TOUS LES TITRES
+

▸ les 12 dernières parutions

Accès libre Hymnes européens

24.07.2025 à 13:04

À Berlin, Emmanuel Macron et Friedrich Merz affichent un front uni sur les droits de douane

Juliette Verdes

Friedrich Merz et Emmanuel Macron se sont entretenus mercredi soir, lors d'un dîner de travail dans la villa Borsig, au nord de Berlin, pour évoquer les dossiers européens du moment. Une rencontre qui devait jeter les bases des prochains Conseils des ministres et de défense franco-allemands, prévus les 28 et 29 août à Toulon. Avant […]

L’article À Berlin, Emmanuel Macron et Friedrich Merz affichent un front uni sur les droits de douane est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

Texte intégral 1153 mots
Emmanuel Macron (à gauche) et Friedrich Merz (à droite) lors de la dernière réunion du G7 au Canada, du 15 au 17 juin - Crédits : Guido Bergmann / Gouvernement Fédéral allemand

Friedrich Merz et Emmanuel Macron se sont entretenus mercredi soir, lors d'un dîner de travail dans la villa Borsig, au nord de Berlin, pour évoquer les dossiers européens du moment. Une rencontre qui devait jeter les bases des prochains Conseils des ministres et de défense franco-allemands, prévus les 28 et 29 août à Toulon.

Avant cette réunion dans le sud de la France, les deux hommes ont balayé de nombreux sujets, allant la réponse européenne aux droits de douane américains à l'Europe de la défense, en passant par la politique spatiale et la situation en Ukraine et à Gaza. Le chancelier et le chef d'État ont affiché un front uni, sans pour autant régler certains points de discorde.

Entente cordiale sur le commerce

L'un des sujets à l'ordre du jour concernait les droits de douane américains, et la date fatidique du 1er août. L'Union européenne poursuit ses négociations en vue d'obtenir un accord commercial avec Washington, afin d'échapper à des droits de douane de 30 % sur tous les produits européens importés au États-Unis. À une semaine de l'échéance, l'Union européenne et les États-Unis auraient mis sur la table un accord sur une taxe de 15 %, d'après Les Echos. Bruxelles a également validé des représailles à 93 milliards d'euros si les deux parties ne parviennent pas à s'entendre.

Les deux dirigeants ont tous deux plaidé pour une approche ferme vis-à-vis de leur homologue américain. La France et l'Allemagne seraient prêtes à "prendre des mesures supplémentaires" si les négociations commerciales avec Donald Trump s'avèrent insatisfaisantes, ont-ils affirmé à l'issue de leur réunion.

Les deux dirigeants ont toutefois évité un autre sujet commercial qui fâche : l'opposition française à l'accord entre l'UE et le Mercosur. Friedrich Merz soutient la ratification de ce traité, qui assurerait des débouchés à une industrie automobile allemande en crise. Tandis qu'Emmanuel Macron émet toujours des réserves sur le volet agricole de l'accord.

Le projet SCAF en souffrance

Des annonces étaient également attendues sur le projet franco-germano-espagnol de système de combat aérien du futur (SCAF), dans l'impasse depuis plusieurs années en raison de différends entre industriels. Les deux dirigeants ont demandé à leurs ministres de la Défense, d'ici fin août, "d'évaluer une perspective réaliste de coopération future au sein du consortium SCAF et de présenter des propositions pour résoudre les conflits existants", a déclaré mercredi soir un porte-parole du gouvernement allemand. Le sujet doit être abordé ce jeudi lors de la visite du ministre des Armées Sébastien Lecornu à Osnabrück, dans l'ouest de l'Allemagne, à son homologue allemand Boris Pistorius.

Le principal défi pour la France et l'Allemagne, qui sera à l'ordre du jour du sommet de Toulon, est le projet d'avion de combat européen. Celui-ci est porté par un consortium réunissant le groupe français Dassault et la branche allemande d'Airbus, en charge de la défense. L'Espagne a également rejoint cette coopération en 2019, et la Belgique a fait son entrée à bord du projet en tant qu'observatrice.

Mais Dassault, qui estime avoir le plus d'expérience dans la construction d'avions de combat, dénonce une absence de pilotage clair et souhaite obtenir un rôle plus large de direction, pour des questions d'efficacité. Au cours d'une conférence de presse mardi 22 juillet, le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a remis en question la pertinence même de ce projet européen. Il s'est également montré hostile à une possible participation de la Belgique, qui s'équipe par ailleurs en avions de combat américains. Les positions des industriels semblent irréconciliables, malgré la volonté des Européens de mieux coordonner leurs industries de défense.

L’article À Berlin, Emmanuel Macron et Friedrich Merz affichent un front uni sur les droits de douane est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

24.07.2025 à 11:44

Budget : quelles sont les "ressources propres" de l'Union européenne ?

Rédaction Toute l'Europe

Depuis les années 1980, les États membres financent l'essentiel du budget européen. Et tous les sept ans, les négociations pour déterminer la répartition des recettes et des dépenses font rage entre les Vingt-Sept, chacun s'efforçant de faire coïncider au mieux subsides européens et intérêts nationaux. Ce pouvoir de pression exercé par les États a ainsi […]

L’article Budget : quelles sont les "ressources propres" de l'Union européenne ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

Texte intégral 2699 mots
- Crédits : solidcolours / iStock

Depuis les années 1980, les États membres financent l'essentiel du budget européen. Et tous les sept ans, les négociations pour déterminer la répartition des recettes et des dépenses font rage entre les Vingt-Sept, chacun s'efforçant de faire coïncider au mieux subsides européens et intérêts nationaux. Ce pouvoir de pression exercé par les États a ainsi de profondes répercussions sur les priorités européennes. "Le budget européen est prisonnier des budgets nationaux", estimait par exemple l'ancien président de la commission des Budgets du Parlement européen, Alain Lamassoure.

Ces dernières années, l'évolution du contexte international (Guerre en Ukraine et ses conséquences), l'émergence de nouveaux enjeux transnationaux (numérique, climatique…) ainsi que le départ du Royaume-Uni (alors troisième contributeur financier au budget européen) ont fait ressurgir les débats sur une plus grande autonomie budgétaire de l'Union européenne. C'est toutefois le remboursement, à partir de 2028, du plan de relance européen de 750 milliards d'euros mis en place face à la pandémie de Covid-19, qui rend incontournable la création de "ressources propres" supplémentaires. Le 16 juillet 2025, la Commission européenne a proposé d'en introduire cinq nouvelles dans le futur cadre financier pluriannuel 2028-2034.

D'où viennent aujourd'hui les recettes de l'Union ?

Jusqu'en 2027, le budget de l'Union européenne est alimenté par :

  • une contribution directe des États membres (dite "ressource RNB", représentant 64 % du budget de l'UE en 2025). Ces transferts financiers des États à l'Union sont calculés pour chaque État en fonction de son revenu national brut, certains pays bénéficiant par ailleurs de réductions. Elle existe sous sa forme actuelle depuis 1988.
  • une ressource propre fondée sur la TVA (16 % du budget 2025). Elle correspond à un transfert par les États membres d'une fraction du montant de la TVA qu'ils perçoivent sur leur territoire (0,3 % pour 2021-2027).
  • une contribution fondée sur les déchets plastiques non recyclés (5 % du budget 2025). Depuis le 1er janvier 2021, chaque État membre paie une contribution supplémentaire de l'ordre de 0,80 euro par kg de plastique non recyclé. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une taxe, chaque État restant libre de créer ses propres instruments pour récoler le montant de cette contribution.

L'UE complète son budget par des amendes infligées aux entreprises ne respectant pas les règles de concurrence, par des contributions de pays tiers à certains programmes de l'Union, ou encore par l'impôt sur les rémunérations du personnel de l'UE. L'ensemble, qui n'est pas compris dans les ressources propres, ne représente toutefois que 3 % du total des recettes de l'UE en 2025.

En outre, plusieurs États tiers contribuent également au budget de l'Union européenne (comme le Royaume-Uni depuis le Brexit), tandis que l'UE emprunte sur les marchés financiers pour financer son plan de relance.

Des ressources autonomes ?

Le budget de l'Union est financé presque entièrement par des recettes qualifiées de "ressources propres" (plus de 95 %).

Or contrairement à ce que le terme peut laisser penser, celles-ci ne sont pas toujours "propres" à l'Union et indépendantes des contributions nationales. En effet, celles fondées sur la TVA, le plastique non recyclé et surtout le RNB sont de fait collectées à travers un prélèvement européen sur les impôts nationaux. Plusieurs auteurs considèrent ainsi que seuls les droits de douanes constituent, aujourd'hui, une véritable ressource propre.

Le terme de "ressource propre" désigne avant tout les recettes dont l’UE dispose directement et de manière relativement prévisible pour financer ses politiques. À la différence, par exemple, des amendes infligées aux entreprises, plus aléatoires. De nouvelles ressources permettraient cependant, selon ses défenseurs, une planification budgétaire plus stable des politiques européennes.

Quelles sont les nouvelles ressources envisagées ?

La Commission européenne envisage plusieurs pistes pour financer les nouvelles priorités de l'UE jusqu'en 2034, comme la défense ou sa capacité à répondre aux crises. Le tout en remboursant, à partir de 2028, l'emprunt contracté par l'Union pour financer son plan de relance. Cinq nouvelles recettes devraient voir le jour :

  • Les revenus issus du Système communautaire d'échange de quotas d'émission (SEQE), ou marché carbone, devraient générer environ 10,8 milliards d'euros par an, en moyenne. Pour le moment, ce sont les États qui récupèrent les recettes du marché carbone, pour financer des mesures liées au climat et à l'énergie.
  • Le Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF), mettant en place une tarification carbone sur certains produits en provenance de pays tiers, devrait quant à lui générer environ 1,5 milliard d'euros par an. Adopté en 2023, le MACF deviendra pleinement opérationnel en 2026.
  • Une nouvelle taxe basée sur les déchets électroniques non collectés rapporterait 16,9 milliards d'euros chaque année.
  • Parmi les nouveautés, une accise sur le tabac (TEDOR, Tobacco excise duty own resource) sera prélevée en fonction des taux appliqués dans les différents États membres. Elle devrait rapporter 12,6 milliards de plus chaque année.
  • Enfin, les grandes entreprises seront mises à contribution via la ressource CORE (Corporate Resource for Europe). Il s'agit d'une contribution forfaitaire annuelle qui concerne les grandes entreprises (réalisant un chiffre d'affaires annuel net d'au moins 100 millions d'euros dans l'UE), pour un revenu attendu de 7,6 milliards d'euros par an.

Ces nouvelles ressources propres, mises bout à bout, devraient générer environ 65,6 milliards d'euros de revenus supplémentaires chaque année, entre 2028 et 2034 (en prix courants).

Par ailleurs, le triplement des frais d'entrée pour les voyageurs internationaux exempts de visas de courte durée (ETIAS) devrait également rapporter 300 millions d'euros par an.

Enfin, les ressources propres actuelles seraient "ajustées" : augmentation du taux appliqué sur les plastiques non recyclés, fin de certains rabais sur la TVA, nouveaux prélèvements sur les petits colis d'une valeur inférieure à 150 euros, ainsi que sur les ventes réalisées via les plateformes de e-commerce.

Que sont devenus les projets de taxe sur le numérique ou sur les transactions financières ?

En 2018, la Commission européenne proposait déjà un "panier de nouvelles ressources propres". Parmi elles, seule la contribution plastique a vu le jour, tandis que les recettes fondées sur le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et le marché du carbone doivent alimenter le budget à partir de 2028. Les autres projets ont été abandonnés, faute de consensus entre les États membres.

Y figuraient un projet de taxe sur les transactions financières ainsi qu'une taxe sur les grandes entreprises du numérique. L'impôt mondial sur les sociétés multinationales, dont une partie devait être redistribué aux États de l'UE, a quant à lui subi le retrait des États-Unis en 2025.

L’article Budget : quelles sont les "ressources propres" de l'Union européenne ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

23.07.2025 à 17:35

[Carte] Le déficit public des États de l'Union européenne

Rédaction Toute l'Europe

En 2024, le déficit annuel moyen des pays de de l’Union européenne était de 3,2 % du PIB, soit une amélioration de 0,3 point par rapport à l’année 2023 (-3,5 %). Le déficit public de la zone euro s’est lui établi à 3,1 % du PIB, soit 0,4 point de moins qu’en 2023. Les recettes […]

L’article [Carte] Le déficit public des États de l'Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

Texte intégral 2143 mots
map visualization

En 2024, le déficit annuel moyen des pays de de l’Union européenne était de 3,2 % du PIB, soit une amélioration de 0,3 point par rapport à l’année 2023 (-3,5 %). Le déficit public de la zone euro s’est lui établi à 3,1 % du PIB, soit 0,4 point de moins qu’en 2023.

Les recettes et dépenses des États membres ont continué, dans une moindre mesure, à être touchées par les politiques de relance initiées lors de la pandémie de Covid-19, auxquelles se sont ajoutées les mesures d’atténuation des effets de la hausse des prix de l’énergie.

Dans l’UE à 27, les recettes publiques se sont établies à 46 % du PIB en 2024, tandis que les dépenses publiques totales ont atteint 49,2 % du PIB la même année.

La dette publique, qui représente la dette d'un État, c’est-à-dire l’ensemble des emprunts contractés par l’État, ne doit pas être confondue avec le déficit public qui est défini dans le traité de Maastricht comme le solde entre le besoin de financement net et la capacité de financement nette des administrations publiques. La dette publique résulte de l’accumulation des déficits publics.

Près de la moitié des pays européens présentent des déficits publics importants. Onze États membres ont dépassé le seuil des 3 % de PIB de déficit public en 2024. On retrouve parmi eux la Roumanie (9,3 % du PIB), la Pologne (6,6 %), la France (5,8 %), la Slovaquie (5,3 %) ou encore la Hongrie (4,9 %). L’Hexagone, qui se situe au-dessus de la moyenne européenne, a vu son déficit augmenter de 1,1 point en deux ans. Il était de 4,7 % en 2022.

Six États membres de l’Union européenne affichent un excédent public en 2024, c'est deux de plus que l'an passé : il s’agit du Danemark (4,5 %), de l’Irlande (4,3 %), de Chypre (4,3 %), de la Grèce (1,3 %), du Luxembourg (1 %), et du Portugal (0,7 %).

chart visualization

La règle des 3 % de déficit a été suspendue de 2020 à fin 2023 en raison des effets économiques de la pandémie de Covid-19, puis du conflit en Ukraine. Elle est en vigueur depuis le 30 avril 2024 sous une forme révisée. En février 2025, dans un entretien accordé au Financial Times, le Président français Emmanuel Macron jugeait cette règle caduque.

Le déficit des pays membres de l'Union européenne en 2024

PaysExcédent (+) ou déficit (-) budgétaire (en % du PIB)
Allemagne 🇩🇪-2,8
Autriche 🇦🇹-4,7
Belgique 🇧🇪-4,5
Bulgarie 🇧🇬-3
Chypre 🇨🇾+4,3
Croatie 🇭🇷-2,4
Danemark 🇩🇰+4,5
Espagne 🇪🇸-3,2
Estonie 🇪🇪-1,5
Finlande 🇫🇮-4,4
France 🇫🇷-5,8
Grèce 🇬🇷+1,3
Hongrie 🇭🇺-4,9
Irlande 🇮🇪+4,3
Italie 🇮🇹-3,4
Lettonie 🇱🇻-1,8
Lituanie 🇱🇹-1,3
Luxembourg 🇱🇺+1
Malte 🇲🇹-3,7
Pays-Bas 🇳🇱-0,9
Pologne 🇵🇱-6,6
Portugal 🇵🇹+0,7
République tchèque 🇨🇿-2,2
Roumanie 🇷🇴-9,3
Slovaquie 🇸🇰-5,3
Slovénie 🇸🇮-0,9
Suède 🇸🇪-1,5
UE 27 🇪🇺-3,2
Source : Eurostat

L’article [Carte] Le déficit public des États de l'Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

9 / 12