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30.01.2024 à 15:22

Cuisiner à la sauce européenne

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CUISINER C'EST POLITIQUE

par Astrid Prévost, pour Végépolitique, le pôle plaidoyer de l’Association Végétarienne de France (AVF)
Le Journal de l'insoumission n°1782 (février 2024)

 Cuisiner à la sauce européenne 

En guise de mise en bouche électorale, nous vous proposons des recettes typiques de différents pays, relevées par une pointe de réflexion sur les politiques alimentaires.

Cuisiner, c’est politique… et ce qu’on trouve à mettre dans l’assiette aussi. La nourriture qui garnit les étals européens est le fruit d’une politique agricole commune (la PAC) qui persiste dans une veine productiviste, et dont l’élevage est le pilier. Même l’essor des grandes cultures est d’abord destiné au bétail : l’abondance de céréales subventionnées permet de produire des denrées animales à moindre coût. Malgré cette industrialisation qui cherche toujours plus de rentabilité, la majorité des revenus issus de l’élevage est assurée… par les subventions1 !
Très exigeant en matière première, ce système agricole ne tient pas debout. Les injections massives et répétées d’argent public ne lui permettent même pas d’espérer marcher seul. Alors, au moment des élections européennes, si on changeait de menu ?
Bonne nouvelle ! Comme le montre le rapport Plant Powered Politics2, rédigé par une coalition de cinq associations européennes, dont l’AVF, l’AVP (Portugal), ou encore le CIWF Europe, la majorité des ingrédients sont déjà dans les placards de l’Union : la stratégie de la Ferme à la table, le Green Deal ou encore le Système d’Échange de Quotas d’Émission (SEQE-UE) sont autant de recettes qu’il suffirait de mettre en œuvre pour réorienter les fonds financiers vers une agriculture végétale qui nourrit l’espèce humaine.
Les élections à venir sont l’occasion de faire entendre l’exigence d’une telle politique d’avenir, et l’AVF en profite pour lancer une consultation en direction de l’ensemble des listes candidates : allez-vous agir pour la végétalisation de l’alimentation ?

Pour vous faire découvrir les ressources culinaires de nos voisins européens, Végépolitique vous propose trois recettes traditionnelles, en version 100 % végétale

Pasteis de Bacalhau (Portugal)

Recette issue du blog Tuga Vegetal (en portugais)

Ces beignets sont initialement réalisés à base de morue séchée (Bacalhau).
La pêche est la première menace qui pèse sur les océans, loin devant le plastique. Cette recette transmet le meilleur de la tradition, le respect en plus !
C’est le pois chiche, bico, qui restitue la texture du poisson et donne son nom au plat.

  • 400 g de pois chiches cuits
  • ½ gros oignon haché
  • 3 gousses d'ail hachées
  • 1 brin de persil haché
  • 50 g de farine
  • 2 c. à s. d’algues en paillettes
  • 2 c. à c. de moutarde
  • sel et poivre au goût
  1. Écrasez les pois chiches à l’aide d’une fourchette ou d’une moulinette, en laissant de la texture afin que les pasteis ne deviennent pas pâteux. Incorporez l’oignon, l’ail et le persil finement hachés, puis la moutarde, le sel et le poivre et mélangez bien. Ajoutez ensuite la farine jusqu’à ce que la pâte soit bien modelable. Formez des petits rouleaux avec les mains.
  2. Faites chauffer l’huile dans une poêle et faites frire les pasteis en les retournant de temps en temps jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés sur toute leur surface. Égouttez-les sur du papier absorbant et servez !

Le saviez-vous ?
La morue n’a jamais été un poisson local du Portugal. Elle vient des eaux beaucoup plus froides, de la Caroline du Nord au Groenland : la pêche à la morue a commencé avec les explorations portugaises, suivies des colonisations de l’Amérique, il y a plus de 500 ans. Les morues pêchées étaient conservées par salaison pour supporter le voyage, et c’est ainsi que la morue séchée et salée est devenue le plat national. 3

Tarama (Grèce)

Inspiré par la recette de l’Atelier V

Dans  l’Antiquité, on préparait  le taramos uniquement avec des œufs de poissons écrasés. Il était donc plutôt grisâtre, et d’une texture particulièrement gluante... Un cuisinier a eu l’idée de lui ajouter de l’huile et de la mie de pain : peut-être lui a-t-on dit à l’époque que ce n’était pas du vrai taramos, et qu’il “trompait le consommateur”?...

  • 400 g de haricots blancs cuits
  • 1 citron
  • 50 g de betterave cuite
  • 3 à 4 c. à s. d’algues en paillettes
  • 3 c. à s. d’huile de votre choix
  • Sel, poivre au goût
  1. Placer les haricots blancs, la betterave, les algues et l’huile dans un blender. Ajouter le jus d’un demi-citron. Mixer, et rectifier l’assaisonnement en sel et en poivre si besoin.
  2. Servir le tarama avec le demi-citron restant coupé en rondelles en décoration.

Le saviez-vous ?
Les algues sont encore très peu consommées en Europe. Pourtant, ce sont de véritables alliées nutritionnelles : riches en protéines, en omégas-3 à chaîne longue, en calcium et en iode, elles sont plus intéressantes dans l’assiette que les poissons, dont la chair concentre les polluants et les métaux lourds.
Avec son importante surface maritime en métropole et en Outre-mer, la France jouit d’un potentiel très élevé pour développer la culture des algues alimentaires. Un rapport du CGAER de 2022 s’est interessé à l’algoculuture et à son développement, notamment pour l’alimentation.4

Stöllen (Allemagne)

Recette issue du blog la France végétalienne

Le Stöllen allemand était, au Moyen Âge, un pain tout simple. Au fil des siècles s’y sont ajoutés des ingrédients variables selon les régions, et de nombreuses villes allemandes possèdent désormais leur propre recette.

  • 250 g de farine de blé
  • 30 à 40 g de sucre roux
  • 8 cl de lait végétal (nous avons utilisé du lait d’avoine)
  • 5 cl de crème végétale + pour le collage du sucre blanc
  • 50 g d’huile neutre
  • 50 g d’amandes émondées ou effilées
  • 50 g de raisins secs
  • 20 g d’oranges confites
  • 20 g de citrons confits
  • 3 g de sel
  • 15 g de levure fraîche
  • 50 g de pâte d’amande (facultatif)
  • Rhum (facultatif)
  1. Faites macérer les raisins secs dans du rhum ou de l’eau. Faites tiédir le lait végétal, délayez-y la levure, ajoutez 50 g de farine et laissez lever pendant 15-20 minutes.
  2. Hachez les amandes au couteau. Coupez les citrons et les oranges confites en petits dés.
  3. Mélangez la crème végétale, l’huile, le sucre, le sel, et réservez.
  4. Placez le reste de la farine dans un saladier et creusez-y un puits. Déposez le levain dans le puits, ainsi que le mélange de crème végétale. Pétrissez en ajoutant progressivement les amandes, les raisins égouttés et les fruits confits : la pâte doit devenir homogène. Si elle est trop collante, ajoutez un peu de farine. Laissez lever une trentaine de minutes dans un endroit chaud. Puis pétrissez à nouveau et laissez lever 20-30 minutes supplémentaires.
  5. Préchauffez le four à 180°C.
  6. Étalez la pâte sur un plan de travail fariné, de façon à lui donner une forme ovale, épaisse d’environ 3 cm. Placez dans sa longueur la pâte d’amande roulée en boudin. Repliez en partie la pâte dans sa longueur pour obtenir deux bourrelets de grosseur inégale : plus gros en bas, plus petit en haut, la forme caractéristique du Stöllen. Soudez les bords. Enfournez à 180°C pendant 45 à 50 minutes.
  7. À la sortie du four, badigeonnez de crème végétale ou de margarine fondue et saupoudrez généreusement de sucre glace.

Végépolitique vous souhaite une bonne campagne, et un bon appétit!

 

 

 

L’AVF (Association Végétarienne de France) informe sur les multiples impacts négatifs générés par la production et la consommation de produits et sous-produits animaux, et accompagne le grand public et les acteurs publics dans la végétalisation de l’alimentation.

 

 

Sources :
1. INRAe, 2019,  “Comment la PAC soutient-elle le revenu des agriculteurs?”
2. Rapport Plant Powered Politics : Europe’s shift towards an plant-based system, 2023
3. Histoire de la morue portugaise, blog All about Portuguese codfish :
https://www.ohmycodtours.com/fr/blog/salted-codfish-in-portugal/
4. CGAAER, 2022,  Présentation et développement de l’algoculture en France
Sources et inspirations des recettes :
Tuga Vegetal : https://tugavegetal.com
L’Atelier V est une petite marque bio française qui valorise les légumineuses
La France végétalienne : https://francevegetalienne.fr

30.01.2024 à 15:07

Interruption Volontaire de Grossesse remporter la bataille !

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  Interruption Volontaire de Grossesse  remporter la bataille ! 

Groupe parlementaire La France Insoumise - NUPES (@FiAssemblee)sur X le mercredi 24 janvier 2024  : Aujourd’hui, nous allons voter la constitutionnalisation de l’#IVG.Aujourd’hui, avec la #LoiPanot, la France prend #RDVaveclHistoire ! Merci à @leplanning, au @FNCIDFF, @IPASOrg & au collectif Tenon, avec qui nous nous sommes réuni·es devant l’Assemblée ! RDV à 15h ! (@FIAssemblee)

La décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler le 24 juin 2022 l’arrêt Roe vs Wade reconnaissant depuis 1973 le droit à l’avortement au niveau fédéral est un retour en arrière considérable : chaque État peut de nouveau interdire ou autoriser l’avortement. En Pologne, la vente de la contraception d’urgencesans ordonnance a été interdite en 2017 avant que le droit à l’avortement ne soit considérablement restreint en 2020. Ces revirements montrent à quel point le droit des femmes à disposer de leur corps est fragile.
En France la question de l’égal accès et de l’effectivité du droit à l’avortement reste entière. En 2022, un peu plus de 234 000 IVG ont été pratiquées. Une femme sur trois en moyenne y a recours dans sa vie. Pourtant, avorter peut relever du parcours du combattant·e : 130 centres pratiquant les IVG ont fermé en dix ans. Cela allonge considérablement les délais de recours. La pénurie de praticiens en ville et à l’hôpital et le manque de moyens dans les centres de santé et associations entravent l’accès à ce droit. L’année dernière, la France a connu cinq mois de tension voire de rupture de stock de pilules abortives (entre le 28 novembre 2022 et le 16 janvier 2023, puis trois mois entre février 2023 et le 26 avril 2023). Le libre choix de la méthode d’IVG n’est pas assuré. Mathilde Panot a déposé une proposition de résolution visant à protéger le droit à l’interruption volontaire de grossesse en France du risque de pénurie de pilules abortives en juin 2023.
Le groupe parlementaire de la France insoumise-NUPES dépose le 6 juillet 2022 une proposition de loi constitutionnelle visant à protéger le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse. Mathilde Panot a défendu l’inscription de l’IVG mais aussi de la contraception dans la Constitution lors de notre niche parlementaire le 24 novembre 2022. Malgré l’opposition de député·es de droite et d’extrême droite qui ont tenté de bloquer son examen en déposant des centaines d’amendements, un texte est adopté. Quelques mois plus tard, au Sénat, la portée du dispositif est amoindrie. C’est ce texte, à peine modifié, qu’E. Macron a choisi de reprendre en déposant un projet de loi constitutionnelle : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. » Il est pourtant bien moins protecteur.
En commission des lois puis en séance le 24 janvier 2024, Mathilde Panot a défendu un texte qui garantit à la fois l’effectivité du droit à l’avortement, mais aussi celui de la contraception. Le groupe parlementaire LFI-NUPES a proposé également de modifier sa rédaction afin de consacrer le droit à l’avortement à toute personne, quel que soit son genre. Après le passage à l’Assemblée nationale, le projet de loi devrait être examiné au Sénat puis en Congrès le 5 mars 2024. Nous nous battrons pour que ce texte soit réellement protecteur pour tou·tes

 

 

 

« Aujourd’hui, la France parle au monde.
C’est aujourd’hui que nous consacrons le droit à l’avortement dans la Constitution.
Cette inscription marque une victoire historique.
Cette victoire est la vôtre, la nôtre et la défaite des anti-choix.
 »
Mathilde Panot 24 janvier 2024

 

30.01.2024 à 14:25

L’abolition de l’esclavage en France : une conquête révolutionnaire

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 L’abolition de l’esclavage en France : une conquête révolutionnaire 

William Foucaut - Le Journal de l'insoumission n°1782 (février 2024)

 

Le 4 février 1794 (16 pluviôse an II), l’esclavage est aboli pour la première fois en France par la Convention. En 1791 et 1792, les révolutionnaires avaient déjà accordé certains droits aux personnes de « couleur »1 . Mais cette première abolition a eu peu d’effet et comme en 1848, on oublie souvent le processus révolutionnaire et la capacité des « esclavisés » à se libérer eux-mêmes !

 

Remettre les « esclavisés » au cœur du processus révolutionnaire 

L’esclavage désigne un système socio-économique reposant sur l’exploitation d’êtres humains, qui ne fonctionne que sous la contrainte et par la violence2. Sous l’impulsion de plusieurs historiens, l’analyse du système esclavagiste3 a remis au centre des études les personnes concernées. La vision économique et productiviste du rapport maître/esclave envisage l’être humain uniquement comme une marchandise. Myriam Cottias4 préfère, à la suite de plusieurs influences historiographiques, employer le terme « esclavisé » pour parler des « esclaves »5 . Déjà dans les années 1960, des historiens cubains comme Juan Pérez de la Riva avaient travaillé sur « l’histoire des gens sans histoire », formant alors le concept d’agentivité (agency) : la capacité d’agir de l’être humain. Il s’agit de distinguer un terme juridique désignant un statut civil, « esclave », d’un terme redonnant toute sa place à la personne agissante malgré la domination : « esclavisé ». En effet, ce sont aussi ces résistances d’esclavisés qui ont créé le rapport de force favorable à l’abolition « des esclavages ».

 

L’abolition de l’esclavage en France : un processus révolutionnaire de 1791 à 1848 

L’abolition de l’esclavage en France s’inscrit dans un contexte mondial et révolutionnaire complexe.
Il convient de nuancer sans minimiser le rôle des « grandes figures » du récit national ainsi que les « grandes idées », de Robespierre à Schœlcher en passant par la morale des Lumières. Ainsi, l’abolition doit se penser en interaction avec les événements révolutionnaires initiés par les esclavisés eux-mêmes. Par exemple, la Société des Amis des Noirs, dont l’abbé Grégoire est un acteur majeur, permet de porter à la Convention le débat sur l’esclavage et le droit des personnes noires parce que la Révolte des esclaves de Saint-Domingue (août 1791) a produit ses effets. De même, l’abolition du 4 février 1794 fait suite à l’abolition du 29 août 1793 à Saint-Domingue, conséquence des événements révolutionnaires menés par les esclavisés. Mais dans le contexte mondial, l’abolition de 1794 a peu d’effet. De nombreux colons ont résisté, comme à la Réunion, et de nombreux propriétaires sont partis dans les colonies britanniques pour conserver leurs esclaves.
En 1804, Napoléon rétablit l’esclavage mais fait face à de grandes résistances. Des résistances de colons blancs, petits propriétaires face aux gros, mais surtout des esclavisés qui s’organisent. À Saint-Domingue, la lutte n’a pas cessé depuis la cérémonie du Bois-Caïman du 14 août 1791. Toussaint Louverture6 dirige la lutte armée dès 1801 face à la reprise de l’île par les troupes napoléoniennes. La guérilla est favorisée par la topographie de l’île. Louverture est arrêté en 1802, trahi par celui qui devient son successeur : Jean-Jacques Dessalines. Ce dernier proclame l’indépendance de Saint-Domingue qui devient Haïti le 1er janvier 1804 et la première république noire libre au monde. Les quelque 13 ans de lutte font près de 100 000 victimes noires et 25 000 victimes blanches. Avec ce rapport de force la conquête de nouveaux droits se poursuit pour les esclavisés durant les années 1830. Cela conduit Louis-Philippe à signer des ordonnances pour l’affranchissement des populations d’esclaves noirs de 1830 à 1845. Cela participe à l’affranchissement de 6 % de la population totale d’esclaves dans les colonies françaises.
Toutefois, c’est sous l’impulsion de Victor Schœlcher, député de La Montagne que l’esclavage est aboli par décret le 27 avril 1848 en France. Plus qu’une abolition, le décret proclame cela comme la reconnaissance d’une « grande dette de la France à l’humanité ». L’abolition en France est un processus républicain menant à la citoyenneté pour les concernés et non pas uniquement la fin d’un système de domination économique tel qu’en Angleterre (1833). La résistance est forte, les esclavisés se soulèvent et le décret est promulgué par anticipation en Martinique, Guadeloupe et Guyane libérant plus de 60 % des esclavisés du 23 au 27 mai 1848. Aimé Césaire affirmait pour le centenaire de l’abolition que les esclaves avaient compris « que la liberté ne tombe pas du ciel…qu’elle se prend et se conquiert ».

 

D’un système de domination à un autre 

Les propriétaires perçoivent l’équivalent de 2 millions d’euros par esclave d’indemnités et contrairement à ce qu’ils croyaient, la fin de l’esclavage va stimuler l’économie coloniale. En 1825, Charles X va exiger l’indemnisation de la France par Haïti à hauteur d’une année de revenu pour l’île, « dette de l’indépendance » soldée en 1952, entravant lourdement son développement.
Aujourd’hui, c’est un combat à poursuivre. Les estimations sont autour de 50 millions de personnes victimes d’une forme d’esclavage contemporain7 dans le monde. Ce chiffre est en hausse mais il est à prendre avec des pincettes tant les informations sont complexes à collecter. Il s’agit également de distinguer ce qui relève de l’esclavage et ce qui relève du travail forcé. Même si bien souvent la frontière est mince, ce combat reste malheureusement d’actualité.

 

1. Décret mai 1791 / Décret mars 1792

2. Site Mémorial de Nantes

3. Société dans laquelle l’esclavage est un modèle de production prépondérant.

4. Directrice du Centre International de Recherches sur les esclavages et post-esclavages

5. Travaux de Catherine Coquery-Vidrovitch et Éric Mesnard

6. Le personnage reste controversé car il devient propriétaire d’esclaves après avoir conquis sa liberté.

7. ONU, 2021

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