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05.08.2024 à 21:59

CULTURE : EXPO - Paris brûle-t-il ? Quand le cinema réinvente la libération

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 Paris brûle-t-il ? 
 Quand le cinema réinvente la libération 

 1966  Quelques mois avant les élections législatives de 1967 et plus de 20 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale sort au cinéma Paris brûle-t-il ?, une super production franco-américaine entre documentaire et fiction, qui revient sur la Libération de Paris du 19 au 25 août 1944.
Pour ce film, la Paramount Picture Corporation a sorti l’artillerie lourde : un budget de 6 millions de dollars et un pléiade de stars internationales. Parmi les acteurs français principaux : Alain Delon, Henri Rol-Tanguy et Jean-Paul Belmondo mais on y retrouve également Yves Montand et Claude Rich entre autres.


 L’adaptation d’un livre contesté 


Le film porte à l’écran le best-seller éponyme, aux 20 millions de lecteurs, sorti en 1964 et écrit par deux journalistes : Dominique Lapierre et Larry Collins. Ce livre s’appuie sur le témoignage de plus de 3 000 personnes pour raconter la libération de Paris. Une somme de petites histoires pour raconter la Grande, mais un récit persuadé de la duplicité des communistes, et qui surtout, attribue à Von Choltitz, le mérite d’avoir évité la destruction de Paris. Selon le mythe, le gouverneur nazi du « Grand Paris » – pourtant reconnu pour sa brutalité – n’aurait pas obéi aux ordres d’Hitler lui demandant de « Brûler Paris » le 25 août 1944. Plusieurs recherches d’historiens ont prouvé dès les années 2000 que les circonstances l’auraient en réalité empêché d’obéir, mais cette falsification de l’Histoire sera reprise dans le film. Ce ne sera pas la seule.


 Liberté historique et récupération électorale 


Au delà de l’absence de certains faits, comme la signature de la capitulation, ou encore la libération des juifs à Drancy, le film occulte certains résistants de premier plan comme le président du CNR Georges Bidault (qui défendra l’Algérie française contre De Gaulle) mais aussi le dirigeant du comité d’action militaire, le communiste Maurice Kriegel-Valrimont (exclu du PCF en 1961).
Les brutalités allemandes et la violence de l’esprit de revanche ne sont pas non plus mentionnées. Il s’agit en effet de ne pas faire de vagues, d’éviter les controverses, de concilier deux mémoires concurrentes, celle du PCF (dont l’influence reste importante, notamment dans le milieu cinématographique), mais surtout de nourrir celle des gaullistes.
Le film, s’il s’appuie sur des images d’archives, reste éminemment politique et fut l’objet d’une vaste opération de communication orchestrée par le pouvoir gaulliste, flattant la population parisienne et le mythe d’une nation entière dressée contre l’occupant.
Pour le Canard enchaîné le film « reste au garde-à-vous devant le général ». Pour le Nouvel Obs « On nous explique bien tout, de peur que nous ne sachions pas pour qui voter aux prochaines élections »

 

***


Exposition temporaire au musée de la Libération de Paris
(place Denfert-Rochereau)
Profitez également de l’exposition permanente gratuite et visitez l’ancien poste de commandement ou se trouvaient les bureaux de l’état-major régional des FFI !
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, jusqu’au dimanche 22 septembre 2024
Tarif : 7 - 9€

05.08.2024 à 21:42

ÉDITO : Gouverner pour tout changer

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 ÉDITO : Gouverner pour tout changer 

par Séverine Véziès - Le Journal de l'insoumission n°1788 (aout/septembre 2024

 

Depuis le 9 juin au soir, nous avons tous et toutes le sentiment de voir s’accélérer l’histoire. Les évènements se précipitent et nous rapprochent de plus en plus d’un point de bascule. La question qui reste en suspens est vers quel horizon basculerons-nous. Deux hypothèses in fine : le péril fasciste avec une extrême droite au pouvoir ou la République restaurée avec la mise en œuvre d’un programme d’espoir, sur le plan économique, social, démocratique et écologique qu’incarne le Nouveau Front populaire. C’est cet horizon que les Français·es ont choisi en lui accordant leurs suffrages et donc une majorité pour gouverner au soir du 7 juillet 2024. Mais le sentiment de trahison peut être aussi grand que l’espoir déçu pourrait l’être. Aussi, cette élection sonne comme celle de la dernière chance. Pour le comprendre, il nous faut nous pencher, rapidement, sur les évènements politiques de ces 40 dernières années.


Le tournant néolibéral des années 70-80 est le point de départ d’un nouveau cycle avec de nouveaux choix sur le plan économique et social qui ont petit à petit défait ce que l’on peut résumer comme étant le modèle social français au sens large : services publics et fonction publique, État planificateur, prise en charge collective des évènements et accidents de la vie (Sécurité sociale, retraite par répartition, chômage, famille...).


L’application des préceptes libéraux a entraîné le désengagement de l’État, son action devenant légitime uniquement pour créer les conditions du fonctionnement et d’une régulation par les marchés. La main invisible du marché régule, l’État est au service non plus des peuples mais d’une idéologie qui voit dans le processus d’accumulation, le capitalisme, l’unique modèle de développement.


Un modèle qui en 40 ans aura creusé les déficits et la dette publique, justifiant toujours plus de sacrifices, creusé les inégalités, accentué la pauvreté en détruisant les filets de sécurité d’un État providence, détruit nos services publics et empêché notre nécessaire action et adaptation face au réchauffement climatique, lui-même causé par ce système de course folle mondiale à l’accumulation/production/consommation. Un bilan désastreux qui en semant la misère, la peur du déclassement et le sentiment d’abandon aura fait le lit de l’extrême droite.


Depuis 7 ans et l’arrivée d’E. Macron au pouvoir, la France subit une accélération féroce de ces réformes néolibérales auxquelles s’ajoutent, face à la montée des oppositions institutionnelles et populaires, un autoritarisme et une violence d’État. Chacun·e se souviendra des gilets jaunes, des soignant·es, de nos jeunes, des militant·es écologistes… matraqué·es, éborgné·es, humilié·es, criminalisé·es. Chacun·e se souviendra des 49.3 à la pelle, des passages en force et d’un Parlement méprisé…


 E. Macron est le président de la République qui aura semé le chaos en France 


À l’heure où j’écris ces lignes et alors même que les Français·es viennent de lui infliger une double défaite électorale, E. Macron refuse de céder le pouvoir, plongeant encore un peu plus le pays dans une crise de régime sérieuse et inquiétante. En refusant de nommer comme Première ministre la candidate désignée par le Nouveau Front populaire, Lucie Castets, alors même que la tradition républicaine l’y oblige, il nous enfonce encore un peu plus dans le chaos.


Une situation de crise totale où plus rien ne vient purger les blocages. Même plus le résultat d’une élection.


Il va nous falloir toute la force, la détermination et la mobilisation de toutes celleux qui ont accordé une majorité au Nouveau Front populaire pour faire plier ce Président forcené, qui après avoir brutalisé le pays, brutalisé le Parlement et notre démocratie, tente aujourd’hui d’effacer le résultat d’un vote. Rien de moins que ça ! La République ne lui appartient pas, elle est nôtre !


Car l’enjeu est immense. Le Nouveau Front populaire doit gouverner et appliquer son programme pour répondre aux aspirations légitimes de vie meilleure et à l’espoir immense qu’il a suscité dans le pays. Ce 7 juillet n’est qu’un sursis face à la montée de l’extrême droite dans le pays, prospérant sur les espoirs déçus et le sentiment que rien ne changera.


Nous voici au pied du mur. Le point de bascule doit être celui qui nous mène vers la lumière. Pour cela au changement de cap politique, il nous faudra aussi engager un changement de cap institutionnel avec une 6ème République.

 

04.06.2024 à 16:52

Partout où elle est, l’extrême droite contre le peuple

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 PARTOUT OÙ ELLE EST 

  L'EXTRÊME DROITE CONTRE LE PEUPLE

L’extrême droite aime à se présenter comme l’alliée des classes populaires et des travailleurs. Mais quelle est la réalité des faits une fois celle-ci au pouvoir ? Les amis de Marine Le Pen et Éric Zemmour soutiennent voire participent actuellement aux gouvernements de quatre États-membres (Italie, Suède, Finlande et Hongrie). Lega et Fratelli d’Italia, Démocrates de Suède, Parti Finnois et Fidesz hongrois : force est de constater que toutes les nuances de brun ont en commun de mener des politiques sociales violentes.
Ainsi l’extrême droite aime mener la guerre aux pauvres, en s’attaquant aux minima sociaux et en stigmatisant les « assistés » : en Italie par exemple elle a divisé par deux le fonds d’aide aux dépenses énergétiques pour les plus précaires et remplacé le « revenu de citoyenneté », une sorte de RSA, par une allocation bien plus faible et sous conditions. Pourquoi ? Pour sanctionner les « divanisti », ceux qui passeraient leur temps sur le divan en profitant des aides sociales. De la même manière, c’est au nom de la répression des « parasites de l’aide sociale » que Viktor Orban a réduit la période de perception des allocations chômage à trois mois, la plus courte de l’Union européenne.
Les travailleurs en prennent également pour leur grade : en Finlande, l’extrême droite au pouvoir soutient l’obligation de limiter les augmentations de salaires dans tous les secteurs à celles négociées dans le secteur exportateur, interdit les grèves non directement liées aux conflits sociaux internes aux entreprises, met fin aux comités d’entreprises pour les sociétés entre 20 et 50 salariés, introduit une journée de carence pour les arrêts maladie, assouplit les conditions de licenciement… En Hongrie, Orban a fait adopter la « loi esclavagiste » selon laquelle les employeurs peuvent exiger 400 heures supplémentaires à leurs salariés tous les ans ; le code du travail hongrois proscrit les grèves dans le secteur public et est globalement considéré comme l’un des plus favorables aux employeurs en Europe.
De plus, les extrêmes droites « anti-establishment » et « patriotes » plient l’échine devant les marchés et pratiquent les bonnes vieilles recettes néolibérales : 20 milliards d’euros de privatisations (services postaux, ferroviaires, …) ont récemment été annoncés en Italie ; en Finlande l’extrême droite pratique la réduction des dépenses de 2 % du PIB durant la mandature, avec une baisse de 2 milliards d’euros du budget de la santé et presque autant sur les aides sociales, notamment les allocations chômage, l’aide au logement et les allocations familiales. Même recette en Suède avec la baisse des indemnisations chômage. Et les retraités ne sont pas épargnés : en Italie, contrairement aux promesses de campagne, le gouvernement post-fasciste a durci les conditions d’accès à la retraite avant l’âge de départ « normal » de 67 ans.
Pas de problème donc pour mettre la pression sur les demandeurs d’emploi, les plus pauvres ou les travailleurs. L’extrême droite se montre plus conciliante vis-à-vis des riches et des multinationales, comme l’illustrent la suppression de la taxe sur les voitures de luxe en Italie ou l’introduction en Hongrie d’un impôt sur le revenu à taux unique couplé au taux d’imposition effectif le plus bas d’Europe pour les multinationales.
« Un bon escroc est un farceur ironique qui se joue de la distraction, de l’impertinence, de la naïveté ou de la nervosité de ses contemporains » écrivait Henri Jeanson. Nous ne laisserons pas l’extrême droite réussir son escroquerie sociale.

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