La présidente du groupe Rassemblement National à l’Assemblée nationale française, Marine Le Pen, a été déclarée lundi 31 mars inéligible pour une durée de cinq ans à application immédiate en raison de son rôle dans une affaire de détournement de fonds publics.

Alors que la plupart des sondages donnent Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle de 2027, plusieurs forces européennes à la droite du PPE ont affirmé depuis hier leur soutien à la tête de file du Rassemblement National. À 15h30 mardi 1er avril, soit un jour après la décision, les leaders et responsables de 15 partis européens ont publié une déclaration de soutien suite à l’annonce de la peine.

  • En Espagne, le président du parti Vox et chef du groupe Patriotes pour l’Europe au Parlement européen (PfE), Santiago Abascal, a publié sur X une photo de Marine Le Pen accompagnée de la phrase : « Ils ne parviendront pas à faire taire la voix du peuple français ».
  • En Italie, le secrétaire fédéral de la Lega, Matteo Salvini, qui appartient à la coalition de gouvernement de Giorgia Meloni, a publié une photo de lui aux côtés de la tête de file du RN accompagnée du hashtag #JeSoutiensMarine.
  • Giorgia Meloni a déclaré le 1er avril : « Je ne connais pas le bien-fondé des accusations contre Marine Le Pen, ni les raisons d’une décision aussi forte, mais je pense que personne n’ayant à cœur la démocratie ne peut se réjouir d’une sentence qui frappe le leader d’un grand parti et prive des millions de citoyens de représentation ». 
  • Le Premier ministre hongrois et président du Fidesz, Viktor Orbán, également membre de PfE, a quant à lui publié sur X moins d’une demi-heure après l’annonce de la décision : « Je suis Marine ! »
  • Aux Pays-Bas, le chef du Partij voor de Vrijheid (PVV, PfE) Geert Wilders, qui appartient à la coalition de gouvernement dirigée par Dick Schoof, s’est dit « choqué par le verdict extrêmement sévère rendu contre Marine Le Pen […] Je la soutiens et crois en elle à 100 % et je suis convaincu qu’elle gagnera son appel et deviendra présidente de la République française ».
  • En Pologne, le président du mouvement national (RN, PfE), Robert Winnicki, a déclaré : « La France rejoint la Roumanie dans sa tentative de retarder ce qui est à long terme imparable. La “démocratie militante” libérale montre les crocs. Mais ce n’est pas une manifestation de force mais plutôt des convulsions mortelles ». L’ancien Premier ministre polonais, vice-président du PiS et président du Parti européen des conservateurs et réformateurs (CRE), Mateusz Morawiecki, a déclaré que la décision portait attente à la démocratie.
  • Le président du parti nationaliste flamand Vlaams Belang, Tom Van Grieken, a quant à lui dénoncé une « attaque contre la démocratie », et assuré Marine Le Pen du « soutien » de sa formation.
  • Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré en réponse à une question de TASS : « De plus en plus de capitales européennes s’engagent sur la voie du mépris des normes démocratiques ».
  • Marine Le Pen a également obtenu le soutien du ministre israélien des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli, qui a organisé le 26 mars une visite de Jordan Bardella en Israël à une conférence sur l’antisémitisme : « En Israël, aux États-Unis, en Italie et en France, la tentative pathétique et transparente des élites en déclin de réprimer la volonté du peuple en instrumentalisant le système judiciaire échouera ».

Parmi les chefs et responsables des partis membres du groupe européen PfE, seuls Lettonie d’abord (LPV), Chega et les partis tchèques ANO 2011 et Přísaha n’ont pas encore publié (mardi 1er avril à 15h30, Paris) de communiqué suite à la condamnation de Marine Le Pen. L’absence de soutien exprimé par le parti allemand Alternative für Deutschland (AfD) est également à souligner.

  • Aux États-Unis, la condamnation a également attiré l’attention du Parti républicain et de ses alliés, Elon Musk ayant repartagé hier sur X une publication liant explicitement la sanction imposée à Marine Le Pen aux procédures visant Jair Bolsonaro au Brésil, Imran Khan au Pakistan ou encore Călin Georgescu en Roumanie — et à la « chasse aux sorcières » dont ferait l’objet Donald Trump. 
  • Trump a lui-même qualifié la décision de justice « d’affaire très importante », ajoutant : « Beaucoup de gens pensaient qu’elle ne serait pas condamnée […] Elle a été interdite de se présenter pendant cinq ans, et elle était la candidate en tête. Cela fait penser à notre pays, cela ressemble beaucoup à notre pays ».
  • Le fils aîné du président et influente figure du mouvement MAGA, Donald Trump Jr., a quant à lui déclaré « La France envoie Le Pen en prison et lui interdit de se présenter ? ! Essayent-ils simplement de prouver que J.D. Vance avait raison sur tout ? », faisant référence au discours du vice-président américain prononcé en février à Munich.