19.12.2025 à 11:47
Fake news : cette autre guerre hybride venue des États-Unis
Texte intégral (1638 mots)
La newsletter du 19 décembre 
par Loïc Le Clerc
Sur les réseaux sociaux, l’ère de #MeToo est révolue, le backlash commence à peine. Exclusivement américains, les GAFAM avancent au rythme de Donald Trump pour influencer le monde.
« Alors nous ça nous fait marrer. Douze millions de vues ! » Ce mardi 16 décembre, alors qu’il est face à des lecteurs du quotidien La Provence, à Marseille, Emmanuel Macron ironise. Il raconte qu’un de ses « collègues africains » lui a envoyé un message pour s’inquiéter du coup d’État en cours en France. Une vidéo tourne sur les réseaux sociaux dans laquelle on voit une journaliste évoquer ce putsch, « dirigé par un colonel ».
Cette vidéo, entièrement générée par intelligence artificielle, n’en est qu’une parmi des millions qui circulent sur internet. Le président français affirme avoir, en personne, demandé à Meta (l’entreprise de Mark Zuckerberg qui possède notamment Facebook, Instagram et Whatsapp) de retirer ladite vidéo. Réponse du géant américain : « Ça ne contrevient pas à nos règles d’utilisation ».
L’anecdote dit tout de l’époque qui vient. Une fois n’est pas coutume, Emmanuel Macron dit juste : « Vous voyez qu’on n’est pas équipés comme il faut. […] Ces gens-là se moquent de nous, ils se foutent de la sérénité des débats publics, ils se moquent de la souveraineté des démocraties et donc ils nous mettent en danger. »
La manipulation de l’information n’est pas un dérapage, elle est le cœur du réacteur des réseaux sociaux. C’est elle qui crée le buzz, qui nourrit l’algorithme. Dans le genre, on pense spontanément à Elon Musk et son X (ex-Twitter), véritable bourbier d’extrême droite. Mais si X est le pire, Meta ou Google sont loin d’être les meilleurs.
Il y a quelques jours, le Nouvel Obs publiait une tribune signée par des associations comme le Planning familial, la Fondation des femmes, Nous Toutes, ou encore Amnesty International. Elles y dénoncent « un choix politique » : « L’invisibilisation des associations féministes sur Meta ». Le procédé est fourbe et insidieux : Meta prétend lutter contre la propagande mais aussi censurer les messages de haine, de violence ou à caractère pornographique – et donc tout ce qui pourrait contenir les mots « viol » ou « violences sexuelles » par exemple. Sauf qu’à l’évidence, la « propagande » concerne uniquement le féminisme, les comptes masculinistes se portant très bien.
La presse connaît le même phénomène. Ces dernières années, Google et Facebook ont modifié leurs algorithmes, invisibilisant fortement les médias indépendants et les obligeant à trouver des astuces, des feintes pour exister malgré tout – n’avez-vous pas remarqué le boom des newsletters ?
Nuit et jour, on nous inquiète avec la guerre hybride menée par la Russie, cette grande menace pour la vérité et la démocratie. Cette inquiétude est fondée. Mais il est une autre guerre hybride : celle avec les entreprises américaines protégées par et inféodées à Washington. Dès l’élection de Donald Trump, les Zuckerberg, Bezos et Musk ont prêté allégeance. Cette guerre ne vient pas, elle est déjà là. Les Américains annoncent ouvertement soutenir les partis « patriotes » en Europe dans leur guerre aux migrants, aux wokes, et dans leur projet de société traditionnelle fondée sur des valeurs religieuses où le pilier serait la famille. Derrière les « petites » censures et laisser-faire de Meta, c’est la liberté et la démocratie qui sont en péril.
Que faire alors ? S’équiper comme il faut. Un monde sans les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) est possible. Techniquement, la Chine en est la preuve : 1,4 milliards de personnes vivent sur cette Terre sans les géants du web américains. Évidemment, Pékin n’est absolument pas un contre-exemple. Son internet est un univers de surveillance et de censure. Mais voilà, si les Chinois ont réussi à s’extirper des GAFAM, nous aussi nous le pouvons.
FUSION DU JOUR
Faure voit l’avenir du PS et des écolos dans un parti unique

« Ma conviction est qu’un jour, socialistes et écologistes devront se fondre dans une même formation politique parce que social et écologie sont intimement liés. Je ne suis pas en mesure de l’imposer à qui que ce soit mais nos électrices et électeurs finiront par nous l’imposer. » Cette petite réflexion est passée sous les radars, pourtant, Olivier Faure l’a bien évoquée à Libération ce 11 décembre. Il y a de la cohérence : écologistes et socialistes sont très régulièrement alliés lors des diverses élections. À l’Assemblée, leurs votes convergent : lors du vote du budget de la Sécu de Lecornu, par exemple, l’abstention des écologistes et le vote « pour » des socialistes ont permis l’adoption du texte. Néanmoins, le chemin sera encore long avant que la vision du premier secrétaire n’advienne. Vous imaginez un parti avec Carole Delga, Jérôme Guedj, Marine Tondelier et Sandrine Rousseau ? La gueule du Congrès ! Déjà qu’Olivier Faure peine à rassembler les socialistes sur une ligne…
L.L.C.
ON VOUS RECOMMANDE…

« Faust » du réalisateur allemand Friedrich Wilhelm Murnau, un film de 1926 disponible gratuitement sur MK2 Curiosity (une excellente plateforme qui met en ligne chaque semaine un film gratuitement). Sommet du cinéma expressionniste, cette fable politique sur la faillite des élites savantes, prêtes à pactiser avec le diable quand le peuple meurt de la peste impressionne toujours autant. Dans une Allemagne de Weimar hantée par la misère et la peur, le film rappelle que le salut ne viendra ni des puissants ni du marché des âmes, mais d’un amour qui résiste à l’ordre moral et à la violence sociale. Salutaire autant que puissant.
C’EST CADEAU 


La porte-parole du gouvernement nous donne enfin une définition du macronisme !

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18.12.2025 à 12:02
15 ans après les printemps arabes : ce qui ne s’est pas éteint
Texte intégral (910 mots)
Les printemps arabes n’ont pas disparu : ils ont transformé durablement les consciences politiques. La révolution dure longtemps.
Quinze ans… c’est long et c’est court. Suffisant pour que les éditorialistes pressés rangent les printemps arabes dans le tiroir des illusions perdues, entre « fin de l’histoire » et « révolutions Facebook ». Suffisant aussi pour que les autocrates se sentent confortés : regardez, disent-ils, la révolte mène toujours au chaos.
Et pourtant, ce qu’il reste des printemps arabes, ce n’est certes pas des régimes politiques stabilisés et démocratiques. Mais ce qu’il reste, c’est une rupture irréversible : en 2011, de Tunis au Caire, de Sanaa à Damas, quelque chose s’est fissuré qui ne s’est jamais réparé. Les peuples ont cessé de croire à leur impuissance. Ils ont découvert qu’un pouvoir peut vaciller. Et ça, aucun appareil sécuritaire ne peut l’effacer complètement.
C’est en Tunisie, le 17 décembre 2010, que le jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, conduisant à des révoltes qui permirent l’éviction du président Ben Ali. Le pays a connu une parenthèse démocratique réelle : élections pluralistes, libertés publiques, débats politiques. Et puis, à partir de 2021, le retour autoritaire, méthodique, sous couvert de lutte contre la corruption et d’efficacité. Pourtant, tout n’est pas revenu à l’avant-2011. La société tunisienne a changé. Les syndicats, les médias, les jeunes générations ont fait l’expérience de la liberté. Ils savent ce qui leur a été confisqué. Gouverner contre cette mémoire-là, c’est gouverner sur du sable.
Ce qui s’est joué en 2011 n’était pas un simple moment révolutionnaire : c’était l’entrée des sociétés arabes dans une nouvelle ère politique, où l’autorité n’est plus jamais totalement légitime, où la jeunesse ne croit plus aux récits nationaux figés, où les mots dignité, justice sociale, corruption ont cessé d’être abstraits.
Bien sûr, les contre-révolutions ont gagné des batailles. L’Égypte, laboratoire brutal de la restauration autoritaire, en est le symbole le plus glaçant. Après l’espoir de la place Tahrir, le pays est redevenu une prison à ciel ouvert : des milliers de condamnés à mort dans des procès collectifs, des dizaines de milliers de prisonniers politiques, une presse muselée, une opposition écrasée. Mais le régime d’al-Sissi ne repose pas sur l’adhésion, seulement sur la peur, la surveillance et l’aide internationale. Le mythe, entretenu par le pouvoir, d’un peuple égyptien éternellement soumis s’est effondré en 2011.
La Syrie est devenue un charnier stabilisé par des soutiens internationaux, la Libye un marché de la violence, le Yémen un champ de ruines. Les monarchies du Golfe ont perfectionné leur gouvernance autoritaire. Mais réduire les printemps arabes à leur écrasement, c’est croire le point de vue des vainqueurs, pas celui de l’histoire longue.
Ce qui s’est joué en 2011 n’était pas un simple moment révolutionnaire : c’était l’entrée des sociétés arabes dans une nouvelle ère politique, où l’autorité n’est plus jamais totalement légitime, où la jeunesse ne croit plus aux récits nationaux figés, où les mots dignité, justice sociale, corruption ont cessé d’être abstraits. La fragilisation des accords d’Abraham, conçus sur le dos des Palestiniens, est aussi le fruit de cette prise de parole par les rues arabes.
En Algérie, avec le Hirak de 2019, des millions de personnes, semaine après semaine, sont descendus pour dire non à un régime fossile. Le mouvement n’a pas renversé le système. Il a été étouffé, fragmenté, réprimé. Mais il a imposé une évidence : le pouvoir ne peut plus gouverner comme avant. Le slogan « Dégage » qui a résonné dans les rues tunisiennes a résumé ce que 2011 avait ouvert dans toute la région : la fin de la résignation politique.
Les soulèvements de 2019 en Algérie et au Soudan, les mobilisations au Liban, en Irak, en Iran même (qui n’est pas arabe mais partage la même géographie politique de la colère) sont les héritiers directs de 2011. Même quand ils échouent, ils parlent le même langage. Même quand ils sont réprimés, ils posent la même question : pourquoi obéir ? Et c’est sans doute cela que redoutent les régimes autoritaires : le danger de gouverner des sociétés qui ne croient plus, qui n’adhèrent plus, qui encaissent mais n’avalent plus.
Quinze ans après, les printemps arabes n’ont pas accouché de démocraties stables. Mais ils ont détruit un mensonge : celui de peuples supposément immobiles, culturellement réfractaires à la liberté, condamnés à l’autoritarisme. La question n’est donc pas « À quoi ont servi les printemps arabes ? », mais qui a travaillé à les faire échouer ?
18.12.2025 à 11:59
15 ans après les printemps arabes : ce qui ne s’est pas éteint
Texte intégral (1860 mots)
La newsletter du 18 décembre 
Les printemps arabes n’ont pas disparu : ils ont transformé durablement les consciences politiques. La révolution dure longtemps.
Quinze ans… c’est long et c’est court. Suffisant pour que les éditorialistes pressés rangent les printemps arabes dans le tiroir des illusions perdues, entre « fin de l’histoire » et « révolutions Facebook ». Suffisant aussi pour que les autocrates se sentent confortés : regardez, disent-ils, la révolte mène toujours au chaos.
Et pourtant, ce qu’il reste des printemps arabes, ce n’est certes pas des régimes politiques stabilisés et démocratiques. Mais ce qu’il reste, c’est une rupture irréversible : en 2011, de Tunis au Caire, de Sanaa à Damas, quelque chose s’est fissuré qui ne s’est jamais réparé. Les peuples ont cessé de croire à leur impuissance. Ils ont découvert qu’un pouvoir peut vaciller. Et ça, aucun appareil sécuritaire ne peut l’effacer complètement.
C’est en Tunisie, le 17 décembre 2010, que le jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, conduisant à des révoltes qui permirent l’éviction du président Ben Ali. Le pays a connu une parenthèse démocratique réelle : élections pluralistes, libertés publiques, débats politiques. Et puis, à partir de 2021, le retour autoritaire, méthodique, sous couvert de lutte contre la corruption et d’efficacité. Pourtant, tout n’est pas revenu à l’avant-2011. La société tunisienne a changé. Les syndicats, les médias, les jeunes générations ont fait l’expérience de la liberté. Ils savent ce qui leur a été confisqué. Gouverner contre cette mémoire-là, c’est gouverner sur du sable.
Bien sûr, les contre-révolutions ont gagné des batailles. L’Égypte, laboratoire brutal de la restauration autoritaire, en est le symbole le plus glaçant. Après l’espoir de la place Tahrir, le pays est redevenu une prison à ciel ouvert : des milliers de condamnés à mort dans des procès collectifs, des dizaines de milliers de prisonniers politiques, une presse muselée, une opposition écrasée. Mais le régime d’al-Sissi ne repose pas sur l’adhésion, seulement sur la peur, la surveillance et l’aide internationale. Le mythe, entretenu par le pouvoir, d’un peuple égyptien éternellement soumis s’est effondré en 2011.
La Syrie est devenue un charnier stabilisé par des soutiens internationaux, la Libye un marché de la violence, le Yémen un champ de ruines. Les monarchies du Golfe ont perfectionné leur gouvernance autoritaire. Mais réduire les printemps arabes à leur écrasement, c’est croire le point de vue des vainqueurs, pas celui de l’histoire longue.
Ce qui s’est joué en 2011 n’était pas un simple moment révolutionnaire : c’était l’entrée des sociétés arabes dans une nouvelle ère politique, où l’autorité n’est plus jamais totalement légitime, où la jeunesse ne croit plus aux récits nationaux figés, où les mots dignité, justice sociale, corruption ont cessé d’être abstraits. La fragilisation des accords d’Abraham, conçus sur le dos des Palestiniens, est aussi le fruit de cette prise de parole par les rues arabes.
En Algérie, avec le Hirak de 2019, des millions de personnes, semaine après semaine, sont descendus pour dire non à un régime fossile. Le mouvement n’a pas renversé le système. Il a été étouffé, fragmenté, réprimé. Mais il a imposé une évidence : le pouvoir ne peut plus gouverner comme avant. Le slogan « Dégage » qui a résonné dans les rues tunisiennes a résumé ce que 2011 avait ouvert dans toute la région : la fin de la résignation politique.
Les soulèvements de 2019 en Algérie et au Soudan, les mobilisations au Liban, en Irak, en Iran même (qui n’est pas arabe mais partage la même géographie politique de la colère) sont les héritiers directs de 2011. Même quand ils échouent, ils parlent le même langage. Même quand ils sont réprimés, ils posent la même question : pourquoi obéir ? Et c’est sans doute cela que redoutent les régimes autoritaires : le danger de gouverner des sociétés qui ne croient plus, qui n’adhèrent plus, qui encaissent mais n’avalent plus.
Quinze ans après, les printemps arabes n’ont pas accouché de démocraties stables. Mais ils ont détruit un mensonge : celui de peuples supposément immobiles, culturellement réfractaires à la liberté, condamnés à l’autoritarisme. La question n’est donc pas « À quoi ont servi les printemps arabes ? », mais qui a travaillé à les faire échouer ?
BLOCUS DU JOUR
Le prédateur Trump attaque le Venezuela

Les velléités prédatrices de Donald Trump sont connues, le président américain ne les a jamais cachées : le Golfe d’Amérique, le canal du Panama, le Groenland et même le Canada. La plupart du temps, le milliardaire utilise l’arme économique, on se souvient du grand cinéma des taxes imposées au monde entier. Avec le Venezuela, Donald Trump passe à l’action : il vient d’ordonner « un blocus total et complet de tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela ». Et il fanfaronne : « Le Venezuela est entièrement encerclé par la plus grande armada jamais assemblée dans l’histoire de l’Amérique du Sud ». Les États-Unis ont déployé des 15 000 militaires dans la mer des Caraïbes et n’hésitent pas à bombarder les embarcations vénézuéliennes, tuant au moins 95 personnes depuis le mois de septembre, en dehors de tout cadre juridique. Donald Trump prétend lutter ainsi contre le « narcoterrorisme » du régime de Nicolas Maduro. En réalité, tout ce qui l’intéresse, c’est « qu’ils rendent aux États-Unis le pétrole, les terres et les autres actifs qu’ils nous ont précédemment volés ». Il invente même le concept d’oil rights (droits pétroliers) pour se justifier. Washington entend étrangler un pays déjà exsangue économiquement, jusqu’à ce que le pouvoir tombe et qu’il soit remplacé par un dirigeant bien à droite, aux ordres des États-Unis – on pense à la dernière Nobel de la paix, María Corina Machado, fan de Donald Trump. Pékin s’est vivement opposé à toute tentative d’« intimidation unilatérale ». L’Europe pense toujours que l’Oncle Sam est « son plus grand allié »…
L.L.C.
ON VOUS RECOMMANDE…

« Proudhon vs Marx : la grande dispute », une émission à réécouter sur France Culture. Passionnant échange sur la notion de propriété : quand le Français y voyait un vol, l’Allemand plaidait pour son partage. Et la question est toujours aussi aiguë aujourd’hui, dans les gauches comme dans le peuple.
C’EST CADEAU 


ÇA SE PASSE SUR REGARDS.FR
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17.12.2025 à 16:15
« En France, il existe une majorité antiraciste prête à se battre »
Lire plus (105 mots)
Jeudi 18 décembre, journée internationale des migrants et des migrantes, auront lieu des marches de la solidarité partout en France. Mathieu Pastor, membre de l’association Marche des Solidarités, est l’invité de #LaMidinale.
17.12.2025 à 11:30
Écologie : encore un recul… ras-le-bol !
Texte intégral (699 mots)
En France et en Europe, le renoncement écologique n’est plus un accident. C’est devenu une ligne politique.
Sans trembler, Stéphane Séjourné, le commissaire européen français, vient d’acter l’abandon de l’objectif de ne vendre que des véhicules électriques à l’horizon 2035. Cette capitulation n’est pas isolée. C’est un signal. L’Europe et la France lâchent l’affaire climatique. Elles le font à la demande des constructeurs automobiles. Tant pis pour nous tous.
Depuis des mois, s’enchaînent les renoncements sur les pesticides (même plus limités dans le temps), défense offensive des mégabassines, abandon de la planification écologique, sabordage du rail, rétropédalage sur la rénovation thermique, abandon total sur les responsabilités des donneurs d’ordre en matière sociale et environnementales. Ces régressions sont le fait d’un pouvoir français qui perd pied, d’une commission européenne accrochée à ses dogmes dépassés et des coups de boutoir venus de l’extrême droite et de la droite.
Il faut désormais le dire clairement : les consensus scientifiques ne suffisent plus à faire face. Ont-ils d’ailleurs jamais suffi ? Des rapports du GIEC, il y en a eu des dizaines. Des alertes, des courbes, des degrés, des seuils critiques. Tout est su, documenté, répété. Et pourtant, l’inaction persiste. Pire : elle se transforme en reculade assumée.
Pourquoi ? Parce que le politique ne gouverne plus le temps long. Parce que la science, aussi solide soit-elle, ne pèse rien face aux intérêts économiques immédiats. Parce que la peur climatique se noie dans une concurrence d’angoisses tout aussi massives : guerre mondiale, menace nucléaire, terrorisme, crise sociale, effondrement démocratique, explosion des inégalités, intelligence artificielle. L’apocalypse est devenue plurielle et le climat en fait les frais.
Dans un monde saturé de catastrophes potentielles, la crise climatique est devenue une inquiétude parmi d’autres. Moins spectaculaire qu’un conflit armé. Moins immédiatement mobilisatrice qu’une crise sociale. Alors on la repousse et on la troque contre des promesses de croissance et de stabilité.
Plutôt que d’en faire un projet de justice sociale, de souveraineté populaire, de sécurité collective, le macronisme en a fait un supplément d’âme, tout juste utile pour les discours aux tribunes internationales… quand il reste encore un public.
Stéphane Séjourné rassure l’industrie, ménage les marchés, cède sans bruit. Emmanuel Macron laisse faire car ce lâchage est cohérent avec son virage général : moins d’écologie, plus d’ordre ; moins de transition, plus de continuité ; moins de rupture, plus de gestion. Mais la planète ne gère pas. Elle encaisse.
Et à cette abdiquation écologique s’ajoute une impasse industrielle majeure. Car, par ces décisions, la France et l’Europe abandonnent l’objectif d’être à la pointe de l’innovation écologique. Pendant que nous protégeons des rentes industrielles vieillissantes, d’autres régions du monde avancent. La Chine bien sûr, mais plus largement l’Asie, investit massivement dans la voiture électrique légère, accessible et adaptée aux usages populaires. Et ce sont aussi l’Afrique et une grande partie de l’Asie du Sud qui deviennent les marchés décisifs de demain : là où se construiront les infrastructures, les normes et les nouveaux modèles de mobilité. Pendant que l’Europe persistera à produire des voitures thermiques ou des véhicules électriques hors de prix, d’autres proposeront des petites automobiles électriques robustes et abordables, pensées pour des villes modernes et des besoins réels. Nous ne sacrifions pas seulement le climat : nous abandonnons aussi la bataille industrielle et géopolitique des décennies à venir.
17.12.2025 à 11:26
Écologie : encore un recul… ras-le-bol !
Texte intégral (1538 mots)
La newsletter du 17 décembre 
En France et en Europe, le renoncement écologique n’est plus un accident. C’est devenu une ligne politique.
Sans trembler, Stéphane Séjourné, le commissaire européen français, vient d’acter l’abandon de l’objectif de ne vendre que des véhicules électriques à l’horizon 2035. Cette capitulation n’est pas isolée. C’est un signal. L’Europe et la France lâchent l’affaire climatique. Elles le font à la demande des constructeurs automobiles. Tant pis pour nous tous.
Depuis des mois, s’enchaînent les renoncements sur les pesticides (même plus limités dans le temps), défense offensive des mégabassines, abandon de la planification écologique, sabordage du rail, rétropédalage sur la rénovation thermique, abandon total sur les responsabilités des donneurs d’ordre en matière sociale et environnementales. Ces régressions sont le fait d’un pouvoir français qui perd pied, d’une commission européenne accrochée à ses dogmes dépassés et des coups de boutoir venus de l’extrême droite et de la droite.
Il faut désormais le dire clairement : les consensus scientifiques ne suffisent plus à faire face. Ont-ils d’ailleurs jamais suffi ? Des rapports du GIEC, il y en a eu des dizaines. Des alertes, des courbes, des degrés, des seuils critiques. Tout est su, documenté, répété. Et pourtant, l’inaction persiste. Pire : elle se transforme en reculade assumée.
Pourquoi ? Parce que le politique ne gouverne plus le temps long. Parce que la science, aussi solide soit-elle, ne pèse rien face aux intérêts économiques immédiats. Parce que la peur climatique se noie dans une concurrence d’angoisses tout aussi massives : guerre mondiale, menace nucléaire, terrorisme, crise sociale, effondrement démocratique, explosion des inégalités, intelligence artificielle. L’apocalypse est devenue plurielle et le climat en fait les frais.
Dans un monde saturé de catastrophes potentielles, la crise climatique est devenue une inquiétude parmi d’autres. Moins spectaculaire qu’un conflit armé. Moins immédiatement mobilisatrice qu’une crise sociale. Alors on la repousse et on la troque contre des promesses de croissance et de stabilité.
Plutôt que d’en faire un projet de justice sociale, de souveraineté populaire, de sécurité collective, le macronisme en a fait un supplément d’âme, tout juste utile pour les discours aux tribunes internationales… quand il reste encore un public.
Stéphane Séjourné rassure l’industrie, ménage les marchés, cède sans bruit. Emmanuel Macron laisse faire car ce lâchage est cohérent avec son virage général : moins d’écologie, plus d’ordre ; moins de transition, plus de continuité ; moins de rupture, plus de gestion. Mais la planète ne gère pas. Elle encaisse.
Et à cette abdiquation écologique s’ajoute une impasse industrielle majeure. Car, par ces décisions, la France et l’Europe abandonnent l’objectif d’être à la pointe de l’innovation écologique. Pendant que nous protégeons des rentes industrielles vieillissantes, d’autres régions du monde avancent. La Chine bien sûr, mais plus largement l’Asie, investit massivement dans la voiture électrique légère, accessible et adaptée aux usages populaires. Et ce sont aussi l’Afrique et une grande partie de l’Asie du Sud qui deviennent les marchés décisifs de demain : là où se construiront les infrastructures, les normes et les nouveaux modèles de mobilité. Pendant que l’Europe persistera à produire des voitures thermiques ou des véhicules électriques hors de prix, d’autres proposeront des petites automobiles électriques robustes et abordables, pensées pour des villes modernes et des besoins réels. Nous ne sacrifions pas seulement le climat : nous abandonnons aussi la bataille industrielle et géopolitique des décennies à venir.
IDÉE DU JOUR
Face au capital globalisé, l’idée de la grève mondiale

Shawn Fain, président du puissant syndicat américain de l’automobile UAW et figure montante d’un syndicalisme combatif aux États-Unis, a lancé une idée qui rompt avec des décennies de défensive sociale : préparer une grève générale mondiale pour le 1er mai 2028. Son diagnostic est sans appel. Face à l’inaction climatique, aux guerres, à la montée des autoritarismes et à l’explosion des inégalités, le capital s’organise à l’échelle globale tandis que les résistances restent enfermées dans des cadres nationaux impuissants. D’où la nécessité de changer d’échelle : reconstruire un internationalisme concret, non comme un slogan mais comme une stratégie, en se donnant un horizon clair à trois ans pour bâtir des réseaux, des alliances syndicales et des structures capables de soutenir une mobilisation mondiale durable et crédible. Bonne idée. Espérons que tout le monde se donne les moyens que cela puisse exister.
P.P.-V.
ON VOUS RECOMMANDE…

« Au coeur de l’histoire : le procès de Nuremberg », sur Arte. De ce moment d’histoire du 20ème siècle, on pensait tout savoir. On en connait l’essentiel : là, dans la ville-symbole du mouvement nazi, les dignitaires du Troisième Reich ont été jugé et condamné pour leurs crimes. Ici furent posés les bases du droit international, ici fut inventée la notion de crime contre l’humanité. Ce documentaire en deux parties nous fait vivre ces moments aux cotés des grands reporters français, russes, américains. Avec eux, on redoute que la guerre froide qui démarre vienne tout faire capoter. On mesure les forces et faiblesses des juges américains et russes. On revit le choc des premières images projetées de ce qu’on n’appelait pas encore la Shoah. Un regard passionné et humain sur ce moment si monstrueux.
C’EST CADEAU 


@durand_alexandre et @bfmemes.tv

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16.12.2025 à 17:45
« La révolution passe par les communes »
Lire plus (101 mots)
Manuel Menal, secrétaire général de l’Institut la Boétie, membre de La France insoumise et co-auteur de Pour un nouveau communalisme aux éditions Amsterdam, est l’invité de #LaMidinale.
16.12.2025 à 13:38
Combattre l’antisémitisme avec efficacité
Texte intégral (783 mots)
Assimiler les juifs à des génocidaires, ou l’antisémitisme à la défense des droits des Palestiniens, ne mène qu’à l’impasse. Les amalgames ne répondent à aucune urgence, sinon celle de l’aveuglement.
L’attentat meurtrier antisémite survenu en Australie oblige à regarder une réalité en face : l’antisémitisme tue. Et il tue sur un continent que l’on imaginait éloigné de nos tragédies historiques. L’antisémitisme aussi est devenu un phénomène mondialisé.
Née en Europe, cette invention criminelle a été patiemment construite, théorisée, appliquée. Des ghettos médiévaux aux pogroms, des fantasmes religieux aux constructions pseudo-scientifiques, jusqu’à son paroxysme nazi, l’Europe a produit « le Juif » comme altérité radicale. Cet imaginaire, elle l’a exporté. La tuerie en Australie n’est pas une bizarrerie géographique : elle est l’indice d’une diffusion planétaire.
Pour les juifs de France, cet attentat résonne fortement. D’abord parce qu’un jeune Français, Dan Elkayam, a été tué. Mais aussi parce qu’il n’est pas un fait divers lointain, mais une scène que l’on peut mentalement déplacer, sans effort, sur le sol français. Il y a cette angoisse sourde : nulle part, désormais, les juifs ne sont à l’abri. L’antisémitisme est porté par des dynamiques idéologiques, religieuses ou complotistes qui circulent à l’échelle du monde. La possibilité de la violence apparaît partout, toujours.
Le premier ministre israélien et de nombreuses voix intellectuelles tracent un lien entre l’attentat terroriste de Sydney et les luttes pro-palestiniennes de notre époque. C’est un grave contre-sens historique.
Il existe un antisémitisme ancien, enkysté dans les sociétés, parfois qualifié « d’atmosphère ». Il charrie des stéréotypes racistes, des soupçons permanents, des poncifs hérités de siècles d’histoire. Il s’infiltre dans les habitudes, dans les mots, dans certains réflexes politiques, parfois même dans des combats qui se pensent émancipateurs. Il ne tue pas directement, mais il façonne un climat.
Et il existe un autre registre, celui qui fait du Juif le mal radical à éradiquer. Cet antisémitisme désigne une cible et peut conduire à la violence meurtrière. L’archaïque antisémitisme se déconstruit à force d’éducation et de mobilisation de la société militante. En revanche, la lutte contre le terrorisme islamiste qui, de plus en plus souvent, épouse le discours antisémite doit mobiliser les moyens des États : police, renseignements, législations.
Le premier ministre israélien et de nombreuses voix intellectuelles tracent un lien entre l’attentat terroriste de Sydney et les luttes pro-palestiniennes de notre époque. C’est un grave contre-sens historique. Comme si la volonté palestinienne de disposer d’un État ne découlait pas du fait que les Palestinien se voient refuser, depuis 1948, l’État que proposait la bipartition décidée par l’ONU.
Il est vrai que l’impossibilité de se sortir de la crise pousse parfois à revenir sur l’idée même de la bipartition et va jusqu’à proposer l’idée d’un État binational. Le slogan « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre » exprime ce désir et n’a en soi rien de condamnable mais il peut nourrir une autre idée qui est celle de l’illégitimité même de l’existence de l’État d’Israël. Ce n’est pas acceptable. On a le droit de penser que cette création, dans les conditions où elle a eu lieu, s’est accompagnée de violences. Ça ne fait pas de ceux qui le disent des antisémites. Ils ont néanmoins à charge de dire que le peuple juif existe dans sa diversité, qu’il a droit a un État avec des institutions démocratiques et non racistes. À défaut, ils participent d’une négation du peuple juif, de son histoire et de ses droits. Ils contribuent à ce qui dégénère en antisémitisme actif, violent.
La lutte contre l’antisémitisme est une nécessité brûlante. Si elle mélange tous les débats dans un même grand chaudron, elle ratera ses objectifs et restera d’une inefficacité criminelle.
16.12.2025 à 13:37
Combattre l’antisémitisme avec efficacité
Texte intégral (1678 mots)
La newsletter du 16 décembre 
par Catherine Tricot et Pablo Pillaud-Vivien
Assimiler les juifs à des génocidaires, ou l’antisémitisme à la défense des droits des Palestiniens, ne mène qu’à l’impasse. Les amalgames ne répondent à aucune urgence, sinon celle de l’aveuglement.
L’attentat meurtrier antisémite survenu en Australie oblige à regarder une réalité en face : l’antisémitisme tue. Et il tue sur un continent que l’on imaginait éloigné de nos tragédies historiques. L’antisémitisme aussi est devenu un phénomène mondialisé.
Née en Europe, cette invention criminelle a été patiemment construite, théorisée, appliquée. Des ghettos médiévaux aux pogroms, des fantasmes religieux aux constructions pseudo-scientifiques, jusqu’à son paroxysme nazi, l’Europe a produit « le Juif » comme altérité radicale. Cet imaginaire, elle l’a exporté. La tuerie en Australie n’est pas une bizarrerie géographique : elle est l’indice d’une diffusion planétaire.
Pour les juifs de France, cet attentat résonne fortement. D’abord parce qu’un jeune Français, Dan Elkayam, a été tué. Mais aussi parce qu’il n’est pas un fait divers lointain, mais une scène que l’on peut mentalement déplacer, sans effort, sur le sol français. Il y a cette angoisse sourde : nulle part, désormais, les juifs ne sont à l’abri. L’antisémitisme est porté par des dynamiques idéologiques, religieuses ou complotistes qui circulent à l’échelle du monde. La possibilité de la violence apparaît partout, toujours.
Il existe un antisémitisme ancien, enkysté dans les sociétés, parfois qualifié « d’atmosphère ». Il charrie des stéréotypes racistes, des soupçons permanents, des poncifs hérités de siècles d’histoire. Il s’infiltre dans les habitudes, dans les mots, dans certains réflexes politiques, parfois même dans des combats qui se pensent émancipateurs. Il ne tue pas directement, mais il façonne un climat.
Et il existe un autre registre, celui qui fait du Juif le mal radical à éradiquer. Cet antisémitisme désigne une cible et peut conduire à la violence meurtrière. L’archaïque antisémitisme se déconstruit à force d’éducation et de mobilisation de la société militante. En revanche, la lutte contre le terrorisme islamiste qui, de plus en plus souvent, épouse le discours antisémite doit mobiliser les moyens des États : police, renseignements, législations.
Le premier ministre israélien et de nombreuses voix intellectuelles tracent un lien entre l’attentat terroriste de Sydney et les luttes pro-palestiniennes de notre époque. C’est un grave contre-sens historique. Comme si la volonté palestinienne de disposer d’un État ne découlait pas du fait que les Palestinien se voient refuser, depuis 1948, l’État que proposait la bipartition décidée par l’ONU.
Il est vrai que l’impossibilité de se sortir de la crise pousse parfois à revenir sur l’idée même de la bipartition et va jusqu’à proposer l’idée d’un État binational. Le slogan « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre » exprime ce désir et n’a en soi rien de condamnable mais il peut nourrir une autre idée qui est celle de l’illégitimité même de l’existence de l’État d’Israël. Ce n’est pas acceptable. On a le droit de penser que cette création, dans les conditions où elle a eu lieu, s’est accompagnée de violences. Ça ne fait pas de ceux qui le disent des antisémites. Ils ont néanmoins à charge de dire que le peuple juif existe dans sa diversité, qu’il a droit a un État avec des institutions démocratiques et non racistes. À défaut, ils participent d’une négation du peuple juif, de son histoire et de ses droits. Ils contribuent à ce qui dégénère en antisémitisme actif, violent.
La lutte contre l’antisémitisme est une nécessité brûlante. Si elle mélange tous les débats dans un même grand chaudron, elle ratera ses objectifs et restera d’une inefficacité criminelle.
Catherine Tricot et Pablo Pillaud-Vivien
DÉSESPÉRANCE DU JOUR
Breaking news : les riches vivent plus longtemps que les pauvres

L’Insee vient de sortir une étude sur l’écart d’espérance de vie entre les personnes modestes et aisées, et le constat est tant sans surprise qu’accablant : « Plus on est aisé, plus l’espérance de vie est élevée. Sur la période 2020-2024, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les 5% les plus modestes et les 5% les plus aisés est de 9 ans chez les femmes et de 13 ans chez les hommes. » Ces chiffres ne sont pas magiques. Les riches vivent plus longtemps car ils sont « moins soumis aux risques professionnels », alors que« les difficultés financières peuvent limiter l’accès aux soins ». Et ça ne va pas s’arranger par magie non plus : l’Insee précise que « l’écart d’espérance de vie entre les personnes modestes et aisées s’accroît ». On applaudit des deux mains l’œuvre macroniste qui a promis le ruissellement et expliqué qu’il faut travailler plus longtemps puisque la population vieillit. « À 50 ans, le risque de décès dans l’année des hommes est 7 fois plus élevé chez les plus modestes que chez les plus aisés ». Combien d’ouvriers à l’Assemblée ? Sept. Combien de millionnaires au gouvernement ? Au moins onze… CQFD.
L.L.C.
ON VOUS RECOMMANDE…

« La bataille du Chili », sur Arte. Un grand classique du documentaire qui nous fait revivre l’année 1973 et la chute du président Allende. Alors que les Chiliens viennent d’élire un nostalgique de Pinochet à la tête du pays…
C’EST CADEAU 


Hasard de timeline.

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