21.07.2025 à 14:16
Loi Duplomb : pourquoi le débat qui divise la France est avant tout un sujet européen ?
Plus d’un million. C'est le nombre de signatures déjà recueillies par la pétition contre la loi Duplomb. Lancée à l'initiative d'Eléonore Pattery - étudiante en master de 23 ans - le 10 juillet, soit deux jours après l'adoption par le Parlement du texte des sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), cette […]
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Plus d’un million. C'est le nombre de signatures déjà recueillies par la pétition contre la loi Duplomb. Lancée à l'initiative d'Eléonore Pattery - étudiante en master de 23 ans - le 10 juillet, soit deux jours après l'adoption par le Parlement du texte des sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), cette dernière suscite au fil des jours un engouement inédit. La pétition ayant atteint les 500 000 signatures, issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, un président de groupe ou de commission peut demander à la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale qu’elle soit de nouveau débattue au sein de l'hémicycle. La Conférence des présidents devrait se réunir à l'automne pour déterminer s'il y a lieu d'organiser un débat au Palais-Bourbon. Celui-ci portera uniquement sur la pétition elle-même, et non sur la loi adoptée, qui doit encore être promulguée par Emmanuel Macron et fait l’objet d’une saisine du Conseil constitutionnel par des députés de gauche. L’institution a jusqu'au 11 août pour se prononcer. "Peut-être n’avons-nous pas assez expliqué, assez rassuré. Cette loi a pour objectif de remettre les agriculteurs français dans le même cadre d’exercice de leur profession que leurs collègues européens", a défendu ce 21 juillet la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, précisant que le gouvernement était soucieux d'écouter "les mouvements démocratiques comme celui qui s’exprime aujourd’hui". Adoptée par 316 voix, contre 223 dans un dernier vote à l’Assemblée nationale le 8 juillet, la loi visant à "lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur" alimente le débat politique, mais pas seulement. La raison ? Le texte comprend notamment une mesure décriée de réintroduction sous conditions d’un pesticide néonicotinoïde, l'acétamipride, jugé dangereux pour l'environnement et la santé publique. Il prévoit également le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les bâtiments d’élevage ainsi que la facilitation des constructions relatives au stockage de l’eau. Véritable enjeu en France, ce sujet dépasse les frontières. Point le plus sensible du texte, la réintroduction de l’acétamipride, dont l’usage est définitivement interdit en France depuis 2020, est cette fois permise par décret. Notamment "pour faire face à une menace grave compromettant la production agricole" et en cas d’alternative insuffisante, sans délai. Le texte instaure une clause de réexamen au bout de trois ans, afin qu’un conseil de surveillance évalue les conditions des dérogations accordées. La réintroduction de cet insecticide appartenant à la famille des néonicotinoïdes est notamment réclamée par les producteurs de betteraves sucrières, qui affirment ne disposer d’aucune alternative efficace pour protéger leurs cultures. La FNSEA, tout comme la Coordination rurale (deuxième syndicat agricole), dénonce une "concurrence déloyale" de la part d'autres pays européens et craint une hausse des importations de sucre ou de noisettes issus de cultures traitées avec des pesticides interdits en France. Le retour des néonicotinoïdes, connus pour leur forte toxicité envers les abeilles, suscite une vive opposition de la part des défenseurs de l’environnement, notamment des apiculteurs - dont la production de miel s’est effondrée depuis l’introduction de ces substances dans les années 1990 - ainsi que de la Confédération paysanne. "La loi Duplomb va à rebours de l'ensemble des analyses et études scientifiques", analyse l'eurodéputé français David Cormand, membre du groupe des Verts/Alliance libre européenne (ALE). "Le centre national de la recherche scientifique (CNRS) a déploré l'adoption de ce texte. Nous parlons beaucoup de l’acétamipride mais il y a aussi d'autres points importants comme la remise en cause de l’indépendance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qui a documenté les risques éventuels liés à la réintroduction de cet insecticide". Selon Laurent Duplomb, en continuant à interdire ce pesticide, la France "fait courir une concurrence déloyale" à ses agriculteurs. Le sénateur appelle à "accepter les règles du jeu européennes". Sinon dit-il, "ça veut dire qu'on interdit des choses chez nous alors qu'elles sont autorisées de l'autre côté de la frontière." Et d'ajouter pour justifier ce texte de loi : "moins nous produirons en France, plus nous seront soumis à acheter des produits qui viennent d'ailleurs et qui ne correspondent pas du tout à nos normes". Les partisans de la loi Duplomb – qui est notamment soutenue par la FNSEA - rappellent que la substance a été réautorisée en 2018 sur le marché unique européen jusqu’en 2033. Pourtant la France a plaidé en 2020 pour son interdiction, en fournissant à ses homologues européens de nouvelles données scientifiques visant à démontrer la toxicité de l’acétamipride. Cet insecticide est autorisé "dans tous les autres États membres", a expliqué le ministère de l’Agriculture le 10 juillet, en réponse à une question écrite d’un sénateur. Essentiellement "en arboriculture (noisetiers, fruits à pépins, pêchers, cerisiers, pruniers, agrumes, framboisiers etc.) et en production de légumes". Il s’agit de la dernière substance de la famille des néonicotinoïdes encore approuvée dans l’Union européenne, les autres ayant été progressivement interdites. Mais pour David Cormand, la loi Duplomb "est au diapason de ce qui est en train de se passer au niveau européen, avec la remise en question du Pacte vert. On constate une volonté délibérée de s'attaquer à un certain nombre d'acquis écologiques par certains modèles d'agriculture ultra-industrialisés. Or c'est précisément ce modèle qui 'tue' les agriculteurs". La Commission européenne définit un pesticide comme "un produit qui prévient, détruit, ou contrôle un organisme nuisible ou une maladie, ou qui protège les végétaux ou les produits végétaux durant la production, le stockage et le transport". Le terme regroupe donc des familles différentes de pesticides, comme les fongicides, les herbicides ou les insecticides, mais inclut aussi les répulsifs ou les régulateurs de croissance, entre autres. C'est là que l'Union européenne entre en jeu. C'est elle qui réglemente la commercialisation et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ainsi que les niveaux maximums autorisés de leurs résidus dans les produits de consommation. Pour pouvoir arriver sur le marché, la substance doit obtenir l'approbation de la Commission européenne. Celle-ci se base sur l'avis scientifique d'une agence de l'Union : l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Les États membres de l'UE expriment également leur opinion sur le sujet dans le cadre d'un comité composé de représentants des Vingt-Sept (le comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux ou Scopaff) : selon les cas, ce comité rend un avis non contraignant ou prend la décision finale d'autoriser un pesticide. Une fois l'autorisation européenne accordée, celle-ci n'est que temporaire (au maximum 15 ans) et doit être renouvelée périodiquement. C'est pas exemple le cas de celle donnée au glyphosate, prolongée de 10 ans en novembre 2023. Autre tâche qui incombe à l'Union européenne : fixer des limites maximales de résidus dans les aliments. Toujours en suivant les recommandations de l'EFSA, la Commission européenne détermine des seuils pour certains produits ainsi qu'une limite générale qui s'applique à défaut. Celle-ci est fixée à 0,01 mg/kg. Des taux que les autorités sanitaires européennes (l'EFSA et les agences nationales) s'efforcent de contrôler. Agriculteur de profession, Laurent Duplomb a rappelé que "70% des sénateurs ont voté cette loi, 60% des députés l’ont votée : c’est la loi du Parlement et qui fera force de loi si elle est promulguée par le président de la République". Pour le sénateur de 53 ans, le poids de cette contestation citoyenne et politique "montre clairement deux visions opposées de [la] société". La sienne, "qui repose sur le travail, la croissance, et la souveraineté. Et celle des pétitionnaires qui vivent dans un monde où les droits sont pour eux et les devoirs pour les autres, et qui se résume à ne plus rien produire chez nous tout en fermant les yeux sur tout ce que l’on importe pour remplacer ce que l’on s’interdit de produire". "Cette loi permet de donner des gages à une profession agricole mise sous pression", pointe David Cormand. Selon lui, "ce ne sont pas les réglementations écologiques qui mettent en difficulté le monde paysan. Le vrai problème repose sur l'argent généré en amont par les géants de l'agro-industrie qui vendent les molécules chimiques, et en aval par les géants du secteur agroalimentaire". En attendant une solution pérenne, le ministère de l’Agriculture a pris plusieurs mesures ces dernières années pour ne pas laisser les agriculteurs français sans alternative. Il a notamment délivré des autorisations de mise sur le marché (AMM) pour des produits de substitution aux néonicotinoïdes. Par ailleurs, 140 millions d’euros ont été mobilisés dans le cadre de la planification écologique pour soutenir la recherche de solutions alternatives, à travers le "plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures" (Parsada) et des plans de filières associés. Le problème, précise l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), réside dans l’absence d’une autre "famille" pouvant remplacer l’ensemble des néonicotinoïdes : les solutions doivent donc être multiples pour remplacer un seul type de produit à l’usage facile. Ce n'est pas la première fois que la France et l'Union européenne sont confrontées à des problématiques communes sur la question des insecticides. Alors qu'une loi envisageait leur autorisation jusqu’au 1er juillet 2023, le ministre français de l’Agriculture alors en poste, Marc Fesneau, annonçait que les néonicotinoïdes ne seraient plus autorisés dans le pays, se soumettant à une décision de la Cour de justice de l’Union européenne. La CJUE avait jugé illégales les dérogations octroyées pour l’usage des pesticides interdits. Une décision "suffisamment puissante pour ne pas instabiliser encore plus le système", avait alors reconnu le ministre. L’article Loi Duplomb : pourquoi le débat qui divise la France est avant tout un sujet européen ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 3262 mots
Le retour dérogatoire de l’acétamipride
Un pesticide autorisé par l'UE
Les types de pesticides
Qui régule le marché ?
Bataille d'idées
En savoir plus sur l'agriculture et l'environnement dans l'UE
21.07.2025 à 08:30
Sommet UE-Chine : 50 ans de relations diplomatiques et un rendez-vous sous haute tension
L'événement, particulièrement important dans le contexte économique et géopolitique actuel, est censé marquer le coup. Pourtant, avant même d'avoir démarré, le prochain sommet entre l'Union européenne et la Chine est déjà source de crispations. Initialement prévu les 24 et 25 juillet prochain, ce temps fort célébrant le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux […]
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L'événement, particulièrement important dans le contexte économique et géopolitique actuel, est censé marquer le coup. Pourtant, avant même d'avoir démarré, le prochain sommet entre l'Union européenne et la Chine est déjà source de crispations. Initialement prévu les 24 et 25 juillet prochain, ce temps fort célébrant le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux grandes puissances a déjà été raccourci d'une journée, sur décision des dirigeants chinois. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, António Costa, s'apprêtent ainsi à se rendre sur un autre continent en période de turbulences. Le premier différend - et donc le premier enjeu de ce sommet - est évidemment commercial. L'UE et la Chine représentent ensemble près d'un tiers du commerce mondial de biens et services (29,6 %) et plus d'un tiers (34,4 %) du PIB mondial. En 2024, les échanges de biens et services entre l'UE et la Chine ont affiché un montant supérieur à 845 milliards d'euros. Chaque jour, près de 2,3 milliards d’euros sont ainsi échangés entre les deux blocs, faisant de l'Empire du milieu le troisième partenaire commercial de l'UE, et de l'Union le premier partenaire commercial de la Chine. Les principaux biens importés par l'UE depuis la Chine concernent essentiellement des équipements audio et de télécommunication, ainsi que des machines et appareils électriques, tandis que les principaux biens exportés par l'UE vers la Chine sont d'abord des machines, des voitures et des pièces automobiles. Pour ce qui est des services, les échanges couvrent les services de transport, les services numériques et autres outils scientifiques et techniques. Le 6 mai 1975, une rencontre entre le Premier ministre chinois Zhou Enlai et le vice-président de la Commission européenne, Sir Christopher Soames, a posé les bases du dialogue diplomatique officiel entre les deux parties. Les relations commerciales, elles, ont été facilitées par un premier accord liant la Communauté économique européenne et la Chine en avril 1978, et renforcées par un nouveau traité intégrant notamment l'agriculture, l'énergie et l'industrie en 1985. Pourtant, les relations économiques entre les deux géants restent teintées de défiance. Depuis 2019, la Commission européenne ne voit plus la Chine uniquement comme un partenaire : elle la qualifie aussi de "concurrent stratégique" et de "rival systémique", en raison notamment d’un accès restreint au marché chinois. Les tensions se sont accentuées en 2024 avec la mise en place de surtaxes européennes sur les voitures électriques chinoises, entraînant des mesures de rétorsion de Pékin. Le 4 juillet 2025, la Chine a annoncé l'imposition de droits de douane de 32,2 % en moyenne sur les eaux-de-vie de vin et les brandys européens. La conséquence d'une enquête concluant que les producteurs de spiritueux européens fixaient des prix en-deça du marché (dumping). Ces litiges commerciaux concernent aussi le secteur des médicaments. Fin juin 2025, l'UE a décidé de bannir les fournisseurs chinois de technologies médicales du marché européen pour les contrats de plus de 5 millions d’euros. Le grief : l'accès inéquitable des entreprises du Vieux Continent au marché chinois des dispositifs médicaux, Pékin étant accusé de favoriser les fournisseurs nationaux dans ses appels d'offre. "Pour que notre partenariat aille de l’avant, nous avons besoin d’un véritable rééquilibrage, de moins de distorsions du marché, de moins de surcapacités exportées par la Chine et d’un accès équitable et réciproque pour les entreprises européennes", a déclaré Ursula von der Leyen lors d'un discours au Parlement européen, le 7 juillet dernier. Le déficit commercial de l’UE vis-à-vis de la Chine s'élevait à 305 milliards d'euros en 2024. La question des rapports commerciaux - se posant avec encore plus d'acuité dans le contexte des menaces proférées par Donald Trump et la guerre commerciale qu'il alimente depuis son retour à la Maison-Blanche - sera ainsi au cœur des discussions le 24 juillet, chacun voulant tirer son épingle du jeu et défendre ses propres intérêts. Mais la bataille ne se joue pas seulement sur les flux commerciaux. L’Europe s’inquiète également de sa dépendance croissante à l’égard de la Chine pour des matières premières et technologies critiques. La Chine contrôle notamment une part écrasante de la production mondiale de batteries. Cette position est étayée par une chaîne de valeur intégrée, depuis l’extraction des matières premières (lithium, cobalt, manganèse) jusqu’au produit final. Le pays détient également un quasi-monopole sur le raffinage des terres rares, essentielles à la production de composants pour les véhicules électriques, les énergies renouvelables et les équipements de haute technologie. D'après les chiffres de l'Institut des études géologiques des États-Unis (USGS), 70 % des terres rares extraites sur la planète le seraient en Chine. Un chiffre qui grimpe à 90 % en ce qui concerne le taux de raffinage, ce qui lui donne une position dominante et un pouvoir d’influence sans égal sur les industries du Vieux Continent. Cette réalité nourrit la crainte côté européen d'une "dépendance technologique", c’est-à-dire une perte d'autonomie stratégique sur des segments industriels clés. Les dirigeants européens espèrent ainsi que le sommet à venir leur ouvrira les portes d'un meilleur accès aux terres rares et aux minéraux critiques chinois. En mai dernier, le ministère chinois du Commerce a déclaré qu'un "canal vert" accélérant les licences de terres rares pour les entreprises de l'UE avait été mis en place. Toutefois, selon un diplomate européen, pas plus de la moitié d'une centaine de demandes n'ont jusqu'ici été considérées. À ces frictions ou déséquilibres s'ajoute une problématique géopolitique. Le soutien diplomatique, économique et technologique de Pékin à l'invasion russe de l'Ukraine représente en effet un défi de taille. Bien que la Chine se soit abstenue de fournir une aide militaire trop manifeste à Moscou, son appui compromet toute tentative de relancer une coopération sino-européenne basée sur la confiance. Lors de sa tournée européenne début juillet, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a fait savoir à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, que la Chine ne pouvait accepter une défaite de la Russie en Ukraine. Celle-ci conduirait les États-Unis à réorienter toute leur attention (hostile) vers Pékin, résument par exemple Les Echos. Une prise de position nuancée par la porte-parole du ministère, Mao Ning. "La Chine n’intervient pas dans la question ukrainienne, a-t-elle rappelé. La position de la Chine sur la crise ukrainienne est objective et cohérente : négociation, cessez-le-feu et paix. Une crise ukrainienne prolongée ne sert les intérêts de personne". Le conflit, "qui dure depuis [plus de] trois ans, reste l'une des principales sources de [tension] entre la Chine et l'Union européenne", assure le South China Morning Post. Dans le cadre de son 18e paquet de sanctions contre Moscou, adopté par les Vingt-Sept vendredi 18 juillet, l'Union européenne compte d'ailleurs exercer "davantage de pression sur l’industrie militaire russe", mais aussi "sur les banques chinoises qui permettent d’échapper aux sanctions et sur le blocage des exportations de technologies utilisées dans les drones", selon les termes de sa cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas. C'est probablement le sujet sur lequel les deux parties ont le plus de chance de se comprendre. "Lors du sommet, les Chinois n’entendent évoquer que les sujets sur lesquels nous sommes d’accord", confie une source diplomatique à Bruxelles. Et d'ajouter : "nous espérons effectivement une déclaration commune sur le climat, un sujet qui nous distingue de Washington". Mais ce rapprochement sur l'urgence climatique ne se fera pas à n'importe quel prix. "De notre point de vue, une déclaration n'a de sens que si elle contient des éléments concrets et des ambitions", a pour sa part appuyé le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra. La Chine a toujours activement promu le développement vert et à faible émission de carbone, a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères en réponse à ces commentaires. L’Union et la Chine partagent en effet un intérêt stratégique pour la transition écologique. Alors que les États-Unis ont quitté l’Accord de Paris, la Chine y est restée engagée, jouant du mieux qu'elle peut son rôle dans la lutte contre le changement climatique. Bien que ses émissions de gaz à effet de serre aient légèrement diminué au cours des premiers mois de l’année 2025, le pays demeure le premier émetteur mondial de carbone au monde, loin devant les États-Unis. Le 14 juillet, la vice-présidente exécutive de la Commission pour une transition propre, juste et compétitive, Teresa Ribera, a indiqué que des responsables chinois avaient fait part à l'UE de leur volonté de présenter un nouveau plan national de lutte contre le changement climatique à l'automne. Leader mondial en matière d'énergies renouvelables, Pékin est un partenaire incontournable pour l’Europe dans les domaines du solaire, de l’hydrogène vert ou des batteries. À quelques jours de ce rendez-vous important pour l'UE, de nombreux observateurs s'attendent à un sommet symbolique, sans avancée concrète. L'occasion, a minima, de réchauffer les relations entre deux puissances qui ont intégré un élément capital : leur intérêt commun à se rapprocher face à la politique unilatérale et protectionniste des États-Unis de Donald Trump. L’article Sommet UE-Chine : 50 ans de relations diplomatiques et un rendez-vous sous haute tension est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 3029 mots
Deux partenaires commerciaux
Un "rival systémique pour l'UE"
Réduire la dépendance croissante sur les matières premières critiques et les terres rares
Surmonter l'obstacle ukrainien
La question environnementale comme terrain d'entente ?
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et la Chine
18.07.2025 à 18:22
Tourisme vert : des voies cyclables financées par l'Europe pour découvrir la Bretagne à vélo
Après le passage du peloton masculin à Mûr-de-Bretagne, Saint-Méen-le-Grand et Liffré, le Grand Départ du Tour de France féminin sera donné à Vannes, samedi 26 juillet. L'occasion de découvrir les infrastructures et les pistes cyclables financées par les fonds européens dans la région. Finistère : un ancien chemin de fer transformé en voie cyclable Dans […]
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Après le passage du peloton masculin à Mûr-de-Bretagne, Saint-Méen-le-Grand et Liffré, le Grand Départ du Tour de France féminin sera donné à Vannes, samedi 26 juillet. L'occasion de découvrir les infrastructures et les pistes cyclables financées par les fonds européens dans la région. Dans le sud du Finistère, il est désormais possible de partir sur les traces d'un ancien chemin de fer, le "Youtar". L'itinéraire reliait la baie d'Audierne à celle de Douarnenez, en service de 1894 à 1938, en passant par Pont-Croix, Beuzec-Cap-Sizun et Poullan-sur-Mer. Il servait principalement au transport des marchandises, mais aussi aux quelques locaux et touristes souhaitant se rendre dans les foires et marchés. Son surnom proviendrait du son émis par le sifflet du train lors de son départ. Depuis 2023, le Youtar a retrouvé une seconde vie grâce aux fonds européens. A la place de l'ancienne voie ferrée se trouve aujourd'hui une nouvelle piste cyclable, d'une longueur de 15 kilomètres. Celle-ci a bénéficié d'un soutien de 327 600 euros via le fonds REACT-EU. La nouvelle voie est sécurisée et sans voitures excepté sur quelques portions. L'idéal pour une balade en pleine nature. À Audierne, les cyclistes peuvent ensuite rejoindre la véloroute V45 le long de la côte bretonne. Les plus courageux pourront même se lancer sur l'EuroVelo 1, une voie cyclable européenne reliant le littoral breton à la côte portugaise. La ville de Saint-Malo a récemment aménagé des voies mixtes pour les piétons et vélos dans les zones les plus fréquentées de la ville. Des nouvelles pistes cyclables et des voies vertes financées à hauteur de 1,5 million d’euros par l’Union européenne. Y compris sur la célèbre chaussée du Sillon, longeant la mer et les remparts de la vieille ville malouine. Avec ce "plan vélo", la cité corsaire propose une alternative à l'usage de la voiture pour l'ensemble des mobilités quotidiennes des habitants. Elle espère aussi inciter les touristes à emprunter les voies cyclables, notamment pour des trajets de moins de 6 kilomètres. Dans les Côtes-d’Armor, la commune d'Hillion, située dans la réserve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc, a pu financer une piste cyclable de 1,6 kilomètre avec un apport de 292 000 euros de l’Union européenne. De l'autre côté de la Baie, la ville de Saint-Brieuc a conçu une "Maison du vélo" grâce à un financement de près de 1,4 million d'euros. Situé à proximité de la gare, ce lieu concentre à la fois des espaces pour stationner les deux roues et pour louer des vélos standards, électriques, ou même des tandems. Depuis Saint-Brieuc, les voyageurs ont ensuite la possibilité de partir vers la Côte de granit rose, à l'ouest, ou parcourir l'itinéraire EuroVelo4 allant jusqu'en Belgique, à l'est. À l'occasion du passage des Tours féminins et masculins en Bretagne, la ville de Vannes, dans le Morbihan, a été baptisée "Ville à vélo du Tour de France". Une distinction décernée aux communes favorisant la pratique du vélo au quotidien. Vannes compte en effet 60 kilomètres de pistes et bandes cyclables, et est reliée à plusieurs voies vertes morbihannaises. L'une d'entre elles a vu le jour cette année entre Vannes et Ploeren, avec le soutien des fonds européens. Longue de 3 kilomètres, cette voie financée à hauteur de 388 000 euros par le Fonds européen de développement régional (FEDER) accueille depuis cet été les piétons et cyclistes. Plus au sud, le littoral compte également de nombreuses voies cyclables. Il est possible d'aller découvrir la ville balnéaire de Carnac, dont le site mégalithique vient de faire son entrée au patrimoine mondial de l'UNESCO, aux côtés de quatre autres sites européens. L’article Tourisme vert : des voies cyclables financées par l'Europe pour découvrir la Bretagne à vélo est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 1504 mots
Finistère : un ancien chemin de fer transformé en voie cyclable
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Morbihan : une voie verte entre Vannes et Ploeren
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