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Humans Right Watch enquête sur les violations des droits humains commises à travers le monde

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08.05.2025 à 18:00

La justice est vitale pour une paix durable dans la région des Grands Lacs en Afrique

Human Rights Watch

Click to expand Image La ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo Thérèse Kayikwamba Wagner (à gauche), le secrétaire d'État américain Marco Rubio (au centre) et le ministre des affaires étrangères du Rwanda Olivier Nduhungirehe signent la Déclaration de principes au département d'État américain à Washington, DC, le 25 avril 2025. © 2025 Graeme Sloan/Sipa via AP Photo

Les efforts déployés par les États-Unis pour mettre fin au conflit armé actuel dans la région africaine des Grands Lacs semblent ignorer un facteur clé des hostilités : l'incapacité historique des autorités de la région à punir les responsables des atrocités commises dans l'est de la République démocratique du Congo.

Jusqu'à présent, les pourparlers ont abouti à la signature d'une « déclaration de principes » par les gouvernements de la RD Congo et du Rwanda, qui se sont engagés à élaborer une ébauche d'accord de paix. La médiation des États-Unis tente de lier les objectifs de paix et de sécurité à l'intégration économique et au développement de la région. Les principes reconnaissent « l'intérêt commun » du Rwanda et de la RD Congo à limiter la prolifération des groupes armés, et leur « engagement à s'abstenir de fournir un soutien militaire d'État à des groupes armés non étatiques ».

Si ces engagements sont sincères, il pourrait s'agir d'une étape importante, étant donné que les États qui soutiennent les groupes armés responsables d'exactions facilitent eux-mêmes la commission de crimes de guerre.

Le conseiller spécial pour l’Afrique à la Maison Blanche, Massad Boulos, a également précisé que tout accord de paix sera accompagné d'un accord sur les minerais, permettant aux entreprises américaines et multinationales d'investir dans les mines et les projets d'infrastructure congolais. Étant donné que la concurrence pour les ressources entraîne des violations des droits humains dans les régions riches en minerais de la RD Congo, il est impératif que le lien entre les conflits, les abus, la corruption et l'exploitation des ressources soit correctement pris en compte.

Toutefois, la question de savoir qui est responsable des exactions commises en RD Congo et comment en répondre n'a pas été abordée jusqu'à présent dans les négociations de paix.

Les forces armées rwandaises et congolaises ont commis de nombreuses graves exactions dans l'est de la RD Congo, et ont soutenu des groupes armés qui ont tué, violé et pillé. Les engagements à cesser de soutenir militairement ces groupes ne semblent pas se concrétiser, et personne n'a encore été traduit en justice pour avoir fourni un tel soutien.

Les victimes congolaises et leurs familles, les activistes, les responsables religieux et les praticiens de la justice continuent de réclamer la fin des abus. Ils réitèrent également leur demande sans équivoque de justice. Les efforts de justice nationaux, que la crise actuelle a gravement entravés, et la réactivation des enquêtes de la Cour pénale internationale en RD Congo, ainsi que d'autres initiatives visant à combler le vide en matière de justice, ont besoin d'un soutien fort et cohérent.

Tout accord de paix pour la RD Congo devrait soutenir les efforts visant à rendre justice aux victimes des crimes dévastateurs commis au cours de ce conflit, ainsi que ceux des décennies précédentes.

08.05.2025 à 14:00

Ouganda : À l'occasion de la Fête des mères, l’appel de mères de personnes LGBTQ+

Human Rights Watch

 

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(Nairobi, 8 mai 2025) – Alors que Human Rights Watch s’apprête à publier prochainement un rapport examinant l'impact de la loi draconienne anti-homosexualité sur la vie des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en Ouganda, un groupe de mères de personnes LGBT se réunira le 8 mai pour demander l’égalité des droits pour leurs enfants, ont déclaré aujourd'hui Human Rights Watch et Chapter Four Uganda ; les mères appelleront aussi à une meilleure protection de leurs enfants, et au respect de leur dignité.

Ces mères se sont exprimées ouvertement en Ouganda et avaient écrit une lettre au président Yoweri Museveni pour lui demander de ne pas signer la loi (« Anti-Homosexuality Act »), ce qu’il a toutefois fait ; elles rencontreront d'autres mères de personnes LGBT provenant d'autres pays d'Afrique, afin de renforcer le soutien aux droits LGBT sur ce continent. Pour rendre hommage à leur courage et à leur engagement pour la défense de leurs enfants face à la stigmatisation sociale et aux menaces juridiques, Human Rights Watch et Parents of Lesbians and Gays (PFLAG-Uganda) ont publié une courte vidéo, ainsi que leurs témoignages au sujet de leur lutte.

« Des mères ougandaises s'expriment pour souligner que le soutien aux droits des personnes LGBT n'est pas incompatible avec les valeurs familiales ou africaines », a déclaré Larissa Kojoué, chercheuse à Human Rights Watch. « La loi anti-homosexualité ne met pas seulement en danger les personnes LGBT en Ouganda ; elle exerce une pression considérable sur leurs familles, en particulier sur les mères, qui sont généralement les principales dispensatrices de soins et qui subissent souvent les conséquences émotionnelles et sociales de la souffrance de leurs enfants. »

Dans la vidéo et le document « Témoignages » qui l'accompagne, ces femmes décrivent l'impact de la loi sur leur vie, leur famille et leur communauté, et expliquent pourquoi elles continuent de soutenir leurs enfants malgré les menaces et la stigmatisation. Toutes ont subi des agressions verbales et du harcèlement. Certaines ont subi des violences conjugales de la part de leur partenaire et ont même dû déménager.

La vidéo et le document sont basés sur des entretiens menés par Human Rights Watch en 2024 avec sept mères de personnes LGBT dans les districts de Kampala et de Wakiso ; il s’agit de remettre en question les stéréotypes et la stigmatisation, d’humaniser les expériences des personnes LGBT à travers le prisme familial et d’encourager une plus grande tolérance, ont expliqué Human Rights Watch et Chapter Four Uganda. Les entretiens ont été menés en luganda et en anglais. La loi anti-homosexualité, promulguée en mai 2023 et validée par la Haute Cour ougandaise en avril 2024, prévoit la peine de mort pour « homosexualité aggravée » et jusqu'à 20 ans de prison pour « promotion de l'homosexualité ». En 2023, les sept mères ont publiquement demandé au président Museveni de ne pas signer le projet de loi. Dans leur lettre, elles écrivaient : « Nous ne défendons aucun programme ; nous sommes des mères ougandaises qui avons dû surmonter nombre de nos propres préjugés pour comprendre, accepter et aimer pleinement nos enfants. »

Cette loi, qui viole de nombreuses normes relatives aux droits humains et enfreint les obligations juridiques internationales de l’Ouganda, est préjudiciable à la vie des personnes LGBT, ont déclaré les organisations. Après l'entrée en vigueur de la loi en mai 2023, des organisations locales ont signalé que les personnes LGBT en Ouganda étaient victimes d'une augmentation des agressions et de la discrimination, tant de la part des autorités que d'autres personnes. Le prochain rapport de Human Rights Watch abordera en détail ces violations des droits.

Malgré le risque de sanctions pénales pour « promotion de l'homosexualité », les mères décrivent leur engagement auprès de PFLAG-Uganda comme faisant partie intégrante de leur rôle de parents. PFLAG-Uganda est un projet d'intervention sociale affilié à Chapter Four, une organisation à but non lucratif qui promeut la diversité, l'équité et l'inclusion en Ouganda. Il offre un espace sûr et un soutien émotionnel aux parents de personnes LGBT qui souhaitent comprendre les enjeux LGBT. « Nous n'avons pas choisi l'identité de nos enfants, mais nous pouvons choisir comment nous y réagissons », a expliqué une mère.

Les mères ne devraient pas être victimes de discrimination ni de poursuites pénales pour avoir soutenu et soutenu leurs enfants LGBT, ont déclaré les organisations. Le Parlement devrait plutôt abroger toutes les lois et dispositions discriminatoires, y compris la loi anti-homosexualité, et mettre en œuvre des lois protégeant les personnes LGBT, leurs familles et celles et ceux qui défendent leurs droits contre la discrimination ou d'autres formes de sanctions fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Les médias et les autorités politiques devraient également éviter tout langage ou image dégradant, stéréotypant ou exposant les personnes LGBT à la haine et à la violence.

« Ces mères montrent ce que sont le courage et l'attention face à la répression », a déclaré Clare Byarugaba, fondatrice de PFLAG-Uganda. « Leurs expériences illustrent comment la loi anti-LGBT ougandaise nuit non seulement aux individus, mais aussi à des familles entières, que le pays est tenu de protéger en vertu de l'article 19 de la Constitution ougandaise. Leur message est ancré dans l'espoir que leur résistance inspirera d'autres personnes en Afrique à faire preuve de solidarité et à créer un environnement sûr pour tous. »

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08.05.2025 à 06:00

Grèce : La liberté des médias en crise

Human Rights Watch

Click to expand Image Plusieurs journaux grecs et internationaux accrochés à l’extérieur d’un kiosque à journaux dans le centre d'Athènes, en Grèce, le 24 mars 2022.  © 2022 Nikolas Kokovlis/NurPhoto via AP Les contraintes omniprésentes et délibérées qui pèsent sur le journalisme en Grèce créent un environnement où l’information critique est étouffée, et l’autocensure devient la norme.Les journalistes sont exposés à la surveillance de l’État, au harcèlement et à l’intimidation de la part d’acteurs pro-gouvernementaux, ainsi qu’à des poursuites judiciaires abusives de la part de politiciens ; ces pratiques menacent la démocratie et l’état de droit.La Commission européenne et l’UE dans son ensemble devraient suivre la situation de près et veiller à ce que de véritables progrès soient réalisés en matière de liberté des médias en Grèce, et à ce que les valeurs démocratiques fondamentales soient respectées.

(Athènes, 8 mai 2025) - La Grèce traverse une crise de la liberté des médias en raison d’agissements et d’échecs du gouvernement grec qui menacent la démocratie et l’état de droit, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.

8 mai 2025 From Bad to Worse

Le rapport de 101 pages, intitulé «From Bad to Worse : The Deterioration of Media Freedom in Greece » («De mal en pis : La détérioration de la liberté des médias en Grèce »), documente l’environnement hostile pour les médias et les journalistes indépendants depuis l’entrée en fonction du gouvernement du parti Nouvelle Démocratie en juillet 2019 ; le harcèlement, l’intimidation, la surveillance et les poursuites judiciaires abusives à leur encontre contribuent à l’autocensure et à l’affaiblissement de la liberté des médias. Human Rights Watch a également constaté le recours à des fonds publics pour influencer la couverture d’événements, ainsi que les pressions éditoriales qui sont exercées sur les médias publics, qui contribuent à exacerber encore ce climat. Ces conditions portent atteinte à la liberté d’expression et au droit du public à l’information.

« Les contraintes omniprésentes et délibérées qui pèsent sur le journalisme en Grèce créent un environnement où les reportages critiques sont entravés et où l’autocensure devient la norme », a déclaré Hugh Williamson, Directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « L’UE devrait reconnaître qu’il s’agit d’une menace sérieuse pour les valeurs démocratiques et l’état de droit, et faire pression sur Athènes pour que le gouvernement change de cap ».

L’étude s’appuie sur des entretiens avec 26 journalistes issus de divers médias, ainsi qu’avec des universitaires, des juristes et des experts des médias. Human Rights Watch a mené des entretiens avec des journalistes travaillant dans la presse écrite, les médias en ligne, la télévision et la radio, pour des organismes publics, privés et indépendants, ainsi qu’avec des correspondants étrangers et des pigistes. Peu de journalistes ont accepté d’être identifiés par crainte de représailles. Nous avons également analysé plusieurs rapports et d’autres documents, et consulté les parties prenantes intéressées.

Le paysage médiatique grec est caractérisé par une forte concentration des médias, où quelques individus puissants contrôlent un grand nombre d’organes de presse. Plusieurs d’entre eux ont des liens avec le parti au pouvoir.

Vingt-deux journalistes ont décrit un environnement de plus en plus hostile à leur travail, tandis que six ont rapporté des cas spécifiques de harcèlement de la part de hauts fonctionnaires en rapport avec leurs activités.

Une correspondante étrangère indépendante a déclaré : « J’envisage désormais de quitter le pays. Pour de vrai. Je ne vois tout simplement pas l’intérêt de m’infliger un tel niveau d’anxiété. Les sujets que nous traitons sont importants, mais le niveau de violence semble s’être aggravé ».

Une journaliste avec plus de 25 ans d’expérience dans une grande chaîne de télévision privée grecque a déclaré : « Ce que vous racontez à la télévision est tellement contrôlé que vous n’avez aucune liberté. Le contrôle est effectué par ceux qui sont haut placés.... Tout est contrôlé. Ce que vous allez dire, comment vous allez le dire ».

En 2022, le gouvernement a été fortement soupçonné d’avoir utilisé le logiciel espion Predator pour cibler entre autres des journalistes, provoquant un scandale majeur en matière de surveillance. Sept des journalistes interrogés ont indiqué avoir des preuves ou de forts soupçons d’une surveillance de l’État, que ce soit par des moyens « traditionnels » comme les écoutes téléphoniques, ou en étant ciblés par des logiciels espions à usage commercial. Cette situation pose de graves questions en matière de respect de la vie privée et de liberté d’expression, et risque d’entraver le travail journalistique, car les sources comme les journalistes craignent pour leur sécurité.

Stavros Malichudis, un journaliste indépendant qui a découvert en 2021 que les services de renseignement grecs l’avaient espionné, a déclaré : « Pendant plusieurs mois, j’ai eu peur. J’avais peur de rencontrer des gens, mes sources, et de les exposer. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me détacher de ce qui s’était passé et recommencer à faire mon travail de journaliste ».

Human Rights Watch a également constaté que le gouvernement avait exercé une influence indue sur les médias publics tels que l’ERT et l’Agence de presse Athènes-Macédoine (AMNA), et porté atteinte à leur indépendance. Le gouvernement a également utilisé les fonds publicitaires de l’État pour favoriser les médias pro-gouvernementaux.

Une autre source de préoccupation est la banalisation de l’utilisation du système juridique contre les journalistes, principalement par le biais de poursuites abusives connues sous le nom de procédures-bâillon (procédures SLAPP : « Strategic Lawsuits Against Public Participation », soit « poursuites stratégiques contre la participation publique »). Les poursuites en diffamation intentées par Grigoris Dimitriadis, neveu du Premier ministre grec et ancien haut fonctionnaire, contre des journalistes qui avaient parlé du scandale de la surveillance, illustrent cette tendance.

En outre, alors que de récents amendements ont décriminalisé la « simple diffamation » (soit la diffusion d’un fait, même s’il est vrai, qui peut être offensant), les lois prévoient toujours une responsabilité pénale pour « insultes » et « diffamation calomnieuse ».

Human Rights Watch a également constaté que le gouvernement et d’autres autorités s’efforçaient de faire obstacle à l’obligation de rendre des comptes. Ces efforts consistent notamment à invoquer la sécurité nationale pour empêcher la divulgation d’informations liées au scandale de la surveillance, à enquêter sur les lanceurs d’alerte et à se montrer réticent à divulguer des détails sur la distribution aux médias de fonds publics destinés à la publicité.

La question de la liberté des médias en Grèce suscite de plus en plus d’inquiétudes au niveau international ; dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), où la Grèce est classée systématiquement vers le bas de la liste des États membres de l’Union européenne. En février 2024, le Parlement européen a adopté une résolution faisant part de vives inquiétudes concernant la liberté des médias et l’état de droit en Grèce. Les rapports de la Commission européenne sur l’état de droit ont également fait part de ses préoccupations concernant la liberté des médias en Grèce, bien que jusqu’à présent, ces rapports n’aient pas reconnu la gravité de la suppression de la liberté de la presse et sa nature systémique dans ce pays.

Human Rights Watch a partagé les résultats de ses recherches avec le gouvernement, les autorités et les médias concernés. Leurs réponses sont récapitulées dans le rapport et peuvent être consultées en ligne dans leur intégralité (en anglais). Bien que le gouvernement ait fait part de certaines initiatives visant à améliorer la liberté des médias, il n’est pas certain que ces mesures se traduisent par des changements significatifs. De manière générale, la réponse du gouvernement défend largement le statu quo et minimise la gravité des problèmes documentés par Human Rights Watch.

En réponse aux critiques sur le bilan de son gouvernement en matière de droits humains, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a ainsi rejeté la résolution du Parlement européen, affirmant que l’état de droit dans le pays est « plus fort que jamais » et que « la Grèce, ces dernières années, a souvent été au centre de calomnies ».

La Grèce a des obligations internationales claires en matière de respect de la liberté des médias et de l’état de droit, ces principes étant inscrits dans sa propre constitution ainsi que dans les valeurs fondamentales de l’Union européenne qui figurent dans les traités de l’UE. L’Union européenne a la responsabilité de veiller à ce que la Grèce, en tant qu’État membre, respecte ces engagements et mette fin aux atteintes à la liberté des médias.

« La réponse dédaigneuse du gouvernement grec aux critiques légitimes du Parlement européen suggère qu’une action plus forte de la part de la Commission européenne est nécessaire », a conclu Hugh Williamson. « La Commission et l’UE dans son ensemble devraient notamment suivre la situation avec attention, et veiller à ce que de véritables progrès soient réalisés en matière de liberté des médias en Grèce et à ce que les valeurs démocratiques fondamentales soient respectées. »

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Articles

Le Télégramme

08.05.2025 à 00:30

Hong Kong : 87 organisations condamnent l’arrestation des proches d’une activiste

Human Rights Watch

Click to expand Image Anna Kwok, directrice exécutive du Hong Kong Democracy Council (« Conseil pour la démocratie à Hong Kong »), ONG basée à Washington, s’exprimait lors d'un rassemblement à Washington, le 19 novembre 2024 ; cet événement était organisé en guise de soutien à 47 activistes pro-démocratie (surnommés « Hong Kong 47 ») faisant l’objet d’un procès inique à Hong Kong.  © 2024 May Yeung / SOPA Images/Sipa via AP Photo

(New York, 7 mai 2025) – Les arrestations injustes par les autorités de Hong Kong du père et du frère d'Anna Kwok, une éminente activiste basée aux États-Unis, constituent une escalade de la répression transfrontalière perpétrée par le gouvernement chinois, ont déclaré conjointement aujourd'hui 87 organisations dans deux communiqués ; l’un a été publié par 23 organisations internationales dont Human Rights Watch, et l’autre par 64 organisations de la diaspora chinoise.

Le père d'Anna Kwok, Kwok Yin-sang, âgé de 68 ans, a été arrêté à Hong Kong et formellement inculpé du crime de financement direct ou indirect des activités d’une personne ayant fui le pays, en vertu d'une loi sur la sécurité nationale ; ce crime est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à sept ans de prison. Le frère d’Anna Kwok a également été arrêté, puis libéré sous caution.

« Les autorités de Hong Kong ont pris une mesure sans précédent contre le père d'une activiste vivant en exil, l’inculpant d'atteinte à la sécurité nationale afin de tenter de réduire sa fille au silence », a déclaré Yalkun Uluyol, chercheur sur la Chine à Human Rights Watch. « Les gouvernements étrangers devraient réagir à cette violation de droits fondamentaux en imposant des sanctions ciblées aux autorités responsables, afin de mieux protéger les personnes résidant dans leurs pays, ainsi que leurs propres citoyens, contre le long bras du gouvernement chinois. »

Les 87 organisations ont appelé les gouvernements étrangers à mettre en place des mesures efficaces pour protéger les activistes vivant en exil, et d’autres personnes exprimant des critiques a l’égard du gouvernement chinois, contre la répression transnationale exercée par Pékin.

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06.05.2025 à 00:20

Torture et mort d'une journaliste ukrainienne détenue en Russie

Human Rights Watch

Click to expand Image Un homme tenait une photo de la journaliste ukrainienne Viktoria Roshchyna (1996-2024), décédée le 19 septembre 2024 durant sa détention par les autorités russes, lors d’un rassemblement commémoratif tenu en son hommage sur la Place de l'Indépendance (Maidan Nezalezhnosti) à Kiev, en Ukraine, le 11 octobre 2024. Viktoria Roshchyna avait 27 ans ; son décès est survenu peu avant son 28ème anniversaire.  © 2024 Yan Dobronosov/Global Images Ukraine via Getty Images

Viktoria Roshchyna, une journaliste d'investigation ukrainienne âgée de 27 ans, a disparu en août 2023 dans la région de Zaporijia, occupée par la Russie. Un an plus tard, elle a appelé sa famille alors qu’elle se trouvait en détention en Russie. Ce fut la seule fois où ses parents ont eu des nouvelles de Viktoria, après sa disparition.

Lors de cet appel en août 2024, Viktoria Roshchyna a dit à ses parents qu'elle les aimait et qu'elle rentrerait chez elle dans le cadre d'un échange de prisonniers d'ici septembre. Mais en octobre 2024, ses parents ont reçu un message de trois lignes des autorités russes, indiquant que leur fille était décédée un mois plus tôt.

La famille de Viktoria Roshchyna n'a reçu aucune autre information sur les circonstances de sa mort jusqu'à la semaine dernière, lorsque le parquet général d'Ukraine a annoncé que le corps de Viktoria Roshchyna avait été identifié parmi d’autres corps, ceux de soldats ukrainiens, rapatriés en Ukraine en février. L'examen médico-légal a révélé de nombreux signes de torture et d'autres traitements inhumains sur son corps, notamment des ecchymoses, une côte cassée et des « signes possibles d'électrocution ».

Une enquête menée par des médias ukrainiens et internationaux a révélé que Viktoria Roshchyna a d’abord été détenue pendant quatre mois à Melitopol, ville dans la région de Zaporijia occupée par la Russie. Elle y a été détenue au secret, et aurait été torturée à l'électricité. Elle a ensuite été transférée vers un centre de détention provisoire à Taganrog, en Russie, connu comme un « enfer sur terre » et tristement célèbre pour la torture infligée aux prisonniers de guerre ukrainiens et aux détenus civils.

Human Rights Watch et d'autres organisations ont largement documenté les disparitions forcées et les actes de torture commis par les forces russes pendant leur occupation de l'Ukraine. Nous avons constaté que les forces d'occupation russes dans les régions de Kherson et de Zaporijia ont détenu arbitrairement, et dans certains cas fait disparaître de force, des civils, et en ont transféré illégalement de nombreuses personnes vers des centres de détention russes où elles ont été torturées.

En mars 2025, une enquête des Nations Unies a conclu que le recours à la torture et aux disparitions forcées par les autorités russes constituait des crimes contre l'humanité « dans le cadre d'une attaque généralisée et systématique contre la population civile [ukrainienne], et conformément à une politique étatique coordonnée ».

Le traitement odieux infligé par la Russie à Viktoria Roshchyna et sa mort en détention nécessitent une enquête urgente, et mettent en évidence la nécessité de rendre justice pour les diverses atrocités commises par les autorités russes.

Alors que les négociations se poursuivent pour mettre fin à la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, tous les acteurs impliqués devraient veiller à ce que, conformément au droit international, aucune amnistie ne soit accordée pour les crimes graves ; la libération immédiate de milliers de civils ukrainiens détenus illégalement par la Russie devrait être une priorité. Toute personne détenue en Russie est exposée au risque de torture et d'autres mauvais traitements.

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05.05.2025 à 21:15

Au Mali, le retour à la démocratie subit un nouveau coup dur

Human Rights Watch

Click to expand Image Des personnes protestant contre la décision de la junte d'interdire les partis politiques au Palais de la Culture de Bamako, au Mali, le 29 avril 2025. © 2025 Privé

C’est un nouveau coup dur pour la démocratie au Mali. Le 30 avril 2025, le Conseil des ministres malien a de fait interdit tous les partis politiques. La veille, une conférence nationale organisée par la junte militaire avait recommandé que le général Assimi Goïta reste président jusqu’en 2030, et que tous les partis politiques soient dissous. 
 

Assimi Goïta, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2021, a promis à plusieurs reprises d'organiser des élections, mais n'a cessé d'imposer des délais, essentiellement techniques, pour bloquer le rétablissement d'un régime civil. 
 

L'opposition a réagi en appelant à un rassemblement général le 3 mai au Palais de la Culture de Bamako, la capitale. Cependant, la police a empêché les participants d'entrer à l’intérieur, ce qui a conduit les membres de l'opposition à tenir le rassemblement à l'extérieur, tandis que des centaines de personnes manifestaient contre la junte. À la fin du rassemblement, plus de 80 partis politiques et deux organisations de la société civile ont publié deux communiqués distincts appelant au retour à un régime civil avant le 31 décembre 2025, à l'élaboration d'un calendrier pour le retour à l'ordre constitutionnel et à la libération des prisonniers politiques. 

 

« Le rapport de force a changé », m’a confié Ismaël Sacko, président du Parti social-démocrate africain (PSDA), un parti d’opposition. « Les gens ne veulent plus de l'armée. Ils veulent des élections et un régime démocratique. » 

 

Depuis le coup d'État, la junte malienne a mené un assaut incessant contre l'opposition politique, les organisations de la société civile, les médias et la dissidence pacifique, réduisant de plus en plus l'espace civique et politique du pays. Les autorités avaient déjà dissous plusieurs organisations politiques et de la société civile, fait disparaître de force des personnalités politiques et des lanceurs d'alerte, arrêté arbitrairement des journalistes et des opposants politiques et contraint de nombreux citoyens à l'exil. 

 

Les actions de la junte visant à élever unilatéralement Assimi Goïta et à dissoudre tous les partis politiques devraient être pleinement reconnues comme un coup de force visant à éviter une transition vers un véritable régime civil, et à refuser aux Maliens le droit de choisir leurs dirigeants dans le cadre d'élections crédibles, libres et équitables. 

 

Les partenaires régionaux et internationaux du Mali ont le choix. Ils peuvent soit ne rien faire pendant que la démocratie malienne s'éteint, soit envoyer un message fort indiquant qu'il y aura de sérieuses conséquences politiques, économiques et diplomatiques si la junte ne change pas de cap. 

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