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17.04.2025 à 11:43

LA LETTRE DU 17 AVRIL

la Rédaction
Partis, syndicats, associations : la gauche se perd en concurrence
Texte intégral (1657 mots)

Partis, syndicats, associations : la gauche se perd en concurrence

par Roger Martelli

La gauche, du social au politique, est diverse et ses organisations ont des fonctions distinctes. Or, la politique ne saurait se mener sans jeu collectif.

Depuis le mouvement contre la réforme des retraites et avant la manifestation du 1er mai, en passant par les récentes manifestations en défense de l’État de droit, les tensions entre La France insoumise et le reste de la gauche se répètent. Jean-Luc Mélenchon et les insoumis, pressés d’agir, jouent volontiers les donneurs d’ordres, annonçant quand il faut manifester, sur quoi et avec qui. Du coup, jaloux de leur indépendance, syndicats et associations sont tentés de faire bande à part. Les autres partis de gauche hésitent : se tenir en retrait ou défiler au côté des syndicats et associations. À l’arrivée, citoyens et militants sont dans le désarroi.

Les tensions deviennent récurrentes, mais elles ne sont pas neuves. Voilà une bonne trentaine d’années que les relations du social et du politique demandent à être redéfinies. Les sphères du politique et du social se recomposent, la démocratie flirte avec « l’illibéralisme » : tout se recompose et l’urgence grandit… tout autant que l’incertitude. 

Ainsi, la retraite n’est plus seulement une question d’âge ; la bataille pour l’égalité, la lutte contre les discriminations et la conquête des droits se confondent ; la gestion de la ville devient tout autant cardinale que le devenir de l’industrie… Le national et l’international ne peuvent se penser séparément, pas plus que le naturel et l’humain. Ce qui hier encore était clairement distinct ne l’est plus. Pourtant, on continue à raisonner en domaines séparés.

C’est un immense problème pour la gauche. La société n’est ni une juxtaposition de domaines, ni une succession d’enjeux que l’on traite séparément les uns des autres. Elle constitue un tout et, surtout quand les problèmes s’accumulent, il convient de dire en même temps les choix concrets que l’on souhaite et la logique générale qui les ordonne. Or cette logique ne peut pas être du seul ressort des organisations politiques, des partis. 

On a pourtant pris l’habitude de segmenter les responsabilités : à la société civile et à ses organisations de formuler les demandes et de peser pour se faire entendre ; à l’État et aux partis de proposer leurs réponses. Mais quand l’État-providence se défait, quand les frontières du privé et du public se recomposent, quand les choix doivent intégrer la finitude de la planète, alors on ne peut plus séparer le problème et la solution. En bref, les partis, les syndicats et les associations ont des fonctions distinctes, mais « la » politique ne peut pas être déléguée aux seuls partis.

L’histoire nous a légué trois grands modèles d’articulation du social et du politique : le modèle travailliste (le parti est le prolongement politique du syndicat), le modèle socialiste-communiste (le parti dirige le syndicat et les associations) et le modèle syndicaliste révolutionnaire (le syndicat est lui-même l’expression politique du monde ouvrier). Ces trois modèles ont vieilli et aucun nouveau modèle n’a émergé. Nous nous contentons donc d’osciller entre la tentation de la subordination du syndicat au parti et celle de leur totale séparation. Ni l’une ni l’autre ne sont à la hauteur des enjeux. Il faut sortir de ce balancier.

Cela suppose de s’entendre sur la part respective du commun et du spécifique. Les syndicats et les associations sont bien au cœur de la définition de la demande et des luttes pour les faire prévaloir ; les organisations politiques sont bien au cœur de la compétition pour dire ce qui doit orienter l’action publique ; mais c’est à l’ensemble qu’il revient d’énoncer le projet global de société qui nous permet de vivre ensemble et la logique qui doit l’animer.

Sur cette base, les organisations peuvent, quand il le faut, se retrouver, dès l’instant où il est acquis qu’aucune force n’a vocation à être chef de file ou avant-garde. Ensemble et différents. Respecter le « et » est la condition d’une alchimie moderne adaptée. On a su l’activer dans les grands moments populaires, en 1936 et à la Libération. Nous avons à la réinventer, pas à la répéter… Si le Nouveau Front populaire est en panne, peut-être est-ce aussi pour n’être pas allé au bout de la novation nécessaire.

Roger Martelli

DÉCEPTION NÉOLIBÉRALE DU JOUR

Louis Vuitton aux États-Unis : l’affaire est loin d’être dans le sac

Elle avait été inaugurée en grandes pompes en 2019, en présence de Donald Trump et Bernard Arnault : l’usine de production de Louis Vuitton à Rochambeau au Texas devait faire travailler un millier de salariés. Mais, en 6 ans, le nouveau site de l’enseigne de luxe n’a pas réussi à faire des miracles et figure parmi les moins performants de la marque au niveau mondial, selon Reuters. En sus des problèmes de management toxique et de pratiques douteuses, c’est la difficulté à recruter des ouvriers qualifiés pour tenir les standards élevés de l’entreprise qui empêche son développement. Cela rappelle que, n’en déplaise à ses actionnaires et sa direction, ce qui fait la force de LVMH – comme de toute entreprise –, c’est d’abord la valeur ajoutée de ses excellents travailleurs et de leur savoir-faire. Et ça ne se trouve pas sous le sabot d’un âne.

P.P.-V.

ON VOUS RECOMMANDE


« De Staline à Poutine : tirer les ficelles de l’histoire nationale », sur France Culture. L’excellent historien Nicolas Werth, spécialiste de l’URSS et des crimes du régime soviétique, revient sur son engagement pour la mémoire des victimes du stalinisme freiné par la politique de contrefaçon mémorielle orchestrée par Vladimir Poutine. Comment résister à cette falsification de l’histoire par le Kremlin ?

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17.04.2025 à 11:00

Le gouvernement fait n’importe quoi avec le racisme et l’antisémitisme

Loïc Le Clerc
En matière d'antiracisme (lol), la Macronie est coincé quelque part entre X-Files, 1984 et La vérité si je mens.
Texte intégral (1006 mots)

En matière d’antiracisme (lol), la Macronie est coincé quelque part entre X-Files, 1984 et La vérité si je mens.

Aurore Bergé n’est pas à un mensonge près. Empêtrée dans une affaire de « faux témoignage », la voilà qui récidive dans la mythomanie. Le 13 avril, elle tweete : « Une boulangerie prise d’assaut à Strasbourg car elle serait israélienne […] L’antisémitisme dans notre pays a tué ces dernières années. Tué parce que les préjugés antisémites les ont désignés comme des cibles. Tué parce que l’antisionisme est devenu le nouveau visage de l’antisémitisme. »

C’en serait presque beau et poignant si tout ne partait pas d’une vulgaire fake news… Mais Aurore Bergé s’en moque tant que ça sert sa bataille politique à l’encontre de la gauche. Rapidement, la vérité a été rétablie : à Strasbourg, samedi 12 avril, un passant insulte les manifestants mobilisés pour la Palestine. Les esprits s’échauffent et ledit passant se réfugie dans une boulangerie. La boulangerie n’est pas juive, pas plus qu’elle n’est « prise d’assaut » – du témoignage même des salariés de la boulangerie et de la préfecture de police ! Et comme le précise France Bleu, « le samedi, c’est shabbat dans le judaïsme et les commerces juifs sont donc traditionnellement fermés, et ils le sont d’autant plus que c’est le début de Pessah, fête où il est interdit pour les observants de manger… du pain ». Mais Aurore Bergé a dû se dire « C’est à Strasbourg, y’a plein de juifs, c’est connu, et les manifestants pro-palestiniens, ils aiment pas les juifs, c’est connu ».

Réaction d’Aurore Bergé ? Elle ne supprime pas son tweet et en rajoute une couche sous couvert de mea culpa :

Traduction : j’ai menti, mais bon, quand même, mon mensonge est corroboré par la réalité, si on la tord suffisamment, et puis LFI !!!

Ce n’est pas la première à attaquer la gauche – et tout particulièrement LFI – avec la petite musique du « C’était tellement probable que ça aurait pu être vrai ». Tout comme ce n’est pas la première fois que la Macronie joue la partition des faits alternatifs à la sauce trumpiste.

Lutter contre l’antisémitisme en relayant des fake news, c’est une idée. On rappelle qu’Aurore Bergé est ministre chargée de la lutte contre les discriminations… Orwellien !

Oui à l’antisémitisme, non au racisme (ou bien est-ce l’inverse ?)

Parallèlement, chez sa collègue du ministère de l’agriculture, on mène un tout autre genre de combat « antiraciste ». Ainsi révèle Libération : « La veille du tournage d’un spot publicitaire de l’Agence bio pour encourager les Français à consommer des produits sans pesticides, le cabinet de la ministre a demandé des changements de dernière minute dans plusieurs scènes. »

La ministre Annie Genevard n’aime pas coucous ? (Contrairement à son collègue Bruno Retailleau, voyez le niveau de la politique française !)

Dans ce spot publicitaire, on voyait, à l’origine, des choses qui ont donc déplu à la ministre, comme :

  • des oranges,
  • des avocats,
  • un couscous,
  • un « garçon métis ».

Il a été demandé de remplacer tout ça par :

  • des courgettes,
  • des pommes,
  • un « cassoulet avec canard »,
  • un « casting caucasien ».

Tout ceci justifié par le fait de « mettre en avant les consommateurs dans toutes leurs diversités […] L’objet d’une des demandes du ministère était en effet que tous les Français soient représentés ». Orwellien bis !

Le pire, c’est que le ministère ne dément pas ces informations et balaye d’un simple « C’est un faux débat ».

Ce mardi 15 avril, lors d’une conférence de presse, François Bayrou a présenté son plan d’austérité pour le budget 2026. En gros sur le mur, derrière lui, et en plus petit sur le pupitre, on pouvait lire « La vérité permet d’agir ». À méditer.

16.04.2025 à 11:58

#Déclarama

la Rédaction
Texte intégral (3732 mots)

16.04.2025 à 11:52

« Avant, 70% des travailleurs géraient la Sécu. Aujourd’hui, c’est Bayrou. Voilà le problème. »

Pablo Pillaud-Vivien
Damien Maudet, député LFI-NFP de Haute-Vienne, auteur de « Un député aux urgences » aux éditions Fakir, est l’invité de #LaMidinale.
Lire plus (105 mots)

Damien Maudet, député LFI-NFP de Haute-Vienne, auteur de « Un député aux urgences » aux éditions Fakir, est l’invité de #LaMidinale.

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