Trois femmes africaines-américaines, la romancière Zora Neale Hurston (1891-1960), la militante politique Eslanda Goode Robeson (1895-1965), la chorégraphe Katherine Dunham (1909-2006) ont étudié l’anthopologie et conduit une enquête de terrain qui a ensuite nourri leur activité professionnelle. Elles mobilisent la discipline anthropologique de manière à la fois singulière et commune, afin de réfléchir à ce qui unit la diaspora noire dans le contexte des années 1930. Ce dernier est
Après avoir retracé le rendez-vous raté de la prise de conscience climatique dans les années 19701, Nathaniel Rich présente, dans ce nouvel ouvrage, une série de dix enquêtes remettant en question les rapports entre l’homme et la nature. Celui-ci s’ouvre sur le constat d’une amère victoire : si le projet de domination de l’homme sur la nature n’a, semble-t-il, jamais été aussi manifeste, le goût de la victoire s’étiole au fur et à mesure que nous prenons conscience des
David et Jonathas est une tragédie lyrique à part dans l’histoire de l’opéra. Une tragédie dite biblique en l’occurrence, qui a été commandée à Marc-Antoine Charpentier non pas par Louis XIV, même si Lully était un peu en délicatesse ses dernières années avec son souverain, mais par le collège parisien Louis-Le-Grand. Les Jésuites inscrivirent l’œuvre au programme des élèves latinistes au même titre que les cours de morale religieuse ou de déclamation. L’opéra créé
Dans son célèbre discours, Ernest Renan affirma que la nation repose sur un « désir de vivre ensemble » et un « consentement actuel ». « L'existence d'une nation », poursuit-il, « est un plébiscite de tous les jours », de même que « l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie ». Selon cette définition, les États-Unis seraient-ils une nation en voie de disparition ? Certes, les institutions nationales continuent à fonctionner, même si leur désuétude
Camarade de la première heure avant d’entrer en dissidence en 1955, Milovan Đilas (1911-1995) achève l’écriture de son Tito. Mon ami, mon ennemi le 30 avril 1980 sur un verdict d’une saisissante justesse : « C’est un homme politique qui a connu une ascension foudroyante et fait preuve d’indépendance avec beaucoup de courage, mais il n’a laissé aucune création intellectuelle ou institutionnelle qui puisse durer. Le titisme – c’est-à-dire le pouvoir personnel, le renforcement
Être, c’est devenir. Sinon, à quoi bon… Tels sont les premiers mots qui viennent à l’esprit, une fois la dernière page des mémoires de Maryse Condé, La Vie sans fards (JC Lattès, 2012), refermé. Maryse Condé, l’une des écrivaines majeures de notre temps, y revient sur son parcours, sans apparemment rien celer des grands et petits secrets de son existence. Celui de la quête de son identité et celui de la naissance de sa vocation d’écrivain. Une vie de femme à fleur de peau,