ACCÈS LIBRE
27.05.2025 à 11:27
Framasoft
Grâce à votre soutien, nous (Framasoft, une petite association à but non-lucratif) développons PeerTube depuis sept ans ! D’un projet étudiant à un logiciel d’envergure internationale, notre solution de plateforme vidéo est désormais utilisée et reconnue par de nombreuses institutions !
Bien sûr, nous avons encore beaucoup de chemin à faire, et si la communauté de PeerTube grandit de jour en jour, nous percevons déjà quelques étapes cruciales qui permettraient à PeerTube d’être adopté par un plus grand public !
Avec votre aide, amenons PeerTube dans la poche de toutes et tous !
L’année dernière a marqué un tournant important pour PeerTube. En effet, nous avons engagé Wicklow pour travailler sur l’application mobile PeerTube, doublant ainsi notre effectif dédié au développement de PeerTube.
Oui, ça peut sembler un peu dingue, et pourtant, PeerTube n’a été développé jusqu’à présent que par un seul développeur salarié et une poignée de contributeur·ices bénévoles ! (Merci mille fois à vous ! 💖)
Nous réfléchissions depuis longtemps à construire notre propre application mobile, constatant l’utilisation massive des smartphones pour profiter de contenus vidéos. Grâce à vos votes sur notre plateforme dédiée au partage d’idées concernant PeerTube, nous avons été convaincu·es d’entamer ce chantier et souhaitons aujourd’hui mettre des ressources dedans !
Depuis sa sortie en fin d’année dernière en version préliminaire, l’application a beaucoup évolué et vous pouviez il y a quelques semaines découvrir la première version majeure ! Le détail des améliorations apportées par cette version sont consultables dans l’article de blog dédié.
Plus qu’une application mobile, PeerTube est un écosystème vibrant : 1300 plateformes recensées, totalisant 300 000 comptes utilisateurices et 756 000 vidéos.
Outre les nombreuses autres améliorations, la version 7 a apporté un nouveau design, pensé pour être plus moderne, accessible et mieux adapté pour les institutions.
Parmi ces institutions, nous retrouvons notamment le Ministère de l’Éducation Nationale français ou le GARR (réseau informatique des universités italiennes).
Pour toutes ces raisons, nous considérons que PeerTube est désormais un logiciel mature
(même si, oui, il y a toujours moyen de l’améliorer et nous allons œuvrer dans ce sens ! 😛)
Nous voyons en PeerTube un logiciel émancipateur, permettant un partage non-marchand des vidéos.
Que vous souhaitiez partager vos vidéos avec vos élèves, publier vos tutoriels de jardinage facile, ou avoir une plateforme vidéo autonome pour votre structure, tout est possible avec PeerTube !
Pour permettre à encore plus de personnes d’accéder à PeerTube, nous sommes ravi·es d’annoncer le lancement d’une campagne de financement participatif ! 🎉
Notre feuille de route pour la partie Web de PeerTube étant déjà financée, nous voulons concentrer sur l’amélioration de l’application mobile. Nous aimerions y apporter des fonctionnalités clés pour qu’elle facilite l’apport de contenus.
Ensemble, allons plus loin en amenant PeerTube dans les poches de tout le monde !
PeerTube est pensé comme un commun, un outil appropriable par toutes et tous.
Contrairement à la plupart des financements participatifs, nous ne proposons pas de « contrepartie » pour votre don. En soutenant PeerTube, votre récompense, c’est d’avoir contribué à un Commun, qui sert à toutes et appartient à tous.
Cependant, nous avons joué avec le concept, et vous proposons différentes « contributions » possibles, pour vous montrer le travail que votre soutien nous permet de réaliser.
15 000€ – Un PeerTube « Premium » gratuit pour toustes
Cet objectif permet de débloquer un « PeerTube Premium »… mais gratuit et pour tout le monde !
- Lisez la vidéo en fond pour pouvoir continuer d’écouter une conférence ou un cours sans interruption, même si vous avez besoin d’aller jeter un coup d’œil rapide à un document
- Diffusez les vidéos sur votre télévision et montrez à vos ami·es le tutoriel vidéo super utile pour votre association
- Recevez des notifications sur les nouveaux contenus publiés afin de ne plus manquer les sorties de votre vidéaste préféré·e
Tout ça, sans publicité ! La magie d’une application pensée pour vous servir, pas pour vous pister ! 🪄
- Changez la définition de la vidéo et économisez ainsi votre forfait data
35 000€ – Partager des vidéos depuis votre poche
Parfois, vous n’avez pas de grosse édition à faire sur vos vidéos et souhaitez juste les téléverser rapidement sans passer par votre ordinateur.
C’est ce que vous permettra cet objectif !
- Gérez toutes les chaînes de votre compte, directement dans l’application
- Modifiez les chapitres, sous-titres et autres informations de vos vidéos
- Consultez les statistiques détaillées de votre contenu : combien de personnes regardent vos vidéos, pendant combien de temps, à partir d’où, etc.
Est-ce qu’il faut que l’application réponde aux besoins des vidéastes… ? À vous de nous le dire, car nous avons bien envie de développer ces fonctionnalités d’ici à la fin de l’année.
- Téléversez de nouvelles vidéos avec votre téléphone
55 000€ – Diffuser en live depuis votre téléphone
Pour que vous puissiez aussi bien partager en direct un mouvement social ou votre découverte de Séoul !Nous imaginons déjà les directs partagés depuis une manifestation, une conférence, un débat associatif. Néanmoins, si cet objectif est financé, nous n’envisageons pas le finir avant fin de l’année, et tablons sur une publication en 2026.
- Configurez et gérez vos diffusions en direct sur votre téléphone, sans passer par OBS ! 😎
- Utilisez votre périphérique et sa connexion, pas de matériel supplémentaire requis
- Diffusez en live du bout des doigts, sans avoir besoin d’ordinateur
- Plus besoin d’application secondaire dédiée aux lives, retrouvez tous vos besoins au même endroit !
75 000€ – Soutenir Framasoft & PeerTube
PeerTube est un projet majeur dans l’histoire de Framasoft, mais il n’est pas le seul. Si Framasoft a pu développer PeerTube, c’est parce que notre association a été soutenue pour ses autres actions, par des dons.
Soutenir Framasoft, c’est ainsi contribuer à la construction d’un numérique solidaire, émancipateur et non-marchand.
- Nous ne faisons pas de profit : nous fournissons des Communs
- Tous les dons financent tous nos projets, à la fois PeerTube mais aussi des dizaines d’autres
- Nous maintenons PeerTube, avec un support gratuit et de qualité — ce travail de l’ombre, quotidien, se fait en plus des nouveaux développements
- Nous dégooglisons plus de 2M de personnes par mois, en leur fournissant des services web qui permettent de s’émanciper des géants du numérique
Nous détaillerons chacun de ces objectifs dans des articles de blog dédiés, très prochainement ! Comme on dit dans le Bouchonnois : Stay Tuned !
En contribuant, vous ne donnez pas seulement pour l’application mobile PeerTube, mais pour l’ensemble des projets de Framasoft !
Voici un graphique montrant, dans le détail, la manière dont nous utilisons cet argent. Si vous souhaitez plus de détails, vous pouvez aussi consulter notre rapport financier.
Ce financement participatif est vraiment important pour nous car non seulement il nous permet de sécuriser l’argent nécessaire au développement du projet, mais aussi d’estimer l’enthousiasme du public pour l’application mobile et le projet PeerTube en général !
Cependant, soyons clair·es ! Nous chercherons à réaliser les améliorations proposées dans cette collecte que nous parvenions à nos objectifs ou non !
Si les objectifs de collecte ne sont pas remplis, ela nous signifiera que notre enthousiasme pour PeerTube et son application n’est pas partagé (a arrive, parfois)
Nous nous demanderons alors s’il faut vraiment ajouter l’envoi de vidéos (ou les live) dans l’application, mais surtout s’il faut lever le pied dans notre stratégie de populariser l’écosystème PeerTube.
Votre soutien est notre boussole : à vous ne nous dire si vous partagez notre enthousiasme !
L’écosystème de PeerTube dépasse le seul giron de Framasoft. Mois après mois, de plus en plus de personnes ou structures s’approprient le projet et le font vivre !
Grâce à un système d’extensions puissant, des développeurs et développeuses volontaires ne cessent d’étendre les fonctionnalités du logiciel. Le catalogue d’extensions de PeerTube comporte plus de 200 extensions, chacune permettant d’ajouter des fonctionnalités de PeerTube ou de modifier son apparence !
Côté communauté, celle-ci s’enrichit de différentes initiatives inspirantes !
C’est le cas, par exemple, du compte Mastodon Fedi.Video qui, depuis des années, aide à visibiliser les vidéastes publiant sur PeerTube !
Aussi, des plateformes spécialisées se développent, à l’image de MakerTube, dédiée à celles et ceux « qui font ».
Nous ne pouvons évidemment lister dans cet article toutes les initiatives géniales que nous repérons, mais nous tenons à vous dire un immense bravo à toustes pour votre travail formidable. Merci d’enrichir PeerTube de vos couleurs ! 🫶
Si vous souhaitez en savoir d’avantage sur l’écosystème PeerTube, vous pouvez vous inscrire sur la newsletter PeerTube. Vous recevrez ainsi des informations concernant les avancées du projet mais aussi sur les initiatives de la communauté !
Vous pouvez aussi suivre le compte PeerTube (et Framasoft) sur les médias sociaux (Mastodon et BlueSky) :
En plus des informations ponctuelles, nous y publions chaque semaine des astuces pour utiliser PeerTube !
Nous nous donnons 3 semaines pour, collectivement, financer nos actions pour populariser PeerTube.
Nous croyons sincèrement que nous pouvons y parvenir car nous sommes convaincu·es que PeerTube est un Commun qui vous importe autant qu’à nous !
Alors si vous aussi souhaitez voir advenir un monde où PeerTube est utilisé par toutes et tous, soutenez-nous en faisant un don (si vous le pouvez) et en diffusant le site de la campagne autour de vous !
Ensemble, ré-approprions nous les plateformes vidéos !
26.05.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
New Caledonia this week imposed a 50-year ban on deep-sea mining across its entire maritime zone – a rare and sweeping move that places the French Pacific territory among the most restrictive in the world on seabed extraction.
Lors d’un rassemblement public dimanche, le ministre a déclaré n’avoir « jamais acheté de riz parce que mes soutiens m’en donnent tellement que je pourrais pratiquement en vendre ». Cette remarque a choqué l’opinion dans un pays confronté à une forte hausse des prix alimentaires, en particulier du riz, dont les tarifs ont presque doublé sur un an.
China is poised to be the next big donor to the World Health Organization after Trump abruptly withdrew the US from the United Nations health agency on his first day in office, leaving a critical funding gap and leadership void.
Critiquée pour son absence de mobilisation en soutien aux Palestinien·nes de Gaza, l’Égypte du président Abdel Fattah Al-Sissi rend également la vie dure à celleux qui ont réussi à quitter l’enclave depuis le 7 octobre 2023. Tout est fait pour les garder dans un état de précarité pour couper court à toute velléité d’installation, par un régime qui ne regarde la situation que par le prisme sécuritaire.
Le chantier Eacop a déjà démarré en Ouganda pour accueillir le pipeline de TotalEnergies. Près du tracé, des agriculteurs ont été relogés sur des terres déjà inondées.
L’oléoduc de TotalEnergies va même traverser l’immense lac Victoria, et ses précieuses zones humides.
Le maire de Bucarest Nicusor Dan emporte avec près de 54 % des suffrages le second tour de l’élection présidentielle face à George Simion, le candidat d’extrême droite qui était arrivé largement en tête du premier tour avec 41 % des voix.
Voir aussi Roumanie : le coup de semonce Simion ne doit pas rester sans conséquences (legrandcontinent.eu)
Dimanche soir, l’Union européenne est passée à 900 000 voix de basculer. Si, pour Guillaume Duval, il faut se réjouir d’avoir vu Nicusor Dan l’emporter, le fait qu’un candidat ouvertement téléguidé par Washington et Moscou ait pu s’approcher à ce point du pouvoir dans un pays aussi vital pour la sécurité du continent est une alerte sérieuse.
La révision de la loi suisse sur la surveillance (VÜPF) viserait directement les VPN et les fournisseurs de services de messagerie et de chat cryptés.
Si le premier ministre sortant est reconduit, il doit faire face à une configuration inédite : minoritaire, son principal opposant est désormais le parti d’extrême droite Chega, mené par le trumpiste André Ventura.Grande perdante de cette soirée, la gauche divisée obtient moins d’un tiers des suffrages.
Easyjet, Norvegian, Ryanair, Transavia, Volotea, Vueling et Wizzair sont dans le viseur d’une quinzaine d’associations européennes, dont l’UFC-Que choisir.
Une étude revient sur la volte-face de Bruxelles sur la primauté donné à l’open source dans les administrations des pays membres. Et pointe le travail de l’ombre des lobbys entre 2004 et 2010. Éclairant à l’heure où l’Union cherche à se réapproprier son avenir technologique.
Plus de cinq ans après le Brexit, l’Union et le Royaume-Uni ont signé aujourd’hui à Londres un accord qui devrait permettre aux deux partenaires « d’ouvrir un nouveau chapitre » dans les relations bilatérales
Conservative ministers loudly championed free speech – right up until they outlawed it.
Le 15 mai 2025 fut le plus exceptionnel, faisant tomber le record national de chaleur pour un mois de mai avec une valeur inédite de 26,6°C à Egilsstaðaflugvöllur dans l’est du pays ! On a aussi relevé 25,1°C à Hallormsstaður. Le 17 mai, le record a de nouveau été frôlé avec 26,4°C ! Ces valeurs sont 15°C au dessus des normales, situées vers 10-11°C à cette saison !
The U.S. is in talks with 19 nations, including Libya, Kosovo, Rwanda, and Moldova, to accept deportees from other countries.
The music icon told President Trump to “stop thinking about what rockers are saying” and instead focus on helping America.
Many of those who were loudest in denouncing cancel culture then are now curiously silent in the face of Donald Trump’s assaults on free speech.
Alors que le patron de Tesla était une figure omniprésente aux côtés de Trump, le président prend désormais ses distances avec le milliardaire, dont la popularité est en chute libre.
House Republicans are pushing to slash nearly $1 trillion from two of the nation’s bedrock safety net programs, Medicaid and food stamps, as part of their sweeping package aimed at enacting President Donald Trump’s agenda. If the legislation is approved, millions of Americans could lose access to these benefits as a result of a historic pullback in federal support.
Congress has voted to undo a Clean Air Act regulation that strictly controls the amount of toxic air pollutants emitted by many industrial facilities like oil refineries, chemical plants, and steel mills.
Trump said Friday the orders focus on small, advanced reactors that are viewed by many in the industry as the future. But the president also said his administration supports building large plants.”We’re also talking about the big plants — the very, very big, the biggest,” Trump said. “We’re going to be doing them also.”
La présidence impériale de Trump a besoin d’argent. En faisant frapper une monnaie numérique à son effigie, en s’opposant à l’autonomie de la Fed, ou en créant une Réserve en Bitcoins, le président américain réintroduit le politique dans le domaine monétaire — il s’enrichit tout en s’octroyant la prérogative des princes.
Matthew D. Lane, 19, is accused of using stolen login credentials to access the network of an unnamed software company, which serves schools across North America and elsewhere, to steal the personal information of more than 60 million students and 10 million teachers. The stolen personal information included names, addresses, phone numbers, Social Security numbers, medical information, and school grades. In some cases, the hackers stole decades of historical student data.
The carbon capture company Climeworks only captures a fraction of the CO2 it promises its machines can capture. The company is failing to carbon offset the emissions resulting from its operations – which have grown rapidly in recent years.
Overnight forecasters are responsible for monitoring severe weather outbreaks and issuing warnings while one of the most tornado-prone areas in the countries is sound asleep.“It’s only a matter of time before these cuts lead to tragedy,” I said back in February. Just before midnight last night, tragedy struck.
Il reste très peu d’espoir de tenir l’engagement de l’Accord de Paris […] Pourtant, ce chiffre serait déjà trop élevé pour empêcher la fonte catastrophique des calottes glaciaires polaires, celles de l’Antarctique et du Groenland. C’est ce que conclut un article scientifique de synthèse publié le 20 mai dans la revue Communications Earth & Environment.
Republican defense of states’ rights doesn’t apply to curtailing LLMs, apparently
There are big changes coming, some of which will start rewriting the web sooner than you think.
Google is slowly giving Gemini more and more access to user data to ‘personalize’ your responses.
Ever since a mourning mother, Megan Garcia, filed a lawsuit alleging that Character.AI’s dangerous chatbots caused her son’s suicide, Google has maintained that—so it could dodge claims that it had contributed to the platform’s design and was unjustly enriched—it had nothing to do with C.AI’s development.
Microsoft a décidé de passer à la vitesse supérieure. En intégrant le Model Context Protocol (MCP) dans Windows 11, l’éditeur américain prépare son système d’exploitation à une nouvelle ère : celle des systèmes d’exploitations « agentiques ».
Signal Messenger is warning the users of its Windows Desktop version that the privacy of their messages is under threat by Recall, the AI tool rolling out in Windows 11 that will screenshot, index, and store almost everything a user does every three seconds.
Pocket shuts down July 8, 2025. Fakespot shuts down on July 1, 2025.
Researchers say threat from ‘jailbroken’ chatbots trained to churn out illegal information is ‘tangible and concerning’
Descriptions inventées et auteurs mélangés, l’IA a halluciné une dizaine de romans parfaits pour l’été. Ils se sont retrouvés dans les pages de journaux américains.
It’s not bots writing the news. It’s the bots reading it. […] “We falsely made the assumption there would be an editorial process for this.”
The AI industry has promised to “disrupt” large parts of society, and you need look no further than the U.S. educational system to see how effectively it’s done that. Education has been “disrupted,” all right. In fact, the disruption is so broad and so shattering that it’s not clear we’re ever going to have a functional society again.
Les personnes en situation de handicap qui utilisent des applications en IA pour retrouver leur chemin, ou « entendre » ce qui se passe dans leur environnement, par exemple sur un téléphone, une montre intelligente ou un ordinateur, ont toutes mentionné le manque d’accessibilité des interfaces d’IA qui ne sont pas adaptées à leurs besoins.
The way I see it, we’re family. It really does disappoint me that so many brilliant colleagues—whose genuine breakthroughs I’ve profited from for years—would be so quick to condemn this newer, stupider way that I and others like me can make money off your life’s work, through stealing.
So as we move forward, I want to hear a real turnaround in attitudes, troops !
Because, at the end of the day, you really don’t really have a choice.
While airstrikes account for mass casualties, bulldozers and explosives are flattening Gaza from the ground — what soldiers say is a systematic campaign to make the Strip unlivable, a joint investigation reveals.
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé, samedi 24 mai, la mort de neuf enfants d’un couple de médecin·es palestinien·nes dans un bombardement israélien sur la ville de Khan Younès. Par ailleurs, ce dimanche 25 mai, des frappes aériennes israéliennes à Gaza ont tué au moins 23 Palestinien·nes, dont un journaliste et un responsable des services de secours.
Israël autorise depuis lundi un nombre très restreint de camions d’aide humanitaire à entrer dans la bande de Gaza, assiégée, dévastée par la guerre et dont Benyamin Netanyahou menace de prendre le contrôle à tout moment.
Ancien membre de l’armée, espoir de la gauche et partisan de la solution à deux États, Yaïr Golan est dans le viseur du gouvernement israélien pour ses propos sur la guerre à Gaza.
a deep dive into Project Esther, a policy blueprint to crush the pro-Palestinian movement in the United States from the Heritage Foundation […] Project Esther was formed during the Biden administration and lays out plans for surveilling, silencing and punishing pro-Palestinian activists, including deporting non-U.S. citizens and withholding funds from universities.
A rule was established long ago that if you work in western media and you criticise Israel, you will be fired. Maybe the sacking won’t come immediately, but it will always come. Just ask Mehdi Hasan, Sangita Myska, Steve Bell, Katie Halper, Briahna Joy Gray, and many others.
Protester is engineer who worked on Azure software, which enabled Israeli surveillance of Palestinians
Employees discovered that emails with a variety of terms related to Gaza and Palestine have been blocked internally.
The influential musician pledged to donate his earnings from the Windows 95 chime to people in Gaza.
Et Not in my name : An open letter to Microsoft (diem25.org)
In the mid-1990s, I was asked to compose a short piece of music for Microsoft’s Windows 95 operating system. Millions – possibly even billions – of people have since heard that short start-up chime – which represented a gateway to a promising technological future. I gladly took on the project as a creative challenge and enjoyed the interaction with my contacts at the company. I never would have believed that the same company could one day be implicated in the machinery of oppression and war.
Si le génocide à Gaza a remis la Palestine en Une des médias français, il n’en est pas de même des chercheureuses palestinien·nes qui se sont spécialisé·es dans l’étude de leur pays, et que l’on peut à juste titre considérer comme particulièrement légitimes sur le sujet. Est-ce faute de se faire inviter ? Ou sont-iels particulièrement réticent·es ? La réponse est complexe.
the women stood outside the Scottish parliament building with their shirts off and their arms painted red, which they said was a mark of solidarity with anti-fascist feminists across Europe. Each protester held a white rose to represent the “death of transgender rights in the UK”, and wore tape across their mouths to symbolise the “censorship of trans voices” in the court ruling. […] “If the Supreme Court can see these woman legally as men, then they’ll have zero issue with them going tops off.”
New national guidance suggests officers look for menstrual tracking apps or abortion drugs
Les utilisatrices sont donc encouragées à « reprendre le contrôle de leur corps », « embrasser leur nature » en comprenant les fluctuations hormonales pour « maximiser leur potentiel ». Calquée sur celle de ChatGPT, Gaia, « l’intelligence artificielle inspirée de Mère Nature », offre des conseils bien-être dans des conversations en temps réel.
Adriana Smith couldn’t access competent medical care when she needed it, and it killed her. Now the hospital is forcing ‘care’ on her by keeping her alive as an incubator due to Georgia’s abortion ban
À propos du meurtre de l’influenceuse mexicaine Valeria Márquez
Menacé de submersion, le village de Miquelon va commencer son déménagement définitif.
Le ministre a annoncé la création d’un quartier de haute sécurité pour des narcotrafiquants dangereux et des détenus radicalisés
un simple sac plastique éventré sur le bitume du 12e arrondissement devient le premier domino, celui qui va faire tomber tous les autres, de proche en proche, jusqu’aux bureaux du siège de Dassault Aviation. Et plus haut encore : jusqu’au premier cercle du président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso. Une affaire d’État.
TotalEnergies doit répondre le 5 juin devant le tribunal judiciaire de Paris d’accusations de « pratiques commerciales trompeuses ».
Interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron, le milliardaire et patron de LVMH a dénoncé « l’État qui se mêle de la gestion des entreprises privées ».
En marge de la conférence de financement des transports, qui a débuté le 5 mai et doit durer dix semaines, la SNCF prévient que « la pérennité et la performance du réseau structurant sont menacées ». Il faut trouver au minimum 1 milliard d’euros d’argent public par an pour empêcher le « décrochage » du réseau ferré.
En marge de l’inauguration de la cité scolaire Robert-Badinter à Blois, un élève a prononcé le mot « génocide » pour évoquer les massacres à Gaza lors d’un cours en classe, en présence d’Élisabeth Badinter. Un terme qui a choqué l’épouse de l’ancien ministre, jetant un froid dans la salle.
Annoncé par le groupe nucléaire comme « le plus grand projet industriel du monde », le programme « Aval du futur » d’Orano prévoit de nouvelles installations nucléaires colossales en Normandie. Sur place, il suscite méfiance et défiance.
Après sept mois d’attente, les opposant·es au contournement routier de Saint-Péray, en Ardèche, ont eu accès à un document crucial : le diagnostic amiante du lieu-dit Le Nichoir, sur le tracé des travaux de la route départementale 86. Réalisé en juillet 2024, ce rapport prouve que Jacques Dubay, maire (UDI) de la commune jusqu’en janvier et président de la Communauté de communes Rhône Crussol (CCRC), était au courant de la présence des fibres toxiques dans les bâtiments détruits. Et donc de l’exposition des travailleureuses à l’amiante lors du chantier, trois mois plus tard.
100 000 euros. C’est le montant que doivent les gérants de Laboral Terra, une société d’intérim espagnole, à quatre travailleurs détachés en France. Pour éviter de payer, ils font durer les procédures judiciaires. Reportage au tribunal de Nîmes.
Pour réduire les émissions de CO2 de sa cimenterie de Lumbres (Pas-de-Calais), Eqiom a sous-traité la construction d’un four bas carbone à l’entreprise d’État chinoise CBMI, qui emploie 250 travailleureuses chinois·es travaillant 12 heures par jour, six jours sur sept, hébergé·es dans des conditions précaires. Des violations manifestes du droit du travail qui viennent entacher ce « chantier modèle » de la décarbonation, subventionné par plus de 200 millions d’euros d’argent public.
La Préfecture du Var a indiqué que 3 personnes ont perdu la vie, 2 au Lavandou et 1 à Vidauban. Les trois victimes sont toutes octogénaires, âgées entre 81 et 85 ans. Elles ont été emportées par les eaux.
Vers 20 h 30, les 508 passagers du TGV Paris-Toulouse ont ressenti « une légère secousse » avant l’arrêt du train. Et pour cause, les pluies diluviennes qui ont causé d’importantes inondations dans le Sud-Ouest avaient fait déborder un petit cours d’eau proche des rails, aux abords de la commune de Tonneins (Lot-et-Garonne), emportant le ballast […] sur une dizaine de mètres.
la 45e meilleure joueuse de tennis de France s’était lancé un défi personnel : celui d’affronter des hommes à tous les classements, en partant du plus bas, pour voir jusqu’où elle pouvait aller. Un challenge pour clouer le bec à tous ceux qui affirment qu’en matière de sport, les femmes, même les professionnelles, perdraient contre n’importe quel homme.
À 65 ans, Elizabeth Faure a construit quasiment toute seule sa maison en forme de A, pour 40 000 euros. Une alternative féministe, écologiste et peu chère, qui essaime grâce à ses conseils.
« Une pensée à nos mères qui ont marché pour que nous puissions CHOISIR nos vêtements. Merci. Et une pensée encore plus grande aux femmes musulmanes qui vivent ces jugements au quotidien mais sans le soutien d’Internet pour les défendre »
Voir aussi À Cannes, l’influenceuse Lena Situations obligée de réagir au cyberharcèlement islamophobe suite à un message d’une cadre macroniste (humanite.fr)
Au sein des couples d’agriculteurs, les femmes sont maintenues dans une position de minorité économique. Souvent sans salaire propre ni statut juridique, elles sont dépossédées de leur travail au profit de leur mari. En cas de divorce, elles basculent fréquemment dans la précarité, victimes d’un système juridique qui leur est défavorable.
« Ces paroles (…) ne sont pas de simples dérapages : elles participent à un système de domination et d’exclusion », affirme le communiqué des joueuses publié sur les réseaux sociaux, qui appelle à la « démission immédiate du directeur sportif de toutes ses fonctions au sein du Stade français » et critique « l’inaction et les tentatives de dissimulation » du bureau de l’association qui gère leur équipe.
Comme pour les médias, l’édition souffre d’un grave problème de concentration : cinq groupes détiennent trois quarts du secteur. On y retrouve aussi Bolloré parmi les puissants propriétaires. Mais les éditeurs indépendants ne baissent pas les bras.
Un CSE extraordinaire est prévu ce 22 mai 2025 chez Prisma Media pour évoquer un plan de départs qui pourrait aboutir à la suppression de 54 postes. Depuis que le groupe, qui édite notamment le magazine Capital, est passé sous le contrôle de Vincent Bolloré en 2021, sa légendaire neutralité politique est remise en question.
Depuis le début de sa carrière et jusqu’à aujourd’hui, Vincent Bolloré et son groupe ont pu compter sur de solides amitiés politiques, non seulement à droite de l’échiquier mais aussi au sein du parti socialiste.
Après la cession des activités portuaires et logistiques, le groupe Bolloré est recentré sur la communication et les médias, et assis sur plusieurs milliards d’euros de trésorerie dont la famille s’est servi, pour l’instant, pour consolider son contrôle. Et après ?
Sourire aux lèvres, il a fait son annonce entouré d’investisseurs et de représentants des lobbies industriels. Emmanuel Macron a appelé à la suppression pure et simple de la directive européenne sur le devoir de vigilance (CS3D), lors du sommet Choose France au château de Versailles […] quelques jours après que le chancelier allemand Friedrich Merz a tenu des propos similaires.
Voir aussi « Le choix des lobbies et du cynisme » : pourquoi Macron et Merz veulent suspendre le devoir de vigilance européen (humanite.fr)
En organisant l’assèchement des comptes publics, la politique économique d’Emmanuel Macron est directement responsable de l’explosion du déficit public et de la dette de ces dernières années. Sans que cela ne la remette en question.
À l’aide de nombreux travaux d’économistes, Politis recense cinq mesures qui permettraient de trouver plus de 50 milliards d’euros par an. Davantage que le montant recherché par François Bayrou. Un bonus exceptionnel – pour seulement un an – rapporterait 100 milliards d’euros additionnels.
En 2024, plus de 855 personnes sans domicile fixe sont mortes dont 19 enfants, révèle le Collectif Les Morts de la Rue. Ce dernier chiffre est en augmentation alors qu’il n’y a jamais eu autant d’enfants à la rue.
Lors du sommet Choose France […] l’accent a une nouvelle fois été mis par la résidence de la République sur les gigantesques centres de données. Le géant étasunien de la logistique, Prologis, devrait annoncer un investissement de 6,4 milliards d’euros pour la construction de nouveaux entrepôts et le financement de quatre data centers géants
« L’Élysée savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années. » Les conclusions du sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille, sont sèches.
Deux jours avant l’audience du 21 mai, le rapporteur public s’est prononcé en faveur de la reprise du chantier de l’A69. Une conclusion sidérante pour les opposant·es, qui disent rester « confiants quant à la décision des juges ».
Voir aussi Reprise du chantier de l’A69 : les députés pro-autoroute gagnent une première bataille (reporterre.net)
À compter du 28 mai, la cour d’appel administrative de Toulouse devra aussi trancher sur le premier recours formulé par l’État. Celui-ci vise à relancer immédiatement les travaux, dans l’attente d’une décision sur le fond qui devrait prendre plusieurs mois.
Et Soutien à l’A69 : le grand malaise au Parti socialiste (reporterre.net)
Si le vote des sénateurs de droite et du centre ne faisait aucun doute, la surprise est plutôt venue de l’abstention et du soutien des sénateurs du PS.
Une nouvelle méga enquête publique sur la centrale à biomasse à Gardanne/Meyreuil est en cours. « Nous sommes confrontés à un paradoxe : jamais on n’a autant parlé du climat, jamais il n’y a eu un engouement aussi fort pour les forêts et les arbres et, en même temps les forêts n’ont jamais été aussi menacées par le désir de lutter contre les changements climatiques ».
Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, les contrôles réalisés par France Travail sont passés de moins de 200 000 en 2017 à plus de 600 000 en 2024. Il y a tout juste un an, l’exécutif surenchérissait et fixait à l’institution un objectif de 1,5 million de contrôles en 2027.
Voir aussi Salariées de France Travail : « nous sommes devenues le SAV de la machine » (oclibertaire.lautre.net)
Conséquence de la loi Darmanin de janvier 2024, le premier site pilote « France asile » à ouvert hier, lundi 19 mai 2025, dans les locaux de la préfecture de Cergy-Pontoise. Le Collectif Asile IDF entend alerter sur les risques d’atteintes au droit d’asile que ce nouveau dispositif fait courir, en l’absence de certaines garanties essentielles.
Au-delà des responsables politiques de gauche, même les partisans de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe se montrent franchement sceptiques.
Bruno Retailleau a annoncé vouloir dissoudre Urgence Palestine et le mouvement antifasciste Jeune garde. Alors que le nombre de dissolutions n’a jamais été aussi élevé, le sociologue Pierre Douillard-Lefèvre retrace l’histoire de cette procédure.
Deux policiers ont extorqué 140 à 800 euros à des automobilistes en Île-de-France, pour éviter la perte de points ou le placement en fourrière. Ils ont fini par se faire coincer, après une première affaire classée en 2022.
Une vidéo montrait l’agent en train de percuter violemment un observateur de la Ligue des droits de l’Homme lors d’une manifestation, le 1er mai 2021 à Paris.
Des mobilisations en mer et à terre sont prévues au long du week-end dans l’archipel des Glénan, dans le Finistère, à l’initiative de Levons les voiles et des Soulèvements de la Terre, dans le cadre de la campagne « Désarmer Bolloré ».
cette relique des années Pompidou — qui, sur 41 km, devrait artificialiser 516 hectares, dont 142 de forêt, et nécessiter la construction de huit viaducs […] devant les atermoiements de l’État à lancer de nouveau projets routiers après le fiasco de l’A69, le calendrier, qui prévoyait un début des travaux en 2027, a depuis glissé de plusieurs années.
Ils et elles espèrent réunir quatre grands combats écologistes contre l’industrialisation du fleuve : le Canal Seine-Nord Europe ; l’entrepôt logistique Green Dock, en Seine-Saint-Denis ; le drainage de la zone humide de la Bassée, au sud-est de Paris ; et la bétonisation du triangle de Gonesse, au nord de la capitale.
La campagne BDS est une campagne de citoyens, c’est à chacun de s’en emparer pour affirmer son pouvoir d’opposition à l’apartheid pratiqué par Israël. Par le boycott économique d’abord, le plus simple, à la portée de chacun quand il achète un produit ou utilise un service, mais aussi, en fonction de vos activités, le boycott culturel, universitaire, sportif…
Pour interpeller l’Élysée en quelques secondes :
1/ cliquez sur le bouton envoyer
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Un site pour répertorier de manière simple et synthétique des moyens à ta portée pour soutenir la Palestine
Après la presse et l’édition, une poignée de grandes fortunes mettent la main sur la musique et les festivals. Le syndicat des musiques actuelles (SMA) publie une cartographie pour alerter sur la concentration en cours en France.
how long after a sovereign ruler of a repressive state murders one of your columnists should you make a deal with him ? The answer, it turns out, is a little over six years.
The ruling ideology of MAGA is not conservative. It is revanchist. And it is ideological only in the way fascism is ideological : it provides coherence through scapegoats, not solutions. It does not seek to govern. It seeks to rule.
L’historienne américaniste Sylvie Laurent […] balaie l’idée d’un “retournement” récent de la “tech” vers le camp réactionnaire […] Le texte soutient la thèse inverse : l’histoire de la Silicon Valley est marquée idéologiquement à droite, depuis les années 1960 alors que l’idéologie californienne amorce un mariage avec le néolibéralisme grandissant.
L’Union européenne ne sera jamais autre chose qu’un verrou néolibéral.
l’objectif de la gauche doit être la socialisation des entreprises. C’est à la fois plus clair, sur le plan argumentatif, et plus efficace à long terme sur le plan technique. Les principaux financements de son projet de société devraient venir de la hausse de l’emploi, des salaires et des cotisations patronales. Son but ne devrait pas être simplement de taxer les profits, mais de les diminuer. Son but ne devrait pas être uniquement de taxer les dividendes, mais de les faire progressivement disparaître. Son but ne devrait pas être de taxer les milliardaires, mais de rendre impossible leur existence.
le Brésil est une invention. Elle est née précisément de l’invasion, d’abord par les Portugais, poursuivie par les Hollandais, puis encore par les Français, qui se sont tous passés le mot d’ordre pour ne jamais interrompre cette invasion. Il faut prêter l’oreille à ces derniers mots : l’invasion se poursuit. Il s’agit d’un génocide – pardon, de dizaines de génocides, puisque l’on parle ici de dizaines de peuples exterminés par le fer et le feu, et aussi par les virus et autres bactéries apportées par les envahisseurs.
le métissage propre à la société brésilienne aurait su créer – et fournir au monde – un modèle de société où le racisme n’existe pas. En réalité, ce mythe d’un pays métissé et harmonieux ne cacherait-il pas l’héritage sombre de l’esclavage, sans cesse renouvelé et renforcé par la période de la dictature militaire (1964-1985) ?
Une critique anarchiste d’Anti-Tech Resistance par Nicolas Bonanni
The brain is much less like a machine than it is like the murmurations of a flock of starlings or an orchestral symphony
Bref : il suffit de le vouloir.
Vous aussi vous pensez qu’utiliser Gmail (ou les autres géants d’internet) ce n’est plus acceptable ? Vous savez déjà que ces fournisseurs de mails sont des ogres qui dévorent vos données, votre vie privée et qui polluent allégrement ! Oui… Mais comment sortir de ces fournisseurs ? Changer pour un mail plus éthique ? Quelles sont les alternatives ?
A new project launching today pulls back the curtain on one of its lesser-seen efforts, revealing the real human work behind preserving public records for the digital age.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
25.05.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 17 février 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans son livre, « Your face belongs to us », Kashmir Hill nous permet de comprendre que la reconnaissance faciale n’est pas un projet technologique. Elle est un projet idéologique, soutenue et financée par des gens qui ont un projet politique radical pour la société. Elle est un outil qui vise à contourner le droit pour faire advenir une autre société.
Suite de notre plongée dans le livre de Kashmir Hill, « Your face belongs to us ». Après avoir observé l’histoire du développement de la reconnaissance faciale, retour sur l’enquête sur le développement de Clearview, la startup de la reconnaissance faciale. 2ᵉ partie.
Le cœur du livre de Kashmir Hill, Your face belongs to us, est consacré à l’histoire de l’entreprise Clearview. Hill rappelle que lorsqu’elle entend parler de cette entreprise jusqu’alors inconnue, face au silence qu’elle reçoit de ses fondateurs, elle contacte alors des policiers qui lui en font immédiatement les louanges : Clearview parvient à identifier n’importe qui, lui expliquent-ils ! Pourtant, quand ils entrent une photo de la journaliste dans le moteur, celui-ci ne fournit aucune réponse, alors que de nombreuses images d’elle sont disponibles en ligne, ce qui devrait permettre de la réidentifier facilement. En fait, ce n’est pas que la journaliste n’est pas dans la base, mais que toute recherche sur elle est protégée et déclenche même une alerte quand quelqu’un s’y essaye.
Cette anecdote permet de montrer, très concrètement, que ceux qui maintiennent la base disposent d’un pouvoir discrétionnaire immense, pouvant rendre des personnes totalement invisibles à la surveillance. Les constructeurs de Clearview peuvent voir qui est recherché par qui, mais également peuvent contrôler qui peut être retrouvé. Cet exemple est vertigineux et souligne que les clefs d’un tel programme et d’un tel fichier sont terribles. Que se passera-t-il quand le suspect sera le supérieur d’un agent ? Qui pour garantir l’incorruptibilité d’un tel système ? On comprend vite que dans une société démocratique, un tel outil ne peut pas être maintenu par une entreprise privée, hormis si elle est soumise à des contrôles et des obligations des plus rigoureux – et le même problème se pose si cet outil est maintenu par une entité publique. Ce qui n’est absolument pas le cas de Clearview.
Hill raconte longuement l’histoire de la rencontre des cofondateurs de Clearview. Elle souligne le fait que ceux-ci se rencontrent du fait de leurs opinions politiques, lors de réunions et de meetings en soutien à la candidature de Donald Trump à l’été 2016. Hoan Ton-That, le développeur et confondateur de Clearview, fasciné par le candidat républicain, prend alors des positions politiques racistes que ses amis ne lui connaissaient pas. C’est via les réseaux républicains qu’il rencontre des personnages encore plus radicaux que lui, comme Peter Thiel, le milliardaire libertarien qui sera le premier financeur du projet, ou encore Richard Schwartz, qui deviendra son associé. Si les deux cofondateurs de Clearview ne sont pas des idéologues, le produit qu’ils vont imaginer correspond néanmoins aux convictions politiques de l’extrême-droite américaine dont ils se revendiquent à cette époque. L’entreprise va d’ailleurs particulièrement attirer (et aller chercher) des investisseurs au discours politique problématique, comme Paul Nehlen, tenant du nationalisme blanc.
C’est en voyant fonctionner l’application russe de reconnaissance faciale FindFace, qui permet de retrouver les gens inscrits sur VKontakte, le réseau social russe, que Ton-That a l’idée d’un produit similaire. En novembre 2016, il enregistre le site web smartcherckr.com. Le projet se présente alors comme un système de réidentification depuis une adresse mail ou une image, permettant d’inférer les opinions politiques des gens… dans le but « d’éradiquer les gauchistes » !
Si depuis les discours des fondateurs se sont policés, nous avons là des gens très conservateurs, qui tiennent des propos d’extrême-droite et qui vont concevoir un outil porteur de ces mêmes valeurs. La reconnaissance faciale et ceux qui la portent sont bien les révélateurs d’une idéologie : ils relèvent tout à fait du technofascisme que dénonce le journaliste Thibault Prévost dans son livre, Les prophètes de l’IA. Et nul ne peut faire l’économie du caractère fasciste que porte la possibilité de réidentifier n’importe qui, n’importe quand pour n’importe quelle raison. C’est d’ailleurs là l’héritage de la reconnaissance faciale, inspirée des théories racistes de Francis Galton, qui va donner naissance à la police scientifique d’Alphonse Bertillon, comme à l’eugénisme et à la phrénologie d’un Cesare Lombroso. L’analyse des traits distinctifs des êtres humains est d’abord et reste le moyen de masquer le racisme sous le vernis d’une rigueur qui se veut scientifique. Hill suggère (sans jamais le dire) que Clearview est un projet politique.
Hill souligne un autre point important. Elle n’est pas tendre avec l’arrivisme du jeune informaticien australien Hoan Ton-That qui se fait un nom en créant des outils de phishing via des quizz pour Facebook et des jeux pour iPhone. Elle montre que celui-ci n’a pas beaucoup de conscience morale et que le vol des données, comme pour bien de porteurs de projets numériques, n’est qu’un moyen de parvenir à ses fins. Dès l’origine, Ton-That mobilise le scraping pour construire son produit. Derrière ce joli mot, la pratique consiste à moissonner des contenus en ligne, sauf que cette récolte consiste à ramasser le blé qui a poussé sur les sites web des autres, sans le consentement des sites que l’on pille ni celui des utilisateurs dont on vole les données. En juin 2017, une première version de l’outil de recherche de visage est lancée, après avoir pillé quelque 2,1 millions de visages provenant de plusieurs services en ligne, comme Tinder. À la fin 2018, elle comportera plus de 2 milliards d’images. L’entreprise qui a changé de nom pour Clearview, dispose alors d’un produit robuste. Seuls Facebook et Google disposent de plus de portraits que lui.
Certes, Clearview a volé toutes les images disponibles. Facebook, Google ou Linked-in vont officiellement protester et demander l’effacement des images volées. Reste que les géants n’intentent aucun procès à la startup. Il faut dire que les entreprises de la Tech sont en effet refroidies par les échecs de Linked-in à lutter contre le scraping. Dans un bras de fer avec une entreprise qui a moissonné les données du réseau social, Linked-in a été débouté en 2017 par un jugement confirmé en appel en 2019. Le tribunal de Californie a déclaré qu’il était légal de collecter des informations publiques disponibles sur le net. Le jugement a gelé les ardeurs des géants à lutter contre un phénomène… qu’ils pratiquent eux-mêmes très largement.
Hill pointe également que Ton-That n’est pas un génie du développement. Comme nombre d’ingénieurs, non seulement il vole les données, mais il a recours à des outils existants pour développer son application, comme OpenFace. Ton-That n’a pas d’états d’âme. Si les géants de la Tech refusent de sortir un produit de réidentification, c’est parce qu’ils ont peur des retombées désastreuses d’un tel outil, en termes d’image. Ce n’est pas le cas de Ton-That.
Reste que c’est bien la qualité de l’application qui va convaincre. Clearview permet d’identifier des gens dans la foule quelles que soient les conditions (ou presque). Pour tous ceux qui l’essayent, l’application semble magique. C’est à ce moment que les investisseurs et les clients se précipitent… D’abord et avant tout des investisseurs libertariens, très marqués politiquement. Pourtant, ceux-ci sont conscients que l’application risque d’avoir des problèmes avec les régulateurs et va s’attirer des poursuites en justice. Mais le risque semble plutôt les convaincre d’investir. Hill sous-entend par là un autre enjeu majeur : l’investissement s’affole quand les produits technologiques portent des enjeux de transformation légale. Si les capitaux-risqueurs ont tant donné à Uber, c’est certainement d’abord parce que l’entreprise permettait d’agir sur le droit du travail, en le contournant. C’est l’enjeu de modification des règles et des normes que promettent les outils qui muscle l’investissement. C’est parce que ces technologies promettent un changement politique qu’elles sont financées. Pour les investisseurs de Clearview, « pénétrer dans une zone de flou juridique constitue un avantage commercial ». Hill suggère une fois encore une règle importante. L’investissement technologique est bien plus politique qu’on ne le pense.
Mais, il n’y a pas que les investisseurs qui vont voir dans Clearview un outil pour contourner les normes. Ses clients également.
Après avoir tenté d’élargir le recrutement de premiers clients, Clearview va le resserrer drastiquement. Au-delà du symbole, son premier client va être la police de New York. Mais là encore, Clearview ne rencontre pas n’importe quels policiers. L’entreprise discute avec des officiers qui ont soutenu les théories problématiques de la vitre brisée, des officiers qui ont promu le développement du Big data dans la police et notamment les systèmes tout aussi problématiques de police prédictive. C’est donc par l’entremise de policiers radicaux, eux aussi très marqués à droite, que Clearview signe, en décembre 2018, un contrat avec la police de New York. Le contrat demande que l’entreprise prenne des engagements en matière de sécurité et de contrôle des agents qui l’utilisent. Le nombre de requêtes sur l’application décolle. Pourtant, après 6 mois de tests et plus de ² requêtes, la police de New York renonce à poursuivre le contrat. Elle aussi est inquiète de la perception par l’opinion publique. Sa direction a plus de pudeurs que les officiers qui ont permis le rapprochement entre la startup et la police. D’autres départements de police n’auront pas ces pudeurs. L’Indiana, la Floride, le Tennessee vont se mettre à utiliser Clearview. Viendront Londres puis le Département américain de la sécurité intérieure. Des agences du monde entier testent l’outil et l’adoptent : Interpol, la police australienne, canadienne… Clearview multiplie les contrats alors que l’entreprise est encore totalement inconnue du grand public. Malgré ces contrats publics, l’entreprise reste sous les radars. Assurément, parce que son usage permet là aussi pour ses clients de s’affranchir des règles, des normes et des modalités d’examen public en vigueur. Alors que la reconnaissance faciale est une technologie sulfureuse, l’abonnement discret à Clearview permet de le rendre invisible. La zone de flou de légalité profite à tous.
En 2017, un militant de l’ACLU entend parler de Rekognition, l’outil de reconnaissance faciale développé par Amazon et lance une campagne à son encontre. L’ACLU lance l’outil sur les photos de 535 membres du Congrès et en identifie faussement 28 comme des criminels connus des services de police. L’ACLU lance sa campagne pour interdire la surveillance des visages, que quelques villes adopteront, comme San Francisco ou Oakland. Pour Clearview, ces controverses sont préjudiciables. La startup va alors utiliser le même test sur son propre produit qui ne déclenche aucune erreur et identifie parfaitement les 535 membres du Congrès. D’ailleurs, quand on met une photo provenant du site This Person Does not exist dans Clearview, l’application ne produit aucun résultat !
Bien sûr, Kashmir Hill rappelle que des Américains qui ont été et continuent d’être indûment arrêtés à cause de la reconnaissance faciale. Mais ces rares exemples semblent n’avoir plus grand poids. Le Nist qui a testé quelque 200 algorithmes de reconnaissance faciale a montré qu’il y avait de fortes variations selon les produits.
En décembre 2021, Clearview a soumis son algorithme au NIST pour évaluation. Son logiciel de reconnaissance facial a obtenu parmi les meilleurs résultats.
Pour les médias, ces variations dans les résultats des outils de reconnaissance faciale montrent que la reconnaissance faciale est biaisée, mais elles montrent plutôt qu‘il y a de bons algorithmes et de mauvais. Le NIST dispose de 2 sortes de tests, le premier pour comparer deux images et déterminer si le système est capable d’identifier une même personne et le second pour chercher un visage particulier dans une base de données remplie de visages. Contrairement à ce que l’on pense, les pires biais se trouvent plutôt dans le premier cas, où les systèmes ont du mal avec à reconnaître les sujets féminin, noirs ou asiatiques. « Reste que, aussi précis qu’ils soient, les algorithmes de reconnaissance faciale déployés dans des sociétés inégalitaires et structurellement racistes vont produire des résultats racistes ». Les personnes faussement arrêtées par la reconnaissance faciale étaient toutes noires, rappelle Hill. Ce qui est une preuve supplémentaire, non seulement de ses défauts, mais plus encore de son ancrage idéologique.
L’exemple du développement de Clearview nous rappelle en tout cas qu’il n’y a pas de neutralité technologique. Les outils ne sont pas des outils qui dépendent des usages qu’on en fait, comme le dit l’antienne. Ils ont des fonctionnalités spécifiques qui embarquent des idéologies. L’essor de Clearview nous montre très bien qu’il est un instrument au service d’un projet politique. Et que quels que soient ses défauts ou ses qualités, la reconnaissance faciale sert des objectifs qui ne sont pas que ceux, financiers, d’une classe sociale qui a intérêt à son succès, mais bien avant tout, ceux, politiques, d’idéologues qui ont un projet. Et ce projet, on l’a vu, n’est pas celui de construire une société apaisée, mais son exact contraire : faire avancer, dans l’ombre, les technologies nécessaires à l’avènement de la dissolution de l’Etat de droit.
(à suivre)
19.05.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Human Rights Watch (HRW) a publié mercredi 14 mai un rapport accablant sur les conditions de travail des migrants employés sur les chantiers, qui s’accélèrent à l’approche de l’événement.
Le rapport : Arabie saoudite : Des travailleurs migrants électrocutés, décapités et victimes de chutes mortelles au travail (hrw.org)
Les manifestant·es qui contestent depuis six mois le pouvoir en place en Serbie se sont joints à la lutte contre la plus grande mine de lithium d’Europe. Ce projet, soutenu par l’UE, menace les réserves d’eau potable du pays.
L’abolition du nucléaire en Belgique, votée en 2003, a été rayée d’un trait de plume, jeudi 15 mai, par les députés du pays. L’arrêt total des sept réacteurs belges, initialement prévu pour 2025 et repoussé à 2035 pour deux d’entre eux, objet d’une loi emblématique il y a deux décennies, est ainsi enterré.
Electronic visa data and biometric technologies will be used by the UK’s immigration enforcement authorities to surveil migrants living in the country and to ‘tighten control of the border’, attracting strong criticism from migrant support groups
Pendant plus de 20 ans, des cybercriminels ont transformé des milliers de routeurs obsolètes en proxys résidentiels pour dissimuler leurs activités illégales. Après une traque d’un an, les autorités viennent de démanteler le réseau Anyproxy/5Socks et d’inculper quatre personnes.
Microsoft founder Bill Gates said he intends to give away 99 % of his vast fortune over the next 20 years. Gates said he would accelerate his giving via his foundation, with plans to end its operations in 2045.”People will say a lot of things about me when I die, but I am determined that ‘he died rich’ will not be one of them,” he wrote in a blog post on Thursday.
The International Criminal Court’s chief prosecutor has lost access to his email, and his bank accounts have been frozen.The Hague-based court’s American staffers have been told that if they travel to the U.S. they risk arrest.
Voir aussi Microsoft a supprimé le compte email du procureur de la Cour pénale internationale (next.ink)
Progressive streamer Hasan Piker’s recent detention by CBP at the Chicago airport has generated widespread outrage — and rightfully so. No US citizen should be interrogated about their political beliefs when re-entering their own country. But while CBP’s behavior was egregious, Piker’s response was potentially even more dangerous : he chose to engage in a two-hour conversation with federal agents without a lawyer present, streaming about it afterward as if this were just more content for his millions of followers.
A Nashville restaurant owned by MAGA musician Kid Rock reportedly closed over the weekend to avoid the Trump administration’s ICE raids.
Pour limiter les conséquences des politiques menées par le président américain, certains élus tentent non sans mal de jouer de leur pouvoir, comme le prévoit le système fédéral.
“By proving this engine works beyond the lab, Venus brings the world closer to a future where hypersonic travel—traversing the globe in under two hours—becomes possible
Carla Hayden, the first African American to hold the post, was fired over diversity initiatives.
À ce jour, la limite théorique de survie humaine était de 35 °C au thermomètre humide, ce qui représente 35 °C avec une humidité de 100 % ou 46 °C avec 50 % d’humidité. Or, les présents travaux montrent que cette limite est plus basse et serait comprise entre 26 °C et 31 °C au thermomètre humide.
La glaciologue ne cesse d’alerter depuis des années sur les menaces imminentes qui pèsent sur les glaciers en raison du changement climatique, alors que l’Unesco et l’Organisation météorologique mondiale ont déclaré 2025 année internationale de leur préservation. Elle épingle, au passage, le solutionnisme technologique.
Meta has announced it will use EU personal data from Instagram and Facebook users to train its new AI systems from 27 May onwards. Instead of asking consumers for opt-in consent, Meta relies on an alleged ‘legitimate interest’ to just suck up all user data.
In response to X user queries about everything from sports to Medicaid cuts, the xAI chatbot inserted unrelated information about “white genocide” in South Africa.
Et xAI says an “unauthorized” prompt change caused Grok to focus on “white genocide” (arstechnica.com)
The code review process in place for such changes was “circumvented in this incident,” it continued, without providing further details on how such circumvention could occur
Research flags rise in one-dimensional health research fueled by large language models
“As cost unfortunately seems to have been a too predominant evaluation factor when organizing this, what you end up having is lower quality”
En voulant ébahir le public avec des images générées par intelligence artificielle, la société de production de George Lucas a réussi à se mettre à dos ses plus grands fans.
Dans le sud de la Syrie, les agriculteurs de la vallée du Yarmouk vivent sous la menace constante des incursions militaires israéliennes. Depuis décembre, ils sont privés d’accès à leurs terres et confrontés à une crise de l’eau.
Selon le Hamas, au moins 28 personnes ont été tuées mardi dans des frappes israéliennes sur deux hôpitaux de Gaza.
La Défense civile palestinienne a recensé, jeudi 15 mai, plus de 160 morts en moins de 48 heures sous les bombardements israéliens. Si le blocus total de l’aide humanitaire et la famine qu’il entraîne ont suscité de multiples condamnations internationales, aucune action concrète n’a été entreprise pour y mettre un terme
New York University is withholding a student’s diploma after he condemned Israel’s deadly war on Gaza during his graduation ceremony speech. On Wednesday, Logan Rozos, an undergraduate student speaker from NYU’s Gallatin School of Individualized Study, delivered his commencement speech in which he said : “The only thing that is appropriate to say in this time and to a group this large is a recognition of the atrocities currently happening in Palestine.”
Créée en février dernier, la Fondation humanitaire pour Gaza se dit prête à livrer 300 millions de repas aux Gazaouis en quelques semaines. Mais ses objectifs, ses plans et ses dirigeants semblent plutôt indiquer qu’elle n’est qu’un faux nez des États-Unis et d’Israël pour appliquer le plan de contrôle total sur Gaza.
Voir aussi A new aid regime for Gaza : Humanitarian facade, military core (globalvoices.org)
Comment ont-ils pu laisser cela se produire ? C’est la question que tout le monde se pose, des années plus tard, en repensant aux crimes atroces commis dans le passé. Tout semble si clair dans les livres d’histoire : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide…Ce n’est pas que ces choses ne soient pas claires sur le moment. En fait, elles sont souvent documentées de manière très détaillée
La bande de Gaza est confrontée à « un génocide, un écocide et un futuricide », dénonce l’historienne et politiste Stéphanie Latte Abdallah. Elle a dirigé l’ouvrage collectif « Gaza, une guerre coloniale », paru le 14 mai.
Enterrer ses morts, leur donner une sépulture et faire son deuil est un acte éminemment politique lorsqu’il s’exerce sous domination coloniale. En ce qu’il représente un moment de rassemblement et de communion, il est un acte de résistance. Pour cela, Israël en a fait une cible de sa politique.
Dans Put your soul on your hand and walk, une cinéaste iranienne filme ses conversations avec une jeune photographe palestinienne de Gaza, tuée le 16 avril dernier.
Mexico’s first presidenta pledges full restitution and recognition of sacred sites as Wixárika leaders celebrate long-overdue justice in the mountains of Nayarit.
She’s a Russian-born researcher who was detained by Customs and Border Protection back in February when traveling back from a conference in France. […] Apparently out of sheer spite, and faced with the prospect of losing another case where they had egregiously overreached and overreacted, the government charged Petrova with felony smuggling. That’s a charge that carries up to 20 years in prison.
Adriana Smith était enceinte de neuf semaines quand elle a été admise à l’hôpital. Ses proches déplorent n’avoir aucun pouvoir décisionnaire sur son maintien en vie.
Le tribunal administratif de la Martinique a condamné, le 12 mai, l’État français à indemniser deux anciennes ouvrières agricoles exposées au chlordécone […] Chacune recevra 10 000 euros en réparation du « préjudice moral d’anxiété » lié au risque élevé de contracter des pathologies graves, comme la maladie de Parkinson ou certains cancers du sang, reconnus comme maladies professionnelles
Après une inspection sur le thème des contrefaçons, falsifications et fraudes sur le site EPR de Flamanville (Manche), le gendarme du nucléaire, l’ASNR, a rendu un rapport sévère.
Selon les révélations de Mediapart, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) prévoit de sous-traiter la sécurité à l’entrée des sites nucléaires sensibles, y compris des installations militaires.
Inondées par des centaines de milliers de tonnes de vêtements mis sur le marché chaque année et jetés au même rythme, la France et ses ressourceries étouffent sous les déchets textiles. Pendant longtemps, la situation a été maîtrisée par l’export de nos fripes à l’étranger, mais ce système, pris dans un circuit engorgé par la surproduction, s’écroule.
La petite ville du Finistère est entrée dans le Guinness World Records en rassemblant des personnes déguisées en Schtroumpf. […] Pour qu’aucun Schtroumpf ne manque à l’appel, le maire avait pris un arrêté municipal insolite, pour interdire aux bars de la ville de vendre des boissons aux Schtroumpfs pendant le comptage du rassemblement.
Les notifications Pronote qui apparaissent sur le téléphone à toute heure, même tard le soir, pour informer des devoirs, de l’arrivée de nouvelles notes ou d’un changement d’emploi du temps seront peut-être bientôt de l’histoire ancienne.
Pour bénéficier de tarifs préférentiels dans ses transports publics, la région Occitanie incite à utiliser une application créée par une start-up suisse qui repose sur la géolocalisation de ses utilisateurices.
« C’est la première fois qu’un juge français vient reconnaître le caractère discriminatoire du refus de la CPAM et l’atteinte à la vie privée. C’est inédit »
Voir aussi Un jeune homme trans, à qui la CPAM refusait de prendre en charge une mastectomie, obtient gain de cause en justice (franceinfo.fr)
La juge a ordonné mercredi à la caisse primaire d’assurance-maladie du Bas-Rhin de prendre en charge l’intervention chirurgicale et, reconnaissant un préjudice, l’a condamnée à verser au requérant 3 000 euros de dommages et intérêts.
Les infractions anti-LGBT + ont augmenté de 5 % en France l’an dernier, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Les « crimes et délits » sont en hausse de 7 %.
Une douzaine d’anciens élèves de l’établissement d’enseignement privé catholique Le Kreisker à Saint-Pol-de-Léon (29) dénoncent des violences physiques et sexuelles qui auraient été commises dans les années 1950 à 1980 par des membres du corps enseignant de cette institution réputée.
L’administration Trump a fait une priorité de la lutte contre les politiques de diversité et d’inclusion au sein des universités, de l’administration et des grandes entreprises, qu’elles aient ou non leur siège aux États-Unis. Du côté des grands groupes français, on préfère éviter le sujet.
Le 7 mai, la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, présentait le plan « Filles et maths », pour inciter les filles à étudier les sciences. Ces inégalités sont loin d’être nouvelles, et ont même été aggravées par la réforme de 2019 du lycée de Jean-Michel Blanquer.
les femmes ont une empreinte carbone 26 % moins élevée dans les domaines de l’alimentation et des transports.
Voir aussi The gender gap in carbon footprints : determinants and implications (lse.ac.uk)
Une jeune technicienne naturaliste a été agressée par un agriculteur, ancien patron de la FNSEA de Loire-Atlantique. Un nouvel incident dans la guerre de l’agro-industrie contre les acteurs de l’environnement.
Victoire surprise pour le groupe Liot, jeudi 15 mai, à l’Assemblée. Après le rejet en commission du moratoire sur la fermeture des maternités mis sur la table par le groupe parlementaire, les députés l’ont voté en séance et ont adopté l’ensemble de la proposition de loi visant à lutter contre la mortalité infantile, portée par Paul-André Colombani.
Des femmes et leurs enfants dorment depuis des semaines dans la rue au nord de Paris, faute de logement et d’hébergement d’urgence. Regroupées dans un collectif, elles ont récemment occupé l’université Paris-8, avant d’en être expulsées.
Le tribunal correctionnel a aussi prononcé une peine d’inéligibilité de deux ans ainsi que son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Son avocat, Jérémie Assous, a aussitôt annoncé que son client fera appel de ces condamnations.
Voir aussi Depardieu condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles : “C’est une première victoire” (telerama.fr)
« Dorénavant, on sait que Gérard Depardieu est bien un agresseur sexuel. »
Et Anouk Grinberg : “Pour une fois, dans l’affaire Depardieu, les plaignantes ont été entendues” (france24.com)
“Souvent, ces jeunes femmes sont victimes d’actes de violences par leur proxénète. Ou se sentent en danger. Certaines appellent alors 17, et c’est souvent comme ça que ces affaires éclatent et qu’on se rend compte, qu’il y avait aussi de la prostitution et qu’elles étaient sous emprise”
la Cour de cassation a annulé la décision de la Chambre de l’instruction de Paris qui avait reconnu l’existence de propos racistes et sexistes tenus par les personnes mises en examen, sans pour autant avoir jugé utile d’en tirer les conséquences juridiques nécessaires. Cette censure marque une étape importante dans la reconnaissance de la gravité des faits. Il s’agit d’une première victoire pour les victimes, dont les témoignages ont mis au jour des violences inouïes, à la fois physiques, psychologiques et symboliques.
Le système, très organisé, se concentrait sur des jeunes femmes recrutées en Chine. Très souvent endettées, elles étaient envoyées en Europe, et finalement en France dans des villes de province, où elles ne restaient que quelques jours. Les appartements étaient généralement loués par des plateformes type Airbnb. […] Selon les enquêteurs, plus d’une centaine de jeunes Chinoises ont été recrutées et effectuaient de quatre à cinq passes par jour, de quoi rapporter 800.000 euros par mois au réseau.
Cette biologiste, enseignante, écrivaine et militante avait dû s’exiler en France, en 1971. Elle s’est éteinte mercredi 14 mai, à l’âge de 90 ans.
Si LFI ne saurait être au-dessus de toute critique, qui peut prétendre qu’il n’en va pas là d’un dysfonctionnement démocratique de premier plan ?
Au fil des ans, le groupe Bolloré a amassé des milliards d’euros grâce à ses activités africaines, à la fois sous forme de remontée de dividendes et grâce aux plus-values réalisées lors des cessions d’actifs. Pour une large part, ce sont ces revenus qui lui ont permis d’acheter son empire médiatique. Même après avoir revendu ses concessions portuaires et ses activités logistiques, Bolloré est loin d’avoir quitté le continent.
Durant trois heures et demie, le chef de l’État s’est défendu sur une multitude de sujets et a évoqué, du bout des lèvres, des référendums aux contours flous.
L’économiste, dont les travaux sur une taxation des plus riches sont plébiscités à gauche, a répondu point par point aux arguments du chef de l’État.
Lors de son intervention sur TF1 mardi, le chef de l’Etat est venu avec ses graphiques. Il a pourtant multiplié les contre-vérités sur le chômage, l’immigration, les retraites, ou encore le taux d’imposition des riches.
« On a l’impression que c’est la FNSEA qui dirige le ministère »
Des élu·es de Guadeloupe et de la Martinique ne décolèrent pas après la procédure enclenchée par l’État, et confirmée par une source à l’AFP ce vendredi 16 mai. L’État a formé un pourvoi contre la décision de la cour administrative d’appel de Paris qui avait reconnu sa responsabilité dans le scandale du chlordécone aux Antilles, un pesticide extrêmement toxique.
Une proposition de loi qui vise à rendre à nouveau l’A69 légale a été adoptée par le Sénat ce jeudi. Elle doit encore poursuivre sa navette législative, mais elle pourrait court-circuiter la décision du tribunal administratif de Toulouse, qui avait acté, en février dernier, l’interdiction du projet d’autoroute.
Voir aussi Autoroute A69 : victoire écocide de la droite sénatoriale qui vote pour la reprise du chantier (humanite.fr)
Malgré le coût faramineux du tout-nucléaire, la France s’enferre dans cette impasse. Voici les bonnes feuilles du livre-enquête « Le nucléaire va ruiner la France ». Laure Noualhat y décortique les mécanismes d’une gabegie.
Un an après les émeutes de mai 2024, l’archipel ultramarin reste marquée par une répression exceptionnelle. Militarisation, arrestations massives et atteintes aux libertés ravivent les blessures du passé colonial jamais refermé.
Ce Premier ministre est cachottier (sollicité par L’Express sur l’objet de sa rencontre avec Marine Le Pen, il a répondu d’un lapidaire : “C’est n’importe quoi !”) et déconcertant. N’est-ce pas lui qui regrettait quelques mois plus tôt que l’un de ses prédécesseurs, Edouard Philippe, ait jugé pertinent de partager avec la patronne des députés RN un dîner ? “Je pense, moi, qu’il y a entre nous et l’extrême droite un fossé qui est infranchissable parce que ce qu’il y a de plus profond dans l’extrême droite ça n’est pas les mesures annoncées qui sont déjà pour un certain nombre d’entre elles choquantes, c’est les arrière-pensées derrière tout ça”, avait-il déclaré. Quant à la rencontre entre Sébastien Lecornu et Marine Le Pen, le même Bayrou l’avait commentée en ces termes : “C’est un mauvais signal à l’égard du pays.”
Le candidat à la présidence de LR dit toute son admiration pour Giorgia Meloni et pour l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo.
La leader d’extrême droite dit « partager l’objectif » de Netanyahu et assure qu’il « fait ce qu’il peut » dans la lutte contre le Hamas.
Après la manifestation du Comité du 9 mai samedi 10 mai, l’Action française a marché ce dimanche pour rendre hommage à Jeanne d’Arc, suivie de près par des anciens pétainistes de l’Œuvre française.
une banderole tendue entre deux arbres par ces manifestants et comportant les mots « 9 mai, Paris, Retailleau aime les néonazis » […] serait la cause de ces interpellations.
C’est une affaire ubuesque. Agacés par l’occupation d’un bâtiment par des étudiants de l’UNEF, les services de sécurité de l’Université Paris-Nanterre ont acheté des caméras-espions, fait suivre des étudiant·es et même envisagé de poser des micros.
Des collages islamophobes, provenant d’un site vendant des drapeaux nazis, ont été affichés dans les rues de la ville du Loiret. Une enquête est ouverte pour « provocation à la haine en raison de la religion ».
À l’approche de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU, qui aura lieu en septembre 2025, l’ONG Flagrant Déni appelle la Rapporteuse spéciale sur la torture à classer les grenades à effet de souffle françaises parmi les armes interdites.
Les syndicats Sud Education et FSU-SNUipp ainsi que les Soulèvements de la Terre dénoncent la mainmise du groupe Bolloré sur les manuels scolaires, notamment via Hachette. Ils appellent au boycott dans une tribune.
Cher·es parlementaires et politiques qui votez des lois ou publiez des circulaires racistes : qui récolte vos fruits et légumes ? En France – premier producteur agricole européen – […] sans les saisonnières et saisonniers étrangers, il serait impossible de fournir les stocks dont nous avons besoin pour nous nourrir.
À Paris, la mobilisation nationale des agent·es a permis de prendre le pouls de leur colère. Usé·es par le manque de moyens autant que par le « mépris » qu’iels subissent, iels s’insurgent contre la nouvelle potion austéritaire annoncée par le gouvernement.
Face aux résultats accablants d’analyses d’eau indépendantes menées sur la plage de Penfoul à Landunvez, les analyses bactériologiques révèlent une contamination préoccupante de l’eau de baignade par des bactéries pathogènes »
La cour d’appel de Lyon a confirmé jeudi la relaxe de sept écologistes qui s’étaient introduits sur le site d’Arkema à Pierre-Bénite pour dénoncer la pollution aux « polluants éternels ». L’un d’entre eux est en revanche condamné pour “rébellion”.
Des collectifs des quatre coins de la France se sont rassemblés à Paris contre les projets d’une multinationale minière française, Imerys. De la Bretagne à la Dordogne, tous sont impactés par l’extraction, poussée au nom de la transition écologique.
L’annonce de la suppression de plus de 600 emplois, dont la moitié à Dunkerque, a ravivé la colère des salariés d’ArcelorMittal
Pierre-Édouard Stérin est milliardaire, réac, note tout le monde sur dix, et il a un plan : investir 150 millions d’euros sur dix ans pour diffuser ses idées et faire « gagner mille villes » au RN aux municipales de 2026. Ce mercredi, pour la deuxième fois, il n’a pas répondu à la convocation de la commission d’enquête parlementaire pour s’expliquer sur son projet d’influence politique nommé Périclès.
Google, Microsoft, Amazon, X, and the entire tracking-based advertising industry rely on the “Transparency & Consent Framework” (TCF) to obtain “consent” for data processing. This evening the Belgian Court of Appeal ruled that the TCF is illegal. The TCF is live on 80 % of the Internet.
The state of Texas reached a mammoth financial agreement with Google last week, securing $1.375 billion in payments to settle two three year-old lawsuits.
Internal Google documents show that the tech giant feared it wouldn’t be able to monitor how Israel might use its technology to harm Palestinians.
European software vendor Nextcloud has accused Google of deliberately crippling its Android Files application, which it says has more than 800,000 users.
Voir aussi Google backs down after locking out Nextcloud Files app (go.theregister.com)
Un jury populaire états-unien vient d’accorder à Meta 167 millions de dollars de dommages et intérêts. NSO avait en effet été reconnu coupable d’avoir infecté 1 400 terminaux Android entre 2018 et 2020 via la messagerie chiffrée WhatsApp. Les témoignages de responsables de l’éditeur israélien lèvent par ailleurs un coin de voile sur le modus operandi de son logiciel espion, de son prix, et du nombre de personnes qu’il avait ciblé… ou pas.
Voir aussi Seven things we learned from WhatsApp vs. NSO Group spyware lawsuit (techcrunch.com)
Cette plainte, menée par trois avocats dont Julien Bayou, est le pendant français de l’affaire des écoutes abusives par la marque. Le remboursement des appareils est réclamé.
La plateforme du milliardaire d’extrême droite a enregistré le départ de 11 millions d’utilisateurices européen·nes en moins d’un an, dont 2,7 millions de Français·es, selon les chiffres récemment publiés par l’entreprise.
Ou comment notre accoutumance aux images de mort qui défilent sur nos écrans, nous prépare culturellement au fascisme.
Dans Gaza, il y a le déboussolement porté à son comble quand l’Etat représentatif d’un peuple qui a subi le génocide commet un génocide à son tour, quand les dirigeants d’un peuple pour le martyre duquel a été forgée la catégorie de « crime contre l’humanité », sont poursuivis pour crime contre l’humanité.
Si la montée de l’extrême droite, avec son cortège de haine et de violence, inquiète, l’arsenal légal peut devenir une arme à double tranchant dans la lutte contre les aspirations fascisantes.
l’UE envisagerait d’accorder des dérogations aux entreprises américaines sur l’impôt minimum mondial sur les multinationales mis en place dans le cadre de l’OCDE et dont les Etats-Unis de Trump se sont retirés. Si cela venait à être confirmé, ce serait une grave erreur : l’Europe ne doit en rien reculer dans le bras de fer lancé par Trump sur les régulations européennes, qu’elles soient fiscales, sociales ou écologiques
En ciblant les programmes de « diversité, équité et inclusion » (DEI), Donald Trump s’attaque surtout à un symbole, qui renvoie à l’héritage du mouvement des droits civiques et plus récemment au mouvement « Black Lives Matter ».
Des étudiant·es en médecine mobilisent contre la proposition de loi Garot visant à réguler l’installation des médecins contre les déserts médicaux. D’autres étudiants la soutiennent, dont le collectif Pour une santé engagée et solidaire.
Fin avril 1945, les Françaises étaient appelées aux urnes pour la première fois. Un droit qui doit beaucoup à des centaines de militantes, que l’Histoire n’a pas retenues. Anne-Sarah Bouglé Moalic a retracé leur épopée.
Les ingénieur·es de la Nasa ont miraculeusement réanimé les propulseurs principaux de la sonde Voyager 1 pourtant considérés comme inutilisables depuis 2004. Une mission d’autant plus importante puisqu’elle devait être achevée avant le 4 mai si l’agence spatiale ne voulait pas perdre sa sonde la plus éloignée de la Terre.
Un nourrisson atteint d’une maladie génétique aussi rare que sévère a bénéficié aux Etats-Unis d’une technique innovante, appelée édition de base, capable de corriger une seule lettre de son ADN. Cette avancée ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement d’autres pathologies ultra-rares.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
18.05.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 10 février 2025 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
« Le plus grand danger de la reconnaissance faciale vient du fait qu’elle fonctionne plutôt très bien ».
Avec cet article, nous nous lançons dans un dossier que nous allons consacrer à la reconnaissance faciale et au continuum sécuritaire. Première partie.
Your face belongs to us (Random House, 2023), le livre que la journaliste du New York Times, Kashmir Hill, a consacré à Clearview, l’entreprise leader de la reconnaissance faciale, est une plongée glaçante dans la dystopie qui vient.
Jusqu’à présent, j’avais tendance à penser que la reconnaissance faciale était problématique d’abord et avant tout parce qu’elle était défaillante. Elle est « une technologie qui souvent ne marche pas », expliquaient Mark Andrejevic et Neil Selwyn (Facial Recognition, Wiley, 2022), montrant que c’est souvent dans son implémentation qu’elle défaille. La juriste, Clare Garvie, faisait le même constat. Si l’authentification (le fait de vérifier qu’une personne est la même que sur une photo) fonctionne mieux que l’identification (le fait de retrouver une personne dans une banque d’image), les deux usages n’ont cessé ces dernières années de montrer leurs limites.
Mais les choses évoluent vite.
L’une des couvertures du livre de Kashmir Hill.
Dans leur livre, AI Snake Oil, les spécialistes de l’intelligence artificielle, Arvind Narayanan et Sayash Kapoor, soulignent pourtant que le taux d’erreur de la reconnaissance faciale est devenu négligeable (0,08 % selon le NIST, l’Institut national des normes et de la technologie américain). « Quand elle est utilisée correctement, la reconnaissance faciale tend à être exacte, parce qu’il y a peu d’incertitude ou d’ambiguïté dans la tâche que les machines doivent accomplir ». Contrairement aux autres formes d’identification (identifier le genre ou reconnaître une émotion, qui sont bien plus sujettes aux erreurs), la différence cruciale c’est que l’information requise pour identifier des visages, pour les distinguer les uns des autres, est présente dans les images elles-mêmes. « Le plus grand danger de la reconnaissance faciale vient du fait qu’elle fonctionne plutôt très bien » et c’est en cela qu’elle peut produire énormément de dommages.
Le risque que porte la reconnaissance faciale repose tout entier dans la façon dont elle va être utilisée. Et de ce côté-là, les dérives potentielles sont innombrables et inquiétantes. Gouvernements comme entreprises peuvent l’utiliser pour identifier des opposants, des personnes suspectes mais convaincues d’aucuns délits. Certes, elle a été utilisée pour résoudre des affaires criminelles non résolues avec succès. Certes, elle est commode quand elle permet de trier ou d’organiser ses photos… Mais si la reconnaissance faciale peut-être hautement précise quand elle est utilisée correctement, elle peut très facilement être mise en défaut dans la pratique. D’abord par ses implémentations qui peuvent conduire à y avoir recours d’une manière inappropriée et disproportionnée. Ensuite quand les images ne sont pas d’assez bonnes qualités, au risque d’entraîner tout le secteur de la sécurité dans une course sans limites à toujours plus de qualité, nécessitant des financements disproportionnés et faisant peser un risque totalitaire sur les libertés publiques. Pour Narayanan et Kapoor, nous devons avoir un débat vigoureux et précis pour distinguer les bons usages des usages inappropriés de la reconnaissance faciale, et pour développer des gardes-fous pour prévenir les abus et les usages inappropriés tant des acteurs publics que privés.
Certes. Mais cette discussion plusieurs fois posée n’a pas lieu. En 2020, quand la journaliste du New York Times a commencé ses révélations sur Clearview, « l’entreprise qui pourrait mettre fin à la vie privée », le spécialiste de la sécurité, Bruce Schneier avait publié une stimulante tribune pour nous inviter à réglementer la ré-identification biométrique. Pour lui, nous devrions en tant que société, définir des règles pour déterminer « quand une surveillance à notre insu et sans notre consentement est permise, et quand elle ne l’est pas », quand nos données peuvent être combinées avec d’autres et quand elles ne peuvent pas l’être et enfin savoir quand et comment il est permis de faire de la discrimination biométrique et notamment de savoir si nous devons renforcer les mesures de luttes contre les discriminations qui vont se démultiplier avec cette technologie et comment. En France, à la même époque, le sociologue Laurent Mucchielli qui avait fait paraître son enquête sur la vidéosurveillance (Vous êtes filmés, Dunod, 2018 – voir notre compte-rendu de l’époque, désabusé), posait également sur son blog des questions très concrètes sur la reconnaissance faciale : « Quelle partie de la population serait fichée ? Et qui y aurait accès ? Voilà les deux problèmes. » Enfin, les deux professeurs de droit, Barry Friedman (auteur de Unwarranted : policing without permission, 2017) et Andrew Guthrie Ferguson, (auteur de The Rise of Big Data policing, 2017) condamnaient à leur tour, dans une tribune pour le New York Times, « la surveillance des visages » (c’est-à-dire, l’utilisation de la reconnaissance faciale en temps réel pour trouver où se trouve quelqu’un) mais reconnaissaient que l’identification faciale (c’est-à-dire la réidentification d’un criminel, uniquement pour les crimes les plus graves), elle, pourrait être autorisée. Ils y mettaient néanmoins une condition : la réidentification des visages ne devrait pas être autorisée sans décision de justice et sans sanction en cas d’utilisation abusive. Mais, à nouveau, ce n’est pas ce qui s’est passé. La reconnaissance faciale s’est déployée sans contraintes et sans limites.
Les dénonciations comme les interdictions de la reconnaissance faciale sont restées éparses. Les associations de défense des libertés publiques ont appelé à des moratoires et mené des campagnes pour l’interdiction de la reconnaissance faciale, comme Ban Facial Recognition aux Etats-Unis ou Reclaim your face en Europe. Souvent, ces interdictions restent circonscrites à certains types d’usages, notamment les usages de police et de surveillance d’État, oubliant les risques que font courir les outils de surveillance privée.
Reste que le débat public sur son implémentation et ses modalités est inexistant. Au lieu de débats de sociétés, nous avons des « expérimentations » qui dérogent au droit, des déploiements épars et opaques (plus de 200 autorités publiques par le monde sont clientes de Clearview qui n’est qu’un outil parmi une multitude de dispositifs plus ou moins efficaces, allant de la reconnaissance faciale, à la vidéosurveillance algorithmique), et surtout, un immense déni sur les enjeux de ces technologies. Au final, nous ne construisons aucune règle morale sur son utilité ou son utilisation. Nous faisons collectivement l’autruche et son utilisation se déploie sans cadres légaux clairs dans un continuum de technologies sécuritaires et problématiques, allant des drones aux technologies de contrôle de l’immigration.
Dans son livre, Your face belongs to us, Kashmir Hill alterne à la fois une histoire de l’évolution de la technologie et une enquête sur le développement de Clearview.
Sur cette histoire, Hill fait un travail qui met en exergue des moments forts. Elle rappelle d’abord que le terme de vie privée, définit à l’origine comme le droit d’être laissé tranquille par les juristes américains Samuel Warren et Louis Brandeis, était inspiré par la création de la pellicule photographique par Kodak, qui promettait de pouvoir sortir l’appareil photo des studios où il était jusqu’alors confiné par son temps de pause très long. Dans cette longue histoire de la reconnaissance faciale, Hill raconte notamment l’incroyable histoire du contrôle des tickets de trains américains dans les années 1880, où les contrôleurs poinçonnaient les tickets selon un codage réduit (de 7 caractéristiques physiques dont le genre, l’âge, la corpulence…) permettant aux contrôleurs de savoir si le billet contrôlé correspondait bien à la personne qui l’avait déjà présenté. Bien évidemment, cette reconnaissance humaine et basique causa d’innombrables contestations, tant ces appréciations d’un agent à un autre pouvaient varier. Mais la méthode aurait inspiré Herman Hollerith, qui va avoir l’idée de cartes avec des perforations standardisées et va adapter la machine pour le recensement américain, donnant naissance à l’entreprise qui deviendra IBM.
Hill surfe sur l’histoire de l’IA, des Perceptrons de Marvin Minsky, à Panoramic, l’entreprise lancée dans les années 60 par Woody Bledsoe, qui va être la première, à la demande de la CIA, à tenter de créer un outil de reconnaissance des visages simplifié, en créant une empreinte de visages comme autant de points saillants. Elle raconte que les améliorations dans le domaine vont se faire avec l’amélioration de la qualité et de la disponibilité des images et de la puissance des ordinateurs, à l’image des travaux de Takeo Kanade (dans les années 70, pour l’entreprise japonaise NEC), puis de Matthew Turk qui va bénéficier de l’amélioration de la compression des images. Accusé d’être à la tête d’un programme Orwellien, Turk s’en défendra pourtant en soulignant qu’enregistrer les informations sur les gens qui passent devant une caméra est surtout bénin. À croire que notre déni sur les conséquences de cette technologie remonte à loin.
En 2001, lors du Super Bowl, plusieurs entreprises, dont Viisage Technology et Raytheon, communiquent sur le fait qu’elles ont sécurisé l’accès au stade grâce à la reconnaissance faciale, identifiant 19 spectateurs avec un passé criminel. Viisage a récupéré la technologie de Turk et l’a commercialisé pour des badges d’identification pour entreprises. Ces déploiements technologiques, financés par les agences fédérales, commencent à inquiéter, notamment quand on apprend que des entreprises y ont recours, comme les casinos. Reste que la technologie est encore largement défaillante et peine bien souvent à identifier quiconque.
Mais le 11 septembre a changé la donne. Le Patriot Act permet aux agences du gouvernement d’élargir leurs accès aux données. Joseph Atick, cofondateur de Visionics, une autre entreprise du secteur, propose sa technologie aux aéroports pour rassurer les voyageurs. Il sait que celle-ci n’est pas au point pour identifier les terroristes, mais il a besoin des données pour améliorer son logiciel. Bruce Schneider aura beau dénoncer le « théâtre de la sécurité » , l’engrenage sécuritaire est lancé… Face à ses déploiements, les acteurs publics ont besoin d’évaluer ce qu’ils achètent. Jonathon Philips du National Institute of Standards and Technology (Nist) créée une base de données de visages de très bonne qualité sous différents angles, « Feret », pour tester les outils que vendent les entreprises. Il inaugure un concours où les vendeurs de solutions sont invités à montrer qui parvient à faire le mieux matcher les visages aux photos. En 2001, le premier rapport du Nist montre surtout qu’aucune entreprise n’y parvient très bien. Aucune entreprise n’est capable de déployer un système efficace, mais cela ne va pas les empêcher de le faire. Les meilleures entreprises, comme celle d’Atick, parviennent à faire matcher les photos à 90 %, pour autant qu’elles soient prises dans des conditions idéales. Ce qui tient surtout de l’authentification faciale fonctionne également mieux sur les hommes que sur les femmes, les personnes de couleurs ou les jeunes. En 2014, le FBI lance à son tour un concours pour rendre sa base d’images de criminels cherchable, mais là encore, les résultats sont décevants. La technologie échoue dès qu’elle n’est pas utilisée dans des conditions idéales.
En 2006, le juriste de l’ACLU James Ferg-Cadima découvre dans une grande surface la possibilité de payer depuis son empreinte digitale. Face à de tels dispositifs, s’inquiète-t-il, les consommateurs n’ont aucun moyen de protéger leurs empreintes biométriques. Quand son mot de passe est exposé, on peut en obtenir un nouveau, mais nul ne peut changer son visage ou ses empreintes. Le service « Pay by Touch », lancé en 2002 fait faillite en 2007, avec le risque que sa base d’empreintes soit vendue au plus offrant ! Avec l’ACLU, Ferg-Cadima œuvre alors à déployer une loi qui oblige à recevoir une permission pour collecter, utiliser ou vendre des informations biométriques : le Biometric Information Privacy Act (Bipa) que plusieurs Etats vont adopter.
En 2009, Google imagine des lunettes qui permettent de lancer une recherche en prenant une photo, mais s’inquiète des réactions, d’autant que le lancement de Street View en Europe a déjà terni son image de défenseur de la vie privée. La fonctionnalité de reconnaissance faciale existe déjà dans Picasa, le service de stockage d’images de Google, qui propose d’identifier les gens sur les photos et que les gens peuvent labelliser du nom de leurs amis pour aider le logiciel à progresser. En 2011, la fonctionnalité fait polémique. Google l’enterre.
À la fin des années 90, l’ingénieur Henry Schneiderman accède à Feret, mais trouve que la base de données est trop parfaite pour améliorer la reconnaissance faciale. Il pense qu’il faut que les ordinateurs soient d’abord capables de trouver un visage dans les images avant qu’ils puissent les reconnaître. En 2000, il propose d’utiliser une nouvelle technique pour cela qui deviendra en 2004, PittPatt, un outil pour distinguer les visages dans les images. En 2010, le chercheur Alessandro Acquisti, fasciné par le paradoxe de la vie privée, lance une expérience en utilisant PittPatt et Facebook et montre que ce croisement permet de ré-identifier tous les étudiants qui se prêtent à son expérience, même ceux qui n’ont pas de compte Facebook, mais qui ont été néanmoins taggés par leurs amis dans une image. Acquisti prédit alors la « démocratisation de la surveillance » et estime que tout le monde sera demain capable d’identifier n’importe qui. Pour Acquisti, il sera bientôt possible de trouver le nom d’un étranger et d’y associer alors toutes les données disponibles, des sites web qu’il a visité à ses achats en passant par ses opinions politiques… et s’inquiète du fait que les gens ne pourront pas y faire grand-chose. Pour le professeur, d’ici 2021 il sera possible de réidentifer quelqu’un depuis son visage, prédit-il. Acquisti s’est trompé : la fonctionnalité a été disponible bien plus tôt !
En 2011, PittPatt est acquise par Google qui va s’en servir pour créer un système pour débloquer son téléphone. En décembre 2011, à Washington se tient la conférence Face Facts, sponsorisée par la FTC qui depuis 2006 s’est doté d’une petite division chargée de la vie privée et de la protection de l’identité, quant, à travers le monde, nombre d’Etats ont créé des autorités de la protection des données. Si, suite à quelques longues enquêtes, la FTC a attaqué Facebook, Google ou Twitter sur leurs outils de réglages de la vie privée défaillants, ces poursuites n’ont produit que des arrangements amiables. À la conférence, Julie Brill, fait la démonstration d’un produit de détection des visages que les publicitaires peuvent incorporer aux panneaux publicitaires numériques urbains, capable de détecter l’âge où le genre. Daniel Solove fait une présentation où il pointe que les Etats-Unis offrent peu de protections légales face au possible déploiement de la reconnaissance faciale. Pour lui, la loi n’est pas prête pour affronter le bouleversement que la reconnaissance faciale va introduire dans la société. Les entreprises se défendent en soulignant qu’elles ne souhaitent pas introduire de systèmes pour dé-anonymiser le monde, mais uniquement s’en servir de manière inoffensive. Cette promesse ne va pas durer longtemps…
En 2012, Facebook achète la startup israélienne Face.com et Zuckerberg demande aux ingénieurs d’utiliser Facebook pour « changer l’échelle » de la reconnaissance faciale. Le système de suggestions d’étiquetage de noms sur les photos que les utilisateurs chargent sur Facebook est réglé pour n’identifier que les amis, et pas ceux avec qui les utilisateurs ne sont pas en relation. Facebook assure que son outil ne sera jamais ouvert à la police et que le réseau social est protégé du scraping. On sait depuis que rien n’a été moins vrai. Après 5 ans de travaux, en 2017, un ingénieur de Facebook provenant de Microsoft propose un nouvel outil à un petit groupe d’employés de Facebook. Il pointe la caméra de son téléphone en direction d’un employé et le téléphone déclame son nom après l’avoir reconnu.
À Stanford, des ingénieurs ont mis au point un algorithme appelé Supervision qui utilise la technologie des réseaux neuronaux et qui vient de remporter un concours de vision par ordinateur en identifiant des objets sur des images à des niveaux de précision jamais atteints. Yaniv Taigman va l’utiliser et l’améliorer pour créer DeepFace. En 2014, DeepFace est capable de faire matcher deux photos d’une même personne avec seulement 3 % d’erreurs, même si la personne est loin dans l’image et même si les images sont anciennes. En 2015, DeepFace est déployé pour améliorer l’outil d’étiquetage des images de Facebook.
En 2013, les révélations d’Edward Snowden changent à nouveau la donne. D’un coup, les gens sont devenus plus sensibles aux incursions des autorités à l’encontre de la vie privée. Pourtant, malgré les efforts de militants, le Congrès n’arrive à passer aucune loi à l’encontre de la reconnaissance faciale ou de la protection de la vie privée. Seules quelques villes et États ont musclé leur législation. C’est le cas de l’Illinois où des avocats vont utiliser le Bipa pour attaquer Facebook accusé d’avoir créé une empreinte des visages des 1,6 millions d’habitants de l’Etat.
Cette rapide histoire, trop lacunaire parfois, semble s’arrêter là pour Hill, qui oriente la suite de son livre sur le seul Clearview. Elle s’arrête effectivement avec le déploiement de l’intelligence artificielle et des réseaux de neurones qui vont permettre à la reconnaissance faciale de parvenir à l’efficacité qu’elle espérait.
Reste que cette rapide histoire, brossée à grands traits, souligne néanmoins plusieurs points dans l’évolution de la reconnaissance faciale. D’abord que la reconnaissance faciale progresse par vague technologique, nécessitant l’accès à de nouvelles puissances de calcul pour progresser et surtout l’accès à des images en quantité et en qualité.
Ensuite, que les polémiques et paniques nourrissent les projets et les relancent plutôt que de les éteindre. Ceux qui les développent jouent souvent un jeu ambivalent, minimisant et dissimulant les capacités des programmes qu’ils déploient.
Enfin, que les polémiques ne permettent pas de faire naître des législations protectrices, comme si la législation était toujours en attente que la technologie advienne. Comme si finalement, il y avait toujours un enjeu à ce que la législation soit en retard, pour permettre à la technologie d’advenir.
(à suivre)
14.05.2025 à 10:02
Framasoft
Bienvenue à toutes et tous pour ce quatrième numéro de la FramIActu !
Semaine après semaine, l’actualité autour de l’Intelligence Artificielle défile, et si pour autant nous ne voyons pas plus clairement le cap que nous devons suivre, nous percevons de mieux en mieux les remous qui nous entourent.
Préparez votre boisson préférée et installez-vous confortablement : c’est l’heure de la FramIActu !
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Dans un article paru le 07 avril 2025 dans Nature (accès payant, malheureusement), des chercheureuses démontrent que la dépendance excessive aux modélisations par IA nuit à la recherche scientifique.
Dans cette étude, nous apprenons que de nombreux champs de recherche (au moins une trentaine sont concernés, allant de la psychiatrie à la biologie moléculaire) sont affectés par des études basées sur des modélisations faites par IA dont les résultats sont erronés.
À titre d’exemple, les chercheureuses indiquent que durant la pandémie du COVID-19, 415 études ont avancé qu’une radiographie de la poitrine ou une tomodensitométrie pourraient diagnostiquer la maladie. Or, seulement 62 de ces études respectaient un standard de qualité suffisant et même parmi celles-ci, des défauts étaient très répandus, incluant des méthodes d’évaluation bancales, des données dupliquées et un manque de clarté concernant les cas « positifs », certaines études ne précisant pas si ces cas provenaient bien de personnes ayant un diagnostic médical confirmé.
Les auteurices de l’étude se plaignent aussi de la difficulté à reproduire les résultats des études (la reproductibilité étant une condition essentielle à la méthode scientifique) utilisant des IA basées sur de grands modèles de langage. Ces modèles sont très sensibles aux entrées : de tous petits changements de formulations lors de la requête peut générer une réponse très différente.
De plus, les modèles appartenant le plus souvent à des compagnies privées, il est très difficile de pouvoir y accéder rendant des études basées sur ceux-ci difficiles à reproduire.
D’autant plus que des mises à jour des modèles surviennent régulièrement, sans que les chercheureuses n’aient été notifié·es.
Le monde de recherche et l’IA. Mème généré via Framamèmes. Licence : CC0
Les chercheureuses appuient donc sur la nécessité d’être vigilant·es concernant l’augmentation de recherches scientifiques liées au boom de l’IA. Même si celles-ci étaient sans erreur, elles ne sont pas forcément synonymes de réelles avancées scientifiques.
Bien que certaines modélisations trouvées par des recherches basées sur de l’IA peuvent être utiles, en tirer une conclusion scientifique permettant de mieux comprendre le réel est bien plus difficile et les chercheureuses invitent leurs collègues à ne pas se tromper.
Les boites à outils composées d’IA basées sur de l’apprentissage machine permettent de construire plus facilement des modélisations mais ne rendent pas nécessairement plus faciles l’extraction des savoirs sur le monde et peuvent même rendre celle-ci plus difficile.
Le risque est donc de produire plus mais de comprendre moins.
Les auteurices invitent en conclusion à séparer la production de résultats individuels du progrès scientifique. Pour cela, celleux-ci indiquent qu’il est nécessaire de rédiger des synthèses avec un discours moins systématique et plus critique qui questionne les méthodes acceptées, adopte différentes formes de preuves, se confronte à des affirmations supposément incompatibles et théorise les découvertes existantes.
Aussi, une prudence bien plus forte doit être apportée aux recherches basées sur des modèles d’IA, jusqu’à ce que les résultats de celles-ci puissent être rigoureusement reproduits.
Enfin, les chercheureuses encouragent les financeurs à financer des recherches de qualité plutôt que de se focaliser sur la quantité.
Dans une étude parue dans Science Advances, un groupe de chercheureuses dévoile (sans grande surprise, avouons-le) qu’un des modèles d’IA les plus utilisés pour faire de la radiologie des poitrines à la recherche de maladies ne détecte pas correctement certain·es maladies potentiellement mortelles pour les groupes marginalisés (dont les femmes et les personnes noires).
Judy Gichoya, une informaticienne et radiologiste qui n’est pas impliquée dans l’étude, appuie sur la difficulté de réduire ces biais. Elle propose de s’appuyer sur des jeux de données plus petits mais plus diversifiés et de résoudre leurs défauts petit à petit.
L’étude s’inscrit dans un contexte où l’utilisation dans des contextes médicaux s’accélère et appuie ainsi sur la nécessité de toujours garder un regard humain sur les diagnostics et de ne jamais faire aveuglément confiance en les résultats fournis par une IA.
L’IA rend son diagnostic.
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De notre point de vue, la grande difficulté de la résolution des biais dans l’IA est liée à une volonté politique et financière : si ce genre de méthode se généralise, il faudrait très certainement investir massivement dans la numérisation des réalités des minorités et faire un immense travail de fond pour en éliminer le maximum de biais.
Cela semble malheureusement aller à contre-courant de la tendance actuelle.
Lors de la conférence RSA, dédiée à la sécurité informatique, des expert·es du domaine ont dévoilé la puissance d’outils comme WormGPT pour découvrir des failles de sécurité et concevoir des attaques les exploitant.
WormGPT est un agent conversationnel ressemblant à ChatGPT mais n’ayant pas de modération. Celui-ci est aussi taillé pour la cybersécurité. On peut donc lui demander de fournir des réponses à tout, même à des choses illégales et/ou dangereuses.
Dans leur présentation, les informaticien·nes décrivent l’outil et ses capacités.
Celui-ci leur a permis de trouver rapidement des failles de sécurité dans un logiciel open source connu, mais aussi d’en générer des instructions claires permettant d’exploiter ces failles.
Les expert·es ont aussi cherché à faire générer directement le code par l’IA mais celui-ci n’était pas fonctionnel.
Ce dernier point sera très certainement amélioré au fil des prochains mois.
L’automatisation de l’analyse de failles informatiques a ainsi fait un bond conséquent en avant tout comme les capacités à les exploiter. Si des groupes de pirates se mettent à automatiser le processus, l’ensemble des systèmes informatiques risquent fort d’en pâtir.
D’un autre côté, si nous pouvons découvrir automatiquement des failles de sécurité dans nos logiciels, nous pouvons aussi chercher à les corriger avant qu’un·e attaquant·e ne les exploite.
L’utilisation de l’IA dans l’infrastructure entourant un logiciel semble donc presque inévitable de ce point de vue.
Enfin, nous pourrons aussi questionner ce que cela implique pour les développeur·euses modestes, notamment celleux partageant le code source de leur logiciel. Est-ce que la situation va ajouter encore plus de poids sur leurs épaules, leur demandant d’alourdir leur charge de travail (souvent bénévole) en mettant en place une infrastructure analysant les failles de sécurité et leur demandant de les résoudre au plus vite pour protéger leurs utilisateurices ?
Dependency – xkcd.
Licence : CC-BY-NC 2.5
Le célèbre xkcd représentant l’infrastructure du numérique moderne reposant entièrement sur une seule personne.
Dans un article de Rolling Stone, nous apprenons que des utilisateurices du média social Reddit décrivent comment l’IA a poussé leurs proches à adopter des délires, souvent basés sur des folies spirituelles ou des fantasmes surnaturels.
ChatGPT semble renforcer des psychoses chez certaines personnes, le plus souvent celles ayant déjà des tendances.
Interviewée par Rolling Stone, Erin Westgate, chercheuse en cognition, indique que certaines personnes utilisent ChatGPT comme « thérapie miroir ». Sauf que ChatGPT n’a pas pour préoccupation les intérêts de ces personnes.
Elle indique que des personnes utilisent ChatGPT pour trouver un sens à leur vie et ChatGPT leur recrache n’importe quelle explication trouvée un peu partout sur internet.
« Les explications sont puissantes, même si elles sont fausses » – Erin Westgate
Rappelons donc encore une fois que toute Intelligence Artificielle n’a aucune compréhension du réel et est surtout un système probabiliste. Une IA ne donnera jamais une réponse qu’elle considère être « vraie », c’est une notion inconnue pour elle. Elle donnera toujours une réponse qu’elle considère être « la plus probable » au regard de la manière dont elle a été entraînée et de l’historique de ses interactions avec l’utilisateur·ice.
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
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