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09.04.2025 à 11:32

LA LETTRE DU 9 AVRIL

la Rédaction

Culture : #MeToo est loin d'être terminé
Texte intégral (1675 mots)

Culture : #MeToo est loin d’être terminé

par Pablo Pillaud-Vivien

Aux origines des violences dans la culture, il y a l’artiste.

La maille de l’histoire est étroitement tissée : on est encore sonné par le documentaire Netflix sur l’emprise exercée par Bertrand Cantat qui a conduit au meurtre de Marie Trintignant et au suicide de Kristina Rady. Ce mercredi sort un rapport de l’Assemblée nationale sur la violence des mondes de la culture. Fruit d’une commission d’enquête présidée par la députée écologiste Sandrine Rousseau, il recense des dizaines d’auditions et dresse un constat accablant : les espaces de création artistique semblent structurés autour de la prédation des corps.

On pourrait se dire que les milieux du cinéma et du théâtre n’échappent pas à la violence sexiste issue de la domination patriarcale qui s’exerce dans l’ensemble de la société parce que « la grande famille de la culture » dont on fait parfois mention n’existe pas. Ou plutôt, comme s’est rappelé dans le rapport, parce que précisément, c’est à l’intérieur des familles qu’il y a le plus de violences. Sauf que l’on ne peut s’en contenter : les violences y ont l’air plus virulentes et prégnantes que dans le reste de la société. La modernité a promu un artiste qui fonde sa singularité dans la licence et le débordement… et qui assoit sa recherche autour de l’exploration du désir. Le résultat, c’est donc un monde culturel fait de prédation sexuelle. 

La commission s’attache à vouloir réaffirmer les règles et l’égalité des femmes et des hommes. Elle fait donc 86 recommandations, précises et acérées, pour que l’impunité cesse. C’est d’une nécessité absolue bien sûr. Mais ce n’est pas le cœur du sujet : l’artiste qui croit en son génie (Sandrine Rousseau appelle cela « talent » dans son avant-propos), l’artiste à qui l’on fait croire en son génie, va continuer de s’imaginer tout permis. S’il pense que son désir est un paramètre de son processus créatif, rien, ni les lois ni les recommandations, ne sont susceptibles de l’en arrêter. Certes, cela permet de leur couper des subventions ou de mettre en place des gardes-fous. Cette liberté financière des artistes est cruciale : elle a été pensée dès le 18ème siècle avec les droits d’auteurs et n’a cessé d’être repensée dans le cadre du développement du capitalisme.

Dans le rapport parlementaire, on voit la façon dont toute la structure de la création semble vérolée par la violence prédatrice : celle-ci n’est pas réservée aux artistes qui pourraient imaginer que le statut qu’il pense que la société leur octroie justifie leur comportement, mais elle s’étend à toutes les professions afférentes (techniciens, administratifs, etc.). C’est une atmosphère générale de sexisme industriel qui règne : tout le monde se sent autorisé à prédater qui bon leur semble. Au nom de l’art comme d’autres le font au nom de Dieu.

Il n’est pas étonnant que la révolution #MeToo ait commencé dans le milieu du cinéma. Ce n’était pas uniquement dû à la renommée des acteurs et des actrices qui le composent mais aussi parce que c’est là que les crimes commis sont les plus lâches. La prédation sexuelle est un des sucs de l’art (pas le seul, mais non négligeable) : la preuve, c’est que le désir constitue l’un des cœurs de toutes les œuvres. Les artistes sont considérés comme des démiurges qui ont été placés au sommet de la hiérarchie sociale. La transgression fait souvent partie de leur positionnement par rapport au monde mais on ne peut la laisser être absolue, notamment à l’égard des femmes et des enfants, c’est-à-dire tous ceux que la société désigne comme les plus vulnérables. Il ne s’agit donc pas tant de réassocier l’homme et l’artiste que de se poser la question de la définition de l’art, pour mieux s’attaquer à la violence dans les milieux culturels.

Pablo Pillaud-Vivien

CONGRÈS DU JOUR

Six nuances de soc-dem pour trouver un plan B à Mélenchon

Le congrès du Parti socialiste se tiendra en juin prochain et, d’ici là, les prétendants se mettent en position, avec un objectif immanquable : la présidentielle de 2027. Six contributions ont été déposées, divisant, d’une certaine manière, le parti en trois : la direction, l’aile droite et l’aile gauche. La boussole de cette élection porte un nom : La France insoumise. Côté direction, Olivier Faure entend bien rester premier secrétaire en rassemblant la gauche « non mélenchoniste », de Glucksmann à Ruffin. Mais il est concurrencé dans ses propres rangs : par la motion Philippe Brun/Jérôme Guedj, mais surtout par le chef des députés PS, Boris Vallaud, qui joue la dissidence dans la continuité, prétendant unir les socialistes avant d’élargir à gauche – de Ruffin à Glucksmann ? Côté droite du PS, on trouve les « contributions » du maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et celle d’Hélène Geoffroy, qui préfèrent sans mégoter Glucksmann à Ruffin. Enfin, l’aile gauche est représentée par Paul Christophe. Si Carole Delga ne se prend pas pour « Taubira 2022 », il y aura donc six « contributions » en débat jusqu’au conseil national du 26 avril. La sainte synthèse socialiste fera alors des miracles pour unir autant que possible les différentes motions. Enfin, le 27 mai, les adhérents du PS choisiront leurs deux « finalistes » pour l’élection du premier secrétaire qui aura lieu le 5 juin. Olivier Faure sera-t-il le premier premier secrétaire à manquer sa réélection ?

L.L.C.

ON VOUS RECOMMANDE


« I don’t wanna be French »… Sur les réseaux sociaux, la tendance mondiale est à la moquerie française, détournant une chanson de Lady Gaga où l’on pourrait entendre « Je ne veux pas être Français ». Mauvaise hygiène, arrogance, baguette tradition et coup de boule de Zidane, les clichés à notre encontre (pas si faux que ça !) ont la vie dure. Mais la réponse des Français a été assez intéressante : architecture, gastronomie, culture, réussites sportives et… carte vitale. Intéressant que les Français s’affichent avec leur petite carte verte pour exposer leur fierté patriote. Plus qu’un symbole, la carte vitale est une manifestation concrète des victoires sociales de notre pays, que bien d’autres ont peur de nous envier. Car, oui, « in french we say : nous au moins on a la carte vitale » !

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08.04.2025 à 15:28

Grand remplacement : la bataille du kebab est sur le point de commencer

Loïc Le Clerc

L'Ukraine, les droits de douane de Trump, Gaza ? Et si le véritable péril, c'était une broche avec de la viande autour ?
Texte intégral (742 mots)

L’Ukraine, les droits de douane de Trump, Gaza ? Et si le véritable péril, c’était une broche avec de la viande autour ?

« La bataille du gouffre de Helm est terminée, la bataille de la terre du Milieu est sur le point de commencer. »

Le Seigneur des anneaux

Alors que la guerre menace de partout et sous diverses formes (militaire depuis Moscou, commerciale depuis Washington), un maire se lève et prend les armes, les vraies. Le 7 avril, sur l’antenne de RMC, Lionel Ollivier, premier citoyen de Clermont (Oise), socialiste de la première heure, a lancé un appel qui n’est pas sans rappeler un certain général…

« J’ai cinq barber shops pour 10 000 habitants. J’ai à peu près cinq kebabs également. Et, effectivement, j’ai pas la main puisque ce sont les propriétaires des murs qui choisissent les commerces en question. Et, à un moment donné, bon, bah, il faut avoir des commerces divers et variés. Il n’y a pas simplement à avoir que des kebabs ou des barber shops. À un moment donné, je ne suis pas sûr qu’il y ait une viabilité au niveau économique. Ça m’arrive de me promener dans la ville et je ne peux pas dire qu’il y ait énormément de clients. »

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On sent déjà l’air du Chant des partisans partir du fond des campagnes, tel un murmure porté par le vent de la résistance… Le journaliste de RMC, véritable Camille Desmoulins des temps modernes, interroge la pertinence d’une telle information : « C’est le même constat un peu partout en France et certains de ces commerces, c’est uniquement pour blanchir de l’argent. »

Que fait la police ? Le fisc ? Élise Lucet ?

Lionel Ollivier, lui, ne « s’avance pas sur ce terrain-là », préférant « rester positif et lutter contre la fatalité. Qu’il y ait du trafic de drogues sur la commune, bon, je ne suis pas non plus un Bisounours, ça doit très certainement exister, il n’y a pas de souci. Mais moi, ce qui m’intéresse, c’est de maintenir à tout prix des commençants locaux, commerces de qualité. »

« Il n’y a pas de souci » avec le trafic de drogues… Passons. Et admirons plutôt cette opposition majestueuse entre « kebabs et barber shops » et « commerçants locaux, de qualité »… Que s’appelerio du racisme ?

« Étonnamment », le maire de Clermont ne parle pas du McDonald’s ni des nombreuses pizzerias (plus que cinq…) qui parsèment sa bourgade – quid des restaurants asiatiques ? Le grand remplacement n’est pas américain ou italien, il est arabo-musulman. Et il se déroule dans le silence assourdissant des médias et des pouvoirs publics !

Sauf RMC qui en remet une couche en donnant la parole à une experte : Éléonore Lemaire, chanteuse lyrique et prof d’aïkido. Elle réagit et, éloignez les enfants, c’est très très puissant : « Comment c’est possible en amont qu’ils s’installent autant ? » [La suite de sa réaction a été coupée par la parole bien plus intéressante de deux mâles blancs, ndlr]

Heureusement, le Charles Martel de l’Oise veille au grain. On l’attend en 2026 pour libérer Paris et ses 467 kebabs !

08.04.2025 à 15:09

#Déclarama

la Rédaction

Texte intégral (3551 mots)

08.04.2025 à 14:51

PODCAST. Géorgie, l’étincelle permanente

Melaine Fanouillère

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de la saison 5 du podcast L’Actu des Oublié.e.s, notre rendez-vous en terre de luttes.
Texte intégral (1410 mots)

Et c’est parti pour la saison 5 du podcast L’Actu des Oublié.e.s, notre rendez-vous en terre de luttes !

Les oublié.es. Les invisibles, les précaires pris.es dans l’œil du cyclone capitaliste. Les peuples dont l’existence est menacée, celles et ceux qui lèvent le poing dans l’ombre, oublié.es des caméras et des micros. Leur résistance quotidienne, leur soulèvement spontané, leurs expériences sociales soufflent un espoir déterminé, sèment les graines des pratiques futures, s’érigent avec courage en rempart contre l’obscurantisme. Quand un peuple ou une portion du peuple retrouve sa liberté de parole, conquiert des espaces où se réunir et expérimente l’auto-organisation, la transformation sociale commence.

L’instant révolutionnaire où l’expérience sociale font dire à des millions de personnes « Nous ne reviendrons pas à la normalité ». Voilà ce que raconte l’Actu des Oublié.e.s, pour tendre et finalement soulever un espoir internationaliste face à la violence néo-libérale pour prendre soin de nous, des terres et de la diversité du vivant.

Épisode 10 • Géorgie, l’étincelle permanente

Depuis au moins trois ans, la Géorgie vit révolte sur révolte. Plusieurs causes sont à la racine de la colère, mais la cible est la même : le parti politique au pouvoir, Rêve Géorgien, qui entretient un régime corrompu, homophobe et de plus en plus soumis aux exigences de Vladimir Poutine. Cet hiver, les manifestations devant le parlement ont repris, de la capitale Tbilissi jusqu’au provinces les moins attendues.


Épisode 9 • Serbie : Odgovornost

Quatre mois désormais que la Serbie s’est levée et que toutes les tentatives du pouvoir pour faire retomber la vague ont échoué. Depuis la fin des années 90 et la chute de Milosevic, le pays n’avait plus connu tel soulèvement. Un ras-le-bol qui naît d’une accumulation des luttes et des ressentiments envers un régime dépassé, corrompu, et prêt à vendre le pays aux investisseurs et multinationales au détriment des Serbes.


Épisode 8 • Corée du Sud 2 : Dehors !

Pour commencer 2025, deux épisodes sont consacrés à la Corée du Sud et au mouvement massif pour la destitution de l’actuel président Yoon Suk-Yeol, incarnation de l’extrême droite néo-libérale, anti-féministe revendiqué et lié aux cercles évangélistes et complotistes. Le 3 décembre, celui-ci déclarait la loi martiale, l’interdiction de toute activité politique et la paralysie du parlement ; mais la société civile dans toutes ses composantes réagit spontanément pour l’empêcher d’agir. Un mois plus tard, la bataille politique fait rage pour obtenir sa destitution définitive et son arrestation.


Épisode 7 • Corée du Sud : loi martiale

Pour commencer 2025, deux épisodes sont consacrés à la Corée du Sud et au mouvement massif pour la destitution de l’actuel président Yoon Suk-Yeol, incarnation de l’extrême droite néo-libérale, anti-féministe revendiqué et lié aux cercles évangélistes et complotistes. Le 3 décembre, celui-ci déclarait la loi martiale, l’interdiction de toute activité politique et la paralysie du parlement ; mais la société civile dans toutes ses composantes réagit spontanément pour l’empêcher d’agir. Un mois plus tard, la bataille politique fait rage pour obtenir sa destitution définitive et son arrestation.


Épisode 6 • Inde : reconquérir la nuit

À l’occasion de la journée mondiale pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux minorités de genre, nous partons en Inde où la colère s’est répandu dans le pays en août dernier à la suite d’un viol et meurtre à l’hôpital de Kolkata. Les femmes indiennes sont alors sorties dans les rues pour reconquérir la nuit et les espaces dans lesquelles elles sont exclues, humiliées, violentées.


Épisode 5 • Anarchisme en Indonésie

L’Indonésie a connu en août dernier une semaine d’insurrection pour dénoncer l’oligarchie qui s’installe au pouvoir. La spontanéité du mouvement, sa force et sa victoire rapide, mais aussi la répression à laquelle il a fait face, témoigne de la puissance actuel du mouvement anti-autoritaire dans le pays-archipel.


Épisode 4 • L’État colonial en Kanaky

Cinq mois après l’insurrection du 13 mai, alors que le couvre-feu est toujours en vigueur à Nouméa, retour sur le déroulé du mouvement contre le dégel électoral en Kanaky/Nouvelle Calédonie et la répression coloniale imposée par l’État français.


Épisode 3 • Génération sans peur

Cette semaine, nous retournons sur le continent africain où les répliques du séisme provoqué par la jeunesse kényane continuent de se propager. Le Kenya a connu une vague contestataire inédite, en partie victorieuse puisqu’elle s’est soldée par l’abandon de la loi de finances 2024 et l’annulation de celle de 2023… Davantage encore que les victoires, l’énergie débordante et décomplexée de la jeunesse, malgré les tirs à balles réelles ainsi que l’absence de leader et de récupération politique, ont marqué et transformé le rapport à l’engagement politique.

Cet élan ne s’est pas arrêté au Kenya. Alors même que les manifestations se poursuivait à Nairobi, la contestation s’est élargit aux pays voisins, peuplés eux aussi d’une jeunesse de plus en plus nombreuse, laissée pour compte et désabusée par l’impasse que constitue l’économie globale mondialisée.


Épisode 2 • Bangladesh : maintenant ou jamais

Des mains s’agglutinent contre les petites grilles des fourgons policiers à la peinture bleue défraichie. Les images d’un pays en proie au chaos font le tour du monde, la violence d’état n’a plus de limite et les arrestations arbitraires se multiplient. Difficile de distinguer ce qui, du régime en place, tient encore ou s’apprête à céder.


Épisode 1 • Kenya : Occupy Parliament !

Lorsque le président Ruto présente la loi de finances 2024 au Parlement, en juin dernier, la jeunesse kényane déferle dans les rues. Cette protestation inédite, sans leader, joyeuse et déterminée, résiliente et multiforme, symbolise tout autant le rejet des politiques néo-libérales que l’étincelle d’une jeunesse qui cherche à impulser une nouvelle dynamique de lutte au Kenya et au-delà.


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