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30.01.2024 à 15:07

Interruption Volontaire de Grossesse remporter la bataille !

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  Interruption Volontaire de Grossesse  remporter la bataille ! 

Groupe parlementaire La France Insoumise - NUPES (@FiAssemblee)sur X le mercredi 24 janvier 2024  : Aujourd’hui, nous allons voter la constitutionnalisation de l’#IVG.Aujourd’hui, avec la #LoiPanot, la France prend #RDVaveclHistoire ! Merci à @leplanning, au @FNCIDFF, @IPASOrg & au collectif Tenon, avec qui nous nous sommes réuni·es devant l’Assemblée ! RDV à 15h ! (@FIAssemblee)

La décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler le 24 juin 2022 l’arrêt Roe vs Wade reconnaissant depuis 1973 le droit à l’avortement au niveau fédéral est un retour en arrière considérable : chaque État peut de nouveau interdire ou autoriser l’avortement. En Pologne, la vente de la contraception d’urgencesans ordonnance a été interdite en 2017 avant que le droit à l’avortement ne soit considérablement restreint en 2020. Ces revirements montrent à quel point le droit des femmes à disposer de leur corps est fragile.
En France la question de l’égal accès et de l’effectivité du droit à l’avortement reste entière. En 2022, un peu plus de 234 000 IVG ont été pratiquées. Une femme sur trois en moyenne y a recours dans sa vie. Pourtant, avorter peut relever du parcours du combattant·e : 130 centres pratiquant les IVG ont fermé en dix ans. Cela allonge considérablement les délais de recours. La pénurie de praticiens en ville et à l’hôpital et le manque de moyens dans les centres de santé et associations entravent l’accès à ce droit. L’année dernière, la France a connu cinq mois de tension voire de rupture de stock de pilules abortives (entre le 28 novembre 2022 et le 16 janvier 2023, puis trois mois entre février 2023 et le 26 avril 2023). Le libre choix de la méthode d’IVG n’est pas assuré. Mathilde Panot a déposé une proposition de résolution visant à protéger le droit à l’interruption volontaire de grossesse en France du risque de pénurie de pilules abortives en juin 2023.
Le groupe parlementaire de la France insoumise-NUPES dépose le 6 juillet 2022 une proposition de loi constitutionnelle visant à protéger le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse. Mathilde Panot a défendu l’inscription de l’IVG mais aussi de la contraception dans la Constitution lors de notre niche parlementaire le 24 novembre 2022. Malgré l’opposition de député·es de droite et d’extrême droite qui ont tenté de bloquer son examen en déposant des centaines d’amendements, un texte est adopté. Quelques mois plus tard, au Sénat, la portée du dispositif est amoindrie. C’est ce texte, à peine modifié, qu’E. Macron a choisi de reprendre en déposant un projet de loi constitutionnelle : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. » Il est pourtant bien moins protecteur.
En commission des lois puis en séance le 24 janvier 2024, Mathilde Panot a défendu un texte qui garantit à la fois l’effectivité du droit à l’avortement, mais aussi celui de la contraception. Le groupe parlementaire LFI-NUPES a proposé également de modifier sa rédaction afin de consacrer le droit à l’avortement à toute personne, quel que soit son genre. Après le passage à l’Assemblée nationale, le projet de loi devrait être examiné au Sénat puis en Congrès le 5 mars 2024. Nous nous battrons pour que ce texte soit réellement protecteur pour tou·tes

 

 

 

« Aujourd’hui, la France parle au monde.
C’est aujourd’hui que nous consacrons le droit à l’avortement dans la Constitution.
Cette inscription marque une victoire historique.
Cette victoire est la vôtre, la nôtre et la défaite des anti-choix.
 »
Mathilde Panot 24 janvier 2024

 

30.01.2024 à 14:25

L’abolition de l’esclavage en France : une conquête révolutionnaire

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 L’abolition de l’esclavage en France : une conquête révolutionnaire 

William Foucaut - Le Journal de l'insoumission n°1782 (février 2024)

 

Le 4 février 1794 (16 pluviôse an II), l’esclavage est aboli pour la première fois en France par la Convention. En 1791 et 1792, les révolutionnaires avaient déjà accordé certains droits aux personnes de « couleur »1 . Mais cette première abolition a eu peu d’effet et comme en 1848, on oublie souvent le processus révolutionnaire et la capacité des « esclavisés » à se libérer eux-mêmes !

 

Remettre les « esclavisés » au cœur du processus révolutionnaire 

L’esclavage désigne un système socio-économique reposant sur l’exploitation d’êtres humains, qui ne fonctionne que sous la contrainte et par la violence2. Sous l’impulsion de plusieurs historiens, l’analyse du système esclavagiste3 a remis au centre des études les personnes concernées. La vision économique et productiviste du rapport maître/esclave envisage l’être humain uniquement comme une marchandise. Myriam Cottias4 préfère, à la suite de plusieurs influences historiographiques, employer le terme « esclavisé » pour parler des « esclaves »5 . Déjà dans les années 1960, des historiens cubains comme Juan Pérez de la Riva avaient travaillé sur « l’histoire des gens sans histoire », formant alors le concept d’agentivité (agency) : la capacité d’agir de l’être humain. Il s’agit de distinguer un terme juridique désignant un statut civil, « esclave », d’un terme redonnant toute sa place à la personne agissante malgré la domination : « esclavisé ». En effet, ce sont aussi ces résistances d’esclavisés qui ont créé le rapport de force favorable à l’abolition « des esclavages ».

 

L’abolition de l’esclavage en France : un processus révolutionnaire de 1791 à 1848 

L’abolition de l’esclavage en France s’inscrit dans un contexte mondial et révolutionnaire complexe.
Il convient de nuancer sans minimiser le rôle des « grandes figures » du récit national ainsi que les « grandes idées », de Robespierre à Schœlcher en passant par la morale des Lumières. Ainsi, l’abolition doit se penser en interaction avec les événements révolutionnaires initiés par les esclavisés eux-mêmes. Par exemple, la Société des Amis des Noirs, dont l’abbé Grégoire est un acteur majeur, permet de porter à la Convention le débat sur l’esclavage et le droit des personnes noires parce que la Révolte des esclaves de Saint-Domingue (août 1791) a produit ses effets. De même, l’abolition du 4 février 1794 fait suite à l’abolition du 29 août 1793 à Saint-Domingue, conséquence des événements révolutionnaires menés par les esclavisés. Mais dans le contexte mondial, l’abolition de 1794 a peu d’effet. De nombreux colons ont résisté, comme à la Réunion, et de nombreux propriétaires sont partis dans les colonies britanniques pour conserver leurs esclaves.
En 1804, Napoléon rétablit l’esclavage mais fait face à de grandes résistances. Des résistances de colons blancs, petits propriétaires face aux gros, mais surtout des esclavisés qui s’organisent. À Saint-Domingue, la lutte n’a pas cessé depuis la cérémonie du Bois-Caïman du 14 août 1791. Toussaint Louverture6 dirige la lutte armée dès 1801 face à la reprise de l’île par les troupes napoléoniennes. La guérilla est favorisée par la topographie de l’île. Louverture est arrêté en 1802, trahi par celui qui devient son successeur : Jean-Jacques Dessalines. Ce dernier proclame l’indépendance de Saint-Domingue qui devient Haïti le 1er janvier 1804 et la première république noire libre au monde. Les quelque 13 ans de lutte font près de 100 000 victimes noires et 25 000 victimes blanches. Avec ce rapport de force la conquête de nouveaux droits se poursuit pour les esclavisés durant les années 1830. Cela conduit Louis-Philippe à signer des ordonnances pour l’affranchissement des populations d’esclaves noirs de 1830 à 1845. Cela participe à l’affranchissement de 6 % de la population totale d’esclaves dans les colonies françaises.
Toutefois, c’est sous l’impulsion de Victor Schœlcher, député de La Montagne que l’esclavage est aboli par décret le 27 avril 1848 en France. Plus qu’une abolition, le décret proclame cela comme la reconnaissance d’une « grande dette de la France à l’humanité ». L’abolition en France est un processus républicain menant à la citoyenneté pour les concernés et non pas uniquement la fin d’un système de domination économique tel qu’en Angleterre (1833). La résistance est forte, les esclavisés se soulèvent et le décret est promulgué par anticipation en Martinique, Guadeloupe et Guyane libérant plus de 60 % des esclavisés du 23 au 27 mai 1848. Aimé Césaire affirmait pour le centenaire de l’abolition que les esclaves avaient compris « que la liberté ne tombe pas du ciel…qu’elle se prend et se conquiert ».

 

D’un système de domination à un autre 

Les propriétaires perçoivent l’équivalent de 2 millions d’euros par esclave d’indemnités et contrairement à ce qu’ils croyaient, la fin de l’esclavage va stimuler l’économie coloniale. En 1825, Charles X va exiger l’indemnisation de la France par Haïti à hauteur d’une année de revenu pour l’île, « dette de l’indépendance » soldée en 1952, entravant lourdement son développement.
Aujourd’hui, c’est un combat à poursuivre. Les estimations sont autour de 50 millions de personnes victimes d’une forme d’esclavage contemporain7 dans le monde. Ce chiffre est en hausse mais il est à prendre avec des pincettes tant les informations sont complexes à collecter. Il s’agit également de distinguer ce qui relève de l’esclavage et ce qui relève du travail forcé. Même si bien souvent la frontière est mince, ce combat reste malheureusement d’actualité.

 

1. Décret mai 1791 / Décret mars 1792

2. Site Mémorial de Nantes

3. Société dans laquelle l’esclavage est un modèle de production prépondérant.

4. Directrice du Centre International de Recherches sur les esclavages et post-esclavages

5. Travaux de Catherine Coquery-Vidrovitch et Éric Mesnard

6. Le personnage reste controversé car il devient propriétaire d’esclaves après avoir conquis sa liberté.

7. ONU, 2021

08.01.2024 à 14:15

ÉDITO - 2024. Rallumons la lumière

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  2024. Rallumons la lumière  

 

Historique et combative, l’année 2023 fut aussi tragique et dangereuse.
Janvier 2023.  La plus grande mobilisation sociale depuis plus de 30 ans démarre. Envers et contre tout, E. Macron et son gouvernement usent et abusent des outils de la Ve République pour imposer par la force leur contre-réforme des retraites. Alors que les Français es souffrent sous l’effet de l’inflation et de la stagnation des salaires, la macronie leur arrache deux ans de vie.
 Mars 2023.  Sainte-Soline. Une répression d’une violence inouïe s’abat sur les citoyen.nes venu.es protester contre l’installation de méga-bassines. En quelques heures, des milliers de grenades dont certaines classées comme armes de guerre, sont tirées pour protéger… un trou. À ces violences policières orchestrées, G. Darmanin tenta d’y adjoindre le bâillon en prononçant la dissolution du collectif des Soulèvements de la terre. La justice administrative suspendra puis annulera cette décision.
 Juin 2023.  Nahel meurt. Abattu par un policier suite à un refus d’obtempérer. S’en suivront des révoltes urbaines auxquelles le gouvernement répondit par la répression et la culpabilisation des parents. Rien pour rétablir l’égalité républicaine à laquelle ont droit les habitant·es de nos quartiers populaires.
 Septembre 2023. Un gouvernement dopé à l’autoritarisme. À peine les travaux parlementaires reprennent-ils qu’E. Borne annonce son 12e 49-3 depuis juin 2022. Depuis lors, les 49-3 se sont enchaînés avec les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale 2024. Vingt-trois 49-3 depuis juin 2022.
 Octobre 2023. Proche-Orient. Aux crimes de guerre commis par le Hamas contre Israël, le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu répond par des crimes de guerre contre les gazaouis. Une escalade dans la violence dont les civils paient le prix fort dans le silence assourdissant du gouvernement français qui après avoir apporté son « soutien inconditionnel » au gouvernement israélien, a tergiversé durant des semaines avant d’appeler à un cessez-le-feu. Le peuple français, comme ailleurs dans le monde, s’est lui mobilisé pour exiger la fin des massacres.
 Décembre 2023.  COP28. Organisée par un pays producteur de pétrole et présidée par le ministre émirati, patron du géant pétrolier ADNOC, 12e plus grande entreprise pétrolière, les choses s’engageaient mal. L’accord « appelle » les États à une « transition hors des énergies fossiles », tout en considérant le gaz fossile comme une solution permettant cette transition (sic). Les mots utilisés sont révélateurs : « transition » et non « sortie ». Les États sont « appelés » et non « décident » ou sont « contraints ». Cet appel pourra être réinterprété à l’aune des « circonstances nationales ». Cet accord à défaut d’être « historique » n’est qu’un vœu pieux sans plan d’action, sans agenda ni objectifs réels. Et ce n’est pas de sa prochaine édition, la COP29 qui aura lieu en Azerbaïdjan dont l’économie dépend à 90 % du pétrole et du gaz, qu’il faut espérer notre salut.
19 décembre 2023. La France des Lumières laisse place à la France des ténèbres. Après une année marquée par la montée des idées et de la violence d’extrême droite, après des débats à vomir sur les plateaux télé ou dans l’hémicycle et malgré le vote d’une motion de rejet préalable contre la loi immigration, E. Macron et son gouvernement ouvrent la porte au programme du Front et désormais Rassemblement national. Par 349 voix dont 88 voix du RN, le trio Macron-Ciotti-Lepen adopte une loi qui instaure la préférence nationale en matière de prestations sociales, la remise en cause du droit du sol - histoire de notre pays depuis plus de 5 siècles - la déchéance de nationalité, la caution pour les étudiant·es étranger·es, un pouvoir discrétionnaire du préfet renforcé en matière de régularisation des travailleurs sans papier. Macron défigure la France.
Durant toute cette année 2023, les élites dirigeantes ont encore une fois démontré leur incapacité à répondre aux attentes et besoins du peuple. Jusqu’à livrer notre pays au fascisme.
Il n’y a pas de fatalité. Il y a un an et demi, les forces de la NUPES se sont rassemblées autour d’un programme de rupture et ont montré qu’un autre chemin est possible. Face à la noirceur qui envahit le ciel de France, chacun·e doit prendre ses responsabilités. Avec en ligne de mire les élections Européennes de juin prochain, l’Union Populaire face à l’union réactionnaire, c’est le vœu que chacun·e d’entre nous doit formuler pour 2024 et participer à construire.

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