LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie Blogs REVUES Médias

La Lettre de Philosophie Magazine

▸ les 10 dernières parutions

04.12.2025 à 21:00

Aroma-Zone : j’ai visité le magasin de cosmétiques “home made”

hschlegel

Aroma-Zone : j’ai visité le magasin de cosmétiques “home made” hschlegel jeu 04/12/2025 - 21:00

« À 6 ans, mon frère m’a initiée à la “chimie drôle”. À 9 ans, je faisais pourrir des fleurs dans de l’alcool en espérant faire du Chanel N°5. À 31 ans, je me retrouve en décembre à faire la queue chez Aroma-Zone, un magasin qui vend huiles, poudres et principes actifs, afin de fabriquer moi-même ma parapharmacie.

[CTA1]

Aroma-Zone, la “deuxième marque préférée des Français”

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Aroma-Zone, bravo. Vous avez réussi à passer à côté d’un phénomène national. Créée en 1999 par un ingénieur chimiste auvergnat sous forme de site d’information sur les huiles essentielles, Aroma-Zone s’est vite transformé en plateforme de vente et a connu ces dix dernières années une croissance presque affolante (+56% en 2024) grâce au bouche à oreille et à l’implantation de points de vente stratégiques. Deuxième marque préférée des français après Decathlon, l’enseigne a vendu des huiles et de la cosmétique DIY (“do it yourself”) à 4,5 millions de clients l’an dernier. Plus de 1 800 produits et une communauté active sur les réseaux sociaux malgré l’absence de publicité nationale : la discrète idylle des Français avec leurs crèmes faites maison est un phénomène.

Je me suis donc rendue dans l’une des premières boutiques que la marque a ouvertes, située place de l’Odéon, à Paris. À l’approche des fêtes de fin d’année, le magasin est bondé et la foule hétéroclite : on y croise des étudiantes fauchées à la recherche de bons plans, des femmes mûres d’allure conservatrice qui défendent la filière française, des féministes qui luttent contre l’industrie cosmétique patriarcale mais ne veulent pas risquer de devenir moches, ou encore des multi-allergiques (comme moi) en quête de minimalisme.

➤ Vous lisez actuellement la Lettre de la rédaction de Philosophie magazine. Pour la recevoir directement dans votre boîte mail, abonnez-vous ! Cette newsletter est quotidienne et gratuite.

La ruée vers l’huile

Tous se précipitent là pour fabriquer leurs onguents et connaissent par cœur le catéchisme de la cosmétologie contemporaine : la peau est un mystère de profondeur qu’il faut apprendre à honorer. En 1957, déjà, le philosophe Roland Barthes remarquait dans ses Mythologies à propos du langage de la publicité pour les cosmétiques qu’il fait de la peau un univers sur lequel on peut “agir” moyennant certaines substances. Cependant, on rechigne aujourd’hui  à casser sa tirelire pour des onguents composés à 99% d’eau et d’air. Si Aroma-Zone s’est récemment tourné vers les produits “finis” pour augmenter sa marge financière, le grand public y va pour acheter “juste ce qui marche”, comme le confie une jeune fille que je croise dans la queue avec sa bande de copines. Elle leur explique qu’elle décortique la liste des principes actifs des crèmes les plus chères et les plus efficaces du marché, pour isoler ceux qui l’intéressent, puis aller les chercher elle-même dans ce supermarché du DIY. Le best-seller du moment, par exemple, est un sachet de collagène marin.

Les vrais “AZA” (“Aroma-Zone addicts”, comme ils s’autoproclament en ligne) se ruent sur la portion du magasin où sont entreposées les pipettes de toutes les tailles, fouets, émulsifiants, poudres à mélanger soi-même. Béotiens s’abstenir : leur jargon est d’une rigueur presque barbante. Pour s’y repérer, il faut connaître les principes actifs et leur concentration voulue : acide glycolique 10%, acide hyaluronique 3,5%, cuivre, zinc, vitamine C, etc. Il faut savoir comparer les baumes et les sérums, doser les quantités, se souvenir des vertus des huiles qui servent de “base” aux préparations à venir, connaître “sa” nature de peau ou de cheveu. Dans ce petit monde, les hommes sont rares. On aperçoit parfois un Aroma-Zone boyfriend visiblement envoyé en mission par sa douce, une liste de produits dans la main et aucune idée de la différence entre l’acide niacinamide et l’acide azélaïque.

Une nouvelle alchimie

On retrouve ici l’imaginaire de l’alchimie. Son postulat est simple : pour qui sait extraire au laboratoire des principes constitutifs, des éléments, l’unité de la matière autorise des combinaisons nouvelles permettant d’obtenir des produits recherchés. Si l’alchimie antique ou médiévale était un art d’origine divine, révélé aux seuls initiés, la cosmétique DIY contemporaine s’appuie sur des initiations plus collectives : Internet, les forums, le bouche à oreille. Le monde apparaît alors plus intelligible, à la fois dans la composition chimique des éléments qui le constituent, mais aussi dans ses rapports de pouvoir économique qui le travaillent. Impossible, une fois qu’on a acheté une fiole d’acide hyaluronique pour le prix d’un croissant aux amandes, de mettre trois fois cette somme dans une crème de grande marque.

Tout cela demande, il est vrai, du temps… et de l’effort. Dans leur ouvrage Philosophie de la chimie (De Boeck Supérieur, 2020), Pierre Teissier et Sacha Tomic rappellent que le “laboratoire” est un mot inventé par les alchimistes et qu’il désignait à l’origine un espace de labeur. C’est le lieu où l’on transporte des choses extraites de la nature pour les purifier, les analyser et les mettre au travail. La connaissance chimique, empiriste par excellence, s’acquiert aux prix de longues heures à s’informer, se mettre en danger par des expérimentations et des erreurs, faire la cuisine, la vaisselle, changer son équipement, etc. L’effervescence collective autour d’Aroma-Zone, ses promesses de rigueur scientifique et son imaginaire d’alchimiste, a quelque chose de fascinant.

À l’heure de la dématérialisation croissante de nos existences, où grimpe le sentiment d’impuissance des individus face au monde, le spectacle de cette foule d’alchimistes m’a mis du baume au cœur. Prendre à bras-le-corps la matérialité de la chair avec le zèle d’un laborantin n’est pas superficiel ; c’est accepter de mettre les mains dans le cambouis pour connaître et soigner ce petit morceau de cosmos qui nous est propre. Quoi de plus métaphysique que la cosmétique ? »

décembre 2025
PDF

04.12.2025 à 17:34

Hannah Arendt : “À quoi sert la pensée ?”

hschlegel

Hannah Arendt : “À quoi sert la pensée ?” hschlegel jeu 04/12/2025 - 17:34

Le 4 décembre 1975, il y a 50 ans jour pour jour, Hannah Arendt décédait d’une attaque cardiaque, à 69 ans, lors d’une soirée entre amis dans son appartement new-yorkais. En guise d’hommage, nous vous proposons la magnifique réponse, vibrante et étonnante, que la philosophe avait livrée une dizaine d’années auparavant à l’occasion d’un colloque, alors qu’on l’interrogeait sur le lien entre engagement, pensée et action.

[CTA1]

 

“Je suis persuadée que penser a une influence sur l’action – mais sur l’homme agissant. Parce que c’est le même homme qui pense et qui agit. Mais la théorie ne pourra influencer l’action que dans la réforme de la conscience. Avez-vous déjà réfléchi au nombre de gens dont il faudra réformer la conscience ? Et si vous n’y réfléchissez pas dans ces termes concrets, alors vous pensez en termes d’espèce humaine, c’est-à-dire de quelque chose qui n’existe pas en réalité, qui est un concept. Et ce concept – qu’il s’agisse de l’espèce humaine, de l’homme de Marx, de l’esprit du monde ou de tout ce qu’on veut – est toujours construit à l’image de l’homme seul. 

Si nous croyons réellement – et je pense que nous partageons cette croyance – que la pluralité est la règle sur terre, alors je pense qu’il faut modifier cette idée de l’unité de la théorie et de la pratique au point qu’elle devienne méconnaissable aux yeux de ceux qui s’y sont frottés auparavant. Je suis convaincue que vous ne pouvez agir que de concert avec d’autres, et je suis convaincue que vous ne pouvez penser que par vous-mêmes. Ce sont deux positions existentielles, si vous voulez les appeler ainsi, totalement différentes. Et s’imaginer qu’il y a une influence directe de la théorie sur l’action, dans la mesure où la théorie est simplement une chose issue de la pensée, j’estime que ce n’est pas juste et que ça ne le sera jamais”

Hannah Arendt, Penser librement, Payot (2021)

 

Pour aller plus loin, nous vous invitons à retrouvons le hors-série que nous lui avons consacré cette année, « Hannah Arendt. Comprendre, résister, espérer », toujours disponible ici. À lire en ligne ou à recevoir chez vous !

décembre 2025
PDF

04.12.2025 à 17:00

L’égrégore, ou l’esprit de corps des collectifs humains

hschlegel

L’égrégore, ou l’esprit de corps des collectifs humains hschlegel jeu 04/12/2025 - 17:00

Qu’est-ce qui fait qu’un groupe d’individus – classe, équipe, orchestre, brigade – se met à sentir, vibrer, agir à l’unisson, comme une seule personne ? C’est l’énigme que pointe le concept d’égrégore. La philosophe Audrey Jougla éclaire son histoire et son actualité.

[CTA2]

Tous ensemble, tous ensemble…

Nous en avons tous fait l’expérience. C’est un frisson qui surprend, un élan soudain, un ressenti collectif dont on fait pleinement partie et qui nous emporte, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. Dans un match, en équipe ou dans les gradins, dans une salle de concert, une manifestation, ou dansant une chorégraphie en groupe, nous avons tous un jour ressenti cette union aux autres qui nous dépassait un peu, et où l’on semblait ne faire qu’un.

Ce phénomène qui nous traverse alors porte un nom, souvent méconnu : l’égrégore. Du grec égrêgoros, il signifierait « éveillé » ou « celui qui veille, qui est vigilant », comme si nous étions soudainement conscients d’une réalité où l’agrégation de chacun ne se résume pas à la somme des individualités. D’autres étymologies rapprochent le terme du latin gregarius, grégaire.

L’insaisissable force du collectif

Qualifié de force ou d’énergie collective, l’égrégore s’exprimerait et serait palpable dès lors que les personnes sont unies par un même but ou dans une même action, « au diapason » dirait-on en langage courant. C’est la définition qu’en donne le médecin et intellectuel Pierre Mabille (1904-1952), dans son ouvrage Egrégores ou la vie des civilisations (1938) où il estime qu’il s’agit d’un « groupe humain doté d’une personnalité différente de celle des individus qui le forment ». 

Tout enseignant vous le confirmera : gérer une classe, ou s’adresser à elle, n’a rien à voir avec le fait de s’adresser à des élèves qu’on aurait additionnés. En conseil de classe, il n’est pas rare de désigner une classe avec une personnalité propre : elle est vivante, curieuse, travailleuse, ou indisciplinée. Mais s’agit-il pour autant d’un égrégore ?

Une notion spectrale et mystérieuse

À l’instar des fantômes, l’histoire de cette notion est pétrie de mysticisme et d’occultisme. Le phénomène d’égrégore se popularise à la fin du XIXe siècle, lorsque la fascination pour ces courants touche les intellectuels. L’on sent poindre l’œil critique de la philosophie pour ce qui ne serait qu’une affabulation romantique. Car c’est dans le contexte d’un XIXe siècle qui fait la part belle aux monstres et au surnaturel, et où l’ésotérisme se déploie, que l’égrégore intéresse. C’est aussi le plein essor de la franc-maçonnerie, qui conçoit l’égrégore comme une communion de ses membres.

“Toute réunion d’individus déployant une même intention, quels qu’ils soient, serait propice à la création de ce phénomène aux contours un peu flous. Mais d’où vient l’étincelle, le déclencheur ?”

 

La Genèse mentionne, dans le Livre d’Hénoch, les égrégores comme des anges déchus. Quel point commun avec notre concept ? Selon l’auteur René Guénon (1886-1951), dont l’œuvre concerne autant la métaphysique que l’ésotérisme, ce sont « des entités d’un caractère assez énigmatique, mais qui en tout cas semblent bien appartenir au “monde intermédiaire” ; c’est là tout ce qu’elles ont de commun avec les entités collectives auxquelles on a prétendu appliquer le même nom », explique-t-il dans « Influences spirituelles et égrégores » (in : Études Traditionnelles n° 259, avril-mai 1947). 

L’occultiste Éliphas Lévi (1810-1875) explique que l’égrégore n’est pas seulement un groupe qui serait soudé, mais bien une entité collective composée de « personnes unies par une même étude, un même idéal, ou une même pratique ». Plus qu’un groupe qui œuvre en commun, il est ici question d’une intention commune. Toute réunion d’individus qui déploieraient une même intention, qu’ils soient manifestants, danseurs de ballet, spectateurs de concert, ou supporters, serait alors propice à la création de ce phénomène aux contours encore un peu flous. Mais d’où viendrait l’étincelle, le déclencheur ?

“Un chaos émotif puissant”

Un facteur parcourt la littérature autour de cette notion : c’est la ferveur, qu’elle soit religieuse, cérémoniale, militante ou artistique. C’est ce que met en exergue Pierre Mabille : pour former un égrégore « la condition indispensable, quoiqu’insuffisante, réside dans un chaos émotif puissant », note-t-il dans son ouvrage. Ainsi, les rassemblements et les évènements marqués par une forte intensité émotionnelle créent les conditions nécessaires à la formation d’un égrégore. 

“Pour former un égrégore, la condition indispensable, quoiqu’insuffisante, réside dans un chaos émotif puissant” Pierre Mabille

 

Pour le comprendre, il faut préciser que Mabille s’intéresse à l’égrégore non en tant que médecin mais en tant que surréaliste. Sa rencontre avec André Breton constitue pour lui un véritable tournant : « Je m’étais habitué à ce qui me paraissait être une singularité sensible, et j’étais disposé à la cacher comme une sorte d’infirmité. Le surréalisme a réalisé ce miracle que des hommes qui n’étaient d’accord sur rien avec les autres se sont trouvés dès la première minute en pleine communion sensible », écrit-il dans sa revue Conjonction (cité dans Pierre Mabille et le surréalisme, d’Emmanuel Bauchard et Fabrice Flahutez, Hermann, 2024). 

Une communion sensible qui le percute et fait écho à l’égrégore, que l’on éprouve par-delà les différences individuelles. Il n’est donc pas étonnant que cette notion convoque atour d’elle les termes de vibrations, d’énergie, ou de résonnance. La ferveur initiale permettrait l’émergence d’une forme « d’inconscient collectif », pour reprendre Jung – mais soudain et fugace, une adéquation de conscience momentanée, de communion avec autrui.

Esprit de corps, es-tu là ?

Dans le contexte maçonnique, l’égrégore est conçu comme une forme d’élévation collective et se trouve renforcé par le rituel d’une chaîne d’union. On le retrouve dans un tout autre domaine, celui du spectacle, où l’union physique des musiciens ou des comédiens, se donnant la main ou se tenant par les épaules, précède l’entrée en scène, pour renforcer la solidarité des membres et ritualiser celle-ci : « être sur la même longueur d’ondes » n’est alors pas seulement une métaphore.

L’égrégore se manifeste aussi dans ce que nous ressentons au travers de « l’esprit de corps », ce sentiment d’appartenance qui s’exerce dans certaines professions, où le groupe doit être soudé. Soit parce que le rôle de chacun est déterminant pour l’ensemble, à l’image d’un orchestre, d’une brigade de cuisine ou d’une troupe de spectacle ; soit parce que l’exercice même du métier nécessite par sécurité que le groupe ne forme qu’un, comme c’est le cas dans un corps d’armée, une brigade d’intervention (BRI, RAID, forces spéciales), une équipe médicale en salle d’opération, un binôme de plongeurs sous-marins… L’enjeu est tel que le collectif, ou le duo, dissout momentanément l’individualité au profit d’un vécu et d’un but communs. 

Ne parle-t-on pas du corps enseignant ou du corps militaire ? La métaphore signifie que l’individu existe en tant que membre d’un collectif, et qu’en le rejoignant, il adopte aussi une position et une fonction organique particulières. Les policiers comme les agents de renseignements évoquent « être de la maison » pour nommer leur appartenance à leur administration de rattachement. Un point interpelle ici : ces corps sont très souvent des organes de l’État, conçus pour marcher, obéir et appliquer les directives d’une hiérarchie.

De la manipulation

On perçoit la dérive. La manipulation de ce phénomène permet tout autant d’assujettir que de favoriser le fanatisme. C’est l’un des instruments utilisés et dévoyés par les régimes autocratiques, les fondamentalistes religieux ou les mouvements sectaires : ils assoient leur embrigadement et leur fascination sur la ferveur collective engendrée, entre autres, par l’égrégore.

”Si les individus sont aussi prompts à être séduits et à adhérer à un égrégore, c’est peut-être parce qu’ils y trouvent une force dont l’ordinaire et le quotidien sont dépourvus”

 

Cas d’école à ce sujet, le film La Vague (Dennis Gansel, 2008) reprend une expérience psychologique réelle, menée par le professeur Ron Jones en Californie en 1967. Un enseignant, voulant montrer à ses élèves que l’émergence du fascisme repose sur des mécanismes encore possibles aujourd’hui, se trouve dépassé par ce qu’il a lui-même généré. L’engouement des élèves pour le mouvement collectif, le sentiment d’appartenance, et précisément l’adrénaline nouvelle ressentie par ce qui s’apparente à un égrégore, échappe bien vite à celui qui l’a créé. L’issue dramatique du film n’est pas sans rappeler une autre expérience professorale cinématographique.

Dans le film Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir, 1989), le professeur de littérature John Keating éveille ses étudiants à la poésie et les incite à écouter leur aspiration personnelle. Il convoque les éléments constitutifs de l’égrégore : rituel et espace de réunion secrète des étudiants, convergence d’intentions, intensité émotionnelle et identité propre du groupe. La cohésion des étudiants brille aussi dans la célèbre scène finale du film, où ils montent tour à tour sur leur table pour saluer leur professeur, criant « Ô capitaine, mon capitaine ».

À leur manière, ces deux œuvres témoignent de la puissance de l’égrégore, l’un politique, l’autre poétique, et de ses dommages collatéraux lorsqu’il n’est pas maîtrisé. Mais ces films disent aussi que si les individus sont aussi prompts à être séduits et à adhérer à ces mouvements collectifs, c’est peut-être parce qu’ils y trouvent une force dont l’ordinaire et le quotidien sont dépourvus.

Bénéfices en temps d’individualisme

Peut-être éprouvons-nous une forme de nostalgie pour des époques où les rituels collectifs, les cérémonies, les fêtes occupaient une place qu’elles n’ont plus. Le repli individualiste s’est renforcé depuis 2020 de manière inédite et les habitudes sont plus à l’isolement et le repli chez soi, ou entre soi, qu’à la célébration commune. Il y a sans doute trois enseignements à tirer du phénomène d’égrégore.

Le premier indique une qualité de présence que nous avons rarement : pour être touché par l’impulsion collective, encore faut-il être pleinement à ce que l’on vit, à ce que l’on voit, et ne pas être happé par des notifications ou des ruminations. L’immersion dans le présent nous rappelle une aspiration que nous avons tous : être à ce que l’on fait, et à rien d’autre, comme le souligne Montaigne (« Quand je danse, je danse, quand je dors, je dors », Les Essais, livre III, ch. 13).

Le deuxième enseignement serait que l’expérience du collectif ne se réduira jamais à des interactions virtuelles, aussi poussées soient-elles grâce à la technologie (imaginons des hologrammes en lieu et place des visioconférences). Le partage avec d’autres, qu’il vienne d’une expérience ou d’une émotion commune, nécessite la présence physique de nos pairs – ce qui fonde la raison d’être d’une salle de cinéma ou de concert, qui ne seront jamais remplaçables.

Enfin, le troisième enseignement de l’égrégore serait que nos divergences, d’opinions, d’identités, de croyances, sont abolies dès lors que nous sommes capables de nous tourner vers une intention commune. Et c’est précisément cette intention, qui vise un bénéfice pour l’être humain et le groupe, qui distingue l’égrégore de la meute tonitruante. La meute vocifère, elle se nourrit de la haine ou de la colère et n’a pas pour vocation de construire mais de disloquer, de démolir : aux antipodes de ce qui fonde cette notion. Lorsqu’il agit comme ressort pour exacerber des passions tristes, l’égrégore n’en est plus un : ce n’est qu’un amas, un magma collectif dévoyé.

Travail, divertissement, culture : tout ce qui peut au contraire nous réunir vers une aspiration collective a plus de force que les oppositions personnelles ou le narcissisme auquel nous sommes tous poussés. Des bons sentiments ? Nullement ; plutôt une barrière à l’ego, et une autre forme de résonance humaine, universelle, proche de celle qu’évoque le philosophe Harmut Rosa. À méditer avant votre prochaine célébration collective !

décembre 2025
PDF

04.12.2025 à 09:00

Comment sortir de sa bulle ? Trois pistes pour lutter contre l'individualisme

nfoiry

Comment sortir de sa bulle ? Trois pistes pour lutter contre l'individualisme nfoiry jeu 04/12/2025 - 09:00

Imaginez une grande ville où ne vivraient que des égocentriques : ne serait-ce pas insoutenable ? Pour nous aider à crever la bulle de l’individualisme, les philosophes modernes proposent trois pistes : l’oubli de soi dans l’activité, le dialogue ou la politique. Alexandre Lacroix vous présente ces trois grandes options existentielles dans l'article qui ouvre le dossier de notre tout nouveau numéro, à retrouver dès aujourd'hui chez votre marchand de journaux.

décembre 2025
PDF

04.12.2025 à 06:00

“Moi, moi et encore moi. Comment sortir de sa bulle ?” En allant vous procurer le nouveau numéro de “Philosophie magazine” qui sort ce jeudi !

nfoiry

“Moi, moi et encore moi. Comment sortir de sa bulle ?” En allant vous procurer le nouveau numéro de “Philosophie magazine” qui sort ce jeudi ! nfoiry jeu 04/12/2025 - 06:00

Nous l’éprouvons durant les fêtes : l’enfer, c’est les autres… Et pourtant, nous sentons que rester en soi-même, dans sa bulle, n’est pas plus enviable, que la forteresse du Moi peut se transformer en une prison tout aussi infernale. 

Dans notre tout nouveau numéro à retrouver dès ce jeudi chez votre marchand de journaux, nous nous sommes demandé comment trouver la bonne distance entre Moi et les autres.

décembre 2025
PDF

03.12.2025 à 21:00

“Bourrage papier” : que disent les imprimantes de notre rapport au monde ?

hschlegel

“Bourrage papier” : que disent les imprimantes de notre rapport au monde ? hschlegel mer 03/12/2025 - 21:00

« J’ai pris mon mal en patience. Mais il en a fallu de peu qu’elle finisse explosée aux quatre coins de Paris façon puzzle. Elle, c’est l’imprimante du bureau.

[CTA1]

“Aurais-tu la gentillesse de m’aider ?” J’ai adressé hier cette supplique à notre webmestre dans une fureur canalisée. En général, il résout tous nos problèmes avec flegme, parfois d’une mystérieuse imposition des mains sur la machine. Mais, même à lui, l’imprimante a résisté. Plus un signal. Nous nous sommes retrouvés face à l’outil censé nous servir comme deux poules devant un couteau. Il se trouve que je sortais tout juste d’un échange abscons avec le service des impôts qui, dans la gamme administrative, figure au pinacle de mes irritations. J’étais donc échauffé quand la machine s’est tue. Avant d’envoyer l’objet dans une fury room pour y finir en miettes sous une masse, j’ai lu.

➤ Vous lisez actuellement la Lettre de la rédaction de Philosophie magazine. Pour la recevoir directement dans votre boîte mail, abonnez-vous ! Cette newsletter est quotidienne et gratuite.

Une expérience universelle : la frustration technologique

J’ai lu Bourrage papier. Voici le titre de l’heureux ouvrage des artistes Matthieu Raffard et Mathilde Roussel (aux Éditions Les Liens qui libèrent, avec une préface d’Yves Citton). Ils délivrent avec humour leurs “leçons politiques d’une imprimante” en partant d’une expérience, quand leur “Epson Stylus Pro 4900 a cessé de fonctionner” sans prévenir. À partir de là, et de leur échec à la réparer, du constat de leur impuissance et de leur ignorance, ils se sont lancés dans une enquête à propos de cet “hyperobjet”. Ils empruntent le concept au philosophe Timothy Morton, qui désigne ainsi les phénomènes (comme le réchauffement climatique) qui outrepassent notre entendement, impossibles à cerner dans une vision claire et qui induisent des interactions complexes.

L’imprimante, un cas d’école (qui rend fou)

Le livre se présente lui-même comme bel objet curieux – voire un bon cadeau de Noël, et pas uniquement pour les passionnés de bureautique ! Avec des dessins dans les marges, des photos, il met en page une typographie “post-binaire” qui ne freine jamais la lecture. Ce manifeste pour la création déploie une maquette aussi inventive qu’est la démarche des deux universitaires. Les deux limiers amusés mettent les mains dans le cambouis. Ils auscultent l’imprimante sous différents rapports, inspirés par les penseurs contemporains. Ils se demandent par exemple : comment la fabrication des encres et des couleurs a-t-elle pu participer de l’exploitation des ressources et des dérives de la mondialisation ? La machine a-t-elle favorisé l’émancipation des femmes (les dactylos, notamment) ? Quels gestes fondamentaux, archaïques, nous a-t-elle fait perdre ? Lesquels a-t-elle réveillés ?

Ne pas céder à la violence… même envers les objets ?

Aux pulsions de violence que j’évoquais, ils consacrent d’ailleurs un chapitre entier ! Ils avancent qu’en “tapant sur une imprimante, on ressent directement ce lien de partenariat qui nous lie à ces objets défectueux”. Pour eux, “tant que nous n’aurons pas mis au clair la part de violence qui traverse l’histoire de notre relation aux machines, nous ne serons sans doute pas capables de tisser avec cette catégorie bien particulière d’objets une relation satisfaisante”. Convaincus, dans les pas du philosophe John Dewey, que ce type d’enquête à la fois minuscule et infinie permet “de garder un lien vivifiant à l’environnement social et culturel dans lequel nous interagissons”, ils invitent finalement à réviser notre rapport au monde, en nous rendant attentifs à nos interdépendances. Ils y croient, “cette forme d’épistémologie de la relation, si elle était véritablement implémentée sur notre Terre, changerait en profondeur notre devenir planétaire”. Ce changement commencerait donc là, dans l’open space, par le fait de considérer ces objets technologiques comme des partenaires, et non comme des ennemis… Ça imprime ! »

décembre 2025
PDF

03.12.2025 à 17:00

Le “validisme” : pourquoi les personnes handicapées souffrent des normes imposées par les valides

hschlegel

Le “validisme” : pourquoi les personnes handicapées souffrent des normes imposées par les valides hschlegel mer 03/12/2025 - 17:00

Qu’est-ce que le « validisme » ? Introduit par les activistes handicapés des années 1980 sur le modèle du « racisme » et du « sexisme », ce terme dénonce la prégnance problématique de la norme des valides sur la vie et la pensée des handicapés. En cette Journée internationale des personnes handicapées, nos confrères de Philonomist reviennent sur l’enjeu existentiel, politique et philosophique de ce combat.

décembre 2025
PDF

03.12.2025 à 14:00

John Maus, une synth-pop agitée contre la “société de contrôle”

hschlegel

John Maus, une synth-pop agitée contre la “société de contrôle” hschlegel mer 03/12/2025 - 14:00

Le musicien américain, qui effectue une tournée en Europe, donne un concert au Bataclan, à Paris, jeudi 4 décembre. Rencontre avec une figure de la pop underground, sombre et spirituelle, qui vit autant pour la musique que la philosophie.

[CTA2]

 

Quinze. C’est, après relecture, le nombre de références philosophiques mobilisées par John Maus au cours des 40 minutes d’entretien qu’il nous accordées depuis le Royaume-Uni, début novembre. De Nietzsche à Alain Badiou en passant par le courant néo-thomiste, Simone Weil et les penseurs de la French Theory : on avait rarement vu un cerveau bouillonnant s’aventurer dans des digressions aussi déroutantes qu’habitées.

L’esprit n’est pas la seule chose sous tension chez John Maus. En tournée européenne pour promouvoir son nouvel album Later Than You Think, le premier après sept ans, ce chantre d’une pop cryptique et caverneuse est un artiste agité. En interview, il remue sans cesse, parle les yeux fermés, répète des phrases, cherche ses mots, se reprend puis s’arrête soudain et vous fixe d’un regard impassible, derrière son écran.

“Corps hystérique”

Ce corps remuant fait partie du charme de John Maus et constitue pour ainsi dire sa petite marque de fabrique sur scène. Seul avec son ordinateur et son micro, en chemise repassée vite dégoulinante, le musicien hurle, court, fait des exercices de gym, se frappe parfois. Génial et ahurissant. Il nomme ça le « corps hystérique », une manière de tout donner, entre énergie punk et exorcisme. « Ça n’a rien d’une catharsis personnelle, justifie-t-il. C’est beaucoup de travail. J’essaie de toucher à une certaine limite, à travers ces gestes ridicules, comiques ou absurdes. » Chaque performance scénique est, pour cet auteur-compositeur-interprète à l’ossature imposante, une voie d’accès vers un « état numineux ». Entendre : un sentiment de présence absolue, une transcendance d’ordre divin.

Sa musique le traduit bien. Des lignes de basse répétitives enrobées de tapis sonores plus soyeux, qu’accompagne une voix de baryton douce et inquiétante, surgie comme un écho. Les textes, minimalistes, sont sombres (« Our life is on the line and we’re running out of time », sur Out of Time), mais parviennent à se frayer un chemin vers la lumière (« You have taken a very special part of my heart », sur Pick It Up). Adepte du do-it-yourself, John Maus, qui a étudié la musique expérimentale au California Institute of the Arts, assure composer seul dans le sous-sol de sa maison du Minnesota. « J’aime les distorsions, les petites dissonances, poursuit-il. Tout ce qui interrompt notre savoir et reconfigure ce que l’on tenait pour acquis. La vérité, ça commence toujours par une interruption. » On devine une phrase de Paul Valéry (« Tout commence par une interruption ») derrière ce propos.

Docteur en philosophie

La vérité, c’est sans doute la grande affaire de ce docteur en philosophie, venu à la discipline grâce aux œuvres d’Adorno sur l’esthétique. John Maus a soutenu une thèse de philosophie à l’université de Hawaï en 2014. Intitulée « Communication and Control », elle est une sorte de commentaire épique et multidisciplinaire au texte de Deleuze « Post-scriptum sur les sociétés de contrôle ». Dans ce court texte, Deleuze développe ce concept en référence aux « sociétés disciplinaires » de Foucault qui auraient caractérisé un certain exercice du pouvoir entre les XVIIe et XIXe siècles. Le XXe siècle porte quelque chose de nouveau, pour Deleuze : « Nous sommes dans une crise généralisée de tous les milieux d’enfermement, prison, hôpital, usine, école, famille. Ce sont les sociétés de contrôle qui sont en train de remplacer les sociétés disciplinaires. » Deleuze anticipait de manière visionnaire la révolution d’Internet :

“Le langage numérique du contrôle est fait de chiffres, qui marquent l’accès à l’information, ou le rejet. Les individus sont devenus des ’dividuels’, et les masses, des échantillons, des données, des marchés ou des ’banques’”

Gilles Deleuze, « Post-scriptum sur les sociétés de contrôle », in : L’Autre Journal, 1990

John Maus adapte cette pensée aux technologies du XXIe siècle. « Le pouvoir opère à travers de nouveaux canaux, le marketing en ligne, TikTok, tout ça. Mais la musique n’y échappe pas non plus », nous dit-il. La faute aux algorithmes, qui envahissent les plateformes ? « Pas seulement. En fait, les artistes ont toujours entretenu des relations ambiguës avec le pouvoir. Avant, vous écriviez pour le prince de Habsbourg, l’Église... Mais comme dit je ne sais plus qui [le poète allemand Hölderlin] : “Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.” »

La musique punk incarne un tel salut, pour John Maus. Ou du moins offre-t-elle la possibilité d’inventer, selon lui, un « langage minoritaire » (encore, le vocabulaire de Deleuze) élaborant des modèles de vie alternatifs :

“La musique punk imagine ou tente d’imaginer des êtres qui n’existent pas encore, des êtres en devenir. C’est pour ça que j’aime la vulgarité, la stupidité, m’exprimer parfois comme un enfant ou avec des slogans politiques hétéroclites. Le punk porte cette vérité en lui”

John Maus

Polémique sur Trump

La politique, justement, ne lui a pas spécialement porté bonheur. Le 6 janvier 2021, John Maus est vu dans la foule qui prend d’assaut le Capitole, à Washington. Il assiste alors la documentariste Alex Lee Moyer Jr., qui tourne un film sur le youtubeur complo-trumpiste Alex Jones. Une partie de son public ne lui pardonne pas. Depuis, il ne cesse de crier qu’il était là comme observateur... sans toujours convaincre. Plutôt ironique, quand on sait son admiration pour Alain Badiou, philosophe maoïste qu’il cite souvent : un nom d’album reprend une formule de Badiou (We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves, tiré de ses « Quinze thèses sur l’art contemporain ») et sur son dernier album, le titre Tous les gens qui sont ici sont d’ici, en français s’il vous plaît, copie une citation en soutien aux migrants. « Il faudrait plutôt m’appeler : Chairman Mao ! » plaisante le musicien, avant de se renfrogner, prudent.

Le tournant de 2020 n’a pas été simple pour lui. Cette polémique sur son supposé trumpisme a fait suite à la mort de son frère, deux ans plus tôt, qui l’a proprement dévasté, et au Covid, période qu’il a également mal vécue. On le sent aujourd’hui plus solide, mais aussi résigné, quelque part.

“Je suis un peu revenu de toutes ces figures contestataires avec lesquelles j’ai grandi. J’aime la rébellion ! Mais je me demande si je n’aurais pas mieux fait d’apprendre le grec et le latin et de lire Plotin”

John Maus

Les penseurs de la French Theory ont cédé la place, sur ses étagères, aux philosophes scolastiques et notamment « au courant néo-thomiste français du début du XXe siècle. Vous savez, Jacques Maritain, Étienne Gilson, ce genre de choses. »

“Plus tard que tu ne le penses”

Dans son dernier album, Later Than You Think, John Maus ne cache pas sa ferveur catholique, qui lui a permis de ressortir vivant de sa longue phase de deuil. Il s’en prend à Satan, à l’Antéchrist, fait entendre des chants grégoriens et des alléluias, assumant sa quête de spiritualité. S’il s’intéresse en ce moment à la scolastique du Moyen Âge, c’est qu’elle lui paraît peut-être « moins violente » que d’autres théories religieuses « dans son rapport à l’altérité », et plus accueillante à « la pluralité des interprétations ». « Il n’y a pas que le cogito. Le sujet est traversé par autre chose, il peut faire l’expérience d’une présence d’une autre nature », présence que seule la foi catholique a visiblement su lui apporter. L’image en couverture de son album est d’ailleurs prise par un prêtre du Michigan pendant la rénovation de son église.

Pourquoi s’émouvoir du fait qu’il soit « plus tard qu’on ne le pense », s’il croit à la vie éternelle ? C’est tout le sens de la chanson Out of Time, qui distingue implicitement, comme dans l’Antiquité, entre deux types d’éternité : la sempiternitas (l’idée que le monde dure indéfiniment) et l’aeternitas (l’idée que l’éternité est hors du temps ou qu’elle est de tout temps). John Maus penche pour la seconde approche, forcément, plus mystique. « Le titre de mon album, c’est simplement un memento mori, un peu comme chez Heidegger. On va tous vers la mort. Le monde se meurt, il s’effondre. Mais l’éternité, c’est autre chose. Ce n’est ni une question de matière, ni une question de temps. C’est plutôt l’inverse : l’absence de temps [« no time », en anglais]. Être “hors du temps”, c’est être ce qu’on a toujours été. Je ne sais pas... C’est une idée plutôt importante à méditer, non ? » Oui, plutôt.

décembre 2025
PDF

03.12.2025 à 13:02

MBTI, DISC, BigFive… Que valent vraiment les tests de personnalité ?

hschlegel

MBTI, DISC, BigFive… Que valent vraiment les tests de personnalité ? hschlegel mer 03/12/2025 - 13:02

INTP, ENFP, ISTJ… Ces sigles ne vous disent rien ? C’est que vous avez échappé à la lame de fond des tests de personnalité ! Des tests qui, comme par exemple le célèbre MBTI, sont aujourd’hui de plus en plus utilisés en entreprise. Mais d’où viennent-ils ? Sont-ils fiables ? Et que révèle cette manie de classer les individus ? Apolline Guillot et Alexandre Jadin ont mené l’enquête, pour nos confrères de Philonomist.

décembre 2025
PDF

03.12.2025 à 06:00

D’où vient la jalousie ? Qu’est-ce qui la provoque vraiment ?

hschlegel

D’où vient la jalousie ? Qu’est-ce qui la provoque vraiment ? hschlegel mer 03/12/2025 - 06:00

L’envie est sans doute le moteur secret du capitalisme. C’est la conviction du philosophe Jean-Pierre Dupuy, connaisseur des penseurs libéraux et de René Girard. Mais il faut la distinguer de la jalousie qui, elle, est profondément destructrice, comme il l’explique dans notre nouveau hors-série, « Petit traité des vices à l’usage des honnêtes gens ».

décembre 2025
PDF
10 / 10
  GÉNÉRALISTES
Ballast
Fakir
Interstices
Lava
La revue des médias
Le Grand Continent
Le Diplo
Le Nouvel Obs
Lundi Matin
Mouais
Multitudes
Politis
Regards
Smolny
Socialter
The Conversation
UPMagazine
Usbek & Rica
Le Zéphyr
 
  Idées ‧ Politique ‧ A à F
Accattone
Contretemps
A Contretemps
Alter-éditions
CQFD
Comptoir (Le)
Déferlante (La)
Esprit
Frustration
 
  Idées ‧ Politique ‧ i à z
L'Intimiste
Jef Klak
Lignes de Crêtes
NonFiction
Nouveaux Cahiers du Socialisme
Période
Philo Mag
Terrestres
Vie des Idées
 
  ARTS
Villa Albertine
 
  THINK-TANKS
Fondation Copernic
Institut La Boétie
Institut Rousseau
 
  TECH
Dans les algorithmes
Framablog
Gigawatts.fr
Goodtech.info
Quadrature du Net
 
  INTERNATIONAL
Alencontre
Alterinfos
CETRI
ESSF
Inprecor
Journal des Alternatives
Guitinews
 
  MULTILINGUES
Kedistan
Quatrième Internationale
Viewpoint Magazine
+972 mag
 
  PODCASTS
Arrêt sur Images
Le Diplo
LSD
Thinkerview
 
Fiabilité 3/5
Slate
 
Fiabilité 1/5
Contre-Attaque
Issues
Korii
Positivr
🌓