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La Lettre de Philosophie Magazine

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25.11.2025 à 12:00

Un sage contre la machine : Bergson face à la mécanique de l’intelligence artificielle

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Un sage contre la machine : Bergson face à la mécanique de l’intelligence artificielle nfoiry

À l'heure de l'enthousiasme généralisé pour les intelligences artificielles, il n'est sans doute pas inutile de se replonger dans l'œuvre du philosophe Henri Bergson qui, il y a près d’un siècle, pointait déjà les limites du technicisme béat. Une démonstration salutaire à retrouver dans le nouveau numéro spécial de nos confrères de Philonomist.

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25.11.2025 à 06:00

“Est-ce qu'on peut être méchant sans le vouloir ?” Les enfants répondent

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“Est-ce qu'on peut être méchant sans le vouloir ?” Les enfants répondent nfoiry

« Parfois on fait une blague pour faire rire, mais on blesse quelqu’un. » Est-on méchant pour autant ? Dans notre nouveau numéro, nous vous proposons de découvrir les réponses surprenantes et profondes d'enfants à ces questions. Puis, Chiara Pastorini, spécialiste de philosophie avec les enfants, vous donne les clés pour aborder le sujet avec eux. 

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24.11.2025 à 21:00

Menace d’une guerre en Europe : “Le spectre de la défaite anticipée fait son retour”

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Menace d’une guerre en Europe : “Le spectre de la défaite anticipée fait son retour” hschlegel

« Alors que Trump et Poutine s’apprêtent à sceller le sort de l’Ukraine – et demain peut-être de l’Europe – par-dessus le dos des intéressés, ici même, dans le confort de la paix et de la sécurité, certains refusent l’idée que nous devrions nous préparer à défendre nos frontières et nos libertés, au prix de la vie. Oubliant ainsi la grande leçon qu’un Marc Bloch ou un Merleau-Ponty avaient tirée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

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“Nous ne sommes pas prêts”

“Ce qu’il nous manque c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est. Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement, parce que les priorités iront à de la production défense, alors on est en risque.” Sans doute maladroit (le terme “d’enfant” dans le vocabulaire militaire désigne les soldats et non les mineurs, pensons à l’entame de La Marseillaise !), l’avertissement lancé par le chef d’état-major des armées Fabien Mandon, lors du congrès des maires de France la semaine dernière, était destiné à alerter sur la menace d’une attaque russe contre l’Europe et la nécessité de se préparer à un tel affrontement.

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Les réactions : un étrange renoncement anticipé

Tombés quelques jours avant l’annonce du plan en forme de capitulation de Donald Trump pour l’Ukraine, ces propos ont provoqué une vague de réactions… négatives. Depuis Jean-Luc Mélenchon faisant part de son “désaccord total” vis-à-vis de “préparations guerrières décidées par personne” jusqu’au RN, où l’on dénonçait une “faute”, en passant par Philippe De Villiers, qui faisait part de sa “honte” et appelait à “se concentrer sur la France, ses frontières et sa souveraineté” “nos enfants se font déjà tuer dans nos banlieues”… Même la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a cru utile de recadrer Fabien Mandon, rappelant que la France dispose d’une armée de métier et qu’en conséquence, “nos enfants, au sens où on l’entend, ne vont pas aller combattre et mourir en Ukraine”. Autrement dit : ne vous projetez pas dans la possibilité de la guerre, elle concerne les Ukrainiens en Ukraine, et si affrontement il devait y avoir sur le sol européen et même français, il ne concernerait que nos soldats… qui ne sont pas nos enfants. Étrange renoncement anticipé, me suis-je dit, en entendant ces réactions en chaîne et alors que l’on découvrait l’ampleur des concessions que Donald Trump s’apprête à faire à Vladimir Poutine avec son plan de paix en 28 points (mais qui est, apparemment, quand même en cours de réécriture) et la pression qu’il exerce sur les Ukrainiens et les Européens pour qu’ils battent en retraite. Et si la défaite, que le chef d’état-major des armées redoute pour l’avenir, avait en réalité déjà eu lieu ?

Entre aveuglement et mémoire courte ?

“Nous avions secrètement résolu d’ignorer la violence et le malheur comme éléments de l’histoire, parce que nous vivions dans un pays trop heureux et trop faible pour les envisager.” Voilà le constat que faisait Maurice Merleau-Ponty en juin 1945 dans l’éditorial du premier numéro des Temps modernes, la revue qu’il fondait alors avec Sartre et Beauvoir, au nom de la responsabilité retrouvée. Intitulé “La guerre a eu lieu”, ce texte revient sur les illusions pacifistes dont s’étaient bercés une majorité de Français et d’intellectuels qui n’avaient pas voulu voir venir l’hitlérisme et la guerre à la fin des années 30. “Nous habitions un certain lieu de paix, d’expérience et de liberté, formé par une réunion de circonstances exceptionnelles, et nous ne savions pas que ce fut là un sol à défendre, nous pensions que c’était le lot naturel des hommes… Habitués depuis notre enfance à manier la liberté et à vivre une vie personnelle, comment aurions-nous su que c’étaient là des acquisitions difficiles, comment aurions-nous appris à engager notre liberté pour la conserver ? Nous étions des consciences nues en face du monde. Comment aurions-nous su que cet individualisme et cet universalisme avaient leur place sur la carte ?” Et Merleau-Ponty d’inviter à tirer des cinq années de guerre et d’occupation plus qu’une piqûre de rappel réaliste, une leçon philosophique : “On n’est pas libre seul.”

Une défaite avant tout intellectuelle

En 1946, quelques mois après l’éditorial de Merleau-Ponty, paraissait à titre posthume L’Étrange Défaite, le testament de l’historien-résistant Marc Bloch, torturé et fusillé par la Gestapo en juin 44 après s’être engagé dans la résistance et avoir combattu dans la drôle de guerre. Dans ce “procès-verbal de l’an 40”, rédigé entre juillet et septembre de la même année, Bloch prend acte, lui aussi, du renoncement à combattre qui a précédé la capitulation française. C’est selon lui la cause première, intellectuelle et morale, et pas seulement politique et militaire, du désastre. “Le triomphe des Allemands fut, essentiellement, une victoire intellectuelle et c’est peut-être là ce qu’il y a eu en lui de plus grave.” Ou encore : “Ce fut la marée montante d’un désespoir qui, au lieu d’aiguillonner à l’action, semblait chercher son refuge dans une sorte de paresse somnolente.” Un découragement collectif et pas seulement une carence de ressources : “Au fond de leur cœur, ils étaient prêts, d’avance, à désespérer du pays même qu’ils avaient à défendre et du peuple qui leur fournissait leurs soldats.” Et d’enfoncer le clou : “Quelque chose a manqué de l’implacable héroïsme de la patrie en danger.” Pour Merleau-Ponty, c’est la croyance naïve et dangereuse que la liberté et la paix sont des acquis universels et non “un sol à défendre” qui a précipité la défaite. Pour Bloch, c’est, outre la fragmentation de la société en classes antagonistes, une forme de désespérance collective. En entendant la sortie du chef d’état-major Fabien Mandon et le rejet quasi unanime dont elle a fait l’objet, alors que la guerre en Europe menace, j’ai eu le sentiment que le spectre de la défaite anticipée faisait lui aussi retour. »

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