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31.12.2025 à 13:33

Traumatisés par les morts, des soignants militaires ukrainiens en thérapie dans les Carpates

FRANCE24
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Cet ancien chauffeur routier aux yeux bleus et à la barbe rousse a perdu trop d'amis pour voir ses nouvelles rencontres subir le même sort. "On se souvient de chacun d'entre eux, (...) ceux avec qui on a été blessé, ceux qui se sont enrôlés en même temps (...) et ceux qu'on n'oubliera jamais", raconte à l'AFP cet homme de 37 ans. Pour éviter de nouveaux traumatismes, Roma s'efforce désormais de garder ses distances, après avoir récemment rejoint un nouveau bataillon. "Je ne m'assois pas à la même table pour déjeuner, par exemple", dit-il. Le lourd bilan de la guerre est une dure réalité quotidienne pour les centaines de soignants ukrainiens, dont la santé mentale est fortement affectée par les images, les sons et les odeurs du front. Séjour dans les Carpates À plus de 1.000 kilomètres du champ de bataille, au cours d'une retraite de 10 jours à la montagne pour l'aider à se remettre de ce qu'il a vécu, Roma a vu sa règle d'or être mise à l'épreuve. Organisé dans des chalets en bois dans les Carpates, dans l'ouest de l'Ukraine, le programme RePower ressemble fortement à un camp de vacances pour enfants, avec des cours de poterie, des randonnées et même la préparation de sushis. Pour certains, le soulagement a été immédiat. Lorsque la voiture transportant Dmytro Kunytskiï a commencé à gravir les montagnes, cet homme de 20 ans a été submergé par un sentiment longtemps oublié. "Nous avons ouvert les fenêtres et l'air s'est rempli de l'odeur des pins. Nous étions tout simplement très heureux, comme de petits enfants", se souvient-il auprès de l'AFP. Pour autant, laisser complètement le front derrière soi n'est pas chose aisée. Dmytro était souvent au téléphone, déléguant des tâches à son équipe restée là-bas. Il occupe depuis deux ans un poste qui l'oblige à récupérer et à examiner les corps de ses camarades tués au combat. "J'ai des flashbacks. L'odeur du sang, (...) vous n'avez aucune chance de vous laver immédiatement. Et à chaque respiration, vous sentez l'odeur du sang", raconte-t-il. "Mais les morts, les odeurs. Ce n'est rien comparé à la perte de tant d'amis", ajoute-t-il, les yeux encore cernés de rouge. Les psychologues qui travaillent avec les soignants dans le camp reconnaissent qu'ils sont confrontés à des cas difficiles. Ils vont bientôt retourner au front, ce qui rend risquée toute thérapie approfondie. "Nous avons besoin de temps pour stabiliser les gens. C'est quelque chose de nouveau: travailler sur un traumatisme alors que les conditions traumatisantes sont toujours présentes", explique le docteur Andriï Anpleïev. Ils doivent donc recourir à des méthodes créatives. Au cours d'une expérience de "guérison par le son", une dizaine de soignants militaires étaient allongés sur des tapis de yoga, se relaxant au son des vagues qui clapotaient sur une plage et de forêts remplies d'oiseaux qui gazouillaient. Soudain, un ronflement grandissant a failli briser la tranquillité: Roma s'était endormi. Allongés sous leurs couvertures, les autres ont réprimé un sourire, essayant de rester dans l'instant présent. "Du sang !" Après des séances en soirée avec un psychologue, ils dînent dans un restaurant local décoré de peintures de montagnes et de guirlandes lumineuses. La guerre domine même ces moments de détente, comme pendant un jeu qui consiste à tenter de faire deviner un certain mot à ses coéquipiers sans pouvoir le prononcer. "Nous n'en avons pas assez", tente l'un des participants. "Du sang !", répond immédiatement son équipe. Une tentative de mimer le mot "short" en coupant un pantalon imaginaire a échoué. "Des garrots !", a proposé l'équipe, pensant aux dispositifs qui s'attachent autour de membres pour stopper les hémorragies graves. En quelques jours seulement, les soignants se sont rapprochés, créant un groupe WhatsApp pour rester en relation une fois de retour au front. Roma s'est également engagé à garder le contact, même s'il ne peut pas se débarrasser de son inquiétude. "Comment ne pas m'inquiéter pour eux ? Bien sûr que je m'inquiète mais ils s'en sortiront. Je l'espère".

31.12.2025 à 13:32

En Alaska, l'eau des rivières se colore en orange à cause du dérèglement climatique

Cyrielle CABOT
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Plus de 200 cours d'eau de l'Alaska ont pris une couleur rouille, révèle une étude de l'agence météorologique et océanique américaine. Un phénomène de plus en plus fréquent dans cette région reculée, lié au dérèglement climatique et à la fonte du permafrost.
Texte intégral (710 mots)
Plus de 200 cours d'eau de l'Alaska ont pris une couleur rouille, révèle une étude de l'agence météorologique et océanique américaine. Un phénomène de plus en plus fréquent dans cette région reculée, lié au dérèglement climatique et à la fonte du permafrost.

31.12.2025 à 13:31

A Shanghai, les seniors font valser la solitude dans les dancings rétro

FRANCE24
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Rumba, valse ou polka: depuis les années fastes du jazz dans les années 1930, les salles de danse font partie de l'ADN de la métropole chinoise de 25 millions d'habitants. De nombreux établissements y proposent chaque jour des sessions en journée - voire dès six heures du matin. Certains, comme la mythique salle de bal "Paramount", ont conservé leur atmosphère art déco d'époque. D'autres optent pour des éclairages fluo rose et verts, façon boîte de nuit. Ces lieux sont surtout des espaces de socialisation pour une clientèle âgée avide d'exercice et de contact humain. "J'étais très seul chez moi" après la retraite, confie Lin Guang, 66 ans, dans une salle nommée Old Dreams Of Shanghai ("Les vieux rêves de Shanghai"). "Venir danser, ça me fait me sentir jeune à nouveau. J'ai l'impression de déborder d'énergie!", s'enthousiasme-t-il. Des lumières de cabaret illuminent le parquet, tandis qu'un orchestre joue des standards du jazz shanghaïen. Les dames revêtent leurs élégantes chaussures, vêtues de robes vintage ou de qipao traditionnelles. Les messieurs, tirés à quatre épingles, ont les cheveux soigneusement peignés. "On essaie de faire revivre l'atmosphère du vieux Shanghai", résume Jin Zhiping, musicien de 69 ans. Pour lui et ses partenaires, tous âgés, ces sessions de midi, qui coûtent 60 yuans (7 euros), sont une véritable raison d'être. "Ça nous fait du bien et cela nous valorise", ajoute-t-il. "Comme ma maison" Pour Xu Li, l'athlétique sexagénaire experte du grand écart, les bienfaits de la danse sont "immenses". "Je me sens belle, et je deviens de plus en plus belle avec le temps", sourit-elle. Dans le Shanghai des années 1930, la danse de salon incarnait la modernité et l'élégance. "Shanghai est une ville portuaire", rappelle Chen Yiming, la fondatrice du Old Dreams Of Shanghai. "On a toujours absorbé les cultures étrangères, en les mêlant à la nôtre." Le Paramount, joyau art déco, était alors un passage obligé, de l'acteur Charlie Chaplin aux poètes en quête de frissons. Aujourd'hui encore, ses lourdes portes en laiton s'ouvrent chaque jour et son ascenseur transporte pour 180 yuans (22 euros) les visiteurs près d'un siècle en arrière. Wei Xiaomeng, 90 ans, y vient cinq fois par semaine. "Cette salle de bal, c'est comme ma maison", confie-t-elle. Elle y est entrée pour la première lorsqu'elle était adolescente. Par curiosité. "J'ai trouvé ça somptueux et j'ai tout de suite aimé", raconte-t-elle. Lorsque la valse retentit, les couples glissent sur la piste, mains enlacées et pas synchronisés, sous les lustres scintillants. "Le sentiment de solitude? Il disparaît complètement ici", résume Yuan Yingjie, 75 ans. "Pas morte" Pour la fondatrice du Old Dreams Of Shanghai, ces salles sont avant tout pour les seniors des lieux de divertissement et de rencontre. "Une personne âgée est juste âgée, pas morte. Elle a les mêmes besoins sociaux et culturels que les autres", souligne-t-elle. Le nombre exact de ces salles à Shanghai est flou. L'AFP en a recensé une dizaine, tandis qu'un média local évoque une vingtaine d'établissements. Le vieillissement de la clientèle inquiète toutefois les professionnels. "Promouvoir cette culture de la danse auprès des jeunes générations est vraiment nécessaire", affirme Stella Zheng, 33 ans, la directrice exécutive du Paramount. Dans une société chinoise où les smartphones sont devenus omniprésents, le contact humain reste primordial, souligne-t-elle. "Il y a les échanges de regards, le langage corporel... Ici, on peut écouter de la musique et se faire des amis grâce à la danse." Le Paramount organise désormais aussi des événements destinés à un public plus jeune et compte proposer des cours de danse. Chen Yiming dit observer un engouement croissant pour les danses de salon, notamment le swing. Les danseurs plus âgés s'en réjouissent. "On espère vraiment que les jeunes viendront", affirme Wang Li, âgée de 65 ans. "Ils ont une énergie, une vivacité. Etre avec eux, ça nous fait nous sentir plus jeunes aussi."
Texte intégral (696 mots)
Rumba, valse ou polka: depuis les années fastes du jazz dans les années 1930, les salles de danse font partie de l'ADN de la métropole chinoise de 25 millions d'habitants. De nombreux établissements y proposent chaque jour des sessions en journée - voire dès six heures du matin. Certains, comme la mythique salle de bal "Paramount", ont conservé leur atmosphère art déco d'époque. D'autres optent pour des éclairages fluo rose et verts, façon boîte de nuit. Ces lieux sont surtout des espaces de socialisation pour une clientèle âgée avide d'exercice et de contact humain. "J'étais très seul chez moi" après la retraite, confie Lin Guang, 66 ans, dans une salle nommée Old Dreams Of Shanghai ("Les vieux rêves de Shanghai"). "Venir danser, ça me fait me sentir jeune à nouveau. J'ai l'impression de déborder d'énergie!", s'enthousiasme-t-il. Des lumières de cabaret illuminent le parquet, tandis qu'un orchestre joue des standards du jazz shanghaïen. Les dames revêtent leurs élégantes chaussures, vêtues de robes vintage ou de qipao traditionnelles. Les messieurs, tirés à quatre épingles, ont les cheveux soigneusement peignés. "On essaie de faire revivre l'atmosphère du vieux Shanghai", résume Jin Zhiping, musicien de 69 ans. Pour lui et ses partenaires, tous âgés, ces sessions de midi, qui coûtent 60 yuans (7 euros), sont une véritable raison d'être. "Ça nous fait du bien et cela nous valorise", ajoute-t-il. "Comme ma maison" Pour Xu Li, l'athlétique sexagénaire experte du grand écart, les bienfaits de la danse sont "immenses". "Je me sens belle, et je deviens de plus en plus belle avec le temps", sourit-elle. Dans le Shanghai des années 1930, la danse de salon incarnait la modernité et l'élégance. "Shanghai est une ville portuaire", rappelle Chen Yiming, la fondatrice du Old Dreams Of Shanghai. "On a toujours absorbé les cultures étrangères, en les mêlant à la nôtre." Le Paramount, joyau art déco, était alors un passage obligé, de l'acteur Charlie Chaplin aux poètes en quête de frissons. Aujourd'hui encore, ses lourdes portes en laiton s'ouvrent chaque jour et son ascenseur transporte pour 180 yuans (22 euros) les visiteurs près d'un siècle en arrière. Wei Xiaomeng, 90 ans, y vient cinq fois par semaine. "Cette salle de bal, c'est comme ma maison", confie-t-elle. Elle y est entrée pour la première lorsqu'elle était adolescente. Par curiosité. "J'ai trouvé ça somptueux et j'ai tout de suite aimé", raconte-t-elle. Lorsque la valse retentit, les couples glissent sur la piste, mains enlacées et pas synchronisés, sous les lustres scintillants. "Le sentiment de solitude? Il disparaît complètement ici", résume Yuan Yingjie, 75 ans. "Pas morte" Pour la fondatrice du Old Dreams Of Shanghai, ces salles sont avant tout pour les seniors des lieux de divertissement et de rencontre. "Une personne âgée est juste âgée, pas morte. Elle a les mêmes besoins sociaux et culturels que les autres", souligne-t-elle. Le nombre exact de ces salles à Shanghai est flou. L'AFP en a recensé une dizaine, tandis qu'un média local évoque une vingtaine d'établissements. Le vieillissement de la clientèle inquiète toutefois les professionnels. "Promouvoir cette culture de la danse auprès des jeunes générations est vraiment nécessaire", affirme Stella Zheng, 33 ans, la directrice exécutive du Paramount. Dans une société chinoise où les smartphones sont devenus omniprésents, le contact humain reste primordial, souligne-t-elle. "Il y a les échanges de regards, le langage corporel... Ici, on peut écouter de la musique et se faire des amis grâce à la danse." Le Paramount organise désormais aussi des événements destinés à un public plus jeune et compte proposer des cours de danse. Chen Yiming dit observer un engouement croissant pour les danses de salon, notamment le swing. Les danseurs plus âgés s'en réjouissent. "On espère vraiment que les jeunes viendront", affirme Wang Li, âgée de 65 ans. "Ils ont une énergie, une vivacité. Etre avec eux, ça nous fait nous sentir plus jeunes aussi."
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