« Je décidai donc d’aller travailler “sur le terrain”, en essayant de monter les projets les plus justes possibles au regard de tout ce que j’avais appris. » La passion commence avec les ponts. On peut d’ailleurs découvrir quelques un de vos croquis en couverture intérieure, accompagnés de vos calculs. « La définition de l’architecture telle que j’avais appris à la rêver avant et pendant mes études était simple : bâtir du vide. » Mais on comprend très vite que l’architecture
Les Damnés, un film de Roberto Minervini, est sorti en salle le 12 février 2025. Il avait été présenté au Festival de Cannes en 2024 dans la catégorie Un certain regard. Le cinéaste italien installé en Amérique est peu connu d’un large public, ce qui est son choix délibéré. Le film raconte un épisode de la guerre de Sécession, de 1862, lorsqu’un groupe de volontaires patrouille dans les régions de l’Ouest, dans le Montana. Le but de leur mission n’est pas clair, et c’est
Comment penser un avenir de la nature qui ne soit pas compromis par la frénésie humaine ? Comment décrire l’être humain d’aujourd’hui comme être à la fois vivant, naturel et social, sans les barrières qui, il y a encore peu, séparaient ce qui était alors considéré comme un ensemble de règnes autonomes ou d’univers différents ? Ces interrogations sont les nôtres aujourd’hui. Nous sentons et savons qu’il nous est impossible de refermer l’homme sur ses seuls traits humains,
En moins d’un siècle, le nom de Munich aura été associé deux fois à un basculement du continent européen. Non pas un basculement dans l’inconnu, car en 1938 comme aujourd’hui, l’événement marque l’accélération de mouvements de fond, au moins autant qu’une rupture. Mais un basculement hors des règles de la politique et de la diplomatie telles qu’elles existent encore, au profit du coup de force. La comparaison historique s’arrête là : en 1938, les dirigeants européens
Depuis la naissance de la Fresque du climat il y a quelques années, le dispositif pédagogique contemporain des fresques se multiplie sous des formes diverses, proposant des thématiques toujours renouvelées et formant ainsi une mosaïque d’initiatives « citoyennes » dont la visée est de sensibiliser les individus aux enjeux de notre siècle. À l’école, en entreprise, dans l’administration publique, tout le monde s’y met, apparemment dans la joie et la bonne humeur1. Les promoteurs
Vers la fin de sa vie en 1826, Thomas Jefferson, principal rédacteur de la Déclaration d’indépendance (1776) et troisième président des États-Unis (1801-1809), aurait déclaré sa tristesse devant le monde démocratique qu’il voyait naître et qui ne répondait plus « aux rêves révolutionnaires [ceux de la Révolution américaine] d’une république classique, fondée sur l’élitisme de la vertu ». Quatre décennies après la Révolution américaine, il voyait advenir sous ses
Iris (Laure Calamy) est heureuse. Un mari (Vincent Elbaz) formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant avec une assistante (Suzanne de Baecque) dévouée. Tout va bien, tout va très bien, répond-elle à son kinésithérapeute qui lui pose question sur question (enfants, famille, école, travail, pas de constipation, pas de stress, elle « n’a pas à se plaindre »). Et avec son mari lui demande-t-il ? Tout va bien aussi. Son amie à une réunion de parents d’élèves :
Lors d’une conférence de presse tenue le 7 janvier 2025, Donald Trump a suggéré un changement de dénomination du golfe du Mexique en « golfe de l’Amérique ». En réponse, la présidente mexicaine a adopté une posture de provocation amusée et a suggéré de revenir à la désignation des États-Unis par un nom utilisé sur les cartes espagnoles au xviie siècle : America Mexicana. A-t-elle eu raison de plaisanter ? En tout cas, sa tentative de tourner en dérision le souhait du président
Le 20 mai 1944, un samedi, Beria, commissaire du peuple d’URSS pour les affaires intérieures, informe par télégramme Staline que le processus de « mutation » des Tatars de Crimée vers leur « lieu d’accueil » peut être considéré comme achevé1. Beria veut parler des quelques 250 000 Tatars de Crimée2 (femmes, enfants, vieillards, et ceux parmi les hommes ne servant pas dans l’Armée rouge) qui roulent, parqués dans des wagons à bestiaux, vers une destination inconnue. Le voyage
Sortie de la tyrannie nazie, de la Seconde Guerre mondiale, des crimes contre l’humanité et du génocide des Juifs, l’Europe imagina ne plus vivre une pareille tragédie. L’unité réalisée à l’Ouest, étendue à l’Est après la chute du Mur de Berlin et la fin du système soviétique, triomphait. L’histoire tragique s’éloignait, l’avenir du continent semblait sans nuage. Déjà pourtant une alerte avait retenti en 1991, lourde de sombres présages, mais finalement rejetée dans
« On dit que nous ne faisons pas souffrir le coupable pour le faire souffrir ; il n’en est pas moins vrai que nous trouvons juste qu’il souffre ». Le constat posé, à la fin du XIXe siècle, par Émile Durkheim - qui ajoutait que « peut-être avons-nous tort, mais que là n’est pas la question1 » - n’a rien perdu de sa sinistre lucidité dans la France de 2025. Après la polémique déclenchée, en juillet 2022, par l’organisation d’une séance de karting à la prison de Fresnes,
En croisant les perspectives de Didier Ostré et de Joëlle Zask, cette rencontre organisée par le groupe Esprit Marseille interroge les enjeux économiques, sociaux et écologiques du "nourrir", entre souveraineté alimentaire, mutations du commerce et rôle démocratique des marchés. Cette discussion, animée par François Crémieux, membre du comité de rédaction d’Esprit, a eu lieu dans les locaux de la maison d'édition Le Bruit du Monde dans le cadre d'une rencontre du Groupe Esprit Marseille.
Olga Medvedkova, dans Dire non à la violence russe1, propose une réflexion philosophique et éthique face à la brutalité de l'invasion, s'appuyant sur des figures comme Freud, Arendt et Fromm pour nourrir une résistance morale. Elena Volochine, quant à elle, dans Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine2, scrute l’instrumentalisation de la vérité par le régime russe et son emprise sur l’imaginaire collectif.Cette rencontre est animée par Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue
Face à la montée en puissance et à la multiplication des attaques hybrides de la Russie en mer baltique, en Roumanie, au Danemark, en Allemagne, en Moldavie et en Géorgie notamment, le moment est venu pour l’Occident de prendre acte que la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ne constitue qu’une partie d’un projet beaucoup plus vaste ayant pour objectif la fragmentation et l’affaiblissement durable de l’Occident. Dans un tel contexte, tout scénario de gel du conflit,
Écrivain souvent qualifié de « balzacien », Aurélien Bellanger est connu pour ses ouvrages teintés de réalisme documentaire, sortes de fresques sociales qui décrivent la société française sous une forme romanesque1. Les Derniers Jours du Parti socialiste n’échappe pas à cette règle, les six parties qui composent le roman mettant en scène une galerie de personnages, d’institutions ou d’événements tirés de la vie politique française récente et aisément reconnaissables.
Le 10 janvier 2025, soit dix jours avant l’investiture de Donald Trump, le fondateur de l’entreprise PayPal, Peter Thiel publiait dans les pages du Financial Times, une tribune intitulée « Le temps de la vérité et de la réconciliation1 ». Un mois plus tard, le 14 février 2025, le vice-président des États-Unis, JD Vance, prononçait à Munich un discours dans le cadre de la Conférence sur la sécurité en Europe, devant un parterre médusé et avare d’applaudissements. Ces deux textes