Yalda, une fête dont les origines remontent à la période préislamique lorsque la religion dominante en Perse était le zoroastrisme, marque le solstice d'hiver et la nuit la plus longue de l'année.
Ce moment, qui donne lieu à des retrouvailles en famille, est traditionnellement célébré autour de sucreries et de fruits, en particulier des grenades, des pastèques, des kakis mais aussi des noix.
"La nuit de Yalda, toute la famille se réunit chez mes grands-parents (et) on évoque le bon vieux temps", déclare Mary Gouzardi, une décoratrice d'intérieur de 37 ans, rencontrée par l'AFP au bazar de Tajrish, dans le nord de Téhéran, durant ses achats pour Yalda.
"Malheureusement, à cause d'événements récents comme la guerre (de 12 jours en juin contre Israël, NDLR) et la forte hausse du dollar, le pouvoir d'achat des gens a considérablement diminué", souligne cette femme arborant un foulard rose autour du cou.
Début décembre, la Banque centrale iranienne a annoncé un taux d'inflation moyen de 41% sur un an, un chiffre loin de refléter avec fidélité les hausses observées spécifiquement sur les produits de première nécessité.
"Voilà pourquoi on ne voit plus beaucoup d'articles comme les années précédentes sur toutes les tables" au moment de Yalda, déplore Mme Gouzardi.
Fruits hors de portée
"Avec la flambée des prix, ce n'est plus comme avant, quand on pouvait inviter toute sa famille", remarque Aliakbar Mohammadi, un vendeur de fruits devant des étals bien garnis.
Et d'expliquer que le prix des grenades, indispensables pour Yalda, a doublé par rapport à l'an dernier et ses ventes mécaniquement chuté.
Samedi, le quotidien Ham Mihan a publié un dessin intitulé "Nuit de Yalda" qui montre un homme pauvre tenter d'attraper un panier de fruits inatteignable, suspendu à la lune.
Cette caricature suggère que l'achat de fruits pour Yalda est hors de portée pour certaines familles iraniennes.
La monnaie nationale, le rial, a atteint ces derniers jours un plus bas historique face au dollar, selon le taux informel au marché noir, à environ 1,3 million de rials, contre environ 770.000 un an plus tôt.
"Le marché et l'économie sont en pleine tourmente", se lamente M. Rahimi, un vendeur de 21 ans qui n'a pas souhaité donner son nom complet.
"On essaie de tenir, on n'a pas le choix", dit-il résigné, dans son magasin de fruits secs.
La guerre de juin contre Israël et la crainte d'un nouveau conflit, le rétablissement en septembre des sanctions onusiennes contre l'Iran liées à son programme nucléaire et des négociations au point mort sur ce dossier avec les Etats-Unis sont des facteurs d'anxiété pour les Iraniens et l'économie.
Espoir et poésie
Dans la tradition, Yalda symbolise la victoire du bien et de l'espoir (la lumière) sur le mal (l'obscurité) et est généralement un moment joyeux et propice pour faire des voeux.
"Nous passons du temps en famille, avec nos grands-parents, nos tantes, nos cousins. Nous (lisons Hafez), nous buvons du thé ou du café et ma grand-mère chante parfois", déclare tout sourire Maral Bagherpour, une étudiante de 16 ans.
Les poèmes et horoscopes de Hafez, célèbre poète du XIVe siècle et figure emblématique de la culture iranienne, sont pour les Iraniens indissociables de Yalda, afin de trouver des solutions aux vicissitudes de la vie.
A l'image des sapins et guirlandes pour Noël en Occident, certains centres commerciaux de Téhéran sont décorés d'arbres, de grenades et de grands plateaux de fruits pour marquer Yalda.
Ces festivités sont également célébrées dans certains pays persanophones de la région, comme l'Afghanistan et le Tadjikistan.
Texte intégral (640 mots)
Yalda, une fête dont les origines remontent à la période préislamique lorsque la religion dominante en Perse était le zoroastrisme, marque le solstice d'hiver et la nuit la plus longue de l'année.
Ce moment, qui donne lieu à des retrouvailles en famille, est traditionnellement célébré autour de sucreries et de fruits, en particulier des grenades, des pastèques, des kakis mais aussi des noix.
"La nuit de Yalda, toute la famille se réunit chez mes grands-parents (et) on évoque le bon vieux temps", déclare Mary Gouzardi, une décoratrice d'intérieur de 37 ans, rencontrée par l'AFP au bazar de Tajrish, dans le nord de Téhéran, durant ses achats pour Yalda.
"Malheureusement, à cause d'événements récents comme la guerre (de 12 jours en juin contre Israël, NDLR) et la forte hausse du dollar, le pouvoir d'achat des gens a considérablement diminué", souligne cette femme arborant un foulard rose autour du cou.
Début décembre, la Banque centrale iranienne a annoncé un taux d'inflation moyen de 41% sur un an, un chiffre loin de refléter avec fidélité les hausses observées spécifiquement sur les produits de première nécessité.
"Voilà pourquoi on ne voit plus beaucoup d'articles comme les années précédentes sur toutes les tables" au moment de Yalda, déplore Mme Gouzardi.
Fruits hors de portée
"Avec la flambée des prix, ce n'est plus comme avant, quand on pouvait inviter toute sa famille", remarque Aliakbar Mohammadi, un vendeur de fruits devant des étals bien garnis.
Et d'expliquer que le prix des grenades, indispensables pour Yalda, a doublé par rapport à l'an dernier et ses ventes mécaniquement chuté.
Samedi, le quotidien Ham Mihan a publié un dessin intitulé "Nuit de Yalda" qui montre un homme pauvre tenter d'attraper un panier de fruits inatteignable, suspendu à la lune.
Cette caricature suggère que l'achat de fruits pour Yalda est hors de portée pour certaines familles iraniennes.
La monnaie nationale, le rial, a atteint ces derniers jours un plus bas historique face au dollar, selon le taux informel au marché noir, à environ 1,3 million de rials, contre environ 770.000 un an plus tôt.
"Le marché et l'économie sont en pleine tourmente", se lamente M. Rahimi, un vendeur de 21 ans qui n'a pas souhaité donner son nom complet.
"On essaie de tenir, on n'a pas le choix", dit-il résigné, dans son magasin de fruits secs.
La guerre de juin contre Israël et la crainte d'un nouveau conflit, le rétablissement en septembre des sanctions onusiennes contre l'Iran liées à son programme nucléaire et des négociations au point mort sur ce dossier avec les Etats-Unis sont des facteurs d'anxiété pour les Iraniens et l'économie.
Espoir et poésie
Dans la tradition, Yalda symbolise la victoire du bien et de l'espoir (la lumière) sur le mal (l'obscurité) et est généralement un moment joyeux et propice pour faire des voeux.
"Nous passons du temps en famille, avec nos grands-parents, nos tantes, nos cousins. Nous (lisons Hafez), nous buvons du thé ou du café et ma grand-mère chante parfois", déclare tout sourire Maral Bagherpour, une étudiante de 16 ans.
Les poèmes et horoscopes de Hafez, célèbre poète du XIVe siècle et figure emblématique de la culture iranienne, sont pour les Iraniens indissociables de Yalda, afin de trouver des solutions aux vicissitudes de la vie.
A l'image des sapins et guirlandes pour Noël en Occident, certains centres commerciaux de Téhéran sont décorés d'arbres, de grenades et de grands plateaux de fruits pour marquer Yalda.
Ces festivités sont également célébrées dans certains pays persanophones de la région, comme l'Afghanistan et le Tadjikistan.