17.05.2024 à 11:06
la Rédaction
La stratégie du pire mise en place par l’exécutif est en train de se transformer en la pire des stratégies.
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La stratégie du pire mise en place par l’exécutif est en train de se transformer en la pire des stratégies.
« Désigner son adversaire revient à choisir son successeur » rappelait il y a peu l’historien Patrick Boucheron. C’est exactement ce qu’est en train de faire l’exécutif avec l’extrême droite du Rassemblement national en convoquant coup sur coup deux débats – « discussions » si l’on s’en tient au lapsus de la tête de liste macroniste Valerie Hayer : entre les deux seconds Attal et Bardella, et entre les deux présidents Macron et Le Pen.
La stratégie de Renaissance dans la dernière ligne droite avant les élections européennes est claire : tenter de sortir du référendum pour ou contre Macron et le remettre sur le terrain du référendum pour ou contre l’Europe quitte à simplifier jusqu’à la caricature et leur position et celle de l’extrême droite. Car lorsqu’il remet en cause, au plus fort de la crise des agriculteurs, le Green New Deal voté au Parlement européen, le gouvernement ne fait pas montre d’un européisme débordant. Et il semble loin le temps où le RN portait le Frexit comme un étendard puisque maintenant, avec ses alliés européens (de Matteo Salvini à Viktor Orban), ils sont en train de définir les contours de leur Europe.
Le parti présidentiel tente d’user jusqu’à la corde le barrage contre l’extrême droite qui désormais s’étendrait à l’Europe. Il est vrai que la progression des deux groupes d’extrême droite européens est menaçante sur l’ensemble du continent. Renew se veut le plus solide rempart contre l’extrême droite en France et en Europe. Vraiment ? Cet argument se fracasse sur la réalité des pratiques. En ce moment même , le parti allié des machinistes au parlement européen négocie un accord ed gouvernement avec l’extrême droite de Geert Wilders.
En France, en 7 ans, les gouvernements d’Emmanuel Macron ont repris à leur compte et transformé en normes des pans entiers du programme de l’extrême droite, en des matières comme la sécurité ou l’immigration. Aujourd’hui encore ils ont besoin de leur apport pour faire adopter la loi sur la modification du corps électoral en Nouvelle Calédonie. Les députés Renaissance ont participé à la banalisation et la normalisation du RN en l’intégrant dans les cercles du pouvoir à l’Assemblee nationale. Pire, ils excluent régulièrement la gauche du « champ républicain » et accordent au RN le rôle de principale opposition et d’alternative. La plus grande réussite du camp Macron en 7 ans de pouvoir, c’est peut-être la carrière de Jordan Bardella et le passage du rêve au possible de l’entrée de Marine Le Pen à l’Elysée.
Pablo Pillaud-Vivien
Reçu avec les honneurs d’un chef d’Etat, le leader de la France insoumise a prononcé à Dakar un discours conjoint avec le nouveau Premier ministre sénégalais. Beaucoup de points d’accord entre les deux hommes, sauf un : la condamnation de l’homosexualité et de facto du mariage pour tous par Ousmane Sonko. Jean-Luc Mélenchon, au moment de lui répondre, n’a pas esquivé la question et a réaffirmé avec force son engagement pour l’égalité et l’amour. Sous les huées de la salle. Pour une fois, et c’est heureux, il a été clair sur les principes, a argumenté pour se faire comprendre, n’a pas clivé et n’a rien cédé pour autant. Comme quoi, quand il veut, il peut.
P.P.-V.
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16.05.2024 à 10:59
Catherine Tricot
Les affrontements en Nouvelle-Calédonie s’aggravent et prennent un tour dangereux, celui d’une possible guerre civile.
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Les affrontements en Nouvelle-Calédonie s’aggravent et prennent un tour dangereux, celui d’une possible guerre civile.
Emmanuel Macron vient de décréter l’état d’urgence, de sortir les chars et il expérimente les outils de répression contemporains. Déjà envisagé lors des émeutes à la suite de la mort de Nahel à l’été 2023, le gouvernement coupe TikTok, croyant empêcher les jeunes de se parler entre eux. La gravité de la situation, qui a déjà fait quatre morts, imposent des mesures fortes susceptibles de désamorcer la tension. Dire cela et ne rien dire, c’est la même chose. Quelles mesures fortes ?
Bien qu’utiles, les visios réunissant de part et d’autre de l’écran le Président avec les parties prenantes de Nouvelle-Calédonie, d’une part, et d’autre part les partis présents à l’Assemblée nationale, n’en font évidemment pas partie. Les accompagner d’ultimatum du type « mettez-vous d’accord en deux semaines sinon ce sera l’exécution du plan qui met le feu actuellement » est totalement contre-productif.
En revanche, il serait nécessaire de faire un pas en arrière par rapport à ce qui avait été vécu comme de l’autoritarisme en 2020 lorsqu’en période de covid – et malgré la demande des indépendantistes – avait été maintenu le troisième et dernier référendum d’indépendance. Faire également un grand pas en arrière par rapport à la provocation de maintenir le vote d’une réforme du corps électoral entraînant le recul des Kanak parmi les électeurs1. Ces actes forts, eux, peuvent faire redescendre la pression et rendre possible un dialogue.
En 1988, au plus fort et plus tragique de la crise, le gouvernement conduit par Michel Rocard avait trouvé les chemins. C’est possible, mais il faut cesser de vouloir imposer les vues de la métropole. Et oser la modestie, le changement de méthode de gouvernement : considérer que la société a sa place dans les décisions et qu’on ne peut la conduire à la schlag.
Et alors il sera temps d’inventer un nouveau système d’alliance territorial, de gouvernance et de citoyenneté qui élargissent les droits et fassent justice à l’histoire. L’indépendance en fait partie.
En outre, il faudrait aussi réfléchir à la banalisation de l’arsenal « antiterroriste », mis en place sous François Hollande, qui constitue de puissantes armes de répression à l’usage discrétionnaire d’un pouvoir pas toujours animé d’esprit de tempérance démocratique. Vous voyez ce que je veux dire ? Inquiétudes pour aujourd’hui et demain.
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16.05.2024 à 10:58
la Rédaction
Ciotti, pyromane récidiviste Le président de Les Républicains s’agite beaucoup ces derniers jours. Le 14 mai, il propose la « dissolution de La France insoumise », car ce serait un parti antisémite. Le 15 mai, il est tout fier d’être un des leaders du contre-courant de l’histoire en s’opposant « au bureau de l’Assemblée nationale à la création d’un groupe d’amitié France-Palestine »,…
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Ciotti, pyromane récidiviste
Le président de Les Républicains s’agite beaucoup ces derniers jours. Le 14 mai, il propose la « dissolution de La France insoumise », car ce serait un parti antisémite. Le 15 mai, il est tout fier d’être un des leaders du contre-courant de l’histoire en s’opposant « au bureau de l’Assemblée nationale à la création d’un groupe d’amitié France-Palestine », au prétexte que « la Palestine n’est pas un État ! » (on lui dit pour ses si « chers amis » les chrétiens d’Orient ?) Bref, Éric Ciotti a des choses à dire et à faire savoir. Sauf une. Tiens, une info en date du… 13 mai ! Dans le journal Le Monde, on apprend que le bougre est « au centre d’une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics ». La troisième enquête du genre de sa carrière. En football, on appelle ça un hat-trick. Chez les LR, ça s’appelle la routine.
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16.05.2024 à 10:57
la Rédaction
Nouvelle-Calédonie : il est encore temps d'éviter le pire
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Les affrontements en Nouvelle-Calédonie s’aggravent et prennent un tour dangereux, celui d’une possible guerre civile.
Emmanuel Macron vient de décréter l’état d’urgence, de sortir les chars et il expérimente les outils de répression contemporains. Déjà envisagé lors des émeutes à la suite de la mort de Nahel à l’été 2023, le gouvernement coupe TikTok, croyant empêcher les jeunes de se parler entre eux. La gravité de la situation, qui a déjà fait quatre morts, imposent des mesures fortes susceptibles de désamorcer la tension. Dire cela et ne rien dire, c’est la même chose. Quelles mesures fortes ?
Bien qu’utiles, les visios réunissant de part et d’autre de l’écran le Président avec les parties prenantes de Nouvelle-Calédonie, d’une part, et d’autre part les partis présents à l’Assemblée nationale, n’en font évidemment pas partie. Les accompagner d’ultimatum du type « mettez-vous d’accord en deux semaines sinon ce sera l’exécution du plan qui met le feu actuellement » est totalement contre-productif.
En revanche, il serait nécessaire de faire un pas en arrière par rapport à ce qui avait été vécu comme de l’autoritarisme en 2020 lorsqu’en période de covid – et malgré la demande des indépendantistes – avait été maintenu le troisième et dernier référendum d’indépendance. Faire également un grand pas en arrière par rapport à la provocation de maintenir le vote d’une réforme du corps électoral entraînant le recul des Kanak parmi les électeurs1. Ces actes forts, eux, peuvent faire redescendre la pression et rendre possible un dialogue.
En 1988, au plus fort et plus tragique de la crise, le gouvernement conduit par Michel Rocard avait trouvé les chemins. C’est possible, mais il faut cesser de vouloir imposer les vues de la métropole. Et oser la modestie, le changement de méthode de gouvernement : considérer que la société a sa place dans les décisions et qu’on ne peut la conduire à la schlag.
Et alors il sera temps d’inventer un nouveau système d’alliance territorial, de gouvernance et de citoyenneté qui élargissent les droits et fassent justice à l’histoire. L’indépendance en fait partie.
En outre, il faudrait aussi réfléchir à la banalisation de l’arsenal « antiterroriste », mis en place sous François Hollande, qui constitue de puissantes armes de répression à l’usage discrétionnaire d’un pouvoir pas toujours animé d’esprit de tempérance démocratique. Vous voyez ce que je veux dire ? Inquiétudes pour aujourd’hui et demain.
Catherine Tricot
Le président de Les Républicains s’agite beaucoup ces derniers jours. Le 14 mai, il propose la « dissolution de La France insoumise », car ce serait un parti antisémite. Le 15 mai, il est tout fier d’être un des leaders du contre-courant de l’histoire en s’opposant « au bureau de l’Assemblée nationale à la création d’un groupe d’amitié France-Palestine », au prétexte que « la Palestine n’est pas un État ! » (on lui dit pour ses si « chers amis » les chrétiens d’Orient ?) Bref, Éric Ciotti a des choses à dire et à faire savoir. Sauf une. Tiens, une info en date du… 13 mai ! Dans le journal Le Monde, on apprend que le bougre est « au centre d’une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics ». La troisième enquête du genre de sa carrière. En football, on appelle ça un hat-trick. Chez les LR, ça s’appelle la routine.
L.L.C.
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15.05.2024 à 17:00
Pablo Pillaud-Vivien
Anthony Smith, inspecteur du travail et candidat LFI pour les élections européennes, est l’invité de #LaMidinale.
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Anthony Smith, inspecteur du travail et candidat LFI pour les élections européennes, est l’invité de #LaMidinale.
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15.05.2024 à 15:34
Astrid Jurmand
Méprisés par le gouvernement, insultés par les députés, arrêtés par la police : les proches des otages peinent à se faire respecter, à défaut d'être entendus.
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Méprisés par le gouvernement, insultés par les députés, arrêtés par la police : les proches des otages peinent à se faire respecter, à défaut d’être entendus.
Du gouvernement à sa police, Israël s’organise pour nier la situation des otages et leurs familles. Plus de sept mois après le 7 octobre, 130 captifs sont toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Pour rappel, ce ne sont pas moins de 240 personnes, en majorité israéliennes, qui ont été enlevées lors de l’attaque terroriste. Un calvaire pour leurs proches, d’autant plus que les autorités leur font montre d’un mépris et d’une violence sans vergogne.
Le mois qui a suivi l’attaque du Hamas s’est tenu une audition à la Knesset, le parlement israélien, avec, au cœur de celle-ci, le projet de loi visant à établir la peine de mort pour les terroristes. Lorsque les familles des otages se sont insurgées, inquiètes des répercussions que cette loi pourrait avoir sur leurs proches, ils n’ont reçu qu’avanies. « Vous n’avez pas le monopole de la douleur », leur a asséné le député Almog Cohen, affilié au parti d’extrême droite Otzma Yehudit, en coalition dans le gouvernement Netanyahou.
De même, lors de manifestations, le peuple israélien a exhorté son gouvernement à tout faire pour que les otages puissent retrouver leurs familles. Une vidéo où l’on voit des policiers traîner Ila Metzger, la belle-fille de l’otage Yoram Metzger, devant le domicile de Benjamin Netanyahou, a beaucoup circulé sur les réseaux. Plusieurs médias locaux s’accordent à dire que les forces de l’ordre auraient bousculé Ilana Gritzewsky, la compagne de Matan Zangauker également otage du Hamas. Tandis que d’autres proches des captifs témoignent avoir été violentés. L’élue Naama Lazimi, du parti travailliste, présente lors d’un rassemblement pour les otages, a affirmé avoir été molestée par la police, elle, mais aussi d’autres personnes. Et au micro de la station de radio Kann, elle parle d’une escalade de la violence, d’un traitement bien différent qu’au cours des précédentes manifestations. La police accuse, en guise de réponse, les manifestants de violences et de provocations.
Au-delà des bousculades, des coups et des railleries, plusieurs des participants aux marches ont été arrêtés pour avoir tenté de maintenir l’attention de leurs dirigeants sur les otages. Mais c’est une voix vers laquelle le gouvernement israélien refuse de tendre l’oreille.
Les proches des otages et les opposants au gouvernement initient des marches, dressent des pancartes, s’expriment à travers les réseaux sociaux et des mégaphones, se regroupent en foule.« Rafah peut attendre – pas eux [les otages] », écrivaient les manifestants pendant que leurs dirigeants simulaient des négociations avec le Hamas. Mais visiblement, la priorité du gouvernement n’est pas celle des familles : le ministre des Finances d’Israël, Betsalel Smotrich, a déclaré que « la libération des otages n’est pas la chose primordiale, le plus important est la destruction du Hamas ».
Lors des négociations au Caire, suivies de près par la communauté internationale, le Hamas avait accepté la proposition présentée par les médiateurs. Il était question notamment d’une « trêve graduelle » qui impliquait la libération d’otages contre celle de prisonniers palestiniens. Mais le gouvernement de Netanyahu a balayé cette proposition d’un revers de main, trop occupé à déshumaniser et génocider les civils palestiniens. Les otages ne sont plus qu’un prétexte : ce 15 mai, le ministre israélien Benny Gantz a appelé à encore « accroître la pression internationale sur le Hamas, tout en maintenant la pression militaire, pour parvenir à un accord permettant de libérer les otages ».
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