L’histoire des routes est toujours, à bien des égards, l’histoire d’une nation. Arpenter les chemins, c’est découvrir de nouveaux espaces, c’est espérer dans l’ailleurs, célébrer l’utopie de la mobilité. Une nation est faite de voyages, les États-Unis plus qu’une autre tant la conquête de l’Ouest a fabriqué la nation. Soient deux romans américains séparés d’à peine cinquante ans : Sur la route de Jack Kerouac (1957) et La Route de Cormac McCarthy (2006). Deux imaginaires
Comment s’invente la sociologie est un ouvrage réflexif écrit par trois sociologues aux affinités intellectuelles partagées, puisqu’Arnaud Esquerre et Jeanne Lazarus ont été formés auprès de Luc Boltanski. Mais ils appartiennent à des générations différentes et reviennent ainsi sur leurs expériences respectives des années 1960 à 2023. L’histoire de la sociologie n’est pas indépendante de celle de la société qu’elle étudie et au sein de laquelle ses praticiens évoluent.
Il se passe un phénomène sans précédent en Argentine, une expérimentation politique à ciel ouvert d’un néolibéralisme sans État, dans laquelle même la référence au pays, à l’Argentine, semble de moins en moins centrale. Est-ce le degré zéro de la politique, le retour à un état de nature de la société, un rêve libéral et libertaire devenu, le temps d’un mandat, projet de gouvernementalité ? Milei clame encore plus fort ce que Trump et Bolsonaro, déjà, disaient tout haut.
Les nouvelles fractures débusquées par le cinéma ne datent pas d’hier. Dès les années 1980, l’Amérique qui soutient Ronald Reagan, placée sous le sceau de l’argent-roi, prône un néolibéralisme décomplexé, engendrant l’explosion des inégalités. Ces profondes mutations laissent tout un peuple sur le carreau, frappé de plein fouet par les crises et la désindustrialisation. Traitant leurs personnages comme des émanations d’un paysage sociopolitique en mouvement, des films