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07.05.2025 à 15:40

Allemagne : qui sont les chanceliers depuis 1949 ?

Auguste Beaud-Blanckaert

Depuis 1949, la République fédérale d'Allemagne (RFA) a vu 10 chanceliers se succéder à sa tête. Jusqu'à la réunification en 1990 avec l'Allemagne de l'Est (RDA), la RFA ne désignait que l'Allemagne de l'Ouest. Celle-ci a toujours élu ses chanceliers successifs par un processus électoral démocratique, contrairement à la République démocratique d'Allemagne (RDA). C'est pour […]

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Texte intégral (4821 mots)
Les chanceliers allemands depuis 1949

Depuis 1949, la République fédérale d'Allemagne (RFA) a vu 10 chanceliers se succéder à sa tête. Jusqu'à la réunification en 1990 avec l'Allemagne de l'Est (RDA), la RFA ne désignait que l'Allemagne de l'Ouest. Celle-ci a toujours élu ses chanceliers successifs par un processus électoral démocratique, contrairement à la République démocratique d'Allemagne (RDA). C'est pour cela que ses chefs de gouvernement sont considérés comme les prédécesseurs de ceux qui ont dirigé l'Allemagne réunifiée depuis 1990.

1949-1963 : Konrad Adenauer (Union chrétienne-démocrate, CDU)

Premier chancelier de la République fédérale d'Allemagne (RFA), Konrad Adenauer a consacré sa vie à la politique. Né en 1876 à Cologne, il en devient le maire en 1917 en tant que membre du parti catholique "Zentrum". Un poste qu'il occupe jusqu'en 1933 et l'arrivée au pouvoir du régime nazi.

Hostile à ces idées, il est démis de ses fonctions. Durant le Troisième Reich, Konrad Adenauer est arrêté à plusieurs reprises et emprisonné plusieurs mois après l'opération Walkyrie, un attentat raté qui visait Adolf Hitler en juillet 1944.

Une fois la guerre terminée, Konrad Adenauer participe à la création de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et se voit confier le premier poste de chancelier de la République fédérale d'Allemagne (RFA, alors Allemagne de l'Ouest) en 1949, une fonction qu'il occupe jusqu'en 1963.

Considéré comme étant l'un des pères fondateurs de la construction européenne, Konrad Adenauer a signé en 1951, aux côtés de ses homologues français, belge, néerlandais, italien et luxembourgeois, le traité de Paris instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), puis le traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE), en 1957.

Ses 14 années passées à la tête de l'Allemagne de l'Ouest ont notamment été marquées par sa volonté de réconcilier la France et l'Allemagne. Il a signé, en 1963, aux côtés du général de Gaulle, le traité d'amitié franco-allemand, aussi connu sous le nom de traité de l'Elysée, qui a posé les jalons d'une nouvelle relation entre les deux puissances européennes.

1963-1966 : Ludwig Erhard (CDU)

Né en 1897 à Fürth, Ludwig Erhard est considéré comme étant l'artisan du "miracle économique allemand". De 1949 à 1963, en tant que ministre de l'Economie sous Konrad Adenauer, il s'est engagé dans la refonte de l'économie allemande en mettant en place une réforme monétaire ainsi qu'en initiant une "économie sociale de marché". Il applique alors une politique reposant sur un système économique combinant des mesures spéciales pour l'agriculture et le logement ainsi que des politiques sociales.

Succédant comme chancelier à Konrad Adenauer en 1963, il occupe cette fonction jusqu'en 1966. Son mandat est marqué par sa volonté de réunifier l'Allemagne et de se rapprocher des pays du pacte de Varsovie. Parallèlement, l'Allemagne s'éloigne de la France, en raison de désaccords avec le général de Gaulle, et se rapproche des Etats-Unis.

Fragilisé par une crise budgétaire, une hausse du chômage et des désaccords au sein de son parti, la CDU, Ludwig Erhard démissionne le 30 novembre 1966, après trois années passées au pouvoir.

1966-1969 : Kurt Georg Kiesinger (CDU)

Troisième chancelier de la République fédérale d'Allemagne, Kurt Georg Kiesinger a succédé à Ludwig Erhard en 1966. Né en 1904 à Ebingen, il a adhéré au parti nazi d'Adolf Hitler (NSDAP, Parti national-socialiste des travailleurs allemands) dès 1933, devenant directeur adjoint du département de la propagande radiophonique au ministère des Affaires étrangères du Troisième Reich.

Emprisonné dans un camp d'internement en 1945, il a été libéré en 1948. La publication, dans les années 1960, des archives du NSDAP, vient confirmer la version de Kurt Georg Kiesinger quant à son implication dans le régime nazi. S'il y a bien pris part, il n'aurait jamais entretenu de sentiment antisémite et aurait été dénoncé par ses collaborateurs comme un obstacle à la mise en œuvre de la politique antisémite au sein du département de la propagande radiophonique.

Après la Seconde Guerre mondiale, Kurt Georg Kiesinger rejoint la CDU et est élu député au sein du premier Bundestag, en 1949. Arrivé au pouvoir en 1966, il gouverne l'Allemagne en s'appuyant sur une "grande coalition" entre le Parti social-démocrate (SPD) de Willy Brandt et la CDU/CSU. Son mandat est marqué par des réformes économiques ainsi qu'une réforme importante du mode d'élection du Bundestag. Son passé sous le régime nazi lui vaudra de nombreuses critiques au cours de son mandat.

1969-1974 : Willy Brandt (Parti social-démocrate, SPD)

Né en 1913 sous le nom de Karl Herbert Frahm, Willy Brandt a adopté son pseudonyme en 1933, alors en exil en Norvège où il fuyait le régime nazi. Après la guerre, il est revenu en Allemagne, s'engageant au sein du Parti social-démocrate (SPD). Bourgmestre-gouverneur (maire) de Berlin-Ouest de 1957 à 1966, il s'est attaché à en faire un "bastion du monde libre". En 1966, le SPD rejoint la "grande coalition" gouvernementale du chancelier Kurt Georg Kiesinger et Willy Brandt devient ministre fédéral des Affaires étrangères.

Le SPD remporte les élections législatives de 1969, permettant ainsi à son leader, Willy Brandt, de devenir le premier chancelier social-démocrate de la République fédérale d'Allemagne. Il initie l'Ostpolitik, une politique visant à normaliser les relations avec l'URSS et l'Allemagne de l'Est afin d'assurer la paix sur le continent européen. Cela l'amène à signer des accords historiques avec la RDA, la Pologne et l'URSS, notamment le Traité fondamental entre les deux Allemagne, en 1972.

Lors d'une visite à Varsovie (Pologne) en 1970, Willy Brandt s'agenouille devant le mémorial du ghetto de Varsovie. Un geste symbolisant la reconnaissance de la responsabilité de l'Allemagne et la demande de pardon pour les crimes allemands commis durant la Seconde Guerre mondiale. En 1971, il reçoit le prix Nobel de la paix pour ses efforts de réconciliation en Europe, notamment via l'Ostpolitik.

1974-1982 : Helmut Schmidt (SPD)

L'arrivée d'Helmut Schmidt au poste de chancelier en 1974 est concomitante à celle de Valéry Giscard d'Estaing à la tête de l'Etat français. Ensemble, les deux hommes initient un nouveau rapprochement franco-allemand et contribuent à la relance du projet de construction européenne. Helmut Schmidt mène une politique étrangère résolument européenne et atlantiste, tout en poursuivant la fameuse Ostpolitik de son prédécesseur.

En 1975, Helmut Schmidt est l'un des signataires des accords d'Helsinki, qui ont institué la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, ancêtre de l'actuelle OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Le couple franco-allemand va ensuite permettre la création du Système monétaire européen et de l'ECU (European currency unit) en 1979.

Reconduit comme chancelier après les élections fédérales de 1976 puis 1980, il est contraint de quitter le pouvoir en septembre 1982, après l'éclatement de sa coalition formée avec les libéraux (FDP). Une fois retiré de la vie politique, Helmut Schmidt continue de s'engager en faveur de l'intégration européenne, plaidant notamment pour une Union monétaire européenne, une Banque centrale européenne (BCE) ou encore la création de l'euro.

1982-1998 : Helmut Kohl (CDU)

Marquant le retour des chrétiens-démocrates de la CDU au pouvoir, Helmut Kohl a consolidé l'amitié entre l'Allemagne et la France en formant avec son homologue français François Mitterrand l'un des couples franco-allemands les plus emblématiques. Grand architecte de la réunification allemande en 1990 et de l'adoption de l'euro, "le chancelier de l'unité", tel qu'il était surnommé, explique en 1989 que "l'unité allemande et l'unification européenne sont les deux faces d'une même médaille".

Au niveau européen, le "moteur" franco-allemand, incarné par le trio Helmut Kohl, François Mitterrand et Jacques Delors (président français de la Commission européenne de 1985 à 1995) a considérablement accéléré l'intégration européenne et permis la signature de l'Acte unique européen, en 1986. C'est également sous leurs mandats que sont signés l'accord de Schengen (1985) et le traité de Maastricht (1992).

En tant que partisan du fédéralisme européen, Helmut Kohl a même souhaité aller plus loin, faisant adopter à l'unanimité au congrès de la CDU de 1992 une motion en faveur de l'adoption d'une constitution fédérale pour l'Europe. Après 16 ans au pouvoir, Helmut Kohl quitte la chancellerie en 1998 à la suite de la défaite de la CDU aux élections fédérales.

1998-2005 : Gerhard Schröder (SPD)

Après leur victoire aux élections fédérales, les sociaux-démocrates reviennent au pouvoir en 1998 avec leur leader Gerhard Schröder à la tête d'une coalition formée par le SPD et die Grünen (parti écologiste). Le chancelier instaure une politique économique qualifiée de "sociale-libérale", souhaitant conjuguer le libéralisme économique et des politiques sociales ambitieuses.

Sur le plan européen, Gerhard Schröder propose avec Jacques Chirac une double présidence pour l'Union européenne (Commission et Conseil européen). Il poursuit également le travail de ses prédécesseurs en soutenant l'intégration des anciennes "démocraties populaires" d'Europe de l'Est dans l'UE, ainsi qu'en appelant les électeurs français à voter "oui" au référendum de 2005 sur la Constitution européenne.

En matière de politique étrangère, il s'oppose fermement à l'invasion de l'Irak en 2003, tout comme Jacques Chirac et Vladimir Poutine. Il entretient d'ailleurs une amitié avec le président russe, ce qui lui a été vivement reproché après l'invasion de l'Ukraine par Moscou en février 2022, tout comme sa politique de sortie du nucléaire au profit du gaz russe. En 2005, le SPD perd de justesse les élections fédérales anticipées face à la CDU/CSU d'Angela Merkel, évinçant ainsi Gerhard Schröder du pouvoir.

2005-2021 : Angela Merkel (CDU)

Physicienne de formation, Angela Merkel a débuté en politique après la chute du mur de Berlin. Membre de la CDU, elle entre au gouvernement d'Helmut Kohl en 1991 en tant que ministre des Femmes et de la Jeunesse, avant de devenir ministre de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire en 1994. Après la défaite de la CDU aux élections fédérales de 1998, le gouvernement d'Helmut Kohl démissionne.

Elle est élue quelques jours plus tard secrétaire générale de son parti, puis présidente de la CDU en 2000, devenant la première femme à occuper ces fonctions. Vainqueur des élections fédérales de 2005 avec l'union CDU/CSU, Angela Merkel accède ainsi à la chancellerie, devenant encore une fois la première femme à le faire. Au cours de ses 16 années passées au pouvoir, elle est régulièrement qualifiée de "femme la plus influente du monde" par le magazine Forbes, s'imposant comme la personnalité forte au sein de l'Union européenne.

Partisane d'une certaine rigueur budgétaire, notamment dans le cadre de la crise financière de 2008 où elle envisage la sortie de la Grèce de la zone euro, Angela Merkel est reconnue pour sa gestion des crises. En 2015, alors que l'Europe fait face à une importante crise migratoire, Merkel ouvre les frontières allemandes à plus d'un million de réfugiés. En 2020, en pleine pandémie de Covid-19, elle propose avec Emmanuel Macron un plan de relance au nom de l'Union européenne à hauteur de 500 milliards d'euros.

Après quatre mandats, Angela Merkel décide de se retirer de la vie politique à l'issue des élections fédérales de 2021.

2021-2025 : Olaf Scholz (SPD)

Membre du SPD, ancien maire de Hambourg, Olaf Scholz devient ministre des Finances et vice-chancelier en 2018, dans le gouvernement d'Angela Merkel. En 2021, le Parti social-démocrate en fait son chef de file pour les élections fédérales, qu'il remporte. Il devient alors chancelier, à la tête d'une coalition tripartite formée avec les libéraux (FDP) et les écologistes (Die Grünen).

Son début de mandat est rapidement troublé par l'invasion russe en Ukraine, entamée le 24 février 2022. Olaf Scholz décide d'augmenter considérablement le budget de l'armée allemande en le portant à 2 % du PIB et de sortir le pays de sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Face au retour de la guerre sur le continent européen, Olaf Scholz plaide, à l'instar d'Emmanuel Macron, pour une Union européenne "géopolitique, élargie, réformée, ouverte sur l’avenir". Il se veut ainsi partisan d'un élargissement aux Balkans, à l'Ukraine et à la Moldavie.

Des deux côtés du Rhin, des sujets créent des crispations au cœur du couple franco-allemand, tels que les questions de défense. Le 16 décembre 2024, après des semaines de désaccords avec ses alliés libéraux du FDP, Olaf Scholz perd un vote de confiance au Bundestag, ouvrant ainsi la voie à des élections législatives anticipées en février 2025. Dans un contexte économique et social tendu où le candidat de la CDU/CSU, Friedrich Merz, est en tête des sondages, le scrutin pourrait redessiner le paysage politique allemand et européen.

2025 : Friedrich Merz (CDU/CSU)

Chef de file de "l'Union" composée de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et de l'Union chrétienne-sociale (CSU) lors des élections fédérales du 23 février 2025, Friedrich Merz est devenu chancelier d'Allemagne le 6 mai 2025, après un scrutin mouvementé et des décennies d'attente. Le dixième chancelier allemand incarne un virage conservateur qui séduit une partie de l’électorat, mais qui reste clivant.

Juriste de formation, il est élu au Parlement européen en 1989 sous l'étiquette du Parti populaire européen, à seulement 34 ans. Il intègre ensuite en 1994 le Bundestag sous l'influence du chancelier Helmut Kohl. Reconnu pour son expertise économique et son positionnement ultra-libéral, Merz est réélu en 1998 sous la 14e législature du Bundestag, une ascension stoppée net en 2002 par Angela Merkel. Dans un contexte de scandale financier au sein de la CDU, la future chancelière évince Merz de la tête du groupe parlementaire CDU/CSU. Contraint de quitter la scène politique, il se lance alors dans les affaires en 2009, qui rencontrent un franc succès.

En 2018, Friedrich Merz tente de prendre la tête de la CDU après l’annonce d'Angela Merkel de quitter ses fonctions de présidente fédérale du groupe. Ce n’est finalement qu’au bout de trois tentatives, en 2022, qu’il arrache la direction de la CDU aux héritiers d'Angela Merkel. Depuis son accession à la présidence du parti, Friedrich Merz s’est attaché à faire rupture avec l'ancienne chancelière et à redéfinir les orientations de son parti. Il incarne alors une CDU délibérément tournée à droite, ultra-libérale sur le plan économique, et résolument conservatrice sur les questions de société. Si Merz se réclame défenseur de l'amitié franco-allemande, celui-ci a critiqué ouvertement la politique européenne d’Olaf Scholz, et a dénoncé des relations détériorées entre Paris et Berlin. Le nouveau chancelier estime également que l'Allemagne doit largement renforcer ses capacités de défense et que les Européens doivent devenir "véritablement indépendants des États-Unis".

En tant que dixième chancelier d'Allemagne, son défi sera d’unir la CDU, de convaincre au-delà de son camp et de démontrer qu’il est capable de gouverner un pays en pleine mutation.

NomPartiDate
Konrad AdenauerCDU1949-1963
Ludwig ErhardCDU1963-1966
Kurt Georg KiesingerCDU1966-1969
Willy BrandtSPD1969-1974
Helmut SchmidtSPD1974-1982
Helmut KohlCDU1982-1998
Gerhard SchröderSPD1998-2005
Angela MerkelCDU2005-2021
Olaf ScholzSPD2021-2025
Friedrich MerzCDU/CSU2025

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07.05.2025 à 15:10

Le Parlement européen plaide pour un budget à long terme plus ambitieux

Juliette Verdes

Réuni en session plénière, le Parlement européen a adopté ce mercredi 7 mai à Strasbourg, ses grandes orientations pour le prochain budget à long terme de l’Union, avec 317 voix pour, 206 voix contre et 123 abstentions. Une fois tous les sept ans, les Vingt-Sept adoptent un "cadre financier pluriannuel". Il fixe les montants que l'UE […]

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Texte intégral (1253 mots)
Lors d'une session plénière à Strasbourg mercredi 7 mai, les députés européens ont adopté de grandes orientations qui alimenteront les réflexions autour du prochain cadre financier pluriannuel - Crédits : Denis Lomme / Parlement européen

Réuni en session plénière, le Parlement européen a adopté ce mercredi 7 mai à Strasbourg, ses grandes orientations pour le prochain budget à long terme de l’Union, avec 317 voix pour, 206 voix contre et 123 abstentions.

Une fois tous les sept ans, les Vingt-Sept adoptent un "cadre financier pluriannuel". Il fixe les montants que l'UE pourra dépenser chaque année pour financer ses grandes politiques : agriculture, environnement, économie, frontières extérieures… Le rapport échafaudé par la commission du budget (BUDG) du Parlement européen vise à définir de nouvelles priorités et à anticiper les besoins des Européens sur la période 2028-2034. Et nécessite donc de s’adapter à la nouvelle donne géopolitique, économique et environnementale.

Dans ce sens, les députés européens appellent à un budget plus ambitieux pour "répondre aux attentes croissantes des citoyens de l’Union, dans un contexte d’instabilité mondiale". Le rapport adopté aujourd'hui remet en question un certain nombre de propositions formulées par la Commission européenne en février dernier, promettant des négociations musclées sur le prochain budget.

Non aux "mégafonds" et au plan national unique

Le Parlement a rejeté l'idée d'un "plan national unique" pour chaque pays. Depuis quelques mois, la question d'une possible recentralisation des fonds européens agite les institutions. En France, ces fonds sont gérés en grande partie par les régions, autorités de gestion depuis 2014.

La feuille de route de la Commission pour le prochain budget envisageait de fusionner les fonds de la Politique agricole commune (PAC) et le Fonds de cohésion - soit plus des deux tiers des dépenses actuelles de l’Union - qui seraient mis en œuvre via des plans nationaux. Les députés appellent de leur côté à une structure associant les autorités régionales et locales.

Ils ont aussi manifesté leur opposition à la création de "mégafonds", comme l’explique le communiqué, qui fusionneraient plusieurs programmes existants. La Commission européenne a en effet proposé la création d’un nouveau fonds pour la compétitivité, regroupant des programmes sectoriels comme Horizon Europe ou bien le programme de l'UE pour la santé (EU4Health). Les députés appellent de leur côté à créer un nouveau fonds distinct, dédié à l'innovation.

Relever le niveau des dépenses

Les contributions des États membres, ou "revenu national brut" (RNB), constituent la principale manne financière de l'Union européenne. Ces montants alimentent, selon les années, entre deux tiers et trois quarts du budget européen.

"Alors que les États-Unis se retirent de leur rôle sur la scène mondiale, les dépenses devront permettre de faire face à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, à un contexte économique et social très difficile, à un déficit de compétitivité et à l’aggravation de la crise du climat et de la biodiversité", expliquent les députés européens. Ainsi, "le plafond actuel de dépenses, correspondant à 1 % du revenu national brut de l’UE à 27 ne suffit pas à faire face au nombre croissant de crises et d’enjeux", estime le Parlement européen.

L'institution alerte enfin sur la nécessité d’accroître les investissements dans la défense sans compromettre les dépenses sociales et environnementales, et demande à être plus impliquée dans l'allocation et la traçabilité des fonds. 

La Commission européenne devrait présenter sa proposition formelle sur le budget d'ici la mi-juillet 2025, ont indiqué les services du Parlement, en vue d’une adoption en 2027.

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07.05.2025 à 12:09

L'Union européenne dévoile son plan pour mettre fin aux importations d'énergie russe d'ici 2027

Juliette Verdes

"Pour la fin de 2027, nous serons complètement libérés du gaz russe", prévoit le commissaire européen à l'Énergie, Dan Jørgensen [L'Echo]. L'exécutif européen a dévoilé hier au Parlement européen, à Strasbourg, une nouvelle feuille de route pour "débarrasser définitivement [l'UE] de sa dépendance historique à l'égard du gaz russe, un mouvement déjà amorcé dans le […]

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Texte intégral (2093 mots)
"Le message de l'UE à la Russie est clair : plus aucun chantage envers nos États membres. Plus aucun euro dans votre coffre de guerre", a déclaré le commissaire européen à l'Énergie, Dan Jørgensen, au Parlement européen de Strasbourg, mardi 6 mai 2025 - Crédits : Valentine Zeler / Commission européenne

"Pour la fin de 2027, nous serons complètement libérés du gaz russe", prévoit le commissaire européen à l'Énergie, Dan Jørgensen [L'Echo]. L'exécutif européen a dévoilé hier au Parlement européen, à Strasbourg, une nouvelle feuille de route pour "débarrasser définitivement [l'UE] de sa dépendance historique à l'égard du gaz russe, un mouvement déjà amorcé dans le cadre du plan RePowerEU en 2022, au lendemain de l'invasion de l'Ukraine", rappellent Les Echos.

Ce plan de diversification des sources d'approvisionnement a en partie porté ses fruits. "Les importations en provenance de Russie ont chuté, mais elles [s'établissaient] encore à environ 19 % des achats totaux de gaz de l'UE l'année dernière - contre plus de 45 % avant la guerre", poursuit le quotidien économique. "Malgré les progrès significatifs accomplis […] l'UE a enregistré un rebond des importations de gaz russe en 2024", indique la Commission européenne dans un communiqué.

Or, en continuant d'acheter des produits énergétiques russes, l'UE "aura, par ces achats, fourni plus de devises à Moscou que d'aide à Kiev" depuis le début de la guerre en 2022, assène L'Echo. La France n'est pas en reste, explique Ouest-France : "selon le groupe de réflexion IEEFA, elle a augmenté de 81 % ses importations de GNL russe entre 2023 et 2024 et versé 2,68 milliards d’euros à la Russie".

Face à ce constat, la Commission "n'y va pas par quatre chemins : il faut, assume-t-elle, interdire les importations de gaz russe d'ici à fin 2027" [Les Echos].

Mettre fin aux contrats gaziers

Pour achever le divorce avec les fournisseurs russes, "la Commission a déclaré qu'elle publierait [en juin prochain] une législation visant à interdire les nouveaux contrats gaziers avec la Russie - une interdiction qui entrerait en vigueur à la fin de 2025 pour les achats sur le marché à court terme, et à la fin de 2027 pour les contrats à long terme" [Politico].

Les entreprises européennes pourraient toutefois "invoquer des clauses de 'force majeure' pour dénoncer [ces contrats] sans être sanctionnées, même si certains experts estiment cette solution fragile juridiquement" [Les Echos].

"S'agissant du nucléaire, l'opération apparaît plus délicate" car "en 2024, sept États membres de l'UE ont acheté pour plus de 700 millions d'euros d'uranium à la Russie" [L'Echo]. "Le plan de la Commission inclut également l'élimination progressive des importations de matières nucléaires russes, […] une source de revenus importante pour Moscou", complètent Les Echos, mais sans fixer de date butoir.

Clash inévitable

"Les États membres devraient préparer des plans nationaux, dès cette année, détaillant la manière dont ils vont contribuer à la sortie des combustibles russes", ajoute L'Echo. "Certains États ont banni le gaz russe, mais d'autres continuent d'en acheter par pipelines (Hongrie, Slovaquie, Grèce notamment)". Le quotidien belge rappelle aussi la dépendance des pays de l'UE au gaz liquéfié russe (GNL), "dont la Belgique, qui abrite à Zeebruges le premier terminal maritime d'importation de gaz d'Europe".

Avec cette nouvelle feuille de route, "les fonctionnaires européens s'exposent ainsi à un conflit avec des pays moins désireux de perdre leurs approvisionnements en importations russes, historiquement moins chères, comme la Hongrie et la Slovaquie", alerte Politico.

"Si l'UE propose ces mesures aujourd'hui, c'est parce qu'elle compte les faire passer à la majorité qualifiée lors du vote des États membres", précisent Les Echos, alors que de nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou auraient nécessité un vote à l'unanimité au Conseil européen.

D'une dépendance à une autre ?

La réussite du plan "dépend également de la capacité de l'UE à s'approvisionner encore plus en GNL auprès de pays comme le Qatar, le Canada, […] mais aussi et surtout les États-Unis, ce que Donald Trump réclame depuis longtemps", poursuivent Les Echos.

Selon L'Opinion, "l'UE avait évoqué il y a plusieurs mois la possibilité d’augmenter encore ses importations de GNL américain. Mais les tensions commerciales avec […] Donald Trump ont brouillé les cartes".

"La Commission risque de remplacer une dépendance désastreuse par une autre - débrancher le gaz de Poutine et brancher celui de Trump", s'alarme l’organisation environnementale Greenpeace, qui plaide pour des économies d’énergie et le développement des renouvelables [Ouest-France].

Le plan réaffirme l'ambition de l'Union d’électrifier son économie et envisage "de développer une plateforme permettant aux entreprises d'acheter conjointement des fournitures telles que le biométhane" [Politico]. Avant une proposition législative en juin, les pays de l'UE examineront cette première mouture jeudi 8 mai, conclut le média.

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