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26.04.2024 à 15:43

“L’Europe est mortelle” : quand Emmanuel Macron cite Paul Valéry

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Le président de la République a cité Paul Valéry dans son discours sur l’Europe, prononcé hier à la Sorbonne. Mais que disait exactement l’écrivain de l’état du continent ?

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« Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe, aujourd’hui, est mortelle, déclarait hier Emmanuel Macron lors de son discours à la Sorbonne. Elle peut mourir et cela dépend uniquement de nos choix. » Le président de la République fait ainsi référence à un célèbre prophète de malheur : Paul Valéry. « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », annonçait l’écrivain dans La Crise de l’esprit. Voici un extrait de son diagnostic :

« Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire.
Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie… Ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. »

 

Un réarmement moral plutôt que militaire ?

Comme dans le discours d’Emmanuel Macron, c’est d’une mort de l’Europe dont il est question chez Valéry. Mais cette mort a déjà eu lieu : en effet, l’écrivain publie cet ensemble de deux lettres en 1919, soit après la Première Guerre mondiale – et bien avant la Seconde, dont il ne pouvait anticiper les atrocités. À croire que l’Europe peut renaître de ses cendres… mais retomber encore plus bas. Ce serait néanmoins une erreur que de réduire la crise européenne à ses conflits militaires. La crise, si l’on en croit Valéry, est plus profonde, et touche à l’esprit du continent.

« La crise militaire est peut-être finie », explique-t-il. Mais c’est la « crise intellectuelle » de l’Europe qui demeure la plus difficile à appréhender, elle qui, « plus subtile », « prend les apparences les plus trompeuses » et « laisse difficilement saisir son véritable point, sa phase ». Parmi les éléments de cette bérézina spirituelle et morale, Valéry relève la manière dont les sciences et les « grandes vertus des peuples allemands » ont été mobilisées pour massacrer de jeunes recrues et détruire des régions entières : 

« Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, l’instruction la plus solide, la discipline et l’application les plus sérieuses, adaptés à d’épouvantables desseins. Tant d’horreurs n’auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects ? » 

L’horreur de la Shoah viendra confirmer la justesse de cette analyse.

Pour le Président français, la perspective d’une Europe « fragilisée » semble appeler une réponse avant tout militaire. Il admet néanmoins que la crise est plus large : ce sont les valeurs de la démocratie libérale qui sont « de plus en plus critiquées et contestées ». C’est sans doute à cette « crise intellectuelle » de l’Europe qu’il sera le plus difficile de trouver une réponse. « La précellence de l’Europe », disait Valéry, reposait non pas sur un modèle abstrait de régime politique mais sur les qualités de l’homme européen : « L’avidité active, la curiosité ardente et désintéressée, un heureux mélange de l’imagination et de la rigueur logique, un certain scepticisme non pessimiste, un mysticisme non résigné »… C’est à partir de ces traits que les Européens ont pu accoucher de la science moderne. Or qu’avons-nous fait de cette fameuse science ? « Un moyen de puissance, moyen de domination concrète, excitant de la richesse, appareil d’exploitation du capital planétaire. » S’il est temps d’armer le continent, il faudra aussi songer à retrouver ce vieil esprit européen – avant qu’il dégénère en volonté de domination.

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26.04.2024 à 12:00

Une jeunesse en quête de nouvelles normes sexuelles. Témoignages commentés par la sociologue Isabelle Clair

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Une jeunesse en quête de nouvelles normes sexuelles. Témoignages commentés par la sociologue Isabelle Clair nfoiry

Dans le grand dossier de notre tout nouveau numéro à retrouver chez votre marchand de journaux, nous avons interrogé des jeunes âgés de 21 à 25 ans sur leurs attentes en matière de sexualité, sur ce qu’ils espèrent ou regrettent. La sociologue Isabelle Clair, autrice d’une riche enquête sur le sujet, met en lumière les nombreuses normes avec lesquelles ils doivent composer. 

Un péril jeune ? Témoignages commentés par la sociologue Isabelle Clair
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26.04.2024 à 08:00

Le Moulin-Rouge, sur les ailes du désir

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Le Moulin-Rouge, sur les ailes du désir nfoiry

Les pales du Moulin-Rouge se sont effondrées hier, dans la nuit. Que symbolisent-elles pour ce lieu mythique des nuits parisiennes ?

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Inauguré en 1889, le Moulin-Rouge surgit entre les mondes. Survivance à la fois d’une vie paysanne dans un espace qui, lentement s’urbanise, ainsi que d’un passé éolien dans un monde où, peu à peu, la machine à vapeur remplace l’énergie du vent, cet entre-deux est propice aux inventions et à la liberté. C’est au Moulin-Rouge que se popularisent les danses décorsetées qui en feront la renommée : le cancan, le quadrille, le chahut, etc. Le corps et sa vitalité se dévoilent dans une valse virevoltante de froufrous. « Vingt jambes en l’air. La pesanteur est envoyée par-dessus les moulins. En lames successives, les femmes s’écartèlent sur la piste, offrant leur sexe aux forces obscures de la terre. Quand elles rebondissent, c’est pour retrouver les ailes perdues. Ainsi, disputées entre deux éléments, les danseuses miment la lutte du corps et de l’esprit », raconte l’écrivain Henry-Jacques. Colette elle-même, poétesse du désir libre, s’y produit. Y chante également Claudius, surnommé le « sage philosophe du caf’conc’ ».

 

Un laboratoire de brassage des corps et des idées

En pleine Belle Époque, les mœurs se libèrent, et l’on vient ici s’encanailler. C’est là, aussi, que se croisent certaines figures des avant-gardes littéraires et artistiques. On peut y croiser Guillaume Apollinaire, promoteur du vers libre, et, plus tard, André Breton, le père du surréalisme, qui en fera un « laboratoire d’idées » (Victor Crastre, André Breton, trilogie surréaliste, 1971). S’y retrouvent aussi certaines figures du post-impressionnisme comme Toulouse-Lautrec. Les impressionnistes, artistes de la fluidité aérienne et de l’impermanence, qui voulaient sortir le chevalet du peintre du cadre rigide de l’atelier et l’émanciper du carcan de l’académisme, travaillent désormais en extérieur. Mais, dans le moulin, l’extérieur se réverbère à l’intérieur. Le bâtiment n’est pas un édifice statique. Il s’anime aux rythmes du vent qui agite ses pales et met en branle la mécanique intérieure. Le devenir s’immisce dans la pesanteur ontologique du bâtiment. 

“Au Moulin-Rouge, les désirs s’éveillent au rythme des rencontres contingentes”

 

L’atmosphère, dans les entrailles de la bâtisse, est flottante. La bise agitée du ciel semble y insuffler une énergie particulière, une palpitation imprévisible. Les corps dansants se mêlent, les lignes se brouillent, les êtres sont brassés, ballottés les uns contre les autres. Les désirs s’éveillent au rythme des rencontres contingentes. Dans ce lieu ouvert aux quatre vents, le bourgeois licencieux côtoie l’ouvrier et la femme impudique. « Sous les colonnes rouges, les solives peintes, dans ce décor de palais barbare, roulent les mêmes types, danseurs et danseuses liés ventre à ventre dans la communion du rythme. […] Tout se mêle, se fond et se confond dans le lent tourbillon qui, de la piste, gagne les pourtours et les promenoirs » noyés dans les volutes de fumées, décrit Henry-Jacques. L’écrivain Georges Courteline évoque le « flou équivoque d’un paquet de fumée peuplée. […] Dans cette brouillasserie de cauchemar grouillaient des êtres inclassables. » De l’intérieur, le moulin lui-même a quelque chose de confus et d’inachevé. « Le cœur de l’établissement était constitué par une grande salle de danse, non pas une salle de bal architecturée, mais un lieu immense et vide, un vaste hangar construit en bois chaud, à la charpente apparente, pavoisé de drapeaux, éclairé de centaines de rampes à gaz, de globes, de lustres, de girandoles électriques. […] Le mur du fond était recouvert d’un gigantesque miroir qui reflétait la piste et doublait par trompe-l’œil la dimension de la salle et du public. […] Il n’y avait pas de scène. Les attractions interrompaient les danses. Le spectacle était dans la salle. » (Alfred Simon, Toulouse-Lautrec, 1990). Cette scénographie inédite, faussement négligée, fait le succès du lieu. 

“Quand le Moulin-Rouge s’allume, tout prend feu”

 

Une effervescence irrésistible s’empare des visiteurs emportés par le jeu des corps et des reflets, des silhouettes et des ombres, sur cette grande piste ouverte aux possibles. Le poète Francis Carco raconte : « Je regarde flotter dans une atmosphère alourdie de vapeurs, de larges et vives tombées de guirlande, de fleurs et de drapeaux. Un mouvement très lent fait osciller de telles richesses. Les lampes électriques ont des feux diversement colorés qui ne donnent finalement qu’une intense clarté de saphir, chaude et brillante où de minces fumées de cigarettes s’embrouillent. Les danseuses arrivent […]. C’est une vague dont l’écume tourbillonne. […] La silhouette des femmes se détache un moment – nette et cambrée – sur le fond flou. » L’auteur du Quai des brumes (1927), Pierre Mac Orlan, résume : « On se sentait happé par ce mouvement inexorable qui animait la nuit. » Cette vie bouillonnante essaime aux alentours. Flamboyant, le rouge du moulin – couleur de l’hémoglobine, du feu et de la vigueur – se repère de loin et diffuse, autour de lui, son aura. « Quand le Moulin rouge s’allume, tout prend feu », résume l’historien Louis Chevalier, auteur notamment de Montmartre du plaisir et du crime (1980 ; dernière édition, La Fabrique, 2016).

 

Le vent de la liberté

De toute part, un vent de liberté souffle sur le Moulin-Rouge. Le moulin éolien, à vrai dire, a toujours été un symbole d’une liberté qu’il emprunte au souffle aérien, imprévisible et changeant, parfois capricieux, qui porte la dynamique circulaire de ses ailes. Sous l’Ancien Régime, le moulin à eau, contraint de s’installer sur la rive des fleuves, peut être assez strictement contrôlé par les seigneurs locaux. Le moulin à vent, au contraire, déjoue quelque peu ces logiques de contrôle. Il peut être érigé n’importe où ou presque. Du vent, il y en a partout – personne ne pourrait prétendre l’approprier. « À l’arrivée du moulin à vent, un air de liberté règne car l’on rentre dans un vide juridique autour du vent, ce n’est pas comme l’eau qui est encadrée juridiquement depuis longtemps déjà : le vent a un statut ontologique un peu trouble », résume l’ingénieur Philippe Bruyerre, auteur de La Puissance du vent. Des moulins à vent aux éoliennes modernes (Presses universitaires du Midi, 2020). C’est cet élan aérien, modestement capté par le moulin, qui fait l’essence de ce type de bâtisse. Mais qu’est-ce alors qu’un moulin sans ailes ? Peu de chose, sans doute. Gageons que les pales du Moulin-Rouge seront vite réinstallées et qu’elles continueront à aiguillonner les songes libres, les élans créateurs et les rêves les plus fous. Comme l’écrit Gaston Bachelard dans L’Air et les Songes (1943) :

« L’imagination, amorcée dans le moulin, se propage donc dans l’univers […]. Le tourbillon cosmogonique, la tempête créante, le vent de colère et de création ne sont pas saisis dans leur action géométrique, mais comme donateurs de puissance. Rien ne peut plus arrêter le mouvement tourbillonnant. Dans l’imagination dynamique, tout s’anime, rien ne s’arrête. »

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25.04.2024 à 18:00

C'est pas aux vieux singes…

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C'est pas aux vieux singes… nfoiry

« Que répondre lorsqu’une lectrice vous demande – cela m’est arrivé récemment – à quel saint (philosophique) se vouer pour faire l’éloge du début de la vieillesse ? C’était, me disait-elle, à l’occasion d’un anniversaire coïncidant avec la retraite d’un proche. Passé un moment de paranoïa – pourquoi m’interroger moi –, je me suis exécuté, si j’ose dire, de bon cœur… mais la tâche s’est révélée plus compliquée que je ne l’anticipais.

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Le fait est qu’en réfléchissant à la question, j’étais perplexe, pour ne pas dire dérouté. Que dire sur les anniversaires et le passage des années qui soit autre chose qu’une aimable politesse ? J’ai cherché, sans succès, chez les philosophes classiques une réflexion décapante sur la question du vieillissement : autant l’avouer, l’ataraxie des stoïciens ou des épicuriens, c’est pas mon truc. Tout de même, il y a Montaigne, toujours serviable, toujours vivant, qui note à sa façon espiègle : “je me suis envieilli, mais assagi je ne le suis certes pas d’un pouce.” Il a raison, bien sûr : s’assagir, c’est tiédir ; et tiédir, thermodynamiquement, c’est mourir. Mais pour les autres, rien, nada, nitchevo, sinon des platitudes sur l’expérience et le détachement qui sont censés l’accompagner, ou des tombereaux de lamentations, certes talentueuses, sur le naufrage de la vieillesse – Freud lui-même est de plus en plus ronchon et atrabilaire à chaque anniversaire. À l’occasion de ses 60 ans, il note, plus vieille figue que jeune raisin : “J’ai reçu tant de fleurs que j’aurais pu être enterré aussitôt sans avoir besoin de couronnes mortuaires.” Et, à 68 ans, il est “convaincu que [sa] fin est proche : cet anniversaire sera le dernier”… Cette litanie se prolongera jusqu’à sa mort, à l’âge de 82 ans. Bref, j’en passe, et des plus crépusculaires : de Cioran à Jouhandeau, du point de vue de l’optimisme et de la joie de vivre, la vieillesse, effectivement, est un naufrage. Autant dire que je n’ai pas trouvé de propos franchement joyeux à conseiller. 

Et voilà que lors d’un balayage de la presse, je suis tombé sur un article récent du New York Times intitulé : “How to grow old like Isabella Rossellini”. Comment vieillir ? Et si possible bien, comme le sous-entend le texte à propos de celle qui fut (il y a trente ans) l’égérie de Lancôme ? Du coup, j’ai lu. L’actrice de Blue Velvet ne dit rien d’exceptionnel, sauf qu’elle donne envie. Comment bien vieillir ? J’en sais rien, répond-elle, “je fais de mon mieux pour me demander qui je suis et quoi faire du reste de ma vie”. À 60 ans, elle s’est tournée vers la passion de son adolescence, l’éthologie. Aujourd’hui, elle a 71 ans – nous sommes contemporains – et, à la lire, sa curiosité semble intacte et sa vitalité rayonnante. S’il y a une alchimie de la vieillesse heureuse, elle en a trouvé la pierre philosophale. Au fond, c’est de toujours commencer. Et il me semble qu’il y a là une définition possible de la philosophie. 

Du coup, j’ai décidé d’emprunter les chaussons d’Isabella. C’est décidé, je me mets à l’éthologie. Mes camarades l’ignorent, mais je prends des notes : Philomag, vingt ans chez les philosophes. Si avec ça je n’obtiens pas un poste à l’université – du troisième âge –, je veux bien être mangé par les cannibales de Joe Biden. »

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25.04.2024 à 15:00

“Récession sexuelle” : est-il possible de redonner chair au désir ?

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“Récession sexuelle” : est-il possible de redonner chair au désir ? nfoiry

Une enquête vient de montrer que les Français étaient entrés en « récession sexuelle », comme les Américains, les Britanniques ou les Allemands. Et si cette atonie du désir était due, paradoxalement, à la surabondance de représentations de la sexualité dans lesquelles les individus ne se retrouvent pas ? C'est l'hypothèse d’Alexandre Lacroix dans l'article qui ouvre le grand dossier de notre nouveau numéro, à retrouver dès aujourd'hui chez votre marchand de journaux.

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