déclaration inédite de la part d'un dirigeant d'un pays appartenant à l'Otan. Ne précisant pas quelle forme pourraient prendre ces envois de troupes, Emmanuel Macron affirme cultiver une "ambiguïté stratégique". Plusieurs Etats de l'Alliance atlantique - Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pologne, République tchèque, Slovaquie ou encore Hongrie - font toutefois part de leur opposition à cette possibilité au lendemain de la déclaration du chef de l'Etat. Une telle hypothèse ne serait "pas dans l'intérêt" des Occidentaux, commente pour sa part le Kremlin. Emmanuel Macron profite aussi de la conférence de soutien à Kiev pour annoncer la création d'une "coalition pour les frappes dans la profondeur", alliance capacitaire internationale pour fournir à l'Ukraine des "missiles et bombes de moyenne et longue portée". D'après le Premier ministre tchèque Petr Fiala, une quinzaine de pays dont la France sont par ailleurs favorables à une initiative portée par Prague visant à acheter hors d'Europe des munitions à livrer aux Ukrainiens. L'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, officialisée le 7 mars 2024, marque un tournant majeur dans la politique de sécurité du pays. Largement influencée par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, cette décision met fin à deux siècles de non-alignement militaire. Comme la Finlande qui l'a précédée en avril 2023, la Suède a réagi à la menace perçue de la Russie en cherchant à renforcer sa sécurité au sein d'une alliance militaire collective. Ralenti par les tractations avec la Turquie et la Hongrie, le processus d'adhésion a finalement abouti après le vote des parlements turc (en janvier 2024) puis hongrois (en février 2024). La Russie a réagi en promettant des contre-mesures. A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE adoptent formellement la réforme de la Facilité européenne pour la paix, instrument européen destiné à financer les actions de l'UE en matière de défense. Une décision qui acte la création d'un fonds de cinq milliards d'euros consacrés au soutien militaire de l'Ukraine. Parmi ces cinq milliards d'euros, un milliard doit être réservé à des achats communs d'armes européennes. Deux milliards et demi d'euros sont prévus pour des achats hors d'Europe, si les industries de l'armement européenne ne sont pas en mesure de répondre à la demande des Vingt-Sept. Enfin, l'enveloppe d'un milliard et demi d'euros restante servira à financer la formation de soldats ukrainiens dans les Etats membres. Le 18 mars 2024, les ministres des Affaires étrangères ajoutent par ailleurs 30 personnes et entités russes à la liste des personnes sanctionnées par l’UE (interdiction de séjour et gel des avoirs dans les Etats membres). Un ajout effectué en raison de leur responsabilité dans la mort d’Alexeï Navalny, l’opposant principal de Vladimir Poutine, décédé dans une prison de l’Arctique russe le 16 février 2024. Réunis en Italie, les dirigeants du G7 (Etats-Unis, Canada, Japon, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Union européenne) donnent leur accord à un nouveau prêt de 50 milliards d'euros pour Kiev. Celui-ci doit être financé grâce aux revenus générés par les avoirs russes immobilisés depuis l'invasion de l'Ukraine. Une somme prévue pour soutenir l'effort de guerre ukrainien, de même que l'économie du pays et sa reconstruction. Les modalités du prêt doivent cependant encore être précisées. Certaines questions ont en effet été laissées en suspens, comme celle du potentiel avancement des sommes promises par les membres du G7, avant d'être remboursés par les dividendes des avoirs russes. En mai, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient déjà acté l'utilisation des revenus générés par les avoirs russes gelés dans les Etats membres. Ceux-ci représentent jusqu'à 3 milliards d'euros par an pour l'ensemble des Vingt-Sept. Ce paquet de mesures restrictives concerne notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) russe, qui compte pour 16 % des importations de GNL de l’UE. Il est désormais interdit de le transborder dans les Vingt-Sept, à savoir l’importer puis le réexporter directement vers des pays tiers. Une mesure visant à empêcher la Russie de se servir des ports européens pour exporter son GNL et ainsi financer son effort de guerre en Ukraine. Ce paquet de sanctions a aussi pour objectif d’éviter le contournement par Moscou des précédents trains de mesures restrictives par Moscou. Il ajoute ainsi des obligations aux entreprises européennes afin qu’elles s’assurent que les biens exportés vers des pays tiers ne soient pas réutilisés sur le champ de bataille en Ukraine. Dans le secteur financier, l’utilisation du système SPFS, mis en place par la Russie pour contourner son exclusion du dispositif international de messagerie bancaire Swift, est interdite dans l’UE. 61 nouvelles entités, dont certaines situées dans des pays tiers (Chine, Turquie, Emirats arabes unis, Kazakhstan et Kirghizstan), sont par ailleurs visées par des restrictions à l’exportation de biens susceptibles d’être utilisées à des fins militaires par les autorités russes. Deux ans à peine après le dépôt de leurs candidatures respectives auprès de l'UE, précipitées par l'invasion russe de l'Ukraine, Kiev et Chișinău franchissent une étape cruciale dans leur intégration européenne. "Un jour historique", selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui suit le feu vert des chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept aux pourparlers d'adhésion en décembre 2023. L'UE va donc désormais vérifier la compatibilité des droits ukrainien et moldave au sien et demander le cas échéant une mise en conformité des deux pays. L'Ukraine et la Moldavie devront également garantir que leurs institutions sont démocratiques et stables et qu'elles sont dotées d'une économie de marché viable. Un processus qui prendra des années avant une éventuelle adhésion à l'UE. Le Premier ministre hongrois rencontre le président Vladimir Poutine à Moscou, suscitant la colère des autres dirigeants européens alors que son pays vient de prendre la présidence tournante du Conseil de l'UE. Habitué des provocations, Viktor Orbán a défendu une "initiative de paix" avec le chef d'Etat russe. "Seules l’unité et la détermination ouvriront la voie à une paix globale, juste et durable en Ukraine", a taclé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, a rappelé que cette visite s'inscrivait dans le cadre des relations bilatérales entre la Hongrie et la Russie, Budapest n'ayant aucun mandat de l'UE pour parler au nom des Vingt-Sept. Réunis en session plénière à Strasbourg, les députés européens approuvent un prêt à l’Ukraine, qui pourra atteindre jusqu’à 35 milliards d’euros. Il sera financé par les recettes des avoirs russes gelés dans l’Union européenne. Un principe qui avait été acté par les pays du G7 au mois de juin. Les ambassadeurs des Etats membres s'étaient accordés sur cet instrument le 9 octobre. Donald Trump remporte l'élection américaine, marquant ainsi son retour à la Maison-Blanche en janvier pour un second mandat, huit ans après sa première victoire. Critique à l'égard du soutien militaire et financier des Etats-Unis à Kiev, le milliardaire pourrait redéfinir la politique américaine sur le conflit et ouvre une période d'incertitudes dans les relations transatlantiques. Donald Trump a notamment menacé de retirer les Etats-Unis de l'Otan si les alliés ne respectaient pas leurs engagements financiers. Il a exigé que les pays membres augmentent leurs dépenses de défense à au moins 2 % de leur PIB, voire 5 %, et affirmé que les Etats-Unis ne protégeraient que ceux qui "paient leurs factures". A partir de la fin du mois d'octobre, 10 000 soldats nord-coréens viennent en renfort de l'armée russe dans la région de Koursk, en Russie. L'Ukraine avait fait une percée surprise sur le sol russe avec une offensive lancée le 6 août 2024. Entre-temps, Donald Trump est réélu à la Maison-Blanche le 5 novembre 2024 et promet de mettre fin au conflit en Ukraine avec un "plan de paix" s'annonçant très favorable à la Russie. Le 17 novembre, à quelques semaines de la fin de son mandat, le président Joe Biden autorise pour la première fois l'Ukraine à utiliser les missiles américains longue-portée pour mener une offensive dans la région de Koursk. Deux jours plus tard, l'Ukraine frappe en profondeur le territoire russe avec les missiles longue-portée américains (ATACMS) et britanniques (Storm Shadow). Le 20 novembre, les Etats-Unis annoncent également la livraison de mines antipersonnel à Kiev. Le Kremlin accuse alors les Etats-Unis de vouloir "prolonger la guerre" en renforçant les livraisons d’armes à Kiev. En représailles, la Russie tire le 21 novembre un missile balistique intercontinental (ICBM) sur la ville de Dnipro, à l'est de l'Ukraine. Ces armes développées durant la Guerre froide n'avaient jusqu'alors jamais été utilisés au combat. L'escalade sonne comme un avertissement aux yeux de la communauté internationale. Le 27 novembre, le Conseil de sécurité de l'ONU considère que "l’emploi du missile Oreshnik par la Russie représente une grave escalade, susceptible d’aggraver le risque nucléaire". Ce paquet de sanctions cible la "flotte fantôme" russe. Il s'agit de navires battant pavillon étranger transportant du pétrole pour le compte de la Russie afin de contourner les sanctions. 52 bateaux s’ajoutent à la liste des interdictions, portant leur total à 79, avec l'interdiction d'accéder aux ports et de fournir des services. Pour la première fois, des sanctions totales (interdiction de voyager, gel des avoirs) frappent des personnalités chinoises et nord-coréennes, ainsi que 32 entreprises (dont 20 russes) liées à l’industrie militaire de Moscou. L’UE renforce aussi les restrictions sur l’exportation de technologies sensibles. Ce train de sanctions protège aussi les entreprises européennes en interdisant de reconnaître ou d’exécuter certaines décisions dans les litiges entre entreprises russes et européennes. Enfin, il autorise les dépositaires centraux de titres (DCT) de l’UE à libérer des soldes de trésorerie pour honorer leurs obligations clients, et à ne pas verser d’intérêts à la Banque centrale de Russie, sauf ceux contractuellement dus. La conférence annuelle sur la sécurité à Munich, souvent présentée comme l'équivalent diplomatique du forum de Davos, réunit 50 chefs d'Etat et de gouvernement du 14 au 16 février 2025. Cette 61e conférence est marquée par une attitude particulièrement hostile du côté américain. Quelques jours auparavant, Donald Trump avait pris de court les Européens et les Ukrainiens avec l'annonce de pourparlers de paix entre la Russie et les Etats-Unis. L'objectif affiché de ce sommet informel sur la politique de sécurité est "d'instaurer la confiance et de contribuer à la résolution pacifique des conflits" au sein de la communauté internationale. Lors de son allocution, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance livre un discours virulent contre l'Union européenne, l'accusant au passage de brider la liberté d'expression. L'émissaire américain pour l'Ukraine, Keith Kellog, élude les détails du "plan de paix" proposé par Washington et remet en question l'implication des Européens dans les négociations. De son côté, Volodymyr Zelensky appelle à un sursaut européen et à la création de "forces armées européennes". "L'UE ne s'en sortira pas toute seule, mais nous non plus", avertit le président ukrainien, selon qui la Russie n'exclut pas d'attaquer les pays de l'Otan. De nombreux diplomates et observateurs présents lors du sommet considèrent que cette conférence est un point de bascule dans la guerre en Ukraine et dans les relations transatlantiques, puisque les Etats-Unis semblent se détourner de leurs alliés historiques au profit de Moscou. Le 17 février, au lendemain de la conférence, une dizaine de dirigeants européens ainsi que la présidente de la Commission européenne, le président du Conseil européen et le secrétaire général de l'Otan se réunissent en urgence à Paris. L'Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, les Pays-Bas, le Danemark et la France discutent des garanties de sécurité pour l'Ukraine. "La sécurité de l'Europe est à un tournant", rappelle alors Ursula von der Leyen sur le réseau social X à son arrivée dans la capitale française. A l'issue de cette réunion, les dirigeants réaffirment leur soutien à l'Ukraine, leur volonté de participer activement aux négociations de paix et appellent à augmenter les dépenses de défense pour renforcer la sécurité européenne. Alors que certains pays, comme le Royaume-Uni et la Suède, expriment leur ouverture à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, d'autres comme l'Allemagne réaffirment leur opposition à ce scénario, qu'ils jugent prématuré. Approuvé le 19 février au niveau des ambassadeurs de l'UE (Coreper), un 16e train de sanctions de l’Union européenne contre la Russie est officiellement adopté le 24 février 2025, trois ans jour pour jour après le début du conflit. Il comprend plusieurs mesures visant à renforcer la pression économique sur Moscou. A commencer par l'interdiction des importations d'aluminium primaire russe, qui complète les restrictions déjà en vigueur sur certains produits dérivés de ce métal (comme les fils et les tubes). L’aluminium brut en provenance de Russie représente environ 6 % des importations européennes, une part en baisse ces dernières années. De nouvelles mesures sont aussi adoptées contre la "flotte fantôme russe", déjà visée dans le précédent train de sanctions. Les Vingt-Sept s'accordent sur l'ajout de 73 nouveaux navires à leur liste noire, portant le total à 153 unités interdites d’accès aux ports et services européens. Sur le plan financier et médiatique, l’Union convient également de renforcer ses restrictions en excluant 13 banques russes du système SWIFT et en suspendant les licences de diffusion de huit médias pro-Kremlin. Ce nouveau train de sanctions intervient alors que les discussions sur une éventuelle négociation autour du conflit ukrainien s’intensifient, notamment sous l’impulsion des Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a évoqué mardi 18 février la possibilité d’une participation européenne à de futures négociations, tout en soulignant que la pression économique sur Moscou devra se poursuivre tant qu’aucun plan de paix crédible ne se dessinera. Lors de négociations à Djedda (Arabie saoudite) le 11 mars 2025, les négociateurs ukrainiens ont déclaré être prêts à accepter la proposition américaine d'instaurer un cessez-le-feu immédiat et provisoire de 30 jours avec la Russie. A l'issue de cette réunion, les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé reprendre leur aide militaire à l'Ukraine, que Donald Trump avait suspendue le 4 mars. Cette décision avait été prise quelques jours après un échange houleux opposant le président américain à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans le Bureau ovale et devant les caméras du monde entier. Washington et Kiev se sont également accordés pour conclure "dès que possible" un accord sur les minerais, qui permettrait aux États-Unis d'accéder aux ressources ukrainiennes. En échange de quoi Volodymyr Zelensky espère obtenir des garanties de sécurité américaines. Cependant, le président russe Vladimir Poutine exprime des réserves, affirmant que certains points doivent être résolus pour que la Russie soit en mesure d'accepter un cessez-le-feu. Il exige notamment l'arrêt des livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine et la reconnaissance de l'annexion de certains territoires ukrainiens par la Russie. Les négociations piétinent alors, tandis que Moscou intensifie son offensive. Après des frappes meurtrières le 4 avril à Kryvyï Rih, ville natale de Volodymyr Zelensky, une attaque à Sumy cause le décès de 35 personnes le 13 avril. Après une brêve trêve pascale, une attaque combinée de missiles et de drones fait 12 morts et 90 blessés à Kiev dans la nuit du 24 avril. "Cela fait 44 jours que l’Ukraine a accepté un cessez-le-feu total et l’arrêt des frappes… Et cela fait 44 jours que la Russie continue de tuer notre peuple", dénonce sur X le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que "les frappes doivent cesser immédiatement et sans conditions". Quelques heures avant les frappes meurtrières sur l'Ukraine, Donald Trump fait monter la pression. "Nous sommes très proches d'un accord, mais l'homme qui n'a 'aucune carte à jouer' devrait maintenant, enfin, le faire", déclare le locataire de la Maison-Blanche sur Truth Social, fustigeant le dirigeant ukrainien. Fin avril, les prises de parole s'intensifient du côté ukrainien et du côté russe, tandis que Donald Trump montre des signes d'impatience vis-à-vis de Kiev et Moscou. En marge des funérailles du pape François, le 26 avril à Rome, Volodymyr Zelensky s'entretient avec son homologue américain pour la première fois depuis leur altercation dans le Bureau ovale fin février. Une brève entrevue, d'une quinzaine de minutes, mais "très productive", selon un porte-parole de la Maison-Blanche. Dans le même temps, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, pose "comme condition à toute négociation avec Kiev la reconnaissance par la communauté internationale de l'annexion russe de la Crimée et d'autres régions ukrainiennes". Une ligne rouge pour les Ukrainiens comme pour les Européens. Le 30 avril, un "Accord sur la création d’un fonds d’investissement pour la reconstruction entre les Etats-Unis et l’Ukraine" est signé entre les deux parties à Washington. Présenté à l'origine comme un accord sur les minerais ukrainiens, le texte signé va au-delà des terres rares puisqu'il inclut d'autres ressources comme le pétrole, le gaz naturel, l’or et le cuivre. Contrairement aux souhaits initiaux de Donald Trump, le document ne prévoit pas de comptabiliser comme dette de l’Ukraine, envers les Etats-Unis, l’aide américaine accordée par son prédécesseur Joe Biden depuis le début de l’invasion en 2022. A l'inverse, les garanties de sécurité demandées par Volodymyr Zelensky en cas de cessez-le-feu ne sont pas inscrites dans l'accord, qui envoie toutefois un signal politique fort. L'accord est ratifié par le Parlement ukrainien le 8 mai. 338 parlementaires votent en faveur de ce texte, le minimum requis étant de 226. Qualifié d’"historique" par la ministre ukrainienne de l’Economie, il devrait ouvrir la voie à une nouvelle aide militaire américaine pour l’Ukraine. Après une forte baisse, les importations de combustibles russes dans l’UE ont rebondi en 2024. Le commissaire européen à l'Energie, Dan Jørgensen, dévoile le 6 mai 2025 une nouvelle série de mesures pour les interdire progressivement. En continuant d'acheter des produits énergétiques russes, l'UE "aura, par ces achats, fourni plus de devises à Moscou que d'aide à Kiev" depuis le début de la guerre en 2022, rappelle le commissaire. L'exécutif européen propose notamment de mettre fin aux nouveaux contrats gaziers avec des fournisseurs russes d'ici à 2027. Le 10 mai, Emmanuel Macron, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le Premier ministre polonais Donald Tusk, représentants de la 'coalition des volontaires' en soutien à l'Ukraine, se rejoignent à Kiev sur invitation de leur homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. A l'issue de cette réunion, les dirigeants européens, de concert avec l'Ukraine et les Etats-Unis, adressent un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à compter du 12 mai, faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles sanctions. Après avoir laissé planer le doute, Vladimir Poutine annonce finalement qu'il ne se rendra pas en Turquie pour y rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, en vue de négcciations sur un cessez-le-feu. Même chose du côté des Etats-Unis : un responsable américain a déclaré plus tard dans la journée que le président Donald Trump, qui avait manifesté son intérêt, ne participerait finalement pas à cette réunion à Istanbul. Les Vingt-sept approuvent le 20 mai un 17e paquet de sanctions contre la Russie, qui cible à nouveau des pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes, afin de limiter les exportations de pétrole russes. Près de 200 nouveaux navires fantômes utilisés par la Russie, et une trentaine d’entités accusées d’avoir aidé Moscou sont concernées. Au total, près de 345 navires sont dans le collimateur de l’Union européenne à cette date. De nouvelles sanctions sont par ailleurs envisagées, dans le cas où Moscou refuserait un cessez-le-feu de 30 jours déjà accepté par Kiev et réclamé par ses alliés occidentaux. "Des sanctions européennes seront élaborées 'dans les prochains jours' si Vladimir Poutine ne répond pas à l'ultimatum lancé ce week-end", déclarait Emmanuel Macron lors d'une interview sur TF1, mardi 13 mai. "D'autres sanctions à l'encontre de la Russie sont en préparation. Plus la Russie mènera la guerre, plus notre réponse sera sévère", confirme une semaine plus tard la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. Au début du mois de juin 2025, le Conseil approuve unanimement la proposition visant à proroger jusqu'au 4 mars 2027 la protection temporaire accordée aux plus de quatre millions d'Ukrainiens ayant fui la guerre. Depuis mars 2022, l'UE offre la sécurité et un refuge à plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens sur la base d'une directive adoptée en 2001, relative à la protection temporaire. Le 30 juin, Bruxelles a nnoncé avoir trouvé un "accord de principe" avec Kiev pour faire évoluer la relation commerciale entre l'UE et l'Ukraine. Depuis 2022, l’Union européenne avait suspendu les droits de douane sur de nombreux produits agricoles ukrainiens afin de soutenir Kiev face à l’invasion russe. Cette mesure, renouvelée jusqu’au 5 juin 2025, visait à faciliter les exportations ukrainiennes vers l’UE. Depuis cette date et dans l'attente d'un compromis, l'Union européenne avait mis en place des mesures transitoires revenant aux quotas de 2016 et très critiquées par Kiev. La suspension des droits de douane avait suscité la colère d'agriculteurs européens, notamment en Pologne, en France et en Hongrie. Dénonçant la "concurrence déloyale" d'un acteur majeur de l'agriculture mondiale, ceux-ci réclamaient le retour aux quotas d’importation en vigueur avant la guerre. Pour les rassurer, la Commission européenne promet des quotas sur les "produits sensibles comme les œufs, le sucre et le blé", tandis que d’autres produits seront entièrement libéralisés comme le jus de raisin ou le lait fermenté. Cet accord vise "un juste équilibre entre le soutien au commerce de l'Ukraine avec l'Union et la prise en compte des sensibilités d'un certain nombre de secteurs agricoles de l'UE et des préoccupations qui y sont liées", a justifié Christophe Hansen, le commissaire européen à l'Agriculture. L'Ukraine s'est par ailleurs engagée à aligner progressivement ses normes de production agricole sur celles de l'UE d'ici 2028, dans le cadre de son processus d'adhésion à l'UE. Des mécanismes de sauvegarde seront également mis en place pour protéger certaines filières agricoles, dans le cas où les importations risqueraient de provoquer des perturbations importantes sur le marché européen ou au niveau national. Alors que les négociations en vue d'une issue diplomatique au conflit en Ukraine piétinent, le président américain Donald Trump affiche sa lassitude, mi-juillet. Après avoir longtemps parié sur une relation jugée privilégiée avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, le président américain change de stratégie. Lors d'une rencontre avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, dans le bureau Ovale, le Républicain déclare qu'il imposera unilatéralement des droits de douane de "100 %" à la Russie s'il un accord de paix n'est pas trouvé dans les 50 jours. Il indique également que plusieurs pays membres de l'Otan, dont l'Allemagne et la Finlande, s'apprêtent à acheter des armes aux États-Unis afin de les livrer à l'Ukraine. Concrètement, les pays européens les plus engagés livreront à l'Ukraine du matériel déjà en leur possession, avant de reconstituer leurs stocks en achetant des munitions aux Américains. Une annonce saluée par la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qui rappelle toutefois que l'achat d'armes ne peut supplanter l'aide directe de Washington, appelant à un "partage du fardeau". "Si nous payons pour ces armes, c'est notre soutien. Donc, c'est un soutien européen", ajoute-t-elle à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Le 18 juillet, les ambassadeurs des Vingt-Sept valident un 18e paquet de sanctions à l'encontre de Moscou. La mesure phare de ce nouveau train est l'abaissement du prix du pétrole russe autorisé à l’exportation. La Slovaquie, qui bloquait l'adoption de ce 18e paquet, a finalement accepté de lever son veto après avoir obtenu quelques garanties sur son approvisionnement en gaz, alors que l'UE souhaite interrompre totalement ses importations d'hydrocarbures russes à partir de 2028. Dans le détail, ces nouvelles sanctions prévoient d'abaisser le seuil du prix du pétrole brut russe, désormais fixé à un peu plus de 45 dollars le baril, soit 15 % de moins que le prix moyen actuel du baril russe sur le marché. Ce seuil était jusqu'alors fixé à 60 dollars le baril, un prix jugé trop élevé compte tenu du niveau actuel des prix du pétrole. L'UE vise aussi à mettre fin aux transactions commerciales avec les gazoducs russes Nord Stream, et avec les banques aidant la Russie à échapper aux sanctions européennes, notamment des banques chinoises. "L'UE vient d'approuver l'un des trains de sanctions les plus sévères jamais adoptés à l'encontre de la Russie. Nous réduisons encore le budget de guerre du Kremlin, nous nous attaquons à 105 nouveaux navires de la flotte fantôme et à ceux qui les soutiennent, et nous limitons l'accès des banques russes au financement", salue la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sur X. 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Les dernières dates européennes importantes de la guerre en Ukraine :
De la fin de l'URSS à l'intervention russe en Géorgie
21 novembre 2013 : le président ukrainien Viktor Ianoukovytch refuse de signer un accord avec l'UE et se tourne vers la Russie
Fin février - début mars 2014 : manifestations "Antimaïdan" dans l'est de l'Ukraine et sécession de Donetsk et de Louhansk
Mars 2014 : la Crimée et Sébastopol sont annexés par la Russie
25 mai 2014 : élection du pro-européen Petro Porochenko à la présidentielle ukrainienne
6 juin 2014 : premier entretien au "format Normandie"
27 juin 2014 : l'Ukraine signe un accord de libre-échange avec l'Union européenne
17 juillet 2014 : crash du vol MH17 abattu dans la région de Donetsk
5 septembre 2014 : signature du protocole de Minsk
11 février 2015 : accord de paix "Minsk II"
25 novembre 2018 : affrontements en mer Noire entre navires russes et ukrainiens
21 avril 2019 : élection de Volodymyr Zelensky à la présidence ukrainienne
9 décembre 2019 : nouvelle rencontre au "format Normandie"
31 décembre 2019 : accord sur le gaz entre la Russie et l'Ukraine
22 juillet 2020 : nouvel accord de cessez-le-feu aussitôt rompu
Avril 2021 : mobilisation de troupes russes aux frontières ukrainiennes
Novembre 2021 : les Occidentaux craignent une offensive russe en Ukraine
7 décembre 2021 : échange entre Joe Biden et Vladimir Poutine
16-17 décembre 2021 : les Vingt-Sept font front commun face à la menace russe
24-26 janvier 2022 : réponses occidentales aux revendications russes
Début février 2022 : la France et l'Allemagne tentent d'apaiser les tensions et un espoir de désescalade s'ensuit
21 février 2022 : la Russie reconnaît l'indépendance de Donetsk et de Louhansk et entre sur les territoires séparatistes
24 février 2022 : la Russie attaque l'Ukraine, l'UE réplique par de lourdes sanctions
27 février 2022 : Vladimir Poutine brandit la menace nucléaire tandis que l'UE finance l'envoi d'armes à l'Ukraine
28 février 2022 : l'Ukraine fait une demande d'adhésion à l'UE
2 mars 2022 : l'ONU adopte une résolution contre la guerre en Ukraine et exige le retrait des forces russes
4 mars 2022 : un incendie est provoqué sur le site de la plus grande centrale nucléaire d'Europe en Ukraine
8 mars 2022 : la Chine soutient la volonté d'aboutir à un cessez-le-feu ; les sanctions à l'encontre de Moscou sont renforcées
11 mars 2022 : l'UE écarte une intégration rapide de l'Ukraine
13 mars 2022 : l'armée russe bombarde une base militaire ukrainienne près de la frontière polonaise
16-17 mars 2022 : la Russie est exclue du Conseil de l'Europe et est accusée de "crimes de guerre"
20 mars 2022 : 10 millions d'Ukrainiens ont dû fuir la guerre
24-25 mars 2022 : sommets de l'Otan, du G7 et de l'UE pour répondre à la guerre en Ukraine
29 mars 2022 : pourparlers en Turquie entre Russes et Ukrainiens
4 avril 2022 : après la découverte des massacres de Boutcha, l'UE veut prendre de nouvelles sanctions
7 avril 2022 : accord des Vingt-Sept sur la cinquième salve de sanctions européennes contre Moscou
11 avril 2022 : sixième paquet de sanctions discuté et rencontre du chancelier autrichien avec Vladimir Poutine
13-15 avril 2022 : la Finlande et la Suède se dirigent vers une adhésion à l'Otan et un grand navire russe coule
17-18 avril 2022 : une nouvelle offensive russe d'ampleur débute dans l'est de l'Ukraine
20-24 avril 2022 : les combats se poursuivent sans trêve à Marioupol, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Kiev
4 mai 2022 : la Commission européenne présente un sixième train de sanctions contre la Russie
9 mai 2022 : Vladimir Poutine célèbre la victoire de 1945, Emmanuel Macron fête la Journée de l'Europe
15 mai 2022 : les gouvernements finlandais et suédois font part de leur volonté de rejoindre l'Otan
24 mai 2022 : trois mois après le début du conflit, les Ukrainiens résistent toujours mais sont en difficulté dans le Donbass
30 mai 2022 : les Européens s'accordent sur un embargo partiel des importations de pétrole russe
7 juin 2022 : la ville de Sievierodonetsk devient le théâtre principal de la guerre entre Russes et Ukrainiens
16 juin 2022 : Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi se rendent à Kiev
17 juin 2022 : la Commission européenne en faveur de l'octroi à l'Ukraine du statut de candidat à l'adhésion européenne
23 juin 2022 : les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept accordent le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine
4-5 juillet 2022 : à Lugano, les partenaires de l'Ukraine s'accordent sur les principes de la reconstruction du pays
21 juillet 2022 : l'UE adopte un embargo sur l'or russe
26 juillet 2022 : accord des Vingt-Sept pour réduire leur consommation de gaz de 15 % afin de prévenir une rupture de l'approvisionnement russe
4 août 2022 : l'UE sanctionne l'ancien président ukrainien Viktor Ianoukovytch
30 août 2022 : feu vert politique des ministres européens de la Défense pour préparer une mission de formation militaire de l'UE en Ukraine
31 août 2022 : l'UE suspend un accord qui facilitait l'obtention des visas pour les citoyens russes
30 septembre 2022 : en réaction à l'annexion de territoires séparatistes par la Russie, l'Ukraine demande une "adhésion accélérée à l'Otan"
6 octobre 2022 : l'UE adopte un huitième train de sanctions contre la Russie
20 octobre 2022 : des sanctions contre l'Iran pour son soutien militaire à la Russie
15 novembre 2022 : début d'une mission militaire européenne pour former les soldats ukrainiens
15 novembre 2022 : après une explosion mortelle en Pologne, l'Otan opte pour la prudence
23 novembre 2022 : le Parlement européen qualifie la Russie d'"Etat promoteur du terrorisme"
5 décembre 2022 : l'embargo européen sur le pétrole russe entre en vigueur
16 décembre 2022 : neuvième paquet de sanctions européennes contre la Russie
23 janvier 2023 : l'UE accorde 500 millions d'euros supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine
25 janvier 2023 : l’Allemagne annonce la livraison de chars Leopard à l’Ukraine
3 février 2023 : sommet UE-Ukraine à Kiev
5 février 2023 : entrée en vigueur d'un deuxième embargo sur le pétrole russe
8-9 février 2023 : Volodymyr Zelensky en tournée européenne
25 février 2023 : un dixième train de sanctions européennes contre la Russie est adopté
23 mars 2023 : les Vingt-Sept approuvent un plan de livraison d'un million de munitions à l'Ukraine
4 avril 2023 : la Finlande devient le 31e membre de l'Otan
14-16 mai 2023 : en déplacement en Europe, Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à intensifier leur soutien militaire
21 juin 2023 : l'UE et ses alliés annoncent 60 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine pour sa reconstruction
23 juin 2023 : onzième train de sanctions européennes contre la Russie
8 novembre 2023 : la Commission européenne recommande aux Vingt-Sept l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine
14 décembre 2023 : le Conseil européen décide d'ouvrir les négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine
14 décembre 2023 : le Conseil européen adopte le douzième paquet de sanctions contre la Russie
1er février 2024 : les Vingt-Sept accordent une aide de 50 milliards d'euros à l'Ukraine
23 février 2024 : les Vingt-Sept adoptent un treizième train de sanctions contre la Russie
26 février 2024 : Emmanuel Macron envisage l'envoi de troupes au sol en Ukraine
7 mars 2024 : la Suède devient le 32e pays de l'Otan
18 mars 2024 : les Vingt-Sept adoptent un fonds de cinq milliards d'euros pour soutenir militairement l'Ukraine
13 juin 2024 : accord de principe du G7 pour un prêt de 50 milliards d'euros à l'Ukraine financé par les avoirs russes gelés
24 juin 2024 : un quatorzième train de sanctions contre la Russie adopté par les Vingt-Sept
25 juin 2024 : les négociations d'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie à l'UE débutent officiellement
5 juillet 2024 : visite de Viktor Orbán en Russie
22 octobre 2024 : les députés européens approuvent un prêt à Kiev financé par les avoirs russes gelés
5 novembre 2024 : Donald Trump élu président des Etats-Unis
17-21 novembre 2024 : escalade des tensions entre la Russie et l'Occident
16 décembre 2024 : l'UE adopte un quinzième paquet de sanctions
14-16 février 2025 : la 61e conférence sur la sécurité à Munich, un tournant pour la sécurité européenne
24 février 2025 : l'UE adopte un 16e paquet de sanctions contre la Russie
11 mars 2025 : Un cessez-le-feu approuvé par l'Ukraine, rejeté par la Russie
24 avril 2025 : Kiev subit l'une de ses pires attaques aériennes
26 avril 2025 : Donald Trump et Volodymyr Zelensky s'entretiennent en marge des funérailles du pape François au Vatican
30 avril 2025 : Kiev et Washington signent un accord historique sur l’exploitation des minerais, du gaz et du pétrole ukrainiens
6 mai 2025 : L'Union européenne dévoile son plan pour mettre fin aux importations d'énergie russe d'ici 2027
10 mai : Les Vingt-sept posent un ultimatum à la Russie
15 mai 2025 : De nouveaux pourparlers en Turquie, sans la Russie
20 mai 2025 : Dix-septième train de sanctions
13 juin 2025 : La protection temporaire des réfugiés ukrainiens prolongée jusqu'en 2027
30 juin 2025 : L'UE et l'Ukraine révisent leur accord de libre-échange
14 juillet 2025 : Donald Trump pose un ultimatum à la Russie, plusieurs pays européens se préparent à acheter des armes américaines
18 juillet 2025 : dix-huitième train de sanctions
18.07.2025 à 12:57
Guerre en Ukraine : l'UE adopte un 18e train de sanctions sans précédent contre la Russie
"Ce nouveau train de mesures est présenté comme le plus fort jamais pris par l'Union européenne contre Moscou", entame L'Echo. Au 1 240e jour de guerre, l'Union a adopté le 18e train de sanctions à l'encontre de la Russie depuis son invasion de l'Ukraine. Des mesures qui visent les "revenus pétroliers essentiels au financement de […]
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"Ce nouveau train de mesures est présenté comme le plus fort jamais pris par l'Union européenne contre Moscou", entame L'Echo. Au 1 240e jour de guerre, l'Union a adopté le 18e train de sanctions à l'encontre de la Russie depuis son invasion de l'Ukraine. Des mesures qui visent les "revenus pétroliers essentiels au financement de son effort militaire", afin "d’asphyxier la capacité financière du Kremlin" [Libération]. Le but est de "serrer la vis à la machine de guerre du Kremlin et de forcer un cessez-le-feu temporaire en Ukraine", explique Euronews. Après "plusieurs jours de négociations entre les ministres des Affaires étrangères de l’UE, la diplomatie européenne a enfin acté la prise de nouvelles mesures", affirme Le Parisien. Les ambassadeurs de l'UE ont été "convoqués à une réunion de dernière minute à 8 heures aujourd'hui", après que le Premier ministre slovaque Robert Fico "a indiqué jeudi soir qu'il était prêt à lever son blocage", explique Politico. Le nouveau paquet s'attaque aux secteurs énergétique et financier de la Russie. Il comprend "un abaissement du prix du pétrole russe autorisé à l’exportation" [Le Figaro]. Depuis décembre 2022, le pétrole brut russe est limité à "60 dollars le baril" en Europe, rappelle Ouest-France. Un plafond qui a "permis de réduire de 30 % les revenus pétroliers russes, essentiels au financement du conflit", a rappelé Kaja Kallas, la haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères. Avec la décision adoptée ce matin, ce plafond deviendrait "un mécanisme dynamique", ajustable tous les six mois au moins, et qui devra rester "inférieur de 15 % au prix moyen du marché" [Euronews]. Le nouveau plafond entrerait donc en vigueur "à 47,6 dollars le baril", précise Reuters. Les nouvelles mesures prévoient également des sanctions "à l'encontre de 105 navires de la 'flotte fantôme' russe et de leurs complices, du système bancaire russe, ainsi qu'une interdiction [des transactions liées aux] gazoducs Nord Stream 1 et 2 qui passent sous la mer Baltique", complète The Kyiv Independent. La flotte fantôme est composée de navires utilisés par la Russie, l'Iran ou encore la Corée du Nord pour "transporter du pétrole en contournant les sanctions internationales", explique France info. Le système bancaire russe "subit également un nouveau coup avec l'ajout de 22 banques déjà exclues du système Swift à la liste des institutions interdites de transaction", parmi d'autres mesures [Le Point]. Enfin, l'Union sanctionne, "pour la première fois", "un registre de pavillon [qui permet d'immatriculer un navire, NDLR] et la plus grande raffinerie indienne du géant pétrolier russe Rosneft", a déclaré Kaja Kallas [The Kyiv Independent]. L'UE "vient d'approuver l'un de ses trains de sanctions les plus sévères contre la Russie à ce jour", poursuit la diplomate en chef [The Kyiv Independent] tout en affirmant vouloir "[continuer] à augmenter les coûts, de sorte que l'arrêt de l'agression devient la seule voie à suivre pour Moscou" [Reuters]. En France, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a salué l'adoption de sanctions européennes "sans précédent" contre la Russie [France info]. Cette décision "n'a été possible que parce que le premier ministre slovaque, Robert Fico, a accepté de lever son veto", indique Euronews. La Slovaquie a bloqué ce paquet "à six reprises en raison de préoccupations concernant l'élimination progressive du gaz russe" [The Kyiv Independent], son pays étant "dépendant de l’approvisionnement en gaz de la Russie" [Le Parisien]. Réputé proche de Moscou, Robert Fico a "utilisé la nécessité d'une approbation unanime des sanctions comme moyen de pression", note Politico. Le dirigeant a "finalement accepté de lever son veto après avoir reçu des garanties", rapporte Ouest France. Il a ainsi obtenu une lettre engageant la Commission à "des concessions sur les frais transfrontaliers dans le secteur gazier, une coopération renforcée pour la sécurité énergétique, et surtout l'utilisation de fonds européens pour compenser les 'conséquences négatives' de l'arrêt des importations de gaz russe prévu pour 2028" [Le Point]. L’article Guerre en Ukraine : l'UE adopte un 18e train de sanctions sans précédent contre la Russie est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2018 mots
Un plafond dynamique pour le pétrole
Mesures "sans précédent"
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18.07.2025 à 12:30
[Cartes] Quels pays européens comptent le plus de lits dans les hôpitaux ?
Le nombre de lits d’hôpital disponibles reste un indicateur clé pour évaluer la capacité des systèmes de santé européens. En 2023, l’Union européenne comptait en moyenne 511 lits pour 100 000 habitants, un chiffre en baisse constante depuis 2013 (552). Cette tendance s’explique notamment par les progrès médicaux et technologiques, qui permettent des séjours hospitaliers […]
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Le nombre de lits d’hôpital disponibles reste un indicateur clé pour évaluer la capacité des systèmes de santé européens. En 2023, l’Union européenne comptait en moyenne 511 lits pour 100 000 habitants, un chiffre en baisse constante depuis 2013 (552). Cette tendance s’explique notamment par les progrès médicaux et technologiques, qui permettent des séjours hospitaliers plus courts ou leur remplacement par des soins ambulatoires. Certains pays continuent pourtant d’afficher des niveaux bien supérieurs à la moyenne. C’est le cas de la Bulgarie, qui domine le classement avec 864 lits pour 100 000 habitants, suivie de l’Allemagne (766), la Roumanie (728), l’Autriche (660) et la Hongrie (651). Ces États conservent un modèle de santé axé sur une offre hospitalière importante. À l’autre extrémité du classement, sept pays comptent moins de 300 lits pour 100 000 habitants. En queue de peloton figurent la Suède (187), les Pays-Bas (231) et le Danemark (233). Avec 540 lits pour 100 000 habitants, la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne continentale (+ 29 lits). Selon l'office européen de statistique Eurostat, le nombre de lits d'hôpitaux désigne la capacité maximale d’accueil des patients dans les établissements de santé. Il s’agit des lits régulièrement entretenus, dotés en personnel et immédiatement disponibles pour des patients officiellement admis, séjournant au moins une nuit. Sont inclus les lits des hôpitaux généraux, spécialisés en santé mentale, en toxicomanie ou autres, qu’ils soient occupés ou non. Sont exclus : tables d’opération, chariots de réveil, brancards d'urgence, lits de soins de jour, lits pour nourrissons en bonne santé, lits temporaires, lits de services fermés, ainsi que ceux des établissements de soins infirmiers et résidentiels. Concernant les lits de soins de longue durée dans les maisons de retraite et autres établissements de soins de longue durée, en 2023, parmi les 26 pays disposant de données, les taux les plus élevés ont été enregistrés aux Pays-Bas (1 400 lits de soins de longue durée pour 100 000 habitants), en Suède (1 315) et en Belgique (1 250). La Grèce (20 lits de soins de longue durée pour 100 000 habitants) et la Bulgarie (26) affichaient elles les taux les plus bas, suivies par la Pologne (222). Ces unités de soins sont généralement rattachées à un établissement sanitaire public ou privé (centre hospitalier, clinique). Pour répondre aux besoins médicaux et quotidiens des personnes âgées très dépendantes accueillies, elles proposent une prise en charge médicale accrue comme une surveillance médicale permanente, des soins infirmiers, d’hygiène et de confort ou encore une adaptation du régime alimentaire aux problèmes de santé. L’article [Cartes] Quels pays européens comptent le plus de lits dans les hôpitaux ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2604 mots
Les lits de longue durée : un autre visage du soin
En savoir plus sur la santé en Europe
Nombre de lits d'hôpital et de lits de soins de longue durée pour 100 000 habitants (2023)
Pays Nombre de lits d'hôpital pour 100 000 habitants Nombre de lits de soins de longue durée pour 100 000 habitants Allemagne 766 1187 Autriche 660 866 Belgique 539 1250 Bulgarie 864 26 Chypre 298 355 Croatie 565 552 Danemark 233 739 Espagne 288 842 Estonie 412 879 Finlande 260 1164 France 540 975 Grèce 424 20 Hongrie 651 882 Irlande 289 605 Italie 304 512 Lettonie 496 247 Lituanie 548 746 Luxembourg 394 1157 Malte 397 1197 Pays-Bas 231 1400 Pologne 627 222 Portugal 338 Données indisponibles République tchèque 641 712 Roumanie 728 233 Slovaquie 602 790 Slovénie 405 1129 Suède 187 1315
17.07.2025 à 15:48
[Carte] La population des pays de l'Union européenne
Quelle est la population par pays de l'Union européenne ? Au 1er janvier 2025, l'Union européenne comptait 450,4 millions d'habitants. Depuis le départ du Royaume-Uni en 2020, qui avait un taux d'accroissement naturel parmi les plus élevés de l'UE et la troisième population européenne, l'Union est passée sous la barre des 500 millions d'habitants. Avec […]
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Quelle est la population par pays de l'Union européenne ? Au 1er janvier 2025, l'Union européenne comptait 450,4 millions d'habitants. Depuis le départ du Royaume-Uni en 2020, qui avait un taux d'accroissement naturel parmi les plus élevés de l'UE et la troisième population européenne, l'Union est passée sous la barre des 500 millions d'habitants. Avec 83,6 millions d'habitants recensés en 2025, l'Allemagne est l’État le plus peuplé parmi les Vingt-Sept, devant la France (68,6 millions), l'Italie (58,9 millions), l'Espagne (49,1 millions) et la Pologne (36,5 millions). Ces cinq pays représentent à eux-seuls les deux tiers de la population européenne. La population de Malte (574 000 habitants) représente le plus petit contingent du continent, suivie du Luxembourg (682 000), de Chypre (980 000), de l'Estonie (1,37 million) et de la Lettonie (1,85 million). Aujourd'hui, le nombre de personnes vivant à Malte correspond à 0,12 % de la population totale de l'UE. Sans compter le départ du Royaume-Uni, l'année 2020 a marqué une interruption dans la croissance de la population de l'UE à 27. Entre 2001 et 2020, la population avait connu une croissance de 4 %, passant de 429 millions à 447 millions d'habitants. Une croissance qui s'est interrompue en 2021, avec une première baisse par rapport à l'année précédente (-1,13 million d'habitants), et stagnant en 2022. Les chiffres sont repartis à la hausse en 2023, avec une augmentation de plus de 1,7 million de personnes par rapport à 2022. L'année suivante, cette croissance à l'échelle européenne a persisté, avec 1,6 million d'habitants en plus par rapport à 2023. En 2025, l'UE a de nouveau gagné un million de personnes, et 19 États membres ont vu leur population augmenter. L'Espagne a gagné 458 300 d'habitants (soit une progression de 0,94 %) sur un an. La France, elle, a gagné 168 600 habitants, faisant progresser sa population de 0,25 %. À l'inverse, les huit autres pays ont enregistré une baisse de leur population. Parmi eux, la Pologne a connu une importante diminution en valeur absolue (123 500 personnes de moins, représentant une baisse de 0,33 %). C'est la Lettonie qui a enregistré la baisse la plus forte en pourcentage : en 2025 elle a perdu près de 1 % de sa population par rapport à 2024, soit 18 400 habitants. De son côté, la Hongrie a perdu plus de 45 100 personnes, soit 0,5 % de sa population. Au cours de l'année 2023, date des dernières statistiques sur ce volet, 3,67 millions de naissances ont été enregistrées dans l'UE. C'est environ 200 000 naissances en moins qu'en 2022 (3,9 millions). La baisse se poursuit puisque le nombre de naissances était de 4,2 millions en 2019. Dans le même temps, 4,85 millions de décès ont été comptabilisés dans l'UE en 2023, contre 4,7 millions en 2019 et 5,2 millions en 2020 (année de l’apparition du Covid-19). Ainsi, l'UE a enregistré plus de décès que de naissances en 2023 (4,85 millions de décès contre 3,67 millions de naissances), ce qui signifie que la variation naturelle de la population européenne a été négative. L’article [Carte] La population des pays de l'Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 1750 mots
Une population en hausse
Naissances, décès et solde migratoire
en savoir plus sur la démographie
État membre Population (2025) Allemagne 83 577 140 Autriche 9 197 213 Belgique 11 900 123 Bulgarie 6 437 360 Chypre 979 865 Croatie 3 874 350 Danemark 5 992 734 Espagne 49 077 984 Estonie 1 369 995 Finlande 5 635 971 France 68 635 943 Grèce 10 409 547 Hongrie 9 539 502 Irlande 5 439 898 Italie 58 934 177 Lettonie 1 856 932 Lituanie 2 890 664 Luxembourg 681 973 Malte 574 250 Pays-Bas 18 044 027 Pologne 36 497 495 Portugal 10 749 635 Rép. tchèque 10 909 500 Roumanie 19 036 031 Slovaquie 5 419 451 Slovénie 2 130 850 Suède 10 587 710