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27.05.2025 à 00:36

Q&R : Les « portes tournantes » en six brèves questions

Les points clés à retenir de notre rapport « Portes tournantes » : comment la circulation des élites entre secteurs public et privé dénature notre démocratie sous forme de questions-réponses. C'est quoi une porte tournante ?
On parle de « portes tournantes » pour désigner les reconversions de responsables publics (ministres, élus, fonctionnaires, conseillers) dans le secteur privé, et inversement le recrutement d'anciens employés du privé à des postes de responsabilité publique. Est-ce que (…)

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Texte intégral (596 mots)

Les points clés à retenir de notre rapport « Portes tournantes » : comment la circulation des élites entre secteurs public et privé dénature notre démocratie sous forme de questions-réponses.

C'est quoi une porte tournante ?

On parle de « portes tournantes » pour désigner les reconversions de responsables publics (ministres, élus, fonctionnaires, conseillers) dans le secteur privé, et inversement le recrutement d'anciens employés du privé à des postes de responsabilité publique.

Est-ce que c'est vraiment aussi généralisé que ça ?

Cédric O, Christophe Castaner, Muriel Pénicaud... Les reconversions d'anciens ministres macronistes ont défrayé la chronique ces dernières années. Mais au-delà de ces cas qui font la une des médias, le phénomène concerne aussi, de manière moins visible, des députés, des conseillers, ou des hauts fonctionnaires. Dans beaucoup de lobbys du secteur privé, on retrouve systématiquement d'anciens responsables publics. Nous avons établi pour ce rapport un échantillon de plus de 500 cas de portes tournantes entre janvier 2022 et janvier 2025, soit un cas tous les deux jours.

Pourquoi c'est un problème ?

La généralisation des portes tournantes est nocive pour la bonne santé de notre démocratie à plusieurs titres. Elles sont une source de multiples conflits d'intérêts qui alimentent la suspicion envers les dirigeants politiques. Elles donnent aux acteurs privés un accès privilégié aux décideurs et aux informations qui leur permettent de peser plus efficacement sur les décisions. Elles favorisent les phénomènes d'entre-soi entre secteur public et secteur privé.

Est-ce que ce n'est pas normal que tout un chacun puisse aller travailler dans le privé après avoir travaillé dans le public et vice-versa ?

Bien sûr que si. Nous ne parlons ici que des reconversions de responsables publics détenteurs d'un certain pouvoir, qui dans 98% des cas vont travailler ou sont issus du monde des grandes entreprises et des cabinets de conseil, et qui dans 71% quittent la sphère publique pour exercer des fonctions de lobbying... souvent auprès de leurs anciens collègues.

Est-ce que cela n'existe qu'en France ?

Non. Les « portes tournantes » sont une pratique bien documentée aussi bien aux États-Unis qu'au niveau des institutions européennes à Bruxelles, où plusieurs reconversions d'anciens commissaires, comme José Manuel Barroso à Goldman Sachs, ont fait scandale.

Est-ce qu'il n'y a pas des règles pour prévenir les abus ?

Des règles existent mais elles restent faibles et faciles à contourner. Elles permettent d'éviter certaines reconversions particulièrement problématiques, mais ne s'attaquent pas vraiment au fond du problème : protéger l'intégrité des décisions publiques contre les risques de capture par les grands intérêts privés.

Rapport à lire (pdf, 23 pages) : « Portes tournantes » : comment la circulation des élites entre secteurs public et privé dénature notre démocratie

27.05.2025 à 00:35

« Portes tournantes » : comment la circulation des élites entre secteurs public et privé dénature notre démocratie

Au-delà des scandales à répétition sur les « pantouflages » d'anciens ministres, les reconversions de responsables vers le privé ou inversement sont devenues une réalité structurelle de notre démocratie. Un nouveau rapport de l'Observatoire des multinationales montre comment, très loin des discours convenus sur l'ouverture des institutions politiques à la société civile et à l'entreprise, la généralisation des « portes tournantes » est surtout le symptôme d'une interpénétration croissante (…)

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Texte intégral (590 mots)

Au-delà des scandales à répétition sur les « pantouflages » d'anciens ministres, les reconversions de responsables vers le privé ou inversement sont devenues une réalité structurelle de notre démocratie. Un nouveau rapport de l'Observatoire des multinationales montre comment, très loin des discours convenus sur l'ouverture des institutions politiques à la société civile et à l'entreprise, la généralisation des « portes tournantes » est surtout le symptôme d'une interpénétration croissante entre sphère publique, intérêts privés et monde du lobbying.

Cette nouvelle enquête de l'Observatoire des multinationales démontre, chiffres à l'appui, comment les échanges de personnel entre le plus haut niveau de l'État et le monde des affaires sont de plus en plus normalisés, affectant profondément le fonctionnement de notre démocratie.

Cette enquête se base sur de nombreux exemples et sur des données inédites issues de l'analyse de plus de 500 cas de pantouflages et rétropantouflages (ou « portes tournantes ») entre janvier 2022 et janvier 2025 en France.

Elle révèle qu'au-delà même des cas emblématiques qui font régulièrement la une de l'actualité (Alexis Kohler et la Société générale, Christophe Castaner et Shein...), les « portes tournantes » se retrouvent à tous les niveaux de responsabilité publique, créant trop souvent des situations d'entre-soi, de conflits d'intérêts et de capture des décisions publiques par les intérêts privés.

Parmi ses principales conclusions :

  • Loin des discours convenus sur l'ouverture à la société civile et à l'esprit d'entreprise, les portes tournantes concernent à 98% des grands groupes et des cabinets de conseil.
  • Les trois quarts des personnes concernées vont occuper des postes de lobbying dans le privé ou sont d'anciens lobbyistes qui rejoignent le secteur public.
  • Dans beaucoup de cas, les régulateurs deviennent régulés ou inversement au sein d'un même secteur d'activité (finance, numérique, agriculture notamment).

Ce rapport de l'Observatoire des multinationales montre ainsi que le phénomène des « portes tournantes », souvent associé à la culture politique de Bruxelles et des institutions européennes, est tout aussi enraciné en France. En s'appuyant sur des exemples précis dans différents secteurs, il documente comment ce brouillage des frontières nuit à la qualité des régulations et à l'intégrité des décisions publiques.

Il souligne enfin à quel point l'encadrement actuel des portes tournantes reste inadéquat pour apporter une réponse à ces enjeux de fond. Un récent rapport de la Cour des comptes sur le sujet, rendu public le 14 mai, apporte des éléments d'information intéressants mais reste ainsi largement dans une optique de normalisation, voire de facilitation, des mobilités public-privé.

Rapport à lire (pdf, 23 pages) : « Portes tournantes » : comment la circulation des élites entre secteurs public et privé dénature notre démocratie

21.05.2025 à 11:37

5 milliards dans les caisses et un contrôle plus étroit que jamais : où en est le groupe Bolloré ?

Après la cession des activités portuaires et logistiques, le groupe Bolloré est recentré sur la communication et les médias, et assis sur plusieurs milliards d'euros de trésorerie dont la famille s'est servi, pour l'instant, pour consolider son contrôle. Et après ? Extrait du rapport « Le Système Bolloré ».
Empire construit selon une logique financière au fil des opportunités boursières, le groupe Bolloré n'a cessé de se décomposer et de se restructurer au fil du temps. Il ne reste (…)

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Texte intégral (1905 mots)

Après la cession des activités portuaires et logistiques, le groupe Bolloré est recentré sur la communication et les médias, et assis sur plusieurs milliards d'euros de trésorerie dont la famille s'est servi, pour l'instant, pour consolider son contrôle. Et après ? Extrait du rapport « Le Système Bolloré ».

Empire construit selon une logique financière au fil des opportunités boursières, le groupe Bolloré n'a cessé de se décomposer et de se restructurer au fil du temps. Il ne reste presque plus rien de la papeterie familiale dont Vincent et son frère ont pris les rênes en 1981. Sous la direction de Vincent Bolloré, le groupe s'est successivement lancé dans et/ou a abandonné les activités papetières, la culture du tabac, la production et la vente de cigarettes, le transport maritime, la gestion de ports, les activités logistiques, la gestion de lignes de train, la banque, les télécommunications, les tubes à usage industriel, le cinéma…

Aujourd'hui, le groupe s'est recentré quasi exclusivement sur les activités de communication, à savoir Vivendi et ses anciennes filiales : Universal Music, Canal+, Havas et Hachette. Fin 2023, après cession des dernières activités logistiques, la branche communication représente 95 % des effectifs et 77 % du chiffre d'affaires contributif et même … 111 % du bénéfice (les activités industrielles du groupe étant déficitaires en 2023, comme d'ailleurs toutes les années précédentes). Les activités “communication” sont aussi les plus profitables, rapportant à Bolloré SE plus d'un milliard d'euros en 2022 et 2023, contre 141 et 44 millions pour les activités pétrolières et -125 et -114 millions pour les activités industrielles (batteries et films plastique). Les résultats annuels 2024 publiés le 17 mars 2025 confirment le déficit structurel des activités industrielles.

Le pactole des activités portuaires et logistiques

Le groupe Bolloré a vu ses capitaux propres – et donc sa valeur financière – augmenter considérablement ces dernières années à la faveur des opérations financières et des cessions. Ils sont passés de 26 à 36 milliards entre 2019 et 2023 et surtout de 9 à 23 milliards d'euros en capitaux propres part du groupe (la partie revenant en propre à Bolloré SE, à l'exclusion des actionnaires minoritaires des filiales).

Après revente des activités portuaires et logistiques, et bien qu'une partie de cet argent ait été utilisée pour augmenter le contrôle de la famille Bolloré sur son groupe (voir ci-après), Bolloré SE dispose à fin 2024 d'une trésorerie nette positive de plus de 5,3 milliards d'euros et 8 milliards de disponibilités et de lignes de crédit. Autrement dit, le groupe Bolloré est assis sur une montagne d'argent liquide qu'il peut utiliser pour des acquisitions futures dans le domaine des médias, de la communication ou dans d'autres secteurs.

Personne ne sait, sauf peut-être Vincent Bolloré lui-même, à quoi cet argent sera utilisé... Lors de l'annonce des résultats 2024 du groupe, les marchés boursiers, qui anticipaient une redistribution aux actionnaires sous la forme de rachats d'actions, ont réagi négativement, entraînant le cours de la société à la baisse… ce qui pourrait permettre aux Bolloré de les racheter pour moins cher.

Opération verrouillage chez Vivendi

En décembre 2024, le groupe Bolloré a mis de l'ordre dans sa branche communication et médias, jusque-là regroupée sous l'ombrelle « Vivendi », en la découpant en quatre entités, introduites ensuite séparément sur les places boursières européennes. Les activités de télévision payante, d'internet haut débit et de production audio-visuelle sont désormais rassemblées dans la holding* « Canal+ », cotée à la bourse de Londres ; la branche « Havas » (publicité, conseil et relations publiques) a été introduite à la bourse d'Amsterdam ; les activités du groupe Lagardère et de Prisma Media dans l'édition, le Travel Retail et la presse sont regroupées dans la holding* « Louis Hachette Group », cotée sur l'Euronext Growth parisien, un marché non réglementé. Vivendi, qui reste à la bourse de Paris, conserve un portefeuille de participations diverses, notamment dans le jeux vidéo ou la téléphonie.

Yannick Bolloré, fils de Vincent Bolloré et président du conseil de surveillance de Vivendi, l'assure : l'opération de découpe « permet de créer de la valeur pour l'ensemble des actionnaires », puisque le cours de bourse de Vivendi « ne reflétait pas la véritable valeur de ses actifs », handicapée par une importante « décote de conglomérat ». Et effectivement, dans le monde financier, le tout vaut parfois moins que la somme des parties : face à un groupe diversifié comme Vivendi, le marché sanctionne le manque de lisibilité stratégique et le risque que les secteurs porteurs soient utilisés pour soutenir les activités les moins rentables. En redonnant de la lisibilité aux différentes branches d'activité, l'opération de scission devait donc permettre une meilleure valorisation de chacune d'elles.

Voilà pour le discours officiel. En arrière-plan, la réalité est sans doute moins avouable : l'opération a surtout comme objectif de renforcer le contrôle de Bolloré SE sans que la société ne soit contrainte de devenir actionnaire majoritaire. À l'issue de la scission, le groupe a en effet franchi le seuil de 30 % de détention dans les nouvelles entités « Canal+ », « Havas » et « Louis Hachette Group ». Si ces holdings* étaient restées cotées sur le marché réglementé de la bourse parisienne, Bolloré SE aurait été dans l'obligation de lancer une offre publique d'achat* (OPA) sur la totalité du capital de chacune d'elles et, par conséquent, de payer une « prime de contrôle » aux actionnaires minoritaires – Bolloré SE, qui ne détenait jusqu'alors que 29,9 % de Vivendi, se gardait bien de franchir ce seuil fatidique des 30 %. Mais il n'existe tout simplement pas de seuil d'OPA obligatoire pour les entreprises de droit français cotées à Londres ; il est porté à 50 % sur l'Euronext Growth ; et l'obligation d'OPA ne s'appliquera pas à Amsterdam puisque le seuil de 30 % a été dépassé … trois jours avant la première cotation d'Havas. Bolloré est donc libre de faire évoluer sa détention dans ces sociétés qu'il contrôle sans que cela ne bénéficie aux intérêts minoritaires.

L'opération de scission présentait cependant un risque majeur pour Havas. De taille modeste par rapport aux géants du secteur, sans actionnaire majoritaire, la société pouvait aiguiser les appétits hostiles. Vincent Bolloré l'avait d'ailleurs acquise en 2005, à l'issue d'un raid boursier resté dans les mémoires. D'où le choix d'une cotation sur la place d'Amsterdam, qui a quelques atouts à faire valoir : la législation des Pays-Bas permettra à Bolloré d'obtenir des droits de vote doubles dans deux ans, et même quadruples dans quatre ans. De quoi approcher la majorité des droits de vote tout en restant actionnaire minoritaire. Dans l'immédiat, une fondation de droit néerlandais, « Stichting Continuity Havas », créée pour l'occasion et contrôlée par des proches de Vincent Bolloré, détient une action préférentielle – une « action en or » dans le langage de la finance – qui lui donne pendant huit ans un droit de veto sur de nombreuses décisions du conseil d'administration d'Havas, comme le renvoi éventuel du président, la nomination d'un patron autre que Yannick Bolloré, son salaire, la nomination des autres cadres dirigeants, l'adoption des comptes annuels ou la distribution de dividendes [1]. Une véritable « pilule empoisonnée » destinée à décourager toute tentative de prise de contrôle hostile…

Actionnaires minoritaires

Avec de telles manœuvres, on aurait pu s'attendre à une levée de bouclier des autres actionnaires de Vivendi. Ils ont pourtant ignoré les alertes et voté massivement en faveur de la scission. Car comme le rappelle la journaliste financière Odile Dubois [2], « lorsqu'on investit avec Vincent Bolloré, c'est pour se rallier aveuglément à lui et pas autre chose ; sinon, mieux vaut passer son chemin ».

Cependant, suite à la plainte du fonds activiste CIAM, la Cour d'appel a récemment jugé que l'Autorité des marchés financiers n'aurait pas dû laisser Vivendi procéder à la scission sans procéder à une offre publique de retrait. On ne sait pas encore quelle sera la conséquence pratique de ce jugement (le fonds CIAM réclamant pour sa part le versement de 8 milliards d'euros aux actionnaires).

Quelques mois avant la scission de Vivendi, Bolloré a également réorganisé sa participation dans la Socfin. Il s'est mis d'accord avec son associé historique Hubert Fabri pour lui revendre 5% de ses parts dans la société (descendues ainsi à 34,75%) tout en lui cédant ses droits de vote au conseil. L'opération a entraîné une offre d'achat sur les titres restants, puis le retrait de la Socfin de la cote à la bourse du Luxembourg. En plus de consolider leur contrôle sur la société et de débarrasser Bolloré et Fabri des petits actionnaires – qui se sont d'ailleurs plaints que le prix de rachat qui leur a été proposé était sous-évalué –, cela a aussi pour effet de libérer en grande partie la Socfin de l'œil trop attentif des autorités boursières et des investisseurs institutionnels pour des activités souvent dénoncées pour leurs impacts en termes de droits humains.

Bolloré a parachevé ces opérations en rachetant les parts des actionnaires minoritaires dans trois sociétés du groupe, la Financière Moncey, la Compagnie du Cambodge et la Société industrielle et financière de l'Artois, toutes trois retirées dans la foulée de la cotation boursière. Là encore, quelques actionnaires minoritaires se sont plaints dans la presse du prix de rachat, accusant les banques conseils de Bolloré, Natixis et Société générale, ainsi que le cabinet comptable missionné pour la valorisation, Accuracy.


[2] Odile Dubois, « Vivendi SE : Somme des parties et sport en coulisses », Zonebourse, décembre 2024.

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