"Plus les séparatistes pour +l'indépendance de Taïwan+ deviendront envahissants, plus le nœud coulant autour de leur cou se resserra et plus l'épée au-dessus de leur tête sera tranchante", a lancé Wu Qian, porte-parole de l'armée chinoise, lors de l'événement politique annuel des "Deux Sessions", cité par le diffuseur public CCTV.
L'armée chinoise "est une force d'action pour lutter contre le séparatisme et promouvoir la réunification", a décrit M. Wu.
Et de s'adresser aux partisans de l'indépendance de Taïwan: "Vous avez monté votre monture jusqu'au précipice d'une falaise (...). Si vous persistez à prendre la mauvaise direction, vous rencontrerez une impasse", a-t-il prévenu.
Pékin considère l'île de Taïwan, dotée de son propre gouvernement depuis 1949, comme une partie de son territoire. Encore fin février, par l'entremise du même Wu Qian, la Chine a dit ne pas exclure de recourir à la force pour en reprendre le contrôle.
Les commentaires du porte-parole de l'armée interviennent en pleines "Deux Sessions", des réunions parlementaires qui rassemblent depuis cette semaine à Pékin des milliers de délégués.
C'est dans ce contexte que la Chine a annoncé mercredi une hausse de 7,2% de son budget de défense en 2025, soit le même taux que l'an dernier, pour atteindre 1.784,7 milliards de yuans (245,7 milliards de dollars).
Wu Qian a qualifié dimanche de "limitées" ces dépenses militaires, ayant pour objectif, d'après lui, de développer les "forces de combat" et d'améliorer les capacités en matière de reconnaissance, de frappes et de soutien sur les théâtres d'opérations.
Avec le deuxième budget militaire du monde, Pékin se situe toutefois loin derrière les Etats-Unis. D'après l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), il représentait en 2023 moins d'un tiers des dépenses américaines en la matière.
"Aspiration commune"
Ces dernières années, Pékin a accru sa pression militaire et déployé quasi quotidiennement des avions de combat ainsi que des navires de guerre autour de l'île.
Fin février, le ministère taïwanais de la Défense a dénoncé des "exercices à tirs réels" par l'armée chinoise, effectués d'après lui sans préavis dans une zone située à quelque 74 kilomètres au sud de l'île. Un "entraînement de routine", avait répondu Wu Qian, dénonçant un "battage médiatique" orchestré par Taipei.
Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a affirmé vendredi en conférence de presse que "réaliser l'unification complète de la patrie (était) l'aspiration commune de tous les Chinois".
"C'est la tendance générale de l'histoire et c'est une juste cause."
"Jouer la carte de Taïwan pour essayer de contrer la Chine, c'est comme essayer de mettre son bras pour arrêter un train en marche", a aussi souligné le ministre, une apparente référence au soutien de longue date de Washington à Taipei, politique comme militaire.
Revenu à la Maison Blanche en janvier, le président américain Donald Trump reste toutefois évasif sur un éventuel soutien à Taïwan en cas d'invasion chinoise, même s'il a pu dire lundi qu'une telle invasion serait "évidemment un événement catastrophique".
Du centre de cette bourgade du sud-ouest du pays, la plus grande base militaire américaine d'Europe n'est qu'à cinq minutes et dans les rues, on croise des familles bilingues tandis que les restaurants affichent leur menu en anglais.
La présence de 50.000 soldats américains et leurs familles façonne depuis les années 1950 le quotidien de la ville de 8.000 habitants, dans la région verdoyante de Rhénanie-Palatinat.
Tous observent avec circonspection les premières semaines de Donald Trump à la Maison Blanche, qui semble tourner le dos aux Européens pour se rapprocher de la Russie.
En voyant les scènes de l'altercation au cours de laquelle le président américain a malmené son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, Andreas Hausmann a été tellement stupéfait qu'il a "cru à des images créées par l'intelligence artificielle". "Je n'avais jamais rien vu de tel".
Propriétaire de l'hôtel America, dans le centre de Ramstein, il s'inquiète pour l'avenir de la présence américaine : "C'est EUX, la base économique dans la région, directement ou indirectement", affirme le patron dont la clientèle est composée d'une large majorité d'Américains.
Risque "sérieux
"Ils font vivre les artisans, les plombiers, les petits commerces, de la boulangerie au taxi", explique-t-il, attablé au restaurant de son hôtel qui propose hamburgers et bières allemandes.
Pharmacienne dans le centre ville, Melodie, 40 ans, raconte que son grand-père, son oncle et son père ont tous les trois travaillé sur la base américaine. Elle-même s'est mariée à un Américain, explique-t-elle, tenant la main de sa fille.
"S'il n'y avait que des Allemands ici, il n'y aurait pas de bon goût, ce serait un peu ennuyeux!", plaisante Meryem Tezcan, une lycéenne de 18 ans, qui côtoient les jeunes Américains depuis l'école maternelle.
D'ailleurs, les Américaines sont facile à distinguer à leur style vestimentaire décontracté et tendance, selon elle: "elles s'habillent comme des profs de yoga!".
Mi-février, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth a prévenu que la présence des troupes américaines en Europe ne durera pas "éternellement".
Lors de son premier mandat (2017-2020), Donald Trump avait déjà menacé de réduire drastiquement la présence des troupes américaines en Allemagne, jugée trop coûteuse.
Cette fois, le risque est "sérieux", juge Manfred Pirske, vétéran américain installé à Ramstein après avoir effectué la moitié de sa carrière en Allemagne.
Habitants "soudés"
Les entreprises spécialisées dans les services pour la clientèle américaine "surveillent de très près ce qui va se passer", confie la présidente de la chambre du commerce de la région, Veronika Pommer.
Sans les Américains, "Ramstein serait en faillite", assure Svenja Miller, une assistante sociale de 42 ans, dont l'ex-mari est retourné vivre aux Etats-Unis.
Pour l'armée américaine, la base aérienne est un plateforme logistique cruciale d'où sont déployés d'imposants avions cargos emmenant troupes, armes ou matériel médical pour des opérations extérieures jusqu'en Asie ou en Afrique.
Si bien que tout retrait drastique "serait plus qu'imprudent", veut croire le politologue David Sirakov, directeur de l'Académie transatlantique à Kaiserslautern, grande ville voisine de Ramstein.
"L'expérience du premier mandat de Donald Trump nous a démontré que plus les relations entre les capitales étaient difficiles, plus celles au sein de la communauté germano-américaine s'améliorent", remarque-t-il aussi.
Loin de la géopolitique internationale, Américains et Allemands se retrouvent régulièrement, grâce à des groupes de randonnée arpentant les forêts locales, ou autour d'une pinte dans l'un des pubs internationaux du coin.
Ce qui se passe aux Etats-Unis a "choqué", selon M. Sirakov, et plutôt "soudé les habitants".
Une récente injection de 40,5 millions de dollars dans l'entreprise agroalimentaire nigériane Johnvents par l'agence de financement du développement du gouvernement britannique (BII) a fait les gros titres le mois dernier, tandis que plusieurs entreprises locales ont exprimé leur intention d'investir davantage ou augmenter leur production cette année, indique à l'AFP Patrick Adebola, directeur exécutif de l'Institut nigérian de recherche sur le cacao (Cocoa Research Institute of Nigeria).
"Les gens qui veulent créer de nouvelles plantations et ceux qui veulent réhabiliter les anciennes" sont attentifs, relève M. Adebola, qui vit à Ibadan (sud-ouest) et estime que "les agriculteurs n'ont jamais eu autant de chance".
Le gouvernement a fixé un objectif de production ambitieux de 500.000 tonnes pour la saison 2024-2025, peu réaliste à si court terme selon M. Adebola, mais envisageable pour les années suivantes.
Cela pourrait permettre au Nigeria, septième producteur mondial de cacao, de se rapprocher du Ghana, deuxième producteur actuel, qui lutte avec le premier producteur, la Côte d'Ivoire, contre des baisses de production liées aux intempéries et à des maladies affectant les cultures.
Jusqu'à présent, le cacao nigérian a été largement épargné par les effets les plus néfastes du changement climatique.
Selon les données les plus récentes de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Nigeria a produit 280.000 tonnes de cacao en 2023, loin derrière les 650.000 tonnes du Ghana.
La Côte d'Ivoire est largement en tête avec plus de 2 millions de tonnes produites en 2023.
La production de cacao au Nigeria a décliné depuis les années 1970 en raison des investissements dans le pétrole, qui se sont faits au détriment de l'agriculture.
- Risques environnementaux
Les cours mondiaux du cacao ont explosé l'année dernière, atteignant un pic de 12.500 dollars la tonne en décembre.
En février dernier, les prix tournaient autour de 8.000 dollars, largement au-dessus des prix des années précédentes qui oscillaient entre 2.000 et 3.000 dollars.
"Les individus se lancent dans la production de cacao à tous les niveaux... pour s'assurer de bénéficier des prix actuels", a expliqué Adeola Adegoke, président de l'Association des producteurs de cacao du Nigeria, ajoutant que "le gouvernement tire parti de cette situation pour améliorer la qualité de l'agriculture".
La création en 2022 d'un Comité national de gestion du cacao est un signe de l'intérêt des autorités pour ce secteur longtemps non régulé, estime M. Adegoke.
Mais l'expansion des cultures pourrait comporter des risques environnementaux.
Les efforts de modernisation de l'agriculture ont favorisé les plantations de cacao en plein soleil et en monoculture plutôt que des méthodes agroforestières plus durables, a averti une étude récente publiée dans la revue Agroforestry Systems.
Par ailleurs, une grande partie du cacao nigérian est cultivé par de petits exploitants qui n'ont pas les moyens d'investir pour augmenter leur production.
Peter Okunde, agriculteur dans l'Etat d'Ogun (sud-ouest), a expliqué à l'AFP qu'il manquait à la fois de capitaux et de terres pour étendre sa plantation de cacao de quatre hectares.
La terre "est le principal instrument dont les agriculteurs ont besoin... ainsi que l'argent pour la cultiver", a souligné M. Okunde.
Pour John Alamu, directeur général du groupe Johnvents, "le problème n'est pas la superficie des terres".
Notant que le Nigeria dispose de 1,4 million d'hectares consacrés à la production de cacao, soit plus que les 1,1 million d'hectares du Ghana, il a affirmé à la chaîne CNBC Africa qu'une approche plus globale était nécessaire.
D'autres gouvernements ont soutenu les agriculteurs en "fournissant des plants, en formant aux bonnes pratiques agronomiques et en mettant l'accent sur l'agriculture durable", a-t-il insisté.