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07.03.2025 à 14:56

L'égalité femmes-hommes dans l'Union européenne en 3 minutes

Valentin Ledroit

Si elles tendent à diminuer depuis quelques années, les inégalités entre les femmes et les hommes sont encore une réalité en 2025 dans les Etats membres de l’Union européenne. Celles-ci sont notamment flagrantes dans le monde du travail. 75,1 % des hommes âgés de 20 à 64 ans occupaient un emploi dans l’Union européenne en […]

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L’égalité entre les femmes et les hommes figure parmi les valeurs fondamentales de l’UE depuis 1957
L’égalité entre les femmes et les hommes figure parmi les valeurs fondamentales de l’UE depuis 1957 - Crédits : Prostock-Studio / iStock

Si elles tendent à diminuer depuis quelques années, les inégalités entre les femmes et les hommes sont encore une réalité en 2025 dans les Etats membres de l’Union européenne.

Celles-ci sont notamment flagrantes dans le monde du travail. 75,1 % des hommes âgés de 20 à 64 ans occupaient un emploi dans l’Union européenne en 2023, soit près de 10 points de plus que les femmes (65,7 %). De plus, lorsqu’elles travaillent, les Européennes gagnent en moyenne 12 % de moins que leurs homologues masculins. Une moyenne qui cache d’importantes disparités. Si l’écart n’est que de 2,2 % en Italie, il atteint par exemple 18,3 % en Autriche. Le Luxembourg est le seul Etat où les travailleuses sont légèrement mieux payés (0,7 %) que les hommes.

Les femmes sont également moins représentées dans les postes à responsabilité, tout comme en politique. Seuls 33,4 % des élus dans les parlements nationaux sont des femmes.

Avec 39 % de femmes dans les rangs du Parlement européen et 11 commissaires européennes sur 27, l’Union européenne fait toutefois figure d’exception. Actuellement, trois femmes président une des sept institutions européennes : Ursula von der Leyen pour la Commission, Christine Lagarde pour la Banque centrale européenne et Roberta Metsola pour le Parlement européen. Depuis 1984, l'institution possède une commission permanente des droits des femmes et de l’égalité des genres.

Une priorité européenne depuis toujours…

Dès 1957, l'Union européenne s'est emparée de ce sujet en faisant figurer "l'égalité entre les femmes et les hommes" parmi ses valeurs fondamentales. On retrouve aujourd'hui ce principe dans le traité sur l'Union européenne (TUE).  

Quelques années plus tard, en 1975, elle adopte sa première directive contre la discrimination salariale, obligeant les Etats membres à tenir compte de ce principe au niveau national. L'année suivante, c'est la Cour de justice de l'UE qui se prononce dans un arrêt sur le sujet. Il ouvre alors la voie aux recours des citoyens européens souhaitant faire valoir leurs droits.

Depuis, de nombreux textes sont venus étoffer l’arsenal juridique européen. Au fil des années, des directives ont instauré un congé parental dans les Etats membres (2010) ou favorisé l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée (2019).

Adoptée en 2022, une directive européenne fixe également des quotas de femmes à mettre en place, d’ici à juillet 2026, dans les conseils d’administration des grandes entreprises cotées en bourse dans l’UE. Et depuis 2023, les Etats membres doivent transposer dans leur droit national une nouvelle directive sur des règles de transparence des rémunérations.

Des programmes de financement comme le Fonds social européen + ont quant à eux permis d’aider les femmes à augmenter leur niveau de qualification et faciliter leur retour à la vie professionnelle après la maternité.

En 2024, après de longues négociations, l'Union a adopté la première directive pour lutter contre les violences faites aux femmes. Le texte vise à protéger les victimes de violences et harmoniser les sanctions à l’encontre de ceux qui les commettent.

…et encore aujourd'hui

Bien que l'Union européenne ait adopté plusieurs initiatives décisives dans le cadre de la stratégie 2020-2025 pour l'égalité entre les femmes et les hommes, les progrès restent lents et inégaux selon les domaines et les Etats membres, d'autant que l'UE a une compétence assez limitée en la matière et que la Commission doit donc compter sur le soutien des 27 dans toutes ses initiatives.

Trente ans après la déclaration de Pékin -une résolution adoptée par les Nations Unies et qui met en avant un ensemble de principes pour l'égalité entre les femmes et hommes-, la nouvelle feuille de route présentée en mars 2025 par la Commission fixe de grandes orientations, dont les mesures futures seront dévoilées dans la prochaine stratégie 2026 pour l'égalité. La lutte contre les violences faites aux femmes est l'une de ces grandes priorités. L'Union souhaite notamment que tous les Etats de l'UE (aujourd'hui 22 sur 27) adhérent à la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.

L'amélioration de la santé des femmes, l'égalité salariale et la parité dans le domaine politique figurent également parmi les huit autres dossiers prioritaires de la nouvelle mandature pour améliorer l'égalité femmes-hommes.

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07.03.2025 à 11:32

Conseil européen : les Vingt-Sept donnent leur feu vert au plan de 800 milliards d'euros pour renforcer la défense de l'UE

Hugo Palacin

Dans la presse européenne, les réactions sont mitigées quant aux conclusions du Conseil européen extraordinaire qui se tenait ce jeudi 6 mars, à Bruxelles. Si Le Point observe "une unité rarissime" des Européens marquant un "tournant historique de la défense européenne", Politico ne cache pas sa déception concernant la poursuite de l'aide à Kiev face […]

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Texte intégral 2223 mots
Réunis autour du président du Conseil européen, António Costa (au centre de face), et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (de dos, en blanc), les dirigeants des Etats membres de l'UE ont approuvé le plan de 800 milliards d'euros destiné à muscler la défense du continent - Crédits : Conseil européen
Réunis autour du président du Conseil européen, António Costa (au centre, de face), et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (de dos, en blanc), les dirigeants des Etats membres de l'UE ont approuvé le plan de 800 milliards d'euros destiné à muscler la défense du continent - Crédits : Conseil européen

Dans la presse européenne, les réactions sont mitigées quant aux conclusions du Conseil européen extraordinaire qui se tenait ce jeudi 6 mars, à Bruxelles. Si Le Point observe "une unité rarissime" des Européens marquant un "tournant historique de la défense européenne", Politico ne cache pas sa déception concernant la poursuite de l'aide à Kiev face à l'agresseur russe.

"Des câlins. Des séances photos. Un engagement à continuer d'armer l'Ukraine. Malgré tout ce qui s'est passé au cours des six semaines écoulées depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, c'est à peu près tout ce que les dirigeants de l'Union européenne ont pu offrir au président ukrainien Volodymyr Zelensky", tance le média en ligne.

"L'Europe de la défense est devenue une réalité"

Sur le volet de la défense européenne, les Vingt-Sept sont effectivement parvenus à s'entendre sur une décision historique, en donnant "leur feu vert à un plan de la Commission européenne pour renforcer leur défense", rapporte France info.

Mardi, la cheffe de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, avait présenté ce plan, baptisé "ReArm Europe" ("Réarmer l'Europe"), qui "vise à mobiliser quelque 800 milliards d'euros, dont 150 milliards d'euros sous forme de prêts, pour renforcer les capacités de défense du Vieux Continent sur fond de prise de distance des Etats-Unis", poursuit la radio publique.

Pour La Croix, grâce à l'approbation à l'unanimité des 27 chefs d'Etat et de gouvernement de ce "vaste programme d'augmentation des budgets militaires […] l'Europe de la défense est devenue une réalité". Dans le détail, ce plan doit "permettre à tous les Etats membres d’aller vers des dépenses équivalant à 3 % du PIB, seuil minimal jugé crédible pour dissuader la Russie", poursuit le quotidien catholique, qui rappelle qu'actuellement, "les pays de l'UE dépensent en moyenne 1,9 % de leur PIB pour leur armée, avec de fortes disparités".

Par ailleurs, ce programme "ouvre aux Etats de nouvelles possibilités de s'endetter, au-delà de la limite de 3 %, lorsqu'il s'agit de s'équiper", poursuit La Croix, qui ajoute que "les Vingt-Sept pourront aussi puiser dans les fonds de cohésion, une enveloppe budgétaire qui a été moins utilisée que prévu". La somme totale de ces fonds pour la période 2021-2027 est de 392 milliards d'euros, "mais Ursula von der Leyen n'a pas précisé les montants qui pourraient être disponibles pour des investissements dans la défense", abonde La Tribune.

En plus de valider cette proposition de la Commission, les dirigeants européens "ont également adopté une première liste d'une dizaine de domaines – systèmes de défense aérienne, artillerie, missiles, drones, mobilité militaire… –, où il leur faut en priorité investir pour renforcer leurs arsenaux", ajoute Le Monde.

Interrogé par RFI, Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof, le Centre de recherche politique de Sciences Po Paris, juge ainsi que "les Européens sont allés plus loin dans la prise de conscience qu'à aucun moment, pratiquement depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine". Le plan sera présenté mardi 11 mars au Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, par le président du Conseil européen, António Costa, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Pas d'unanimité sur le soutien à l'Ukraine

Si les médias européens saluent de manière unanime le caractère historique du plan européen de défense, nombreux sont ceux qui jugent insuffisantes les avancées quant au soutien à Kiev. En cause notamment, le blocage provoqué par Viktor Orbán.

"Après une première discussion sur le réarmement, les dirigeants ont abordé les lignes stratégiques de soutien à l’Ukraine, contre lesquelles le Premier ministre hongrois, aligné sur la politique de Donald Trump, avait menacé de poser son veto", relate Le Soir.

En début de sommet, Volodymyr Zelensky s'est adressé aux dirigeants européens. "'La véritable question pour toute négociation est de savoir si la Russie est capable d'abandonner la guerre', car il a noté que la Russie augmentait ses dépenses militaires, développait son armée et 'ne faisait aucune pause dans ses tentatives de surmonter les sanctions'", explique The Guardian.

Mais la présence du président ukrainien n'a pas suffi pour rallier la totalité des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE à sa cause. "Sans la Hongrie, 26 pays ont signé une déclaration sur l'Ukraine qui trace des lignes rouges pour les futurs pourparlers de paix, appelle à l'adhésion de Kiev au bloc et promet une aide militaire future sans objectifs spécifiques", indique Politico.

Une déclaration qui aurait même pu être signée à 25, avant que le Premier ministre slovaque, Robert Fico, ne se rallie "au prix d’une référence dans le texte final aux problèmes gaziers de la Slovaquie avec l’Ukraine", détaille Ouest France. Le Soir rappelle que la Slovaquie s'inquiète quant à son approvisionnement énergétique, "privé du gaz russe qui transitait par l’Ukraine".

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06.03.2025 à 18:34

Suspension de l'aide militaire américaine à l'Ukraine : quelles conséquences pour l'Europe ?

Hugo Palacin

Le couperet est tombé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars, lorsque les Européens dormaient. Donald Trump a ordonné la suspension temporaire de l'aide militaire fournie à l'Ukraine, jusqu'à ce que Kiev "démontre un engagement de bonne foi en faveur de la paix", ont indiqué des responsables américains à différents médias. Une […]

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Vendredi 28 février, à la Maison Blanche, le ton est monté entre Donald Trump et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant les caméras du monde entier - Crédits : The White House / Flickr
Vendredi 28 février, à la Maison Blanche, le ton est monté entre Donald Trump et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant les caméras du monde entier - Crédits : The White House / Flickr

Le couperet est tombé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars, lorsque les Européens dormaient. Donald Trump a ordonné la suspension temporaire de l'aide militaire fournie à l'Ukraine, jusqu'à ce que Kiev "démontre un engagement de bonne foi en faveur de la paix", ont indiqué des responsables américains à différents médias.

Une décision qui intervient quelques jours après la joute verbale opposant le président américain à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans le Bureau ovale et devant les caméras du monde entier, vendredi 28 février.

Beaucoup y voient une forme de chantage vis-à-vis de l'Ukraine, à qui l'administration Trump force la main depuis plusieurs semaines pour lui arracher un accord sur ses terres rares et la pousse à négocier une sortie de conflit avec son agresseur, la Russie. Les conséquences de ce désengagement américain devraient en tout état de cause se faire ressentir sur le reste de l'Europe.

Les Etats-Unis, premier fournisseur d'aide militaire à l'Ukraine

D'après les informations du Washington Post, la décision de suspendre l'aide à l'Ukraine a été prise ce lundi 3 mars, lors d'une réunion à la Maison-Blanche à laquelle participaient notamment le vice-président américain J. D. Vance, le secrétaire d'Etat Marco Rubio, ainsi que le ministre de la Défense Pete Hegseth.

Selon le Kiel Institute, un institut de recherche économique allemand spécialisé dans le suivi du soutien militaire, l'aide militaire américaine depuis février 2022 et le début de l'invasion russe en Ukraine se chiffre à près de 64 milliards d'euros. Washington est ainsi le premier donateur d'aide militaire à destination de Kiev, loin devant l'Allemagne (12,6 milliards d'euros), le Royaume-Uni (10,1 milliards d'euros) ou encore la France (3,5 milliards d'euros).

L'Europe pourrait-elle remplacer les Etats-Unis en Ukraine ?

Si les Etats-Unis interrompent durablement ou définitivement leur aide militaire à l'Ukraine, le continent européen se retrouverait quasiment seul à continuer de soutenir Kiev. Sauf que pour Peer de Jong, vice-président de l'institut Themiis et ancien colonel des troupes de marines, interrogé par France info ce mardi 4 mars, "l'Europe n'est pas en situation de compenser ce manque américain". Selon lui, le Vieux continent fait ainsi face à une dure réalité : sans l'aide américaine, l'Europe est aujourd'hui incapable de supporter suffisamment l'Ukraine face à son agresseur russe.

Un avis que ne partagent cependant pas tous les experts. C'est le cas d'Oleg Barabanov, spécialiste des relations internationales et de la politique de sécurité de l'Union européenne. "Bruxelles pourrait tout à fait, d'un point de militaire comme financier, remplacer les Etats-Unis en Ukraine", estimait-il dans un entretien donné fin février au journal russe Argumenty i fakty. A condition d'augmenter ses efforts : "l'Europe pourrait avoir besoin de 300 000 soldats supplémentaires et d'une augmentation annuelle des dépenses de défense d'au moins 250 milliards d'euros à court terme pour décourager l'agression russe", chiffre quant à lui l'institut Bruegel.

Du côté des dirigeants européens, on promet de poursuivre l'envoi d'aide militaire à Kiev. A l'issue de leur réunion dimanche 2 mars à Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé que son pays, la France et "un ou deux autres" pays travailleraient avec l'Ukraine sur un "plan pour arrêter les combats", qui sera ensuite présenté aux Etats-Unis. Même si l'Europe doit "faire le gros du travail" selon lui, le projet de plan inclut un "filet de sécurité" (backstop) américain. Des garanties sur lesquelles Donald Trump a jusqu'à présent refusé de s'engager.

Nombreuses interrogations en suspens

De nombreuses questions restent toutefois sans réponse pour le moment. Si Washington ne compte plus livrer de matériel militaire à l'Ukraine, qu'en sera-t-il de ceux déjà présents et utilisés sur le sol ukrainien ? En principe, l'ordre de Trump ne concerne pas les armes déjà expédiées. Or, selon la chaîne américaine ABC, 90 % des armements promis à Kiev dans les précédents accords validés par l'administration Biden ont déjà été livrés à l'Ukraine. En revanche, Peer de Jong explique auprès de France info que l'emploi du matériel militaire d'origine américaine, même s'il est livré par les Européens, nécessite "l'autorisation des Etats-Unis". Or les volontés de l'administration Trump à ce sujet restent floues.

Une autre interrogation porte sur les conséquences de la "pause" opérée par les Etats-Unis en matière de partage d'informations stratégiques et militaires. Mercredi 5 mars, le directeur de la CIA a confirmé que, sur ordre de Donald Trump, Washington avait temporairement cessé de transmettre à Kiev des renseignements essentiels pour sa défense face à Moscou. Une décision qui prive l'Ukraine d'informations précieuses pour cibler les forces russes. Jeudi 6 mars, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu a toutefois souligné que Paris fournissait des renseignements militaires à l’Ukraine.

Enfin, des responsables américains ont évoqué la possibilité de couper l'accès de l'Ukraine à Starlink, selon plusieurs sources dont Reuters. Détenu par Elon Musk, ce réseau satellitaire internet est vital pour les communications de l'armée ukrainienne dans la guerre contre la Russie. Il compense notamment la perte des réseaux fixes et mobiles endommagés par les bombardements. Si le propriétaire de la constellation a démenti une telle éventualité, l'opérateur satellitaire européen Eutelsat discute néanmoins d'un potentiel remplacement de Starlink en Ukraine. L'entreprise, qui contrôle la constellation OneWeb avec 630 satellites en orbite basse, affirme pouvoir offrir un service équivalent malgré des capacités moindres. Dans son entretien, Oleg Barabanov estimait toutefois : "À mon sens, il n'y a que deux éléments fondamentaux, dans l'aide américaine, que l'Europe ne peut pas fournir dans les mêmes proportions : la communication satellitaire — notamment le fameux système Starlink de Musk — et le renseignement spatial."

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06.03.2025 à 17:48

Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne

Rédaction Toute l'Europe

Face aux inégalités salariales, les Etats membres ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, en Belgique, en Italie et en Roumanie, ils demeurent relativement faibles. Dans ces trois pays en 2023, les femmes touchaient en moyenne respectivement 0,7 %, 2,2 % et 3,8 % de moins que leurs homologues masculins. Par ailleurs, au Luxembourg, les femmes salariées gagnaient […]

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Face aux inégalités salariales, les Etats membres ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, en Belgique, en Italie et en Roumanie, ils demeurent relativement faibles. Dans ces trois pays en 2023, les femmes touchaient en moyenne respectivement 0,7 %, 2,2 % et 3,8 % de moins que leurs homologues masculins. Par ailleurs, au Luxembourg, les femmes salariées gagnaient même en moyenne un salaire horaire brut supérieur de 0,7 % à celui des hommes en 2023.

A l’inverse, les pays dans lesquels l’écart était le plus important sont la Lettonie (19 %), l’Autriche (18,3 %), la République tchèque (18 %), la Hongrie (17,8 %) et l'Allemagne (17,6 %). La France se situe légèrement au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (12 %) avec un écart de rémunération entre les femmes et les hommes de 12,2 % en 2023.

De manière générale, la moyenne européenne des inégalités salariales est en recul depuis 2013. Celle-ci passe de 16 à 12 % pour les Vingt-Sept. En 10 ans, la grande majorité des Etats membres ont vu cet écart se réduire, à l'image de l'Espagne (-8,6 points de pourcentage entre 2013 et 2023) ou de la Belgique (-6,8 points).

De grosses différences dans le volume horaire

Ces données, calculées à partir des salaires dans l’ensemble des secteurs économiques, doivent cependant être interprétées avec précaution. En effet, dans chaque pays les racines de l’inégalité salariale peuvent être multiples : différences en matière d’éducation, de choix de secteur, ségrégation sur le marché de l’emploi, partage inégal des responsabilités domestiques et de la garde des enfants…

Pour le moment, faute de consensus, aucune statistique n’existe à l’échelle européenne sur l’écart de rémunération ajusté, c’est-à-dire l’écart entre les femmes et les hommes ayant des caractéristiques strictement identiques (âge, niveau de diplôme, type de contrat, etc). Les données présentées ici mesurent ainsi un phénomène plus large que la notion de “à travail égal, salaire égal”.

Par ailleurs, “cet écart s’explique en partie par le moindre volume de travail annuel des femmes, qui sont à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année, et davantage à temps partiel”, explique l’Insee. Ainsi, en France, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes de 14,2 %, estime l'institut. L'écart grimpe même à 22,2 % si l'on ne tient pas compte du volume horaire. Des chiffres différents de ceux avancés par Eurostat qui peuvent s'expliquer par les différences en termes de calcul.

Dans cet article, l'écart de rémunération est mesuré en comparant le revenu horaire brut moyen des femmes salariées rapporté au salaire horaire brut moyen des hommes salariés. Eurostat donne quelques détails supplémentaires :

"Cet indicateur mesure la différence entre la rémunération horaire brute moyenne des hommes salariés et des femmes salariés en pourcentage du salaire horaire brut moyen des hommes salariés. L’indicateur a été défini comme non ajusté, puisqu’il donne une vue d’ensemble des inégalités entre les hommes et les femmes sur le plan de la rémunération et mesure une notion plus large que la notion d’égalité des rémunérations pour un travail égal. Tous les membres du personnel travaillant dans les entreprises de dix salariés ou plus, sans restriction d’âge et du nombre d’heures prestées, sont inclus"

De nouvelles règles européennes

L'Union européenne a adopté de nouvelles règles de transparence des rémunérations en 2023. Celles-ci prévoient que les entreprises de l'UE seront "tenues de partager des informations concernant les salaires, et de prendre des mesures en cas d'écart de rémunération entre les femmes et les hommes supérieur à 5 %", précise le Conseil.

La directive prévoit également des dispositions sur l'indemnisation des victimes de discrimination en matière de rémunération, ainsi que des sanctions, dont des amendes, pour les employeurs ne respectant pas les règles. Entrée en vigueur le 10 mai 2023, cette directive doit être "transposée" par les Etats membres dans leur législation nationale dans un délai maximal de trois ans.

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06.03.2025 à 17:05

Quelles sont les règles pour intégrer l'Otan ?

Lucas Da Silva

L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a poussé la Finlande et la Suède à sortir de leur neutralité historique et à présenter leur candidature à l'Alliance atlantique le 18 mai 2022. La première l'a intégrée en avril 2023, et la seconde en mars 2024. L'Ukraine, la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine espèrent […]

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23 Etats membres de l'UE font actuellement partie de l'Otan - Crédits : Xavier Lejeune / iStock

L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a poussé la Finlande et la Suède à sortir de leur neutralité historique et à présenter leur candidature à l'Alliance atlantique le 18 mai 2022. La première l'a intégrée en avril 2023, et la seconde en mars 2024. L'Ukraine, la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine espèrent également rejoindre un jour l'Otan.

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Quelle procédure pour adhérer à l'Organisation de l'Atlantique nord ?

L'Alliance atlantique repose sur ce qu'elle nomme la "politique de la porte ouverte". L'article 10 du traité de l'organisation dispose que l'Otan est ouverte à l'adhésion de tout "Etat européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l'Atlantique Nord", une zone géographique qui s'étend du continent européen jusqu'à l'Amérique du Nord. S'ils ne se trouvent pas sur le Vieux Continent, le Canada et les Etats-Unis font partie des 12 pays fondateurs et sont donc membres de l'alliance depuis 1949.

Pour adhérer à l'organisation, les pays candidats doivent satisfaire les critères principaux suivants :

  • Avoir un système politique démocratique et reposant sur une économie de marché ;
  • Traiter les populations minoritaires de manière équitable ;
  • S'engager à régler les confits de manière pacifique ;
  • Etre désireux d'apporter une contribution militaire aux opérations de l'Otan ;
  • Etre attaché au caractère démocratique des relations entre les civils, les militaires et les institutions.

Une fois ces critères remplis, les pays affichant leur volonté d'adhérer à l'Otan, en se déclarant simplement "intéressés" et candidats, peuvent être invités par les Etats membres de l'Alliance. Cette décision doit être prise à l'unanimité par ces derniers.

Une fois l'unanimité obtenue, les pourparlers d'adhésion peuvent débuter. Leur objectif "est d'obtenir des pays invités la confirmation formelle de leur volonté et de leur capacité d'accepter les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires découlant du traité de Washington", explique le site de l'Alliance atlantique. Une réunion permet d'examiner les questions politiques, militaires et de défense du pays candidat. Une autre traite des questions techniques et juridiques, ainsi que de la future contribution du pays au budget de l'Otan. Une fois cette étape terminée, l'Alliance peut soumettre à l'Etat candidat des réformes nécessaires (par exemple, augmenter ses investissements militaires ou renforcer son état de droit en luttant contre la corruption).

Lorsque les conditions sont respectées, le pays doit adopter une loi de ratification du traité de l'Atlantique Nord, ce qui peut se faire par référendum ou au parlement national selon les modalités de chaque pays.

Pourquoi les délais d'intégration peuvent-ils fortement varier ?

L'adhésion à l'Alliance atlantique dépend du candidat et du contexte historique. Le processus s'est par exemple conclu relativement rapidement pour la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, anciens pays satellites de l'URSS : soumise en 1995, leur candidature a été acceptée en 1997 pour une intégration en 1999. A l'inverse, la Bosnie-Herzégovine a quant à elle été invitée en avril 2010 à participer au plan d'action pour l'adhésion de l'Organisation, mais n'a toujours pas intégré l'Otan. Sarajevo doit effectivement "continuer de mener des réformes en faveur du processus démocratique et du secteur de la défense si elle entend concrétiser ses aspirations européennes et euroatlantiques", précise le site de l'Alliance.

La règle de l'unanimité a également posé quelques difficultés à la Suède et la Finlande. En effet, la Turquie et la Hongrie ont longtemps refusé de lever leur veto à l'adhésion des deux pays afin d'obtenir des concessions. Ankara accusait les deux pays scandinaves de soutenir les militants du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et a donc obtenu que Stockholm et Helsinki coopèrent avec la Turquie pour lutter contre l'organisation. Pour satisfaire les exigences turques, la Suède a par exemple modifié ses lois et assoupli les règles sur les ventes d'armes. De son côté, Budapest protestait contre la position du gouvernement suédois qui se montrait critique envers la politique intérieure de Viktor Orbán. Les deux pays ont finalement levé leur veto et la Suède et la Finlande ont intégré l'alliance de manière relativement rapide, moins de deux ans après avoir soumis leur candidature.

Pour l'Ukraine, les choses sont bien plus difficiles. Kiev a signifié sa volonté d'adhérer à l'Otan dès 2008. Mais outre de graves problèmes de corruption, le pays est traversé par des conflits dans la partie orientale de son territoire depuis 2014, et surtout marqué par l'invasion de la Russie depuis février 2022. L'adhésion du pays à l'Alliance atlantique est d'ailleurs une ligne rouge pour Vladimir Poutine.

Quelles différences avec une adhésion à l'UE ?

Si l'intégration dans l'Union européenne s'avère si fastidieuse, c'est qu'il est nécessaire d'intégrer tout un ensemble de normes européennes dans son droit national, dont l'acquis communautaire (règles économiques et monétaires, normes politiques et judiciaires, obligations en matière de politique étrangère…). Plus exigeante que l'Otan, l'adhésion à l'UE peut prendre de très nombreuses années.

Un pays peut-il quitter l'Otan ?

Aucun pays membre n'a jamais quitté l'Alliance atlantique depuis sa création en 1949. La France s’est retirée du commandement militaire intégré de l'Otan en 1966 avant de le réintégrer en 2009, mais elle n’a pas quitté l'organisation elle-même.

Le traité de l'Atlantique nord prévoit et encadre toutefois une telle hypothèse dans son article 13. Le pays souhaitant se retirer doit envoyer un "avis de dénonciation" aux Etats-Unis, qui agissent en tant que dépositaires du traité. Ceux-ci sont chargés d'informer les autres pays membres de cette demande. Une fois la notification reçue, le retrait devient effectif au bout d'un an.

La question d'un retrait de l'Otan a été agitée par les Etats-Unis eux-mêmes, depuis la candidature du Républicain Donald Trump à l'élection présidentielle de 2024. Les sénateurs démocrates et républicains ont d'ailleurs tenté, avec une loi bipartisane adoptée en décembre 2023, de prévenir une telle décision en la conditionnant à l'approbation des deux tiers des sénateurs ou d'une loi votée au Congrès. En décembre 2024, Donald Trump a par exemple déclaré que son pays resterait dans l'Otan si les alliés "paient leurs factures". En février 2024, il avait également menacé de ne pas respecter l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord, en refusant de protéger les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements financiers envers l'Otan. Il avait même déclaré qu'il encouragerait la Russie à "faire ce qu'elle veut" face aux membres ne payant pas leurs "dettes".

Bien qu'un retrait américain de l'Otan reste pour le moment à l'état de menace, sa concrétisation poserait d'énormes difficultés. Juridiques tout d'abord, puisque l'article 13 ne prévoit pas que le premier contributeur et fondateur de l'organisation décide de la quitter. Quant aux défis logistiques et stratégiques d'une telle décision, ils seraient considérables : les forces militaires devraient être redéployées, les accords de défense renégociés. "Le doute instillé par Donald Trump quant à la garantie de sécurité états-unienne apportée aux membres de l’Otan, couplé à son refus de soutenir l’Ukraine, a achevé de convaincre les Etats les plus sceptiques : il est temps de construire une défense européenne autonome", note Théo Verdier, chercheur à la Fondation Jean Jaurès.

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06.03.2025 à 16:53

Parlements nationaux et européen : quelle représentation pour les femmes ?

Juliette Verdes

En politique également, l'égalité entre les femmes et les hommes est loin d'être atteinte. A l’image du reste de la société, les femmes sont moins représentées aux postes à responsabilité. Aux plus hautes fonctions politiques nationales, le bilan est maigre. Parmi les 27 Etats membres de l'Union européenne, on compte seulement trois femmes cheffes d'Etat […]

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En politique également, l'égalité entre les femmes et les hommes est loin d'être atteinte. A l’image du reste de la société, les femmes sont moins représentées aux postes à responsabilité. Aux plus hautes fonctions politiques nationales, le bilan est maigre. Parmi les 27 Etats membres de l'Union européenne, on compte seulement trois femmes cheffes d'Etat et trois autres cheffes de gouvernements.

Des situations nationales très différentes

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Au niveau des 27 parlements nationaux, la situation était un peu meilleure, avec un tiers (33,4 %) de femmes élues en moyenne en 2024, selon Eurostat. Un chiffre encore faible, mais en nette hausse. Vingt ans plus tôt, en 2004, elles ne représentaient que 21,4 % des parlementaires.

Cette moyenne cache d'importantes disparités entre les Etats membres. Les pays nordiques font figure de bons élèves. En Suède (45,6 %) en Finlande (45,5 %) et au Danemark (44,7 %), les femmes représentaient près de la moitié des élus. Trois autres Etats membres comptent également plus de quatre femmes sur dix au sein de leurs parlements respectifs : l'Espagne (42,8 %), la Belgique (42,8 %) et les Pays-Bas (40,4 %).

A Chypre à l'inverse, les femmes n'occupent que 14,3 % des sièges du Parlement national. La situation n'est pas meilleure en Hongrie avec 14,6 % de femmes élues. En Roumanie également (19,5 %), cette proportion ne dépassait pas deux femmes sur dix.

Avec 36,3 % de femmes, la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne.

Un Parlement européen plus égalitaire…

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Au Parlement européen, l'écart de représentation entre les femmes et les hommes a aussi largement diminué. Alors qu'elles ne représentaient que 16 % de l’hémicycle en 1979, elles comptaient pour 41 % des élus lors de l'installation du nouveau Parlement européen en septembre 2019. Aujourd'hui, on y dénombre 38,8 % de femmes.

Depuis 1979, date du passage à l’élection au suffrage universel direct du Parlement, ce dernier n'a en revanche été présidé qu'à trois reprises par des femmes : Simone Veil (1979-1982), Nicole Fontaine (1999-2002) et aujourd’hui Roberta Metsola (depuis 2022). Soit trois présidentes pour 14 présidents.

Les présidences des groupes ont également été longtemps réservées aux hommes. Aujourd'hui, sur les huit groupes politiques de la mandature 2024-2029, on retrouve deux femmes à leur tête : Iratxe Garcia Pérez pour les Socialistes et Démocrates (S&D) et Valérie Hayer pour Renew Europe. Les Verts/ALE et La Gauche ont tous les deux instauré une coprésidence partagée et paritaire : Manon Aubry et Martin Schirdewan pour la gauche radicale ; Terry Reintke et Bas Eickhout pour les écologistes.

… malgré des disparités entre les délégations nationales

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Mais au-delà des disparités entre les groupes, c’est entre les différents nationalités que les écarts en termes de parité sont les plus importants. Dans six Etats, on comptait au quatrième trimestre 2024 moins d’un quart de femmes parmi les eurodéputés selon les derniers chiffres de l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE). C’est le cas de Malte (16,7 %), la Lituanie (18,2 %) ou encore la Roumanie (18,2 %). Toute dernière du classement, Chypre ne compte aucune femme parmi ses 6 députés.

A l’inverse, la Suède et la Finlande sont les deux pays de l’UE comptant le plus d’eurodéputées. Ces dernières représentent respectivement 61,9 et 60 % des parlementaires européens. L'Espagne est le seul Etat membre à avoir une délégation parfaitement paritaire : 30 femmes et 30 hommes. La France est presque dans le même cas de figure mais compte un nombre impair de députés : 41 femmes pour 40 hommes (soit 50,6 % du total).

Des quotas de genres au Parlement européen

Pour pallier le déficit de représentation des femmes au Parlement européen, onze pays de l’UE disposent d’un système de quotas lors des élections européennes.

C'est notamment le cas en France où chaque parti doit alterner un candidat de chaque sexe sur sa liste. D'autres imposent des quotas de chaque genre : 35 % en Pologne ou 40 % au Portugal.

La part des femmes dans les parlements nationaux et au Parlement européen, pays par pays

Pays% des femmes dans les parlements nationaux (2024)% des femmes au Parlement européen
(4e trimestre 2024)
Allemagne35,537,5
Autriche39,140
Belgique42,840,9
Bulgarie25,823,5
Chypre14,30
Croatie34,941,7
Danemark44,733,3
Espagne43,750
Estonie28,728,6
Finlande45,560
France36,350,6
Grèce23,328,6
Hongrie14,647,6
Irlande27,842,9
Italie33,832,9
Lettonie3122,2
Lituanie30,418,2
Luxembourg3533,3
Malte27,816,7
Pays-Bas40,448,4
Pologne29,130,2
Portugal35,838,1
Rép. Tchèque24,338,1
Roumanie19,518,2
Slovaquie23,346,7
Slovénie3033,3
Suède45,661,9
Moyenne UE33,4 38,8
Source : Eurostat / EIGE

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