Entretien avec Evgeny Morozov, fondateur et éditeur du portail The Syllabus. Auteur de «Pour tout résoudre cliquez ici. L'aberration du solutionnisme technologique».
Autour du numéro d'octobre 2020. Des élections contestables, déjà contestées ou qui ne manqueront pas de l'être aux États-Unis, au Mali et en Biélorussie, Jacques Ellul critique de la 5G et des médias algériens sous cloche.
La Maison Blanche, vendredi 4 septembre 2020. La scène dure moins d'une minute. M. Donald Trump trône derrière un énorme bureau encombré de dorures et de téléphones que jouxtent deux petites tables nues qu'on pourrait prendre pour des pupitres d'écolier. Derrière l'une, le président serbe Aleksandar Vučić ; derrière l'autre, le premier ministre kosovar Avdullah Hoti. M. Trump interprète sans finesse le rôle du faiseur de paix.
Février 1966. Les Chinois ont essuyé, à la conférence tricontinentale qui s'est déroulée le mois dernier à La Havane, leur première défaite en Amérique latine. Elle a été cuisante puisque c'est Fidel Castro lui-même qui a pris l'initiative de la leur infliger. Il l'a fait sans détours.
Autour du numéro de septembre 2020. Une plongée au sein de l'Internationale des Chrétiens évangéliques, un retour sur le mois de septembre 1970 en Jordanie et au Chili, ainsi qu'un hommage au pouvoir diplomatique avec Marc Endeweld, qui a enquêté pendant un an pour savoir qui pilote vraiment le Quai d'Orsay.
Édito. La plupart des capitales européennes espèrent elles aussi le retour à Washington d'une présidence « normale ». Décidément incapables de se dégager du leadership américain, y compris quand il est exercé par un chef inculte et vociférant, elles imaginent qu'une administration démocrate les traitera avec davantage de considération. Doit-on se réjouir d'une telle restauration au seul motif que l'alternative est parée des couleurs de l'apocalypse ?
Autour du numéro d'août 2020. Un parcours dans « Le Monde diplomatique » des CSP+, une archive en forme de résolution pour le nouveau garde des sceaux — libérer Georges Ibrahim Abdallah et vider les prisons — ainsi qu'un hommage à France Inter en général et à Léa Salamé en particulier.
Éditorial d'août 2020. Des soldats américains de 18 ans qui partent aujourd'hui faire la guerre en Afghanistan n'étaient pas encore nés quand elle fut déclenchée. En 2012, Donald Trump avait déjà tranché : « Il est temps de quitter l'Afghanistan. » Il n'est pas acquis qu'il parvienne à ses fins mieux que son prédécesseur Barack Obama. Car chacune des tentatives de désengager les États-Unis militairement d'un pays quelconque provoque une levée de sabres à Washington.
Éditorial de juillet 2020. Apple, Amazon, Walmart, Nike, Adidas, Facebook, Twitter, qui savent mieux que personne ce que « systémique » signifie, doivent redouter que la mise en cause d'iniquités structurelles aux États-Unis cible bientôt d'autres infamies que les violences policières — et situées plus près de leur conseil d'administration.
Autour du numéro de juillet 2020. De la planification soviétique à la planification selon Macron. Une traversée cartographique du monde du tourisme et de la France à pied. Un hommage à quelques plombiers en blouse blanche.
Retour sur l'article de juin 2020, « Union européenne, zizanie chez les “sages” », consacré à une querelle ésotérique et passée largement inaperçue au cœur de la zone euro. Querelle rendue plus sensible encore par la crise du coronavirus.
Autour du numéro de juin 2020. Des chiffres chinois sur le coronavirus, une enquête dans le temple de l'euro ainsi qu'un hommage à quelques missionnaires médiatiques passionnés par l'Amérique latine.
Éditorial de juin 2020. Nul ne peut convaincre un forcené d'agir contre sa nature. Or l'Europe a l'obsession de construire un grand marché. Sans frontières, droits de douane ou subventions. Faute de nouvelles libéralisations commerciales, elle tomberait en effet par terre. C'est ce qu'on appelle la « théorie de la bicyclette » : on doit pédaler vers davantage d'intégration, ou c'est la chute.
Autour du numéro de mai 2020. Un parcours depuis le dossier « Covid-19 : après la crise… les crises » jusqu'aux palmiers de Miami, en passant par la Fondation Saint-Simon.
Édito. Confinées, infantilisées, sidérées autant que terrorisées par les chaînes d'information en continu, les populations sont devenues spectatrices, passives, anéanties. Par la force des choses, les rues se sont vidées. Il n'y a plus ni « gilets jaunes » en France, ni Hirak en Algérie, ni manifestations à Beyrouth ou à Barcelone. Tel un enfant apeuré par le grondement de l'orage, chacun attend de connaître le sort que le pouvoir lui réserve.
Autour du numéro d'avril 2020. Un épisode sous état d'urgence sanitaire : autour du dossier d'avril «Covid-19, et la vie bascula», d'un tweet sur l'Afrique comme cobaye, de Jean-Paul Sartre quarante ans après, et de médias enfin débarrassés de la publicité.
Éditorial d'avril 2020. Une fois cette tragédie surmontée, tout recommencera-t-il comme avant ? Depuis trente ans, chaque crise a nourri l'espérance déraisonnable d'un retour à la raison, d'une prise de conscience, d'un coup d'arrêt. On a cru au confinement puis à l'inversion d'une dynamique sociopolitique dont chacun aurait enfin mesuré les impasses et les menaces.
La France est confinée et France 4 rediffuse à partir du 24 mars « Apocalypse », une série historique constellée d'énormités. L'historien Pierre Grosser en proposait une critique appuyée dans le numéro de février 2020.
Autour du numéro de mars 2020. Cause profonde des pandémies, diplomatie des villes, Toulon, économie numérique et Wakaliwood. Retour des réseaux sur la fantasy gay. Une archive sur une précédente épidémie. Un hommage aux médias hostiles à Bernie Sanders. Épisode 1 du podcast du «Diplo».
Éditorial de mars 2020. La décision britannique de quitter l'Union européenne intervient trop tard. Le départ d'un État qui a incarné à la fois le libre-échange, l'alignement sur Washington, la financiarisation et le néolibéralisme, aurait pu constituer une excellente nouvelle…
Éditorial de janvier 2020. Est-ce déjà la troisième ou la quatrième vague de protestations de masse contre l'ordre néolibéral et ses gouvernants ? De Beyrouth à Santiago, sans oublier Paris, le pouvoir politique paraît en tout cas incapable de rétablir la situation. Y compris quand il recourt à la manière forte.
Un jeune qui sacrifie sa vie comme on le fait dans les régimes autoritaires, des manifestants qui perdent un œil, une main, lors d'une charge de police, des pamphlétaires de droite qui annoncent la guerre civile… Plusieurs mouvements de grève vont intervenir dans les semaines qui viennent. S'ils échouent, où serons-nous l'année prochaine ?
Si Charles de Gaulle s'opposait à l'adhésion du Royaume-Uni au Marché commun parce qu'il pensait que ce pays deviendrait le cheval de Troie américain sur le Vieux Continent, les États-Unis n'ont rien à craindre du Brexit. Car, au fil des décennies, l'Union européenne est devenue leur écurie. La domination de Washington est encore plus humiliante en matière de défense.
Providentielle, la canicule de juillet 2019 ! Elle a occulté une affaire tout aussi révélatrice des dérèglements actuels, mais démocratiques, ceux-là. Aveuglés par la sueur, peu d'Européens ont en effet remarqué que le discours politique dont on les abreuvait depuis au moins trois ans venait d'être dynamité. Et la presse, occupée à d'autres « investigations », ne s'est pas démenée pour le leur signaler.
Pour bien « résister » au racisme américain, faut-il détruire les peintures murales d'un artiste communiste financé par le New Deal ? La question peut paraître d'autant plus absurde que Life of Washington, l'ensemble de treize œuvres de Victor Arnautoff condamné par certains « résistants » californiens, affiche un contenu antiraciste, révolutionnaire pour l'époque. Sur une surface totale de cent cinquante mètres carrés, elles pourfendent l'hypocrisie des proclamations vertueuses des Pères fondateurs de la Constitution américaine, dont George Washington. Malgré cela, la commission scolaire de San Francisco a voté le 25 juin dernier, à l'unanimité, l'effacement des treize peintures d'Arnautoff qui ornent les murs du lycée George Washington depuis son inauguration en 1936. Loin de rendre hommage au premier président (...)