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15.07.2025 à 00:05

Bouffer de la culture, ça ne fait pas grossir

Thelma Susbielle

Avec Manger, Eleonore Marchal explore les troubles du comportement alimentaire à travers un récit intime et déjanté. Une BD foisonnante qui raconte l'évolution d'une maladie de plus en plus répandue, mais aussi, l'espoir d'une guérison sous les auspices d'un monde créatif chatoyant. « Je vous prie de ne pas prendre ce que vous allez lire comme une autobiographie. » Dès l'ouverture de Manger (Cambourakis, 2024), Eleonore Marchal brouille les pistes. À travers « Miss », héroïne-enfant qui (…)

- CQFD n°243 (juillet-août 2025) /
Texte intégral (644 mots)

Avec Manger, Eleonore Marchal explore les troubles du comportement alimentaire à travers un récit intime et déjanté. Une BD foisonnante qui raconte l'évolution d'une maladie de plus en plus répandue, mais aussi, l'espoir d'une guérison sous les auspices d'un monde créatif chatoyant.

« Je vous prie de ne pas prendre ce que vous allez lire comme une autobiographie. » Dès l'ouverture de Manger (Cambourakis, 2024), Eleonore Marchal brouille les pistes. À travers « Miss », héroïne-enfant qui court pour maigrir pendant que les autres jouent, l'autrice raconte l'installation insidieuse de ses troubles du comportement alimentaire. Les nuages ont la forme de pizzas et de donuts, tandis que les repas de famille sont truffés d'humiliations : « C'est bien que tu portes du noir, ça t'amincit. » La mère, figure impitoyable au physique de Jabba le Hutt1, laisse ses mots empoisonner le corps et les pensées de sa fille. Miss tombe dans l'anorexie puis la boulimie. Et avec elles, dans une spirale de honte et d'isolement. Pourtant, la jeune fille n'arrête pas de rêver. Pour elle, la peinture, la création, les images sont des refuges, des recours pour s'échapper. Au fil du temps, elle claque la porte de ce foyer toxique et les choses évoluent. Elle brise le silence autour de sa maladie. Elle crée, danse, aime : bref, elle vit. Jusqu'au jour où, tout simplement, « c'est fini ». Enfin. Si Manger traite frontalement de l'anorexie et de la boulimie, Eleonore Marchal refuse le misérabilisme comme le naturalisme. Son trait explose les carcans : corps élastiques, êtres chimériques, planches saturées de couleurs et de détails. Le récit est grave, mais le dessin est sucré, ludique, riche. Comme si toutes les calories qu'elle s'était refusées reparaissaient dans les dessins. Un régal !

Tout aussi savoureuse, la narration navigue entre souvenirs, rêveries et introspections : les personnages sont parfois minuscules, parfois géants ; le père est un cheval, les copines des icônes intemporelles (Blanche-Neige, Rebelle, Véra, Kiki la petite sorcière…). À travers ce prisme poétique, l'autrice dit aussi comment on se nourrit de culture et de fiction. Manger ne délivre pas de « leçon » mais propose une traversée, de la souffrance au soulagement, sans rupture nette. Le ciel, les nuages et la lune veillent sur Miss, et le dessin devient peu à peu une manière de se réconcilier avec soi, hors du contrôle et du jugement.

Thelma Susbielle

1 Personnage de Star Wars en forme de gros alien.

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14.07.2025 à 22:02

Réquisition : la solution ?

Niel Kadereit

Des milliers de personnes à la rue à Marseille et tout autant de logements vides. Face à cette situation absurde, un collectif d'élu·es, d'associations et d'organisations politiques exige du maire qu'il exerce son pouvoir de réquisition. Simple mesure d'urgence ou prémices de l'abolition de la propriété privée lucrative ? Parmi la flopée d'activités possibles, un samedi après-midi ensoleillé à Marseille, CQFD s'est rendu le 3 mai dernier dans les locaux de la Fédération des (…)

- CQFD n°243 (juillet-août 2025) /
Texte intégral (1775 mots)

Des milliers de personnes à la rue à Marseille et tout autant de logements vides. Face à cette situation absurde, un collectif d'élu·es, d'associations et d'organisations politiques exige du maire qu'il exerce son pouvoir de réquisition. Simple mesure d'urgence ou prémices de l'abolition de la propriété privée lucrative ?

Parmi la flopée d'activités possibles, un samedi après-midi ensoleillé à Marseille, CQFD s'est rendu le 3 mai dernier dans les locaux de la Fédération des Bouches-du-Rhône du Parti communiste français (PCF). Plusieurs dizaines d'autres personnes, pour la plupart dans la fleur de l'âge, avaient fait le même choix. Le Parti de la gauche européenne (PGE), dont fait partie le PCF et qui compte une petite quinzaine d'élus au Parlement européen, y organisait une table ronde sur le droit au logement.

Les réquisitions municipales sont soumises à la double condition de l'existence d'une situation d'urgence et d'un trouble à l'ordre public lié au manque de logement

L'occasion pour Sophie Camard, maire du 1er et du 7e arrondissement et conseillère municipale au sein de la majorité, de venir se gargariser de « tout ce qui a été mis en place ». « États généraux du logement », « direction du logement », « charte du relogement », « travaux de voirie », « réhabilitation », bref un « travail de titan », résume-t-elle modestement. Pourtant ici à Marseille, entre 15 et 20 000 logements sont vides depuis plus de deux ans, et plus de 16 000 personnes se sont retrouvées à la rue au cours de l'année dernière. Alors dans la salle, l'exercice de communication parfaitement maîtrisé de Sophie Camard n'a pas convaincu tout le monde. À deux reprises, des petits trublions lui demandent si la mairie ne dispose pas d'outils plus « coercitifs » et notamment d'un droit de « réquisition ». Un mot à ne visiblement pas prononcer devant l'élue qui troque son sourire contre une exaspération non feinte : « On n'attend pas la réquisition, qui est très longue et très compliquée, pour pouvoir maîtriser des immeubles, ce n'est pas forcément le chemin qu'il faut prendre, même s'il est soi-disant le plus radical. »

Une promesse de campagne
Prendre au sérieux la promesse de campagne du Printemps marseillais d'« identifier, remettre en location ou aider à la remise en location des logements vides, sous peine de mise en œuvre des procédures légales de réquisition »

Si la tête de liste du Printemps marseillais s'emporte ainsi, c'est que depuis cinq mois le Collectif Réquisition, composé d'élu·es municipaux et d'associations réclame de la mairie la réquisition des bâtiments vides pour mettre à l'abri des personnes. Quelques écolos, des Insoumis, des autonomes et des militant·es associatifs ont ainsi pris au sérieux la promesse de campagne du Printemps marseillais d'« identifier, remettre en location ou aider à la remise en location des logements vides, sous peine de mise en œuvre des procédures légales de réquisition ». Une élection remportée et cinq années de mandat plus tard, la mesure ne fait plus du tout partie du programme du maire Benoît Payan. « La mise en œuvre de la réquisition ne constitue pas […] une solution évidente qui permettrait de loger dignement les Marseillaises et les Marseillais », écrivait-il en février 2025 dans un courrier adressé au Collectif Réquisition. Pour lui forcer la main, les militant·es ont bien conscience qu'ils et elles ne pourront pas se contenter de traditionnelles manifestations. « Il faudra que l'on aille jusqu'à occuper nous-même un bâtiment vide, sans cela le maire ne bougera pas », affirme Aïcha Guedjali, conseillère municipale déléguée à la lutte contre l'habitat insalubre et membre du collectif. Comme un premier pas, le 20 juin dernier, le Collectif Réquisition organise une action symbolique : au moment où se tient le conseil municipal, iels ouvrent un immense bâtiment vide depuis plusieurs années, situé au 62 rue de la République, pour en exiger la réquisition. Il appartient au bailleur social Unicil et à un fonds de pension, la SCI Marseille City. L'événement, bon enfant et qui ne visait pas, faute de moyens humains, à occuper durablement le lieu, a été écourté par la maréchaussée, peu encline à célébrer cet éphémère moment de réappropriation de la ville par ses habitant·es. Histoire de rappeler à tout ce petit monde qu'en France, la propriété privée, c'est sacré, plusieurs militant·es sont emmené·es au poste, et une, jusque devant le juge.

Une mesure très encadrée

En octobre 1945, pour faire face à la pénurie de logements causée par la Seconde Guerre mondiale, le Général de Gaulle promulgue une ordonnance qui permet à l'État et à ses préfets de réquisitionner des bâtiments vides pour loger des populations civiles en difficulté. Dans l'immédiat de l'après-guerre, ce sont plusieurs milliers de logements qui sont réquisitionnés. Après une nouvelle campagne de réquisition menée sous Jacques Chirac en 1995, une deuxième loi vient compléter l'ordonnance de 1945. Désormais, le préfet de département a la possibilité de désigner un attributaire, c'est-à-dire une structure intermédiaire qui prend en charge les travaux, la désignation du locataire et perçoit les loyers1.

« Si on ne met pas en place un rapport de force pour rendre effectif le droit au logement, on n'y arrivera pas »

De l'actuel préfet des Bouches-du-Rhône Georges-François Leclerc, qui partage avec Darmanin une grande proximité idéologique et (in)humaine, le Collectif Réquisition n'attend pas grand-chose. C'est pourquoi ils et elles ont plutôt choisi de concentrer leurs efforts sur Benoît Payan, dont le pouvoir d'expropriation est pourtant beaucoup plus restreint que celui du préfet. En effet, les réquisitions municipales sont soumises à la double condition de l'existence d'une situation d'urgence et d'un trouble à l'ordre public lié au manque de logements. Or, la caractérisation de ces deux notions est laissée à l'appréciation du maire, d'abord, mais surtout, en dernière instance, à celle du juge lorsqu'il est saisi pour contester l'arrêté de réquisition. Et en la matière, une décision a laissé des marques. En 2018, à Montreuil, lorsque le maire décide de saisir des bureaux vides appartenant à l'État pour loger des travailleurs immigrés, la justice s'est alors empressée, sur demande du préfet, de casser l'arrêté municipal et d'ordonner l'évacuation des locaux. Ironiquement, la juge a alors considéré que c'était plutôt « l'occupation des locaux réquisitionnés [qui] porte atteinte à l'ordre public ». Les chats échaudés craignent l'eau froide, les maires les défaites au tribunal.

En finir avec le logement comme rente

Alors pourquoi tout ce bazar auprès du maire si l'on sait déjà que, dans tous les cas, le préfet et les tribunaux ne vont pas laisser faire ? « Déjà parce cela permettrait de remettre le sujet dans le débat public et de loger des personnes à la rue pendant quelques mois, le temps que l'expulsion soit effective », répond Aïcha Guedjali, l'une des rares élues au sein de la majorité municipale à soutenir la réquisition. « Ensuite parce que ce serait l'occasion d'engager un bras de fer avec l'État sur cette question. Si on ne met pas en place un rapport de force pour rendre effectif le droit au logement, on n'y arrivera pas. Nous ce que l'on veut, c'est qu'un peu partout en France, les maires utilisent cet outil2. » En jeu, le renversement de la hiérarchie entre le droit sacralisé de la propriété privée et celui piétiné du droit au logement. « Imaginez que la mairie réquisitionne un bâtiment qui appartient à un fonds de pension américain spéculant depuis des années sur le logement en gardant des immeubles vides. Cela donnerait un signal très fort aux gens qu'ils ont le droit d'avoir un toit et ce serait une mise en garde aux autres spéculateurs », se projette Francesca, militante au sein du Collectif Réquisition. Dans le fond, ce qu'elle espère, c'est « ouvrir la possibilité de sortir le logement du domaine de la propriété privée lucrative ». Une urgence, alors que le nombre de personnes sans domicile a doublé depuis 2010 en Europe sous l'effet conjoint des crises, du déclin de l'État providence et de la financiarisation du marché de l'immobilier.

Niel Kadereit

1 La durée de la réquisition ne peut excéder les douze ans et le propriétaire a ensuite la garantie de retrouver son bâtiment. Souvent rénové en prime. On est donc bien loin de l'expropriation ou de la collectivisation.

2 En mai dernier, le maire écolo Éric Piolle a annoncé son intention de réquisitionner des logements vacants si la préfète de l'Isère n'usait pas de son pouvoir de réquisition.

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06.07.2025 à 19:35

Au sommaire du n°243 (en kiosque)

Dans ce numéro d'été, on se met à table ! Littéralement. Dans le dossier d'été, CQFD est allé explorer les assiettes et leur dimensions politiques... Oubliés le rosé et le barbeuc, l'idée est plutôt de comprendre les pratiques sociales autour de l'alimentation en France. De quoi se régaler ! Hors dossier : un mois de mobilisation pour la Palestine à l'international, reportage sur le mouvement de réquisition des logements à Marseille, interview de Mathieu Rigouste qui nous parle de la (…)

- CQFD n°243 (juillet-août 2025) / ,
Texte intégral (2482 mots)

Dans ce numéro d'été, on se met à table ! Littéralement. Dans le dossier d'été, CQFD est allé explorer les assiettes et leur dimensions politiques... Oubliés le rosé et le barbeuc, l'idée est plutôt de comprendre les pratiques sociales autour de l'alimentation en France. De quoi se régaler ! Hors dossier : un mois de mobilisation pour la Palestine à l'international, reportage sur le mouvement de réquisition des logements à Marseille, interview de Mathieu Rigouste qui nous parle de la contre-insurrection et rencontre avec deux syndicalistes de Sudéduc' pour évoquer l'assassinat d'une Assistante d'éducation en Haute-Marne...

Quelques articles seront mis en ligne au cours du mois. Les autres seront archivés sur notre site progressivement, après la parution du prochain numéro. Ce qui vous laisse tout le temps d'aller saluer votre marchand de journaux ou de vous abonner...

En couverture : « Qu'est-ce qu'on mange ? » par Aurélien Godin

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Dossier « A TAAABLE ! »

Intro : : La grande régalade – Au départ, on voulait se faire plaisir en mode La Grande Bouffe. Placer ce dossier sous le signe du kif gustatif. On rêvait d'ouvrir vos papilles aussi grands que nos bras, de vous emporter dans une farandole de repas partagés ou de construire la convergence des luttes à partir des cuisines collectives. Bah, c'est râpé. Car même bouffer est politique.

Les mythes au sujet de la gastronomie avec Nora Bouazzouni – Sacralisée, la gastronomie française repose sur toute une mythologie occultant exploitation, inégalités et violences. Entretien avec la journaliste Nora Bouazzouni, qui démonte cette grande fable nourrissant une image bien lisse, bien flatteuse de notre cher pays.

La recette empoisonnée des réseaux sociaux – Sur les réseaux sociaux, la cuisine a la cote. Iels sont nombreux·ses à proposer leurs recettes les plus gourmandes ou les plus rapides à exécuter. Mais derrière d'innocentes lasagnes, se cache un monde cruel, prêt à tous·tes nous mettre dans la sauce…

Ceci n'est pas une baguette : c'est un sac Moschino – Supermarché Chanel, burgers géants signés Moschino, orgies néo-baroques chez Gucci… Le luxe s'empare de la nourriture pour en faire une démonstration d'abondance, une esthétique de la satiété qui oublie volontiers la faim des autres.

Les journalistes gastro « prescrivent autant qu'ils décrivent » – Dans la marre aux canards, la rubrique culinaire est un drôle d'oiseau : ses plumes plongent leur bec dans la mangeoire des chefs qu'elles vont ensuite célébrer de leurs plus belles envolées… Ou tailler en pièces. Pas étonnant qu'elles soient scrutées d'un œil suspicieux. On remonte le fil de l'histoire de la critique gastro avec la sociologue Sidonie Naulin.

Tais-toi et mange – Entre le repas du dimanche ou les grandes tablées de fin d'année, se retrouver pour manger ensemble est une tradition à laquelle il est dur d'échapper. Derrière l'image d'un moment convivial, se cachent souvent des rapports de pouvoir : classe, genre, race… À table, il ne s'agit pas seulement de se nourrir : il faut aussi performer.

Le ventre creux de la Commune – 1870-1871, l'année terrible. La population parisienne assiégée d'abord par les Prussiens puis par les Versaillais connaît une situation de pénurie qui la pousse à réinventer l'assiette du quotidien… entre famine, bidoche d'éléphant et rêves de liberté.

Les Beaux Mets : obéir et servir – La prison des Baumettes à Marseille se distingue par son nombre record de suicides en détention mais aussi, depuis 2022, par le fait d'accueillir le premier restaurant ouvert au public. Aux Beaux Mets, une poignée de détenus servent des plats gastronomiques aux cols blancs dans un décorum qui fait oublier les rats et les cafards.

La débrouille derrière les grilles ! – Dans son premier ouvrage « Surveiller et nourrir – Comprendre ce que la prison a dans le ventre », la journaliste Lucie Inland nous livre une enquête sur le contenu des assiettes en taule.

Bouffer de la culture, ça ne fait pas grossir – Avec Manger, Eleonore Marchal explore les troubles du comportement alimentaire à travers un récit intime et déjanté. Une BD foisonnante qui raconte l'évolution d'une maladie de plus en plus répandue, mais aussi, l'espoir d'une guérison sous les auspices d'un monde créatif chatoyant.

Le potager, un truc de bobo ? – Si depuis le Coronavirus les jardins potagers ont le vent en poupe, leur contribution réelle à l'alimentation des ménages continue à décroître. Souvent associée aux urbains surdiplômés, faire pousser ses légumes pour se nourrir reste pourtant une pratique fortement ancrée au sein des classes populaires.

AMAP : un modèle que personne n'a vu vieillir ? – Nées en 2001, les AMAP entendaient incarner un modèle de solidarité entre producteurs et consommateurs, pensé pour bouleverser nos façons de cultiver et de manger. Mais deux décennies plus tard, le mouvement semble avoir atteint son plafond de verre, sans parvenir à le briser.

Test de l'été : Quel gastro-gaucho es-tu ?

Mini-jeux de l'été : Kikadikoi

La faim justifie les moyens – Les émissions consacrées à la cuisine ont la cote en France ? C'est pareil aux États-Unis, à une époque où la chasse aux migrants est devenue sport national. De là à imaginer qu'une ambitieuse productrice concocte une émission conciliant les deux via des « défis » gastronomiques imposés à des personnes exilées, il n'y a qu'un pas…

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Actualités d'ici & d'ailleurs

Un mois de mobilisations internationales pour la Palestine – Alors que les puissances occidentales s'acharnent dans leur collaboration avec Israël, à travers le monde, la société civile s'est organisée en ce mois de juin pour tenter de briser le blocus sur Gaza et endiguer les livraisons d'armes à l'État sioniste.

« briser le cycle de la guerre » – « Si vous me poursuivez / Prévenez vos gendarmes / Que je n'aurai pas d'armes / Et qu'ils pourront tirer » conclut Boris Vian à la fin de sa chanson « Le Déserteur ». Dans son dernier livre Nous refusons. Dire non à l'armée en Israël (Libertalia, 2025), le photographe Martin Barzilai brosse le portrait d'hommes et de femmes qui refusent de prendre les armes.

Réquisition : la solution ? – Des milliers de personnes à la rue à Marseille et tout autant de logements vides. Face à cette situation absurde, un collectif d'élu·es, d'associations et d'organisations politiques exige du maire qu'il exerce son pouvoir de réquisition. Simple mesure d'urgence ou prémices de l'abolition de la propriété privée lucrative ?

Taules de haute sécurité : histoire d'une lutte à mener – Les premières « narcoprisons » de Darmanin doivent ouvrir cet été. Le régime ultra-restrictif de ces établissements n'a rien de nouveau. Il s'inspire de la stratégie antimafia en vigueur en Italie et des Quartiers de haute sécurité (QHS) français contre lesquels prisonniers et militants ont lutté ardemment dans les années 1970.

« Les empires s'épuisent avant les peuples » – Dans son dernier livre, La guerre globale contre les peuples – Mécanique impériale de l'ordre sécuritaire (La Fabrique, 2025) Mathieu Rigouste, chercheur en sciences sociales et militant, nous embarque dans une histoire moderne de la contre-insurrection. Face aux régimes et leurs innovations sécuritaires, les peuples, qui savent ce qu'ils veulent, gagnent du terrain. Entretien.

Qui poignarde vraiment l'école ? – Le 10 juin 2025, un élève de 14 ans de Nogent, commune de Haute-Marne, a poignardé et tué une Assistante d'éducation (AED) aux abords du collège. Le gouvernement et les plateaux télé, bien incapables d'en comprendre les raisons profondes, s'enfoncent dans des impasses sécuritaires. On discute du drame et de ses récupérations avec deux syndicalistes de Sudéduc'.

Cisjordanie : récolter malgré les colons – Léonore et Aurélien se sont rendus en Cisjordanie, gouvernorat de Ramallah, dans le cadre d'une mission de l'Union des comités de travail agricole (UAWC). Ils ont aidé aux travaux agricoles et étaient en première ligne pour documenter la violence des colons israéliens qui n'en finissent plus de s'accaparer les terres en semant la terreur. Récit.

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Côté chroniques

Lu dans... | Témoin secret : comment Imamoğlu et beaucoup d'autres sont incriminés en Turquie - Ekrem Imamoğlu, maire d'Istanbul et opposant au pouvoir de Recep Tayyip Erdoğan, est en prison depuis deux mois. Il est notamment accusé de corruption, suite à des allégations portées par des personnes anonymes. Extrait d'un article du site en ligne Turkey Recap

Sur la Sellette : Nullité – En comparution immédiate, on traite à la chaîne la petite délinquance urbaine, on entend souvent les mots « vol » et « stupéfiants », on ne parle pas toujours français et on finit la plupart du temps en prison. Une justice expéditive dont cette chronique livre un instantané.

Échec scolaire | Du pain-pizza – Loïc est prof d'histoire et de français, contractuel, dans un lycée pro des quartiers Nord de Marseille. Chaque mois, il raconte ses tribulations au sein d'une institution toute pétée. Entre sa classe et la salle des profs, face à sa hiérarchie ou devant ses élèves, il se demande : où est-ce qu'on s'est planté ?

Capture d'écran – Les bas-fonds des réseaux sociaux, c'est la jungle, un conglomérat de zones de non-droits où règnent appât du gain, désinformation et innovations pétées.Ce mois-ci, alors que les sites pornos viennent d'être bloqués, Constance Vilanova plonge dans les tréfonds d'une autre plateforme qui fait le buzz : OnlyFans. Quand la surenchère sexuelle devient stratégie marketing…

Aïe Tech | Adieu veaux, vaches, robots-cochons – Mois après mois, Aïe tech défonce la technologie et ses vains mirages. Ultime épisode consacré à la grande déprime du contempteur des folies high-tech, versant cochons mutants.

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Côté culture

Je hais donc je suis – Avec Haïr le monde, recueil de textes et de poésies dédié « aux irrécupérables / aux casse-couilles / et aux mécontents », Leïla Chaix rue joliment dans les brancards. Réhabilitant la haine comme moteur du jaillissement des affects, elle plante un clou bien raide dans le cercueil de notre civilisation agonisante.

L'amour ne meurt jamais – Dans La montagne entre nous, Marcel Shorjian et Jeanne Sterkers racontent les retrouvailles de deux femmes queers dans un village de montagne. Une BD pudique et sensible sur l'exil, les silences et l'amour qui persiste malgré les années.

Au village sans prétention, Rebecca et la réputation – Si une existence tient à la mémoire qu'on laisse derrière soi, Rebecca a eu mille vies. Dans un chœur de voix plus ou moins anonymes se dessinent les contours flous de cette femme, retrouvée morte chez son compagnon. Antoine Messager-Pasqualini a mené une enquête radiophonique pour recoller les souvenirs et redonner à Rebecca une place entre les on-dit.

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Et aussi...

L'édito – Chacun son facho

Ça brûle ! – Père fouettard, père courage

L'animal du mois – Le farouche Goéland Leucophée

Abonnement - (par ici)

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06.07.2025 à 19:21

Education à la français

Un dessin de Atsemtex

- CQFD n°243 (juillet-août 2025) /
Texte intégral (2482 mots)

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