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26.03.2025 à 16:31

Managers, comment sortir des bulles informationnelles pour désescalader les conflits ?

Emma Lei Jing, Assistant Professor, Neoma Business School
Comment des discussions lancées sur des sujets sensibles se transforment-elles en bulles informationnelles ? Et comment en sortir pour aller au-delà de nos désaccords ?
Texte intégral (1812 mots)
Les chambres d’écho résultent de processus sociaux continus dans lesquels les gens s’enferment eux-mêmes sur la base d’interprétations divergentes de ce qui est « bon » ou « mauvais ». Aloha Hawaii/Shutterstock

Les discussions lancées sur des sujets sensibles se transforment souvent en chambre d’échos, ces bulles informationnelles où les personnes partagent les mêmes croyances. Comment en sortir pour aller au-delà de nos désaccords ? Étude de cas avec le débat sur la toxicomanie au Canada.


Retraites, conflit israélo-palestinien, élection de Donald Trump, les controverses sont légion en ce début d’année 2025 et… polarisent les opinions. Les algorithmes « intelligents » surfent sur cette vague en créant des bulles de filtres, ou bulles informationnelles. Nos réseaux sociaux nous donnent à voir ce qui est censé nous intéresser le plus, en fonction des contenus que nous partageons le plus ou sur lesquels nous cliquons davantage. Sommes-nous condamnés à l’irréconciliable ?

Ce phénomène est bien connu des chercheurs en sciences sociales, qui parlent de chambres d’écho. Dans ces espaces, les arguments et les émotions sont amplifiés et répétés par des individus partageant les mêmes croyances. Les chambres d’écho résultent de processus sociaux continus dans lesquels les gens s’enferment eux-mêmes sur la base d’interprétations divergentes de ce qui est « bon » ou « mauvais ». Se crée alors autour de ces personnes une bulle informationnelle que les perspectives opposées peinent à pénétrer.


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Notre étude de cas porte sur une nouvelle approche controversée de lutte contre la toxicomanie au Canada – la réduction des méfaits. Nous nous demandons comment des discussions lancées sur ce sujet sensible se transforment en chambre d’écho ? Quel est le rôle des émotions dans ce processus d’isolement des opinions et d’escalade des désaccords ?

Fossé émotionnel moral

La réduction des méfaits vise à réduire les conséquences négatives de la toxicomanie, sans en exiger l’abstinence. Elle inclut des mesures comme la distribution de seringues propres et la mise en place de sites de consommation supervisée. Introduite en 2008 en Alberta au Canada, cette politique a radicalement transformé le débat public, créant des clivages entre partisans et opposants.

Cet exemple nous a permis de développer un modèle sur la dynamique des contestations pouvant mener à des chambres d’écho, dans le champ des addictions.

Aiguille usagée, seringue, cigarette et déchets plastiques jetés dans la rue par des toxicomanes
Aiguille et seringue usagées, mégots de cigarette et déchets plastiques jetés dans la rue par des toxicomanes dans l’est du centre-ville de Vancouver au Canada. » Rita Petcu/Shutterstock

Notre étude souligne le rôle essentiel des émotions morales. Contrairement aux émotions fondées sur des intérêts personnels, les émotions morales concernent le bien-être de la société. Dans ce type de débat, la prise de position initiale de chacun dépend souvent de sa vision du bien et du mal. Or, il n’existe pas d’accord universel sur ce qui est juste.

En conséquence, chaque parti considère qu’il défend ce qui est juste et bon pour la société. Il suffit d'observer les réactions polarisées suite à l'élection présidentielle américaine de 2024.

Convictions morales

À mesure que l'expression de ces émotions morales s’intensifie, un fossé se creuse entre les deux groupes opposés. Cette polarisation croissante transforme peu à peu l'espace de débat en territoires idéologiques hermétiques, véritables chambres d’écho, où ne résonnent plus que des arguments confortant les croyances préexistantes.


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En intégrant ces émotions morales dans leurs discours, les individus intensifient leurs désaccords et renforcent les divisions dans le débat public. En fait, ces émotions alimentent l’escalade de ces conflits. Chacun est persuadé, presque de façon viscérale, que l’autre a tort. Si bien que ce qui était au départ une prise de position sur une question morale se transforme progressivement en un rejet, pas uniquement de l’idée opposée, mais aussi de ceux qui la portent.

Par exemple, dans la société états-unienne moderne, la division entre les républicains et les démocrates s’accentue en raison de la présence de ces émotions. Nous avons pu observer dans les discours une augmentation des émotions négatives comme la frustration, la colère et le dégoût envers l’opposition.

In fine, ces émotions éloignent les acteurs (citoyens) les uns des autres. Le débat s’éteint, puisque les discours et les arguments antagonistes ne sont plus entendus. Nous mettons en lumière que l’émergence des chambres d’écho est fortement liée à un biais autour de la notion de moralité. Chaque camp perçoit l’opposition comme moralement mauvaise, dès lors qu’elle s’oppose à sa vision de ce qui est bon pour la société.

Pas de fumée sans feu

Cette évolution progressive des débats vers des chambres d’écho est catalysée par des événements déclencheurs attirant l’attention ou suscitant l’émotion. Ils séparent encore plus les différents clans. Braquer les projecteurs sur la question qui divise encourage les personnes qui ne l’ont pas encore fait à prendre parti. La crise des opioïdes de 2012 en est symptomatique. Le débat est réalimenté par de nouveaux acteurs et de nouveaux discours, avec un poids toujours aussi important des émotions susmentionnées. Par exemple, lorsqu’un gouvernement conservateur canadien a considérablement réduit les pratiques de la réduction des méfaits, les personnes engagées dans le débat ont commencé à renoncer à convaincre l’autre partie ; ils entraient dans leur propre chambre d’écho.

Pour atténuer ces effets, nous suggérons aux acteurs publics de présenter les débats de manière pragmatique. Par exemple : aborder la réduction des inconvénients comme un moyen de diminuer les coûts des soins de santé.

Au sein des organisations, les débats sur des sujets controversés risquent souvent de polariser les opinions et de fragiliser la cohésion d'équipe. Notre recherche démontre que les managers jouent un rôle crucial dans la régulation de ces dynamiques. En observant attentivement l'évolution des discussions, ils peuvent intervenir au moment opportun pour éviter l'escalade émotionnelle.

La clé réside dans leur capacité à instaurer un cadre d'échange structuré, privilégiant un langage neutre et analytique. Cette approche permet d'examiner les différentes perspectives sous l'angle de leur valeur pragmatique plutôt que sous un prisme moral qui classerait les opinions comme justes ou fausses. En déplaçant ainsi le débat du terrain des convictions vers celui des solutions concrètes, les managers favorisent un dialogue constructif où la diversité des points de vue devient une ressource plutôt qu'une source de division.


Cet article a été rédigé par Elizabeth Goodrick de Florida Atlantic University, Trish Reay de l’Université d’Alberta et Jo-Louise Huq de l’Université de Calgary.

The Conversation

Emma Lei JING a reçu des financements pour cet projet de recherche de The Social Sciences and Humanities Research Council of Canada.

26.03.2025 à 16:28

L’Europe à l’heure du retour des logiques de puissance décomplexées : le temps du sursaut stratégique ?

Delphine Deschaux-Dutard, Maître de conférences en science politique, Université Grenoble Alpes, Université Grenoble Alpes (UGA)
Bastien Nivet, Docteur en science politique (École de management), Pôle Léonard de Vinci
Si l’UE multiplie dernièrement les annonces et les plans relatifs à son réarmement, elle est encore loin d’être perçue comme une puissance réelle par les autres grands acteurs internationaux.
Texte intégral (2481 mots)

Face aux puissances révisionnistes que sont les États-Unis de Trump et la Russie de Poutine, l’Union européenne cherche à renforcer son autonomie stratégique. Des plans sont mis sur la table, les sommets se multiplient, mais les 27 sont encore très loin de partager une vision commune en matière militaire, comme en témoigne, entre autres, la difficulté qu’ils ont à s’entendre sur des achats d’armement mutualisés.


La scène surréaliste qui a opposé Donald Trump à Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, le 28 février 2025, puis la brutale annonce par les États-Unis de la cessation de leur soutien militaire et en matière de renseignement à l’Ukraine (avant une nouvelle volte-face suspendant cette « pause » quelques jours plus tard) ont saisi d’effroi de nombreux chefs d’État et de gouvernement européens, tant elles marquent une rupture dans la conception que l’UE se fait des relations internationales, depuis l’édification en 1945 du système onusien, fondé sur la charte de San Franscisco, qui place en son cœur les principes d’intégrité territoriale, de dialogue et de résolution pacifique des différends.

Au regard de l’évolution très rapide de l’ordre international sous l’action combinée de puissances révisionnistes, telles que la Russie ou la Chine, et du nouveau positionnement américain depuis le début du second mandat Trump, qui a vu Washington adopter une conception purement transactionnelle des relations internationales, l’Europe serait-elle en train de sortir de l’Histoire ? Peut-elle continuer à se comporter comme un agneau dans un monde de carnivores ?


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Si les annonces se sont multipliées depuis début mars 2025 concernant la montée en puissance de l’échelon européen en matière de défense, il importe, pour bien faire la distinction entre les effets d’annonce et la limite de leur effet performatif, de rappeler d’où vient l’UE en matière de réflexion stratégique et de conception de la puissance.

Pour l’UE, un rapport au monde d’« influence sans la puissance » rattrapé par l’Histoire

Contrairement à une vision très répandue, la construction européenne n’a jamais été qu’une simple construction économique interne, un marché, un « espace ». Permettre aux Européens de participer aux affaires du monde avec leurs capacités et leurs approches propres en a été un objectif réitéré et progressivement affiné, depuis les premières communautés des années 1950 jusqu’à l’UE à 27, aujourd’hui.


À lire aussi : Bonnes feuilles : « Histoire de la construction de l’Europe depuis 1945 »


La déclaration Schuman du 9 mai 1950 affirmait déjà que l’une des ambitions essentielles d’une Europe organisée était sa « contribution au monde », et soulignait sa fonction fondamentale en matière de préservation de la paix et sa vocation à nouer des relations pacifiques avec les autres acteurs. De premières politiques de coopération et d’aide au développement ont ensuite tissé, dès les années 1960, dans le cadre de la Communauté économique européenne créée en 1957, un riche réseau de relations extérieures avec de nombreux États, d’abord principalement africains, puis plus diversifiés.

Dès la déclaration de Copenhague de 1973 sur l’identité européenne, l’Europe des neuf États membres d’alors articulait plus précisément une vision européenne spécifique de l’ordre international et de la contribution particulière que les Européens entendaient y jouer. Elle actait notamment la nécessité – dans un contexte de concentration de la puissance –, que l’Europe « parle d’une seule voix » et posait les principes fondamentaux sur lesquels devait reposer cette influence internationale à construire : recherche de la coopération et du dialogue entre acteurs internationaux, attachement au développement et à l’action des institutions internationales, du droit, de la justice et du développement.

En établissant les bases institutionnelles d’une politique étrangère et de sécurité commune dans le Traité sur l’Union européenne signé à Maastricht, en février 1992, dans un contexte de transition et d’incertitudes post-guerre froide, les États membres ont réaffirmé et précisé plus avant ces principes et valeurs.

Enfin, des processus comme celui de la stratégie européenne de sécurité (SES) de 2003, la stratégie globale de sécurité de 2016, ou encore la « boussole stratégique » européenne de 2022, ont précisé plus avant et de façon publique les éléments de la « vision européenne du monde » sous-tendant les relations extérieures de l’UE. Il ressort de ces documents, malgré leurs limites conceptuelles et diplomatiques, une posture internationale de l’UE avec des caractéristiques identifiables :

  • primauté du droit et de la négociation sur le rapport de force et le recours à la violence pour le règlement des différents ;

  • attachement au multilatéralisme, à la coopération internationale, au droit international et aux institutions internationales ;

  • reconnaissance du nécessaire usage d’outils militaires dans certaines situations, si possible sous mandat de l’ONU ;

  • volonté collective d’influer sur l’environnement international, par l’association des outils de soft power (ou puissance civile) et, plus récemment, de hard power.

Ces caractéristiques dessinent une ambition de « volonté d’influence mais un rejet de la puissance » et empruntent très largement à une lecture libérale des relations internationales, plaçant en son centre les principes de coopération et de démocratie et donnant la primauté à la négociation et la résolution pacifique des différends au détriment de la force, qu’elle soit militaire ou argumentaire.

Or, l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 et la vision du monde et la pratique diplomatique de la nouvelle administration américaine depuis le début de l’année 2025 prennent à rebours cette vision européenne et risquent, dans certains cas, de la rendre caduque.

L’UE a donc multiplié les annonces, depuis février 2025, en vue de se réarmer et de renforcer son autonomie stratégique vis-à-vis d’une OTAN au sein de laquelle Donald Trump menace régulièrement de limiter drastiquement l’engagement américain. Mais y a-t-il une réelle révolution stratégique collective en marche à Bruxelles ? Ou bien cette « heure de l’Europe », régulièrement annoncée depuis l’implosion de la Fédération yougoslave en 1991, sera-t-elle encore reportée ?

Y a-t-il une révolution stratégique réelle à Bruxelles ?

La défense européenne et, plus largement, la construction européenne évoluent au gré des crises.

La crise actuelle n’y fait pas exception, ayant conduit la Commission européenne à annoncer un plan de 800 milliards d’euros (le plan ReArm Europe) afin d’accélérer l’armement de l’UE. Ce plan vient s’ajouter aux nombreux outils, créés depuis 2022, en vue de conduire à une montée en puissance de l’industrie européenne d’armement, dont le Règlement européen visant à renforcer l’industrie européenne de la défense, au moyen d’acquisitions conjointes (EDIRPA), le plan de soutien à la production de munitions en Europe (ASAP), ou encore le plan stratégique EDIS dont l’objectif est de favoriser les acquisitions conjointes en matière d’armement au sein de l’UE.

Ces outils s’ajoutent à l’aide militaire apportée à Kiev à travers la Facilité européenne de paix (6,1 milliards entre 2022 et 2024) et la réflexion lancée par la Commission européenne, en mars 2025, sur la création d’un fonds européen qui permettrait d’envoyer de 20 milliards à 40 milliards d’euros d’aide militaire à l’Ukraine dans les mois à venir.

De même, certains pays de l’UE font preuve d’un activisme fort visant à promouvoir une réelle défense européenne, à l’instar, entre autres, de la France – qui réinvestit le concept d’autonomie stratégique européenne qu’elle brandit régulièrement depuis plus d’une décennie –, de la Pologne ou plus récemment d’une Allemagne rendue soucieuse par le délitement du lien transatlantique et qui a déclaré, par la voix de son futur chancelier Friedrich Merz, au soir des élections législatives du 23 février 2025, que la défense européenne devait prendre son indépendance.

Pour autant, tous ces outils et ces mouvements politico-diplomatiques ne sauraient à eux seuls constituer une politique, et encore moins une posture stratégique pour l’UE.

Le Livre blanc sur la défense européenne (intitulé Readiness 2030, ou Être prêt pour 2030) présenté par la Commission, le 19 mars 2025, liste certes tous les outils et moyens à utiliser… mais continue de considérer l’OTAN comme la pierre angulaire de la sécurité européenne.

En effet, malgré l’urgence, les 27 semblent bien loin de partager une vision collective harmonisée de la puissance collective européenne. En matière d’armement, par exemple, au-delà des milliards annoncés par la Commission, les États ne sont pas parvenus à s’accorder sur la définition de critères d’achat de matériel militaire qui consacreraient enfin une nécessaire préférence européenne. Si la France plaide en ce sens, ses partenaires, fortement dépendants du matériel militaire non européen, ne partagent pas (ou pas encore) cette vision.

De même, les sommets entre pays européens se multiplient, tantôt à Paris, tantôt à Londres, mais toujours en dehors du cadre de l’UE, ce qui établit, de fait, une diplomatie de club qui ne permet guère d’avancée européenne collective en matière de réflexion sur la puissance de l’UE dans le monde.

L’UE peut-elle se projeter et être perçue comme une puissance ?

Même si, avec l’annonce du plan ReArm Europe et d’un futur livre blanc de la défense européenne pour mai 2025, l’UE semble se mettre plus que jamais en ordre de marche pour se doter d’une défense substantielle, cela ne fait pas encore d’elle une puissance globale reconnue par les autres puissances internationales, comme le démontrent les négociations bilatérales entre Washington et Moscou autour de la question d’un cessez-le-feu en Ukraine, et la délocalisation à Riyad (Arabie saoudite) des discussions sur le sujet, en parallèle des multiples réunions organisées par les chefs d’État et de gouvernement français et britannique.

Car la puissance dépend aussi de la perception que se font les autres acteurs, et en la matière, si l’UE semble attirer les citoyens canadiens ces dernières semaines, elle est loin de convaincre l’ensemble des puissances internationales telles que les États-Unis, la Russie ou encore l’Inde et la Chine. Dans un monde où la politique de puissance a fait son grand retour ces dernières années et où les pays les plus puissants privilégient les négociations bilatérales au détriment du multilatéralisme, il est grand temps que les États européens se rendent compte que l’UE n’est pas une voie possible pour exister sur la scène internationale, mais la seule s’ils espèrent continuer à défendre les valeurs sur lesquelles le projet européen s’est construit : paix et dialogue diplomatique, plutôt que force et raison du plus fort.

The Conversation

Delphine Deschaux-Dutard a reçu des financements de l'ANR.

Bastien Nivet ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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