Lien du flux RSS
Site institutionnel de référence sur les questions européennes

Accès libre Hymnes européens

▸ les 12 dernières parutions

16.09.2025 à 16:27

Qu'est-ce que l'accord d'association entre l'UE et Israël ?

Florian Chaaban
img

Un moment charnière. En réponse à la nouvelle offensive militaire dans la bande de Gaza, la Commission européenne devrait approuver, mercredi 17 septembre, de nouvelles sanctions contre Israël, a annoncé une porte-parole de l’institution bruxelloise. Ce paquet doit inclure "une proposition visant à suspendre certaines dispositions commerciales dans les accords entre l'Union européenne et Israël". […]

L’article Qu'est-ce que l'accord d'association entre l'UE et Israël ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

Texte intégral (2721 mots)
Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'UE et Israël - Crédits : MicroStockHub / iStock
Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'UE et Israël - Crédits : MicroStockHub / iStock

Un moment charnière. En réponse à la nouvelle offensive militaire dans la bande de Gaza, la Commission européenne devrait approuver, mercredi 17 septembre, de nouvelles sanctions contre Israël, a annoncé une porte-parole de l’institution bruxelloise.

Ce paquet doit inclure "une proposition visant à suspendre certaines dispositions commerciales dans les accords entre l'Union européenne et Israël". Celles-ci sont régies par un accord d'association en vigueur depuis 25 ans. La Commission entend également sanctionner les colons violents et les ministres extrémistes.

Après les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas – qui ont fait près de 1 200 morts et 252 otages israéliens – les alliés, dont l’Union européenne, avaient soutenu le droit de Benyamin Netanyahu à répliquer. Face à la dégradation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza - marquée notamment par la déclaration d’un état de famine par l’ONU le 22 août - et à la poursuite des opérations militaires israéliennes, l’Union européenne envisage désormais des mesures urgentes.

Quelle est la base légale de cet accord ?

Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'Union européenne et Israël. Celui-ci facilite les échanges commerciaux dans un cadre de libre-échange dans plusieurs secteurs, notamment industriel et agricole. L'accord vise à fournir "un cadre juridique et institutionnel approprié pour le dialogue politique et la coopération économique entre l'UE et Israël", indique la Commission européenne.

Les liens économiques entre les deux parties sont importants, l'UE étant le premier partenaire commercial d'Israël. En 2024, 28,8 % des exportations israéliennes étaient dirigées vers les Vingt-Sept, tandis que 34,2 % des importations du pays provenaient de l'Union, selon la Commission européenne. L'exécutif européen précise que le total des échanges de marchandises entre l'UE et l'État hébreu s'est élevé à 42,6 milliards d'euros l'an passé.

Autour de quoi est-il structuré ?

L’article 2 du texte souligne que les relations entre l’Union européenne et Israël reposent sur "le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques", valeurs guidant tant leur politique intérieure qu’extérieure. Cependant, les gouvernements israéliens successifs, notamment celui d’Ariel Sharon (2001-2006) puis celui de Benyamin Nétanyahou, n’ont jamais tenu compte de ces engagements, poursuivant et intensifiant l’appropriation des terres palestiniennes.

Ce n’est qu’en 2012 que l’Union européenne a réagi, non pas en suspendant l’accord, mais en gelant le dialogue politique au niveau ministériel. Ces discussions ont été rétablies en 2022, sans que des avancées concrètes aient été observées depuis.

Comment l'accord d'association a-t-il évolué ?

Cet accord a été progressivement élargi, intégrant Israël à plusieurs politiques communautaires. Le pays est intégré à la politique de voisinage de l'UE, qui vise à assurer de bonnes relations politiques et économiques avec les voisins des États membres. Israël est plus précisément inclus dans le partenariat Euromed, le volet de la politique de voisinage destiné aux pays du pourtour méditerranéen. Dans ce cadre, l’État hébreu fait ainsi partie du programme Erasmus+, qui permet aux jeunes Européens d'effectuer des mobilités en Israël, et inversement.

Aux côtés des Vingt-Sept, de la Palestine et de 14 autres pays, Israël est par ailleurs membre de l'Union pour la Méditerranée (UpM), organisation ayant notamment pour objectif de renforcer Euromed. La coopération entre l'UE et Israël concerne aussi le domaine scientifique. Le pays participe à Horizon Europe, programme de l'UE pour l'innovation et la recherche, doté de plus de 95 milliards d'euros pour la période 2021-2027.

Face à la situation à Gaza, la Commission européenne a proposé le 28 juillet de suspendre partiellement la participation d’Israël au programme. La suspension, toujours bloquée, viserait uniquement "les entités israéliennes impliquées dans l’Accélérateur du Conseil européen de l’innovation (CEI)", un programme destiné aux start-ups et PME développant des technologies de pointe à usages civil et militaire, comme la cybersécurité, les drones ou l’intelligence artificielle. Ce dernier bénéficie d'une enveloppe de 10,1 milliards d'euros.

Quelle position l'UE soutient-elle sur le sujet ?

Le 24 février 2025, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont rencontré à Bruxelles leur homologue israélien, Gideon Sa’ar, pour examiner le respect par les autorités israéliennes de ses obligations en matière de droits de l'Homme en vertu de l'accord d'association entre l'UE et Israël. "Nous suivons de près l'évolution de la situation et ne pouvons cacher notre préoccupation en ce qui concerne la Cisjordanie", avait alors déclaré la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas.

Dans un contexte marqué par une instabilité persistante sur le terrain, de nombreuses associations et ONG comme Human Rights Watch ont demandé à ce que cet accord soit révisé. Dans une lettre envoyée aux dirigeants de l’UE et de ses États membres le même jour, 125 organisations de la société civile ont exhorté l’UE à axer les discussions sur la possible suspension de l’accord UE-Israël.

Cette demande, réaffirmée le 19 juin dernier, avait déjà été formulée un an auparavant par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, et son homologue irlandais, Leo Varadkar. Dans un courrier adressé à la présidente de la Commission européenne, ils demandaient d'évaluer d’urgence si Israël respectait les obligations en matière de droits de l’Homme prévues dans le cadre de son accord d'association avec l'UE.

Le 20 mai, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé l'UE à agir, soutenant la proposition des Pays-Bas de "réexaminer l’accord d’association". Lors du Conseil des Affaires étrangères organisé qui a suivi, la cheffe de la diplomatie européenne a confirmé qu’une forte majorité des États membres (17 pays) étaient favorables à ce réexamen.

Malgré les offensives répétées de l'armée israélienne à Gaza, le Conseil de l'UE, réuni à nouveau en juillet et en septembre 2025, n'a pas réussi à obtenir de consensus pour suspendre l'accord dans son ensemble ou appliquer des sanctions économiques et politiques ciblées. Plusieurs options ont été débattues mais rejetées, notamment sous l'effet des oppositions internes entre États membres. "Notre premier objectif est de demander [au pays] que la situation sur le terrain change réellement […] Notre intention n'est pas de les punir", rappelait le 23 juin Kaja Kallas.

Face à une situation qui "ébranle la conscience du monde", la présidente de la Commission européenne a choisi de durcir le ton. Lors de son très attendu discours sur l'état de l'Union, le 10 septembre, Ursula von der Leyen a proposé de suspendre partiellement les relations commerciales avec Israël et d'interrompre certains financements versés au pays. Quelque six millions d’euros annuels, dont le gouvernement hébreu devrait bénéficier entre 2025 et 2027 via l’instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale, sont concernés selon un porte-parole de la Commission. Ces mesures ne devraient toutefois pas "avoir d'impact sur la collaboration avec la société civile israélienne ou le mémorial de l'Holocauste Yad Vashem", a-t-elle prévenu.

L'intensification des frappes sur la principale ville de la bande de Gaza, le 16 septembre, a contribué à accélérer les discussions au sein de l'Union européenne. Dénonçant une offensive qui "provoquera plus de destructions, plus de morts", la Commission européenne a annoncé son intention d’adopter une position plus ferme à l’égard d’Israël. L'institution prévoit de réimposer des droits de douane sur les produits israéliens. Cette décision devra être validée par une majorité qualifiée des États membres, ce qui implique le soutien d’au moins l’un des principaux pays, tels que l’Allemagne ou l’Italie, jusqu'ici réticentes à l'idée de sanctions.

Kaja Kallas a affirmé que les pays qui freinent l’avancement des mesures devraient, s’ils rejettent le plan proposé, présenter des alternatives. Et ce d’autant plus qu’ils reconnaissent eux-mêmes que la situation à Gaza est devenue "intenable".

L’article Qu'est-ce que l'accord d'association entre l'UE et Israël ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

16.09.2025 à 16:06

[Carte] La dette publique des États de l'Union européenne

Rédaction Toute l'Europe
img

Après avoir explosé en 2020 en raison des mesures prises pour contrer les effets économiques de la pandémie de Covid-19, la dette publique des États membres a continué de progresser jusqu'en 2023. Mais depuis le début de l'année 2024, la situation semble s'atténuer, même si les niveaux généraux d'endettement des pays restent supérieurs à ceux […]

L’article [Carte] La dette publique des États de l'Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

Texte intégral (1811 mots)

Après avoir explosé en 2020 en raison des mesures prises pour contrer les effets économiques de la pandémie de Covid-19, la dette publique des États membres a continué de progresser jusqu'en 2023. Mais depuis le début de l'année 2024, la situation semble s'atténuer, même si les niveaux généraux d'endettement des pays restent supérieurs à ceux de 2019.

Au premier trimestre de l'année 2025 (dernier chiffres Eurostat disponibles), la dette publique s’est établie à 81,8 % du PIB dans l’Union européenne (88 % dans la zone euro). Un niveau en légère hausse tant par rapport au trimestre précédent (81 % pour l'UE) que par rapport au même trimestre de l'année précédente (81,2% au premier trimestre de 2024).

Entre 2022 et 2023, le retour de la croissance a fait sensiblement baisser le ratio dette publique/PIB, puisque le PIB a fortement augmenté. L'inflation peut également expliquer cette tendance, puisqu'elle gonfle certaines recettes fiscales, et fait diminuer mécaniquement le ratio dette/PIB. En valeur absolue, la dette publique de l'UE a bien augmenté depuis un an. Si la dette était encore sous le seuil des 14 000 milliards d'euros au dernier trimestre 2023, elle était de 14 115 au premier trimestre 2024, contre 14 822 milliards un an plus tard.

La dette publique, qui représente la dette de l’État et des administrations publiques, c'est-à-dire l'ensemble de leurs emprunts en cours, ne doit pas être confondue avec le déficit public, qui est le solde annuel entre leurs recettes et leurs dépenses. Le déficit public accroît la dette publique. Lorsque les recettes publiques sont supérieures aux dépenses, on parle alors d'excédent.

Plus de 90 % pour six pays de l'Union

Six pays de l’UE conservent toujours une dette publique supérieure à 90 % de leur PIB, le seuil le plus important du nouveau Pacte de stabilité et de croissance révisé en 2024. Avec un ratio atteignant 152,5 % du PIB, la Grèce détient de loin le plus fort taux d’endettement de l’Union européenne, devant l’Italie (137,9 %), la France (114,1 % du PIB, soit près de 3 345 milliards d'euros), la Belgique (106,8 %), l'Espagne (103,5 %) et le Portugal (96,4 %).

À l’inverse, la Bulgarie (23,9 %) et l’Estonie (24,1 %) présentent actuellement les taux d’endettement les plus faibles au sein de l’UE. Viennent ensuite le Luxembourg (26,1 %), et le Danemark (29,9 %).

L'évolution de la dette publique dans l'Union européenne et en France

L'évolution de la dette publique en pourcentage du PIB dans l'Union européenne montre une tendance générale à la hausse depuis la crise financière de 2008. Avant celle-ci, le ratio moyen dans l'UE tournait autour de 65 %, puis il a fortement progressé avec la récession de 2009, atteignant environ 80 % en 2011-2012. La France suit une trajectoire similaire : partie d'un niveau déjà élevé (autour de 66 % en 2007), elle dépasse les 90 % dès 2012 et se maintient durablement au-dessus de 95 % par la suite. Contrairement à certains pays qui sont parvenus à réduire leur endettement relatif à partir de 2015 (comme l'Allemagne), la France est restée sur une dynamique de dette croissante, illustrant ses déficits structurels et sa faible marge de manœuvre budgétaire.

La crise du Covid-19 a marqué une rupture brutale en 2020 : la dette de l'UE bondit de près de 10 points de PIB en quelques trimestres, passant de 79 % fin 2019 à près de 90 % mi-2020. La France connaît un choc encore plus marqué, franchissant les 115 % de dette publique en 2021, niveau inédit. Cette explosion s'explique par l'effondrement de l'activité économique conjugué aux mesures massives de soutien (chômage partiel, aides aux entreprises, dépenses de santé).

Depuis 2022, une légère décrue est observable dans l'UE et en France, grâce à la reprise économique et à l'inflation qui réduit mécaniquement le poids relatif de la dette. Toutefois, la dette française reste au-dessus de 110 % du PIB en 2025, signalant une vulnérabilité persistante face à d'éventuels nouveaux chocs économiques.

Dette publique des États membres de l'UE en pourcentage du PIB (1er trimestre 2025)

PaysDette publique en pourcentage du PIB
Allemagne62,3
Autriche84,9
Belgique106,8
Bulgarie23,9
Chypre64,3
Croatie58,4
Danemark29,9
Espagne103,5
Estonie24,1
Finlande83,7
France114,1
Grèce152,5
Hongrie75,3
Irlande34,9
Italie137,9
Lettonie45,6
Lituanie40,6
Luxembourg26,1
Malte48,1
Pays-Bas43,2
Pologne57,4
Portugal96,4
République tchèque43,4
Roumanie55,8
Slovaquie62,8
Slovénie69,9
Suède33,5
Union européenne 🇪🇺81,8

Source : Eurostat

L’article [Carte] La dette publique des États de l'Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

16.09.2025 à 15:47

Après cinq années de travail, l'heure est au bilan pour la délégation française du CESE

Hugo Palacin
img

Clap de fin pour les 329 membres du Comité économique et social européen (CESE). Le 18 septembre s'achève la mandature 2020-2025 de cet organe consultatif, présidé par l'Autrichien Oliver Röpke, qui porte la voix de la société civile organisée auprès des institutions de l'Union européenne. Composé de représentants des employeurs, des travailleurs et de divers […]

L’article Après cinq années de travail, l'heure est au bilan pour la délégation française du CESE est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

Texte intégral (2762 mots)
Tout au long de ce mandat, les membres du CESE auront débattu et voté sur de nombreux sujets concernant la société civile européenne - Crédits : Comité économique et social européen
Tout au long de ce mandat, les membres du CESE auront débattu et voté sur de nombreux sujets concernant la société civile européenne - Crédits : Comité économique et social européen

Clap de fin pour les 329 membres du Comité économique et social européen (CESE). Le 18 septembre s'achève la mandature 2020-2025 de cet organe consultatif, présidé par l'Autrichien Oliver Röpke, qui porte la voix de la société civile organisée auprès des institutions de l'Union européenne. Composé de représentants des employeurs, des travailleurs et de divers groupes d'intérêts, le CESE regroupe ainsi des organisations de tout le continent, qui représentent ensemble plus d'un Européen sur cinq.

Ces cinq années de travail auront été marquées par une succession d'événements historiques. Dès leur prise de fonction, en octobre 2020, les membres du Comité ont dû composer avec la crise du Covid-19, souvenir le plus marquant de Thierry Libaert, membre du CESE et point de contact de la délégation française. "Durant près de deux ans, nous n'avons pas pu nous réunir physiquement. J'ai pu constater que la qualité de notre travail dépendait beaucoup des discussions souvent informelles que nous pouvons avoir", juge-t-il a posteriori.

Les conséquences sanitaires et économiques de cette pandémie ont mené le CESE à s'emparer de nombreux sujets jusqu'ici peu explorés, auxquels étaient confrontés employeurs et salariés, alors en première ligne. Sans oublier la difficile mise en œuvre du Brexit, qui a soulevé diverses problématiques dans les mois qui ont suivi la sortie effective du Royaume-Uni de l'Union, le 31 janvier 2020. L'invasion russe en Ukraine, débutée à la fin du mois de février 2022, a également largement sollicité les membres du CESE, notamment sur les questions liées à l'énergie, au coût de la vie et à la défense.

Face à cette succession de crises, "nous avons acquis la certitude qu'une Europe forte ne peut se faire sans la participation des organisations de la société civile, que nous représentons", analyse aujourd'hui Thierry Libaert, membre du CESE depuis 2010 au sein du groupe III, "Organisations de la société civile". Il est notamment à l'initiative du premier texte européen sur la lutte contre l'obsolescence programmée.

Un bilan solide fait d'avancées concrètes 

Le CESE est impliqué dans le processus législatif européen pour la quasi-totalité des domaines de compétences de l'UE. Les responsables de la Commission européenne ayant rédigé un projet de législation sont ainsi reçus à différents moments, lors de réunions de groupes d'études ou de votes, en réunion de section comme en session plénière.

Le Comité peut également émettre des avis d'initiative et rapports d'information, entre 160 et 190 par an en moyenne. Aux yeux de Thierry Libaert, ceux portant sur l'intégration des enjeux sociaux dans la lutte contre le dérèglement climatique au sein de la loi sur la restauration de la nature, sur la consolidation du marché intérieur contre la concurrence des plateformes asiatiques de e-commerce, ou bien encore sur la réorientation des approvisionnements européens à la suite de la guerre en Ukraine, font partie des plus marquants de la mandature qui s'achève.

Le CESE a également promu l'idée d'un "Blue Deal", sur le modèle du désormais bien connu "Green Deal", afin d'inciter la Commission à s'investir davantage sur les questions liées à l'eau. "Sur la deuxième partie de notre mandat, nous avons été particulièrement attentifs aux préoccupations de la jeunesse, détaille Thierry Libaert. C'est ainsi que nous sommes devenus la première institution européenne à mettre en œuvre le 'youth test', conçu pour inclure les organisations représentant la jeunesse européenne dans l'élaboration de nos avis", se félicite-t-il.

Un bilan solide, fourni et concret, qui semble bien loin des réalités politiques et des conflits idéologiques qui traversent bon nombre des États membres de l'Union, à commencer par la France. Tout semble résider dans une méthode simple : celle du compromis.

"Nous cherchons en permanence à parvenir aux meilleurs consensus pour élaborer des textes sur des sujets transmis par le Parlement européen, le Conseil ou la Commission, plus proches de la réalité sociale, économique et environnementale que nous vivons sur le terrain. Dans une société européenne souvent fragmentée, notre mandature a prouvé que la société civile européenne avait la capacité de dépasser les intérêts particuliers", se réjouit Thierry Libaert.

Une délégation française impliquée et productive 

Dans tout ce travail abattu, la délégation française a joué pleinement son rôle. Aux côtés de l'Allemagne et de l'Italie, elle est la plus fournie au sein du Comité, avec 24 membres. Un contingent important, aussi actif qu'influent au cœur de cet organe. Durant cette mandature, les représentants français ont ainsi participé à près de 600 groupes d'étude et ont été rapporteurs sur 80 avis.

"Nous avons tous compris que pour être efficace, il ne fallait pas se contenter de faire voter les textes. Une grande partie de notre travail s'effectue ensuite, pour convaincre nos interlocuteurs à la Commission européenne, au Parlement européen et au Conseil, de la pertinence de nos avis", explique Thierry Libaert, habitué de ce fonctionnement, puisqu'il siège au sein du CESE depuis quinze ans.

En collaborant étroitement avec les ministres et élus engagés sur les affaires européennes à Paris, avec ses collègues du Comité européen des régions ou encore avec la représentation du gouvernement français auprès des institutions européennes à Bruxelles, la délégation française a pu "bénéficier des meilleures informations afin de mieux maîtriser la défense de nos intérêts nationaux", poursuit-il.

Résultat : après cinq années de mandat, les représentants français sont fiers de compter à leur actif de nombreuses avancées notables et réalisations concrètes (lire plus bas, en détails). Tant sur les conséquences de l'intelligence artificielle que sur la formation professionnelle et l'alternance, en passant par la réparabilité des produits importés en Europe, la lutte contre le cancer ou, plus globalement, l'inclusion des préoccupations des personnes en situation de handicap dans chacun des avis votés par le CESE.

Poursuivre avec une méthode de travail qui a fait ses preuves 

"La délégation dont le mandat se termine le 18 septembre a été présente, active et fait preuve d'une grande cohésion. Chacun a promu les intérêts de sa propre organisation tout en dépassant ses intérêts catégoriels pour rechercher en permanence le meilleur accord européen", résume Thierry Libaert. 

Un état d'esprit qui devra guider la prochaine délégation française, prévient-il. Renouvelée à près de 40 %, elle sera connue le 29 septembre, avant que l'ensemble des membres issus des 27 États membres ne se retrouve à Bruxelles, du 21 au 23 octobre, pour la session inaugurale de la mandature 2025-2030.

Pour l'ensemble des 329 membres qui composeront la prochaine mandature du CESE, les défis ne manqueront pas. "Le plus important sera de contribuer au renforcement de l'Europe, dont nous apercevons la fragilité", estime Thierry Libaert. "Les sujets de souveraineté et de défense européenne, sans occulter le défi vital que représente pour notre soutenabilité sociale et économique la triple crise environnementale du climat, de la biodiversité et de la pollution généralisée, devront être au cœur de nos débats", abonde-t-il.

Et ce, il l'espère, avec le même mode de fonctionnement qui fait le succès du Comité, basé sur le consensus, "la condition même d'une Union européenne solide". "C'est vraiment cette recherche permanente de l'accord le plus large qui fait la valeur ajoutée de notre travail", insiste le représentant français.

Le travail de la délégation française du CESE lors de la mandature 2020-2025 

Au cours de la mandature qui est sur le point de clôturer, Thierry Libaert fait remarquer que "l'ensemble de la délégation française s'est beaucoup investie", listant les avancées obtenues par certains de ses membres :

  • Bruno Choix a fait voter un avis sur l'intérêt stratégique pour l'Europe de disposer d'une filière de batteries électriques.
  • Christophe Lefevre a demandé l'extension aux ordinateurs portables, "oubliés" dans le paquet législatif, et demandé d'imposer un changement facile et peu coûteux des batteries de téléphone portable.
  • Franca Salis Madinier a piloté un avis innovant sur les conséquences de l'intelligence artificielle sur les relations de travail.
  • Emilie Prouzet a beaucoup travaillé sur le Digital Market Act (DMA) et le Digital Service Act (DSA), poussant avec Thierry Libaert pour instaurer un réel marché de la réparation en Europe et surtout interdire l'importation de tout produit non réparable.
  • Jean-Michel Pottier a été rapporteur sur de nombreux avis relatifs à la formation professionnelle et aux dispositifs d'alternance.
  • Ozlem Yildirim a porté un certain nombre d'avis en lien avec le respect effectif des droits humains et de l'État de droit.
  • Marie-Pierre Le Breton a présidé de nombreux avis sur la santé et porté un avis sur les instruments financiers innovants pour l'économie sociale.
  • Patricia Blanc a porté un avis sur le premier plan cancer européen dont les dispositions ont été largement reprises par la France dans sa stratégie décennale sur le cancer.
  • Pierre Jean Coulon, puis Denis Jeambrun ont également œuvré aux avis liés à l'énergie et aux relations internationales et, récemment, à ceux sur le livre blanc de la défense européenne, l'industrie automobile et l'espace avec le souci du maintien et du développement de l'activité économique et de l'emploi de qualité en Europe.
  • Pierre Bollon a été très actif sur l'Union des marchés de capitaux, les fonds d'investissement de long terme et les sujets portant sur la compétitivité économique, sociale et environnementale des entreprises.
  • Sur la question énergétique, le travail de la délégation française et notamment de Philippe Charry, a conduit le Comité à prendre des positions plus équilibrées, en particulier sur le mix énergétique. Par exemple, un avis sur la nécessité d'un système énergétique européen équilibré, incluant les sources renouvelables et le nucléaire, a ainsi été récemment adopté par le CESE.
  • Chiara Corazza s'est beaucoup investie sur les opinions concernant le progrès dans l'égalité des genres, notamment dans la contribution du CESE aux priorités de l'UE lors de la 69e réunion de la commission de la condition de la femme des Nations Unies (UNCSW69).
  • Dominique Gillot a constamment cherché à ce que dans chacun des avis votés par le Comité, figure la prise en compte des préoccupations pour les personnes handicapées.

L’article Après cinq années de travail, l'heure est au bilan pour la délégation française du CESE est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

6 / 12

 

  GÉNÉRALISTES
Basta
Blast
L'Autre Quotidien
Alternatives Eco.
Le Canard Enchaîné
La Croix
Le Figaro
France 24
France-Culture
FTVI
HuffPost
L'Humanité
LCP / Public Senat
Le Media
Le Monde
Libération
Mediapart
La Tribune
 
  EUROPE ‧ RUSSIE
Courrier Europe Centrale
Desk-Russie
Euractiv
Euronews
Toute l'Europe
 
  Afrique du Nord ‧ Proche-Orient
Haaretz
Info Asie
Inkyfada
Jeune Afrique
Kurdistan au féminin
L'Orient - Le Jour
Orient XXI
Rojava I.C
 
  INTERNATIONAL
CADTM
Courrier International
Equaltimes
Global Voices
I.R.I.S
The New-York Times
 
  OSINT ‧ INVESTIGATION
OFF Investigation
OpenFacto°
Bellingcat
Disclose
Global.Inv.Journalism
 
  MÉDIAS D'OPINION
AOC
Au Poste
Cause Commune
CrimethInc.
Hors-Serie
L'Insoumission
Là-bas si j'y suis
Les Jours
LVSL
Médias Libres
Politis
Quartier Général
Rapports de force
Reflets
Reseau Bastille
Rézo
StreetPress
 
  OBSERVATOIRES
Armements
Acrimed
Catastrophes naturelles
Conspis
Culture
Curation IA
Extrême-droite
Human Rights
Inégalités
Information
Internet actu ✝
Justice fiscale
Liberté de création
Multinationales
Situationnisme
Sondages
Street-Médics
Routes de la Soie
🌞