Avec leur capitalisation boursière à faire pâlir un produit intérieur brut, leur mainmise sur la diffusion de l'information et leur omniprésence dans les interactions sociales, les géants américains du numérique avaient fini par paraître plus puissants que les États. Battre monnaie (virtuelle) ou conquérir l'espace, leur appétit régalien semblait sans limites. La soumission spectaculaire des dirigeants de la tech à M. Donald Trump révèle cependant des rois nus, dépendants du pouvoir politique.
Parmi les nombreuses élections qui ont émaillé l'année 2024, il n'était pas écrit que le scrutin présidentiel roumain tiendrait une place particulière. Depuis 1989 et la chute du communisme, le Parti social-démocrate et le Parti national libéral, aussi atlantistes et proeuropéens l'un que l'autre, se succèdent au pouvoir, quand ils ne gouvernent pas ensemble, comme actuellement. Une surprise d'envergure internationale semblait donc improbable.
Austérité : la méthode est à ce point disqualifiée qu'on n'ose plus dire son nom. Le gouvernement français évoquera donc un « budget de redressement », « de responsabilité », « de vérité ». Ainsi revient-elle. Non comme une thérapie de choc, mais graduellement, discrètement, presque honteusement.