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08.07.2025 à 17:28

Des nouvelles de la nébuleuse Sarkozy-Kadhafi

En marge du dossier libyen, l'affaire du Benghazi Medical Center jugée à Paris

L’équipement de l’hôpital libyen a servi de monnaie d’échange pour la libération des infirmières bulgares à l’été 2007. Son financement a été ordonné par les plus hauts cercles de l’État, puis l’Agence française de développement a servi d’intermédiaire vers la société IMPE, toutes deux mises en cause aujourd’hui avec leurs dirigeants, pour favoritisme et recel de favoritisme.

Vue intérieure du BMC - © Reflets

Nous vous en parlions déjà ici en février, lors du procès de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne : les mécanismes de financement du Benghazi Medical Center (BMC) ont fait l’objet d’une enquête du Parquet national financier, déclenchée par les révélations de Jacques Duplessy en 2014 dans le Canard Enchaîné – une investigation censurée au préalable par Le Point.

Flash back : selon la version officielle, peu après l’élection présidentielle de 2007, l’Élysée a réussi, à force de diplomatie - et grâce à l’intervention de Cécilia Sarkozy en personne - à négocier la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien retenus par le régime libyen.

En contrepartie de ces libérations, la France s’est aussi engagée, plus discrètement, à fournir les équipements médicaux du BMC, l’immense hôpital universitaire de Benghazi, avec une capacité de 2.000 lits, construit dans les années 80 et qui n'avait pas, jusque-là, commencé à fonctionner.

Un an après, pressé par le régime Kadhafi de tenir son engagement, le gouvernement français charge la société Ideal Medical Products Engineering (IMPE) d’équiper le BMC. L’État finance la première tranche d’équipements de l’hôpital par le biais de l’Agence française de développement (AFD). Mais pour ce gros contrat de 30 millions d’euros, aucun appel d’offre n’est lancé. L’instruction ayant écarté les soupçons de corruption et de détournement de fonds publics, reste maintenant au tribunal à déterminer si ce contrat était un marché...

07.07.2025 à 10:08

Plongée dans l’apnée : alors, ces 30 mètres ?

Le pari était, pour un amateur, de « passer ce mur »

Quand un champion du monde d’apnée sort : je suis sûr que tu peux atteindre les 30 mètres, on se dit… pourquoi pas. En plus, en tant que journaliste, cela donne des idées d’articles. Et voilà, après un stage d’une semaine c’est le moment du bilan. Ai-je fait mentir Umberto Pelizzari, ou pas ?

Umberto Pelizzari et David en train de remonter après une plongée avec gueuse. - © Reflets - CC BY-SA 4.0

Sur le papier, je peux aller à 30 mètres. C’est un ratio que l’on peut calculer en fonction de mon apnée statique. Mais la plongée n’est pas une chose totalement mathématique pour laquelle un seul paramètre serait déterminant. Il faut prendre en compte une palanquée de trucs. Est-ce que l’on est capable de compenser au fur et à mesure que l’on descend ? Est-ce que l’on est suffisamment relaxé ? La peur est-elle en train de monter au fur et à mesure que l’on descend ? Quelles sont les conditions de la mer ? A-t-on bien préparé la descente en surface avant le plongeon ?

Je me suis présenté au stage avec beaucoup de certitudes et une série de questionnements.

Mes certitudes, je les tiens d’une pratique de l’apnée qui remonte à l'enfance. D’abord avec la chasse sous-marine. Ensuite simplement avec des descentes pour le plaisir. Le plaisir de pratiquer, le plaisir des paysages. Dans mon île, je plonge souvent seul, depuis de nombreuses années, dans des profondeurs allant de 7 à 12 mètres. Tout ce que je sais de l’apnée, je l’ai appris seul et empiriquement. Je sais éviter d’avoir mal aux oreilles en descendant (compenser). Point. Je sais à peu près quelles sont mes limites en profondeur et en temps.

Mais vaguement. Je n’ai jamais pratiqué l’apnée statique. C’est-à-dire en piscine, la tête dans l’eau, sans bouger, pour voir combien de temps on peut tenir. Umberto Pelizzari tient plus de 7 minutes. Moi, un peu moins de 4 minutes (à peu près rien donc). Et encore, après...

04.07.2025 à 16:31

C9M : La nébuleuse de la haine

Une infographie terriblement inquiétante

Néonazisme, fascisme, racisme, suprémacisme blanc : les groupes réunis au sein du C9M à Paris ont déjà un lourd passif. Des actions anti-LGBT, des agressions racistes, des tabassages de militants progressistes, des attaques contre des lieux associatifs... Nombre de leurs membres ont déjà été jugés et condamnés.

Un patchwork bien brun... - © Reflets

Le Comité du 9 Mai (C9M) est une organisation structurée au sein de la mouvance néonazie et néofasciste française, qui organise depuis des années à Paris une marche en hommage à Sébastien Deyzieu, un militant d’extrême droite décédé en 1994. Ce dernier participait à une manifestation un peu particulière quand il a fait une chute d’un toit en tentant d’échapper à la police. Comme l’explique La Horde : « le 7 mai 1994, pour protester contre le cinquantième anniversaire du débarquement américain en Normandie, le GUD et les Jeunesses nationalistes Révolutionnaires (JNR) de Serge « Batskin » Ayoub appellent à une manifestation place Denfert-Rochereau à Paris, la fin de la présence nazie en France et en Europe signifiant pour eux le début de la "véritable occupation" (sic) ; des militants de l’Œuvre française mais aussi du Front national de la Jeunesse (structure jeune du Front national) sont également présents ».

Le choix d’un hommage funéraire, ritualisé chaque année par une marche en plein Paris, ne défie pas seulement la démocratie ; il constitue aussi un coup de force pour tester les seuils de tolérance institutionnelle face à la normalisation des idéologies racialistes. Cette marche permet également à ces groupes de construire une mythologie victimaire, destinée à renforcer la cohésion idéologique de la mouvance néonazie et néofasciste en France, dans une action militante soigneusement mise en scène. Cette année, le journal Libération a pu documenter...

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