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04.07.2025 à 16:31

C9M : La nébuleuse de la haine

Une infographie terriblement inquiétante

Néonazisme, fascisme, racisme, suprémacisme blanc : les groupes réunis au sein du C9M à Paris ont déjà un lourd passif. Des actions anti-LGBT, des agressions racistes, des tabassages de militants progressistes, des attaques contre des lieux associatifs... Nombre de leurs membres ont déjà été jugés et condamnés.

Un patchwork bien brun... - © Reflets

Le Comité du 9 Mai (C9M) est une organisation structurée au sein de la mouvance néonazie et néofasciste française, qui organise depuis des années à Paris une marche en hommage à Sébastien Deyzieu, un militant d’extrême droite décédé en 1994. Ce dernier participait à une manifestation un peu particulière quand il a fait une chute d’un toit en tentant d’échapper à la police. Comme l’explique La Horde : « le 7 mai 1994, pour protester contre le cinquantième anniversaire du débarquement américain en Normandie, le GUD et les Jeunesses nationalistes Révolutionnaires (JNR) de Serge « Batskin » Ayoub appellent à une manifestation place Denfert-Rochereau à Paris, la fin de la présence nazie en France et en Europe signifiant pour eux le début de la "véritable occupation" (sic) ; des militants de l’Œuvre française mais aussi du Front national de la Jeunesse (structure jeune du Front national) sont également présents ».

Le choix d’un hommage funéraire, ritualisé chaque année par une marche en plein Paris, ne défie pas seulement la démocratie ; il constitue aussi un coup de force pour tester les seuils de tolérance institutionnelle face à la normalisation des idéologies racialistes. Cette marche permet également à ces groupes de construire une mythologie victimaire, destinée à renforcer la cohésion idéologique de la mouvance néonazie et néofasciste en France, dans une action militante soigneusement mise en scène. Cette année, le journal Libération a pu documenter...

03.07.2025 à 16:48

Apnée : « Il y a sûrement une limite, mais laquelle ? »

Entretien avec Umberto Pelizzari, champion du monde d’apnée

En douze ans de compétition, Umberto Pelizzari a marqué l’histoire de la plongée en apnée. Il a atteint 80 mètres à la palme, 130 mètres en poids variable et 150 mètres en catégorie « no limit ».

Umberto Pelizzari en juillet 2025, en train de d'aider un apnéiste à corriger ses erreurs. - © Reflets

Reflets : Tu avais une phobie de l'eau au départ. Cela montre que rien n'est perdu pour ceux qui veulent essayer l'apnée...

Umberto Pelizzari : C’est sûr. Au début, j’ai pensé à tout sauf à devenir un apnéiste. J’avais une vraie peur de l’eau. Ma mère en a eu assez de me courir derrière quand je fuyais la douche… Elle m’a inscrit à la piscine et m’y a envoyé quel que soit l’époque de l’année, quel que soit mon état de santé. Elle me disait que le chlore était un bon médicament contre le rhume. Rapidement j’ai fait des compétitions.

Comment passe-t-on du gamin qui fait des compétitions de natation à apnéiste ?

Au début, je me cachais sous l’échelle de la piscine pour sauter des tours d’entrainement. J’attendais que les copains aient fait des longueurs. Après c’est vite devenu des challenges avec les amis.

Bon, sérieusement... Il y a la technique, l'entraînement massif typique des grands champions. Il y a les rencontres que tu as faites. Jacques Mayol, Enzo Maiorca, Andrea Zuccari pour des points techniques précis comme la « charge » et la « compensation » (des oreilles)... Mais il y a autre chose. Ces profondeurs, elles ne sont atteintes que par des humains à part. Vous n'êtes pas des dauphins, mais il y a un truc en plus non ? Pour toi, qu'est-ce que c'est ?

Dans tous les sports, pour être un athlète de très haut niveau, il y a un don de la nature qui vient s’ajouter à un entrainement, un sacrifice personnel, des personnes qui comprennent...

27.06.2025 à 10:02

16 secondes pour mourir

L’avocat de l’accusé plaide la « légitime défense pour autrui »

Il a voulu s’interposer pour arrêter une rixe et a fait feu avec l’arme qu’il portait. Un homme de 27 ans, Eric Casado Lopez, s’est écroulé, une balle en plein front. Le tireur, Martial Lanoir, un complotiste qui s’est pris pour un justicier, vient d’être condamné à 22 ans de prison par la Cour d’Assises de Paris.

Palais de justice de Paris, Île de la Cité - © Reflets

Un vendredi soir de mai 2022 près de Pigalle. La circulation bouchonne. Martial Lanoir, dans sa BMW X5 noire, attend que la circulation reprenne. Sur le terre-plein central du boulevard de Clichy, une rixe a commencé. Le conducteur entend le bruit d’une dispute, voit une tête dépasser des buissons, « un maghrébin se faire massacrer », selon ses dires, par trois autres hommes. Depuis sa voiture, il leur crie d’arrêter, plusieurs fois. On lui répond « c’est pas tes affaires, dégage ! » et quelques noms d’oiseaux. Il descend de voiture, sort un Remington 45 qu’il portait sur lui et tire, bras tendus et les deux mains sur l’arme, comme au stand. Eric Casado-Lopez s’effondre, une balle en pleine tête, et meurt quasiment sur le coup. Entre les interpellations, depuis sa voiture, jusqu’au moment où un homme s’effondre, « l’affaire Lanoir » s’est jouée en 16 secondes.

Retrouvé grâce à un témoin qui avait relevé une partie de son immatriculation puis par sa trace sur les caméras de vidéo surveillance, Martial Lanoir sera interpellé le soir même près de son domicile dans le 18ème arrondissement. Il chargeait des valises dans sa voiture, avec l’intention de s’enfuir vers la maison de campagne de sa compagne en Lozère. A l’arrivée des policiers, il a tenté de fuir et sorti son arme, mais s’est finalement rendu après une course-poursuite, hors d’haleine, sans avoir tiré d’autre coup de feu.

Pendant son procès en Assises à Paris, la cour a dépiauté la vie d’un...

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