03.12.2024 à 13:43
Valentin Ledroit
L’Europe a peur du grand méchant loup. Ce mardi, le comité permanent de la Convention de Berne a rétrogradé l’animal d’espèce “strictement protégée” à “protégée”. La modification de ce traité international, qui vise à conserver la flore et la faune sauvages et les habitats naturels en Europe, fait suite à une demande de l’Union européenne […]
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L’Europe a peur du grand méchant loup. Ce mardi, le comité permanent de la Convention de Berne a rétrogradé l’animal d’espèce “strictement protégée” à “protégée”. La modification de ce traité international, qui vise à conserver la flore et la faune sauvages et les habitats naturels en Europe, fait suite à une demande de l’Union européenne validée en septembre 2023 par les Etats membres. Avec cette décision, le statut du loup va donc être officiellement révisé, ce qui devrait faciliter son abattage.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – qui avait elle-même perdu l’un de ses poneys, victime d’un loup en septembre 2022 – plaidait en faveur de cette décision. A l’annonce de la décision du comité permanent, l’Allemande a salué sur X “une approche équilibrée entre la préservation de la faune et la protection de nos moyens de subsistance”.
La modification doit entrer en vigueur dans trois mois, sauf si au moins un tiers des membres de la Convention de Berne s’y oppose.
Signée en 1979, la Convention de Berne est “un instrument juridique international contraignant dans le domaine de la conservation de la nature. Elle protège la plupart du patrimoine naturel du continent européen et s’étend à certains Etats africains”, indique le site du Conseil de l’Europe.
Elle compte 50 parties contractantes, dont l’Union européenne et ses 27 Etats membres ainsi que quatre Etats africains.
Membre de la Convention de Berne, l’Union européenne avait besoin de ce changement de statut pour modifier sa propre législation à l’égard du loup. Au sein de l’UE, le loup bénéficie actuellement d’une protection conférée par la directive sur “la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages”. Adoptée en 1992, cette “directive Habitats” interdit notamment la capture et la mise à mort délibérée de loups à l’état sauvage. Avec quelques dérogations, comme l’autorisation de “tirs préventifs” lorsqu’un loup cible de manière récurrente des animaux domestiques.
Une modification de la directive européenne pourrait ainsi faire passer le loup de l’annexe IV (espèce strictement protégée) à l’annexe V (espèce protégée). Cette dernière prévoit que l’abattage d’animaux doit rester “compatible avec leur maintien dans un état de conservation favorable”, laissant la voie ouverte aux interprétations.
Selon la Commission européenne, l’UE comptait 20 300 loups répartis dans 23 pays en 2023, dont 1 023 en France. Un chiffre qui a presque doublé depuis 10 ans. L’exécutif européen note également qu’ “à grande échelle, l’impact global des loups sur le bétail dans l’UE est très faible, mais au niveau local, la pression sur les communautés rurales peut être élevée dans certaines régions.”
Dans une lettre commune publiée mi-novembre, de nombreuses associations environnementales (dont WWF ou Birdlife) avaient alerté sur la décision européenne de modifier le statut du loup. Il s’agissait pour elles d’un “virage à 180 degrés, motivé par des considérations politiques, par rapport à une approche ambitieuse et scientifique de la conservation des espèces et des écosystèmes”.
A l’inverse, les éleveurs européens et leurs fédérations réclamaient de longue date cet assouplissement. “Enfin !!! […] Bonne nouvelle pour les éleveurs !!”, s’était ainsi réjouie la présidente du COPA (Comité des organisations professionnelles agricoles de l’UE) Christiane Lambert sur X, à l’annonce du vote par les Etats membres en septembre dernier.
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03.12.2024 à 13:28
Auguste Beaud-Blanckaert
Depuis jeudi 28 novembre, la capitale Tbilissi ainsi que d’autres villes de Géorgie sont le théâtre de manifestations pro-européennes massives. Des milliers de personnes se rassemblent chaque soir pour protester contre la suspension des négociations d’adhésion du pays à l’Union européenne jusqu’en 2028, annoncée par le gouvernement jeudi dernier. Au pouvoir depuis 2012, le parti […]
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Depuis jeudi 28 novembre, la capitale Tbilissi ainsi que d’autres villes de Géorgie sont le théâtre de manifestations pro-européennes massives. Des milliers de personnes se rassemblent chaque soir pour protester contre la suspension des négociations d’adhésion du pays à l’Union européenne jusqu’en 2028, annoncée par le gouvernement jeudi dernier.
Au pouvoir depuis 2012, le parti pro-russe “Rêve géorgien” a remporté les élections législatives du 26 octobre. Un résultat que contestent l’opposition et les chancelleries occidentales, estimant le scrutin “entaché de fraudes massives” [Les Echos].
“La contestation s’installe en Géorgie, où des milliers de manifestants ont de nouveau investi les rues de la capitale Tbilissi, lundi 2 décembre”, rapporte France info. Selon Régis Genté, journaliste français à Tbilissi, “vendredi, samedi et dimanche soir, probablement autour de 50 000 personnes, ce qui est beaucoup dans ce petit pays de 3,7 millions d’habitants, se sont réunies devant le Parlement pour dire ‘non à la politique prorusse’ du gouvernement (…) Pour la première fois aussi, on y a entendu à plusieurs reprises des ‘Tsadi !’ (‘dégage !’)”, relate-t-il dans les colonnes du Figaro.
Politico avance même le chiffre de 100 000 manifestants “dans la nuit de samedi à dimanche”, notant que “des tirs ont été observés depuis le bâtiment de l’Assemblée. Les autorités ont déployé des canons à eau et tiré des gaz lacrymogènes sur la foule, tandis que des vidéos mises en ligne montraient des officiers s’en prendre violemment à des manifestants non armés”, indique le média.
Ces dernières nuits ont également “vu des cortèges d’ampleur dans la plupart des régions du pays, y compris dans des bourgs où Rêve géorgien était censé avoir récolté 90 % des voix aux législatives du 26 octobre dernier”, soulignent Les Echos.
“Les manifestants (…) ne montrent aucun signe de lassitude”, estime la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili. Pro-occidentale, cette ancienne diplomate française est désormais “en lutte ouverte (…) avec le gouvernement”, expliquent Les Echos. “Durant le week-end, (…) elle a indiqué qu’elle ne quitterait pas son poste fin décembre, comme le veut le parti au pouvoir”, poursuit le quotidien économique. Le Parlement nouvellement élu a annoncé qu’il choisirait le prochain chef d’Etat, pour un mandat de cinq ans, le 14 décembre.
Expliquant qu’un “Parlement illégitime ne peut pas élire un nouveau président”, Salomé Zourabichvili propose la création d’un “Conseil de transition, notamment avec les quatre formations d’opposition qui ont remporté des sièges de députés le 26 octobre, qui serait chargé d’organiser de nouvelles élections et de remettre le pays dans la voie européenne”, explique Le Figaro.
De son côté, le Premier ministre, Irakli Kobakhidzé, a justifié son report du processus d’adhésion à l’UE en déclarant qu’il était “absolument inacceptable de considérer l’intégration à l’UE comme un acte de pitié” et que le pays reprendrait sa candidature en 2028 “avec dignité, plutôt qu’en mendiant”, précise Politico. Le chef du gouvernement accuse également le mouvement contestataire d’être “financé par l’étranger” et s’oppose à toute négociation avec l’opposition [La Libre].
Selon l’agence de presse Reuters, la présidente géorgienne a appelé les pays européens à envoyer “un message très clair” au gouvernement de son pays, indiquant qu’ils ne reconnaissent pas les résultats des élections en Géorgie et appelant à de nouvelles élections [VRT NWS].
Or, si “les pays européens continuent de faire assaut de déclarations indignées sur les atteintes à la démocratie opérées par le gouvernement géorgien, [ils] ne prennent pas de sanctions de manière coordonnée”, notent Les Echos. Et ce “malgré les appels en ce sens, jeudi, du Parlement européen à Strasbourg”. Lors de son entrée en fonctions dimanche, la nouvelle haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas, a déclaré que “le recul démocratique du pays ‘aura des conséquences directes du côté de l’UE’ ” [Politico].
Les Etats baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) ont, quant à eux, imposé lundi “des sanctions aux dirigeants géorgiens à la suite de la violente répression des manifestants antigouvernementaux à Tbilissi. (…) Ils sont désormais interdits d’entrée dans les trois pays”, indique Politico. Le Canada a annoncé qu’il suivrait cet exemple, tandis que le gouvernement américain annonçait le 30 novembre suspendre son partenariat stratégique avec la Géorgie en raison des “diverses actions antidémocratiques” du parti au pouvoir.
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03.12.2024 à 12:55
Rédaction Toute l'Europe
Qu’est-ce que le Conseil de l’UE ? Le Conseil de l’UE, aussi appelé “Conseil” ou “Conseil des ministres de l’UE”, est une institution de l’Union européenne, au même titre que le Parlement européen et la Commission européenne. Il représente les gouvernements des Etats membres de l’UE et réunit leurs ministres par domaines de compétence (Finances, […]
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Le Conseil de l’UE, aussi appelé “Conseil” ou “Conseil des ministres de l’UE”, est une institution de l’Union européenne, au même titre que le Parlement européen et la Commission européenne.
Il représente les gouvernements des Etats membres de l’UE et réunit leurs ministres par domaines de compétence (Finances, Politique étrangère, etc.). Ces derniers sont chargés, avec le Parlement européen, d’amender et d’adopter les “lois” européennes.
Au total, le Conseil de l’UE compte dix formations : “Affaires générales”, “Affaires étrangères”, “Affaires économiques et financières”, “Agriculture et pêche”, “Compétitivité”, “Education, jeunesse et culture”, “Emploi, politique sociale, santé et consommateurs”, “Environnement”, “Justice et affaires intérieures” et “Transports, télécommunications et énergie”.
Le Conseil de l’UE est présidé à tour de rôle par chaque Etat membre pour une période de six mois.
Au-delà de l’adoption des lois (fonction législative), ses domaines d’intervention sont multiples : autorité budgétaire, mise en œuvre du droit de l’Union (“comitologie”), pouvoir de nomination…
Le Conseil européen est né de la pratique, engagée en 1974, de réunir régulièrement les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union européenne. Cette pratique a été consacrée par l’Acte unique européen en 1986, et le Conseil européen est devenu une institution officielle de l’UE en 2009, avec le traité de Lisbonne.
Aujourd’hui, le Conseil européen réunit l’ensemble des dirigeants européens au moins deux fois par semestre, sans compter les réunions extraordinaires qui se sont multipliées ces dernières années, depuis la crise économique jusqu’à l’invasion russe de l’Ukraine en passant par le Brexit et la pandémie de Covid-19. Les réunions du Conseil européen sont également appelées “sommets européens”.
Les décisions y sont prises par consensus à l’issue de négociations entre les Etats membres, commencées bien avant le sommet. Le Conseil européen fournit à l’Union “l’impulsion nécessaire à son développement” et définit “les orientations politiques générales”, résumé ainsi le Traité sur l’UE. Ensemble, les chefs d’Etat ou de gouvernement définissent les priorités et le calendrier de la construction européenne.
Le président du Conseil européen (actuellement le Portugais António Costa, qui a succédé le 1er décembre 2024 au Belge Charles Michel) est nommé par les Etats membres pour un mandat de 2 ans et demi renouvelable.
Le Conseil de l’Europe ne fait pas partie de l’Union européenne. Il s’agit d’une organisation intergouvernementale qui a pour objectifs, entre autres, de défendre les droits de l’Homme, de promouvoir la diversité culturelle de l’Europe et de lutter contre les problèmes sociaux tels que la discrimination raciale et l’intolérance.
Le Conseil de l’Europe compte aujourd’hui 46 Etats membres, dont les 27 membres de l’Union européenne. Son siège est le Palais de l’Europe à Strasbourg. La Russie ne fait plus partie de cette organisation depuis le 16 mars 2022, en raison de son invasion de l’Ukraine, commencée le 24 février de la même année.
Fondé en 1949, l’une de ses premières réalisations a été la rédaction de la Convention européenne des droits de l’homme. Par la suite, la Cour européenne des droits de l’homme a été créée. Elle donne aux citoyens les moyens de faire valoir leurs droits énoncés dans la convention, lorsque ceux-ci ne sont pas respectés.
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