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14.03.2025 à 12:39

Le Bitcoin a perdu près d’un quart de sa valeur depuis l’investiture de Trump

Marin Saillofest

Donald Trump, qui s’est présenté tout au long de la campagne présidentielle comme le candidat le plus favorable aux cryptomonnaies de l’histoire des États-Unis, n’a pas su convaincre les investisseurs de sa volonté de légitimer les actifs numériques : depuis son retour au pouvoir, le bitcoin a perdu 24,1 % de sa valeur.

Ces dernières semaines, le président américain a multiplié les initiatives pro-crypto, sans pour autant parvenir à enrayer la chute du cours du bitcoin.

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Texte intégral (1189 mots)

L’annonce de la victoire de Donald Trump le 6 novembre dernier a conduit à une ruée sans précédent vers le Bitcoin. Au cours de la campagne, le candidat républicain a déclaré à plusieurs reprises qu’il serait le président le plus favorable aux cryptos, annonçant devant une foule d’enthousiastes réunis à la conférence de Nashville sur le bitcoin en juillet 2024 qu’il souhaitait faire des États-Unis « la capitale crypto de la planète ».

En décembre, le bitcoin dépassait pour la première fois la barre symbolique des 100 000 dollars, avant d’atteindre son all-time high le jour de l’investiture de Trump, le 20 janvier. Depuis, l’actif numérique a perdu près d’un quart de sa valeur.

  • Au vendredi 14 mars, dans la matinée, un bitcoin s’échange pour 82 895 $, soit 24,1 % de moins par rapport au pic atteint il y a près d’un mois (109 228 $). 
  • Malgré les annonces de l’administration Trump visant à encourager les investissements dans les cryptomonnaies, le cours du bitcoin poursuit sa tendance à la baisse.
  • Cette tendance n’a pas été inversée par la signature par Trump le 6 mars d’un décret présidentiel établissant la création d’une « réserve stratégique » de cryptomonnaies, ni par l’organisation le lendemain du premier « Sommet de la Maison-Blanche sur les actifs numériques ».

Initialement appelé « Sommet sur les cryptos » (avant d’être renommé quelques jours plus tard 1), le grand événement de Trump qui visait à témoigner de la volonté de son administration à légitimer le bitcoin a eu l’effet inverse. Les investisseurs ont été déçus de la portée des annonces de la Maison-Blanche, qui n’a pas autorisé l’achat de nouvelles cryptomonnaies mais seulement le regroupement d’actifs déjà détenus par le gouvernement fédéral à la suite de saisies.

Le cofondateur d’Impossible Cloud Network, Kai Wawrzinek, a parlé d’un « exercice exemplaire en matière de relations publiques — alors qu’il promettait de grands changements pour la crypto, le président américain n’a pratiquement rien fait » 2.

  • Les acteurs du monde de la cryptomonnaie ont contribué au cours du premier semestre 2024 (soit durant la campagne présidentielle) à près de la moitié (43,5 %) du total des dons des entreprises aux plateformes de soutien aux candidats (PAC) : 119 millions de dollars, un chiffre sans précédent.
  • Si Trump a beaucoup œuvré pour ces acteurs depuis le 20 janvier, notamment en ordonnant à la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral de réglementation et de contrôle des marchés financiers, d’interrompre voire d’abandonner ses enquêtes pesant sur Binance, Coinbase et d’autres grandes plateformes d’échange de cryptomonnaie, le marché n’a pas réagi aux annonces de l’administration Trump comme celle-ci espérait.
  • Le vol fin février de 1,5 milliard de dollars d’Ether — la deuxième cryptomonnaie la plus valorisée après le Bitcoin — stockés sur un portefeuille hors-ligne (cold wallet) par des hackers nord-coréens a également contribué à entretenir le cycle négatif débuté fin janvier.

Le président américain et sa famille ont largement bénéficié de l’engouement pour les crypto actifs suscité par l’élection de novembre. Au-delà du lancement en janvier de sa propre cryptomonnaie, capitalisée à plus de 2,3 milliards de dollars, Trump a également tenu des discussions via des intermédiaires avec le fondateur de la plateforme Binance, Changpeng Zhao (CZ), qui pourrait aboutir à l’octroi d’un pardon présidentiel ainsi qu’à un retour de la plateforme sur le marché américain.

  • CZ a plaidé coupable en novembre 2023 à des accusations de blanchiment d’argent et de violation des sanctions américaines. Il a servi une peine de prison de 4 mois de mai à septembre 2024, et vit désormais à Abou Dabi. Sa plateforme, Binance (dont il n’est plus PDG mais demeure l’actionnaire majoritaire), a également dû payer une amende de 4,3 milliards de dollars. 
  • Depuis l’an dernier, des membres de la famille de Trump ont engagé des discussions avec Zhao sur un accord qui pourrait aboutir au retour de Binance aux États-Unis (où la plateforme ne peut plus opérer depuis 2019) et à une potentielle grâce de l’ex-PDG en échange d’une prise de participation par Trump dans l’entreprise 3.
  • Celle-ci pourrait passer par World Liberty Financial (WLF), une entreprise de crypto lancée en septembre 2024 qui compte parmi ses membres les 3 fils de Trump, Barron, Eric et Don Jr.

En novembre, quelques semaines après la victoire de Trump, le fondateur de la cryptomonnaie TRON, Justin Sun, avait investi 30 millions de dollars dans WLF alors qu’il faisait face à des accusations de la Securities and Exchange Commission (SEC). Fin février, la SEC annonçait demander à un juge fédéral la suspension de l’enquête pour fraude visant Sun.

Sources
  1. White House Press Release – White House to Host First Ever Crypto Summit, The American Presidency Project, 28 février 2025.
  2. Crypto market sinks as Trump’s Bitcoin reserve plan sparks volatility and skepticism », The Block, 10 mars 2025.
  3. Trump Family Has Held Deal Talks With Binance Following Crypto Exchange’s Guilty Plea », The Wall Street Journal, 13 mars 2025.

14.03.2025 à 06:30

L’Iran participe à une réunion sur le nucléaire aux côtés de la Chine et de la Russie

Ramona Bloj

Aujourd’hui, vendredi 14 mars, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Kazem Gharibabadi prend part à une réunion à Pékin avec des hauts responsables chinois et russe portant sur le programme nucléaire de Téhéran. Alors que le guide suprême iranien Ali Khamenei rejette toute négociation avec Trump, le président américain cherche à engager des discussions avec Pékin et Moscou sur la réduction des arsenaux nucléaires.

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Texte intégral (1584 mots)

Si l’Iran semble occuper une place secondaire dans l’agenda géopolitique de Trump, le président américain multiplie les tentatives de contact avec Téhéran depuis son retour au pouvoir.

  • Mardi 12 mars, son envoyé pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a confié au président émirati Mohammed ben Zayed Al Nahyane une lettre destinée au guide suprême iranien Ali Khamenei dans laquelle Trump a réitéré sa volonté de convaincre l’Iran de mettre fin à son programme nucléaire militaire. Cette lettre a été apportée à Téhéran par Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président émirati. 
  • Il s’agit de la deuxième lettre envoyée par le président américain à Khamenei depuis le 20 janvier. Le ministère des Affaires étrangères iranien Abbas Araqchi – négociateur historique du JCPOA – avait fait savoir la semaine dernière qu’il n’avait « pas reçu » un premier courrier vraisemblablement envoyé par Trump vendredi 7 mars 1.
  • Le guide suprême iranien a publiquement réagi au second courrier qualifiant la tentative de négociation de « tromperie », ajoutant que Washington ne lèverait pas les sanctions mais « les rendrait encore plus sévères » 2.

Les déclarations des dirigeants iraniens doivent toutefois être interprétées avec prudence, car les représentants de l’État expriment parfois des positions contradictoires. 

  • Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi a déclaré dans un entretien paru le 12 mars, que « Des négociations directes pourraient être envisagées lorsque les parties concernées se considèrent sur un pied d’égalité, sans coercition ni intimidation ».
  • Le vice-président iranien Mohammad Javad Zarif avait publié une tribune dans Foreign Affaires pendant la période de transition, invitant à la reprise de négociations 3.
  • Le guide suprême Ali Khamenei reste la personne qui décide de la position iranienne, mais il est possible que, s’il s’oppose aux négociations au niveau déclaratif, il accepte que l’administration de la République islamique y participe.
  • Ainsi, rien n’exclut la possibilité que des négociations secrètes aient lieu entre les Iraniens et l’administration républicaine.
  • En effet, alors même que l’Iran était alors présidé par Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) et visé par un régime de sanctions internationales extrêmement sévère, l’administration Obama avait mis en place, à Oman, un canal de négociation porté notamment par William Burns et Jake Sullivan. Celui-ci avait notamment permis une accélération des négociations lors de l’élection de Hassan Rouhani en 2013.  

Ces déclarations ont lieu dans un contexte où les sanctions internationales à l’encontre de Téhéran, levées par l’Accord de Vienne, pourraient être rétablies, et où les inquiétudes à l’égard du programme nucléaire iranien sont extrêmement vives. 

  • Fin février, l’AIEA notait que « l’augmentation significative de la production et de l’accumulation d’uranium hautement enrichi par l’Iran, seul État non doté d’armes nucléaires à produire de telles matières nucléaires, est très préoccupante » 4.
  • Le 12 mars, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu une réunion non publique sur l’Iran 5
  • Lors du Conseil des gouverneurs de l’AIEA du 9 juin, les membres de l’Agence devraient examiner un rapport complet commandé au directeur général, Rafael Grossi. Sur la base de celui-ci, ils décideront de transférer ou non le dossier au Conseil de sécurité de l’ONU. Si ce dernier est saisi, l’administration américaine, comme les autres membres permanents, pourra rétablir l’intégralité des sanctions contre l’Iran. 

Outre la tentative de mise en place d’un canal de négociation direct entre l’Iran et les États-Unis, une médiation russo-chinoise se met en place.  

  • Aujourd’hui, vendredi 14 mars, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, prend part à une réunion à Pékin sur le programme nucléaire de Téhéran en présence de ses homologues chinois Ma Zhaoxu et russe Sergei Ryabkov – négociateur historique des accords pour la Russie. 
  • Les discussions porteront notamment sur la proposition de « dénucléarisation » ou, du moins, de réduction de la taille des arsenaux atomiques, formulée par Trump il y a un mois. Le weekend dernier, la mission de l’Iran auprès des Nations unies a signalé être ouverte à des discussions portant uniquement sur « les aspects militaires » du programme nucléaire et de son « éventuelle » militarisation 6.
  • Cette réunion trilatérale a lieu quelques jours seulement après l’organisation d’un exercice militaire naval d’ampleur entre la marine chinoise, russe et iranienne dans le golfe d’Oman, à proximité du détroit d’Ormuz. Pékin a continué d’acheter du pétrole iranien malgré les sanctions occidentales, tandis que la Russie continue de développer son alliance militaro-industrielle avec le pays, notamment sur la production de drones Shahed.

Les discussions directes, tout comme l’utilisation de la Russie comme intermédiaire, reviennent à marginaliser les Européens, qui ont pourtant joué pendant 20 ans un rôle crucial de médiation dans les négociations, lancées en octobre 2003 par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne avec le haut représentant de l’Union qui avait réussi, depuis 2015, à se positionner comme le garant de la pérennité du JCPOA.

Sur le plan de la politique interne américaine, le contrôle que Donald Trump exerce sur son parti, sa proximité avec Benjamin Netanyahu et sa réputation de grande dureté à l’encontre de l’Iran pourraient paradoxalement lui permettre de faire accepter par le Congrès un accord avec l’Iran – ce qui serait impossible pour un président démocrate.

Sources
  1. Foreign minister says Iran has not received any letter from the U.S. », The Islamic Republic News Agency, 8 mars 2025.
  2. Iran calls Trump’s offer to negotiate a new nuclear deal « a deception » », Axios, 12 mars 2025.
  3. How Iran Sees the Path to Peace », Foreign Affairs, 2 décembre 2024.
  4. Iran’s near-bomb-grade uranium stock jumps, IAEA reports say », Reuters, 26 février 2025.
  5. U.S. Statement on UN Security Council Meeting on Iran », 12 mars 2025.
  6. Publication de la représentation permanente de l’Iran auprès des Nations unies sur X, 9 mars 2025.
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