Austérité : la méthode est à ce point disqualifiée qu'on n'ose plus dire son nom. Le gouvernement français évoquera donc un « budget de redressement », « de responsabilité », « de vérité ». Ainsi revient-elle. Non comme une thérapie de choc, mais graduellement, discrètement, presque honteusement.
L'histoire est manipulée à foison. Elle justifie des guerres, disqualifie des adversaires, soude des identités collectives. Chacun peut l'occulter, la récrire, la distordre, y piocher une analogie, une référence dès lors qu'elles confortent une démonstration. Or, contrer la pensée dominante requiert toujours un double travail. Car, avant même d'exposer une vision méconnue du passé, il faut extirper les idées reçues qui obstruent notre clairvoyance.
En décidant, le 30 juillet dernier, de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental par un simple courrier adressé au roi Mohammed VI, M. Emmanuel Macron ne s'est pas simplement affranchi du droit international, il a mis aussi à mal l'équilibre fragile des relations franco-algériennes.
Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, les esprits s'échauffent. Des élus sont agressés, des permanences saccagées, des militants tabassés. Les menaces pullulent sur les réseaux sociaux, les dirigeants politiques s'invectivent. Face à ce climat, une solution transpartisane semble se dégager : « l'apaisement ».
Mais que font donc les journalistes et commentateurs français, d'ordinaire si friands de « documents secrets » sur la Russie ! Le 28 avril, un quotidien conservateur allemand eur servait sur un plateau d'argent un projet confidentiel venu de l'Est, la dernière mouture de l'accord de paix négocié par Kiev et Moscou au début de la guerre. Un texte d'importance donc, dont l'adoption aurait pu éviter deux ans d'affrontements et des centaines de milliers de morts. Les médias hexagonaux n'en ont presque rien fait.
Tempêtes, sécheresses, inondations… Partout dans le monde, la multiplication des aléas climatiques entraîne des pertes considérables pour les assureurs. Lesquels, dans ce genre de cas, ne se posent pas trop de questions. Si un risque devient trop onéreux, ils augmentent le montant de leurs primes ; si cela ne suffit pas, ils cessent de le couvrir.
C'est comme le jeu des sept différences, mais à l'envers. Plutôt que de chercher des dissemblances sur deux dessins presque identiques, il faut repérer des points communs sur des images disparates, mais qui comportent tant de détails qu'on peut toujours y trouver certaines similitudes. Les temps de guerre se prêtent particulièrement à l'exercice.
Courants dans l'Antiquité et au Moyen Âge, les châtiments collectifs passeraient aujourd'hui pour barbares. En Palestine pourtant, ce genre de sanctions semble n'avoir jamais disparu. Israël rase les maisons de Palestiniens accusés de terrorisme, avant même toute condamnation judiciaire, mettant leur famille à la rue dans un seul but de vengeance, d'humiliation et d'intimidation. Et en France, flotte dans l'air un parfum de culpabilité par association…
Se focalisant sur la goutte qui fait déborder le vase plutôt que sur les torrents qui l'ont rempli, les commentateurs résument la colère des paysans à une protestation « contre les normes environnementales », comme s'ils étaient par définition indifférents à la crise climatique. Mais c'est précisément cela que dénoncent les manifestants un peu partout en Europe : l'absurdité d'un système qui les fait contribuer à leur propre destruction.
Au regard du droit international, la situation est limpide : la Russie occupe illégalement son voisin ukrainien, tout comme Israël occupe illégalement son voisin palestinien, ce que les Nations unies ont maintes fois condamné. Tous deux devraient inspirer la même réprobation aux Occidentaux, qui défendent l'idée d'un « ordre fondé sur des règles » (ruled-based order). Il n'en est rien.
Les dirigeants européens répètent qu'il n'est pas question de brader l'adhésion à l'Union. Mais, contrairement aux précédents candidats, l'Ukraine n'est pas évaluée sur ses capacités à atteindre les fameux standards, mais selon des considérations géopolitiques à chaud. Priorité des années 1990 et 2000, l'idée d'élargissement semblait rangée aux oubliettes depuis une décennie. La guerre en Ukraine a rebattu les cartes.
Des migrants se pressent aux portes du Vieux Continent, les services d'accueil sont débordés, la droite crie à l'invasion, la gauche se divise, les capitales européennes se rejettent la responsabilité, puis tout le monde passe à autre chose, jusqu'à la prochaine « crise ». Vu d'Europe, le scénario est connu. Mais vu d'Afrique ?
Par les réactions qu'elles suscitent, les émeutes urbaines à répétition reflètent l'évolution du paysage politique français, passé au rouleau compresseur sécuritaire et identitaire. Hier avancée comme une évidence, l'explication sociale se trouve reléguée à l'arrière-plan ; en faire état est aujourd'hui proscrit.
Oubliés, les tumultes de l'été dernier. Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, menaçait alors les Italiens de représailles s'ils portaient au pouvoir Mme Giorgia Meloni. Désormais, les deux dirigeantes, l'une de droite, l'autre d'extrême droite, s'affichent tout sourire devant les photographes, échangent des amabilités sur les réseaux sociaux et partent en voyage ensemble en Tunisie. La présidente du conseil italienne, que l'on disait « populiste », « illibérale » et « postfasciste », est devenue en quelques mois une partenaire sérieuse et raisonnable. Mme Meloni a vite compris la recette pour opérer cette métamorphose. Sitôt installée au palais Chigi, elle a concocté un budget de rigueur, taillé dans les dépenses sociales et mis en sourdine ses critiques contre le carcan de Bruxelles — autant (...)
Quiconque découvrirait la seconde guerre mondiale à l'aune de ses commémorations en 2023 n'y comprendrait pas grand-chose. Qui peut en effet percevoir, à la vue de ces cérémonies, que la plus gigantesque défaite infligée aux troupes de la Wehrmacht le fut à Stalingrad ? Que onze millions de soldats soviétiques sont tombés au combat contre l'Allemagne, sans parler des quinze millions de civils tués ?
Jadis, on y voyait vertu. Avant d'obtenir pitance, les indigents devaient ressentir l'opprobre de la mendicité. On les obligeait à jouer des coudes devant les œuvres de charité, à patienter dans le froid sous l'œil méprisant des passants. Ainsi, ils chercheraient à s'extraire de leur condition. Nul ne défend plus cette « pédagogie de la honte ». Mais elle continue d'habiter ceux qui recourent au soutien alimentaire, au point que beaucoup préfèrent y renoncer.
Les coups de menton de l'exécutif et les brutalités policières témoignent de la fébrilité du pouvoir français. Et pour cause : la contestation de la réforme des retraites porte en germe celle de l'ordre social soutenu par le gouvernement.
Les livraisons devaient se limiter à du « matériel défensif ». Pour éviter l'escalade, pour empêcher une « confrontation directe entre l'OTAN et la Russie » synonyme, selon le président Joseph Biden, de « troisième guerre mondiale ». Un an après l'agression de l'Ukraine par la Russie, rien ne paraît pouvoir arrêter l'escalade des armes, qui tient désormais lieu de négociations.
Quelques semaines après l'accession de M. Emmanuel Macron à l'Élysée, un de ses partisans résuma la politique économique et sociale qui allait suivre : « Objectivement, les problèmes de ce pays impliquent des solutions favorables aux hauts revenus ». Pour ceux que le salariat a souvent usés, épuisés, cassés, la ligne d'arrivée recule à nouveau.
La coexistence d'un Sénat contrôlé par les démocrates et d'une Chambre des représentants où les républicains seront majoritaires ne bouleversera pas la politique étrangère des États-Unis. Elle pourrait même révéler à ceux qui l'ignorent une convergence entre le militarisme néoconservateur de la plupart des élus républicains et le néo-impérialisme moral d'un nombre croissant de démocrates.
Et si la dégradation de l'environnement était intimement liée à la crise sociale dans le monde ? En effet, ceux qui détiennent les leviers politiques et financiers sont aussi les promoteurs d'un modèle de consommation à outrance, dévastateur pour la planète... mais imité par les couches moyennes. Que ceux du haut de l'échelle misent sur la décroissance, et l'effet d'entraînement est assuré... La préservation de la terre passe par plus d'égalité.
Extrait de Hervé Kempf, « Comment les riches détruisent la planète », Seuil, Paris, 2007. Lu par Milena de Bellefroid. Retrouvez l'intégralité du Journal audio en vous abonnant sur www.monde-diplomatique.fr/audio
Analyse de la loi sur le pouvoir d'achat adoptée le 3 août par les députés de la majorité présidentielle, de droite et du Rassemblement national, à deux exceptions près. Version audio exceptionnellement en accès libre : abonnez-vous pour écouter l'intégralité du Journal audio : www.monde-diplomatique.fr/audio
Il aurait pu ouvrir son second quinquennat par un geste marquant, en demandant au Parlement de rétablir l'échelle mobile des salaires, leur permettant d'augmenter au même rythme que les prix. Lancée en 1952 par Antoine Pinay — un homme de droite —, la loi instaurant cette pratique a fonctionné jusqu'en 1982, date à laquelle François Mitterrand et un gouvernement à majorité socialiste l'ont jetée au panier. (…) Au contraire, M. Macron a préféré un panier de mesures qui évite toute croissance générale des rémunérations.
Les Britanniques comptent-ils toujours sur «l'éponge bénie de l'amnésie» ? Que pensent les Russes de «leur» guerre ? Enjeux atomiques de Zaporijia en Ukraine à Bouchehr en Iran, commerce d'or au Surinam, ainsi qu'une présentation par Renaud Lambert de «La bataille pour le Chili» – où une partie de la gauche semble fort déçue par le peuple – sont au sommaire de cet épisode du podcast du «Diplo», un parcours sonore dans «Le Monde diplomatique» d'octobre 2022.
Par Thibault Henneton. Réalisation : Maya Boquet. Avec Jean-Michel Dumay et les participations de Lucie Elven, Christophe Trontin, Marc Endeweld, Pierre Rimbert, Éva Thiébaud, Lætitia Delhon, Hélène Ferrarini et Renaud Lambert. Retrouvez tous les épisodes dans le Journal audio : https://www.monde-diplomatique.fr/podcast
Chacun des deux grands partis américains prétend que la démocratie périra s'il ne l'emporte pas le 8 novembre prochain lors des élections de mi-mandat. Car son adversaire ne défend pas seulement des idées impraticables ou répréhensibles ; c'est un ennemi, un corps étranger, immoral et subversif. Autrefois réservée aux Indiens, aux Noirs et aux communistes, cette mécanique mentale paranoïaque cible à présent des dizaines de millions de « déplorables », de « semi-fascistes », de « totalitaires ».
Une intervention d'Élisabeth Badinter le 28 septembre dernier sur France Inter fait réagir sur les réseaux. En 2003, Gisèle Halimi critiquait déjà la position de Mme Badinter au sujet de la grande « Enquête sur les violences envers les femmes en France » (Enveff) : « On peut se demander ce qui pousse certaines femmes, qui se proclament haut et fort féministes, à se soucier, sous couvert de prétendue rigueur scientifique, des “déroutes” masculines. »
« Voyage au pays des boxeurs », le livre du sociologue Loïc Wacquant, a paru le 15 septembre. En conséquence, son article publié dans le numéro d'août est désormais (exceptionnellement) en accès libre. L'occasion de découvrir le Journal audio et de vous abonner (une offre spéciale de premier abonnement incluant le papier, le Web, les archives et l'audio court jusqu'au 15 octobre prochain) : www.monde-diplomatique.fr/rentree
Dans ce livre, Wacquant revient sur son expérience de boxeur, il y a une trentaine d'années à Chicago. Analysant à la fois l'espérance d'ascension sociale (souvent déçue) de ses camarades, leur vie et leur travail quotidien, les privations qu'ils s'imposent afin de remporter leurs combats, il rend hommage à un sport dont le prestige décline.
Moscou ne veut plus seulement soumettre l'Ukraine, mais la dépecer ; Washington ne veut plus seulement contenir la Russie, mais la vaincre. Rien ne paraît enrayer cet engrenage où chacun des camps, de plus en plus dominé par des partisans de la guerre, pense avoir les coudées franches parce qu'il parie que son adversaire, même acculé, ne commettra jamais l'irréparable pour se dégager. Or des erreurs de pronostic de ce genre peuplent les cimetières.
La monarque au règne le plus long de l'histoire de l'Angleterre est morte à l'âge de 96 ans le jeudi 8 septembre 2022. En 1957, « Le Monde diplomatique », créé trois ans auparavant, publiait un article du chef du protocole au Quai d'Orsay après le voyage d'Elisabeth à Paris. « Quatre journées de beau temps, soleil et fêtes, sourires de part et d'autre, applaudissements. » La reine n'est plus. La monarchie vit encore. Article de Lucie Elven exceptionnellement en accès libre pour faire découvrir le Journal audio.
Dans cet épisode : des kilomètres de cartographie, des médias va-t-en-guerre, l'apartheid en Palestine et la «fin de l'abondance» qui sert d'excuse au gouvernement français pour ne pas augmenter les salaires.
On s'arrête, on réfléchit… et on joue avec le feu. Ce parcours dans Le Monde diplomatique de septembre débute avec Cécile Marin, cartographe du journal, présentant ses productions du mois.
Par Thibault Henneton. Avec Charlie Dupiot et les participations de Cécile Marin, Akram Belkaïd et Martine Bulard. Réalisation : Maya Boquet.
Relance de la production de charbon, sacrifice du fret ferroviaire, fracturation hydraulique, pollutions numériques, débauche publicitaire des joailliers dans la presse et sur les murs : en ces domaines aussi, la vie continue. Là encore « à cause de Poutine » ?
Hommage à Arnaud Romain, longtemps la voix du Journal audio du « Diplo ». Ici Arnaud lit un éloge de Josette Antoine, fermière dans les Vosges. Alors que l'on ne cesse de mettre en avant l'agriculture biologique et durable, les normes européennes calquées sur l'hygiénisme américain poussent à l'éradication de la paysannerie traditionnelle sans empêcher la multiplication des scandales sanitaires. À retrouver dans cette sélection d'articles : www.monde-diplomatique.fr/64938
Le président de la République est désormais contraint de composer avec d'autres que son directeur de cabinet. La chose ne devrait gêner que ceux qui espéraient qu'il réformerait les retraites comme il a démantelé le statut des cheminots, « assoupli » le code du travail et durci les conditions d'attribution des allocations-chômage.
Écartement des rails roumains et ukrainiens, « prolophobie » dyonisienne et barbares de la Nupes sont au programme, très aquatique, de cet épisode.
On s'arrête, on réfléchit et on patiente… Comme les routiers qu'Élisa Perrigueur a rencontrés sur la route de l'Union européenne, contraints d'éviter les points de connexion stratégiques visés par les Russes, ralentis par les barrages de l'armée ukrainienne, bloqués dans les zones tampons moldaves... et toujours plus nombreux vers la Bulgarie, la Roumanie et les ports fluviaux du Danube, où leurs cargaisons remplissent des barges de mille à trois mille tonnes. Mais cela ne suffira pas.
Par Thibault Henneton, avec Judith Henry et les participations de Cécile Marin, Fanny Privat, Élisa Perrigueur, Akram Belkaïd et Philippe Descamps. Réalisation : Maya Boquet. Citations : Olivier Cadiot. Merci à Philippine Masson, Anne-Dominique Correa, Lucile Commeaux, ainsi qu'à @achabus et @caissesdegreve sur Twitter.
Dans cet épisode : vagues de chaleur, Terre et capital fossile, autour du dossier «Géopolitique de l'énergie», où il est également question de la filière électronucléaire, colère jaune, or noir et bruits blancs.
On s'arrête, on réfléchit, et on conspire. «Heat Wave» (vague de chaleur), de Martha and the Vandellas, est un titre emblématique de la Motown, qui mène tout droit au disco, donc à la piste de danse. L'histoire d'un amour fou sans conséquence pour la planète, loin de la conspiration libre-échangiste qui la voue aux canicules depuis le premier sommet de la Terre de 1972.
Par Thibault Henneton, avec Marine Behar, Aurélien Bernier, Akram Belkaïd et Pascal Corazza. Réalisation : Maya Boquet. Doublage : Vladimir Cagnolari. Merci à Anna Couzineau et Mika Ronkö.
En plus de satisfaire les besoins réels, une logique économique alternative devra donc rétablir et respecter les équilibres environnementaux. Son nom ? La planification écologique.
Le résultat des élections législatives des 12 et 19 juin précisera l'ampleur du mandat du président Emmanuel Macron et les contours de son programme. L'épuisement du système politique français ainsi que son absence criante de représentativité ajoutent au désenchantement général, alors que s'accroît le mécontentement social.
Exercice d'imagination exceptionnellement en accès libre avant les élections législatives. Archive (2018).
À l'occasion d'une crise majeure, le paysage politique français bascule. La population souhaite tourner la page du néolibéralisme ; elle élit une personne déterminée à y œuvrer et la dote d'une majorité confortable au Parlement. L'équipe au pouvoir peut compter sur une formation politique mûre, dotée de cadres compétents et en nombre suffisant pour remplacer les hauts fonctionnaires rétifs au changement. Dans la rue, une mobilisation populaire, massive et festive éreinte les manigances de la réaction. Discrédités, les médias privés ne parviennent pas à jouer le rôle d'opposition : leur animosité à l'égard du pouvoir conforte la détermination de la population. De leur côté, police et armée affichent un légalisme qui écarte la perspective d'un coup d'État.
Une atmosphère d'aquarelle, alors que le réel se peint le plus souvent au couteau ? Sans doute. Et pourtant, en dépit de ce scénario idyllique, les forces progressistes vont devoir mener un combat d'une rare violence.
« Pourquoi maman a traversé beaucoup de rues très loin de la maison pour enfin décrocher un emploi précaire alors que selon vous une seule rue suffisait ? ». Doléance conservée aux archives départementales de la Gironde. Libourne, le 30 novembre 2018. Publiée avec l'article « Les cahiers de la colère. Une trace dans le sillage des “gilets jaunes” » dans le numéro de juin 2022. Tapis sonore : E.S.G., « Bam Bam Jam ».
Le président des États-Unis redoutait au départ qu'une cobelligérance avec l'Ukraine précipite « une troisième guerre mondiale ». Il semble avoir conclu que le chantage nucléaire de Moscou n'était qu'un bluff, et que la Russie, dont il avait surestimé la puissance militaire, pouvait être acculée sans danger.
Retour sur une promesse (orale) avec Hélène Richard. En déclarant la guerre à Kiev, Moscou croyait pouvoir forcer les Occidentaux à entendre les griefs formulés depuis l'éclatement de l'URSS. Parmi eux, l'expansion du pacte atlantique vers ses frontières. L'agression russe provoque l'effet inverse : l'OTAN est de retour. Et se prépare à accueillir la Suède et la Finlande. La trahison dénoncée à de multiples reprises par Vladimir Poutine est pourtant avérée. Production : Hélène Richard & Thibault Henneton. Réalisation : Sylvain Richard. Doublages : Olivier Cadiot, Sylvain Richard, Guillaume Barou, Olivier Pironet et Renaud Lambert. Habillage : Martin Delafosse.
Qu'est-ce que la littérature populaire ? Evelyne Pieiller est membre de la rédaction du «Monde diplomatique» et vient de publier un ouvrage intitulé «Mousquetaires et Misérables» aux éditions Agone. Des extraits de la version audio de son texte, lus par Salomé Saqué, ponctuent cet entretien. Réalisé par Thibault Henneton.
Un parcours sonore dans «Le Monde diplomatique» de mai 2022. Dans cet épisode: un geai moqueur pour signe de ralliement, l'alliance de la gauche autour de l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon, le Sud et les Nations unies face à la guerre en Ukraine et trois mousquetaires pleins de vitalité. Épisode 26 du podcast du «Diplo». Par Thibault Henneton, avec Salomé Saqué. Réalisation: Maya Boquet. www.monde-diplomatique.fr/audio
En France, c'est le Front national (devenu Rassemblement national) qui tire parti du mécontentement populaire. Désormais, ses idées inspirent presque tous ses adversaires. Et, paradoxalement, sa puissance les sert… Archive en accès gratuit (2016). Chaque mois, une douzaine de textes et d'archives en lien avec l'actualité sont disponibles pour les abonnés. Rendez-vous sur la page du Journal audio : monde-diplomatique.fr/audio
Un éventuel second mandat de M. Macron comporterait d'autant plus de risques pour les catégories populaires qu'il serait le dernier. Sans la corde de rappel d'une élection, adossé à une nouvelle majorité parlementaire à sa main, le projet libéral de M. Macron — qu'il a dû partiellement différer grâce au mouvement des «gilets jaunes» et à cause de la crise du Covid-19 — ne connaîtrait d'autres obstacles que les chocs brutaux qui s'amplifient.
Tirant le bilan diplomatique du quinquennat d'Emmanuel Macron en pleine guerre en Ukraine, Marc Endeweld a confronté les paroles et les actes du président français sur la scène internationale. Entretien réalisé par Thibault Henneton.
Dans cet épisode, en attendant les élections en France : une désescalade sous le niveau de la mer avec le compositeur français Camille Saint-Saëns, et une présentation du dossier «Ukraine, l'engrenage» qui a mobilisé l'ensemble de la rédaction, sur un air de tango bouillonnant.
Éditorial. Les scènes poignantes de «Moi, Daniel Blake», le film de Ken Loach dans lequel un chômeur britannique fait face à des procédures administratives d'autant plus inhumaines qu'elles sont informatisées, se rejouent quotidiennement en France. Treize millions de personnes, soit une sur cinq, y galèrent avec le numérique sans que les responsables politiques se soucient de leur existence.
De nombreux lecteurs ont souhaité que cette analyse, publiée dans le numéro de février, donc avant l'attaque de l'armée russe contre l'Ukraine, soit diffusée le plus largement possible. Voici donc sa version audio en accès gratuit, en attendant le dossier du «Monde diplomatique» d'avril, en cours de préparation. Soutenez-nous en vous abonnant, et téléchargez chaque mois une dizaine d'articles du numéro en kiosques dans votre application de podcast : www.monde-diplomatique.fr/audio
« Les réseaux sociaux offrent aux radicaux de tous poils l'équivalent d'une baguette magique, mais une baguette très imparfaite. Car ils vont beaucoup trop vite.» Il leur manque ce qu'un auteur cité dans les coupures de presse appelle, «dans un emprunt à la langue de la Silicon Valley, l‘étape vitale de “l'incubation”». Cette formule nous guidera tout au long de cet épisode, où il est beaucoup question de l'attaque russe contre l'Ukraine et notamment de l'utilité des sanctions, mais aussi de stratégie industrielle et de concerts virtuels. Par Thibault Henneton, avec Jean-Michel Dumay. Réalisation : Maya Boquet.
C'est une petite phrase prononcée par celle qui fut directrice de l'information de France 2. Interrogée par David Garcia au cours de son enquête sur la grande oubliée des journaux télévisés, Arlette Chabot suggère que c'est l'ennui suscité par les questions internationales qui expliquerait leur traitement déséquilibré sur les chaînes françaises. Or « intelligent, ajoute-t-elle, ça ne veut pas dire chiant »… Par Thibault Henneton. Montage, mixage : Sylvain Richard.
Dans cet épisode : Alfred Hitchcock sur le front ukrainien, loterie des pauvres, bourgeoisie cool et front populaire avec Lucie Elven, François Bégaudeau et Pierre Rimbert, pour que les élections servent enfin à quelque chose. Par Thibault Henneton, avec Salomé Saqué. Réalisation : Maya Boquet.
Des grandes phrases sur la démocratie en péril, une escalade militaire, des budgets obèses pour le Pentagone, rien de tel pour souder des élus républicains et démocrates qui le reste du temps s'affrontent et miment l'insurrection ou la guerre civile. En somme, un conflit avec Moscou apaiserait un peu les haines politiques américaines…
Conférence inédite exceptionnellement en accès libre, vingt ans jour pour jour après la mort du sociologue. Naguère combattu comme une hérésie, le renouvellement de la sociologie opéré par Pierre Bourdieu durant la seconde moitié du XXe siècle est désormais enseigné au lycée. Dans cet arsenal intellectuel, la notion de champ, souvent mal comprise, occupe une place centrale. En novembre 1995, le sociologue expliquait en quoi elle consiste. Abonnez-vous ! Jusqu'au 15 février court une offre spéciale à 5 euros par mois pour tout le Diplo (papier, numérique, archives et audio) : https://monde-diplomatique.fr/hiver
Akram Belkaïd a coordonné ce numéro dédié au Maghreb, à retrouver en kiosques ou sur notre site. Une soixantaine d'années après leur indépendance, les pays du Maghreb demeurent désunis et peinent à bâtir entre eux une union quelconque. La région qui fait face à des défis gigantesques — sociaux, climatiques, sécuritaires et migratoires — est de surcroît pénalisée par l'hostilité entre l'Algérie et le Maroc.
Avant la grève nationale du jeudi 13 janvier 2022 à l'appel de la plupart des organisations syndicales enseignantes pour protester notamment contre la politique sanitaire chaotique du gouvernement à l'école, nous diffusons exceptionnellement en accès gratuit la lecture de cette enquête d'Anne Jourdain, enseignante, et Allan Popelard, journaliste, parue dans « Le Monde diplomatique » de mai 2021.
Le podcast du « Diplo » de janvier 2022. Dans ce premier épisode de l'année : retrouver l'alliance de classes qui fit gagner la gauche en Europe, écouter les classes populaires, la colère antillaise, le Chili et Noam Chomsky, se souvenir du communisme en Italie et d'une certaine forme d'économie : celle que cultivait le sociologue Pierre Bourdieu, objet d'une vive actualité éditoriale vingt ans après sa mort.
«Pour renouer avec leur héritage humaniste, les libéraux doivent commencer par enterrer, avec les honneurs mais sans regret, le néolibéralisme.» Cette phrase du militant libéral Gaspard Kœnig citée dans «Prenez garde à la jeune garde du libéralisme» a motivé le choix de l'archive du mois : un texte de Pierre Bourdieu intitulé «L'essence du néolibéralisme». Peut-on sans contradictions se revendiquer du libéralisme tout en s'opposant au néolibéralisme ? Répondre à cette question suppose de revenir aux sources de la critique de cette idéologie.
Article exceptionnellement en accès libre à l'occasion de la mobilisation sans précédent de magistrats, greffiers et avocats contre une justice « à bout de souffle ». La France consacre toujours aussi peu d'argent à sa justice. Magistrats, greffiers et agents administratifs subissent une pénurie ancienne qui les use et un empilement de réformes, sans vision globale, qu'ils n'absorbent plus. (Archive de mai 2021.)
Un parcours sonore dans le numéro de décembre. Dans cet épisode : des Verts à l'épreuve du pouvoir, une industrie de l'armement euphorique, une nouvelle génération de djihadistes et la prestation d'un général français à la télévision américaine, vue par le romancier Éric Vuillard.
Éditorial. Loin du grand complot imaginé par France Inter, la crise biélorusse s'explique surtout par la loi, plus élémentaire, de l'effet boomerang. En matière d'immigration, l'Union européenne ne cesse de pratiquer le chantage et le marchandage.
Éditorial de la nouvelle livraison de « Manière de voir » à présent en kiosques : « Le Vietnam, colonisation française, guerre américaine, pressions chinoises ». Pour l'heure, le Vietnam essaie de se tenir à mi-chemin entre la Chine et les États-Unis, comme il y parvint entre Moscou et Pékin. C'est sous sa présidence que l'Anase a mis au point le plus grand accord commercial du monde avec ses voisins. Un succès diplomatique. Mais les dirigeants misent aussi, avec beaucoup d'illusions, sur des accords de libre-échange tous azimuts. Autant dire une stratégie tout-export, au prix d'inégalités croissantes et de pollution renforcée…
Article du mois exceptionnellement en accès libre alors que l'Assemblée nationale doit examiner ce mercredi un texte sur la protection des lanceurs d'alerte. Trente-huit députés de tout bords renouvellent à cette occasion leur appel à accorder l'asile politique à Julian Assange.
Abonnez-vous ! Offre spéciale d'abonnement pour les étudiants (numérique, sans engagement, avec le Journal audio) pour 3,90€/mois : www.monde-diplomatique.fr/etudiants
Depuis près de dix ans, le lanceur d'alerte australien qui, avec Wikileaks, a rendu des services inestimables à l'information des citoyens sur les turpitudes de leurs gouvernements, est pourchassé et persécuté par plusieurs États, en particulier le plus puissant de tous. La CIA a même concocté des plans pour le tuer. Pourtant, au lieu de soutenir Assange, comme elle le ferait s'il était opposant au pouvoir russe ou au pouvoir chinois, la presse occidentale ne cesse de manifester ses préventions contre lui.
Autour du numéro de novembre. Technique de combat mythique du manga «Dragon Ball» (1984), le kaméhaméha permet de lancer une boule d'énergie dévastatrice sur ses adversaires. Peut-être aussi de déboulonner quelques légendes dont certains font commerce électoral en France et dont il est largement question, en même temps que d'autodéfense, dans le «Diplo» du mois.
L'édito de novembre. Athènes vient d'offrir un Noël anticipé à ses armées : vingt-quatre avions de combat Rafale et trois frégates dernier cri, en attendant des F-35 et des hélicoptères Sikorsky, sans oublier drones, torpilles et missiles. Il y a six ans pourtant, les autorités européennes et le FMI — la «troïka» — imposaient leur férule à un pays ruiné, asphyxié, ravalé au rang de protectorat.
Retour en sons sur la minicrise diplomatique après la rupture du contrat entre la France et l'Australie portant sur plusieurs sous-marins. Laquelle a suscité un intérêt médiatique soudain pour la politique internationale, avec une attention particulière pour cette région indo-pacifique où Paris prétend vouloir incarner une troisième voie entre Pékin et Washington. Une telle démarche est-elle compatible avec le maintien de la France dans l'Alliance atlantique ? Non, répondait Régis Debray en 2013.
À quel moment la contradiction entre les mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et le respect des libertés fondamentales éclate-t-elle ? Avec le passe sanitaire, nous nous approchons peut-être de ce point de non-retour. (Archive de septembre 2021, en accès libre.)
Avec Philippe Descamps, qui s'occupe notamment des questions d'environnement au sein du « Monde diplomatique » et a coordonné ce numéro — en kiosques jusqu'au 25 novembre prochain.
Vérités et mensonges au nom de la science
« Manière de voir » #179, octobre-novembre 2021
www.monde-diplomatique.fr/mav/179
Après un an et demi de pandémie, la défiance populaire née des incohérences des politiques sanitaires n'épargne plus les faiseurs de science. Car celle-ci est de plus en plus soupçonnée de conflits d'intérêts avec les marchands, de collusion avec les gouvernants. Au risque d'alimenter un périlleux déni de science.
« Manière de voir » présente tous les deux mois un autre point de vue sur les enjeux contemporains et les points chauds du globe. www.monde-diplomatique.fr/mav/
Épisode 19, autour du numéro d'octobre. Dans cet épisode : un génie de la guitare, des sous-marins français sacrifiés sur l'autel d'une alliance (pas si) Pacifique et le mariage des groupes TF1 et M6, deux géants des médias qui pourraient accoucher… d'un nain.
Éditorial d'octobre. Les États-Unis ne restent jamais humbles longtemps. Un mois après leur déroute afghane, l'ordre impérial est rétabli. La gifle que Washington vient d'infliger à Paris en témoigne. Après avoir répandu le chaos au Proche-Orient, les États-Unis tournent leur regard vers le Pacifique et dirigent leur marine contre la Chine. Ce sera, on le devine, une toute petite affaire…
Un peu comme Bernard-Henri Lévy, mais à partir d'idées opposées aux siennes, le phénomène Zemmour est propulsé par les médias. Ils ont depuis longtemps repéré le bon client : disponible, prévisible, omniscient. Et surtout péremptoire, en particulier dans l'outrance. Avec de tels attributs — « BHL » en fait depuis quarante ans la preuve —, on est inoxydable et on peut dire n'importe quoi. On peut aussi choisir ses adversaires et les polémiques qu'on entretiendra avec eux sur des « thèmes de société » propres à occulter tout le reste, les questions économiques en particulier.
Archive (2019).
En 2014, le philosophe italien Giorgio Agamben signait «Comment l'obsession sécuritaire fait muter la démocratie». Une archive qui résonne avec l'actualité, alors qu'on commémore les attentats du 11-Septembre. Mais également avec la crise sanitaire. L'avocat Raphaël Kempf a accepté de lire et de commenter ce texte.
L'éditorial de septembre. Une armée occidentale ne peut pas être vaincue. Sa défaite est nécessairement provoquée par des politiciens sans colonne vertébrale et par des auxiliaires locaux qui détalent sans combattre. Depuis plus d'un siècle, ce mythe du coup de poignard dans le dos a nourri les ruminations des va-t-en-guerre ainsi que leur désir de revanche. Laver un affront signifie préparer l'affrontement qui suit.
Épisode 18, autour du numéro de septembre : le feu, l'Afghanistan vingt ans après le 11-Septembre et ce passe sanitaire conçu officiellement pour «renforcer les capacités et le pouvoir d'agir des individus face à l'épidémie» avec Raphaël Kempf, avocat et historien des «lois scélérates».
Ce texte de Denis Souchon paru dans « Le Monde diplomatique » de février 2016 circule beaucoup en ce moment, après la reconquête-éclair de l'Afghanistan par les talibans.
Souvenir d'une période, entre 1980 et 1988, où l'on applaudissait les exploits des « combattants de la foi » afghans (moudjahidins) opposés à l'Armée rouge.
Introduction lue par Olivier Pironet.
Le florilège de citations rassemblées par Denis Souchon est à retrouver sur notre site : www.monde-diplomatique.fr/54701
« Le Monde diplomatique » de septembre 2021, à paraître mercredi 1er, reviendra dans un long dossier sur la situation dans le pays, autour et au-delà.
Rendez-vous sur www.monde-diplomatique.fr/audio et abonnez-vous pour écouter chaque mois une dizaine d'articles inédits et des archives qui résonnent avec l'actualité.
Réalisation : Thibault Henneton
Habillage : Martin Delafosse
À la place de l'épisode habituel du podcast du « Diplo », petit tour numéro d'août avec Akram Belkaïd, « de cuisine » à la rédaction en chef, avant de dérouler son article, « #MeToo secoue le monde arabe ». Article dont la version audio est disponible pour les abonnés (ainsi qu'une dizaine d'autres) dans le Journal audio.
Édito d'août. Bienvenue en Chine occidentale ! L'OMS recommande que les États s'emploient à convaincre de l'utilité — incontestable — du vaccin contre le Covid-19 plutôt que d'user de la contrainte. Mais M. Emmanuel Macron en a décidé autrement.
De la désillusion des résistants de la première heure aux révélations d'un village français marqué par la guerre : l'archive du mois a été inspirée par le texte que Régis Debray consacre au compagnon de la Libération Daniel Cordier dans « Le Monde diplomatique » de juillet 2021. Réalisation : Esther Valencic.
Autour du numéro de juillet 2021. Deux Irlandes qui se rapprochent, abstention locale et engagement international, les câbles sous-marins de l'Internet mondial ainsi qu'un hommage au système BHL sur fond de retrait des troupes américaines d'Afghanistan.
Le 3 juillet 2021, le dirigeant du RN Sébastien Chenu a cherché à démontrer que Jean-Paul Sartre avait été « l'homme de toutes les erreurs, de tous les aveuglements » et notamment qu'il « aimait les Allemands au moment de l'Occupation » : une stupidité sans nom.
L'extrême droite a cherché à assassiner Sartre au moment de la guerre d'Algérie. Elle ne fait que persévérer en le détestant encore, plus de quarante ans après sa mort.
Introduction : Benoît Bréville. Lecture : Thibault Henneton, avec la participation de Renaud Lambert.
Les dix prochains mois de la vie politique française seront-ils rythmés par une avalanche de faits divers susceptibles d'entretenir une panique sécuritaire et par des injonctions dramatiques à « faire barrage » à une extrême droite propulsée par ce climat de peur ? Un tel enchaînement n'est pas une fatalité. L'élection présidentielle de 2022 n'est plus écrite d'avance.
Autour de « Quand la dette fissure la gauche française », l'analyse de Renaud Lambert dans le numéro de juin 2021. Version longue de l'entretien diffusé dans l'épisode 16 du podcast du Diplo, « Le bruit (des bottes) et l'odeur (de l'argent) ».
L'archive du mois est un récit de voyage de l'intellectuel palestinien Edward Said publié dans le numéro de mai 1998. Une archive qui résonne avec l'actualité palestinienne, présentée par Alain Gresh.
Autour du numéro de juin 2021. Des poissons de Gambie aux villes de France défigurées par l'urbanisme commercial. Des bruits de botte un peu partout, des Palestiniens debout et des dettes publiques qui roulent, roulent… et fissurent la gauche européenne.
Depuis quinze ans, comme chacun sait, les Israéliens «ripostent» ou «répliquent» aux agressions dont ils sont l'objet. Car l'histoire qu'ils racontent ne démarre jamais une seconde avant l'enlèvement d'un de leurs soldats ou un tir de roquettes qui les vise. La chronologie des affrontements omet ainsi les vexations ordinaires infligées aux Palestiniens, les contrôles permanents, l'occupation militaire, le blocus d'un territoire qu'aucun aéroport ne dessert, le mur de séparation, le dynamitage de leurs maisons, la colonisation de leurs terres.
« Sans [le système éducatif], la marche de l'économie comme l'équilibre des enfants et des familles sont compromis » remarquait en mai dernier un éditorial du « Monde », pensant ainsi célébrer les mérites d'une institution dont la société fut privée de longues semaines. Mais ramener ainsi l'école à sa fonction de garderie, qui permet de libérer les parents de leurs tâches éducatives le temps d'aller travailler : peut-on trouver meilleure expression des ambitions modestes qu'inspirent les temps actuels ?
Reportage (2019). La bande de Gaza n'en finit pas de sombrer. Depuis [quinze] ans, Tel-Aviv soumet le territoire palestinien dirigé par le Hamas à un blocus militaire dévastateur. Combien de temps la population pourra-t-elle tenir ?
122 : c'est le nombre d'occurrences du terme « résilience » dans les discours, communiqués et comptes-rendus de conseils des ministres sur le site de l'Élysée depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017. Que dissimule cette insistance ? Version longue de l'épisode 15 du podcast du «Diplo», autour de l'article «Résilience partout, résistance nulle part».
Quarante ans après son élection à la présidence de la République, vingt-cinq ans après sa mort, François Mitterrand continue de susciter des sentiments contrastés. À gauche, la nostalgie s'efface et sa mémoire n'inspire plus guère de ferveur, tant sa présidence a été marquée par les volte-face. Son ancien ministre Jean-Pierre Chevènement voit même en lui l'un des principaux architectes de l'Europe libérale.
Autour du numéro de mai 2021. De l'Alabama au Rwanda, un parcours dans le numéro en kiosques. Une archive qui résonne avec l'actualité plastique : de la consigne au recyclage. Un hommage à une notion très prisée par Emmanuel Macron : la résilience.
L'édito de mai. Que l'on souhaite ou non une alliance de la gauche et des écologistes en vue de l'élection présidentielle française de l'année prochaine, les termes de ce débat ont confirmé l'analphabétisme géopolitique de la plupart des journalistes. Car, à supposer qu'aucune divergence de politique économique et sociale n'interdise aux formations situées à gauche de M. Emmanuel Macron de faire front commun contre lui dès le premier tour du scrutin, peut-on en dire autant pour la politique étrangère ?
La série télévisée « Gomorra » décrit le fonctionnement de la Mafia napolitaine dont l'activité repose, entre autres, sur le trafic de drogue. Grand succès mondial, cette fiction inspirée de faits réels démontre la vitalité de la création italienne, qui s'affranchit de l'influence des scénaristes américains. Montage : Julie Tepe.
Autour de l'article «Absence d'enquêtes et bagarres de plateau, les recettes de l'information en continu» paru dans le numéro d'avril 2021. Version longue de la troisième partie du podcast du Diplo, épisode 14 : «Les bronzés ne font plus du ski, ils regardent LCI».
Autour du numéro d'avril 2021. De la montagne à la Bretagne, un parcours dans le numéro en kiosques. Une archive qui résonne avec l'actualité italienne : de Draghi à Gramsci. Un hommage à BFM TV, CNews et autres phares de l'information.
L'édito d'avril. Trois jours avant l'entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, le président chinois Xi Jinping se rendit à Davos. Il y mit en garde les États-Unis contre le protectionnisme. Aujourd'hui, c'est la politique de relance impulsée par Joseph Biden qui alarme les dirigeants chinois. Ils y voient un « risque systémique » pour l'ordre économique actuel.
Éditorial du Manière de voir « Le mystère italien », en kiosques. Il est courant, depuis l'étranger, de considérer l'Italie avec ironie, le sourire au coin des lèvres. De s'amuser de l'instabilité de ce pays. De railler son désir de chef et sa propension à se trouver sans cesse de nouveaux hommes providentiels. De se gausser de sa vie politique baroque. On aurait toutefois tort de résumer la politique transalpine à une série de bizarreries pittoresques.
Autour de l'article de Serge Halimi et Pierre Rimbert publié dans le numéro de mars 2021. Version longue de la troisième partie du podcast du Diplo, épisode 13 : «“Par tous les moyens nécessaires”».
Mille voix hypnotiques psalmodient cette antienne : les extrêmes se rejoignent, la gauche radicale fait le lit du fascisme. Ultime argument du juste milieu, cet épouvantail impressionne encore. Il occulte de surcroît les vraies passions troubles qui agitent non pas la gauche, mais le centre. (Archive de mars 2020.)
Autour du numéro de mars 2021. Le Père Duchêne, Robin des Bois et Alexeï Navalny. Favoriser une entente des luttes avec Frédéric Lordon et Malcolm X. Serge Halimi sur ce que Trump et les médias ont fait à la vie publique.
Écouter l'archive du mois, exceptionnellement en accès libre. Visionnaire, le philosophe André Gorz avait prévu, dans ce texte paru en 1974, la récupération de l'écologie le capitalisme. Abonnez-vous au Journal audio sur www.monde-diplomatique.fr/audio
Autour du numéro de février 2021. Des « gilets jaunes » qui rêvent de vaches électriques buvant du maté au Monténégro, une archive du philosophe André Gorz inspirée par le projet de démantèlement d'EDF ainsi qu'un hommage au publicitaire Edward Bernays, trop souvent présenté comme le père de la propagande moderne.
Les « discours de haine » que les plates-formes électroniques reprochent aujourd'hui à Donald Trump, après en avoir énormément profité, n'égalent pas la gravité extrême de ceux que ces mêmes réseaux « sociaux » ont diffusés en Birmanie ou en Inde contre les minorités musulmanes. Mais Twitter et Facebook ne se caractérisent ni par leur cohérence, ni par leur courage.
Autour du numéro de janvier 2021. Un tollé français et des toiles gréco-turques, une archive inspirée par des foules d'Américains en colère ainsi qu'un hommage aux puissances libre-échangistes.
Puisque Washington entend assurer le « leadership » de la croisade démocratique — « L'Amérique est de retour, prête à diriger le monde », a proclamé M. Joseph Biden le 24 novembre 2020 —, les pays satellites feraient bien de comprendre que les Américains ne s'accordent plus sur l'identité de leur adversaire principal. Leurs raisons ont peu à voir avec la géopolitique mondiale, et tout avec leurs déchirements internes.
Septième volet de la série de « Perspectives » parue sur le blog de Frédéric Lordon lors du premier confinement dû à la pandémie de Covid. Une série conçue sous état d'urgence sanitaire pour esquisser « des voies de sortie ».
Le 4 janvier 2021, la justice britannique décidera ou non d'extrader le fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis, où il risque plus d'un siècle de prison au titre de l'Espionage Act. Solidaire de Julian Assange, « Le Monde diplomatique » rassemble sur son site, via le réseau de ses éditions internationales, toutes les traductions de l'éditorial que lui consacrait Serge Halimi en décembre 2018.
À l'occasion de la mise à jour de notre carte des médias français et de leurs propriétaires, en accès libre sur le site du «Monde diplomatique», nous vous proposons une archive d'août 2005 signée Alain Accardo et consacrée à Karl Kraus, ce satiriste viennois né en 1874 et mort en 1936. Ici Accardo se concentre sur la «bêtise» que Kraus stigmatisait sans relâche dans sa revue et dans ses livres. Pas tant la bêtise puérile et honnête que celle des intelligents, la bêtise chic et distinguée, instruite et éloquente. Kraus visait alors surtout, dans les années 30, les partisans de la social-démocratie et les journalistes.
Autour du numéro de décembre 2020. Des larmes, des féministes et des pandas, un retour sur le soulèvement algérien de décembre 1960 avec Kateb Yacine et la revanche supposée des campagnes françaises.
Les premiers choix de M. Joseph Biden pour les postes-clés de son administration (politique étrangère, finance, environnement) risquent de décevoir ceux qui espèrent des changements profonds à Washington. Pourtant, même une politique peu ambitieuse se heurtera à un Parti républicain qui n'a pas subi la déroute attendue.
Autour du numéro de novembre 2020. Un parfum de stade, des médias américains euphoriques après la victoire de Joe Biden et «Big Pharma» contre la médecine.
Déjà confrontée à des angoisses sanitaires, écologiques, économiques et sociales, la société française encaisse une volée de coups supplémentaires sous forme d'attentats terroristes. On veut alors la mobiliser pour la « guerre ». Une de plus. Mais, l'ennemi étant souvent indétectable, sa destruction réclame toujours un arsenal plus puissant que le précédent.
À l'heure de l'élection américaine contestée, écoutez l'analyse de Thomas Frank parue le mois dernier, exceptionnellement en accès libre. Lu par Marine Behar.
Un an après le coup d'État contre Evo Morales, le candidat de son parti, Luis Arce, l'aurait emporté dès le premier tour du nouveau scrutin présidentiel. Cette analyse, en kiosques, du traitement médiatique de l'affaire est exceptionnellement en accès libre.
Entretien avec Evgeny Morozov, fondateur et éditeur du portail The Syllabus. Auteur de «Pour tout résoudre cliquez ici. L'aberration du solutionnisme technologique».
Autour du numéro d'octobre 2020. Des élections contestables, déjà contestées ou qui ne manqueront pas de l'être aux États-Unis, au Mali et en Biélorussie, Jacques Ellul critique de la 5G et des médias algériens sous cloche.
La Maison Blanche, vendredi 4 septembre 2020. La scène dure moins d'une minute. M. Donald Trump trône derrière un énorme bureau encombré de dorures et de téléphones que jouxtent deux petites tables nues qu'on pourrait prendre pour des pupitres d'écolier. Derrière l'une, le président serbe Aleksandar Vučić ; derrière l'autre, le premier ministre kosovar Avdullah Hoti. M. Trump interprète sans finesse le rôle du faiseur de paix.
Février 1966. Les Chinois ont essuyé, à la conférence tricontinentale qui s'est déroulée le mois dernier à La Havane, leur première défaite en Amérique latine. Elle a été cuisante puisque c'est Fidel Castro lui-même qui a pris l'initiative de la leur infliger. Il l'a fait sans détours.
Autour du numéro de septembre 2020. Une plongée au sein de l'Internationale des Chrétiens évangéliques, un retour sur le mois de septembre 1970 en Jordanie et au Chili, ainsi qu'un hommage au pouvoir diplomatique avec Marc Endeweld, qui a enquêté pendant un an pour savoir qui pilote vraiment le Quai d'Orsay.
Édito. La plupart des capitales européennes espèrent elles aussi le retour à Washington d'une présidence « normale ». Décidément incapables de se dégager du leadership américain, y compris quand il est exercé par un chef inculte et vociférant, elles imaginent qu'une administration démocrate les traitera avec davantage de considération. Doit-on se réjouir d'une telle restauration au seul motif que l'alternative est parée des couleurs de l'apocalypse ?
Autour du numéro d'août 2020. Un parcours dans « Le Monde diplomatique » des CSP+, une archive en forme de résolution pour le nouveau garde des sceaux — libérer Georges Ibrahim Abdallah et vider les prisons — ainsi qu'un hommage à France Inter en général et à Léa Salamé en particulier.
Éditorial d'août 2020. Des soldats américains de 18 ans qui partent aujourd'hui faire la guerre en Afghanistan n'étaient pas encore nés quand elle fut déclenchée. En 2012, Donald Trump avait déjà tranché : « Il est temps de quitter l'Afghanistan. » Il n'est pas acquis qu'il parvienne à ses fins mieux que son prédécesseur Barack Obama. Car chacune des tentatives de désengager les États-Unis militairement d'un pays quelconque provoque une levée de sabres à Washington.
Éditorial de juillet 2020. Apple, Amazon, Walmart, Nike, Adidas, Facebook, Twitter, qui savent mieux que personne ce que « systémique » signifie, doivent redouter que la mise en cause d'iniquités structurelles aux États-Unis cible bientôt d'autres infamies que les violences policières — et situées plus près de leur conseil d'administration.
Autour du numéro de juillet 2020. De la planification soviétique à la planification selon Macron. Une traversée cartographique du monde du tourisme et de la France à pied. Un hommage à quelques plombiers en blouse blanche.
Retour sur l'article de juin 2020, « Union européenne, zizanie chez les “sages” », consacré à une querelle ésotérique et passée largement inaperçue au cœur de la zone euro. Querelle rendue plus sensible encore par la crise du coronavirus.
Autour du numéro de juin 2020. Des chiffres chinois sur le coronavirus, une enquête dans le temple de l'euro ainsi qu'un hommage à quelques missionnaires médiatiques passionnés par l'Amérique latine.
Éditorial de juin 2020. Nul ne peut convaincre un forcené d'agir contre sa nature. Or l'Europe a l'obsession de construire un grand marché. Sans frontières, droits de douane ou subventions. Faute de nouvelles libéralisations commerciales, elle tomberait en effet par terre. C'est ce qu'on appelle la « théorie de la bicyclette » : on doit pédaler vers davantage d'intégration, ou c'est la chute.
Autour du numéro de mai 2020. Un parcours depuis le dossier « Covid-19 : après la crise… les crises » jusqu'aux palmiers de Miami, en passant par la Fondation Saint-Simon.
Édito. Confinées, infantilisées, sidérées autant que terrorisées par les chaînes d'information en continu, les populations sont devenues spectatrices, passives, anéanties. Par la force des choses, les rues se sont vidées. Il n'y a plus ni « gilets jaunes » en France, ni Hirak en Algérie, ni manifestations à Beyrouth ou à Barcelone. Tel un enfant apeuré par le grondement de l'orage, chacun attend de connaître le sort que le pouvoir lui réserve.
Autour du numéro d'avril 2020. Un épisode sous état d'urgence sanitaire : autour du dossier d'avril «Covid-19, et la vie bascula», d'un tweet sur l'Afrique comme cobaye, de Jean-Paul Sartre quarante ans après, et de médias enfin débarrassés de la publicité.
Éditorial d'avril 2020. Une fois cette tragédie surmontée, tout recommencera-t-il comme avant ? Depuis trente ans, chaque crise a nourri l'espérance déraisonnable d'un retour à la raison, d'une prise de conscience, d'un coup d'arrêt. On a cru au confinement puis à l'inversion d'une dynamique sociopolitique dont chacun aurait enfin mesuré les impasses et les menaces.
La France est confinée et France 4 rediffuse à partir du 24 mars « Apocalypse », une série historique constellée d'énormités. L'historien Pierre Grosser en proposait une critique appuyée dans le numéro de février 2020.
Autour du numéro de mars 2020. Cause profonde des pandémies, diplomatie des villes, Toulon, économie numérique et Wakaliwood. Retour des réseaux sur la fantasy gay. Une archive sur une précédente épidémie. Un hommage aux médias hostiles à Bernie Sanders. Épisode 1 du podcast du «Diplo».
Éditorial de mars 2020. La décision britannique de quitter l'Union européenne intervient trop tard. Le départ d'un État qui a incarné à la fois le libre-échange, l'alignement sur Washington, la financiarisation et le néolibéralisme, aurait pu constituer une excellente nouvelle…
Éditorial de janvier 2020. Est-ce déjà la troisième ou la quatrième vague de protestations de masse contre l'ordre néolibéral et ses gouvernants ? De Beyrouth à Santiago, sans oublier Paris, le pouvoir politique paraît en tout cas incapable de rétablir la situation. Y compris quand il recourt à la manière forte.
Un jeune qui sacrifie sa vie comme on le fait dans les régimes autoritaires, des manifestants qui perdent un œil, une main, lors d'une charge de police, des pamphlétaires de droite qui annoncent la guerre civile… Plusieurs mouvements de grève vont intervenir dans les semaines qui viennent. S'ils échouent, où serons-nous l'année prochaine ?
Si Charles de Gaulle s'opposait à l'adhésion du Royaume-Uni au Marché commun parce qu'il pensait que ce pays deviendrait le cheval de Troie américain sur le Vieux Continent, les États-Unis n'ont rien à craindre du Brexit. Car, au fil des décennies, l'Union européenne est devenue leur écurie. La domination de Washington est encore plus humiliante en matière de défense.
Providentielle, la canicule de juillet 2019 ! Elle a occulté une affaire tout aussi révélatrice des dérèglements actuels, mais démocratiques, ceux-là. Aveuglés par la sueur, peu d'Européens ont en effet remarqué que le discours politique dont on les abreuvait depuis au moins trois ans venait d'être dynamité. Et la presse, occupée à d'autres « investigations », ne s'est pas démenée pour le leur signaler.
Pour bien « résister » au racisme américain, faut-il détruire les peintures murales d'un artiste communiste financé par le New Deal ? La question peut paraître d'autant plus absurde que Life of Washington, l'ensemble de treize œuvres de Victor Arnautoff condamné par certains « résistants » californiens, affiche un contenu antiraciste, révolutionnaire pour l'époque. Sur une surface totale de cent cinquante mètres carrés, elles pourfendent l'hypocrisie des proclamations vertueuses des Pères fondateurs de la Constitution américaine, dont George Washington. Malgré cela, la commission scolaire de San Francisco a voté le 25 juin dernier, à l'unanimité, l'effacement des treize peintures d'Arnautoff qui ornent les murs du lycée George Washington depuis son inauguration en 1936. Loin de rendre hommage au premier président (...)