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04.06.2024 à 16:52

Partout où elle est, l’extrême droite contre le peuple

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 PARTOUT OÙ ELLE EST 

  L'EXTRÊME DROITE CONTRE LE PEUPLE

L’extrême droite aime à se présenter comme l’alliée des classes populaires et des travailleurs. Mais quelle est la réalité des faits une fois celle-ci au pouvoir ? Les amis de Marine Le Pen et Éric Zemmour soutiennent voire participent actuellement aux gouvernements de quatre États-membres (Italie, Suède, Finlande et Hongrie). Lega et Fratelli d’Italia, Démocrates de Suède, Parti Finnois et Fidesz hongrois : force est de constater que toutes les nuances de brun ont en commun de mener des politiques sociales violentes.
Ainsi l’extrême droite aime mener la guerre aux pauvres, en s’attaquant aux minima sociaux et en stigmatisant les « assistés » : en Italie par exemple elle a divisé par deux le fonds d’aide aux dépenses énergétiques pour les plus précaires et remplacé le « revenu de citoyenneté », une sorte de RSA, par une allocation bien plus faible et sous conditions. Pourquoi ? Pour sanctionner les « divanisti », ceux qui passeraient leur temps sur le divan en profitant des aides sociales. De la même manière, c’est au nom de la répression des « parasites de l’aide sociale » que Viktor Orban a réduit la période de perception des allocations chômage à trois mois, la plus courte de l’Union européenne.
Les travailleurs en prennent également pour leur grade : en Finlande, l’extrême droite au pouvoir soutient l’obligation de limiter les augmentations de salaires dans tous les secteurs à celles négociées dans le secteur exportateur, interdit les grèves non directement liées aux conflits sociaux internes aux entreprises, met fin aux comités d’entreprises pour les sociétés entre 20 et 50 salariés, introduit une journée de carence pour les arrêts maladie, assouplit les conditions de licenciement… En Hongrie, Orban a fait adopter la « loi esclavagiste » selon laquelle les employeurs peuvent exiger 400 heures supplémentaires à leurs salariés tous les ans ; le code du travail hongrois proscrit les grèves dans le secteur public et est globalement considéré comme l’un des plus favorables aux employeurs en Europe.
De plus, les extrêmes droites « anti-establishment » et « patriotes » plient l’échine devant les marchés et pratiquent les bonnes vieilles recettes néolibérales : 20 milliards d’euros de privatisations (services postaux, ferroviaires, …) ont récemment été annoncés en Italie ; en Finlande l’extrême droite pratique la réduction des dépenses de 2 % du PIB durant la mandature, avec une baisse de 2 milliards d’euros du budget de la santé et presque autant sur les aides sociales, notamment les allocations chômage, l’aide au logement et les allocations familiales. Même recette en Suède avec la baisse des indemnisations chômage. Et les retraités ne sont pas épargnés : en Italie, contrairement aux promesses de campagne, le gouvernement post-fasciste a durci les conditions d’accès à la retraite avant l’âge de départ « normal » de 67 ans.
Pas de problème donc pour mettre la pression sur les demandeurs d’emploi, les plus pauvres ou les travailleurs. L’extrême droite se montre plus conciliante vis-à-vis des riches et des multinationales, comme l’illustrent la suppression de la taxe sur les voitures de luxe en Italie ou l’introduction en Hongrie d’un impôt sur le revenu à taux unique couplé au taux d’imposition effectif le plus bas d’Europe pour les multinationales.
« Un bon escroc est un farceur ironique qui se joue de la distraction, de l’impertinence, de la naïveté ou de la nervosité de ses contemporains » écrivait Henri Jeanson. Nous ne laisserons pas l’extrême droite réussir son escroquerie sociale.

04.06.2024 à 16:18

Nouvelle-Calédonie : Retrouver la paix civile et aller vers l’émancipation

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  Nouvelle-Calédonie 

 Retrouver la paix civile et aller vers l’émancipation Marina Mesure par Philippe STIRNWEISS ©European Union 2024 - Source EP

Par Bastien Lachaud - Le Journal de l'insoumission n°1786 (juin 2024)

 

La crise que connaît ces derniers jours la Nouvelle-Calédonie a mis en lumière une situation peu connue dans l’hexagone. Inscrite sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU, la Nouvelle-Calédonie vit une situation coloniale depuis sa prise de possession par la France en 1853. Une colonie de peuplement y a été organisée. Encore en 1972, Messmer incitait à l’installation pour empêcher toute indépendance. Mais en 1988, l’existence d’un peuple premier, le peuple Kanak, a été également reconnue par le peuple français par le référendum.
Il y a 40 ans, ce qu’on appelle pudiquement les « événements », ensanglantaient la Nouvelle-Calédonie. Cette guerre civile s’est achevée par le massacre de la grotte d’Ouvéa en 1988. Les accords de Matignon-Oudinot, signés en 1988, ont rétabli la paix civile. 10 ans plus tard, l’accord de Nouméa prévoit les modalités de la décolonisation, l’élaboration d’une citoyenneté calédonienne et une organisation politique et des transferts de compétences irréversibles. 3 référendums d’accès à l’indépendance sont prévus.Même si le non l’emporte, le statut issu de l’accord de Nouméa demeure jusqu’à ce qu’un nouvel accord ait lieu au consensus. La Constitution le garantit.
Le gouvernement porte l’entière et écrasante responsabilité de la situation. C’est lui qui a rompu le consensus en imposant la date du 3e référendum, contre l’avis des indépendantistes qui ont appelé à ne pas y participer et n’en reconnaissent pas le résultat. C’est Macron qui a nommé au gouvernement une non-indépendantiste, rompant avec l’impartialité de l’État.
En quelques jours, le passage en force pour dégeler unilatéralement le corps électoral pour les élections provinciales a remis en cause presque 40 ans de paix civile. 6 morts sont déjà à déplorer, des centaines de blessés, et des dégâts matériels considérables. Le plus terrible est que rien dans la crise actuelle n’était imprévisible. Le gouvernement avait été avisé des conséquences de son entêtement. Les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Car c’est toujours sur les vieilles cicatrices que se rouvrent les nouvelles blessures.
Tout ce qui avait permis la paix, consensus et impartialité de l’État, a volé en éclat avec la méthode macroniste de la brutalité et du passage en force.
Au lieu de résoudre la crise qu’il a lui-même créée, le gouvernement jette de l’huile sur le feu en menant une répression féroce, qui risque d’entraîner le pays
dans une spirale de la violence aux conséquences incalculables. Ce n’est pas un ordre républicain qu’il veut maintenir, c’est un ordre colonial.
La révolte contre le dégel unilatéral du corps électoral ne s’arrêtera pas avec la répression. L’issue de cette crise ne peut être que politique. Il faut que le gouvernement fasse un geste fort pour l’apaisement : il doit renoncer à convoquer le Congrès de Versailles, reconnaître l’irréversibilité des accords de Nouméa et envoyer une mission de dialogue. C’est en Nouvelle-Calédonie que les Calédonien·nes pourront définir la forme que prendra leur destin commun.
Personne ne veut du gel perpétuel du corps électoral : ça n’aurait aucun sens. Mais ce dégel doit prendre place dans un accord global sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, qui définira la voie de son émancipation, quelle qu’elle soit, mais aussi luttera contre les inégalités criantes issues de la colonisation.

 

Perceval Gaillard, député de la 7ème circonscription de La Réunion, Sophia Chikirou, députée de la 6ème circonscription de Paris, Jean-Hugues Ratenon, député de la 5ème circonscription de La Réunion et Bastien Lachaud, député de la 6ème circonscription de Seine-Saint-Denis lors d’une manifestation en soutien au peuple Kanak , en lutte contre le colonialisme.

06.05.2024 à 18:46

LE MARCHÉ DE L'ÉLECTRICITÉ

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Marina Mesure par Philippe STIRNWEISS ©European Union 2024 - Source EP

   Le marché de l’électricité  

Par Séverine Véziès - Le Journal de l'insoumission n°1785 (MAI 2024)

 

Le 11 avril, la réforme du marché de l’énergie a été adoptée au Parlement européen. Nous sommes allés à la rencontre de Marina Mesure, eurodéputée insoumise, membre de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie.
Elle nous livre les enjeux, les conséquences de ce vote et son analyse sur la situation du marché de l’électricité en Europe et en France.
En 2022, en pleine crise des prix de l’électricité, Ursula Van der Leyen, la présidente de la Commission européenne, annonçait vouloir réformer le marché européen de l’électricité. En effet, c’est le fonctionnement absurde du marché qui a provoqué l’explosion des factures d’électricité. Les directives européennes imposent que l’électricité soit soumise à concurrence et vendue sur un marché où son prix est déterminé par le prix de la centrale la plus chère à faire fonctionner, le plus souvent une centrale à gaz. Le gaz détermine donc souvent le prix de l’électricité française alors que les centrales à gaz produisent moins de 10 % de l’électricité du pays ! La seule justification de ce système aberrant est d’assurer des profits records aux énergéticiens.
Et pour remplir les poches des actionnaires de TotalEnergies ou Engie, ça fonctionne ! Ils ont engrangé plus de 40 milliards d’euros de profits nets entre 2022 et 2023, alors même que les coûts de production de l’électricité n’ont presque pas bougé depuis des décennies. Pendant ce temps-là, des milliers de familles dans notre pays n’avaient même pas les moyens de se chauffer. De très nombreuses entreprises ont fait faillite, notamment dans le secteur de l’artisanat, en particulier parmi les boulangers qui doivent faire fonctionner des fours très énergivores. Ça a aussi été catastrophique pour les collectivités qui ont dû couper dans leurs services publics (éclairage public, ouverture des piscines, aide sociale...) pour payer leurs factures. Et l’État français a déboursé 37 milliards d’euros pour éponger les profits record des énergéticiens. Cette gabegie représente plus de la moitié du budget annuel de l’éducation nationale !
J’ai été désignée rapporteuse pour le groupe de la gauche au Parlement européen pour négocier cette réforme cruciale pour le niveau de vie des ménages, les finances publiques, la réindustrialisation et la transition énergétique.
Mon objectif était simple : permettre aux États de sortir l’électricité du marché en recréant un grand service public de l’énergie, et assurer que le prix de vente de l’électricité corresponde de nouveau à son coût. Cela n’a rien d’utopique : il s’agit de revenir au système qui prévalait avant la libéralisation. À défaut, je proposais également de renforcer la taxation des superprofits, d’étendre les tarifs réglementés ou encore de créer un mécanisme qui assure aux ménages de pouvoir se chauffer même en cas d’impayé.
Dès les premières réunions de négociation, j’ai compris que j’allais être seule à défendre ces propositions. Nous avons bataillé sans relâche, avec l’appui des syndicats et d’experts du secteur mais le résultat des négociations a été désastreux. La réforme ne contient rien pour mettre fin à l’alignement du prix de l’électricité sur celui du gaz et rien sur la planification de nouveaux moyens de production électrique. La réforme acte la fin des tarifs réglementés et de la taxe européenne sur les superprofits et permet aux plus grandes entreprises de privatiser l’électricité la moins chère à produire. Le seul espace laissé à la puissance publique concerne un prix d’achat garanti aux producteurs d’électricité pour les protéger eux, et non les usagers, contre les fluctuations du marché. En somme, cette réforme n’a fait que mettre sur papier les demandes des lobbies des énergéticiens.
Du côté du Conseil, le gouvernement français n’a rien fait d’autre qu’assurer que l’État pourra massivement payer le programme « tout nucléaire » de Macron.
À l’heure du vote final sur l’accord au Parlement, les masques sont tombés : la FI a été le seul mouvement politique français à avoir voté contre la réforme du marché de l’électricité.
Si je suis de nouveau élue, je ferai de la création d’un grand service public de la production et de la vente de l’électricité une des priorités de mon prochain mandat, pour qu’enfin le peuple retrouve la maîtrise de ce bien essentiel. Je sais de nombreux syndicats, activistes et citoyens engagés sur ce sujet pour accompagner la lutte partout en France et en Europe. Le combat continue !

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