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Abonnés Directrice de publication : Valérie Champagne

26.02.2025 à 11:44

Du rififi dans les Chambres d’Agriculture

Un an après les grandes mobilisations paysannes, le paysage syndical agricole connaît une petite révolution

La Coordination Rurale – syndicat très à droite - réalise une percée d’ampleur dans les Chambres d’Agriculture, qui remet en question l’hégémonie du syndicat majoritaire, la FNSEA, et son modèle productiviste. Pour desserrer cet étau encore bien installé, les « bonnets jaunes » sont prêts à bousculer les habitudes, quitte à y laisser quelques plumes.

Les paisibles campagnes sont parfois agitées (dans les chambres d'agriculture) - © Reflets

Les élections professionnelles de janvier 2025 ébranlent l'hégémonie historique de la FNSEA. Dans ce scrutin, qui porte sur 88 chambres, la Coordination Rurale (CR) en remporte 14 au lieu de 3 précédemment. C’est le reflet d'un ras-le-bol des agriculteurs envers les structures syndicales traditionnelles et les politiques gouvernementales, déconnectées du terrain. La FNSEA reste toutefois majoritaire mais perd le contrôle d’une grosse dizaine de structures, passant de 84 à 71. La Confédération paysanne, qui ne dominait qu’une chambre, en remporte deux supplémentaires.

Le discours médiatique dominant généralise l’influence du Rassemblement National sur la CR et ses "bonnets jaunes", mais c’est plutôt dans l’autre sens que se fait la transfusion. Le parti de Marine Le Pen cherche à capter la colère paysanne depuis longtemps. Avec une présence régulière dans des rencontres professionnelles, comme le Sommet de l’élevage en Auvergne, ou plus grand public, comme le Salon de l’agriculture, le Rassemblement National renforce son influence à bas bruit dans le monde agricole français. Malgré l’indigence de son programme agricole, il capte un électorat rural en capitalisant sur la colère des agriculteurs face aux politiques écologiques. Il a dupliqué certaines revendications de la Coordination rurale et dénonce notamment les normes environnementales et le libre-échange, perçu comme une menace pour la souveraineté alimentaire. Près d’un adhérent sur deux de la CR se...

20.02.2025 à 12:01

Doctolib : des données de santé insuffisamment protégées

Les États-Unis de Donald Trump pourraient se servir allègrement

C’est une discussion sans fin mais qu’il convient d’avoir à nouveau au moment où Doctolib propose d’héberger nos ordonnances et autres résultats médicaux : nos données de santé sont-elles protégées correctement ? Ces données sensibles pourraient être accaparées par les États-Unis. Alors que 60 millions de Français utilisent Doctolib, que se passerait-il si la société était vendue à un groupe étranger ? L'élection de Trump modifie-t-elle la donne ?

Doctolib respecte la vie privée des utilisateurs

Il fut un temps, lointain, où les données de santé et plus généralement les données personnelles étaient un sujet de premier plan en France. En 1974, un article du Monde titré « SAFARI ou la chasse aux Français » met le feu aux poudres. Le Système automatisé pour les fichiers administratifs et répertoires des individus (SAFARI) inquiète. Ce projet visait, selon Le Monde, à relier par le numéro de sécurité sociale toutes les informations détenues dans « les 400 fichiers que possèdent les services de police […] le cadastre, le fichier... des impôts et, plus grave peut-être, celui du ministère du Travail ». La généralisation de cette identification dans toute l'administration avait pour but de faciliter l'interconnexion des fichiers. Déjà…

Le tollé provoqué par cet article déclenche la création de la CNIL. Le temps s’est écoulé, Internet est arrivé, les États comme les entreprises privées se sont littéralement gavés de nos données personnelles sans véritable contrôle. Le poids croissant de la société Doctolib dans la gestion des données de santé des Français devrait générer un débat bien plus soutenu et l’on peut s’étonner du silence des gouvernements successifs et des députés et sénateurs. Car, à bien y regarder, les garde-fous ne semblent pas suffisants.

Depuis des années, le collectif InterHop, ainsi que plusieurs associations et syndicats médicaux tentent de faire valoir que les prises de rendez-vous dans les hôpitaux, avec des médecins dans le privé, ou pour la...

19.02.2025 à 10:51

Anonymat sur Internet : Darmanin... porte quoi !

Le ministre met ses pas dans ceux des plus gros incultes numériques et il y a des raisons à cela.

Ils sont tellement nombreux, depuis l'arrivée d'Internet à pester contre un supposé « anonymat », contre une « zone de non droit » supposée. Rien de tous cela n'existe et cela a été démontré mille fois. Mais on ne renonce pas à le faire à nouveau, histoire de tourner en ridicule le nouveau ministre de la justice.

Gérald Darmanin - Jacques Paquier - Wikipedia - CC BY 2.0

Ça manquait à son palmarès. Gérald Darmanin, qui s'était déjà illustré avec « les messageries cryptées comme Wazzaaaap » va s'attaquer avec ses gros muscles à l'affreux anonymat qui prévaut sur Internet et au fait que bien sûr, il s'agit d'une zone de non droit. Et pour cela, il a une solution : imposer à chaque Français une « identité numérique propre ».

Il s'en explique dans Le Parisien :

« Dans les semaines qui viennent, nous nous intéresserons à l’anonymat sur les réseaux sociaux. Au ministère de la Justice, nous considérons que la fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux est d’une importance capitale dans la lutte contre la pédocriminalité, le trafic de drogue, le cyberharcèlement… Reprenons la proposition du député Paul Midy déposée il y a quelques mois, pour que chaque citoyen français ait une identité numérique propre, qui permette aux enquêteurs de remonter à l’auteur de l’infraction. Pourquoi les réseaux sociaux seraient le seul endroit où l’expression ne serait pas conforme aux règles de la République ? On sait qu’une grande partie de la délinquance et de la criminalité est aujourd’hui numérisée. Internet doit cesser d’être une zone de non droit. »

Bon... Commençons par démonter les arguments du ministre avant de s'intéresser à son propre anonymat et pseudonymat sur les Internet. Paul Midy, sors de ce corps !

On va faire court parce que les redites, ça consomme de l'octet et c'est mauvais...

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