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30.03.2025 à 09:00
Spotify, la machine à humeur
Texte intégral (2406 mots)
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 17 janvier 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans son livre, Mood Machine, la journaliste indépendante Liz Pelly, décortique ce que Spotify a changé dans la musique, pour les clients du service, comme pour les musiciens. Entre uberisation et syndrome de Stockholm.
Cela fait des années que la journaliste indépendante Liz Pelly observe Spotify. Son essai, Mood Machine : The Rise of Spotify and the Costs of the Perfect Playlist (Simon & Schuster, 2025) estime que la musique est devenue un utilitaire plus qu’un art. Pour les fans de musique, le streaming est, malheureusement, un « produit spectaculaire » : « un jukebox universel et infini ». Pour les musiciens cependant, Spotify a été une menace plus existentielle que la révolution du partage de fichiers qui l’a précédée, car le streaming, lui, a reçu le vernis de la légitimité, explique le Washington Post dans sa critique du livre. Mais Spotify a surtout détourné les bénéfices de la musique a son profit, tout en préparant le terrain pour remplacer les musiciens par de la musique générée par l’IA. Le secteur d’ailleurs s’y prépare : un récent rapport de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac) annonce la chute de la rémunération des artistes et le déferlement à venir de la musique générée par IA
La musique, une activité purement fonctionnelle
Liz Pelly rappelle que les origines de Spotify plongent directement dans The Pirate Bay, l’emblème du téléchargement illégal de musique du début des années 2000, notamment parce que le service était une réponse au comportement des gens et à l’envolée du téléchargement illégal. Pour le fondateur de Spotify, la musique a été considérée comme Amazon a considéré les livres : un cheval de Troie pour exploiter les clients. La recette de la suprématie auditive de Spotify a surtout reposé sur les playlists, spécifiques, homogènes et de plus en plus automatisées, descendant monotone de la radio commerciale et des musiques d’ambiance. Nos habitudes d’écoute culturelles ont été peu à peu déformées par la domination de Spotify. « Les auditeurs ont été encouragés à aborder la musique comme une activité purement fonctionnelle – pour dormir, étudier ou meubler un lieu public – sans avoir à fournir aucun investissement particulier dans des artistes individuels et identifiables ». En fait, Spotify vise avant tout à maintenir ses clients dans leur zone de confort. Spotify incarne « un modèle de créativité axé sur le service client qui conduit à une stagnation esthétique », explique Pelly. Le « son Spotify » ressemble à la décoration des appartements sur Airbnb, partout identique.
« À quel moment un système de recommandation cesse-t-il de recommander des chansons et commence-t-il à recommander une idée complète de la culture ? » demande Pelly. Spotify préfère que vous vous engagiez de la manière la plus passive et la plus distraite possible. Comme en politique, les superstructures panoptiques fonctionnent mieux lorsque leurs sujets ne leur accordent pas trop d’attention. Comme l’aurait dit un jour Daniel Ek, le fondateur de Spotify, « notre seul concurrent est le silence ». Dans le New Yorker, le prof de littérature Hua Hsu qui discute du même livre, parle d’un syndrome Spotify comme d’un syndrome de Stockholm. « Tout comme nous entraînons l’algorithme de Spotify avec nos goûts et nos dégoûts, la plateforme semble, elle, nous entraîner à devenir des auditeurs 24 heures sur 24 ». Pelly soutient, en fait, que la plus grande innovation de Spotify a été sa compréhension de l’affect, de la façon dont nous nous tournons vers la musique pour nous remonter le moral ou nous calmer, nous aider à nous concentrer sur nos devoirs ou simplement nous dissocier. Contrairement aux maisons de disque, son but n’était pas de nous vendre un tube dont on se lasse, mais de nous vendre un environnement sonore permanent. Quand on écoutait MTV ou la radio, nous pouvions parfois tomber sur quelque chose de différent ou d’inconnu. Désormais, la personnalisation « laisse présager d’un avenir sans risque, dans lequel nous ne serons jamais exposés à quoi que ce soit que nous ne voudrions pas entendre ». Sur Spotify, « les sons flottent en grande partie sans contexte ni filiation ». Les artistes y sont finalement assez invisibles. La musique décontextualisée de son histoire.
Internet était censé libérer les artistes de la monoculture, en offrant les conditions pour que la musique circule de manière démocratique et décentralisée. Certes, elle circule plus que jamais, mais la monoculture, elle, s’est terriblement renforcée.
Spotify, une ubérisation comme les autres
Dans les bonnes feuilles du livre que publie Harpers, Pelly évoque une autre dimension des transformations qu’a produit la plateforme, non pas sur les utilisateurs et clients, mais sur la musique et les musiciens eux-mêmes. Elle décrit les artistes fantômes de la plateforme, une polémique où les playlists populaires de Spotify semblaient se peupler de musiques de stock et d’artistes qui n’existaient pas. Pelly montre que Spotify avait en fait, malgré ses longues dénégations, bel et bien des accords avec des sociétés de productions pour produire des flux de musique moins chers. Ce programme, baptisé Perfect Fit Content (PFC, que l’on peut traduire par « contenu parfaitement adapté »), offrait des conditions de rémunération moindre et visait clairement à réduire les droits payés par Spotify aux artistes, normalisant des titres bons marchés pour remplir les playlists. « Au milieu des années 2010, le service s’est activement repositionné pour devenir une plateforme neutre, une méritocratie axée sur les données qui réécrivait les règles de l’industrie musicale avec ses playlists et ses algorithmes ». En se rendant compte que de nombreux abonnés écoutaient de la musique en fond sonore, Spotify a opté pour une solution qui lui permettait de réduire les dividendes qu’elle versait au majors (représentant quelques 70 % de ses revenus) afin de devenir bénéficiaire. Pour cela, elle a misé sur les recommandations par playlists d’humeur qui se sont peu à peu peuplées de titres PFC – et ce alors que Spotify se défend de faire des placements de chansons dans ses playlists.
De nombreuses entreprises fournissent désormais Spotify en musique libre de droits à petits budgets, au détriment d’artistes indépendants. Loin d’être la plateforme de la méritocratie musicale qu’elle prétend être, Spotify, comme bien des entreprises, « manipule secrètement la programmation pour favoriser le contenu qui améliore ses marges ». Pour les musiciens précarisés qui produisent ces musiques, cela ressemble surtout à une ubérisation à marche forcée, avec des enregistrements à la chaîne et des musiques écrites sur un coin de table pour correspondre à un style précis, qui signent des contrats avec des droits réduits. « La musique de fond est à certains égards similaire à la musique de production, un son produit en masse sur la base d’un travail à la demande, qui est souvent entièrement détenu par des sociétés de production qui le rendent facilement disponible pour la publicité, la sonorisation de magasin, la production de films… » Ce que l’on appelle « la musique de production » est d’ailleurs en plein essor actuellement, explique Pelly, notamment pour créer des fonds sonores aux micro-contenus vidéo de Youtube, Insta ou TikTok, afin d’éviter des accords de licences compliqués voire la suppression de contenus lié à la violation du droit d’auteur. Pour ces entreprises qui produisent de la musique à la chaîne, comme Epidemic Sound, la musique n’est rien d’autre qu’une « activité de données », aplanissant les différences entre les musiques, produisant un brouillage des frontières esthétiques.
Les musiciens de l’Ivors Academy, une organisation britannique de défense des auteurs-compositeurs, affirment que les « frictions » que des entreprises comme Epidemic cherchent à aplanir sont en fait des protections industrielles et de droit d’auteur durement gagnées. Nous sommes entrés dans une course au moins disant, explique un producteur. Quand ces morceaux décollent en audience, ils génèrent bien plus de revenus pour Spotity et les labels fantômes que pour leurs auteurs, par contrat. « Ce traitement de la musique comme rien d’autre que des sons de fond – comme des pistes interchangeables de playlists génériques et étiquetées en fonction de l’ambiance – est au cœur de la dévalorisation de la musique à l’ère du streaming. Il est dans l’intérêt financier des services de streaming de décourager une culture musicale critique parmi les utilisateurs, de continuer à éroder les liens entre les artistes et les auditeurs, afin de faire passer plus facilement de la musique à prix réduits, améliorant ainsi leurs marges bénéficiaires. Il n’est pas difficile d’imaginer un avenir dans lequel l’effilochage continu de ces liens érode complètement le rôle de l’artiste, jetant les bases pour que les utilisateurs acceptent la musique créée à l’aide de logiciels d’IA générative. » Epidemic Sound a déjà prévu d’autoriser ses auteurs à utiliser les outils d’IA pour générer des pistes musicales. Et Spotify, pour sa part, a fait part ouvertement de sa volonté d’autoriser la musique générée par l’IA sur la plateforme.
L’exploitation de l’IA par Spotify ne s’arrête pas là. Elle est toujours corrélée à des initiatives pour réduire les coûts, rappelle Pelly, en évoquant par exemple le Discovery Mode, un programme de promotion automatique où les artistes qui acceptent d’y participer acceptent également une redevance inférieure. Bien sûr, Discovery Mode a attiré l’attention des artistes, des organisateurs et des législateurs et il est probable que PFC attise également les critiques… Mais « les protestations pour des taux de redevance plus élevés sont plus difficiles quand les playlists sont remplies d’artistes fantômes ».
MÀJ du 27/01/2025 : Liz Pelly est en interview dans le Monde.
24.03.2025 à 07:42
Khrys’presso du lundi 24 mars 2025
Texte intégral (11166 mots)
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Brave New World
- The New World Order Is Here, And America Isn’t Part Of It (theindex.media)
History pivoted in Tokyo yesterday – though few Americans noticed. The foreign ministers of Japan, China, and South Korea gathered for the first time since 2023, posed for ceremonial photographs, and drafted plans for an Asian future where American preferences no longer command deference.
- Subsea fibre cables can ‘listen out’ for sabotage (bbc.com)
- « Il y a des choix terribles à faire » : combien de millions de personnes vont mourir à cause des coupes de l’aide américaine, interroge l’OMS ? (humanite.fr)
- Faute de fonds, l’OMS pourrait cesser 80 % de ses opérations en Afghanistan (lapresse.ca) L’Organisation mondiale de la Santé (OMS)
prévient lundi que si elle ne trouve pas de fonds alternatifs, elle sera forcée de fermer d’ici juin « 80 % des services de soins essentiels » qu’elle soutient en Afghanistan, dont le système de santé ne tient que grâce au soutien des bailleurs internationaux.
- Une arme sonique utilisée contre des manifestant·es en Serbie ? (huffingtonpost.fr)
Les autorités serbes ont démenti avoir usé de cet arsenal dont l’utilisation est interdite dans le pays. Mais un émetteur d’ondes millimétriques pourrait également être en cause. Ce type d’arme non-létale émet un intense rayon de chaleur causant une sensation de brûlure extrêmement désagréable.
- La Hongrie de Viktor Orbán interdit la marche des fiertés et va utiliser la reconnaissance faciale pour cibler les participant·es (leparisien.fr)
Le texte a été adopté via une procédure exceptionnelle à une large majorité par la coalition au pouvoir avec 136 voix pour et seulement 27 voix contre.
- Musk’s X suspends opposition accounts in Turkey amid civil unrest (politico.eu)
Suspensions affect accounts spreading information about the widespread demonstrations.
- Heritage Foundation and Allies Discuss Dismantling the EU (desmog.com)
The group behind the radical Project 2025 agenda is increasingly turning its attention to Europe.
- Conflit en RDC : le Rwanda rompt ses relations diplomatiques avec la Belgique (liberation.fr)
Le ministère des Affaires étrangères rwandais a annoncé sa décision « avec effet immédiat » ce lundi 17 mars, accusant la Belgique d’avoir « pris parti » pour Kinshasa.
- Allemagne : Tesla coupe les vivres aux travailleurs de sa giga-factory en congés maladie (humanite.fr)
La direction de la giga-factory Tesla près de Berlin s’affranchit du droit du travail en coupant dans les revenus de ses salariés malades, jusqu’à les pousser à un départ sans indemnités. […] Pour y parvenir Musk a bénéficié de la complicité des autorités fédérales et du Land de Brandebourg, en vertu d’une très grande coalition rassemblant CDU, libéraux SPD et Verts.
- Tesla removed as participant in 2025 Vancouver International Auto Show (vancouverisawesome.com)
The decision was for “the safety of attendees, exhibitors, and staff.”
- 80 Teslas damaged at Hamilton dealership, largest car vandalism reported in Canada against the U.S. company (cbc.ca)
- Teslas set on fire with Molotov cocktails, Las Vegas police say (reviewjournal.com)
- Man Tests If Tesla Autopilot Will Crash Into Wall Painted to Look Like Road (futurism.com)
The Elon Musk-led EV maker has given up entirely on LIDAR or radar sensors, which its many competitors have been using for object detection for years, with Musk once calling LIDAR “fricking stupid, expensive and unnecessary.”But by relying only on visual data, Tesla’s Autopilot can easily be fooled by anything from heavy fog to a wall-scale painting of the road ahead
- Tesla rappelle tous ses Cybertruck à cause d’un risque de chute de carrosserie (liberation.fr)
Le constructeur américain, propriété d’Elon Musk, rappelle l’ensemble de ces véhicules produits depuis novembre 2023 à cause de panneaux de carrosserie qui risquent de tomber.
- « Adaptable aux menaces futures », plus performant, furtif… Trump présente le F-47 de Boeing, avion de combat nouvelle génération (liberation.fr)
- UK issues new ‘travel warning’ to anyone going to the US (express.co.uk)
Brits going to the USA have been warned after high profile incidents of tourists being detained ‘in chains’ at the border.
- German man with green card ‘violently interrogated’ by US border officials (theguardian.com)
Berlin checking if US immigration policy has changed after Fabian Schmidt becomes third German to be detained
- Tourist in US chained ‘like Hannibal Lecter’ (bbc.com)
- Un scientifique français refoulé à son entrée aux États-Unis pour des messages anti-Trump, Paris grince des dents (liberation.fr)
Le gouvernement français a déploré ce mercredi 19 mars l’interdiction d’entrée sur le territoire américain d’un chercheur venu assister à une conférence pour le CNRS, en raison de son « opinion personnelle » sur la politique du président américain concernant la recherche.
- The airport panopticon is getting people deported and detained (theverge.com)
as Trump expands the Department of Homeland Security’s (DHS) mandate, legal immigrants, too, are finding themselves in the government’s crosshairs. Their arrests are facilitated by DHS’s vast surveillance capabilities, which are largely invisible to the public by design — and where the details of a person’s life, from years-old criminal charges to seemingly innocuous social media posts, are weaponized.
- Les États-Unis mettent fin au statut légal de plus de 500 000 migrant·es, indignation des associations (liberation.fr)
Arrivé·es en 2022 et 2023 dans le cadre d’un programme lancé par Joe Biden, un demi-million de Cubain·es, Haïtien·nes, Nicaraguayen·nes et Vénézuélien·nes vont être contraint·es de quitter les États-Unis d’ici le 24 avril.
- What the Venezuelans Deported to El Salvador Experienced (time.com)
- Donald Trump met fin au programme de traçage des enfants ukrainiens enlevés par la Russie (huffingtonpost.fr)
Durant trois années, des chercheurs de l’université de Yale avaient collecté numériquement de précieuses informations, compromettantes pour Vladimir Poutine.
- Donald Trump retire la protection des deux enfants de Joe Biden et révèle la localisation de son fils Hunter (liberation.fr)
Le président américain a déclaré lundi 17 mars suspendre le dispositif de sécurité du Secret Service qui protégeait jusqu’à présent le fils et la fille de son prédécesseur.
- The Trump Administration Wants USAID on the Blockchain (wired.com)
“It feels like a fake technological solution for a problem that doesn’t exist”
- Trump moves to close down Voice of America (bbc.com)
US President Donald Trump has signed an order to strip back federally funded news organisation Voice of America, accusing it of being “anti-Trump” and “radical”.
Voir aussi The silencing of Voice of America (vox.com)
- Lawsuit demands an immediate halt to VOA’s dissolution and the prompt reinstatement of its employees (substack.com)
A lawsuit was filed in federal court here today seeking to restore the Voice of America. My successor as VOA’s White House bureau chief, Patsy Widakuswara, who grew up under a dictatorship in Indonesia, is the lead plaintiff. Some of the other plaintiffs, who for now are anonymous, are among nearly 50 VOA journalists whose J-1 visas are being cancelled and must leave the country within 30 days. At least six of those face going home to authoritarian countries where they could be jailed, or worse.
- États-Unis : RSF poursuit l’administration Trump pour défendre Voice of America (rsf.org)
Les régimes autoritaires, comme le Kremlin et le Parti communiste chinois, se réjouissent de la mort de Voice of America. Il est clair que l’action de Donald Trump encouragera une répression plus sévère contre les journalistes et la liberté de la presse.
- Wired is dropping paywalls for FOIA-based reporting. Others should follow (freedom.press)
The news business isn’t just any business — it serves a vital role in our democracy, recognized by the First Amendment. But media outlets can’t serve that role if they’re bankrupt. And as a result, news readers often find themselves blocked by paywalls from reading important stories about government business. […] Wired has a solution — it’s going to stop paywalling articles that are primarily based on public records obtained through the Freedom of Information Act.
- Holocaust remembrance pages — and one about Bea Arthur — removed in Pentagon’s DEI purge (jta.org)
Stories of Holocaust survivors were caught in the anti-DEI net, as was an article about Jewish “Golden Girls” star Bea Arthur.
- États-Unis : le démantèlement du ministère de l’Éducation validé dans la journée par Donald Trump (liberation.fr)
Le président américain prévoit de ratifier, ce jeudi 20 mars, un décret visant à fermer le ministère de l’Education et à transférer ses compétences aux États. Mais ce démantèlement n’est pas possible sans l’adoption d’une loi au Sénat.
- The US government has sent Columbia University a ransom note (theguardian.com)
Like a mob boss, the government threatens to cut off two of the university’s fingers : academic freedom and faculty governance
- Frappée au portefeuille, l’université Columbia accepte les réformes voulues par Trump (liberation.fr)
Pour garder ses 400 millions de dollars de subventions, l’université new-yorkaise cède au chantage et s’engage notamment à évaluer le travail du Centre d’études palestiniennes et de l’Institut d’études israéliennes et juives.
- FTC removes posts critical of Big Tech from its website (techcrunch.com)
The Federal Trade Commission (FTC) has removed over 300 blog posts published during the agency’s leadership under former chair Lina Khan, Wired reports. These include posts that are critical of companies like Amazon and Microsoft for their handling of customer data.
- FCC to get Republican majority and plans to “delete” as many rules as possible (arstechnica.com)
- The Trump-Musk Regime Wants to Make Segregation Great Again (thenation.com)
Last month, the Trump administration made a racist change to its rules for business that get federal contracts, so that “the federal government no longer explicitly prohibits contractors from having segregated restaurants, waiting rooms and drinking fountains.”
- ‘It’s a Heist’ : Real Federal Auditors Are Horrified by DOGE (wired.com)
- Donald Trump se fait recadrer par le président de la Cour suprême après avoir appelé à destituer un juge fédéral (huffingtonpost.fr)
- Report : mRNA vaccines are in RFK Jr’s crosshairs ; funding in question (arstechnica.com)
Federal support for mRNA vaccine research appears in jeopardy after KFF Health News reported Sunday that officials at the National Institutes of Health have directed scientists to remove all references to the lifesaving technology from their grant applications. All such research is now under direct scrutiny from health secretary and long-time anti-vaccine advocate Robert F. Kennedy Jr.
- Scientists Say NIH Officials Told Them To Scrub mRNA References on Grants (kffhealthnews.org)
National Institutes of Health officials have urged scientists to remove all references to mRNA vaccine technology from their grant applications, two researchers said, in a move that signaled the agency might abandon a promising field of medical research.
- Resisting Attacks on Science (criticalpublichealth.org)
So it happened. We have officially withdrawn a paper accepted for publication in a scientific journal because of editorial requests to remove language deemed out of compliance with executive orders.[…] It’s true, we could ‘comply’ with these editorial requests without altering the article’s main scientific contributions. But, let’s be clear. These are not editorial requests aimed at improving our science or clarifying our main arguments. […] By erasing entire groups of people from scientific dissemination, these requests reinforce the very inequities that the public health community should be seeking to address. […] We refuse to publish our work in any journal that enables such political interference or denies access to dissemination for reasons unrelated to the quality of the science itself […]Not everyone will have the luxury to make this choice, but for those who do, please take a stand.
- Measles arrives in Kansas, spreads quickly in undervaccinated counties (arstechnica.com)
- Grippe aviaire : réapparition d’une souche transmissible à l’homme dans un élevage de poulets aux États-Unis (liberation.fr)
Des cas de grippe aviaire de type H7N9, une des principales souches à l’origine des contaminations humaines, ont été confirmés dans un élevage de poulets aux Etats-Unis, déjà confrontés à une flambée de H5N1.
- Les États-Unis supplient l’Europe de leur envoyer des… œufs (infos.rtl.lu)
- Bill Gates Gives Up on Climate Change (futurism.com)
By the early 2020s, billionaires had positioned themselves as the masters of climate change policy, taking advantage of their great fortunes to become indispensable to environmentalism. Now, however, many of those same billionaires are pulling support at an alarming rate. And Bill Gates — Microsoft founder, sixth richest man in the world, and alleged sex pest — is the latest among them.
- Greenpeace condamnée aux États-Unis à verser des centaines de millions de dollars à l’exploitant du Dakota Access Pipeline (liberation.fr)
L’ONG a été condamnée ce mercredi 19 mars à verser plusieurs centaines de millions de dollars à Energy Transfer pour avoir participé à des manifestations en 2017 contre ce pipeline traversant le nord des États-Unis.
- Les deux astronautes américains coincé·es dans l’ISS depuis 9 mois ont quitté la station (liberation.fr)
Sunita Williams et Barry Wilmore ont embarqué ce mardi 18 mars au petit matin dans le vaisseau Crew Dragon de l’entreprise SpaceX d’Elon Musk, qui s’est détaché du laboratoire orbital. Elle et il doivent regagner la Terre dans la soirée.
- Incendies, cyclones… Un nombre record d’exilés climatiques en 2024 (reporterre.net)
L’histoire de la semaine
- Man Installed “Kill Switch” So That If He Was Ever Fired, All Hell Would Break Loose (futurism.com)
Last week, a Texas-based software developer by the name of Davis Lu was found guilty by a federal jury for maliciously disrupting servers at Eaton Corp, a huge power management firm headquartered in Dublin, Ireland.
Spécial IA
- Amid Job Cuts, DOGE Accelerates Rollout of AI Tool to Automate Government Tasks (pcmag.com) – voir aussi AI can’t do your job (pluralistic.net)
- Elon Musk et DOGE : Votez Grok (arretsurimages.net)
Les logiciels ne remplaceront jamais les êtres humains, et ceux qui défendent leur déploiement le savent. Tout ce que les fossoyeurs de la démocratie attendent de l’outil technique, c’est qu’il soit perçu comme un concurrent plausible du fonctionnaire le temps du remplacement de la bureaucratie par l’infrastructure […] Si j’écris jusqu’ici “IA” entre guillemets, c’est parce que “l’IA” en tant qu’outil technique n’existe pas. L’IA n’est pas un outil technique, c’est une idéologie
- AI Is Not Unavoidable. Not This AI, That’s for Sure (fossforce.com)
Current AI is a perfect smoke screen to mess with democracy and freedom. More exactly, current AI is great for “manufacturing excuses and replacing politics, automating not paperwork but democratic decision-making… If you want a labor force, a regulatory bureaucracy, or accountability to disappear, you simply say, ‘AI can do it.’”
- AI Slop Is a Brute Force Attack on the Algorithms That Control Reality (404media.co)
Generative AI spammers are brute forcing the internet, and it is working. […] The best way to think of the slop and spam that generative AI enables is as a brute force attack on the algorithms that control the internet and which govern how a large segment of the public interprets the nature of reality. It is not just that people making AI slop are spamming the internet, it’s that the intended “audience” of AI slop is social media and search algorithms, not human beings.
- AI crawlers haven’t learned to play nice with websites (theregister.com)
- AI bots are destroying OpenAccess (go-to-hellman.blogspot.com)
- FOSS infrastructure is under attack by AI companies (thelibre.news)
LLM scrapers are taking down FOSS projects’ infrastructure, and it’s getting worse. (theregister.com) SourceHut says it’s getting DDoSed by LLM bots
- Cloudflare turns AI against itself with endless maze of irrelevant facts (arstechnica.com)
On Wednesday, web infrastructure provider Cloudflare announced a new feature called “AI Labyrinth” that aims to combat unauthorized AI data scraping by serving fake AI-generated content to bots. The tool will attempt to thwart AI companies that crawl websites without permission to collect training data for large language models that power AI assistants like ChatGPT.
- Quand les IA font des rapprochements trompeurs (theconversation.com)
Qu’elles soient génératives ou non, les IA ayant appris des corrélations fallacieuses exposent leurs utilisateurs à des biais plus ou moins importants. Si les corrélations fallacieuses peuvent apparaître amusantes de par leur absurdité, elles peuvent également être source de discriminations.
- People are using Google’s new AI model to remove watermarks from images (techcrunch.com)
- Farewell Photoshop ? Google’s new AI lets you edit images by asking. (arstechnica.com)
- Gemini gets new coding and writing tools, plus AI-generated “podcasts” (arstechnica.com)
- Le journal italien « Il Foglio » confie la rédaction de ses articles à l’IA pendant un mois (liberation.fr)
- AI running out of juice despite Microsoft’s hard squeezing (theregister.com)
Biz leaders still dream of obedient agents replacing workers. In the actual workplace, they’re going AWOL
- Microsoft augmente ses prix pour déplacer les coûts de l’IA générative sur les utilisateurices (theconversation.com)
- The Unbelievable Scale of AI’s Pirated-Books Problem (theatlantic.com)
- Majority of AI Researchers Say Tech Industry Is Pouring Billions Into a Dead End (futurism.com)
Asked whether “scaling up” current AI approaches could lead to achieving artificial general intelligence (AGI), or a general purpose AI that matches or surpasses human cognition, an overwhelming 76 percent of respondents said it was “unlikely” or “very unlikely” to succeed.
- Shift Project : la trajectoire du numérique est « insoutenable », d’autant plus avec l’IA (next.ink)
- The Environment Can’t Afford AI (open.substack.com)
Spécial Palestine et Israël
- La guerre israélienne a réduit à néant l’agriculture et l’élevage de Gaza (chroniquepalestine.com)
- Israël lance une « opération terrestre » à Gaza et menace de prendre « des mesures d’une envergure jamais vue » (liberation.fr)
L’État hébreu a continué ce mercredi 19 mars de bombarder Gaza, en dépit du cessez-le-feu et des critiques de la communauté internationale. Tsahal a par ailleurs « pris le contrôle » du couloir de Netzarim, dans le centre de l’enclave.
- L’ONU « choquée », la Turquie évoque une « politique génocidaire »… La communauté internationale s’inquiète des attaques israéliennes à Gaza (liberation.fr)
Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars, la bande de Gaza a été la cible de bombardements israéliens venus rompre la trêve en vigueur depuis plusieurs semaines. Des attaques condamnées à l’international, sauf par les États-Unis.
- Gaza, le test décisif de la liberté de presse (pivot.quebec)
Malgré une pétition, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec refuse de dénoncer les violations de la liberté de la presse par Israël.
- Gaza : plus de 470 mort·es palestinien·nes dans les bombardements, Israël lance ses « opérations terrestres ciblées » et interdit la circulation sur le principal axe nord-sud (humanite.fr)
- Mahmoud Khalil, emprisonné aux USA pour avoir soutenu Gaza (amnesty.fr)
L’arrestation et la détention d’un ancien étudiant de l’université Columbia, qui avait manifesté en faveur de la population palestinienne à Gaza, créent un dangereux précédent pour la liberté d’expression aux États-Unis.
- Benjamin Netanyahu vient en aide à Elon Musk, Tesla devrait bientôt équiper les hauts fonctionnaires israéliens (auto-moto.com)
- Israël. La start-up nation au service de la guerre et de l’occupation (orientxxi.info)
Les start-up, souvent présentées comme un symbole de la modernité d’Israël, sont en réalité une partie intégrante du complexe militaire de ce pays. Une troisième enquête montre comment le géant américain Microsoft est partie prenante de cette stratégie de mort visant les Palestiniens. […] Dès que Lavender désigne un individu comme étant un militant du Hamas, ce repérage fait office d’ordre d’exécution, sans que soient vérifiées les données qui ont conduit la machine à cette conclusion. En faisant abstraction de leur rang ou de leur grade, l’IA a sélectionné 37 000 Palestiniens selon le principe des « traits » communs aux membres du Hamas et du Djihad islamique, l’armée assumant le risque que cette similarité l’induise en erreur et que le programme désigne des policiers, des membres de la défense civile, des parents de militants, des homonymes comme cibles potentielles. C’est exactement ce qui est arrivé. Lavender a donc joué un rôle déterminant dans l’usage intensif des bombardements, en particulier pendant les premières phases de la guerre durant lesquelles les officiers, couverts par leur hiérarchie, n’ont pas été tenus de vérifier les critères de choix de la machine (bien qu’elle se trompe dans 10 % des cas), s’assurant seulement que la cible était un homme puisque le Hamas et le Djihad islamique n’ont pas recours à des combattantes. Un fonctionnement qui a conduit l’armée israélienne à tuer quelques 15 000 Palestiniens au cours des six premières semaines de son intervention à Gaza. Ce carnage s’est interrompu non pas pour des raisons morales, mais par peur de manquer de bombes. Une crainte infondée puisque l’aide américaine s’est poursuivie sans interruption.
Spécial femmes dans le monde
- Mexico Recognizes Palestine : A Historic Gesture of Solidarity (pressenza.com)
In a significant diplomatic move, Mexico’s President Claudia Sheinbaum has officially recognized Palestine as a state, marking a historic moment in international relations. Sheinbaum, who enjoys an 80 % approval rating, reaffirmed her commitment to Palestinian human rights as she welcomed the Palestinian Authority’s ambassador to Mexico, Nadya Rasheed.
- Belarus forces accused of raping women fleeing to Poland (euobserver.com)
Testimonies are emerging of sexual violence against women and girls attempting to enter Poland from Belarus, in a wider report on illegal pushbacks of prospective asylum seekers.
- Aux États-Unis, les existences trans et non-binaires en danger vital (basta.media)
- Vivian Jenna Wilson on Being Elon Musk’s Estranged Daughter, Protecting Trans Youth and Taking on the Right Online (teenvogue.com) – voir aussi Vivian Jenna Wilson, fille d’Elon Musk : « C’est un gros bébé pathétique, pourquoi devrais-je avoir peur de lui ? » (liberation.fr)
RIP
- Émilie Dequenne, de “Rosetta” à “La Consolation” : où revoir ses rôles les plus marquants ? (telerama.fr)
L’actrice belge est morte ce dimanche 16 mars, emportée, à 43 ans, par un cancer.
Spécial France
- L’Algérie rejette une liste de ses ressortissants à expulser soumise par la France et dénonce la démarche (lemonde.fr) – voir aussi Benjamin Stora : « Cette crise franco-algérienne est instrumentalisée à des fins de politique intérieure » (humanite.fr)
- La CGT claque la porte du conclave sur les retraites, qui reste-t-il autour de la table ? (huffingtonpost.fr)
Le conclave initié par François Bayrou prend l’eau depuis son refus à un retour à la retraite à 62 ans. Trois organisations sur huit ont déjà quitté les négociations.
- Panne et messageries chiffrées : une nuit agitée pour l’Assemblée sur le narcotrafic (liberation.fr)
Une rarissime panne technique a empêché de comptabiliser les votes des députés jeudi soir dans l’hémicycle. Les élus ont finalement voté, à l’ancienne, contre la levée de la confidentialité des messageries chiffrées dans la lutte contre les trafiquants de drogue.
Voir aussi Panne informatique à l’Assemblée nationale : quand la démocratie bugue, la voix reprend ses droits (projetarcadie.com)
- “On part avec les opérateurs” : des communes privées d’antennes relais sur fond de guerre des pylônes téléphoniques entre des entreprises concurrentes (francetvinfo.fr)
- Scandale des eaux en bouteille : la commission d’enquête va saisir Gérard Larcher pour parjure, après l’audition de la PDG de Nestlé Waters (publicsenat.fr)
- Nucléaire : une mise en service du premier des six nouveaux réacteurs EPR2 d’ici 2038 au lieu de 2035, affirme l’Élysée (liberation.fr)
À l’issue d’un conseil de politique nucléaire ce lundi autour d’Emmanuel Macron, la présidence de la République a indiqué que le programme EPR2 serait retardé d’au moins trois ans. Le coût de ce programme devrait se situer « sous les 100 milliards d’euros » selon le ministre de l’Énergie.
- Polémique après la nomination de Dominique Voynet au sein d’un comité sur le nucléaire (leparisien.fr)
L’ancienne ministre de l’Environnement, fervente opposante autoproclamée à l’atome, a été nommée par Yaël Braun-Pivet au sein du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire.
- Périphérique : une nouvelle étude confirme les effets positifs des transformations (paris.fr)
L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a une nouvelle fois analysé les effets de la baisse de la vitesse sur le périphérique, cinq mois après sa mise en place. Et tous les voyants sont au vert : bruit, embouteillages, pollution et accidents.
- Les laboratoires français Cerballiance ont été victimes d’une cyberattaque : voici les données qui ont fuité (clubic.com)
- Notre-Dame-de-Bétharram subit une inspection pour la première fois depuis trente ans (liberation.fr)
- “On a ouvert la boîte de Pandore” : après Bétharram, des accusations visent l’institution Saint-Dominique de Neuilly (francebleu.fr)
D’anciens élèves de l’Institution Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine ont ouvert un groupe Facebook suite aux révélations dans l’affaire Bétharram. Il a permis de recueillir une vingtaine de témoignages à l’encontre de plusieurs anciens professeurs et surveillants. […] “On a été extrêmement choqué·es. On a eu l’impression d’ouvrir une boîte de Pandore parce qu’en moins de dix jours, on a eu des témoignages sur sept personnes accusées de faits très graves, de violences physiques, de violences psychologiques, de violences sexuelles”
- Sévices à l’établissement catholique Notre-Dame-de-Garaison : « Mon témoignage est politique » (liberation.fr)
Violenté enfant dans l’établissement catholique digne d’un « Bétharram bis », Renaud Serraz veut briser, pour lui et tous les autres, le « douloureux silence » dans lequel l’a enfermé le déni familial et collectif.
- “Una disgrazia di più”, “insupportable drame”, “toute la Corse paye le prix du sang”, vague de réactions après l’assassinat de Pierre Alessandri (france3-regions.francetvinfo.fr)
- L’association à l’origine des alertes aux pollens met la clé sous la porte (ouest-france.fr)
Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a envoyé ce vendredi 21 mars son dernier bulletin. Alerté sur des problèmes de gestion, le gouvernement n’a pas versé sa subvention fin 2024. Dans l’attente d’une décision du tribunal de commerce de Lyon le 26 mars, l’association risque la liquidation.
- Deux ans et demi après les incendies en Gironde, les derniers panaches de fumée ont enfin disparu (liberation.fr)
Ce jeudi 19 mars, le quotidien « Sud Ouest » rapporte que tous les points chauds de l’incendie de Landiras sont désormais éteints. Sur le dernier site encore actif, la combustion souterraine a été stoppée grâce à une opération d’envergure.
- Météo-France décrit une France à +4 °C apocalyptique (reporterre.net)
Spécial femmes en France
- Épigénétique, inactivation du chromosome X et santé des femmes : conversation avec Edith Heard (theconversation.com)
Edith Heard est biologiste et directrice générale de l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL). Elle a reçu la médaille d’or du CNRS en 2024 pour ses travaux sur l’épigénétique et l’inactivation du chromosome X.
- Cinq ans après le début du Covid : infirmières et aides-soignantes toujours déconsidérées (basta.media)
- Femmes discriminées : « Le principe d’un salaire égal pour un travail égal n’est pas appliqué » (basta.media)
- Le Centre-Val de Loire devient la deuxième région à proposer un congé menstruel à ses 2 200 fonctionnaires (liberation.fr)
Après la Nouvelle-Aquitaine, une deuxième collectivité régionale autorise, depuis janvier, ses agentes qui souffrent de menstruations douloureuses à s’absenter de leur travail, sans retrait de salaire, maximum treize jours par an.
- IVG : le Sénat vote une loi réhabilitant les femmes condamnées pour avoir avorté avant la dépénalisation (liberation.fr)
Le texte visant à faire reconnaître à l’Etat les « souffrances » des femmes condamnées a été adopté à l’unanimité par les sénateurs ce jeudi 20 mars, en première lecture.
- Port du voile dans le sport : n’arborer « aucun signe religieux ostentatoire » dans les compétitions est la « seule ligne du gouvernement », assure Aurore Bergé (lemonde.fr)
- Un homme avoue avoir drogué et violé une quinzaine de femmes près de Montpellier (liberation.fr)
Un paysagiste de 34 ans est mis en examen après avoir reconnu quinze agressions sexuelles avec soumission chimique. Trois plaintes avaient été enregistrées, la gendarmerie cherche d’autres victimes.
- Joël Le Scouarnec reconnaît la totalité de ses abus sexuels sur 299 victimes (huffingtonpost.fr)
Devant la cour criminelle du Morbihan, l’ex chirurgien a même évoqué un viol, disant « accepter les conséquences judiciaires », a précisé son avocat à « Ici Breizh Izel ».
- Procès Pelicot : “Pour les familles des condamnés, la honte fait partie du quotidien” (courrierinternational.com)
- Viols de Mazan : Gisèle Pelicot va publier ses mémoires, « avec ses propres mots », en janvier 2026 (liberation.fr)
La septuagénaire sortira dans quelques mois un livre dont le titre provisoire est « Un hymne à la vie », annonce-t-elle au « Guardian » ce jeudi 20 mars. L’ouvrage sera publié dans 21 langues.
Spécial médias et pouvoir
- Comment le groupe Bolloré réduit ses anciens journalistes au silence, révèle Reporters sans frontières (telerama.fr)
- Nathalie Saint-Cricq nommée temporairement directrice de la rédaction nationale de France Télévisions (liberation.fr)
- Jean-Marc Morandini condamné à deux ans de prison avec sursis en appel pour corruption de mineurs (liberation.fr)
L’animateur de la chaîne CNews qui avait été condamné en première instance à un an de prison avec sursis, voit sa peine s’alourdir. Il doit aussi payer une amende de 20 000 euros pour des faits commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016.
- Affiche de Cyril Hanouna : LFI condamnée pour atteinte au « droit à l’image » (liberation.fr)
- Le « Figaro Magazine » fait sa une sur le « Belgiquistan » « woke » et « islamisé » (huffingtonpost.fr)
Le dossier de l’hebdomadaire français sur une Belgique supposément aux mains de l’extrême gauche et des islamistes est loin d’avoir fait l’unanimité dans le pays.
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
- « Non » à la retraite à 62 ans : Eric Lombard contredit François Bayrou et assure que « c’est aux partenaires sociaux de décider » (liberation.fr)
Quelques heures après l’annonce du Premier ministre sur France Inter ce dimanche 16 mars, son ministre de l’Economie a assuré que le dernier mot sur l’âge de départ à la retraite reviendra aux partenaires sociaux.
- Le droit du travail est-il devenu une machine à licencier ? (alternatives-economiques.fr)
Confrontées à des difficultés économiques, les entreprises multiplient les plans sociaux. Mais certaines n’hésitent également plus à se séparer directement de leurs salariés tant la législation leur a facilité la tâche.
- “Irréaliste, dangereux et inefficace” : l’ex-boss de l’ANSSI détruit l’article sur les backdoors du projet de loi Narcotrafic (clubic.com)
L’ancien directeur de l’ANSSI, Guillaume Poupard, a fermement dénoncé la tentative du gouvernement d’imposer des backdoors dans les messageries chiffrées. Il y voit une approche inefficace et risquée pour la sécurité numérique française.
Voir aussi Le gouvernement prêt à tout pour casser le droit au chiffrement (laquadrature.net) et Loi narcotrafic : Bruno Retailleau échoue à faire écouter les messageries chiffrées (humanite.fr)
- En signant avec Microsoft, l’Éducation nationale piétine souveraineté et autonomie numérique (zdnet.fr)
Alors que les appels politiques à la défense de la souveraineté technologique se multiplient, le ministère signe un énorme contrat avec Microsoft. Montant de l’accord : de 74 à 152 millions d’euros.
Voir aussi Microsoft aime toujours l’Éducation nationale (cafepedagogique.net) et Souveraineté numérique : fronde contre l’Éducation nationale qui attribue un “gros” contrat à Microsoft (silicon.fr)
Hexatrust, l’association professionnelle des acteurs français et européens de la cybersécurité et du cloud de confiance, pousse un coup de gueule contre le ministère de l’Éducation nationale qui vient d’attribuer un marché public de 74 millions € à Microsoft. De son côté, le député Philippe Latombe demande son annulation.
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
- Prolongement de la VSA : la petite danse autoritaire du gouvernement (laquadrature.net)
Voir aussi Gestion des foules, enquêtes policières : la vidéosurveillance algorithmique s’implante-t-elle durablement en France ? (theconversation.com)Le gouvernement avait lancé une expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans la perspective des Jeux olympiques de Paris. L’Exécutif souhaite désormais prolonger l’expérimentation jusqu’en 2027, ce que l’Assemblée nationale a définitivement voté, ce mardi 18 mars.
- Loi « simplification » : un déni de démocratie pour mieux imposer les data centers (laquadrature.net)
À son article 15, ce projet de loi « simplification » (ou PLS) prévoit d’accélérer la construction d’immenses data centers sur le territoire français, en permettant à l’État de les imposer aux territoires concernés et en multipliant les dérogations au droit de l’urbanisme, de l’environnement ou au principe de participation du public.
- Sénat : la droite, au soutien de Retailleau, présente deux propositions de loi sur l’immigration (liberation.fr)
Les textes, présentés ce mardi 18 mars, proposent notamment d’augmenter la durée de rétention pour les étrangers dangereux et de conditionner les prestations sociales à une durée de résidence. La gauche dénonce une « retaillisation du Sénat ».
- Gérald Darmanin appelle dans une circulaire à repérer les détenus étrangers expulsables (lemonde.fr)
- Voile dans le sport : François Bayrou recadre les ministres opposés à l’interdiction (liberation.fr)
Le Premier ministre a convoqué et recadré ce mardi 18 mars cinq ministres opposés à « la ligne » du gouvernement : celle d’interdire le port de signes religieux dans l’ensemble des compétitions sportives. Gérald Darmanin avait mis sa démission dans la balance.
- Une suspension de 30 % à 100 % du RSA en cas de sanction : la précarisation débridée des privé·es d’emploi (humanite.fr)
Le gouvernement a détaillé auprès des conseils départementaux les grandes lignes de sa réforme du RSA dans une lettre […] jeudi 20 mars. Selon cette dernière, les allocataires qui ne peuvent pas justifier une quinzaine d’heures d’activité hebdomadaire verront leur allocation être suspendue de 30 à 100 %, et ce, pendant plusieurs mois.
- “Pas assez handicapée pour eux” : amputée et cardiaque, son allocation est supprimée (francebleu.fr)
- Gaîté lyrique : la police lance une évacuation brutale des jeunes migrant·es (liberation.fr)
Ce mardi 18 mars au petit matin, les forces de l’ordre ont encerclé la salle de spectacle parisienne occupée depuis trois mois par environ 500 exilé·es. Des dizaines de manifestant·es sont présent·es et nassé·es.
Voir aussi Évacuation de la Gaîté Lyrique (lundi.am) « La merde ambiante se propage »
- Dans les quartiers populaires, le « monde d’après » est pire que celui d’avant (reporterre.net)
Confinés, verbalisés, endeuillés : en Seine-Saint-Denis, la pandémie de Covid-19 a laissé des cicatrices.« C’était la chasse aux gamins. Ils couraient dans les escaliers, les flics leur tombaient dessus. À chaque étage, on frappait aux portes : “Ouvrez ! Ils sont où ?” »« Les jeunes étaient coincés chez eux à huit ou neuf. Comment respirer ? Mais dehors, c’était l’amende assurée. »
- À Paris, trois policiers condamnés pour des violences hors-service devant le pub Saint-Michel (liberation.fr)
En mai 2024, au petit matin, en plein cœur de la capitale, trois fonctionnaires frappent violemment trois hommes d’origine maghrébine face à l’établissement de nuit. Deux des agents de police n’en sont pas à leur première condamnation de ce type.
- Paris : le journaliste Clément Lanot frappé à la tête par un policier lors de la manifestation contre l’extrême droite (leparisien.fr) – voir aussi Manifestation contre le racisme à Paris : un journaliste témoigne après avoir reçu un coup de matraque d’un policier (huffingtonpost.fr)
Le journaliste indépendant Clément Lanot affirme qu’il était « clairement identifiable » et portait un casque.
- France : 100 000 personnes manifestent contre le racisme (secoursrouge.org)
Des journalistes frappés. Des personnes âgées plaquées au sol. Des manifestants agressés alors qu’ils brandissaient des drapeaux antifascistes, une banderole mentionnant « Tant qu’il le faudra » arrachée en tête de cortège. Voici la réaction de la police lors d’une marche nationale contre le racisme et l’extrême droite ce samedi 22 mars à Paris.
- L’assassinat de Djamel Bendjaballah, ce crime raciste que l’État refuse de voir (huffingtonpost.fr)
Sept mois après la mort de Djamel Bendjaballah tué près de Dunkerque, ses proches et des élus écologistes appellent à reconnaître le mobile raciste de l’acte.
La mauvaise conduite de la semaine
- Paris : 13 blessés dont 10 policiers après un refus d’obtempérer (liberation.fr)
on voit le véhicule des mis en cause percuter le feu rouge, avant d’être à son tour heurté par une voiture de police qui le suivait. Une deuxième voiture de police suivant juste après s’encastre à son tour dans la première voiture de police. Un peu plus tard, une troisième voiture de police vient percuter les deux premières.
- La vidéo associée (tube.fdn.fr)
Spécial résistances
- « Jamais l’art ne pourra servir d’alibi à des matraquages et à des expulsions de mineur·es » (politis.fr)
Plus de 400 personnalités du monde de la culture dénoncent la violente expulsion de la Gaîté lyrique qui a eu lieu le mardi 18 mars 2025. Depuis le 10 décembre, 460 mineur·es isolé·es occupaient ce théâtre emblématique de la capitale.
- Pour les victimes de Gérard Depardieu : une riposte féministe le 24 mars devant le tribunal judiciaire de Paris (humanite.fr)
Nous, militantes féministes, dont Anna Toumazoff, Rose Lamy, Blanche Sabbah, avec le soutien des associations la Fondation des femmes, trois comités locaux de #NousToutes, le collectif Le Bruit Qui Court et la Brigade d’action féministe, appelons à nous réunir le 24 mars devant le tribunal judiciaire de Paris à 12 h 00.
- Discriminations en entreprise : huit organisations syndicales lancent une campagne unitaire contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie au travail (humanite.fr)
- Polytechnique et ministère de l’Éducation Nationale : le CNLL exige l’arrêt immédiat des migrations vers Microsoft 365 (cnll.fr)
Spécial outils de résistance
- Résister à l’extrême droitisation du débat public (acrimed.org)
- « Grand remplacement », insécurité, immigration et Islam : 4 intox de l’extrême droite débunkées (humanite.fr)
- Saboter, faire la fête, surgir… 16 actions pour désarmer le fascisme (reporterre.net)
Spécial GAFAM et cie
- “Careless people” : le livre qui fait trembler Meta et (Mark Zuckerberg) (lesinrocks.com)
Sarah Wynn-Williams dénonce avec le plus de virulence les pratiques sans foi ni loi de Mark Zuckerberg : elle l’accuse d’avoir facilité, au Myanmar, la diffusion de messages de haine de la part de la junte et la planification de violences sexuelles et de tueries de masse à l’encontre de la minorité musulmane.
- Polytechnique cède aux sirènes du cloud de Microsoft (lalettre.fr)
La directrice générale de Polytechnique, Laura Chaubard, a acté en toute discrétion une migration des données de la prestigieuse école d’ingénieurs vers l’offre Microsoft 365. La bascule suscite les critiques de chercheurs, qui s’inquiètent de voir la confidentialité de leurs données menacée par les lois extraterritoriales américaines.
Voir aussi L’école Polytechnique veut migrer sur Microsoft 365 et déclenche un tollé (next.ink)
Les autres lectures de la semaine
- Les amish, un rôle plus important qu’on le croit dans la dernière élection présidentielle aux États-Unis (theconversation.com)
Si les amish sont numériquement peu importants aux États-Unis, leur image, celle d’une communauté profondément attachée aux « valeurs traditionnelles », fait d’eux un enjeu électoral important. Durant la dernière campagne présidentielle, le soutien d’une partie significative d’entre eux à Donald Trump a sans doute eu une influence importante
- DOGE is going global. It needs to be stopped (disconnect.blog)
The extreme right is organizing for a new austerity campaign modeled on Elon Musk’s destructive efforts
- Why Fighting Back Against Trump Is the Only Option (theintercept.com)
If there’s any lesson so far in Trump’s second term, it’s that playing nice isn’t just bad optics — it’s a losing strategy.
- « Le pouvoir en place montre sa volonté de faire disparaître des pans entiers de savoirs » (basta.media)
- Lettre de Mahmoud Khalil, prisonnier politique palestinien en Louisiane (contretemps.eu)
Le pouvoir trumpiste a jeté en prison Mahmoud Khalil, militant palestinien et figure du mouvement étudiant de solidarité avec Gaza aux États-Unis. Dans cette lettre, dictée depuis sa prison dans l’État de Louisiane, celui-ci revient sur les conditions et la signification politique de son arrestation arbitraire
- But how to get to that European cloud ? (berthub.eu)
The very short version : It has now become clear that European governments can no longer rely on American clouds, and that we lack good and comprehensive alternatives. Market forces have failed to deliver a truly European cloud, and businesses won’t naturally buy as yet unproven cloud services, even when adorned with a beautiful European flag, so for now nothing will happen. This means it’s time for industrial policy, which requires politics to be proficient in “industry.” Such proficiency is the only way to develop policies and plans that don’t go off the rails (which, unfortunately, can happen in many ways).
- Why We Need “Shortwave 2.0” (radioworld.com)
international broadcasters should not close any more shortwave transmitting sites. They are essential facilities to relay information when the internet is blocked, which will happen in more places, more frequently and more thoroughly.
- Open Source Software : The $9 Trillion Resource Companies Take for Granted (library.hbs.edu)
- L’Hécatombe Capitaliste de l’Excellisation dans la Recherche et l’Enseignement Supérieur (aoc.media)
- Inférences : comment les outils nous voient-ils ? (danslesalgorithmes.net)
- Le document secret qui a bouleversé le contrôle du nucléaire français (mcinformactions.net)
- La tragédie de l’adaptation (lundi.am)
« Se préparer au pire devient le discours officiel »
- Pétromasculinité : Quand la crise climatique et l’autoritarisme se nourrissent l’une de l’autre (revuepolitique.be)
- Jeanne Guien : « Se libérer de la consommation est une bataille féministe » (reporterre.net)
- Passive Voice Considered Harmful · Refactoring English (refactoringenglish.com)
- « Iels notaient absolument tout » : en Irak, des traces de bureaucratie vieilles de 4 000 ans dépoussiérées (liberation.fr)
Des centaines de tablettes administratives de l’empire d’Akkad, fondé en Mésopotamie vers 2330 av. J.-C., ont été déterrées en Irak, offrant un rare aperçu de la bureaucratie à l’époque antique.
- À quand remonte la consommation régulière de viande ? Les dents fossilisées apportent des réponses (theconversation.com)
- Transmission, influence des migrations ou des générations… Ce que le chant des mésanges nous apprend sur l’évolution de la culture dans le monde animal (humanite.fr)
loin d’être identique au fil des millénaires, le chant des oiseaux serait en perpétuelle évolution culturelle au gré des migrations aviaires
Les BDs/graphiques/photos de la semaine
- Angoisse
- Étrangers
- Voile
- Gymnase
- Bistrot
- Complices
- Genocide
- Silencer
- Consignes
- Gaslighters
- Device
- Training
- MAGA
- Masques
- Empathy
- Tesla
- Crazy
- Violence
- Minorités
- Trade Unions
- Morning
- Obscene
- Geeks
Les vidéos/podcasts de la semaine
- L’Europe au pied du mur (radiofrance.fr – podcast en trois épisodes)
- À propos de la nouvelle enseigne des Marchands de Presse (tube.fdn.fr)
- Violences policières le 22 mars (video.blast-info.fr)
- Viril : la masculinité mise à mâle (arte.tv)
- Welcome to Hell (tube.fdn.fr)
Les trucs chouettes de la semaine
- 52 bonnes nouvelles – récolte du jeudi 20 mars (lescerisesdehiatus.blogspot.com)
- Un site web avec une vidéo live de l’espace devant une porte, et un bouton pour que les internautes puissent ouvrir la porte quand un poisson est devant (visdeurbel.nl)
- Sur l’île d’El Hierro, le savant qui récolte l’eau des nuages (politis.fr)
Sur l’île d’El Hierro, aux larges des Canaries espagnoles, en proie à une pénurie d’eau, un biologiste polonais tente de produire des fruits sans apport d’eau autres que la pluie et le brouillard, en se fondant sur la recherche scientifique.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
23.03.2025 à 09:00
Y aura-t-il une alternative au technofascisme ?
Texte intégral (3840 mots)
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 08 novembre 2024 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans « Les prophètes de l’IA », le journaliste Thibault Prévost nous explique que le futur est désormais un programme idéologique et politique, celui des grands acteurs de la Tech. Leur objectif : faire perdurer la religion, le capitalisme et le colonialisme en les rendant fonctionnels. La méthode que met en œuvre cette petite élite de technomilliardaires consiste à prendre le pouvoir par la technologie, non pas pour sauver le monde, mais uniquement pour se sauver eux-mêmes. La perspective technofasciste est un récit éminemment séducteur… mais sans horizon, puisque cette élite ne propose ni d’améliorer notre futur ni d’en partager les fruits. Seulement de renforcer leur pouvoir.
Le livre du journaliste Thibault Prévost, Les prophètes de l’IA (Lux éditeur, 2024), a une grande vertu : nettoyer notre regard de ce qui l’embrume.
Il permet d’abord de comprendre que la technologie ne mobilise pas tant des imaginaires, comme on l’entend trop souvent, mais bien des idéologies. Imaginaire, le terme fait référence à quelque chose qui n’existerait que dans l’imagination, qui serait sans réalité, comme dévitalisé, sans effet autre que sûr le rêve et l’irréel. Rien ne me semble moins vrai. Ce que nous sommes capables de composer dans nos esprits à une puissance d’évocation sans précédent, qui mobilise et galvanise les énergies et façonne le réel. Le terme d’imaginaire dépolitise ce que nos esprits façonnent, quand les récits que nous brodons et partageons construisent d’abord des ralliements, des adhésions ou leur exact inverse, des rejets, des défections, des oppositions. Ce que nous imaginons ne flotte pas dans l’éther, bien au contraire. Nos imaginaires reflètent tout le temps des idées et conduisent nos agissements, décrivent des façons de voir le monde, de le régir, de le gouverner. Imaginaire : le terme ne vise qu’à dépolitiser ce qui est à l’œuvre dans la mise en représentation du monde, à savoir dévitaliser les luttes idéologiques par des récits neutralisés qui ont pour but de les rendre plus séduisants, plus accrocheurs, plus malléables, plus appropriables, plus diffusables. Mais derrière le storytelling, les récits que l’on construit sur l’IA, les discours que l’on porte sur la technologie, il n’est question de rien d’autre que d’une lutte idéologique.
A mesure que la technologie a pris une place prépondérante dans nos sociétés, le discours qui la porte s’est chargé de promesses, de prophéties, de mythes, de prédictions qui se sédimentent en idées politiques qui annoncent, au choix, la fin du monde ou le retour des Lumières. L’un comme l’autre d’ailleurs n’ont qu’un objectif : nous éloigner de la réalité et nous faire adhérer à leur promesse. À savoir qu’il n’y a pas d’alternative au futur que propose la technologie. Qu’il soit rose ou sombre, c’est la technologie qui le façonne, c’est l’élite technologique qui le construit. Le futur est devenu une religion.
Prévost rappelle trop rapidement la longue histoire de l’avènement des religions technologiques, schismes du rêve transhumaniste, pour se concentrer surtout sur les courants et les figures les plus récents. Ce qui l’intéresse, c’est de regarder les habits les plus neufs du transhumanisme, cette consécration de la science et de la technologie, qui promet d’améliorer la condition humaine. Qui souhaite rendre la religion, le capitalisme et le colonialisme fonctionnels, effectifs, comme pour les faire perdurer à jamais. Ces courants qui déifient les sciences de l’ingénierie ne proposent pas qu’une transcendance, c’est-à-dire un dépassement de l’homme par la technique, mais bien l’avènement d’une technocratie toute puissante. L’essai, qui se présente sous forme d’un catalogue des idées du secteur, devient vite épuisant à lire, tant ces délires mis bout à bout se concatènent dans leur logique rance, qui ne produit rien d’autre qu’un total mépris pour la société comme pour les individus qui la composent.
Un monde de… tarés
Le livre de Thibault Prévost a une autre vertu. Il nous montre que les grands ingénieurs, les grands investisseurs, les grands entrepreneurs et les grands penseurs de l’IA sont tous complètement… tarés ! Excusez du peu ! Les récits de dépassement, de conquête, de croisade, de puissance ou d’IApocalypse qu’ils nous vendent forment un ramassis de technodélires qui n’ont rien de sérieux ou de rationnel, malgré le fait qu’ils se présentent ainsi. Ces délires sur l’intelligence artificielle générale, sur la transcendance par la machine comme sur l’effondrement, nous abreuvent d’idéologies hors-sol, sectaires, fanatiques et vides pour mieux invisibiliser leur autoritarisme et leur cupidité débridée (à l’image de celle qu’exprimait Mustafa Syleyman dans son livre particulièrement confus, La déferlante). Tous les grands gourous de la tech que Prévost évoque dans son livre (et il n’y a pas que Musk) semblent d’abord et avant tout des individus totalement perchés et parfaitement lunaires. Ils sont tous profondément eugénistes, comme le répète le chercheur Olivier Alexandre (voir aussi dans nos pages). Ils sont obsédés par le QI et la race. Ils ont à peu près tous tenu à un moment ou à un autre des propos racistes. Ils sont tous profondément opposés à la démocratie. Ils partagent tous des discours autoritaires. Derrière leurs récits, aussi barrés les uns que les autres, tous n’oeuvrent qu’à leur propre puissance. A peu près tous partagent l’idée que ceux qui ne croient pas en leurs délires sont des parasites. Leur délire élitiste, eugéniste et cupide a de quoi inquiéter. Le futur qu’ils nous vendent n’a rien d’un paradis, puisqu’il ne remet en rien en cause des privilèges qui sont les leurs, bien au contraire. Tous nient les biens communs. Tous veulent détruire la régulation, à moins qu’ils en soient en maîtres. Ils nous exhortent à penser un futur si lointain qu’il permet de ne plus être fixé dans un cadre politique normé, ce qui permet de totalement le dépolitiser. Tous cachent les enjeux politiques qu’ils défendent sous des questions qui ne seraient plus que technologiques. Remplacer le discours politique par un discours technique permet d’abord de déplacer son caractère politique, comme pour l’aseptiser, l’invisibiliser.
A le lire, Prévost nous donne l’impression de nous plonger dans les disputes sectaires, rances et creuses… qui anônent un « cocktail d’arrogance élitiste et de naïveté qui défend férocement la légitimité morale des inégalités ». Qu’ils se définissent comme altruistes efficaces, longtermistes, doomers, ultralibertariens, extropiens ou rationalistes… (tescralistes, comme les ont qualifiés Timnit Gebru et Emile Torres), ils semblent avant tout en voie de fascisation avancée.
L’IA ne va pas sauver le monde, elle vise à sauver leur monde !
L’IA ne va pas sauver le monde. Elle vise à sauver leur monde, celui d’une caste de milliardaires au-dessus des lois qui cherchent à se garder du reste de l’humanité qu’elle abhorre. « L’IA n’est que le paravent technique d’une entreprise tout à fait classique de privatisation et de captation des richesses ». L’IA vise d’abord la préservation du taux de profit.
La Tech a longtemps été Démocrate et pro-démocratie, rappelle le journaliste, mais c’est de moins en moins le cas. La perspective que la Silicon Valley perde de sa puissance, explique en partie son réalignement. Le techno-solutionnisme progressiste qu’ils ont longtemps poussé a fait long feu : la Tech n’a produit aucun progrès social, bien au contraire. Ses solutions n’ont amélioré ni la démocratie, ni l’économie, ni l’égalité, ni l’espérance de vie… surtout quand on les compare aux technologies sociales du XXᵉ siècle comme l’hygiène publique, le développement des services publics ou la justice économique.
Si ces évolutions politiques ont plusieurs origines, l’influence de grandes figures, de financeurs milliardaires, sur le secteur, semble déterminant, à l’image des Marc Andreessen et Peter Thiel, qui ne sont pas tant des évangélistes de la tech, que des évangélistes néolibéraux ultra-conservateurs, qui promeuvent par leurs discours et leurs investissements des projets anti-régulation et autoritaires. Prévost rappelle que la grande caractéristique de cette élite financière est d’être férocement opposée à la démocratie. Ces milliardaires rêvent d’un monde où une poignée d’individus – eux – captent toutes les richesses et tous les pouvoirs. « La tech est un système immunitaire développé par le capitalisme pour lutter contre tout ce qui pourrait le mettre en crise », disait déjà Antoinette Rouvroy. Ces gens sont tous admirateurs de régimes autoritaires. Ils rêvent d’un progrès technique sans démocratie tel qu’ils le font advenir dans les outils qu’ils façonnent et les entreprises qu’ils dirigent.
En compilant toutes ces petites horreurs qu’on a déjà croisées, éparses, dans l’actualité, Prévost nous aide à regarder ce délire pour ce qu’il est. Nous sommes confrontés à « un groupe radicalisé et dangereux », d’autant plus dangereux que leur fortune astronomique leur assure une puissance et une impunité politique sans précédent. Leurs exploits entrepreneuriaux ou financiers ne peuvent suffire pour les absoudre des horreurs qu’ils prônent. Prévost les montre comme ce qu’ils sont, un freak-show, des sortes de monstres de foire, complotistes, fascistes, prêts à rejoindre leurs bunkers et dont le seul rêve est de faire sécession. Le journaliste décrit un monde réactionnaire qui ne craint rien d’autre que son renversement. « Ces patrons méprisent nos corps, nos droits, nos existences ». Leur discours sur les risques existentiels de l’IA permet de masquer les effets déjà bien réels que leurs outils produisent. « L’IA est une métaphore du système politique et économique capitaliste qui menace l’espèce humaine ». Pour sécuriser leur avenir, cette élite rêve d’un technofascisme qu’elle espère mettre en œuvre. Notamment en manipulant les peurs et les paniques morales pour en tirer profit.
Le pire finalement c’est de constater la grande audience que ces pensées rances peuvent obtenir. La réussite fait rêver, la domination fait bander… oubliant qu’il s’agit de la domination et de la réussite d’un petit monde, pas de celui de l’Occident ou de tous les entrepreneurs du monde. En nous répétant que le futur est déjà décidé et qu’ils en sont les maîtres, ils nous intoxiquent. « À force de se faire dire que le futur est déjà plié, que c’est la Silicon Valley qui décide de l’avenir de l’humanité, le public, convaincu qu’il n’a pas son mot à dire sur des enjeux qui le dépassent, remet son destin entre les mains des Google, Microsoft, Meta ou Amazon. » Ce déplacement permet d’orienter la régulation vers des dangers futurs pour mieux laisser tranquille les préjudices existants. Derrière la promotion de leur agenda néolibéral pour maximiser leurs profits aux dépens de l’intérêt général, se profile le risque d’une bascule vers un capitalisme autoritaire qui contamine le monde au-delà d’eux, comme le notait la chercheuse Rachel Griffin. « À l’instar de la Silicon Valley, l’Union européenne semble être en train de mettre à jour son logiciel idéologique vers un capitalisme autoritaire qui privilégie l’économie de la rente et les monopoles à l’économie de marché et la concurrence ». Cette transformation du capitalisme est assurée par la technologie. Les systèmes s’immiscent dans nos institutions, à l’image de leurs LLM que les acteurs publics s’arrachent en permettant aux entreprises de la Silicon Valley « d’étendre leur intermédiation sur un corps social médusé ». Qu’importe si ChatGPT raconte n’importe quoi. Les prophètes de l’IA, ces « bullionaires » (contraction de bullshitters et de millionnaires) eux aussi mentent avec assurance. Derrière leurs délires apparents, un transfert de pouvoir est en cours. Pas seulement une privatisation du futur, mais bien son accaparement par quelques individus qui font tout pour n’avoir de compte à rendre à personne. La fétichisation de l’individu rationnel, tout puissant, du génie solitaire, du milliardaire omnipotent, du grotesque individualiste ne nous conduit à aucune société qu’à son délitement. La métaphore computationnelle qui permet d’affirmer que la seule intelligence est désormais celle de la machine, vise à nous reléguer, à nous transformer en une marchandise dévaluée, puisque nos esprits valent désormais moins que le calcul, tout comme notre force de travail a été dévaluée par l’énergie fossile.
Du grand leurre de l’IA au risque technofasciste
Prévost rappelle que les machines nous trompent. Que l’automatisation est un leurre qui masque les ingénieurs et les travailleurs du clic qui font fonctionner les machines à distance. L’IA générative aussi. Nombre d’utilisateurs de ChatGPT l’abandonnent au bout d’une quarantaine de jours, comme un jouet qu’on finit par mettre de côté. Google SGE produit des fausses informations après plus d’un an de tests. Par essence, la prédiction statistique ne permet pas de produire de résultats fiables. Partout où ils se déploient, ces systèmes se ridiculisent, obligeant à les surveiller sans cesse. Notre avenir sous IA n’est pas soutenable. Il repose sur un pillage sans précédent. Les « cleptomanes de la Valley » ne cessent de nous dire que l’IA doit être illégale pour être rentable. L’IA est une bulle financière qui risque de finir comme le Metavers (que McKinsey évaluait à 5000 milliards de dollars d’ici 2030 !).
« Arrêtons pour de bon de donner du crédit aux entrepreneurs de la tech. Depuis le début de la décennie 2020, le technocapitalisme ne fonctionne plus que par vagues d’hallucinations successives, suivies de (très) brèves périodes de lucidité. La Silicon Valley semble bloquée dans un trip d’acide qui ne redescend pas, et dont l’IA n’est que la plus récente hallucination », rappelle, cinglant, Thibault Prévost, fort des punchlines saisissantes auxquelles il nous a habitués dans ses articles pour Arrêt sur Images.
L’IA n’est que la nouvelle ligne de front de la lutte des classes, où les systèmes d’analyse dégradent les conditions d’existence des plus mal notés, ce lumpenscoretariat. Sa grande force est d’avancer masqué, opaque, invisible à ceux qu’il précarise. Nous n’utilisons pas l’IA, mais nous y sommes déjà assujetties, explique très justement Prévost. Les systèmes de calculs se démultiplient partout. « Aucun d’entre eux n’est fiable, transparent ou interprétable. Nous vivons tous et toutes à la merci de l’erreur de calcul sans recours ».
« Les systèmes d’IA sont le reflet des oligopoles qui les commercialisent : privés, opaques, impénétrables, intouchables, toxiques et dangereux. » L’IA prolonge le continuum des discriminations et de l’injustice sociale et raciale. La faute aux données bien sûr, jamais « à leurs beaux algorithmes neutres et apolitiques ».
« Comme l’idéologie d’extrême droite, l’IA échoue à représenter le monde. Elle ne fonctionne que par archétypes et biais, par catégorisation a priori ». Elle rappelle aux humains la distance qui les sépare de la norme masculine, blanche et riche. L’IA n’est rien d’autre qu’une « prothèse pour le maintien de l’ordre social racial et l’avancée des projets capitalistes impérialistes », comme le dit Yarden Katz dans son livre Artificial Whiteness. Elle n’est rien d’autre que le nouvel auxiliaire du pouvoir. Elle exploite la violence structurelle comme une grammaire et un grand modèle d’affaires. « Si la Silicon Valley essaie de nous vendre l’apocalypse, c’est parce que son projet technique, économique et politique en est une ». Ce que veulent les milliardaires de la tech, c’est la fin du monde social pour imposer le leur.
Avec l’élection de Trump, c’est exactement là où nous sommes. La Silicon Valley a obtenu ce qu’elle voulait, dit Brian Merchant.
Dan McQuillan nous avait mis en garde du risque fasciste de l’IA. Les opportunités politiques sont devenues des prises de risques financières. La victoire de Trump vient d’assurer à Musk et quelques autres la rentabilité de tous leurs investissements. Son rachat de Twitter n’était rien d’autre que l’achat d’une arme qu’il a transformée en site suprémaciste, pour amplifier ses délires, permettant d’attiser la haine en ligne et la traduire en vote et en violence dans le monde physique. Comme l’explique Martine Orange pour Mediapart, l’enjeu, désormais, consiste à éradiquer la régulation et mettre l’ensemble de l’appareil d’État à la disposition de la Tech, c’est-à-dire assurer la mainmise de la Tech sur le pouvoir politique.
Face au technofascisme qui vient, le risque est que nous soyons démunis d’alternatives technologiques et donc idéologiques. Sans récit et réalisations progressistes de la tech, la seule option pour beaucoup ne consistera qu’en une chose : abandonner la technologie et arrêter les machines.
Hubert Guillaud
MAJ du 19/11/2024 : Allez lire également ce très bon entretien avec Thibault Prévost qui explique que l’IA n’est pas qu’un outil de puissance au service des technoprophètes, il est aussi un outil d’asservissement et de déresponsabilisation de la puissance publique.
17.03.2025 à 07:42
Khrys’presso du lundi 17 mars 2025
Texte intégral (10457 mots)
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Brave New World
- La fureur de l’Australie après le refus de Donald Trump de l’exempter de droits de douane (huffingtonpost.fr)
Le président américain avait envisagé une exemption de droits de douane sur l’acier et l’aluminium australiens, mais s’est finalement rétracté dans la nuit de mardi à mercredi.
- Former Philippine President Duterte arrested at Manila’s international airport Tuesday on order of the International Criminal Court in connection with a case of crime against humanity filed against him (apnews.com)
- Reconstruction post-Fukushima : le mirage de la résilience (reporterre.net)
Quatorze ans après, le gouvernement japonais veut tourner la page de Fukushima et promouvoir une région innovante. Une « résilience » sans les anciens habitants traumatisés et avec 14 millions de m3 de déchets irradiés à gérer.
- Saudi Arabia Buys Pokémon Go, and Probably All of Your Location Data (404media.co)
- Neom, la ville du futur qui vire au fiasco… sauf pour McKinsey (consultor.fr)
- Internet shutdowns at record high in Africa as access ‘weaponised’ (theguardian.com)
Digital blackouts reached a record high in 2024 in Africa as more governments sought to keep millions of citizens off the internet than in any other period over the last decade.
- Crise politique en Guinée-Bissau : la démocratie ou l’autoritarisme ? (theconversation.com)
- Sudanese war refugees recount Libya horrors (infomigrants.net)
- En Syrie, les Kurdes renoncent au fédéralisme et acceptent d’intégrer le nouvel État (liberation.fr)
Sous l’impulsion des États-Unis et d’autres pays occidentaux, un accord a été trouvé lundi 10 mars par les dirigeants kurdes du nord-est syrien et le président provisoire Ahmed Al-Charaa. Ses modalités restent à préciser mais il éloigne la menace d’affrontements communautaires.« Le texte est suffisamment flou pour que chaque partie puisse l’interpréter comme cela l’arrange »
- Turquie. La dissolution du PKK, une décision historique mais un processus imprécis (orientxxi.info)
Le chef et fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, a appelé depuis sa prison au désarmement et à la dissolution du groupe. Une décision historique qui a eu des répercussions en Syrie et en Irak, mais dont on peine encore à mesurer toutes les conséquences pour les Kurdes en Turquie.
- Après deux guerres et 30 ans de conflit, l’Azerbaïdjan et l’Arménie s’entendent sur un accord de paix (humanite.fr)
L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont annoncé, jeudi 13 mars, qu’un « accord de paix » est « prêt à être signé », mettant un terme à trois décennies de conflit entre les deux pays du Caucase. Le sort de la région du Haut-Karabakh, au cœur des tensions, est au centre des dernières négociations, avant qu’une date soit décidée pour la ratification de l’accord.
- Healthcare in Greece : the ongoing ruination of a public service (voxeurop.eu)
Downsizing, outsourcing, budget cuts : Greece’s public healthcare system is reeling from a combination of chronic underfunding and austerity policies. As the quality of care declines and working conditions deteriorate, young doctors are increasingly tempted to leave the country.
- Les plus grandes manifestations de l’histoire de la Grèce ouvrent une nouvelle séquence (contretemps.eu)
Le 28 février dernier, journée de grève générale à l’appel des parents des victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempe et de l’ensemble des organisations syndicales et du mouvement social, se sont tenues en Grèce les rassemblements les plus importants de l’histoire du pays.
- En Serbie, plus de 100 000 personnes dans les rues de Belgrade contre la corruption (liberation.fr)
La capitale de la Serbie a été le théâtre ce samedi 15 mars de l’un des plus grands rassemblements des dernières décennies. Depuis des mois, les manifestations pacifiques s’enchaînent pour dénoncer la corruption.
- Les terrains de golf prennent plus de place que les énergies renouvelables (revolution-energetique.com)
Le centre de recherche allemand FZ Jülich vient de publier une étude montrant que dans les 10 pays où il y a le plus de terrains de golf au monde, la superficie de ces derniers dépasse celle des moyens de production d’énergie renouvelable issus de l’éolien et du photovoltaïque.
- Collision en mer du Nord : le capitaine du « Solong » inculpé d’homicide involontaire (liberation.fr)
Le choc a engendré de gigantesques incendies à bord des deux bateaux. Ils étaient en grande partie éteints jeudi soir même si de « petits foyers » étaient toujours signalés sur le pont du Solong […] « il ne semble pas y avoir de pollution » […] Un des réservoirs du Stena Immaculate contenant une partie des 220.000 barils de kérosène a été « brisé »
- In 2019, Iceland Approved the 4-Day Workweek : Nearly 6 Years Later, All Predictions by Generation Z Have Come True (wecb.fm)
In 2019, Iceland made headlines by becoming one of the first countries to officially approve a four-day workweek. But rather than passing a blanket law, the country allowed businesses and employees to negotiate shorter workweeks or reduced hours. Nearly six years later, it’s clear that the predictions made by Generation Z about the benefits of such a model were not only accurate, but they also highlighted its profound impact on both work and life.
- Groenland échaudé par Trump : l’opposition de centre droit remporte les législatives, poussée flagrante des nationalistes (liberation.fr)
Sur fond de déclarations de Trump, convaincu de pouvoir s’emparer « d’une manière ou d’une autre » du territoire autonome danois, le parti Démocrates, favorable à l’indépendance, remporte 29,9 % des suffrages selon les derniers résultats officiels de ce mercredi 12 mars.
- Près de la moitié des Canadiens sont favorables à l’adhésion à l’UE, selon un sondage (euractiv.fr)
- Canada has ‘nuclear weapon’ in trade war (byteseu.com)
Some Canucks are proposing the most drastic measure yet in the trade war with Uncle Sam – blocking US access to Canadian-owned Pornhub.
- À la Maison-Blanche, les pro-Trump squattent le premier rang des conférences de presse (telerama.fr)
Pour orienter le traitement médiatique à son égard, Trump réserve désormais les meilleures places de la salle de presse présidentielle à des “nouveaux médias” qui lui sont favorables. Compliquant encore la tâche des grands médias traditionnels.
- Aux États-Unis, une conseillère de Trump veut annuler des contrats avec trois agences de presse mondiales (nouvelobs.com)
Kari Lake a annoncé l’annulation de plusieurs contrats publics « onéreux », dont ceux avec l’Agence France-Presse, Associated Press et Reuters.
- L’Amérique sans voix ? Trump ferme les radios publiques à l’étranger, VOA et RFERL (fr.euronews.com)
L’administration de Donald Trump a coupé le financement de Voice of America, Radio Liberty et d’autres réseaux de diffusion étrangers. Des milliers d’employés sont en congé “administratif”. Les critiques dénoncent des mesures dont rêvaient les dictateurs depuis les temps de la guerre froide.
- ‘Startup Nation’ Groups Say They’re Meeting Trump Officials to Push for Deregulated ‘Freedom Cities’ (wired.com)
- L’administration Trump met fin à la lutte contre la pollution touchant les populations défavorisées aux Etats-Unis (lemonde.fr)
- L’administration Trump revient sur diverses mesures environnementales adoptées sous Joe Biden (lemonde.fr)
Une trentaine de mesures ont été annoncées, parmi lesquelles l’annulation d’une règle de 2024 exigeant des centrales à charbon qu’elles éliminent la quasi-totalité de leurs émissions de CO₂.
- Donald Trump interdit les échanges scientifiques avec l’Ifremer (reporterre.net)
- Climat : pourquoi la montée du niveau des mers est plus rapide que prévu, selon la NASA (humanite.fr)
Dans une analyse du jeudi 13 mars, l’agence spatiale américaine, la Nasa, annonce une augmentation du niveau des mers de 0,59 centimètres pour l’année 2024, loin des 0,43 prédits par les scientifiques. L’année 2024 a, de manière concomitante, enregistré les plus hautes températures depuis le début des statistiques en 1850. […] Avec une montée des eaux qui pourrait atteindre une augmentation de 50 centimètres en 2050, les populations côtières sont indéniablement les plus à risque. Rien qu’en France, 500 communes et territoires sont menacés, soit 20 % du littoral.
- Aux États-Unis, tornades et tempêtes font plus d’une trentaine de morts (huffingtonpost.fr)
- Honni par Donald Trump, le ministère de l’Éducation licencie la moitié de son personnel (huffingtonpost.fr)
Le président américain n’a jamais caché sa volonté de supprimer ce ministère, accusé de promouvoir des idées progressistes.
- Aux États-Unis, la professeure Sarah Inama est entrée en conflit ouvert avec sa direction pour deux posters inclusifs affichés dans sa salle de classe et qu’on lui demande de retirer. (huffingtonpost.fr)
Dessus, il est écrit : « Tout le monde est le bienvenu ici » (« Everyone is welcome here », en anglais), avec des dessins de mains représentant un message de diversité fondamental « pour garantir un environnement d’apprentissage positif aux élèves »
- Arlington Cemetery scrubs info on famous Black, Hispanic, and female veterans to comply with Trump orders (the-independent.com)
The purge follows Defense Secretary Pete Hegseth’s declaration that ‘DEI is dead’ as he implements Trump’s agenda at the Pentagon
- La fresque « Black Lives Matter » de Washington va disparaître sous la pression de l’administration Trump (huffingtonpost.fr)
Inaugurée après les manifestations du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis à l’été 2020, la fresque peinte au sol près de la Maison Blanche vit ses dernières heures.
- ‘App No Longer Available’ : The Disappearance of CBP One (truthdig.com)
On Inauguration Day, Trump shut down the CBP One app, the only mechanism available to seek asylum in the United States. The move left over 30,000 migrants stuck in Mexico with no way to cross into the US and no way to return to their home countries. That figure is likely an undershot, accounting only for migrants who already had scheduled appointments on the app. The true number may be in the hundreds of thousands.
- Immigration : l’administration Trump exhume une loi de 1798 pour expulser des « ennemis étrangers » au Salvador (liberation.fr)
Près de 300 Vénézuéliens, membres d’un gang et prisonniers jusqu’alors aux Etats-Unis, sont arrivés au Salvador ce dimanche 16 mars. Les bases légales de cette opération de la Maison Blanche semblent plus que bancales.
- Yes, You Have the Right to Film ICE (eff.org)
- British Comic Creator R.E. Burke Detained By ICE After Crossing Border (bleedingcool.com)
- Green card holder from New Hampshire ‘interrogated’ at Logan Airport, detained (nhpr.org)
- Brown Medicine doctor deported despite federal court order (eu.patriotledger.com)
- “No Peaceful Transition” for Trump as Thousands #DisruptJ20 in Washington, D.C. on Inauguration Day (unicornriot.ninja)
- Vance loudly booed for 30 seconds straight by Kennedy Center crowd – Raw Story (rawstory.com) – voir aussi JD Vance copieusement hué à un concert de musique classique au Kennedy Center de Washington (huffingtonpost.fr)
Le vice-président de Donald Trump a eu droit à un accueil glacial, alors qu’il assistait à un concert à Washington.
- À New York, des centaines de militant·es envahissent la Trump Tower pour dénoncer l’action de Donald Trump (huffingtonpost.fr)
Organisée par Jewish Voice for Peace, cette action dans le hall du building de Donald Trump a occasionné de nombreuses arrestations par la police new-yorkaise.
- Trump Tower envahie par des militant·es, terrain de golf vandalisé en Irlande… 5 mauvaises nouvelles dans la journée de Donald Trump (liberation.fr)
- Tesla prévient Washington que l’entreprise d’Elon Musk serait « exposée » à une hausse des droits de douane (liberation.fr)
- Aux États-Unis, des manifestations contre Tesla pour affaiblir Elon Musk (reporterre.net)
Des rassemblements sont organisés aux États-Unis devant des boutiques Tesla pour s’opposer au rôle d’Elon Musk dans la politique du pays. Les manifestants cherchent à faire mal au portefeuille de l’homme le plus riche du monde.
- Tesla shares plunge 15 %, suffering steepest drop in five years (cnbc.com)
- Dow falls 850 points in market rout after Trump says he won’t rule out a recession (edition.cnn.com) – voir aussi Guerre commerciale, récession, inflation… Wall Street chute lourdement, plombé par les géants de la tech (liberation.fr)
22 milliards de moins sur la période pour Sergey Brin, cofondateur de Google, 29 milliards évaporés pour Jeff Bezos le patron d’Amazon et du Washington Post, et, surtout, 148 milliards de moins pour Elon Musk.
- Donald Trump et Elon Musk font crasher la bourse et les cryptos (liberation.fr)
Les politiques du président américain et du chef du Département de l’efficacité gouvernementale ont fait perdre plus de 200 milliards de dollars aux milliardaires qui leur avaient fait allégeance.
- L’appel de Trump à supprimer « l’horrible » CHIPS Act sème la panique : les fabricants de puces craignent que Trump annule le financement prévu par cette loi et tente de récupérer les fonds déjà débloqués (developpez.com)
Spécial tech
- The Case for Encryption (openrightsgroup.org)
Spying on private messages has long been on the security services’ wish list. In swapping a counter-terrorism argument for one of stopping child sexual abuse material (CSAM), they’ve made headway in their mission.
- Android intègre Debian : cette fonctionnalité va transformer votre smartphone (frandroid.com)
- In praise of links (osteophage.neocities.org)
- Dans les algorithmes bancaires (danslesalgorithmes.net)
Algorithm Watch et l’AFP ont publié une enquête sous forme de podcast sur la débancarisation, le blocage et la fermeture automatisée de comptes bancaires. L’occasion de comprendre comment le calcul de risque bancaire dysfonctionne et conduit des centaines de milliers de personnes, chaque année, à perdre l’accès à leurs capacités bancaires.
Spécial IA
- No one knows what the hell an AI agent is (techcrunch.com)
- It’s all hallucinations (tante.cc)
- AI coding assistant refuses to write code, tells user to learn programming instead (arstechnica.com)
- Les IA court-circuitent les apprentissages (snes.edu)
Il semble qu’après un usage dans un premier temps précautionneux, les élèves assistés cessent de vérifier ce que leur propose l’IA en baissant la garde de leur esprit critique. Rapidement donc, leurs apprentissages seraient en quelque sorte délégués à la machine.
- AI search engines cite incorrect sources at an alarming 60 % rate, study says (arstechnica.com)
CJR study shows AI search services misinform users and ignore publisher exclusion requests.
- L’Espagne serre la vis sur l’IA : jusqu’à 35 millions d’euros d’amende pour les entreprises fautives (siecledigital.fr)
Une initiative qui place Madrid en première ligne sur le front de la régulation technologique.Un projet de loi inédit prévoit des sanctions sévères pour les entreprises ne signalant pas correctement les contenus générés par IA. Les contrevenants risquent jusqu’à 35 millions d’euros d’amende, ou 7 % de leur chiffre d’affaires mondial annuel.
- États-Unis : une IA pour traquer les propos des étudiants étrangers et révoquer leurs visas (next.ink)
Le Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, veut mettre en place un système appelé « Catch and Revoke » pour traquer les étudiants étrangers qui porteraient des propos étiquetés comme « pro-hamas » en vue de révoquer leurs visas. Des associations s’alarment contre l’érosion de la liberté d’expression et de la vie privée.
- OpenAI declares AI race “over” if training on copyrighted works isn’t fair use (arstechnica.com)
- Google joins OpenAI in pushing feds to codify AI training as fair use (arstechnica.com)
Google says it just wants “balanced” copyright rules.
- Google’s Gemini AI can now see your search history (arstechnica.com)
You’ll be able to use the improved Deep Research to get in-depth information on a topic, and Google’s newest reasoning model can peruse your search history to improve its understanding of you as a person. What could go wrong ?
- Amazon is ending the option to not send Echo voice recordings to the cloud (theverge.com)
The move appears to be connected to the launch of its generative AI-powered Alexa Plus, slated for later this month (March 28th, perhaps ?). The email states, “As we continue to expand Alexa’s capabilities with generative AI features that rely on the processing power of Amazon’s secure cloud, we have decided to no longer support this feature.”
Voir aussi Amazon annihilates Alexa privacy settings, turns on continuous, nonconsensual audio uploading (pluralistic.net)
- Des faux médecins générés par intelligence artificielle inondent TikTok de mauvais conseils de santé (huffingtonpost.fr)
Sur les réseaux sociaux, des prétendus gynécologues, médecins, chirurgiens et autres personnels de santé donnent leurs conseils naturels pour se soigner.
- Toujours plus de consommation d’hydrocarbures pour l’IA ? (theconversation.com)
L’élection américaine marque un tournant clair dans le discours. Le président nouvellement élu l’a affirmé très clairement dans son adresse inaugurale. « Nous possédons quelque chose qu’aucun autre pays manufacturier n’aura jamais – la plus grande quantité de pétrole et de gaz de tous les pays du monde – et nous allons l’utiliser. »
Spécial Palestine et Israël
- Mahmoud Khalil’s abduction is a fascist move—and universities must respond (972mag.com)
On Saturday, Mahmoud Khalil, a Palestinian lawful permanent resident of the United States who was active as a negotiator between Columbia University and students protesting Israel’s genocide in Palestine, was abducted by Immigration and Customs Enforcement (ICE) agents at his Columbia housing and in front of his pregnant wife. He was quickly shipped to an infamous detention facility in Louisiana.
- Cisjordanie, grande oubliée des médias (acrimed.org)
- Neuf morts à Gaza dans des frappes israéliennes : le Hamas dénonce une « violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu » (liberation.fr)
Des frappes israéliennes ont tué des journalistes et des membres d’une organisation caritative ce samedi 15 mars à Beit Lahia selon la défense civile de l’enclave palestinienne et le Hamas. Tsahal affirme avoir tué des « terroristes ».
- « Le degré de déshumanisation des Palestiniens est sidérant » (humanite.fr)
Après plus de 15 mois de bombardements sur la bande de Gaza, faisant près de 50 000 morts, Israël a de nouveau suspendu l’aide humanitaire, aggravant les pénuries d’eau et de nourriture. Une violation du droit international humanitaire que dénonce Mara Bernasconi, de retour d’une mission d’Handicap International sur place. Elle appelle une réaction ferme de la communauté internationale.
- Israel carrying out ‘fastest starvation campaign in Gaza in modern history’ (aa.com.tr)
UN special rapporteur on right to food describes current ceasefire as slowing down of military violence while speeding up violence through starvation
- Guerre à Gaza : Thales aurait vendu à Israël 2 millions d’euros de pièces pour la modernisation de ses drones (humanite.fr)
Une enquête du média Disclose révèle que le groupe d’armement français Thales aurait vendu à l’industrie de l’armement israélien pour 2 millions d’euros de systèmes d’aide au pilotage pour des drones armés. Les deux modèles sont utilisés contre la population palestinienne depuis près de quinze ans.
Spécial femmes dans le monde
- “Black Box Diaries” : le combat sans fin de Shiori Ito, pionnière du #Metoo au Japon (france24.com)
Dans “Black Box Diaries”, sorti en France mercredi, la journaliste enquête sur son propre viol, commis en 2015 par un proche de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe. Mise au ban de la société japonaise pour avoir révélé publiquement l’affaire, la réalisatrice n’a pas trouvé de distributeur dans son pays natal, signe du déni persistant entourant les violences sexuelles dans l’archipel.
- En Syrie, les femmes poursuivent leur révolution (politis.fr)
Dès le début des soulèvements en mars 2011, les Syriennes ont été en première ligne des manifestations, défiant elles aussi les forces de sécurité, malgré la répression aveugle. Des milliers d’entre elles ont été arrêtées et ont disparu dans les prisons d’Assad. Celles qui en sont sorties peinent à raconter l’horreur.
- Limiter les césariennes abusives en forte augmentation à l’échelle mondiale (theconversation.com)
Les césariennes concernaient environ une naissance sur cinq (21 %) en 2021 dans le monde. Si cette intervention peut sauver des vies lorsqu’elle est utilisée de manière appropriée, le recours à la césarienne se révèle néfaste lorsqu’elle est pratiquée de manière inutile, excessive ou routinière.
- New endometriosis pill approved on NHS in England (bbc.com)
- « Gender-washing » : comment les multinationales du secteur extractiviste détournent les revendications féministes (multinationales.org)
« C’est une pionnière. Elle défie les obstacles, les surmonte, inspire le changement, et ouvre la voie aux leaders de demain. » Ces louanges, on peut les lire sur le site de Women In Mining, une organisation dédiée à la promotion des femmes dans le secteur minier, qui récompense chaque année cent femmes censées incarner cet idéal éblouissant.
- La Nasa licencie la climatologue et scientifique en chef de l’agence (reporterre.net)
Katherine Calvin, climatologue et scientifique en chef à la Nasa, a été licenciée dans la journée du lundi 10 mars, avec une vingtaine d’autres salariés de la prestigieuse agence étasunienne. L’ensemble de son bureau ainsi que deux autres départements de la Nasa ont été démantelés dans le cadre des coupes budgétaires annoncées par Donald Trump.
- Police Barge into Walmart Restroom to Confront Butch Lesbian (metroweekly.com)
- Se raser les cils pour avoir l’air plus « viril » ? Une tendance masculine aussi absurde que dangereuse (huffingtonpost.fr)
Sur TikTok, on compte de plus en plus de vidéos d’hommes se faisant raser les cils à la tondeuse, pour un regard « moins féminin ». Mais ce n’est pas sans conséquence pour la santé de leurs yeux.
Spécial France
- Ukraine : « Avez-vous vraiment plus peur de taxer les riches que de laisser Poutine gagner ? », demande Mélanie Vogel (publicsenat.fr)
« On ne peut pas demander aux Français de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites », dénonce la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui demande une contribution des plus riches à l’effort de guerre.
- Dominique de Villepin accuse Macron et l’Europe de s’être « soumis » à Donald Trump à Washington (huffingtonpost.fr)
« Il ne faut pas aller tels des bourgeois de Calais à Washington », a estimé l’ancien Premier ministre sur France 2, alors que plusieurs dirigeants européens ont rendu visite, un par un, à Donald Trump.« La position de force pour les Européens et l’Ukraine seraient de ne pas arriver en ordre dispersé comme l’ont fait les dirigeants européens à Washington »
- Chlordécone : l’État condamné à indemniser quelques Guadeloupéen·nes et Martiniquais·es (reporterre.net)
Le 11 mars, la cour administrative d’appel de Paris a jugé que l’État avait « commis des fautes » dans la célèbre affaire du chlordécone. Elle le condamne en outre « à réparer le préjudice d’anxiété » pour les personnes ayant fourni des éléments personnels tels que des dosages sanguins, autrement dit, une dizaine de personnes seulement.
- Chiffrement : le gouvernement subit un revers cinglant sur les backdoors (numerama.com)
- “Gilets jaunes” : répondant à l’appel de l’Assemblée, le gouvernement s’engage à reprendre l’analyse des cahiers de doléances du Grand débat national (lcp.fr) – voir aussi Gilets jaunes : les députés votent à l’unanimité une proposition visant enfin à rendre public les cahiers de doléances (humanite.fr)
Dans ces 400 000 pages noircies par les deux millions de contributions, l’immigration et la sécurité, contrairement à ce que laisse penser le débat médiatique bollorisé, n’occupent pas une position centrale.
- Handicap : l’Assemblée supprime le principe du vote « par assis et levé » (liberation.fr)
À l’initiative de l’élu en fauteuil roulant Sébastien Peytavie, les députés ont décidé à l’unanimité de faire disparaître la disposition discriminatoire qui impliquait de se mettre debout lors de certains scrutins. Le Sénat fera de même le 8 avril.
- François Fillon a proposé de verser 700 000 euros à l’Assemblée dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse (lemonde.fr)
Cet accord entre les deux parties survient alors que la cour d’appel doit se prononcer de nouveau sur les peines infligées à l’ancien candidat de l’UMP à la présidentielle de 2017.
- Affaire Bétharram : François Bayrou devrait être auditionné d’ici deux mois par la commission d’enquête sur violences dans les établissements scolaires (humanite.fr)
- Affaire Bétharram : l’évêque de Bayonne interpellé sans ménagement en pleine conférence de presse (huffingtonpost.fr)
« Soutien aux victimes. Je suis Arnaud Gallais, je fais partie des 330 000 victimes de pédocriminalité dans l’Église et je dénonce ce simulacre : vous avez refusé Monsieur Aillet d’ouvrir vos archives » […] « Vous êtes la honte », a ensuite lâché celui qui est aussi membre de la Ciivise, citant l’inaction de « la justice » et du « ministre des Cultes Bruno Retailleau ».
- Après Bétharram, les témoignages des victimes de l’enseignement catholique se multiplient (humanite.fr)
- Ce couple de loups est unique en France mais il pourrait, malgré tout, être abattu (france3-regions.francetvinfo.fr)
Deux loups observés pour la première fois en juillet 2024, sur le plateau de Millevaches, risquent d’être abattus par des tirs de défense. Issus de deux lignées différentes, ils pourraient engendrer un croisement inédit en France, indispensable pour la conservation de l’espèce. Une pétition en ligne contre leur abattage rencontre un franc succès.
- Sur l’île d’Oléron, une station d’épuration menace de se déverser dans la mer (huffingtonpost.fr)
Le trait de côte de cette île touristique de la Charente-Maritime ne cesse de reculer, notamment en raison de la montée des eaux provoquée par le changement climatique.[…] Pour éviter que les eaux usées ne se déversent à terme dans la mer, contaminent la plage et dérèglent tout le fonctionnement de l’île, une digue va être construite en urgence par la collectivité.
- Nucléaire : l’arrêt de l’EPR de Flamanville à nouveau prolongé (reporterre.net)
- Nucléaire : le béton des premiers EPR2 est défectueux (reporterre.net)
- 4,1 décès pour 1.000 naissances : comment expliquer la mortalité infantile en France ? (slate.fr)
Elles sont en voie de disparition : 75 % des maternités qui jalonnaient le pays ont fermé au cours des cinquante dernières années. En 2024, le ministère de la Santé ne recensait plus que 457 maternités en France, contre 1.369 en 1975.
Spécial femmes en France
- Paysannes, les oubliées de l’histoire (blogs.mediapart.fr)
- Les mères isolées, une cause politique (contretemps.eu)
- Violences sexistes et sexuelles dans les transports : le nombre de victimes enregistrées a presque doublé en dix ans (liberation.fr)
Selon une étude de l’Observatoire national des violences faites aux femmes publiée ce lundi 10 mars, les vicitmes sont en très grande majorité des femmes et les mis en cause sont à 99 % des hommes.
- Dominique Besnehard s’emporte contre la députée Sandrine Rousseau en commission d’enquête (huffingtonpost.fr)
Interrogé à l’Assemblée sur les violences commises dans le cinéma français, le célèbre producteur a été mis face à ses responsabilités, en tant que voix importante du 7e art.Il faut dire que le nom de Dominique Besnehard figurait dans la fameuse tribune publiée dans Le Figaro pour défendre Gérard Depardieu, accusé par plusieurs femmes de harcèlement ou de violences sexuelles.
Voir aussi #MeToo dans le cinéma : Dominique Besnehard blâme les victimes de Weinstein ou Depardieu (liberation.fr)
Auditionné à l’Assemblée nationale jeudi 13 mars, l’ancien agent de stars et producteur a revendiqué appartenir « à l’ancien monde » et a mis en cause le comportement de certaines actrices qui dénoncent des viols.
- Avortements forcés et contraception expérimentale, les violences médicales sur les femmes à La Réunion (la1ere.francetvinfo.fr)
Spécial médias et pouvoir
- « Pensions ou munitions ? » : la fabrique du consentement à « l’effort de guerre » (acrimed.org)
Depuis l’allocution d’Emmanuel Macron à propos de la guerre en Ukraine, le 5 mars, les grands médias sont en ordre de marche. Réhabilitation du président en « chef de guerre », patriotisme exacerbé, concert militariste et glorification des industriels de guerre…
- Bétharram, force d’âme (blog.mondediplo.net)
Dans n’importe quel pays à minimum de prétention démocratique, l’extravagante grossièreté du mensonge et du déni de Bayrou aurait conduit à sa démission au soir de la première séance des questions au gouvernement. Pourquoi Bayrou est-il encore là ? Parce que la clique des éditorialistes, ambianceurs officiels du pays, en a décidé ainsi. Unanimes.
- Les Presses Universitaires de France suspendent la parution d’un ouvrage raciste, transphobe et réactionnaire financé par Stérin (francetvinfo.fr)
- Du JDD au JDNews : et au milieu de l’extrême droite trône le gouvernement (acrimed.org)
- Le bollorisme, un journalisme de guerre culturelle (acrimed.org)
- Sur CNews, Pascal Praud cible « Le Monde » après l’article sur le virage pro-russe de la sphère Bolloré (huffingtonpost.fr)
Le facepalm de la semaine
- Affiche d’Hanouna : le visuel de LFI, jugé antisémite, a été créé par l’IA d’Elon Musk, se défend Paul Vannier (liberation.fr)
Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)
- Adaptation à +4 °C : le plan de la France blâmé par le Haut Conseil pour le climat (reporterre.net)
- Des « milliards de soleils dans le système solaire » : les approximations astronomiques de François Bayrou en plein discours (lefigaro.fr)
- Panneaux solaires : l’État sabre les aides aux petites et moyennes installations (reporterre.net)
Dans un arrêté bientôt signé, le gouvernement veut réduire brutalement les aides aux petites et moyennes installations photovoltaïques. De quoi mettre en péril la filière, au moment où elle trouvait enfin une dynamique.
- Sur les retraites, Bayrou écarte un retour à 62 ans et pointe le contexte international (huffingtonpost.fr)
- Après Bétharram, Borne veut renforcer le contrôle des établissements privés et mise sur une application (huffingtonpost.fr)
- « Rien n’a été fait pour nous » : cinq ans après le confinement, l’amertume des caissières (basta.media)
Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…
- Comptes de campagne : Marion Maréchal sauvée in extremis par un prêt de 800 000 euros (liberation.fr)
La nièce de Marine Le Pen risquait de se faire retoquer ses comptes de campagne des européennes. Mais un prêt contracté auprès d’un mystérieux bienfaiteur, et reçu trois jours avant la date limite, lui a permis de présenter des comptes à l’équilibre.
- Sous le masque hypocrite de la dédiabolisation, Le RN propage l’antisémitisme ! (juivesetjuifsrevolutionnaires.fr)
- Bruno Retailleau transmet la liste des « dangereux ressortissants » algériens expulsables (humanite.fr)
Les dangereux immigrés, couteaux entre les dents, face auxquels les autorités algériennes voudraient laisser la population française, ne seraient-ils finalement pas aussi nombreux ? Peut-être même n’existent-ils que dans le récit fictionnel nourri par Bruno Retailleau dans le but de plaire à ses amis d’extrême-droite.
- Ressortissants algériens en situation irrégulière : Retailleau menace de démissionner si la France cède sur le dossier (liberation.fr)
- Saint-Denis : des militants d’extrême droite s’en prennent à des photos de femmes voilées dans une expo à la basilique (liberation.fr)
- « On ne peut plus rien dire » : comment la liberté d’expression est détournée pour tenir des discours de haine (nouvelobs.com)
- Islamophobie : ce mal qui ronge la France (regards.fr)
- Des sites montés par des escrocs arnaquent des dizaines de sans-papiers (streetpress.com)
En France, les démarches pour obtenir ou renouveler ses papiers pour des étrangers sont de plus en plus difficiles. Des sites exploitent leur détresse administrative face à la dématérialisation des demandes et les arnaquent de centaines d’euros.
- Un policier filmé en train de frapper un homme en fauteuil roulant, une députée alerte l’IGPN (huffingtonpost.fr)
À Clermont-Ferrand, plusieurs policiers ont été filmés autour d’un homme en fauteuil roulant lors d’une descente. L’un d’eux lui a asséné un coup de poing.
- Peut-on sortir du populisme pénal ? (humanite.fr)
Alors que les prisons françaises battent des records historiques de population carcérale, le pouvoir poursuit dans la surenchère de lois répressives. Un mouvement que rejoignent d’autres pays dirigés par l’extrême droite.
- Les prisons de haute sécurité voulues par Darmanin sont-elles compatibles avec le droit ? (liberation.fr)
Une jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme pourrait entraver l’application du texte, mais les recours se jouent à très long terme.
Spécial résistances
- Loi « Narcotraficotage » : la mobilisation paye alors ne lâchons rien (laquadrature.net)
- Blanche Gardin vent debout contre les accusations d’antisémitisme de Delphine Horvilleur (humanite.fr)
L’actrice s’est émue, dans une lettre adressée à Delphine Horvilleur, que la rabbin ait relayé une vidéo la comparant à l’antisémite Dieudonné, participant ainsi à la cabale contre ses prises de position en faveur du peuple palestinien.
- Grâce à la grève, le personnel de ménage de Sciences-Po obtient un 13ème mois (rapportsdeforce.fr)
- Nuisances sanitaires et environnementales : l’aéroport Paris-Beauvais poursuivi en justice (reporterre.net)
Trois associations, dont Notre affaire à tous, ont engagé un recours auprès du tribunal administratif d’Amiens, le 11 mars. Objectif : empêcher l’expansion du trafic aérien de cet aéroport.
- Après l’annulation de l’A69, les expropriés demandent des comptes (reporterre.net)
- Algues vertes : l’État condamné pour son inaction, la justice lui laisse dix mois pour agir (humanite.fr)
Les mesures prises par l’État pour lutter contre les pollutions aux nitrates ont été reconnues insuffisantes par le tribunal administratif de Rennes ce jeudi 13 mars. L’association de défense de l’environnement Eau et Rivières de Bretagne avait déposé deux recours en 2022, dénonçant l’inaction de l’État.
Spécial GAFAM et cie
- Google refuses to deny it received encryption order from UK government (therecord.media)
Google has refused to deny receiving a secret legal order from the British government, according to a bipartisan group of members of Congress who are concerned Westminster may have demanded that several U.S. technology companies provide its security services with a mechanism to access encrypted messages.
- Department of Justice : Google must sell Chrome, Android could be next (arstechnica.com)
- Amazon is still hosting spyware victims’ data weeks after breach alert (techcrunch.com)
Amazon will not say if it plans to take action against three phone surveillance apps that are storing troves of individuals’ private phone data on Amazon’s cloud servers, despite TechCrunch notifying the tech giant weeks earlier that it was hosting the stolen phone data.
- “Un pillage monumental” : auteurs et éditeurs français assignent Meta en justice pour défendre leurs droits face à l’IA (telerama.fr)
Trois organisations professionnelles d’auteurs et d’éditeurs attaquent le géant de la Silicon Valley pour “contrefaçon”, l’accusant d’avoir entraîné son intelligence artificielle sur des œuvres protégées par le droit d’auteur.
- Whistleblower’s exposé of the cult of Zuckerberg reveals peril of power-crazy tech bros (theguardian.com)
There’s nothing more satisfying than watching a corporate giant make a stupid mistake. The behemoth in question is Meta, and when Careless People, a whistleblowing book by a former senior employee, Sarah Wynn-Williams, came out last week, its panic-stricken lawyers immediately tried to have it suppressed by the Emergency International Arbitral Tribunal. […] What strikes the reader is that Meta and its counterparts are merely the digital equivalents of the oil, mining and tobacco conglomerates of the analogue era. And they’re all US companies that have cosied up to Trump, which means that their interests are now inextricably intertwined with those of the American state.
- Nos données de santé toujours chez Microsoft : le gouvernement sommé de trouver « rapidement » un autre hébergeur (01net.com)
La CNIL demande au gouvernement de trouver « activement » et « rapidement » un hébergeur « souverain », autre que Microsoft, pour la plateforme de données de santé des Français et des Européens. Depuis un rapport gouvernemental de janvier 2024 qui préconise de changer de clouder au profit d’une société européenne, aucun appel d’offres n’a été publié.
- Elon Musk parle d’une « cyberattaque massive » pour expliquer la panne de son réseau social X (huffingtonpost.fr)
- What Really Happened With the DDoS Attacks That Took Down X (wired.com)
some X origin servers, which respond to web requests, weren’t properly secured behind the company’s Cloudflare DDoS protection and were publicly visible. As a result, attackers could target them directly. X has since secured the servers.
Voir aussi Cyberattaque massive contre X : la véritable raison est plutôt embarrassante pour Elon Musk (futura-sciences.com)
Les autres lectures de la semaine
- Le témoignage de Maja, antifasciste détenu·e par la Hongrie de Viktor Orbán (blogs.mediapart.fr)
- « Pour les extrêmes droites mondiales soutenues par Musk, Trump, Milei ou Bolsonaro, le nazisme reste une référence indépassable » (theconversation.com)
- « Nous découvrons le visage de l’Amérique que le reste du monde connaît depuis longtemps » (legrandcontinent.eu)
Les États-Unis ont été en guerre quasiment sans interruption depuis leur création, et pourtant, les Américains n’ont pas le sentiment d’être une nation guerrière ni d’être à ce point impliqués dans les conflits armés.
- Can Trump Arbitrarily Take Money From Anyone’s Bank Account ? (rollingstone.com)
the Trump administration is testing the waters in order to gain far greater control of the United States entire payments infrastructure — control great enough to bend Donald Trump and Elon Musk’s enemies to their will at a speed far faster than courts could ever conceivably contain.
- A Trump-Putin pact is emerging – and Europe is its target (theguardian.com)
US betrayal of Ukraine is the rehearsal for a grander bargain with Moscow and an assault on continental solidarity […] This ideological affinity is cherished also by Russian nationalist commentators. They welcome the Trump regime as a powerful ally in global resistance to the effeminate moral degeneracy emanating from the continent they call “Gayrope”.
- Trump II : interdire de dire pour mieux empêcher de penser (theconversation.com)
Le New York Times a compilé plus de 200 mots que la nouvelle administration Trump aimerait bannir des documents et sites web officiels, dont « femme », « racisme » ou encore « pollution ». Des mots liés au genre, aux minorités sexuelles ou ethniques, ainsi qu’au changement climatique.[…] les attaques sur la langue font partie de l’arsenal habituel des totalitarismes.
- Les États-Unis vont-ils s’effondrer comme ce fut le cas pour l’Union soviétique ? (theconversation.com)
- À bout de bras, tenir la paix (humanite.fr)
Pourquoi tant insister sur le partage du parapluie nucléaire avec les autres pays européens, toujours parsemés des ogives états-uniennes, si ce n’est par provocation ? Quand bien même ce débat se poserait, il appartient au peuple d’en décider, et non le monarque qui se rêve désormais en nouvel empereur de l’Europe prêt à nous faire vitrifier.
- « Face à Trump, on devrait mettre l’économique au service du politique » (humanite.fr)
en particulier dans le numérique, il manque cette logique de souveraineté ou de protectionnisme. Par exemple, on pourrait dire qu’on abandonne Microsoft et les autres GAFAM dans les administrations publiques pour n’utiliser que du logiciel libre. La subvention est un outil, mais il y en a d’autres : l’interdiction, la réglementation…
- Carola Rackete : « La transition écologique de l’UE prolonge le colonialisme » (reporterre.net)
L’espoir naît dès que des personnes se mobilisent. Quand une lutte commence, aussi difficile soit-elle, il y a toujours une possibilité de succès. […] Même sans être au pouvoir, l’extrême droite a réussi à imposer ses idées sur la migration en martelant son discours. La gauche pourrait faire de même sur l’écologie et la justice sociale, en construisant un contre-récit puissant et en imposant ses thèmes à l’agenda politique.
- Les basses œuvres de la France au Congo (blogs.mediapart.fr)
Décimée par la variole, la population du Congo français subit les exactions d’une administration violente dénoncée par Brazza. Un rapport tenu secret, exhumé par une historienne qui dévoile un scandale d’Etat. Ce rapport qui datait de 1905 avait été découvert par l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch dans les années 1960.
- « Le premier parti de la classe ouvrière, aujourd’hui, c’est l’abstention » (basta.media)
- We need to stop lying about what makes lost boys such easy marks for cons (irishexaminer.com)
- « C’est un malade ! » Voici ce que l’on perd à pathologiser la politique (theconversation.com)
- Les violences sexuelles en institution : un enjeu antivalidiste et féministe (blogs.mediapart.fr)
La médiatisation des violences de Bétharram a permis de comprendre comment l’institution permet et perpétue les violences. Ces violences ont lieu dans d’autres institutions, dont on parle peu : là où sont placées les personnes handicapées. La lutte contre ces violences sexuelles nécessite une analyse au croisement du féminisme et de l’antivalidisme.
- « La diplomatie féministe doit être décoloniale et antifasciste » (revueladeferlante.fr)
Les BDs/graphiques/photos de la semaine
- Moche
- La plus grande démocratie au monde, qu’ils disaient… (blogs.mediapart.fr)
- 1789
- Science
- Dominos
- Fast
- Tristesse
- Jabba
- Jeu favori
- Mastodon
- Pattern
- Plaintes
- Feminism
Les vidéos/podcasts de la semaine
- Loi « Narcotrafic » – Sacha Houlié explique le fonctionnement des boites noires (Commission des lois, 5 mars 2025) (video.lqdn.fr)
- Identitaires : comment les médias dominants font le jeu d’une mouvance néofasciste (contretemps.eu)
- Rexhino Abazaj : l’histoire d’un procès injustifié (radioparleur.net)
Rexhino Abazaj, surnommé Gino est un militant antifasciste albanais. Il est accusé par la Hongrie de violences sur des militant·es néonazi·es. Arrêté à Montreuil le 12 novembre 2024 par une équipe de la sous-direction antiterroriste, il est aujourd’hui menacé d’extradition.
- César 2025 : un révélateur du sexisme et de l’âgisme dans le cinéma français (video.blast-info.fr)
- AI Hype Enters Its Geopolitics Era (techwontsave.us)
Les trucs chouettes de la semaine
- A trans refugee’s court case against Hungary just improved Trans+ rights across all of Europe (wearequeeraf.com)
By establishing that data protection extends to gender identity and explicitly forbidding surgical requirements, the Court has created a powerful legal framework that transcends national barriers. This ruling provides both protection and recognition. It tells every trans person in the EU : your lived identity matters and no government can erase it through bureaucratic obstacles.
- Alternatives aux réseaux anti-sociaux (aoc.media)
- Une extension pour traquer toutes les requêtes externes des sites (next.ink)
- Battery breakthrough as 99.99 % of lithium extracted from old cells (independent.co.uk)
New recycling method offers environmentally friendly way to deal with increasing e-waste from old smartphones and electric cars […] “This green and efficient strategy in neutral solution environment opens a new pathway to realise the large-scale pollution-free recycling of spent batteries”
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
16.03.2025 à 09:00
L’IA générative, nouvelle couche d’exploitation du travail
Texte intégral (2030 mots)
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 10 décembre 2024 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
L’IA générative ne va ni nous augmenter ni nous remplacer, mais vise d’abord à mieux nous exploiter, expliquent Aiha Nguyen et Alexandra Mateescu de Data & Society. En s’intégrant aux applications de travail, elle promet de réduire les coûts même si elle n’est pas pertinente, elle vient contraindre l’activité de travail, et renforce l’opacité et l’asymétrie de pouvoir.
« Comme pour d’autres vagues d’automatisation, le potentiel supposé de l’IA générative à transformer notre façon de travailler a suscité un immense engouement ». Mais pour comprendre comment cette nouvelle vague va affecter le travail, il faut dépasser la dichotomie entre l’IA qui nous augmente et l’IA qui nous remplace, estiment les chercheuses de Data & Society Aiha Nguyen et Alexandra Mateescu dans un nouveau rapport sur l’IA générative et le travail. La rhétorique de l’IA générative répète qu’elle va améliorer l’efficacité du travail et automatiser les tâches fastidieuses, dans tous les secteurs, du service client aux diagnostics médicaux. En réalité, son impact sur le travail est plus ambivalent et beaucoup moins magique. Ce qu’elle affecte est bien l’organisation du travail. Et cette dichotomie ne propose aux travailleurs aucun choix autre que le renforcement de leur propre exploitation.
Le battage médiatique autour de l’IA générative permet de masquer que l’essentiel de ses applications ne seront pas récréatives, mais auront d’abord un impact sur le travail. Il permet également d’exagérer sa capacité à reproduire les connaissances et expertises des travailleurs, tout en minimisant ses limites, notamment le fait que l’intelligence artificielle soit d’abord un outil d’exploitation des zones grises du droit. Mais surtout, l’IA nous fait considérer que le travail humain se réduit à des données, alors même que l’IA est très dépendante du travail humain. Or, pour le développement de ces systèmes, ce n’est plus seulement la propriété intellectuelle qui est exploitée sans consentement, mais également les données que produisent les travailleurs dans le cadre de leur travail. Dans les centres d’appels par exemple, les données conversationnelles des opérateurs sont utilisées pour créer des IA conversationnelles, sans que les travailleurs ne soient rémunérés en plus de leur travail pour cette nouvelle exploitation. Même problème pour les auteurs dont les éditeurs choisissent de céder l’exploitation de contenus à des systèmes d’IA générative. Pour l’instant, pour contester « la marchandisation non rémunérée de leur travail », les travailleurs ont peu de recours, alors que cette nouvelle couche d’exploitation pourrait avoir des conséquences à long terme puisqu’elle vise également à substituer leur travail par des outils, à l’image de la prolifération de mannequins virtuels dans le monde de la mode. Il y a eu dans certains secteurs quelques avancées, par exemple l’association américaine des voix d’acteurs a plaidé pour imposer le consentement des acteurs pour l’utilisation de leur image ou de leur voix pour l’IA, avec des limites de durée d’exploitation et des revenus afférents. Reste, rappellent les chercheuses que « les asymétries majeures de pouvoir et d’information entre les industries et les travailleurs restent symptomatiques » et nécessitent de nouveaux types de droits et de protection du travail.
Dans les lieux de travail, l’IA apparaît souvent de manière anodine, en étant peu à peu intégrée à des applications de travail existantes. Dans la pratique, l’automatisation remplace rarement les travailleurs, elle automatise très partiellement certaines tâches spécifiques et surtout reconfigure la façon dont les humains travaillent aux côtés des machines. Les résultats de l’IA générative nécessitent souvent beaucoup de re-travail pour être exploitées. Des rédacteurs sont désormais embauchés pour réhumaniser les textes synthétiques, mais en étant moins payé que s’ils l’avaient écrit par eux-mêmes sous prétexte qu’ils apportent moins de valeur. Les chatbots ressemblent de plus en plus aux véhicules autonomes, avec leurs centres de commandes à distance où des humains peuvent reprendre les commandes si nécessaire, et invisibilisent les effectifs pléthoriques qui leur apprennent à parler et corrigent leurs discours. La dévalorisation des humains derrière l’IA occultent bien souvent l’étendue des collaborations nécessaires à leur bon fonctionnement.
Trop souvent, l’utilisation de l’IA générative génère des simplifications problématiques. En 2023, par exemple, la National Eating Disorders Association a licencié son personnel responsable de l’assistance en ligne pour le remplacer par un chatbot qu’elle a rapidement suspendu après que celui-ci ait dit aux personnes demandant de l’aide… de perdre du poids. De même, l’utilisation croissante d’outils de traduction automatiques plutôt que d’interprètes humains dans le système d’immigration américain pour accomplir des demandes d’asiles a conduit à des refus du fait d’erreurs de traduction manifestes, comme des noms transformés en mois de l’année, des délais incorrects. Si la traduction automatique permet de réduire les coûts, elle est trop souvent utilisée dans des situations complexes et à enjeux élevés, où elle n’est pas pertinente. Enfin, rappellent les chercheuses, l’IA générative vient souvent remplacer certains profils plus que d’autres, notamment les postes juniors ou débutants, au détriment de l’a formation l’apprentissage de compétences essentielles… (sans compter que ces postes sont aussi ceux où l’on trouve le plus de femmes ou de personnes issues de la diversité.
Le recours à l’IA générative renforce également la surveillance et la datafication du lieu de travail, aggravant des décisions automatisées qui sont déjà très peu transparentes aux travailleurs. Automatisation de l’attribution des tâches, de l’évaluation des employés, de la prise de mesures disciplinaires… Non seulement le travail est de plus en plus exploité pour produire des automatisations, mais ces automatisations viennent contraindre l’activité de travail. Par exemple, dans le domaine des centres d’appels, l’IA générative surveille les conseillers pour produire des chatbots qui pourraient les remplacer, mais les réponses des employés sont également utilisées pour générer des scripts qui gèrent et régulent leurs interactions avec les clients, restreignant toujours plus leur autonomie dans des boucles de rétroaction sans fin.
En fait, présenter les chatbots et les déploiements d’IA générative comme des assistants plutôt que comme des contrôleurs occulte le renforcement de l’asymétrie de pouvoir à l’œuvre, estiment très justement Aiha Nguyen et Alexandra Mateescu. Ce discours permet de distancier l’opacité et le renforcement du contrôle que le déploiement de l’IA opère. En fait, soulignent-elles, « l’évaluation critique de l’intégration de l’IA générative dans les lieux de travail devrait commencer par se demander ce qu’un outil particulier permet aux employeurs de faire et quelles incitations motivent son adoption au-delà des promesses d’augmentation de la productivité ». Dans nombre de secteurs, l’adoption de l’IA générative est bien souvent motivée dans une perspective de réduction des coûts ou des délais de productions. Elle se déploie activement dans les outils de planification de personnels dans le commerce de détail, la logistique ou la santé qui optimisent des pratiques de sous-effectifs ou d’externalisation permettant de maximiser les profits tout en dégradant les conditions de travail. Le remplacement par les machines diffuse et renforce partout l’idée que les employés sont devenus un élément jetable comme les autres.
Pour les chercheuses, nous devons trouver des modalités concrètes pour contrer l’impact néfaste de l’IA, qui comprend de nouvelles formes de contrôle, la dévaluation du travail, la déqualification, l’intensification du travail et une concurrence accrue entre travailleurs – sans oublier les questions liées à la rémunération, aux conditions de travail et à la sécurité de l’emploi. « Considérer l’IA générative uniquement sous l’angle de la créativité occulte la réalité des types de tâches et de connaissances qui sont automatisées ».
L’IA générative est souvent introduite pour accélérer la production et réduire les coûts. Et elle le fait en extrayant la valeur des travailleurs en collectant les données de leur travail et en les transférant à des machines et à des travailleurs moins coûteux qui vont surveiller les machines. À mesure que les travailleurs sont réduits à leurs données, nous devons réfléchir à comment étendre les droits et les protections aux données produites par le travail.
MAJ du 29/01/2025 : une adaptation de cet article est disponible en 5 langues sur Vox Europe.