Paris ne récompense pas le mouvement islamiste palestinien, mais lui "donne tort", a affirmé vendredi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
"Le Hamas a toujours refusé la solution à deux États. En reconnaissant la Palestine, la France donne tort à ce mouvement terroriste. Elle donne raison au camp de la paix contre celui de la guerre", a-t-il écrit sur X.
L'annonce faite jeudi soir par le président Emmanuel Macron qu'il reconnaîtra formellement un Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies, en septembre à New York, a suscité la colère d'Israël, qui a dénoncé une "récompense de la terreur", en référence à l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
Pays du G7 et membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la France rejoindra en septembre un groupe d'au moins 142 autres Etats qui ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l'AFP.
"Soyons clairs: les Palestiniens ne cherchent pas à obtenir un Etat aux côtés d'Israël, ils cherchent un Etat à la place d'Israël", a fustigé le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
L'ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, a ironisé vendredi sur le fait que Macron n'avait pas précisé où serait situé le futur État palestinien. "Je peux désormais révéler en exclusivité que la France offrira la Côte d'Azur", a-t-il déclaré sur X.
M. Macron fait également face des critiques en France, de la part de la droite et de l'extrême droite, dont la leader Marine Le Pen a estimé que "reconnaître aujourd'hui un Etat palestinien, c'est reconnaître un Etat Hamas et donc un Etat terroriste".
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dénoncé "une faute morale, une erreur diplomatique et un danger politique". La France abrite la première communauté juive d'Europe, avec près de 500.000 personnes (moins de 1% de la population).
- "Entretien d'urgence" -
Cette annonce apparaît comme une tentative française de faire bouger les lignes, alors que les discussions pour un cessez-le feu patinent, après 21 mois d'une guerre qui a plongé Gaza dans une situation humanitaire désastreuse.
Depuis l'attaque du 7-octobre, qui a tué 1.219 personnes côté israélien, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles, Israël mène des représailles militaires qui ont fait 59.587 morts à Gaza, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Israël fait face à une pression internationale croissante pour autoriser un accès massif d'aide humanitaire dans le territoire palestinien, où une "grande proportion" de la population "meurt de faim", selon le patron de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Un quart des enfants âgés de moins de cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière par Médecins sans frontières (MSF) à Gaza souffrent de malnutrition, a affirmé l'ONG vendredi, dénonçant "l'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre".
Les dirigeants britannique Keir Starmer, français Emmanuel Macron et allemand Friedrich Merz doivent tenir vendredi un "entretien d'urgence", prévu avant l'annonce de la France, pour voir comment "arrêter les massacres et fournir à la population la nourriture dont elle a désespérément besoin".
- Divisions -
Si l'Irlande, l'Espagne, la Norvège et la Slovénie ont acté la reconnaissance de l'Etat de Palestine en 2024, les Européens restent divisés sur cette question. Berlin a répété vendredi "ne pas envisager de reconnaître un Etat palestinien à court terme".
La France coprésidera en septembre avec l'Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement pour essayer de relancer la solution dite "à deux Etats", palestinien et israélien.
Paris "mobilisera tous ceux de ses partenaires internationaux qui souhaitent y prendre part", a écrit vendredi Emmanuel Macron dans une lettre au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Une réunion au niveau ministériel sur le sujet se tient lundi et mardi à New York.
Sa rame soulève une riche matière organique dans l'eau saumâtre, preuve de la présence de multiples couches de matière végétale qui font des tourbières des réserves essentielles à la biodiversité.
L'Indonésie, qui abrite le plus grand nombre de tourbières tropicales dans le monde, perd rapidement cet écosystème mal connu.
Les conséquences sont locales (habitants, faune) et globales: les tourbières asséchées libèrent de grandes quantités de dioxyde de carbone, contribuant au réchauffement climatique.
Selon une étude de 2023, seules 18,4% des tourbières indonésiennes sont encore "intactes", de vastes étendues laissant place à des plantations de palmiers à huile ou de bois.
C'est le sort qui attend, selon Pralensa, une grande partie des tourbières autour de son village de Lebung Itam.
Ses habitants affirment que l'entreprise d'huile de palme Bintang Harapan Palma (BHP) a déjà commencé à creuser des canaux pour drainer les tourbières en vue d'y planter des arbres.
"Nous avons protesté (...) Nous leur avons dit que c'était une zone gérée par la communauté", explique Pralensa, qui, comme de nombreux Indonésiens, ne porte qu'un seul nom. Mais "ils affirment qu'ils ont déjà des droits sur cette terre".
Contactée par l'AFP, BHP n'a pas réagi dans l'immédiat.
Bien que les tourbières ne couvrent que 3% de la surface de la planète, elles stockent environ 44% de tout le carbone enfermé dans le sol.
Ce sont également des écosystèmes vitaux, qui abritent en Indonésie des orangs-outans en voie de disparition ainsi que des espèces économiquement importantes comme les poissons.
"Depuis notre naissance, nous sommes conscients de cette tourbière, nous la rencontrons à chaque instant, chaque jour", ajoute Pralensa qui évoque "un lien spirituel" avec ces étendues humides.
Incendies catastrophiques
Les tourbières indonésiennes ont été depuis longtemps converties à l'agriculture, avec de graves conséquences.
Asséchée, la tourbe est hautement inflammable et le feu peut se propager sous terre et se rallumer à volonté.
Le phénomène a été l'une des principales causes des incendies de 2015 en Indonésie, qui ont ravagé une zone représentant environ 4,5 fois la superficie de l'île de Bali.
Ils ont coûté au pays environ 13,7 milliards d'euros, soit environ 2% du PIB du pays, selon la Banque mondiale.
Face à ces incendies, un moratoire sur les nouvelles concessions de tourbières a été réclamé. Une réglementation a interdit plusieurs activités à risque, notamment le brûlage et l'assèchement des tourbières.
Mais "la faiblesse de la surveillance et de l'application de la loi permet à l'exploitation des tourbières de continuer", déplore Wahyu Perdana, responsable de l'ONG Pantau Gambut.
Contacté par l'AFP, le ministère indonésien de l'Environnement n'a pas réagi dans l'immédiat.
Et des incendies se produisent encore "presque chaque année", témoigne Rohman, un agriculteur du village de Bangsal, à l'ouest de Lebung Itam.
Les habitants de Bangsal qui pouvaient autrefois compter sur de vastes zones humides pour nourrir leurs buffles, ont vu les plantations pousser.
Des pièges à poissons, ainsi que de petites rizières, fournissaient un revenu complémentaire, qui a disparu.
"Protéger la nature"
Les infrastructures autour des plantations empêchent l'eau de s'écouler correctement, ce qui complique la plantation du riz. A cela s'ajoute chaque saison le nuage de fûmée résultant des brûlis.
"Il est difficile de faire quoi que ce soit" quand ce nuage plane, confie Rohman, avec une visibilité parfois de quelques mètres seulement.
Rohman, 52 ans, est l'un des nombreux habitants qui ont déposé une plainte concernant les incendies.
Ils soutiennent que trois entreprises possédant des plantations de bois à proximité de tourbières étaient juridiquement responsables des impacts sanitaires, économiques et sociaux des incendies.
Déposer cette plainte n'a pas été une décision facile, explique Marda Ellius, institutrice à Bangsal, qui affirme qu'une entreprise citée dans l'affaire lui a offert de l'argent si elle retirait sa plainte.
"J’ai toujours pensé que, depuis le début, j'agissais pour l'environnement, pour beaucoup de gens", confie-t-elle. "J'ai choisi de continuer".
L'AFP n'a pu joindre les entreprises citées dans la plainte. Contactée par l'AFP, Asia Pulp & Paper (APP), l'une des plus grandes entreprises indonésiennes de papier, qui se founrnit auprès des trois entreprises, n'a pas répondu.
Au début du mois, un tribunal local a rejeté la plainte, affirmant que les plaignants n'avaient pas qualité pour agir.
Le groupe s'est engagé à faire appel de la décision et les villageois de Bangsal font pression sur le gouvernement local pour obtenir une meilleure protection de leurs dernières tourbières.
"La tourbe humide, c'est comme les poumons de la terre", assure Muhammad Husin, habitant de Bangsal et éleveur de buffles. "Nous devons protéger la nature, et nous pouvons espérer que si nous la protégeons, la nature nous protégera également".
Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières (MSF) à Gaza souffrent de malnutrition, a dénoncé l'ONG vendredi.
Firas Abou Latif, 48 ans, a été tué ainsi que son beau-frère la semaine dernière dans leur maison de la ville à majorité druze de Soueida, prise au piège dans les combats.
"Le dernier message que j’ai reçu de Firas, c’était le mercredi 16 juillet (…) malheureusement c’était aussi notre date d’anniversaire de mariage", raconte Amjad Zreika, toute vêtue de noir, à Soueida.
"Il m'a dit qu'un char tirait dans le quartier, mais qu'il allait bien. Après cela, il a envoyé un message (..) pour dire +Nous sommes assiégés+", mais "personne n'a pu les joindre." ajoute-t-elle, la voix tremblante.
Firas "a seulement été identifié grâce à sa montre. Il ne restait de lui que des cendres", raconte Mme Zreika en montrant la montre brûlée de son mari.
Selon elle, des snipers tiraient autour de la maison "et des jeunes du quartier sont morts en essayant de secourir" son mari et son beau-frère.
Ce n'est que le lendemain que l'oncle de Firas a pu se rendre dans la maison entièrement calcinée pour identifier les deux morts.
Firas Abou Latif, qui habitait près de Rouen, était parti en Syrie début juin avec son épouse, de nationalité française, et ses enfants, pour voir des membres de sa famille dans la région de Soueida.
"Retourner en France"
Les affrontements entre des combattants druzes et tribus sunnites, ont fait selon une ONG plus de 1.300 morts, en majorité des druzes.
L'épouse de Firas qui se trouvait chez sa propre famille à Qanaouat, une ville proche de Soueida, est retournée dans la maison où son mari est décédé : "Nous avons vu la maison, c'était absolument tragique, elle a complètement brûlé. L'incendie a duré 24 heures".
Depuis, Amjad Zreika a fui les bombardements avec ses enfants, âgés de cinq et deux ans et les autres membres de sa famille, passant de village en village.
"Ma fille me demande +Maman, quand est-ce qu’on retourne en France ?+ Je lui réponds : +Bientôt, quand la route sera ouverte.+" raconte-t-elle.
"Je demande que mes enfants soient sortis de cette impasse pour qu'ils puissent reprendre leur vie en France, car ils sont nés en France, leur enfance est en France, leur maison est en France", conclut-elle, dans le salon faiblement éclairé, entourée de sa famille.
Un cessez-le-feu est entré en vigueur dimanche après le retrait des combattants tribaux de Soueida, qui reste aux mains des groupes druzes, mais les routes ne sont pas encore sures pour sortir de la ville.
Selon l'Obervatoire syrien des droits de l'homme, parmi les 1.311 morts figurent 833 druzes - 533 combattants et 300 civils dont 196 "exécutés sommairement par des membres (relevant) des ministères de la Défense et de l'Intérieur".
Le scandale des airbags de l'ex-entreprise japonaise Takata, responsables de nombreux accidents mortels dans le monde en raison d'explosions lors de chocs anodins, connaît des rebondissements incessants depuis plus de dix ans.
En France, au moins 18 personnes seraient mortes. Depuis un nouveau rappel fin juin, 1,7 million de véhicules sont visés par une interdiction de circuler jusqu'au remplacement du dispositif.
Les enquêtes sont progressivement regroupées entre les mains de juges d'instruction parisiens, saisis de soupçons de tromperie aggravée et de mise en danger de la vie d'autrui, tandis que plusieurs plaintes ont été déposées.
Jusque-là, aucune mise en examen n'avait été rendue publique.
Mais selon une source proche du dossier à l'AFP, à Saint-Pierre de La Réunion, le 27 mars, un juge d'instruction a mis en examen le distributeur Leal Réunion, qui conteste sa responsabilité, pour violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence ayant involontairement causé une incapacité totale de travail supérieure à trois mois.
Dans le détail, Leal Réunion se voit reprocher de n'avoir "pas procédé au rappel ou au retrait d'une BMW 318i alors que l'airbag installé dedans présentait un défaut pouvant provoquer des blessures voire la mort".
Cette mise en cause est liée à un accident de circulation le 6 mai 2020, au cours duquel un automobiliste, qui a porté plainte, a été victime de blessures graves, notamment au visage, causées par l'explosion du gaz de l'airbag et la projection d'objets.
Lors de son interrogatoire du 27 mars, dont l'AFP a eu connaissance, un dirigeant de Leal Réunion, "circuit officiel" de vente de véhicules BMW sur l'île, a expliqué avoir progressivement tenté, à la suite d'une alerte du constructeur fin 2019 sur la dangerosité des airbags, d'avertir les détenteurs de voitures de cette marque.
Mais à l'époque, affirme Leal, la dangerosité n'était "pas clairement établie" et "les gens ne sont pas forcément d'accord pour bloquer leur véhicule". "On a décidé d'attendre", ajoute le dirigeant, soulignant aussi à décharge que le confinement lié à l'épidémie de Covid-19 avait tout gelé au printemps 2020.
"Inertie"
Le juge questionne: "L'automobiliste déclare qu'il n'a jamais reçu de courrier ni d'appel téléphonique de la part de Leal".
"C'est vrai", répond le dirigeant. "La vérité, c'est que je n'avais pas (ses) coordonnées".
Leal a expliqué avoir récupéré en 2013 le circuit de distribution BMW d'un concurrent qui ne lui aurait pas transmis son fichier client, compliquant sa "tâche énorme" consistant à joindre des milliers d'automobilistes.
Or, souligne Leal, le véhicule impliqué dans l'accident a été acheté en 2001 et a changé de mains plusieurs fois.
Une expertise judiciaire tempère cette défense, estimant que Leal n'a réellement commencé à avertir des détenteurs de BMW qu'"à partir de juillet 2020, soit après l'accident". Cette "inertie" aurait créé une "perte de chance pour le demandeur", d'après l'expert.
"Il est facile de refaire le monde, nous avons fait tout notre possible", balaie le dirigeant, clamant n'être "pas resté les bras croisés".
D'après la source proche du dossier, la cour d'appel de Saint-Denis a été saisie mardi d'une demande de placement de Leal Réunion sous le statut plus favorable de témoin assisté.
Outre divers arguments procéduraux, Me Guillaume Martine, l'un des avocats de la société, "entend démontrer que Leal Réunion a mis en oeuvre toutes les diligences possibles pour empêcher que ne surviennent des accidents, en tenant compte de la faible connaissance, à l'époque, de la dangerosité des airbags défectueux".
"Des entraves diverses qui existaient, y compris de la part de pouvoirs publics qui étaient alors nettement moins mobilisés qu'ils ne le sont aujourd'hui", a ajouté le conseil, alors que Leal Réunion affirme avoir sollicité en vain de l'Etat l'accès aux données du Système d'immatriculation des véhicules (SIV).
Au programme de ce grand "jamboree" des Scouts et Guides de France (SGDF) intitulé Clameurs! et organisé dix ans après le texte "Laudato Si" sur l'environnement du pape François: forums de discussions sur l'écologie, expéditions dans la nature, maîtrise de l'empreinte carbone, célébration samedi et rencontres avec de "grands témoins"... ainsi que, chaque soir, la traditionnelle veillée.
En ce jeudi après-midi, une trentaine de jeunes répètent leur chorégraphie en musique, sur l'immense scène dressée au centre du domaine boisé de 50 hectares, propriété des SGDF.
Des groupes arrivent sans discontinuer depuis plusieurs heures, sous les applaudissements du comité d'accueil. Énorme sac sur le dos et foulard au cou, ils portent pour certaines des bidons d'eau, d'autres des malles en fer, d'autres encore des enceintes crachant une musique pop.
"Le scoutisme est un bon moyen pour apprendre la vie en collectivité", explique Isidore Roux, 23 ans, qui encadre un groupe dans l'un des 22 "villages" de tentes disséminés dans le parc.
Derrière lui, des jeunes venus du Longeron (Maine-et-Loire) assemblent des troncs avec des ficelles, pour construire des tables à feu et des bancs. D'autres finissent de dresser les canadiennes sous les chênes. Un peu plus loin, un bloc de douches basiques a été installé.
"Certaines valeurs sont anciennes mais on essaie vraiment d'être plus modernes. On est mixtes, on essaie de se répartir également les tâches", explique Rose, 16 ans, dont l'équipée en vélo depuis les Côtes d'Armor a été perturbée par une entorse à la cheville. Pas de quoi gâcher son enthousiasme: "avec le scoutisme, j'ai appris à me débrouiller".
"Valeurs"
"Le scoutisme se porte bien, avec une croissance de 30% en dix ans. On vient de dépasser les 100.000 adhérents", confirme Anne-Claire Bellay-Huet, déléguée générale des SGDF.
Cela en fait la première association de scoutisme du pays, loin devant les plus conservateurs Scouts unitaires de France et Scouts d'Europe.
"Les parents inscrivent leurs enfants pour les activités dehors, entre jeunes mais avec des personnes de confiance, qui les font grandir... Les Scouts et Guides de France sont reconnus aussi pour leurs valeurs de solidarité, de partage, d'autonomie", ajoute-t-elle.
Chemise rouge bardée d'écussons, Ninon, 16 ans, en témoigne: "Sans le scoutisme, je serais beaucoup plus introvertie".
Issus du catholicisme, les SGDF présentent un paysage varié, puisqu'on estime qu'ils comptent un tiers de pratiquants, un tiers de catholiques "sociologiques" et un tiers de jeunes sans lien avec l’Église, explique l'historien Charles-Edouard Harang.
Piel Gallay, 19 ans, lui-même athée, explique: "on a des temps de réflexion grâce à la Bible, pas pour prouver que Dieu existe, on se sert juste des textes pour nous améliorer tous".
En dépit de leur succès, les Scouts et Guides de France ont fait l'objet d'une controverse après l'élection de leur nouvelle présidente, Marine Rosset, le 14 juin.
Son profil -- élue socialiste dans le cinquième arrondissement de Paris, mère homosexuelle d'un enfant et ayant pris des positions pro-IVG -- lui a attiré les foudres de plusieurs sites d'extrême droite, et quelques réactions dubitatives au sein de l’Église.
Pour M. Harang, cette affaire "révèle beaucoup de ce qui est en train de se passer au sein de l'église de France" avec "des responsables toujours attachés à certains dogmes et une partie du peuple qui accepte tout à fait certaines évolutions comme le mariage pour tous".
Les Scouts et Guides de France présentent une "grande pluralité" sociologique, allant de la bourgeoisie aux quartiers populaires, rappelle-t-il.
Piel Gallay, le scout de 19 ans déjà cité, estime, lui, que le profil de la nouvelle présidente "n'a pas à entrer en ligne de compte. Elle a le droit d'avoir une vie en dehors du scoutisme".
"C'est un non-sujet", tranche pour sa part Anne-Claire Bellay-Huet.
Au deuxième trimestre, Intel a réalisé près de 13 milliards de dollars de chiffre d'affaires, un résultat stable sur un an et surtout supérieur aux prévisions, d'après son communiqué de résultats publié jeudi.
Mais le groupe de Santa Clara (Californie) n'a pas rassuré le marché, loin s'en faut : son action plongeait de 4,55% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
L'entreprise peine depuis plusieurs années à rattraper son retard dans les puces les plus avancées pour le développement de l'IA générative, moteur de croissance pour ses rivaux, en premier lieu son voisin Nvidia.
En réaction, Intel a instauré plusieurs plans de diminution des coûts.
Les sites en Allemagne et en Pologne, déjà mis sur pause pour deux ans à l'automne dernier, sont ainsi désormais complètement arrêtés, et la construction d'une usine dans l'Etat américain de l'Ohio va de nouveau ralentir.
"Patience"
"A l'avenir, nous ne gagnerons en capacité que si nous avons des engagements quantitatifs suffisants de la part de nos clients, et pas avant", a promis le directeur général Lip-Bu Tan lors de la conférence aux analystes.
Le patron nommé en mars a regretté des dépenses "excessives et mal avisées" dans des projets avant d'avoir des garanties en termes de demande.
Intel a par ailleurs indiqué avoir quasiment fini de mettre en place le dernier plan de départ annoncé en avril. La firme comptait environ 101.000 employés fin juin, contre 125.000 il y a un an, et prévoit de terminer l'année à 75.000.
Ces mesures lui ont coûté 1,9 milliard de dollars de charges exceptionnelles, qui ont creusé ses pertes nettes à 2,9 milliards au deuxième trimestre, contre 1,6 milliard l'an passé.
"Je crois que les mesures adoptées pendant mes premiers mois nous mènent dans la bonne direction, mais je sais aussi que changer la trajectoire de la société va prendre du temps et nécessiter de la patience", a déclaré Lip-Bu Tan.
L'activité de puces pour ordinateurs a réalisé 7,9 milliards de dollars de ventes au deuxième trimestre, en baisse de 3% sur un an. Elles ont été meilleures que prévues grâce à la forte demande en composants pour fabriquer de nouveaux ordinateurs adaptés à l'IA.
La branche de puces pour les serveurs a progressé de 4% à 4,4 milliards de chiffre d'affaires.
"Intel va mieux, mais le chemin vers une pleine reprise est encore long", a commenté l'analyste indépendant Jack Gold. "Les réorganisations, les suppressions de produits et de postes, ainsi que les ajustements d’investissements devraient permettre un retour à la rentabilité au prochain trimestre ou au suivant".
Concurrence
Il estime en outre que la stratégie d'Intel de se concentrer sur des produits qui ne "concurrencent pas directement Nvidia ou AMD" est "judicieuse".
L'industrie des semi-conducteurs se divise désormais entre les groupes qui surfent sur l'immense demande pour l'IA générative, Nvidia en tête, et les autres, accablés par leur retard ou par la pression macro-économique liée aux droits de douane américains.
Le taïwanais TSMC, leader mondial des puces les plus sophistiquées, a ainsi récemment relevé ses prévisions pour 2025 et publié un bénéfice net trimestriel de 13,5 milliards de dollars, soit un bond de 60 % sur un an.
L'entreprise s'est félicitée de la reprise des ventes de certaines puces à la Chine par Nvidia.
Autre fournisseur de Nvidia, le géant sud-coréen SK hynix a présenté jeudi des ventes record au deuxième trimestre.
À l'inverse, STMicroelectronics voyait son action chuter de plus de 12% à la Bourse de Paris jeudi, sanctionné après l'annonce d'une perte nette de 97 millions de dollars au deuxième trimestre.
Le groupe franco-italien de semi-conducteurs tire une grande partie de ses revenus de l'industrie automobile, frappée de plein fouet par l'incertitude qui découle de la politique commerciale erratique menée par l'administration de Donald Trump.
Quant à ASML, fabricant de machines de pointe pour le secteur, il a salué une forte hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre mais souligne son "incertitude croissante" sur sa croissance en 2026, en raison des droits de douane.
Le président américain doit arriver peu après 19H00 GMT à Turnberry, l'un de ses deux complexes de golf où il séjournera. Son agenda officiel est vide pour samedi et dimanche.
Avant de repartir pour Washington, il s'arrachera aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Ce dernier n'est pas réputé féru de golf comme le républicain de 79 ans et il aura de toute façon d'autres préoccupations en tête.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s'inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le "peaufiner".
Le dirigeant britannique, qui a jusqu'ici réussi à éviter que son pays ne soit matraqué de droits de douane exorbitants, cherchera à rester dans les petits papiers de l'imprévisible président américain.
Ce dernier sera d'ailleurs de retour au Royaume-Uni en septembre, pour une visite d'Etat à l'invitation du roi Charles III s'annonçant fastueuse.
Gronde trumpiste
En Ecosse, Donald Trump sera à distance, au moins géographiquement, des rebondissements de la très embarrassante affaire Jeffrey Epstein, un riche financier accusé de crimes sexuels et mort en prison en 2019 avant d'être jugé.
Certains partisans du président lui reprochent de manquer de transparence à propos de cette ancienne figure de la jet-set new-yorkaise, avec laquelle lui-même entretenait une relation amicale et qui est devenue le symbole pour toute une frange du mouvement "MAGA" des turpitudes d'une élite protégée.
Le Wall Street Journal, pour avoir publié un article sur les liens entre Donald Trump et le délinquant sexuel, a d'ailleurs été privé de son siège dans l'avion Air Force One pendant le déplacement.
Donald Trump avait assuré lors d'une précédente visite, en 2023, se sentir "à la maison" en Ecosse où sa mère, Mary Anne MacLeod, a grandi avant d'émigrer à 18 ans aux Etats-Unis.
Manifestations
Son affection n'est pas forcément réciproque: des manifestations sont prévues samedi à Edimbourg et Aberdeen pour protester contre sa venue, et un important dispositif policier sera déployé.
La construction d'un nouveau parcours par le groupe aujourd'hui dirigé par les fils du président a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l'Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d'élus écologistes.
Ce n'est que l'un des nombreux projets, immobiliers ou autres, menés à travers le monde par la famille Trump.
Si Donald Trump n'a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d'intérêt en utilisant sa fonction de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l'étranger.
L'ONG américaine CREW (Citizens for Responsibility and Ethics in Washington) a compté en mai que 21 projets de développement sous la marque Trump seraient menés à l'étranger pendant le second mandat.
Elle a aussi relevé que la charte éthique publiée en janvier par la Trump Organization ne lui interdisait pas de lancer de nouveaux chantiers à l'international avec des acteurs privés, alors qu'elle s'était imposé un moratoire lors du premier mandat (2017-2021).
Les partisans du Parti démocrate progressiste (PDP) de Lai Ching-te, honni par Pékin, cherchent à faire destituer 31 parlementaires du Kuomintang (KMT), formation majoritaire au Parlement, qu'ils accusent d'être pro-Chine et de constituer une menace pour la sécurité nationale de l'île.
Le KMT, qui prône un rapprochement avec Pékin, dispose de la majorité au Yuan législatif et bénéficie du soutien du Parti populaire taïwanais (TPP).
Une vingtaine de parlementaires du KMT pourraient perdre leur siège samedi dans le cadre d'un référendum qui permet aux citoyens de révoquer des élus avant la fin de leur mandat.
Sept autres font face à un autre vote en destitution, le 23 août.
Lancées cette année par des groupes civiques, les campagnes de révocation ont dominé la politique taïwanaise, les gros titres des journaux et les réseaux sociaux pendant des mois.
"Tâche ardue"
Le PDP a perdu sa majorité parlementaire lors des élections de 2024 qui ont propulsé Lai Ching-te à la présidence.
Depuis lors, le KMT et le TPP ont uni leurs forces pour contrecarrer le programme de Lai Ching-te et réduire le budget du gouvernement.
Une série de projets de loi de l'opposition, notamment des réformes visant à étendre les pouvoirs du Parlement, ont déclenché des bagarres au sein de l'assemblée législative et des manifestations massives l'année dernière.
Le PDP a besoin qu'au moins 12 députés du KMT soient révoqués pour obtenir une "majorité législative éphémère", selon le cabinet de conseil en risques Eurasia Group, qui estime la probabilité d'un tel résultat à "60%".
Le parti de Lai Ching-te devrait alors remporter six sièges lors d'élections partielles plus tard dans l'année pour s'assurer le contrôle du parlement de 113 sièges, ce qui, selon Eurasia Group, serait "une tâche ardue".
Les partisans du PDP se tiennent depuis des semaines devant les stations de métro, dans les parcs publics et sur les marchés alimentaires pour inciter les gens à voter en leur faveur.
Des milliers de personnes se sont rassemblées sous la pluie près du palais présidentiel jeudi pour montrer leur soutien à cette campagne.
Les parlementaires du KMT, en lutte pour leur survie politique, sont également descendus dans la rue pour persuader les électeurs de s'opposer à leur révocation.
Leurs soutiens doivent se mobiliser vendredi soir.
Dafydd Fell, politologue de la School of Oriental and African Studies de l'université de Londres estime qu'il serait néanmoins difficile pour le PDP de prendre le contrôle du parlement.
"Même si certains parlementaires du KMT sont destitués, d'autres politiciens du parti pourraient regagner leurs sièges lors des élections partielles qui s'ensuivront", a-t-il détaillé.
"Duel idéologique"
Le politologue Liu Chia-wei, de l'Université nationale de Taipei, a déclaré que le scrutin était devenu un "duel idéologique" entre le PDP et le KMT, alors que la Chine pesait lourdement dans la balance.
Le principal organe politique taïwanais chargé des questions relatives à la Chine a déclaré cette semaine qu'il existait des "preuves tangibles" que Pékin tentait de "s'ingérer" dans le processus électoral.
La Chine considère que Taïwan fait partie de son territoire et n'exclut pas d'employer un jour la force pour placer l'île sous son contrôle.
Le gouvernement de Lai Ching-te a mis en garde à plusieurs reprises contre la menace croissante que représentent l'espionnage, la désinformation et les cyberattaques de la part de la Chine.
L'opinion publique apparaît divisée face à ces élections.
Aaron Yu, 32 ans, dit soutenir la campagne car "la plupart des projets de loi adoptés par les législateurs du KMT sont pro-Chine".
Mais Sharon Chen, employée dans un restaurant, est plus critique, qualifiant l'initiative de gaspillage d'argent, affirmant que les électeurs avaient déjà pris leur décision lors des élections de l'année dernière.
"Ce n'est pas parce qu'un certain parti a perdu qu'il ne peut pas accepter le résultat et qu'il veut maintenant révoquer quelqu'un que le peuple a choisi. Je trouve cela absurde", a déclaré la sexagénaire.