TOUS LES TITRES
+

▸ les 31 dernières parutions

Accès libre

06.05.2024 à 18:41

Œuvrer pour la paix

 

 Œuvrer pour la paix 

Par Paul BRICE - Le Journal de l'insoumission n°1785 (MAI 2024)

À l’heure où les tensions internationales s’exacerbent, le maintien ou le rétablissement de la paix sont un mot d’ordre essentiel. Agression de la Russie en Uk

raine ; guerre à Gaza comportant un risque de génocide ; invasion du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan ; guerre en République démocratique du Congo qui compte des millions de morts depuis plus de vingt ans et sept millions de personnes toujours déplacées ; recrudescence des manœuvres autour de Taïwan etc. : les tensions et conflits de tous types se multiplient.
Les causes, diverses, se combinent : volonté expansionniste, appropriation de matières premières et volonté de contrôle des routes commerciales, sur fond de crise permanente de la mondialisation capitaliste, vision idéologique de l’histoire dans une veine nationaliste et guerrière. Cette montée des tensions met au défi les cadres de sécurité collectifs bâtis après la Seconde Guerre mondiale. Face à la compétition généralisée portant la guerre en son sein, il faut se battre pour la paix, au nom de l’intérêt général humain rejoignant ici celui de la France.
Cette montée des tensions apparaît de façon flagrante en Ukraine. L’intensité du conflit, existant depuis 2014, a été décuplée à la suite de l’invasion russe de février 2022. Au nom d’un nationalisme néo-impérial, le pouvoir russe a fait le choix de la guerre, et entraîné une polarisation ne faisant que renforcer les appels au réalignement dans l’alliance militaire de l’Otan.
À ce jour, le front est presque figé. La guerre est rentrée dans une phase d’attrition où les gains territoriaux sont minimes. L’Ukraine, confrontée à un important manque de matériel et de munitions, est suspendue à l’élection étatsunienne où pèse la menace de l’élection de Donald Trump. Celui-ci a annoncé qu’il ne « donnera pas un centime » à Kiev.
En France la guerre en Ukraine est donc devenue un thème central de campagne des élections européennes. Les escalades verbales va-t’en-guerre se multiplient. Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’envoi de « troupes au sol » en Ukraine. En faisant une telle annonce sans concertation avec les alliés de la France, qui se sont tous désolidarisés, il a affaibli la position de la France. Les mots ont un sens. Jamais dans l’histoire de la guerre froide, et depuis, des États dotés de l’arme nucléaire ne se sont retrouvés en situation de guerre directe. On retrouve la même posture belliciste du côté de Raphaël Glucksmann qui milite en faveur d’une « économie de guerre » pour la France. Le candidat du parti socialiste aux européennes ne semble pas se soucier du coût pour le peuple français d’une telle réorientation de l’économie.
Au Proche-Orient, depuis octobre 2023, le conflit colonial entre Israël et la Palestine est entré dans une dimension extrême. Appuyé sur une idéologie coloniale, messianique et eschatologique, le gouvernement d’extrême droite israélienne a fait le choix de répondre à l’attaque meurtrière du Hamas par une vengeance collective et aveugle contre l’ensemble des Palestiniens, en piétinant toutes les règles du droit international et du droit de la guerre.
Les propos de hauts responsables du gouvernement israélien d’extrême droite déshumanisant les Palestiniens, couplés à une situation humanitaire apocalyptique aggravée par le siège illégal dans la bande de Gaza, ont amené en janvier la Cour Internationale de Justice à pointer un risque de génocide. Elle a ordonné à Israël d’empêcher tout acte allant en ce sens. Le 28 mars, une nouvelle ordonnance de la CIJ a pointé la famine à Gaza et ordonné à Israël de garantir les services de base et l’aide humanitaire nécessaire. En mars, le nombre de morts côté palestinien est évalué par l’ONU à 31 800 dont 13 600 enfants. L’urgence est à un cessez-le-feu durable, pour arrêter le massacre en cours, permettre la libération des otages israéliens, rendre possible une solution politique sur le long terme. L’enjeu est également d’éviter une régionalisation du conflit.
Plus globalement, l’architecture de sécurité collective héritée de la guerre froide est aujourd’hui en crise. Les puissances nucléaires modernisent de plus en plus leurs capacités, tout en remettant pour certains en cause les accords ayant par le passé permis de réduire les arsenaux. En 2019, le traité sur les forces nucléaires a pris fin suite au retrait étatsunien puis russe. En 2023, la Russie a suspendu sa participation à l’accord « New START » limitant les lanceurs nucléaires.
Malgré ses imperfections, l’ONU est à ce jour le seul cadre de coopération et de négociation incluant tous les États du monde. La France doit tout faire pour contribuer à renforcer son rôle. En commençant par mener des actions en faveur d’une solution diplomatique à la guerre en Ukraine, sans naïveté ni oubli des crimes de guerre russes (bombardements aveugles, déportations de civils, kidnapping d’enfants) et pour le respect du cessez-le-feu en Israël-Palestine demandé par le Conseil de Sécurité.
Sous la présidence Macron, la parole de la France a été affaiblie. La suppression des corps diplomatiques, la baisse des moyens du ministère des Affaires étrangères, par une confusion des discours, l’affirmation de tout et son contraire, et in fine l’aggravation de son réalignement sur le « camp atlantiste et occidental » ont rendu la France de plus en plus inaudible.
Au milieu des paroles martiales, la France insoumise porte la parole de non-alignement et de paix. Notre boussole est l’attachement au droit international, l’opposition aux crimes de guerre et la volonté de porter une voix diplomatique forte et indépendante.
En accueillant les opposants russes à la guerre, en poussant à l’Assemblée nationale contre les livraisons d’armes à Israël et pour la reconnaissance de l’État de Palestine, en s’opposant clairement à toute possibilité que notre pays soit placé en confrontation militaire directe face à la Russie puissance nucléaire, la France insoumise œuvre pour la paix.
Au milieu du brouillard de la guerre il est indispensable de continuer à penser. Bâtir la paix, c’est toujours chercher la lumière au milieu du tunnel.

06.05.2024 à 18:31

Cessez-le-feu ! Cessez-le-feu ! Cessez-le-feu !

Cessez-le-feu ! Cessez-le-feu ! Cessez-le-feu !

Par Séverine VÉZIÈS -  Le Journal de l'insoumission n°1785 (MAI 2024)

Un génocide se déroule sous nos yeux. Plus de 34 000 morts annoncés à Gaza dont 14 500 enfants et 10 000 femmes, au moment où j’écris ces lignes. Un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes, peut-on lire sur le site de l’UNICEF. Et l’on peut craindre que ces chiffres soient en dessous d’une réalité qui pourrait s’avérer encore plus terrible au regard du chaos qui règne sur cette minuscule bande de terre de 360 km². Après avoir été une prison à ciel ouvert, Gaza se transforme en cimetière. Combien de corps sous les décombres ? Les civils gazaouis subissent depuis plus de 6 mois les bombardements incessants, les humiliations, la famine, le manque d’accès à l’eau, aux soins… la liste des crimes commis par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu à Gaza est longue. Il y figure la destruction des cimetières et la profanation des tombes. Une guerre contre les vivants mais aussi contre les morts. Comme le signe d’une volonté de raser l’existence de tout un peuple.
Un génocide se déroule sous nos yeux et les partisans du « soutien inconditionnel » au gouvernement d’extrême droite israélien veulent nous faire regarder ailleurs. Appelez au cessez-le-feu et vous êtes directement soupçonnés d’antisémitisme. Convoquez la raison et l’histoire du conflit israélo-palestinien et vous êtes immédiatement accusés d’être des agents du Hamas. Il règne dans le pays une forme de maccarthysme dangereux qui vient s’ajouter aux attaques déjà nombreuses portées aux fondements démocratiques de notre pays sous la présidence d’E. Macron. Des atteintes soulignées à de multiples reprises par des instances internationales.
Le 18 avril dernier, en une seule journée, la conférence pour la paix de Rima Hassan et de Jean-Luc Mélenchon est annulée pour la seconde fois – c’est alors la 5e conférence du mouvement insoumis qui est frappée d’annulation – une manifestation contre le racisme est interdite, un syndicaliste est condamné pour un tract en soutien à la Palestine. Le lendemain, nous apprenons avec stupéfaction que des poursuites sont engagées contre Rima Hassan pour apologie du terrorisme. C’est ensuite au tour de Mathilde Panot de recevoir cette même convocation. Des intimidations inacceptables qui s’accumulent.
La France de Macron dérive dangereusement. Elle est engagée dans un processus de fascisation dont les signes sont reconnaissables : mensonge, déformation des propos des opposant·es, désinformation…
le tout relayé sur les plateaux TV des chaînes à la botte d’une caste sociale bourgeoise
au projet politique affirmé : maintenir sa domination dans un moment de crise du système capitaliste et donc diaboliser la seule alternative crédible dans le pays.
Dans le même temps, le gouvernement Attal continue son agenda politique violent en ciblant les chômeurs, les malades, les retraités et n’apporte comme seule solution à la crise de l’École publique que des mesures répressives d’un autre âge en direction des enfants et des familles.
Nous devons appeler à un sursaut de la société toute entière. Associatifs, politiques, syndicats, universitaires, citoyen·nes, refusons ces atteintes à l’État de droit. Refusons cette violence sociale toujours plus grande exercée par un système à bout de souffle qui cherche son salut dans une domination toujours plus grande. Refusons cette escalade vers la guerre généralisée qui guette l’Europe et le monde de riposte en riposte.
Le 9 juin, c’est aussi cela qui se joue. Face aux va-t-en-guerre, face à la haine de l’extrême droite, face à la violence de classe macronienne, face aux éléphants de la sociale démocratie qui ont failli détruire la gauche en France, donnons de la force à l’alternative populaire, humaniste, pacifiste, écologique et émancipatrice portée par Manon Aubry. Votons pour la paix ! Votons pour la démocratie ! Votons pour l’Union populaire !

02.04.2024 à 17:04

Français·es et francophones de l'étranger, des possibilités d'abonnement aménagées

Pour les Français·es et francophones de l'étranger qui souhaitent s'abonner mais qui ne peuvent pas utiliser les paiement par CB ou Visa,

merci de suivre la démarche suivante : téléchargez le document si dessous, et retournez le complété à l'adresse du journal de l'insoumission

 

JOURNAL DE L'INSOUMISSION

8 RUE PERRIN

39000 LONS-LE-SAUNIER

FRANCE

 

 

12 / 31