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16.09.2025 à 18:35

Les coalitions, une pratique courante dans l'Union européenne

Boran Tobelem
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La France se trouve aujourd'hui dans une situation peu coutumière. Depuis les législatives de 2022, aucun camp politique ne possède de majorité absolue à la chambre basse. Et la fragmentation de l'hémicycle s'est largement accrue après le nouveau scrutin de 2024, rendant à la fois plus nécessaire et plus complexe la formation d’une coalition gouvernementale […]

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Texte intégral (2275 mots)
Friedrich Merz - Olaf Scholz
En Allemagne, le gouvernement de coalition du conservateur Friedrich Merz (à droite) associe également les sociaux-démocrates de l'ancien chancelier Olaf Scholz (à gauche) - Crédits : Deutscher Bundestag

La France se trouve aujourd'hui dans une situation peu coutumière. Depuis les législatives de 2022, aucun camp politique ne possède de majorité absolue à la chambre basse. Et la fragmentation de l'hémicycle s'est largement accrue après le nouveau scrutin de 2024, rendant à la fois plus nécessaire et plus complexe la formation d’une coalition gouvernementale en mesure de rassembler un soutien parlementaire suffisant.

Arrivé en tête le 7 juillet 2024, le Nouveau Front populaire (NFP), l'alliance électorale de partis de gauche, compte pour environ un tiers des députés à l'Assemblée nationale (190 sur 577). L'ancienne majorité présidentielle (Renaissance, MoDem et Horizons) rassemble quant à elle 161 élus, contre 138 pour le Rassemblement national (RN) et ses alliés de l'Union des droites pour la République (UDR).

Si la France a connu plusieurs gouvernements de coalition sous la Ve République, ceux-ci se sont généralement constitués entre partis proches idéologiquement, limitant ainsi les divisions politiques majeures au sein de la majorité. Parmi les principales coalitions figurent les gouvernements socialistes de Pierre Mauroy dans les années 1980, la Gauche plurielle sous Lionel Jospin (1997-2002), ainsi que plusieurs majorités rassemblant la droite modérée sous Jacques Chirac et les alliances contemporaines sous la présidence d'Emmanuel Macron.

En revanche, notre pays n’a pas l’habitude de voir des partis adverses s’unir pour former une coalition gouvernementale. Une tradition politique plus courante dans le reste de l'Union européenne, où des partis issus de divers bords politiques, parfois très éloignés, peuvent s'entendre sur un programme commun au préalable. Ce qui ne les empêche pas pour autant de subir des tensions internes, des blocages institutionnels, voire des dissolutions anticipées ou des élections répétées.

Des Européens habitués des coalitions

En France, le scrutin majoritaire à deux tours est censé favoriser l'émergence d'un bloc pouvant gouverner seul, avec le soutien d'une majorité absolue de députés à l'Assemblée nationale. Mais dans la majeure partie des autres États membres de l'Union européenne, les élections législatives ont lieu au scrutin proportionnel à un tour, quelques-uns ayant opté pour des systèmes mixtes. Les partis vainqueurs y sont donc souvent confrontés à une absence de majorité absolue au Parlement.

D'où la nécessité de former des coalitions : dans la quasi-totalité des États de l'UE, c'est aujourd'hui la règle. Seuls la Grèce et Malte, actuellement dirigées par un seul parti, font exception. Dans les autres pays de l'UE, des forces politiques plus ou moins divergentes sont parvenues à s'entendre pour assumer le pouvoir. En voici quelques exemples.

Les coalitions de partis proches, une exception en Europe

Dans quelques pays européens, les coalitions gouvernementales regroupent des partis partageant des affinités idéologiques fortes, ce qui facilite la prise de décisions et la cohésion au sein de l’exécutif. Ces coalitions homogènes, qui caractérisent par exemple les gouvernements espagnol ou italien, sont cependant devenues aujourd'hui des exceptions.

En Espagne, le gouvernement actuel est une coalition de centre gauche dirigée par le socialiste Pedro Sánchez, formée après les élections anticipées de juillet 2023. Il associe le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), le Parti des socialistes de Catalogne (PSC) et l’alliance Sumar, qui regroupe plusieurs partis de gauche et écologistes. Minoritaire au Parlement, il bénéficie du soutien sans participation de partis nationalistes et indépendantistes catalans et basques, ce qui complique cependant la stabilité et la mise en œuvre des réformes.

En Italie, l'exécutif en fonction depuis 2022 regroupe les partis de droite et d'extrême droite Frères d’Italie (FdI), la Ligue (Lega) et Forza Italia (FI). Dirigée par la présidente du Conseil Giorgia Meloni, la coalition détient une majorité absolue au Parlement, avec environ 59 % des sièges à la Chambre des députés. Malgré leurs positions proches sur les sujets sociétaux ou la souveraineté nationale, les partis connaissent des différends sur la question de la guerre en Ukraine et même la gestion des migrations.

Les coalitions hétérogènes en expansion

Pour différentes raisons liées à la fragmentation politique, à la diversification des opinions et au rejet croissant des partis traditionnels, la plupart des pays de l'Union européenne sont actuellement gouvernés par des majorités plus larges, qui associent des partis aux positions parfois éloignées. Cela se traduit par des coalitions hétérogènes, qui nécessitent des compromis importants pour assurer la stabilité gouvernementale et une gouvernance efficace.

En Allemagne par exemple, ce type de coalition est la norme depuis plusieurs décennies. En place depuis mai 2025, le gouvernement du conservateur Friedrich Merz est une grande coalition ("groko") entre l'Union chrétienne-démocrate (CDU/CSU) et le Parti social-démocrate (SPD). Majoritaire, elle réunit des partis de droite modérée et de centre gauche qui, bien que proches sur certains sujets clés comme la stabilité économique et la défense de l'Europe, conservent des divergences. La précédente "groko" avait été dirigée par Angela Merkel (CDU) de 2018 à 2021 : le social-démocrate Olaf Scholz y avait assumé les fonctions de vice-chancelier et ministre des Finances.

En Pologne, Donald Tusk et son parti de centre droit, la Plateforme civique (PO, affiliée au PPE), sont parvenus à déloger la droite ultraconservatrice du pouvoir en octobre 2023. Le parti Droit et justice (PiS, lié aux CRE) dirigeait en effet l'exécutif polonais depuis 2015. Pour gagner, Donald Tusk, ancien président du Conseil européen (2014-2019), a dû s'unir avec plusieurs partis allant du centre droit à la gauche, avec lesquels il gouverne aujourd'hui.

En Belgique, le nationaliste flamand Bart De Wever (N-VA) dirige depuis février 2025 une coalition gouvernementale dite "Arizona", composée des socialistes flamands de Vooruit, des chrétiens-démocrates flamands (CD&V), ainsi que les libéraux francophones des Engagés et du Mouvement réformateur (MR). L’accord de coalition prévoit notamment une augmentation du revenu minimum garanti, une réduction des cotisations sociales, un maintien du gel des salaires jusqu’en 2027 ainsi qu'un renforcement des dépenses militaires à 2 % du PIB d’ici 2029.

En cas de minorité parlementaire, les gouvernements doivent généralement obtenir le soutien supplémentaire de partis non membres de l'exécutif mais qui s'engagent, sous certaines conditions (réformes, autres postes clés…), à ne pas faire tomber le gouvernement. C'est par exemple le cas de la Suède, où l'exécutif formé en octobre 2022 est composé du Parti modéré, des Chrétiens-démocrates et des Libéraux, avec le soutien sans participation des Démocrates de Suède, principal parti d’extrême droite. Dirigée par le Premier ministre conservateur Ulf Kristersson, la coalition dispose ainsi d’une majorité étroite au Riksdag, le Parlement suédois, ce qui n'est pas sans susciter des débats et des tensions internes sur plusieurs sujets sociaux et politiques.

Mentionnons enfin les Pays-Bas, où le gouvernement démissionnaire est dirigé par l'ancien chef des services secrets Dick Schoof, sans affiliation partisane. Le haut-fonctionnaire y a dirigé, de juillet 2024 à juin 2025, une coalition allant du centre droit à l'extrême droite. Composée du Parti pour la liberté (PVV, extrême droite), du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, centre droit), du Nouveau Contrat social (NSC, centre droit) et du Mouvement agriculteur-citoyen (BBB, droite), elle a éclaté le 3 juin 2025 avec le départ du PVV, en raison de désaccords sur la politique migratoire. Des élections anticipées sont prévues pour octobre.

Au Parlement européen aussi, une fragmentation en hausse

Élus au scrutin proportionnel à un tour, les députés européens doivent d'abord s'entendre pour approuver la Commission européenne et son programme tous les cinq ans, en début de mandat. Ils sont ensuite obligés de nouer des compromis, au cas par cas, entre différentes forces politiques pour adopter les législations européennes.

Au Parlement européen, aucun groupe parlementaire n'a jamais obtenu la majorité absolue des sièges à lui seul. Jusqu'en 2019, les conservateurs (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D) l'atteignaient conjointement, sans aucun autre groupe, et n'avaient souvent besoin de négocier qu'entre eux pour adopter des textes. Mais depuis les élections européennes de 2019 et davantage encore après celles de 2024, l'hémicycle s'est fragmenté. Les législations nécessitent désormais l'approbation d'au moins trois groupes (le plus souvent les conservateurs du PPE, les sociaux-démocrates de S&D et les libéraux de Renew).

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16.09.2025 à 18:08

La politique européenne de la recherche et de l'innovation

Florian Chaaban
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La politique européenne de recherche et de développement technologique (RDT) occupe aujourd'hui une place importante au sein de l'Union. Son champ d’action, élargi dans les années 1980 avec la création d’un programme-cadre pour la recherche, se poursuit aujourd’hui à travers Horizon Europe, le programme de l'Union pour la recherche et l'innovation couvrant la période 2021-2027. […]

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Texte intégral (2955 mots)
L'UE représente aujourd'hui environ 20 % des investissements mondiaux en recherche et innovation - Crédits : DMP / iStock
L'UE représente aujourd'hui environ 20 % des investissements mondiaux en recherche et innovation - Crédits : DMP / iStock

La politique européenne de recherche et de développement technologique (RDT) occupe aujourd'hui une place importante au sein de l'Union. Son champ d’action, élargi dans les années 1980 avec la création d’un programme-cadre pour la recherche, se poursuit aujourd’hui à travers Horizon Europe, le programme de l'Union pour la recherche et l'innovation couvrant la période 2021-2027. D'autres instruments de financement le complètent, comme Euratom, le Fonds pour l'innovation ou le programme spatial européen.

Les objectifs sont clairement définis : renforcement scientifique, promotion de l'excellence, coopération internationale et diffusion des connaissances. L'article 179 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) dispose que "l’Union a pour objectif de renforcer ses bases scientifiques et technologiques, par la réalisation d’un espace européen de la recherche dans lequel les chercheurs, les connaissances scientifiques et les technologies circulent librement".

L'Espace européen de la recherche comme cadre de coordination

Créé en 2000 par le Conseil européen de Lisbonne, l’Espace européen de la recherche (EER) a vu ses priorités réajustées en 2020 afin de renforcer la coordination et de rendre ses objectifs plus concrets pour les chercheurs et les innovateurs. Selon les termes du Conseil de l'Union européenne, le nouvel EER "renforce la coordination dans l'UE, que ce soit avec les États membres et le secteur privé comme avec les partenaires internationaux, ce qui donne à l'Europe un avantage concurrentiel au profit tant des entreprises que des citoyens".

L’un des éléments centraux du nouvel EER est le "pacte pour la recherche et l’innovation en Europe". Dans ce cadre, les États membres de l’UE s’engagent à partager un ensemble de valeurs et de principes communs, à définir des priorités d’action collectives, à accroître leurs investissements et à entreprendre les réformes nécessaires. Ils visent également à mettre en place un dispositif de coordination et de suivi des politiques de recherche et d’innovation à la fois plus simple et plus efficace.

Approuvé par le Conseil en mai 2025, le programme stratégique 2025-2027 de l'EER vise à "renforcer le paysage européen de la recherche et de l'innovation". Il s’appuie sur un ensemble de politiques structurelles, qui portent notamment sur la science ouverte, l’égalité entre les femmes et les hommes, la pérennité des carrières scientifiques, le développement des infrastructures de recherche, la coopération internationale et la valorisation des connaissances.

À côté de ces orientations de long terme, des actions ciblées doivent produire des résultats concrets d’ici trois ans, par exemple en développant l’intelligence artificielle pour la recherche ou encore en renforçant la sécurité de la recherche. Les États membres peuvent y participer de manière volontaire et flexible.

Sur le plan financier, la Commission estime que l’innovation a contribué à près des deux tiers de la croissance économique européenne au cours des dernières décennies. L'UE représente également environ 20 % des investissements mondiaux en recherche et innovation. Mais cette part est sous pression face à la montée en puissance de la Chine et des États-Unis, ce qui conduit à un renforcement des efforts d’investissement. Le nouvel EER réaffirme l’objectif, fixé dès 2000 dans la stratégie de Lisbonne, d’atteindre 3 % du PIB consacré à la recherche et au développement. En 2018, cet investissement représentait environ 2,2 % dans l’Union, avec de fortes disparités entre États membres.

Les instruments de la politique européenne de recherche

Depuis 1983, l’Union européenne met en œuvre sa politique en matière de recherche et développement technologique à travers les programmes-cadres (PCRDT), qui assurent un financement continu et structuré.
Elle s’appuie également sur plusieurs organes spécialisés :

  • le Conseil européen de la recherche (ERC), créé en 2007, qui soutient la recherche exploratoire dans tous les domaines scientifiques et technologiques ;
  • l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT), fondé en 2008 pour renforcer la capacité d’innovation à l’échelle du continent  ;
  • la coopération européenne en science et technologie (COST), qui favorise la mise en réseau des chercheurs européens et internationaux.

Horizon Europe, phare de la recherche européenne

"Horizon Europe" est le programme-cadre de l'UE pour la recherche et l'innovation pour la période 2021-2027. Le programme disposait initialement d'un budget de 95,5 milliard d'euros, ramené lors de la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel 2021-2027 à 93,4 milliards d'euros à compter de 2025.

La structure du programme repose sur quatre grands piliers. Le premier est l’excellence scientifique. Vient ensuite l’attention portée aux problématiques mondiales et à la compétitivité industrielle européenne, grâce à la mise en œuvre de missions de recherche menées à l’échelle de l’Union européenne afin d’apporter des réponses à des enjeux spécifiques. Le troisième pilier, intitulé "Europe innovante", vise à faire du continent un véritable précurseur en matière d’innovation et à favoriser une meilleure intégration entre les entreprises, la recherche, l’enseignement supérieur et l’entrepreneuriat. Enfin, le quatrième pilier concerne l’élargissement de la participation et le renforcement de l’espace européen de la recherche.

Les grands domaines de la recherche européenne

La politique de recherche et d’innovation de l'Union ne se limite pas aux sciences fondamentales : elle irrigue de nombreux secteurs stratégiques.

La santé constitue un axe prioritaire, avec le soutien à la recherche biomédicale, au développement de nouveaux vaccins, de traitements innovants et de solutions de médecine personnalisée. L’énergie et le climat sont un autre pilier, avec des programmes portés par Euratom pour la sûreté nucléaire civile, mais aussi avec d’importants investissements dans les énergies renouvelables, l’hydrogène propre ou l’efficacité énergétique. Enfin, le spatial bénéficie d’un appui particulier, l’Union travaillant de concert avec l’Agence spatiale européenne (ESA) pour des projets phares tels que Galileo (navigation par satellite) et Copernicus (observation de la Terre).

En mars 2024, un second plan stratégique a été adopté pour la période 2025-2027. Il fixe trois priorités essentielles : la transition écologique, la transition numérique et la construction d’une Europe plus résiliente, compétitive, inclusive et démocratique.

D'après la Commission européenne, le programme Horizon Europe a financé plus de 15 000 projets à mi-parcours (avril 2025), pour un budget cumulé de plus de 43 milliards d'euros. Ces initiatives ont mené à des réalisations concrètes telles que des bus électriques à pile à combustible pour les villes européennes ; de nouveaux antibiotiques ou encore des technologies d'intelligence artificielle (IA) accessibles à la communauté scientifique.

Faire de l'UE une terre d'accueil et d'excellence pour les chercheurs

Au-delà des stratégies, ce sont bien les chercheurs européens qui donnent vie à la politique de recherche et d’innovation de l’Union. Entre 2013 et 2023, le nombre de chercheurs en équivalent temps plein (ETP) est passé de 1,48 à 2,15 millions, soit une hausse significative de 45,4 % selon Eurostat. Une croissance portée en grande partie par le secteur privé, qui emploie 56,6 % des chercheurs, suivi de l’enseignement supérieur (31,8 %) et du secteur public (10,2 %).

Pour entretenir cette puissance critique en matière de recherche et d'innovation, il convient aussi d'attirer de nouveaux talents, tout en ne laissant pas partir ceux qui alimentent le vivier existant. C'est pourquoi l'UE et la France ont lancé le 5 mai 2025 l'initiative "Choose Europe for science" (choisir l'Europe pour la science). Ce projet pilote entend positionner l'Europe comme une destination de choix pour les chercheurs en leur offrant d'excellentes conditions de travail et de solides perspectives de carrière. Dans le viseur et en première ligne, les chercheurs américains dont les travaux sont menacés par les politiques de l’administration Trump. Une enveloppe de 500 millions d'euros pour la période 2025-2027 a été débloquée en ce sens. La France, elle, s'est engagée à mobiliser 100 millions d'euros supplémentaires via le programme France 2030.

Arguant que la science est "la clé de [l']avenir ici en Europe", la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré que l'UE allait "aider les institutions publiques et privées à mieux se rapprocher des travailleurs et des chercheurs hautement qualifiés", mais aussi "'accélérer et simplifier l’entrée des chercheurs de haut niveau'" sur le sol européen. La cheffe de l'exécutif européen a par ailleurs clamé sa volonté "dinscrire la liberté de la recherche scientifique dans le droit au moyen d’un nouvel acte législatif sur l’Espace européen de la recherche".

En 2025, la Commission européenne a en outre prévu de consacrer plus de 1,25 milliard d’euros aux appels à projets dans le cadre des actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA). Ce programme finance la mobilité internationale, la formation et le développement de carrière des chercheurs à travers des projets de recherche collaboratifs ou individuels en Europe et au-delà depuis bientôt 30 ans. Concrètement, les actions Marie Skłodowska-Curie soutiennent les chercheurs à chaque étape de leur parcours, en finançant la formation doctorale, les mobilités postdoctorales et la circulation des savoirs entre l’Europe et le reste du monde.

Enfin, une autre mission essentielle de l'UE est de rendre la recherche plus proche des citoyens. Cela passe notamment par des initiatives comme la nuit européenne des chercheurs, des actions dans les écoles ou des programmes de communication scientifique.

La politique européenne de recherche et d’innovation vise à renforcer la compétitivité scientifique et économique de l’Europe tout en soutenant les transitions écologique et numérique. Elle s’appuie sur une approche intégrée visant à développer des solutions durables et inclusives, contribuant ainsi à l’autonomie stratégique et au modèle de développement européen. Un cadre qui guide les financements européens pour orienter la recherche vers des impacts concrets sur la société et l’économie européenne.

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16.09.2025 à 17:47

Quelles relations l'Union européenne entretient-elle avec Israël et la Palestine ?

Boran Tobelem
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L'Union européenne entretient de fortes relations avec Israël, dont elle est notamment le premier partenaire commercial, comme avec la Palestine, dont elle est le premier donateur mondial d'aides au développement. Dans cette région du Proche-Orient, l'UE s'est depuis longtemps engagée en faveur du processus de paix, prônant une solution à deux États. Une position qui […]

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Texte intégral (4409 mots)
Les présidentes de la Commission européenne Ursula von der Leyen (à gauche) et du Parlement européen Roberta Metsola (au centre) au kibboutz Kfar Aza, victime de massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 - Crédits : Bea Bar Kallos / Commission européenne

L'Union européenne entretient de fortes relations avec Israël, dont elle est notamment le premier partenaire commercial, comme avec la Palestine, dont elle est le premier donateur mondial d'aides au développement. Dans cette région du Proche-Orient, l'UE s'est depuis longtemps engagée en faveur du processus de paix, prônant une solution à deux États. Une position qui se veut impartiale, mais souvent difficile à tenir face à la fréquente radicalité des parties prenantes du conflit israélo-palestinien.

Israël, un proche partenaire de l'UE

La base légale des relations entre l'UE et Israël repose sur un accord d'association, signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000. Ce type d'accord vise le développement de liens principalement commerciaux, mais aussi politiques, culturels et sécuritaires.

Cet accord permet des échanges dans plusieurs secteurs, notamment industriel et agricole. Les liens économiques entre les deux parties sont importants, l'UE étant le premier partenaire commercial d'Israël. En 2024, 28,8 % des exportations israéliennes étaient dirigées vers les Vingt-Sept, tandis que 34,2 % des importations du pays provenaient de l'Union, selon la Commission européenne. L'exécutif européen précise que le total des échanges de marchandises entre l'UE et l'État hébreu s'est élevé à 42,6 milliards d'euros l'an passé.

Mais si les échanges commerciaux sont intenses et structurés de longue date, l’escalade du conflit à Gaza - conséquence prolongée des attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023 - est venue reconfigurer les relations politiques et diplomatiques entre les deux parties. De nombreuses victimes continuent d’être déplorées de part et d’autre, tandis que tous les otages n’ont pas encore été libérés. Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 restent retenues dans l'enclave, selon un décompte de l'AFP réalisé le 5 août 2025. Parmi elles, 27 sont présumées mortes par les autorités israéliennes.

Dans le même temps, la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne est toujours "catastrophique" selon des ONG. Face à ce constat, l'UE a décidé de réagir. À l'occasion du Conseil des Affaires étrangères du 20 mai, la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité, Kaja Kallas, a annoncé un réexamen de l'accord d'association entre l'UE et Israël. En tout, 17 pays se sont prononcés en faveur de cette révision. L’État hébreu a aussitôt répondu par la voix de son porte-parole au ministère des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, jugeant que les annonces de la cheffe de la diplomatie européenne reflétaient "une incompréhension totale de la réalité complexe à laquelle Israël est confronté".

Dans le viseur des Vingt-Sept : l'article 2 de l'accord, fondé sur le respect des droits de l'Homme. Celui-ci dispose que les relations entre les deux parties "sont fondées sur le respect des droits de l'Homme et des principes démocratiques, qui guident leur politique intérieure et internationale et constituent un élément essentiel du [texte]". La possibilité de réviser cet accord est soutenue depuis longtemps par l'Espagne et l'Irlande.

Le 23 juin 2025, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont réaffirmé leur préoccupation face à la situation humanitaire dramatique à Gaza, aux violations du droit international et à l’expansion des colonies en Cisjordanie. Malgré un audit du représentant spécial de l’UE pointant ces manquements, ils ont adopté une position prudente, appelant Israël à des efforts concrets sans sanction immédiate. "Notre intention n'est pas de les punir", a déclaré la cheffe de la diplomatie de l'UE, se disant prête à explorer d'autres options si la situation ne s'améliore pas.

Le 10 juillet, un accord a été conclu avec Israël pour autoriser l’entrée quotidienne d’environ 160 camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, via huit points d’accès. Ce volume reste inférieur à celui d’avant l’attaque du Hamas d’octobre 2023. Israël s’est aussi engagé à entamer la réparation de certaines infrastructures essentielles. Ce geste, salué par l’UE, reste toutefois très insuffisant face à l’aggravation de la crise. Le 22 août, l’ONU a déclaré un état de famine à Gaza, une première au Moyen-Orient.

Face à une situation devenue "inacceptable", la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a haussé le ton lors de son discours sur l'état de l'Union, le 10 septembre. Très attendue sur le sujet, l'Allemande a annoncé son intention de mettre fin au soutien bilatéral accordé à Israël, de proposer des sanctions contre certains ministres extrémistes ainsi que des colons violents, et d’envisager une suspension partielle de l’accord d’association sur ses volets commerciaux. Les mesures en réflexion ne devraient toutefois pas "avoir d'impact sur la collaboration avec la société civile israélienne ou le mémorial de l'Holocauste Yad Vashem", a prévenu la responsable de l'exécutif européen. Elle a également insisté sur l’urgence de la libération des otages détenus depuis maintenant plus de 700 jours.

Le lendemain, le Parlement européen a plaidé "en faveur de l’aide à Gaza, de la libération des otages et de la justice", dans une résolution adoptée par 305 voix pour (151 contre et 122 abstentions). L'institution y demande "instamment à toutes les institutions de l’Union et à tous les États membres de prendre des mesures diplomatiques pour s’engager en faveur d’une solution fondée sur la coexistence de deux États, en vue de progresser avant l’Assemblée générale des Nations unies [le 22] septembre".

Dans les faits, Israël est par ailleurs intégré à la politique de voisinage de l'UE, visant de bonnes relations politiques et économiques avec les pays voisins. Le pays participe au partenariat Euromed, destiné au pourtour méditerranéen, et fait partie du programme Erasmus+, permettant des mobilités entre jeunes Européens et Israéliens. Avec les Vingt-Sept, la Palestine et 14 autres pays, l’État hébreu est aussi membre de l’Union pour la Méditerranée (UpM), qui renforce Euromed.

La coopération entre l'UE et Israël concerne aussi le domaine scientifique. Le pays participe à Horizon Europe, programme de l'UE pour l'innovation et la recherche, doté de plus de 95 milliards d'euros pour la période 2021-2027. Une situation qui pourrait évoluer en raison de la crise humanitaire à Gaza. Le 28 juillet, la Commission européenne a proposé de suspendre partiellement la participation d’Israël au programme. La suspension, toujours bloquée, viserait uniquement "les entités israéliennes impliquées dans l’Accélérateur du Conseil européen de l’innovation (CEI)", un programme destiné aux start-ups et PME développant des technologies de pointe à usages civil et militaire, comme la cybersécurité, les drones ou l’intelligence artificielle. Ce dernier bénéficie d'une enveloppe de 10,1 milliards d'euros.

Israël prend aussi part à Galileo, équivalent européen du GPS. Enfin, après l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, l’UE s’est rapprochée de l’État hébreu pour accroître ses importations de gaz et réduire sa dépendance à la Russie.

L'UE, premier donateur d'aide au développement de la Palestine

Dès 1975, l’UE a établi des relations avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dans le cadre du dialogue euro-arabe, initié au début des années 1970 par la France, et qui vise à renforcer la coopération entre l’Europe et les États arabes.

Au sein de l'Union européenne, les approches des États membres concernant la Palestine - qui a obtenu le statut de pays observateur à l'ONU en 2012 - diffèrent sensiblement. Notamment du point de vue de la reconnaissance diplomatique de l’État. 11 pays parmi les 27 reconnaissent aujourd'hui la Palestine en tant qu’État souverain.

Après deux jours passés en Égypte et un déplacement près de la frontière de Gaza auprès de blessés palestiniens, Emmanuel Macron a franchi un pas important le 9 avril en annonçant que la France pourrait reconnaître l’État de Palestine au mois de juin 2025. Ce mois devait coïncider avec la co-organisation, par la France et l’Arabie Saoudite, d’une conférence internationale sur la Palestine au siège des Nations Unies à New York. Mais cette conférence n’a finalement pas eu lieu, principalement en raison du déclenchement du conflit entre l’Iran et Israël et de la persistance des tensions dans la région, ce qui a freiné la dynamique diplomatique à l’ONU.

Malgré cela, la France a maintenu son engagement. Le 25 juin, un débat s’est tenu à l’Assemblée nationale sur la situation au Proche-Orient, illustrant la volonté française de rester un acteur clé dans la recherche d’une solution négociée. En parallèle, de nombreux rassemblements en soutien au peuple palestinien ont été organisés dans plusieurs pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas ou l’Espagne, témoignant d’une mobilisation citoyenne forte et d’une évolution des positionnements nationaux au sein de l’Union européenne. Un mois plus tard, le 24 juillet, Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtrait officiellement l'État de Palestine lors de la prochaine assemblée générale des Nations unies, fin septembre, à New York.

La France n'est pas un cas isolé. D'autres pays de l'UE devraient eux aussi reconnaître l'État palestinien. Le 30 juillet, quinze pays occidentaux ont lancé "l'appel de New York" pour une solution à deux États entre Israël et la Palestine. Outre la France, huit d'entre eux se sont dits prêts à reconnaître l'État palestinien, dont le Portugal, la Finlande et le Luxembourg.

Une étape supplémentaire a été franchie le 12 septembre : l’Assemblée générale des Nations unies a adopté à une solide majorité une "déclaration de New York", une feuille de route censée préparer le terrain à la création d’un État palestinien. En dépit de l’opposition frontale d’Israël et des États-Unis, le texte a été soutenu par 142 des 193 États membres (10 voix contre et 12 abstentions parmi les pays participants au vote). "Ensemble, c’est un chemin irréversible vers la paix que nous traçons", a assuré le chef d’État français après le vote. La déclaration reprend les principaux éléments du texte adopté en juillet et va même plus loin en insistant sur le désarmement du Hamas, et son isolement, alors qu’Israël ne cesse de clamer que la reconnaissance annoncée de la Palestine serait "une récompense" pour le mouvement islamiste.

Au-delà du volet politique et du processus de reconnaissance initié par certains États membres, l'Union européenne est aujourd'hui le premier fournisseur d'aide au développement de la Palestine. Pour la période 2021-2024, 1,117 milliard d'euros ont été prévus par l'UE à destination des Palestiniens. Ces fonds ont permis à l'Autorité palestinienne, administrant la Cisjordanie et très dépendante de l'aide internationale, de payer ses fonctionnaires et de financer des secteurs clés, tels que l'éducation ou encore la santé. Plus récemment, l’UE a annoncé le 17 avril 2025 un nouveau programme d’aide de 1,6 milliard d’euros, couvrant la période 2025-2027, destiné à soutenir le peuple palestinien, renforcer l’Autorité palestinienne et stabiliser la Cisjordanie et Gaza. Cette aide comprend des subventions directes, des fonds pour des projets économiques et des prêts via la Banque européenne d’investissement.

Depuis les attaques du 7 octobre 2023, l’UE et ses États membres, agissant ensemble sous l’appellation "Équipe Europe ", ont considérablement accru leur soutien humanitaire à la Palestine. Le montant total de cette aide financière a atteint plus de 1,44 milliard d'euros depuis cette date. Dans ce paquet, nombreux sont les États membres à verser des aides financières à la Palestine à partir de leur budget national. Consécutivement aux attaques perpétrées par le Hamas sur le territoire israélien il y a bientôt deux ans, les Vingt-Sept ont ainsi fourni 972,6 millions d'euros d'aide humanitaire au peuple palestinien.

L'engagement de l'UE en faveur du processus de paix

L'UE maintient sa position de non-reconnaissance de tout changement aux frontières de 1967, qui attribuent la Cisjordanie et la bande de Gaza à la Palestine, et prône une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien. De fait, elle ne considère pas les territoires occupés par Israël en Palestine, et les colonies qui s'y trouvent, comme étant israéliens. Ce qui a notamment conduit l'UE à exclure les produits issus des colonies du champ d'application des accords commerciaux avec Israël.

L'UE s'est aussi montrée critique vis-à-vis d'Israël en matière de respect des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, de même que lors des opérations militaires dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas, dénonçant à plusieurs reprises un usage "disproportionné" de la force.

En mars 2024, les chefs d’État et de gouvernement des États membres ont appelé à une "pause humanitaire immédiate" dans les combats, devant conduire à un "cessez-le-feu durable" dans la région. Ils ont réitéré leur demande lors d'un Conseil européen tenu trois mois plus tard, demandant notamment "la libération de tous les otages" et "une augmentation significative et durable des flux d'aide humanitaire dans l'ensemble de la bande de Gaza".

Après avoir condamné toute tentative d'abroger l'accord de 1967 entre Israël et l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) ou "d'entraver de toute autre manière la capacité de ce dernier à exercer son mandat", l'UE s'est félicitée le 18 janvier 2025 de "l'accord de cessez-le-feu conclu à Gaza", censé permettre "la libération progressive des otages - mettant un terme à leur terrible épreuve". Entrée en vigueur le 19 janvier 2025, au lendemain de son approbation par Israël et après quinze mois d’une guerre dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien, la première phase de ce cessez-le-feu n'aura finalement duré que 42 jours, soit jusqu’à la nuit du 26 au 27 février 2025.

La situation à Gaza était encore au programme du Conseil européen, les 26 et 27 juin 2025. Dans ses conclusions, le Conseil a exhorté Israël à "lever complètement le blocus de Gaza, à permettre un accès immédiat et sans entrave de l'aide humanitaire et la distribution continue de celle-ci à grande échelle dans toute la bande de Gaza". Quelques jours plus tard, la diffusion d'images dégradantes de deux otages israéliens amaigris et visiblement affaiblis a suscité un nouvel émoi en Israël et au-delà des frontières.

L’approbation par le cabinet de sécurité israélien du plan de Benyamin Netanyahou visant à "vaincre" le Hamas à Gaza, dans la nuit du 7 au 8 août, a provoqué de rapides réactions européennes. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a été le premier à exhorter Israël à revoir "immédiatement son plan pour Gaza" tandis que le chancelier allemand, Friedrich Merz, a annoncé la suspension des exportations d’armes que l'État hébreu pourrait utiliser à Gaza. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a quant à elle appelé le gouvernement israélien à "reconsidérer" son plan pour Gaza. "Dans le même temps, il faut libérer tous les otages, détenus dans des conditions inhumaines. L'aide humanitaire doit bénéficier d'un accès immédiat et sans entrave à Gaza pour fournir ce qui est nécessaire de toute urgence sur le terrain. Un cessez-le-feu est nécessaire maintenant", a-t-elle ajouté sur le réseau social X. Une mise en garde et des propos à nouveau martelés lors de son discours sur l'état de l'Union, en septembre.

Face à l'escalade des tensions, marquée par l'intensification des frappes sur la principale ville de l’enclave palestinienne, le 16 septembre, l’UE a décidé de durcir le ton face à Israël. Dénonçant une offensive qui "provoquera plus de destructions, plus de morts", la Commission européenne entend approuver le 17 septembre un nouveau train de sanctions contre Israël. Dans une interview, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a confirmé la stratégie de suspension des dispositions liées au commerce dans le cadre de l’accord d’association entre Israël et l’UE.

Proche partenaire d'Israël mais soucieuse de favoriser la paix avec la Palestine, l'UE maintient une position en quête d'équilibre, n'hésitant pas s'opposer à des situations contraires au droit international. Depuis le retour de Benyamin Netanyahou au poste de Premier ministre en décembre 2022, l'UE doit continuer à dialoguer avec un leader israélien entouré de ministres d'extrême droite, qui soutiennent la poursuite de la colonisation du territoire palestinien. Et le dialogue avec les Palestiniens est également complexe, la Cisjordanie étant dirigée par une Autorité palestinienne au pouvoir très relatif et la bande de Gaza par le Hamas, mouvement islamiste classé comme organisation terroriste par l'UE.

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16.09.2025 à 16:27

Qu'est-ce que l'accord d'association entre l'UE et Israël ?

Florian Chaaban
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Un moment charnière. En réponse à la nouvelle offensive militaire dans la bande de Gaza, la Commission européenne devrait approuver, mercredi 17 septembre, de nouvelles sanctions contre Israël, a annoncé une porte-parole de l’institution bruxelloise. Ce paquet doit inclure "une proposition visant à suspendre certaines dispositions commerciales dans les accords entre l'Union européenne et Israël". […]

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Texte intégral (2721 mots)
Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'UE et Israël - Crédits : MicroStockHub / iStock
Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'UE et Israël - Crédits : MicroStockHub / iStock

Un moment charnière. En réponse à la nouvelle offensive militaire dans la bande de Gaza, la Commission européenne devrait approuver, mercredi 17 septembre, de nouvelles sanctions contre Israël, a annoncé une porte-parole de l’institution bruxelloise.

Ce paquet doit inclure "une proposition visant à suspendre certaines dispositions commerciales dans les accords entre l'Union européenne et Israël". Celles-ci sont régies par un accord d'association en vigueur depuis 25 ans. La Commission entend également sanctionner les colons violents et les ministres extrémistes.

Après les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas – qui ont fait près de 1 200 morts et 252 otages israéliens – les alliés, dont l’Union européenne, avaient soutenu le droit de Benyamin Netanyahu à répliquer. Face à la dégradation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza - marquée notamment par la déclaration d’un état de famine par l’ONU le 22 août - et à la poursuite des opérations militaires israéliennes, l’Union européenne envisage désormais des mesures urgentes.

Quelle est la base légale de cet accord ?

Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'Union européenne et Israël. Celui-ci facilite les échanges commerciaux dans un cadre de libre-échange dans plusieurs secteurs, notamment industriel et agricole. L'accord vise à fournir "un cadre juridique et institutionnel approprié pour le dialogue politique et la coopération économique entre l'UE et Israël", indique la Commission européenne.

Les liens économiques entre les deux parties sont importants, l'UE étant le premier partenaire commercial d'Israël. En 2024, 28,8 % des exportations israéliennes étaient dirigées vers les Vingt-Sept, tandis que 34,2 % des importations du pays provenaient de l'Union, selon la Commission européenne. L'exécutif européen précise que le total des échanges de marchandises entre l'UE et l'État hébreu s'est élevé à 42,6 milliards d'euros l'an passé.

Autour de quoi est-il structuré ?

L’article 2 du texte souligne que les relations entre l’Union européenne et Israël reposent sur "le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques", valeurs guidant tant leur politique intérieure qu’extérieure. Cependant, les gouvernements israéliens successifs, notamment celui d’Ariel Sharon (2001-2006) puis celui de Benyamin Nétanyahou, n’ont jamais tenu compte de ces engagements, poursuivant et intensifiant l’appropriation des terres palestiniennes.

Ce n’est qu’en 2012 que l’Union européenne a réagi, non pas en suspendant l’accord, mais en gelant le dialogue politique au niveau ministériel. Ces discussions ont été rétablies en 2022, sans que des avancées concrètes aient été observées depuis.

Comment l'accord d'association a-t-il évolué ?

Cet accord a été progressivement élargi, intégrant Israël à plusieurs politiques communautaires. Le pays est intégré à la politique de voisinage de l'UE, qui vise à assurer de bonnes relations politiques et économiques avec les voisins des États membres. Israël est plus précisément inclus dans le partenariat Euromed, le volet de la politique de voisinage destiné aux pays du pourtour méditerranéen. Dans ce cadre, l’État hébreu fait ainsi partie du programme Erasmus+, qui permet aux jeunes Européens d'effectuer des mobilités en Israël, et inversement.

Aux côtés des Vingt-Sept, de la Palestine et de 14 autres pays, Israël est par ailleurs membre de l'Union pour la Méditerranée (UpM), organisation ayant notamment pour objectif de renforcer Euromed. La coopération entre l'UE et Israël concerne aussi le domaine scientifique. Le pays participe à Horizon Europe, programme de l'UE pour l'innovation et la recherche, doté de plus de 95 milliards d'euros pour la période 2021-2027.

Face à la situation à Gaza, la Commission européenne a proposé le 28 juillet de suspendre partiellement la participation d’Israël au programme. La suspension, toujours bloquée, viserait uniquement "les entités israéliennes impliquées dans l’Accélérateur du Conseil européen de l’innovation (CEI)", un programme destiné aux start-ups et PME développant des technologies de pointe à usages civil et militaire, comme la cybersécurité, les drones ou l’intelligence artificielle. Ce dernier bénéficie d'une enveloppe de 10,1 milliards d'euros.

Quelle position l'UE soutient-elle sur le sujet ?

Le 24 février 2025, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont rencontré à Bruxelles leur homologue israélien, Gideon Sa’ar, pour examiner le respect par les autorités israéliennes de ses obligations en matière de droits de l'Homme en vertu de l'accord d'association entre l'UE et Israël. "Nous suivons de près l'évolution de la situation et ne pouvons cacher notre préoccupation en ce qui concerne la Cisjordanie", avait alors déclaré la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas.

Dans un contexte marqué par une instabilité persistante sur le terrain, de nombreuses associations et ONG comme Human Rights Watch ont demandé à ce que cet accord soit révisé. Dans une lettre envoyée aux dirigeants de l’UE et de ses États membres le même jour, 125 organisations de la société civile ont exhorté l’UE à axer les discussions sur la possible suspension de l’accord UE-Israël.

Cette demande, réaffirmée le 19 juin dernier, avait déjà été formulée un an auparavant par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, et son homologue irlandais, Leo Varadkar. Dans un courrier adressé à la présidente de la Commission européenne, ils demandaient d'évaluer d’urgence si Israël respectait les obligations en matière de droits de l’Homme prévues dans le cadre de son accord d'association avec l'UE.

Le 20 mai, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé l'UE à agir, soutenant la proposition des Pays-Bas de "réexaminer l’accord d’association". Lors du Conseil des Affaires étrangères organisé qui a suivi, la cheffe de la diplomatie européenne a confirmé qu’une forte majorité des États membres (17 pays) étaient favorables à ce réexamen.

Malgré les offensives répétées de l'armée israélienne à Gaza, le Conseil de l'UE, réuni à nouveau en juillet et en septembre 2025, n'a pas réussi à obtenir de consensus pour suspendre l'accord dans son ensemble ou appliquer des sanctions économiques et politiques ciblées. Plusieurs options ont été débattues mais rejetées, notamment sous l'effet des oppositions internes entre États membres. "Notre premier objectif est de demander [au pays] que la situation sur le terrain change réellement […] Notre intention n'est pas de les punir", rappelait le 23 juin Kaja Kallas.

Face à une situation qui "ébranle la conscience du monde", la présidente de la Commission européenne a choisi de durcir le ton. Lors de son très attendu discours sur l'état de l'Union, le 10 septembre, Ursula von der Leyen a proposé de suspendre partiellement les relations commerciales avec Israël et d'interrompre certains financements versés au pays. Quelque six millions d’euros annuels, dont le gouvernement hébreu devrait bénéficier entre 2025 et 2027 via l’instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale, sont concernés selon un porte-parole de la Commission. Ces mesures ne devraient toutefois pas "avoir d'impact sur la collaboration avec la société civile israélienne ou le mémorial de l'Holocauste Yad Vashem", a-t-elle prévenu.

L'intensification des frappes sur la principale ville de la bande de Gaza, le 16 septembre, a contribué à accélérer les discussions au sein de l'Union européenne. Dénonçant une offensive qui "provoquera plus de destructions, plus de morts", la Commission européenne a annoncé son intention d’adopter une position plus ferme à l’égard d’Israël. L'institution prévoit de réimposer des droits de douane sur les produits israéliens. Cette décision devra être validée par une majorité qualifiée des États membres, ce qui implique le soutien d’au moins l’un des principaux pays, tels que l’Allemagne ou l’Italie, jusqu'ici réticentes à l'idée de sanctions.

Kaja Kallas a affirmé que les pays qui freinent l’avancement des mesures devraient, s’ils rejettent le plan proposé, présenter des alternatives. Et ce d’autant plus qu’ils reconnaissent eux-mêmes que la situation à Gaza est devenue "intenable".

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16.09.2025 à 16:06

[Carte] La dette publique des États de l'Union européenne

Rédaction Toute l'Europe
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Après avoir explosé en 2020 en raison des mesures prises pour contrer les effets économiques de la pandémie de Covid-19, la dette publique des États membres a continué de progresser jusqu'en 2023. Mais depuis le début de l'année 2024, la situation semble s'atténuer, même si les niveaux généraux d'endettement des pays restent supérieurs à ceux […]

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Texte intégral (1811 mots)

Après avoir explosé en 2020 en raison des mesures prises pour contrer les effets économiques de la pandémie de Covid-19, la dette publique des États membres a continué de progresser jusqu'en 2023. Mais depuis le début de l'année 2024, la situation semble s'atténuer, même si les niveaux généraux d'endettement des pays restent supérieurs à ceux de 2019.

Au premier trimestre de l'année 2025 (dernier chiffres Eurostat disponibles), la dette publique s’est établie à 81,8 % du PIB dans l’Union européenne (88 % dans la zone euro). Un niveau en légère hausse tant par rapport au trimestre précédent (81 % pour l'UE) que par rapport au même trimestre de l'année précédente (81,2% au premier trimestre de 2024).

Entre 2022 et 2023, le retour de la croissance a fait sensiblement baisser le ratio dette publique/PIB, puisque le PIB a fortement augmenté. L'inflation peut également expliquer cette tendance, puisqu'elle gonfle certaines recettes fiscales, et fait diminuer mécaniquement le ratio dette/PIB. En valeur absolue, la dette publique de l'UE a bien augmenté depuis un an. Si la dette était encore sous le seuil des 14 000 milliards d'euros au dernier trimestre 2023, elle était de 14 115 au premier trimestre 2024, contre 14 822 milliards un an plus tard.

La dette publique, qui représente la dette de l’État et des administrations publiques, c'est-à-dire l'ensemble de leurs emprunts en cours, ne doit pas être confondue avec le déficit public, qui est le solde annuel entre leurs recettes et leurs dépenses. Le déficit public accroît la dette publique. Lorsque les recettes publiques sont supérieures aux dépenses, on parle alors d'excédent.

Plus de 90 % pour six pays de l'Union

Six pays de l’UE conservent toujours une dette publique supérieure à 90 % de leur PIB, le seuil le plus important du nouveau Pacte de stabilité et de croissance révisé en 2024. Avec un ratio atteignant 152,5 % du PIB, la Grèce détient de loin le plus fort taux d’endettement de l’Union européenne, devant l’Italie (137,9 %), la France (114,1 % du PIB, soit près de 3 345 milliards d'euros), la Belgique (106,8 %), l'Espagne (103,5 %) et le Portugal (96,4 %).

À l’inverse, la Bulgarie (23,9 %) et l’Estonie (24,1 %) présentent actuellement les taux d’endettement les plus faibles au sein de l’UE. Viennent ensuite le Luxembourg (26,1 %), et le Danemark (29,9 %).

L'évolution de la dette publique dans l'Union européenne et en France

L'évolution de la dette publique en pourcentage du PIB dans l'Union européenne montre une tendance générale à la hausse depuis la crise financière de 2008. Avant celle-ci, le ratio moyen dans l'UE tournait autour de 65 %, puis il a fortement progressé avec la récession de 2009, atteignant environ 80 % en 2011-2012. La France suit une trajectoire similaire : partie d'un niveau déjà élevé (autour de 66 % en 2007), elle dépasse les 90 % dès 2012 et se maintient durablement au-dessus de 95 % par la suite. Contrairement à certains pays qui sont parvenus à réduire leur endettement relatif à partir de 2015 (comme l'Allemagne), la France est restée sur une dynamique de dette croissante, illustrant ses déficits structurels et sa faible marge de manœuvre budgétaire.

La crise du Covid-19 a marqué une rupture brutale en 2020 : la dette de l'UE bondit de près de 10 points de PIB en quelques trimestres, passant de 79 % fin 2019 à près de 90 % mi-2020. La France connaît un choc encore plus marqué, franchissant les 115 % de dette publique en 2021, niveau inédit. Cette explosion s'explique par l'effondrement de l'activité économique conjugué aux mesures massives de soutien (chômage partiel, aides aux entreprises, dépenses de santé).

Depuis 2022, une légère décrue est observable dans l'UE et en France, grâce à la reprise économique et à l'inflation qui réduit mécaniquement le poids relatif de la dette. Toutefois, la dette française reste au-dessus de 110 % du PIB en 2025, signalant une vulnérabilité persistante face à d'éventuels nouveaux chocs économiques.

Dette publique des États membres de l'UE en pourcentage du PIB (1er trimestre 2025)

PaysDette publique en pourcentage du PIB
Allemagne62,3
Autriche84,9
Belgique106,8
Bulgarie23,9
Chypre64,3
Croatie58,4
Danemark29,9
Espagne103,5
Estonie24,1
Finlande83,7
France114,1
Grèce152,5
Hongrie75,3
Irlande34,9
Italie137,9
Lettonie45,6
Lituanie40,6
Luxembourg26,1
Malte48,1
Pays-Bas43,2
Pologne57,4
Portugal96,4
République tchèque43,4
Roumanie55,8
Slovaquie62,8
Slovénie69,9
Suède33,5
Union européenne 🇪🇺81,8

Source : Eurostat

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16.09.2025 à 15:47

Après cinq années de travail, l'heure est au bilan pour la délégation française du CESE

Hugo Palacin
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Clap de fin pour les 329 membres du Comité économique et social européen (CESE). Le 18 septembre s'achève la mandature 2020-2025 de cet organe consultatif, présidé par l'Autrichien Oliver Röpke, qui porte la voix de la société civile organisée auprès des institutions de l'Union européenne. Composé de représentants des employeurs, des travailleurs et de divers […]

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Texte intégral (2762 mots)
Tout au long de ce mandat, les membres du CESE auront débattu et voté sur de nombreux sujets concernant la société civile européenne - Crédits : Comité économique et social européen
Tout au long de ce mandat, les membres du CESE auront débattu et voté sur de nombreux sujets concernant la société civile européenne - Crédits : Comité économique et social européen

Clap de fin pour les 329 membres du Comité économique et social européen (CESE). Le 18 septembre s'achève la mandature 2020-2025 de cet organe consultatif, présidé par l'Autrichien Oliver Röpke, qui porte la voix de la société civile organisée auprès des institutions de l'Union européenne. Composé de représentants des employeurs, des travailleurs et de divers groupes d'intérêts, le CESE regroupe ainsi des organisations de tout le continent, qui représentent ensemble plus d'un Européen sur cinq.

Ces cinq années de travail auront été marquées par une succession d'événements historiques. Dès leur prise de fonction, en octobre 2020, les membres du Comité ont dû composer avec la crise du Covid-19, souvenir le plus marquant de Thierry Libaert, membre du CESE et point de contact de la délégation française. "Durant près de deux ans, nous n'avons pas pu nous réunir physiquement. J'ai pu constater que la qualité de notre travail dépendait beaucoup des discussions souvent informelles que nous pouvons avoir", juge-t-il a posteriori.

Les conséquences sanitaires et économiques de cette pandémie ont mené le CESE à s'emparer de nombreux sujets jusqu'ici peu explorés, auxquels étaient confrontés employeurs et salariés, alors en première ligne. Sans oublier la difficile mise en œuvre du Brexit, qui a soulevé diverses problématiques dans les mois qui ont suivi la sortie effective du Royaume-Uni de l'Union, le 31 janvier 2020. L'invasion russe en Ukraine, débutée à la fin du mois de février 2022, a également largement sollicité les membres du CESE, notamment sur les questions liées à l'énergie, au coût de la vie et à la défense.

Face à cette succession de crises, "nous avons acquis la certitude qu'une Europe forte ne peut se faire sans la participation des organisations de la société civile, que nous représentons", analyse aujourd'hui Thierry Libaert, membre du CESE depuis 2010 au sein du groupe III, "Organisations de la société civile". Il est notamment à l'initiative du premier texte européen sur la lutte contre l'obsolescence programmée.

Un bilan solide fait d'avancées concrètes 

Le CESE est impliqué dans le processus législatif européen pour la quasi-totalité des domaines de compétences de l'UE. Les responsables de la Commission européenne ayant rédigé un projet de législation sont ainsi reçus à différents moments, lors de réunions de groupes d'études ou de votes, en réunion de section comme en session plénière.

Le Comité peut également émettre des avis d'initiative et rapports d'information, entre 160 et 190 par an en moyenne. Aux yeux de Thierry Libaert, ceux portant sur l'intégration des enjeux sociaux dans la lutte contre le dérèglement climatique au sein de la loi sur la restauration de la nature, sur la consolidation du marché intérieur contre la concurrence des plateformes asiatiques de e-commerce, ou bien encore sur la réorientation des approvisionnements européens à la suite de la guerre en Ukraine, font partie des plus marquants de la mandature qui s'achève.

Le CESE a également promu l'idée d'un "Blue Deal", sur le modèle du désormais bien connu "Green Deal", afin d'inciter la Commission à s'investir davantage sur les questions liées à l'eau. "Sur la deuxième partie de notre mandat, nous avons été particulièrement attentifs aux préoccupations de la jeunesse, détaille Thierry Libaert. C'est ainsi que nous sommes devenus la première institution européenne à mettre en œuvre le 'youth test', conçu pour inclure les organisations représentant la jeunesse européenne dans l'élaboration de nos avis", se félicite-t-il.

Un bilan solide, fourni et concret, qui semble bien loin des réalités politiques et des conflits idéologiques qui traversent bon nombre des États membres de l'Union, à commencer par la France. Tout semble résider dans une méthode simple : celle du compromis.

"Nous cherchons en permanence à parvenir aux meilleurs consensus pour élaborer des textes sur des sujets transmis par le Parlement européen, le Conseil ou la Commission, plus proches de la réalité sociale, économique et environnementale que nous vivons sur le terrain. Dans une société européenne souvent fragmentée, notre mandature a prouvé que la société civile européenne avait la capacité de dépasser les intérêts particuliers", se réjouit Thierry Libaert.

Une délégation française impliquée et productive 

Dans tout ce travail abattu, la délégation française a joué pleinement son rôle. Aux côtés de l'Allemagne et de l'Italie, elle est la plus fournie au sein du Comité, avec 24 membres. Un contingent important, aussi actif qu'influent au cœur de cet organe. Durant cette mandature, les représentants français ont ainsi participé à près de 600 groupes d'étude et ont été rapporteurs sur 80 avis.

"Nous avons tous compris que pour être efficace, il ne fallait pas se contenter de faire voter les textes. Une grande partie de notre travail s'effectue ensuite, pour convaincre nos interlocuteurs à la Commission européenne, au Parlement européen et au Conseil, de la pertinence de nos avis", explique Thierry Libaert, habitué de ce fonctionnement, puisqu'il siège au sein du CESE depuis quinze ans.

En collaborant étroitement avec les ministres et élus engagés sur les affaires européennes à Paris, avec ses collègues du Comité européen des régions ou encore avec la représentation du gouvernement français auprès des institutions européennes à Bruxelles, la délégation française a pu "bénéficier des meilleures informations afin de mieux maîtriser la défense de nos intérêts nationaux", poursuit-il.

Résultat : après cinq années de mandat, les représentants français sont fiers de compter à leur actif de nombreuses avancées notables et réalisations concrètes (lire plus bas, en détails). Tant sur les conséquences de l'intelligence artificielle que sur la formation professionnelle et l'alternance, en passant par la réparabilité des produits importés en Europe, la lutte contre le cancer ou, plus globalement, l'inclusion des préoccupations des personnes en situation de handicap dans chacun des avis votés par le CESE.

Poursuivre avec une méthode de travail qui a fait ses preuves 

"La délégation dont le mandat se termine le 18 septembre a été présente, active et fait preuve d'une grande cohésion. Chacun a promu les intérêts de sa propre organisation tout en dépassant ses intérêts catégoriels pour rechercher en permanence le meilleur accord européen", résume Thierry Libaert. 

Un état d'esprit qui devra guider la prochaine délégation française, prévient-il. Renouvelée à près de 40 %, elle sera connue le 29 septembre, avant que l'ensemble des membres issus des 27 États membres ne se retrouve à Bruxelles, du 21 au 23 octobre, pour la session inaugurale de la mandature 2025-2030.

Pour l'ensemble des 329 membres qui composeront la prochaine mandature du CESE, les défis ne manqueront pas. "Le plus important sera de contribuer au renforcement de l'Europe, dont nous apercevons la fragilité", estime Thierry Libaert. "Les sujets de souveraineté et de défense européenne, sans occulter le défi vital que représente pour notre soutenabilité sociale et économique la triple crise environnementale du climat, de la biodiversité et de la pollution généralisée, devront être au cœur de nos débats", abonde-t-il.

Et ce, il l'espère, avec le même mode de fonctionnement qui fait le succès du Comité, basé sur le consensus, "la condition même d'une Union européenne solide". "C'est vraiment cette recherche permanente de l'accord le plus large qui fait la valeur ajoutée de notre travail", insiste le représentant français.

Le travail de la délégation française du CESE lors de la mandature 2020-2025 

Au cours de la mandature qui est sur le point de clôturer, Thierry Libaert fait remarquer que "l'ensemble de la délégation française s'est beaucoup investie", listant les avancées obtenues par certains de ses membres :

  • Bruno Choix a fait voter un avis sur l'intérêt stratégique pour l'Europe de disposer d'une filière de batteries électriques.
  • Christophe Lefevre a demandé l'extension aux ordinateurs portables, "oubliés" dans le paquet législatif, et demandé d'imposer un changement facile et peu coûteux des batteries de téléphone portable.
  • Franca Salis Madinier a piloté un avis innovant sur les conséquences de l'intelligence artificielle sur les relations de travail.
  • Emilie Prouzet a beaucoup travaillé sur le Digital Market Act (DMA) et le Digital Service Act (DSA), poussant avec Thierry Libaert pour instaurer un réel marché de la réparation en Europe et surtout interdire l'importation de tout produit non réparable.
  • Jean-Michel Pottier a été rapporteur sur de nombreux avis relatifs à la formation professionnelle et aux dispositifs d'alternance.
  • Ozlem Yildirim a porté un certain nombre d'avis en lien avec le respect effectif des droits humains et de l'État de droit.
  • Marie-Pierre Le Breton a présidé de nombreux avis sur la santé et porté un avis sur les instruments financiers innovants pour l'économie sociale.
  • Patricia Blanc a porté un avis sur le premier plan cancer européen dont les dispositions ont été largement reprises par la France dans sa stratégie décennale sur le cancer.
  • Pierre Jean Coulon, puis Denis Jeambrun ont également œuvré aux avis liés à l'énergie et aux relations internationales et, récemment, à ceux sur le livre blanc de la défense européenne, l'industrie automobile et l'espace avec le souci du maintien et du développement de l'activité économique et de l'emploi de qualité en Europe.
  • Pierre Bollon a été très actif sur l'Union des marchés de capitaux, les fonds d'investissement de long terme et les sujets portant sur la compétitivité économique, sociale et environnementale des entreprises.
  • Sur la question énergétique, le travail de la délégation française et notamment de Philippe Charry, a conduit le Comité à prendre des positions plus équilibrées, en particulier sur le mix énergétique. Par exemple, un avis sur la nécessité d'un système énergétique européen équilibré, incluant les sources renouvelables et le nucléaire, a ainsi été récemment adopté par le CESE.
  • Chiara Corazza s'est beaucoup investie sur les opinions concernant le progrès dans l'égalité des genres, notamment dans la contribution du CESE aux priorités de l'UE lors de la 69e réunion de la commission de la condition de la femme des Nations Unies (UNCSW69).
  • Dominique Gillot a constamment cherché à ce que dans chacun des avis votés par le Comité, figure la prise en compte des préoccupations pour les personnes handicapées.

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16.09.2025 à 15:31

Quels sont les privilèges des anciens Premiers ministres en Europe ?

Valentin Ledroit
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Voiture avec chauffeur, collaborateurs, protection rapprochée… les anciens Premiers ministres vont devoir apprendre à s'en passer. Lundi 15 septembre, le chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, a confirmé la suppression des privilèges à vie pour ses prédécesseurs, à partir du 1er janvier 2026. Jusqu’à présent, dix-sept anciens chefs du gouvernement français pouvaient compter sur une voiture […]

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L'ancien Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, est désormais secrétaire général de l'OTAN, tandis que l'ex-chancelière allemande, Angela Merkel, n'exerce plus de fonction officielle
L'ancien Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, est désormais secrétaire général de l'OTAN, tandis que l'ex-chancelière allemande, Angela Merkel, n'exerce plus de fonction officielle - Crédits : Conseil européen (octobre 2018)

Voiture avec chauffeur, collaborateurs, protection rapprochée… les anciens Premiers ministres vont devoir apprendre à s'en passer. Lundi 15 septembre, le chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, a confirmé la suppression des privilèges à vie pour ses prédécesseurs, à partir du 1er janvier 2026.

Jusqu’à présent, dix-sept anciens chefs du gouvernement français pouvaient compter sur une voiture avec chauffeur, des collaborateurs et une protection rapprochée. Coût total : environ 4,4 millions d’euros par an, dont 3 millions uniquement pour la sécurité. Des privilèges traditionnels accordés par l'État et non par la loi, qui peuvent donc être modifiés par simple décret gouvernemental.

À partir de l'année prochaine, les avantages des anciens Premiers ministres seront ainsi limités dans le temps et ajustés en fonction des besoins réels, notamment pour la sécurité, tandis que certains privilèges comme le secrétariat pourront être supprimés en fonction de l'âge ou d'autres fonctions exercées.

L'actuel pensionnaire de Matignon a indiqué sur le réseau X que "la protection policière ne sera[it] accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l’intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque" et que "tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le ser[aient] dorénavant pour une durée limitée".

"On est le seul pays qui donne ce privilège", soutient quant à lui l'ancien commissaire européen Thierry Breton sur France info. "Regardez ce qui se passe encore une fois avec les autres pays européens, alignons-nous tranquillement, sereinement". Mais qu'en est-il réellement chez nos voisins ?

Contrairement au Premier ministre, les anciens ministres français ne profitent d'aucun avantage à vie. Ces derniers bénéficient d'une indemnité pendant les trois mois qui suivent la fin de leur mandat. Ils ne touchent en revanche pas de retraite à vie, ni d'assurance chômage. Enfin, certains peuvent bénéficier d'une protection policière, si le ministère de l'Intérieur l'estime nécessaire.

Allemagne, Espagne : des avantages importants

Parmi eux, plusieurs continuent d'attribuer des avantages institutionnels importants. Des privilèges censés se justifier par la place que continuent d'occuper les anciens dirigeants dans la vie publique et internationale.

En Allemagne, les anciens chanceliers fédéraux conservent à vie des moyens conséquents. Ils disposent d'un bureau, de collaborateurs et d'un budget de fonctionnement pris en charge par l'État, pour près de 500 000 euros de frais par an. Notons toutefois qu'en 2022, peu de temps après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le Bundestag a retiré certains avantages à l'ancien chancelier Gerhard Schröder, en raison de ses liens avec le géant pétrolier russe Gazprom.

En Espagne, les anciens Premiers ministres conservent un bureau, deux collaborateurs et un véhicule de fonction avec chauffeur. Ils disposent également d'une pension à vie, qu'ils peuvent refuser pour devenir membre de droit du Conseil d'État. Ils peuvent aussi profiter des transports publics d'État.

Italie, Danemark, Portugal : des avantages à géométrie variable

Au Danemark, les règles sont plus strictes. Tous les anciens ministres, dont les Premiers ministres, touchent une indemnité de transition pendant 6 à 36 mois après leur départ. Celle-ci sera bientôt limitée à 12 mois suite à une réforme adoptée en 2025. Ils peuvent ensuite bénéficier d’une pension de ministre ou de parlementaire, selon leur carrière. Côté sécurité, la protection est décidée au cas par cas par le service de renseignement et de protection, selon le niveau de menace. Aucun avantage "à vie" (voiture, bureau, collaborateurs) n’est prévu par la loi.

Au Portugal, la loi prévoit une subvenção mensal vitalícia (SMV). Cette allocation mensuelle à vie concerne les anciens Premiers ministres et présidents de l’Assemblée de la République. Son montant est plafonné à 80 % du salaire de base du poste exercé le plus longtemps, mais elle peut être suspendue si le bénéficiaire a d'autres revenus élevés. C'est notamment le cas pour António Costa, aujourd'hui président du Conseil européen.

Belgique, Pays-Bas : sobriété assumée

La Belgique se distingue par sa relative rigueur. Une fois le mandat terminé, les facilités disparaissent pour les anciens Premiers ministres, qui n'ont droit à aucun statut particulier. Ils disposent seulement d'une pension conforme au droit commun et de quelques moyens logistiques très réduits. Le royaume a choisi la sobriété et la discrétion, en revenant sur les rares avantages accordés par le passé.

Aux Pays-Bas, c’est la loi Appa (Algemene pensioenwet politieke ambtsdragers) qui encadre la sortie de fonction. Elle prévoit une allocation de transition temporaire et dégressive, ajustée en fonction des autres revenus. Dès qu'un ancien responsable retrouve un salaire conséquent, l'allocation cesse. Pas de bureau, pas de chauffeur, pas de staff financé par l'État : seulement un filet de sécurité transitoire.

Les chefs d'État, mieux lotis

Si les anciens Premiers ministres voient leurs avantages se réduire, la situation est bien différente pour les chefs d'État. Dans plusieurs pays européens, les ex-présidents ou ex-rois conservent un statut particulier.

En Allemagne, un ancien président fédéral bénéficie d’une dotation annuelle, d'un bureau, d'un chef de cabinet et de personnel mis à disposition, ainsi que d'une voiture avec chauffeur. En Italie, un ancien président bénéficie également d'un grand nombre d'avantages, y compris l'utilisation des avions, trains et bateaux de l'État ou du paiement de son assurance santé.

Certains États revoient tout de même quelques avantages accordés à leurs têtes couronnées. En Espagne, l’ancien roi Juan Carlos a longtemps conservé une rente annuelle et un entourage officiel, malgré son exil et les nombreuses polémiques dont il a fait l'objet. Pour faire taire les critiques, son fils Felipe VI, toujours en poste actuellement, avait pris la décision en 2020 de réduire certains de ces avantages.

En France, les anciens présidents de la République bénéficient de plusieurs privilèges, notamment une protection policière, un secrétariat avec jusqu’à sept collaborateurs pendant cinq ans puis réduit à trois, ainsi qu'un appartement meublé pris en charge par l'État. Ils perçoivent également une retraite d’environ 6 000 euros bruts par mois. Alors que l'exécutif supprime les avantages à vie pour les anciens Premiers ministres, Sébastien Lecornu rappelle que la situation du chef de l'État a déjà été largement encadrée. "Beaucoup de choses ont déjà été réglées" concernant le président de la République, a-t-il assuré.

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16.09.2025 à 12:26

Podcast "L'Europe en 3 minutes"

Rédaction Toute l'Europe
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78 - L'Otan, garante de la sécurité collective de l'Europe Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'Otan est plus que jamais sous les feux de l'actualité. Cet épisode revient sur son histoire, ses missions et son rôle crucial pour protéger l'Europe, tout en explorant comment l'Union européenne et l'Alliance travaillent ensemble. 77 - L’Union européenne et l’éducation : […]

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Podcast 3 minutes pour comprendre l'Europe

78 - L'Otan, garante de la sécurité collective de l'Europe

Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'Otan est plus que jamais sous les feux de l'actualité. Cet épisode revient sur son histoire, ses missions et son rôle crucial pour protéger l'Europe, tout en explorant comment l'Union européenne et l'Alliance travaillent ensemble.

77 - L’Union européenne et l’éducation : bâtir l’avenir ensemble

À travers des programmes comme Erasmus+ ou le partage de bonnes pratiques entre pays, l’Union européenne ne détermine pas les systèmes éducatifs nationaux, mais les soutient. Son objectif : ouvrir les portes de l’éducation et de la formation à tous, partout en Europe.

76 - Voyager dans l'UE : l'essentiel à savoir avant de partir

Carte d’identité, forfait mobile, monnaie… Avant de faire vos valises pour un pays de l'Union européenne, certains points sont importants à vérifier. Voici ce que vous devez savoir pour partir l'esprit tranquille.

75 - Le budget de l’Union européenne : d’où vient l’argent européen et que finance-t-il ?

On ouvre le livre de comptes de l’Union européenne, pour mieux comprendre d’où viennent ses ressources… et ce qu’elles financent concrètement.

74 - UE-Chine : 50 ans d'échanges entre alliance et rivalité

Depuis des décennies, l’Europe et la Chine construisent une relation diplomatique et économique importante. Partenaires commerciaux majeurs, Bruxelles et Pékin doivent aujourd'hui composer avec la montée des tensions géopolitiques internationales, des enjeux climatiques urgents et des intérêts parfois divergents. Décryptage d’un partenariat marqué par le pragmatisme.

73 - L’Europe spatiale : entre ambition, sécurité et souveraineté

Alors que la conquête de l’espace redevient un enjeu stratégique majeur, l’Union européenne développe sa politique spatiale, investit dans des technologies souveraines et renforce ses programmes phares comme Galileo ou Copernicus.

72 - L’Europe et la mer : entre écologie et enjeux stratégiques

À l’heure où les océans sont particulièrement menacés par l'activité humaine, l’Union européenne intensifie ses efforts pour les protéger. Entre biodiversité, souveraineté et climat, plongez en trois minutes au cœur des enjeux maritimes européens.

71 - Un nouveau départ pour les relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni

Le 19 mai 2025 à Londres, l'UE et le Royaume-Uni ont tenu leur tout premier sommet bilatéral depuis le Brexit. Objectif affiché par le Premier ministre britannique Keir Starmer : initier un "reset" des relations avec Bruxelles. Ce rapprochement marque-t-il un tournant durable ?

70 - 75 ans de la déclaration Schuman : un moment fondateur pour l'Union européenne

La Fête de l'Europe, le 9 mai 2025, marque les 75 ans de la Déclaration de Robert Schuman annonçant la création de la CECA. Retour sur un discours fondateur, point de départ de la construction européenne. 

69 - Droits de douane : l'UE face aux défis du commerce international

Entre protection économique et affirmation géopolitique, les droits de douane constituent un levier stratégique pour l’Union européenne. Alors que Donald Trump alimente une politique protectionniste, Bruxelles doit jongler entre défense de ses intérêts, respect des règles de l’OMC, et rivalités entre grandes puissances. 

68 - L'Europe de la santé, comment l'UE affronte les crises et prépare l'avenir

L’Union européenne ne dicte pas les politiques de santé aux Etats membres, mais les soutient et les coordonne. De la gestion des crises aux grands enjeux de prévention, découvrez comment elle façonne l’avenir des soins en Europe. 

67 - La politique de sécurité et de défense de l'Union européenne

Pour gérer des crises et assurer des missions de maintien de la paix hors de ses frontières, l'Europe agit grâce à sa politique de sécurité et de défense commune

66 - Le droit d'auteur dans l'UE : comment protéger les œuvres et les créateurs

Dans l'Union européenne, les créateurs sont protégés par le droit d'auteur. Ils peuvent décider d'autoriser ou non la diffusion de leurs œuvres, ainsi que leur reproduction et percevoir une rémunération lors qu'elles sont utilisées.

65 - L'union douanière européenne, un pilier d'intégration et de protection

Depuis sa création, l’union douanière européenne s’impose comme un élément structurant du marché unique. Facilitant les échanges entre Etats membres tout en protégeant les citoyens et les entreprises, elle représente bien plus qu’un simple espace de libre circulation des marchandises.

64 - Intelligence artificielle : les principales mesures de l'IA Act

Première tentative internationale pour réguler cette technologie, le règlement européen sur l’intelligence artificielle encadre les usages et les modèles selon les risques qu’ils font peser sur les citoyens.

63 - Le Groenland, un territoire convoité entre l'Europe et l'Amérique

Tout au nord du globe, un territoire grand comme quatre fois la France suscite les convoitises. Pourtant, le Groenland est couvert à 85 % de glace et peuplé d'à peine 55 000 habitants, soit la population d'une ville comme Vannes ou Laval.

62 - Institutions de l’UE : tout comprendre au Conseil européen

Présidé par António Costa, le Conseil européen réunit les chefs d’Etat ou de gouvernement des 27 Etats membres de l’UE. Il dessine les grandes lignes de l’avenir de l’Union européenne. 

61 - Comment la Commission européenne surveille la dette publique des Etats membres, avec le Pacte de stabilité et de croissance

Depuis les années 1990 et la mise en place de la monnaie unique, les Etats membres doivent respecter des règles en matière de dette et de déficit. Si elles ont souvent été transgressées, aucun pays n’a jamais été sanctionné pour autant.

60 - UE-Mercosur : que contient cet accord de libre échange ?

Focus sur le contenu de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur… un sujet qui suscite beaucoup d’interrogations.

59 - Elections américaines : l’élection de Donald Trump et ses conséquences pour l’Europe

Avec le retour du républicain à la Maison-Blanche, une nouvelle période de turbulences s’ouvre. Comme président lors de son premier mandat ou comme candidat ces derniers mois, le milliardaire américain s’est montré peu affectueux vis-à-vis des Européens.

58 - Elections américaines : quelles relations entre Etats-Unis et Europe depuis 2020 ?

Depuis l'élection de Joe Biden en 2020, les relations entre les Etats-Unis et l'Union européenne se sont nettement améliorées. Malgré ce rapprochement, des tensions subsistent, notamment sur les questions commerciales et la rivalité stratégique avec la Chine.

57 - Commerce : comment l’Union européenne se protège de la concurrence déloyale des puissances étrangères

L'Union européenne dispose de plusieurs instruments de défense commerciale pour protéger ses entreprises. Des mesures antidumping au filtrage des investissements, elle adapte constamment ses outils pour faire face aux défis posés par le commerce international.

56 - Comment les commissaires européens sont-ils nommés ?

Après les élections européennes de juin 2024, Ursula von der Leyen a été reconduite pour un second mandat à la tête de la Commission européenne. Si les 26 autres commissaires européens sont proposés par les Etats membres, ils doivent être auditionnés puis approuvés par les eurodéputés.

55 - La politique européenne du sport : quand l’Union européenne forme une seule équipe

Dans le domaine du sport, l’Union européenne appuie les politiques des Etats membres. Du soutien aux infrastructures à la lutte contre le dopage, en passant par l’inclusion des personnes en situation de handicap, l’UE contribue à bâtir un modèle européen du sport, pour toute la société.

54 - Les "top jobs", ces postes clés de l'Union européenne

Du président de la Commission européenne à celui du Conseil européen, l'année 2024 est celle du renouvellement des "top jobs" de l'Union. Découvrez le rôle de ces postes à responsabilité.

53 - Elections européennes 2024 : à quoi ressemble le nouveau Parlement européen ?

Si les élections européennes ont créé une onde de choc en France, elles n'ont pas fondamentalement changé les équilibres politiques du Parlement européen. Focus sur la composition du nouvel hémicycle.

52 - Elections européennes 2024 : mais pourquoi aller voter le 9 juin ?

Les élections européennes se tiennent du 6 au 9 juin dans l’ensemble de l’UE, et le dimanche 9 juin en France. A quelques jours du scrutin, on vous donne trois raisons de vous déplacer pour choisir les 81 eurodéputés français qui siègeront parmi les 720 élus du Parlement européen.

51 - Quel est le rôle de la Commission européenne ?

Composée de 27 commissaires, un par Etat membre, la Commission européenne est l’organe exécutif de l’Union européenne. “Gardienne des traités”, elle propose les lois européennes et les met en œuvre.

50 - Le Spitzenkandidat, cette tête de liste qui brigue la présidence de la Commission européenne

Du 6 au 9 juin 2024, les citoyens vont élire les 720 membres du Parlement européen. Mais ces élections auront aussi un impact sur le choix du futur président de la Commission européenne. En particulier si celui-ci est issu du système de “Spitzenkandidat”.

49 - 1er mai 2004 : le plus grand élargissement de l’Union européenne

Pologne, Hongrie, République tchèque… Le 1er mai 2004, 10 pays intègrent en même temps l’Union européenne. 20 ans après, de nouveaux Etats toquent à la porte de l’UE.

48 - Elections européennes 2024 : comment ça marche ?

Du 6 au 9 juin 2024, les Européens des 27 Etats membres élisent le nouveau Parlement européen. Les Français envoient 81 eurodéputés à Bruxelles et Strasbourg. Découvrez l’essentiel sur ce scrutin. 

47 - Comment fonctionne le Parlement européen ?

Le Parlement européen est l’une des principales institutions de l’Union européenne. A quelques mois des élections européennes et du renouvellement de ses membres, découvrez son rôle et son fonctionnement. 

46 - Numérique : à quoi sert le Digital markets act (DMA) ?

A compter du 6 mars, plusieurs grandes entreprises comme Google ou Apple doivent respecter le règlement européen sur les marchés numériques. Découvrez ce texte phare de l’Union européenne, conçu pour sortir de la domination des géants du web.

45 - Deux ans de guerre en Ukraine : qu'a fait l'Union européenne ?

Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine, l'Union européenne a apporté un très fort soutien à Kiev. Aide financière, militaire et humanitaire, accueil de réfugiés, sanctions contre Moscou… les Européens se sont positionnés en faveur des Ukrainiens de multiples manières.

44- Comment fonctionne la politique agricole commune (PAC) ?

Indispensable au revenu des agriculteurs mais régulièrement critiquée, la politique agricole commune ne cesse de faire parler d’elle depuis sa création.

43 - Le DSA, ou Digital services act : comment ça marche ?

Depuis le mois d’août 2023, l’Union européenne dispose d’un nouvel instrument pour lutter contre la désinformation et les contenus illicites en ligne. Son nom : la loi sur les services numériques, ou DSA.

42 - Les traditions de Noël dans l’Union européenne

En France, Noël, c’est le sapin décoré de guirlandes dans le salon, le calendrier de l’Avent ou encore la messe de minuit dans la nuit du 24 au 25 décembre. Mais les 26 autres pays de l’Union européenne ont eux aussi leurs propres traditions.

41 - Capitales européennes de la culture : à quoi sert ce label convoité ?

Les capitales européennes de la culture sont un label prestigieux, aux retombées médiatiques et économiques importantes pour les lauréats. Alors que Bourges héritera de la distinction en 2028, découvrez ses origines et ses atouts.

40 - Comment la Cour de justice de l'UE fait-elle respecter le droit européen ?

La Cour de justice de l’UE est l’une des sept institutions européennes. Chargée de faire respecter le droit européen dans les Etats membres, elle est à l’origine de nombreuses décisions qui ont des conséquences importantes sur la vie des citoyens.

39 - Les relations de l’Union européenne avec Israël et la Palestine

Premier partenaire commercial d’Israël, premier donateur d’aide au développement à la Palestine au monde, l’Union européenne est engagée de longue date en faveur du processus de paix.

38 - Diversité linguistique : 24 langues pour traduire l’Union européenne

Français, anglais, allemand… l’Union européenne compte 24 langues officielles, pour 27 Etats membres. Un savant mélange qui n’empêche pas les Européens de se comprendre, même si l’anglais a tendance à prendre le pas sur les autres langues maternelles.

37 - A quoi sert la Banque centrale européenne ?

Institution monétaire de l’Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) veille à la stabilité des prix dans la zone euro et surveille les banques nationales. Elle est indépendante des Etats membres.

36 - Copernicus : l'Europe et le monde vus depuis l'espace

Copernicus, le programme européen d’observation de la Terre, fête ses 25 ans en 2023. Ses applications sont multiples. Fort de ses constellations de satellites, Copernicus permet aux scientifiques de mesurer le changement climatique et de mieux connaître notre atmosphère. Il aide aussi les pompiers à évaluer l’étendue des feux de forêt ou les autorités à surveiller les frontières.

35 - Feux de forêt : l’Union européenne fait face à un été de tous les dangers

Alors que le changement climatique augmente les risques de feux de forêt, l’Union européenne mobilise son mécanisme de protection civile pour lutter contre les incendies. Sur le Vieux Continent, comme dans le reste du monde.

34 - 9 mai : qu’est ce que la Journée de l’Europe ?

Chaque année depuis 1986, le 9 mai est l’occasion de fêter l’Europe. Mais que commémore-t-on ? Et surtout, à quoi sert cette Journée de l’Europe ?

33 - Guerre en Ukraine : quel impact sur la défense européenne ?

Tournant géopolitique majeur, la guerre en Ukraine a poussé les Etats membres de l’Union européenne à revoir leurs priorités communes en matière de défense. S’il n’existe pas d’armée européenne, les Vingt-Sept agissent davantage collectivement.

32 - Fake news : que fait l'Union européenne contre la désinformation ?

Code de bonnes pratiques, législation sur les services numériques, publicité politique… l'Union européenne étoffe peu a peu sa panoplie pour lutter contre la propagation des fausses nouvelles. Tour d'horizon.

31 - L'Union européenne veut améliorer les compétences numériques des Européens

Réseaux sociaux, démarches administratives, banques en ligne… le numérique est désormais incontournable dans nos vies personnelle et professionnelle. C'est pour accompagner cette tendance que l'UE cherche à donner un coup de pouce aux compétences des Européens en matière de digital. Tout en essayant d'éviter que le fossé ne se creuse entre les Etats membres.

30 - Espace Schengen : comment les Européens oublient les frontières ?

Instauré en 1995, l'espace Schengen est un territoire européen où plus de 400 millions de personnes peuvent circuler librement, sans contrôles aux frontières.

29 - Que fait l’Europe pour protéger la biodiversité ?

Le combat pour une planète vivable ne concerne pas que le climat. La protection de la nature en est aussi une composante essentielle. Pour préserver la biodiversité, l'Union européenne mène ainsi de nombreuses actions.

28 - La fin des voitures thermiques dans l’Union européenne en 2035

C'est une révolution : dès 2035, il ne sera plus possible de commercialiser des voitures thermiques neuves dans l'UE. Mais concrètement, comment cette profonde transition en matière de transports va-t-elle être réalisée ?

27 - Erasmus+, le programme pour la mobilité en Europe

En 35 ans, Erasmus+ est devenu l'un des programmes les plus emblématiques de l'Union européenne. Il permet désormais à de très nombreux publics de profiter d'une mobilité partout en Europe.

26 - Discours sur l'état de l'Union : le grand oral de la Commission européenne

Instauré en 2010, ce discours prononcé par la présidente de la Commission européenne est devenu un rendez-vous incontournable de la rentrée politique européenne.

25 - Présidence française du Conseil de l'UE : des objectifs atteints malgré la guerre en Ukraine

Entre le 1er janvier et le 30 juin 2022, la France a conduit les travaux du Conseil de l'Union européenne. Avec un agenda rapidement bousculé par l'attaque russe contre Ukraine.

24 - Législation, contrôle : quelles sont les relations entre les parlements nationaux et les institutions européennes ?

Les parlementaires nationaux des Etats membres de l'UE ne sont pas uniquement chargés d'élaborer les lois de leur pays. Ils entretiennent également des relations avec les institutions européennes en exerçant une double mission de transposition de la loi européenne dans le droit national et de contrôle des politiques européennes.

23 - Eurojust : pilier de la coopération judiciaire européenne 

Créé en 2002, Eurojust a pour objectif d'améliorer la coopération entre les Etats membres dans les enquêtes visant des faits de criminalité grave comme le trafic de drogue, d'êtres humains, la criminalité informatique ou encore les crimes de guerre, notamment depuis la guerre en Ukraine.

22 - Sécurité et défense : quel est le processus d'adhésion à l'Otan ?

L'Organisation du traité de l'Atlantique nord ou Otan est une alliance politico-militaire entre pays d'Europe et d'Amérique du Nord dont la mission essentielle est la défense collective. Mais pour y adhérer il faut respecter certains critères qui sont examinés par ses Etats membres.

21 - Les institutions européennes, moteur de l'UE

L'Union européenne compte sept institutions officielles définies par les traités : quatre se partagent le pouvoir décisionnel, deux agissent sur les questions économiques et une sur les activités judiciaires.

20 - Construction européenne : les traités qui ont façonné l'UE 

Alors que le nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron est une fois de plus placé sous le signe de l'Europe, Toute l'Europe vous propose une petite piqûre de rappel sur les traités qui régissent l'Union.

19 - Monarchies et républiques : quels sont les régimes politiques des Etats européens ? 

Quels sont les régimes politiques des 27 Etats membres de l'UE, qui en possède le pouvoir exécutif et comment sont élus les représentants du peuple de chaque pays ? Toute l'Europe vous propose de répondre à toutes ces questions dans ce podcast.

18 - Elargissement : comment rejoint-on l'Union européenne ?

Intégrer l’Union européenne n’est pas une mince affaire. Quelles étapes les pays candidats à l’adhésion doivent-ils suivre et à quels critères sont-ils tenus de se conformer ?

17 - Que fait l'Union européenne pour l'égalité femmes-hommes ?

En 2022, la lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes reste un sujet d'actualité. Elle est également l'une des priorités affichées par l'Union européenne depuis sa création.

16 - La politique agricole commune : comment nourrir les Européens ?

Mise en place dès le début des années 1960, la politique agricole commune est un ensemble de mesures qui visent à développer et moderniser l’agriculture du continent.

15 - Culture : les Européens unis dans la diversité

Les Etats membres de l'Union européenne conduisent individuellement leur politique culturelle et artistique, soutenus par les institutions grâce à des subventions, des événements pour faciliter l'accès à la culture, la protection et la promotion de la culture européenne dans le monde.

14 - La politique migratoire européenne

Compétence partagée entre l'Union européenne et les Etats membres, la politique migratoire européenne agit sur le contrôle de l'immigration légale, sur la lutte contre l'immigration irrégulière et la gestion des demandes d'asile.

13 - PFUE : six mois à la tête du Conseil de l'UE pour la France

Du 1er janvier au 30 juin, la France préside le Conseil de l’Union européenne. Dans cet épisode de “l’Europe en 3 minutes”, nous revenons sur son rôle et les enjeux de ces six mois..

12 - Euro : la monnaie commune fête ses 20 ans

A l'occasion de l'anniversaire de la monnaie unique, retour sur nos billets et pièces de monnaie présents dans nos porte-feuilles depuis déjà 20 ans.

11 - Les Etats de l'Union européenne sont-ils toujours souverains ?

La France se fait-elle dicter ses décisions par l’Europe ? Réponse dans ce podcast.

10 - De 1950 à nos jours : l'histoire de l'Union européenne

Comment l’Union européenne est-elle née ? Et comment s’est-elle ensuite développée ? (Re)découvrez les étapes marquantes d’une riche et longue histoire : celle de la construction européenne.

9 - Sécurité alimentaire : quel est le rôle de l'Union européenne ?

Dans cet épisode, nous allons voir ensemble comment l’Union européenne contrôle ce qui se trouve dans nos assiettes. OGM, pesticides, ou encore agriculture bio… l’Europe joue un rôle primordial sur notre consommation, notre santé, mais aussi sur l’industrie agro-alimentaire.

8 - Le plan de relance européen, la réponse aux conséquences économiques de la pandémie

Voici le troisième épisode de notre série consacrée aux questions économiques, avec un sujet dont vous avez peut-être entendu parler ces derniers mois : le plan de relance européen.

7 - Déficit public : à quoi sert la règle des 3 % ?

Dans cet épisode, nous parlons de la fameuse règle des 3 % de déficit public. Un chiffre qui encadre le budget des Etats membres depuis 30 ans. Mais à quoi correspond-il réellement ?

6 - Budget européen : comment ça marche ?

Dans ce premier épisode de notre trio sur "l'économie", nous parlons argent, finances et gros sous puisque nous nous intéressons au budget de l’Union européenne. Avec trois questions simples : à quoi sert-il, d’où vient-il, et qui décide de son montant ?

5 - Le Pacte vert, le grand chantier de l'Union européenne pour lutter contre le changement climatique

Coup de projecteur sur le grand chantier européen du moment : le Pacte vert, soit la feuille de route environnementale fixée par la Commission européenne pour les 30 prochaines années. Avec en ligne de mire, la neutralité climatique à l'horizon 2050.

4 - Brexit, un feuilleton européen

Quelles sont les nouvelles relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ? Comment le divorce s'est-il opéré ? Retour sur un feuilleton qui a marqué l'histoire européenne de ces dernières années : le Brexit.

3 - Quel rôle joue l'UE dans les campagnes de vaccination ?

Si le gouvernement français fait régulièrement le point sur l’avancée de la vaccination dans le pays, celle-ci obéit pourtant à une stratégie européenne organisée en amont. Négociation des contrats avec les laboratoires, répartition des doses entre Etats membres ou encore validation scientifique des vaccins, découvrez le rôle qu’a joué l’Europe dans ces campagnes inédites.

2 - La saga des relations entre la Commission européenne et les laboratoires

Face aux laboratoires, la Commission européenne a tenté de négocier des livraisons de doses au meilleur prix et dans des conditions légales optimales. Ce qui n’a pas été sans mal, tant les relations entre l’exécutif européen et ces grandes compagnies ont été marquées par des litiges, des conflits, voire des passes d’armes musclées. Retour sur cette saga, encore loin d’être achevée.

1 - Qu'est-ce que le pass sanitaire européen ?

Depuis plusieurs mois, le document est devenu la norme pour les voyageurs en Europe. Ce dispositif destiné à faciliter les déplacements sur le territoire de l’Union européenne est entré en vigueur le 1er juillet. Comment fonctionne-t-il, et en quoi permet-il de circuler plus facilement ? La réponse en trois minutes.


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16.09.2025 à 12:08

Royaume-Uni : Donald Trump attendu pour une visite d'État aux nombreux enjeux

Hugo Palacin
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"Le Royaume-Uni déroule le tapis rouge pour Donald Trump", rapporte La Tribune. "Six ans après avoir été reçu par la reine Élisabeth II à Buckingham Palace en 2019, le président américain est attendu [ce mardi soir] pour sa deuxième visite d'État dans le pays", poursuit le quotidien économique. Un événement à la préparation millimétrée, qui […]

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Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s'emploie pour maintenir de bonnes relations commerciales entre son pays et les États-Unis - Crédits : Number 10 / Flickr CC BY-NC-ND 4.0
Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s'emploie à maintenir de bonnes relations commerciales entre son pays et les États-Unis - Crédits : Number 10 / Flickr CC BY-NC-ND 4.0

"Le Royaume-Uni déroule le tapis rouge pour Donald Trump", rapporte La Tribune. "Six ans après avoir été reçu par la reine Élisabeth II à Buckingham Palace en 2019, le président américain est attendu [ce mardi soir] pour sa deuxième visite d'État dans le pays", poursuit le quotidien économique.

Un événement à la préparation millimétrée, qui débutera ce mercredi 17 septembre par "une démonstration de faste royal britannique […] comprenant notamment une visite en calèche, un banquet d'État, un survol d'avions militaires et une salve d'honneurs", détaille Reuters.

Côté politique, les choses sérieuses débuteront véritablement le lendemain. "Le Premier ministre Keir Starmer accueillera [Donald] Trump dans sa résidence de campagne de Chequers jeudi [18 septembre] pour discuter d'une collaboration plus étroite sur des questions comme l'Ukraine, et dans le but de finaliser les tarifs douaniers inférieurs promis pour l'acier et l'aluminium", poursuit l'agence de presse britannique.

Sécuriser la limitation des droits de douane

Ce rendez-vous "est crucial pour le Royaume-Uni, attaché à sa fameuse 'relation spéciale' avec Washington, alors que Donald Trump bouscule l'ordre international depuis son retour au pouvoir en janvier dernier" [TF1].

En mai dernier, "[Keir] Starmer a été le premier dirigeant mondial à conclure un accord économique avec Donald Trump sur la réduction de ses tarifs douaniers mondiaux", rappelle Reuters. Il avait obtenu de Washington un tarif douanier général de 10 % imposé au Royaume-Uni, contre 15 % pour l'Union européenne.

"Mais comme pour de nombreux accords commerciaux annoncés par [le milliardaire américain], certains détails ne sont pas encore finalisés ou font encore l'objet de litiges", indique CNN. C'est notamment le cas pour l'acier et l'aluminium.

L'une des priorités du Premier ministre britannique est ainsi "de sécuriser cette semaine la limitation des droits de douane américains" sur cette filière, qui demeure depuis mai "dans l'incertitude, car Washington tique sur les intrants étrangers de la sidérurgie britannique", précisent Les Echos.

Les géants américains de la tech investissent au Royaume-Uni

En amont de cette visite d'État, Keir Starmer s'est empressé lundi d'annoncer un nouveau partenariat dans le secteur nucléaire. Celui-ci "vise à accélérer le développement d'une nouvelle génération de petites centrales nucléaires, afin de faire du Royaume-Uni un leader mondial du déploiement de cette technologie", explique Le Figaro. Objectif pour Londres : bâtir "un âge d'or du nucléaire" avec les États-Unis, selon les termes du chef du gouvernement britannique.

Des investissements de géants américains de la technologie ont par ailleurs été annoncés avant l'arrivée de Donald Trump. C'est le cas de Google, avec 5,78 milliards d'euros promis sur deux ans au Royaume-Uni, "notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle", indiquent Les Echos.

Nvidia, l'un des leaders mondiaux des puces d'intelligence artificielle, devrait l'imiter. Un "investissement de plusieurs milliards de livres dans un data center présenté comme l'un des plus gros d'Europe et situé dans le Northumberland, au nord-est de l'Angleterre" est attendu, ajoute le quotidien économique.

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16.09.2025 à 12:01

[Podcast] L'Otan, garante de la sécurité collective de l'Europe

Vincent Lequeux
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Depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022, l'organisation est de nouveau sous les feux de l'actualité. L'Otan, c’est l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. On l'appelle aussi Alliance Atlantique : elle regroupe des pays d'Amérique et d'Europe. Elle a été créée en 1949, au début de la guerre froide. Sa principale mission à l'époque était de […]

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Texte intégral (1675 mots)

Depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022, l'organisation est de nouveau sous les feux de l'actualité. L'Otan, c’est l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. On l'appelle aussi Alliance Atlantique : elle regroupe des pays d'Amérique et d'Europe.

Elle a été créée en 1949, au début de la guerre froide. Sa principale mission à l'époque était de protéger l’Europe de l’Ouest contre la menace soviétique. Depuis les années 1990, elle a élargi ses missions, par exemple à la gestion de crises ou la lutte contre le terrorisme.

La clause de défense mutuelle

Le cœur du traité de l’Atlantique Nord, c’est son article 5 : si l'un des membres de l'Otan est attaqué, tous les autres doivent lui venir en aide. On appelle cela la clause de défense mutuelle.

Celle-ci a été utilisée une seule fois, en 2001 après les attentats du World Trade Center. Plusieurs pays dont la France ont alors envoyé des soldats en Afghanistan pour combattre les terroristes d’Al-Qaïda, en soutien aux États-Unis. 

Depuis sa création, l’Alliance a grandi. Elle est passée de 12 pays fondateurs à 32 aujourd’hui. Outre les États-Unis et le Canada, tous sont en Europe, dont 23 dans l’Union européenne.

Les missions de l'Otan

Quels sont aujourd’hui les missions de l'Otan ? La principale, c'est la dissuasion : la capacité à convaincre tout adversaire potentiel qu'attaquer un pays de l’Alliance lui reviendrait trop cher. Ce qui implique de conserver en permanence des capacités militaires, notamment nucléaires, pour décourager toute agression sur le sol européen. 

Il y a donc des bases et des soldats de l'Otan dans plusieurs pays d'Europe. En particulier sur le flanc Est, à la frontière avec la Russie ou l"Ukraine. Les bataillons, comme ceux situés par exemple en Estonie ou en Roumanie, sont multinationaux et comprennent notamment des Français. 

La deuxième grande mission de l'Alliance atlantique, c’est d'intervenir dans des crises extérieures. Elle l’a fait par exemple en Afghanistan au début des années 2000, et dans les Balkans au milieu des années 90.

Et l'Union européenne dans tout ça ? Elle intervient exclusivement au-delà de ses frontières, à travers sa politique de sécurité et de défense commune - la PSDC en jargon bruxellois. Et essentiellement pour des missions de maintien de la paix, de formation militaire ou d'assistance humanitaire.

La coopération Otan - UE

Nous disposons de défenses aériennes – des systèmes terrestres, maritimes et aériens. Là encore, grâce à la contribution des Alliés de toute l'Europe et d'Amérique du Nord qui travaillent ensemble chaque jour. Pour nous assurer que nous sommes prêts et aptes à défendre chaque centimètre carré du territoire allié.

Mark Rutte

Secrétaire général de l'Otan

Comme vient de l'illustrer le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte : pour la défense collective de l'Europe, c’est son organisation qui est en première ligne. L'Union européenne et l'Otan coopèrent toutefois dans de nombreux domaines. Par exemple en partageant leurs informations, en formant ensemble des militaires ukrainiens, ou en menant des exercices militaires conjoints.

Enfin, l'Europe cherche aussi à mieux se défendre seule. C'est ce que l'on appelle l’autonomie stratégique. L'idée, c’est de renforcer les capacités européennes de défense, sans se couper de l'Otan et de l’allié américain. 

L'Alliance atlantique reste aujourd’hui indispensable pour préserver la paix et défendre l’Europe contre des agressions extérieures. Ce qui n’empêche pas le continent de vouloir réduire sa dépendance vis-à-vis de l'organisation, et peut-être aussi… des États-Unis.

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16.09.2025 à 10:31

Violences sexuelles en France : le Conseil de l’Europe dénonce une impunité persistante

Florian Chaaban
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Face à une augmentation préoccupante des violences sexuelles et à un nombre très limité de poursuites judiciaires, le Conseil de l’Europe tire la sonnette d’alarme. Dans un rapport publié mardi 16 septembre, son Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Grevio) appelle la France à renforcer […]

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Texte intégral (1311 mots)
Selon le rapport, 83 % des affaires sont classées sans suite, et jusqu’à 94 % lorsqu’il s’agit de viols - Crédits : nito100 / iStock
Selon le rapport, 83 % des affaires sont classées sans suite, et jusqu’à 94 % lorsqu’il s’agit de viols - Crédits : nito100 / iStock

Face à une augmentation préoccupante des violences sexuelles et à un nombre très limité de poursuites judiciaires, le Conseil de l’Europe tire la sonnette d’alarme.

Dans un rapport publié mardi 16 septembre, son Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Grevio) appelle la France à renforcer sa protection des femmes et des mineures. Tout en reconnaissant certains progrès récents, il insiste sur la nécessité de mesures fortes et rapides.

Une impunité préoccupante et des victimes de plus en plus jeunes

Le Grevio se dit "particulièrement préoccupé" par le faible taux de poursuites en matière de violences sexuelles : 83 % des affaires sont classées sans suite et jusqu’à 94 % lorsqu’il s’agit de viols. Les experts exhortent les autorités françaises à améliorer les enquêtes, le recueil de preuves et à analyser les raisons de ces abandons. Ils recommandent aussi d’adopter une définition des violences sexuelles centrée sur l’absence de consentement libre.

Le rapport met également en lumière la vulnérabilité particulière des filles et des jeunes femmes : plus de la moitié des victimes recensées en 2022 et 2023 étaient mineures, selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes. Les auteurs sont eux aussi souvent jeunes, certains étant influencés par des discours masculinistes qui se diffusent largement sur les réseaux sociaux.

Des avancées législatives, mais encore insuffisantes

Ce premier rapport thématique sur l’application par la France de la convention d’Istanbul souligne toutefois des progrès réalisés depuis le Grenelle des violences conjugales en 2019. Le Grevio salue notamment la mise en place des bracelets antirapprochement, de l’aide d’urgence pour les femmes quittant un conjoint violent, ainsi que du "pack nouveau départ" facilitant l’accès à un soutien rapide.

La convention d’Istanbul, adoptée par près de 40 pays et entrée en vigueur en 2014, fixe des normes contraignantes pour prévenir et sanctionner les violences faites aux femmes. Le Grevio, organe de suivi du Conseil de l’Europe - qui rassemble 46 États membres et veille à la protection de la démocratie et des droits humains - est chargé d’en contrôler la bonne application.

En mai 2024, l’Union européenne a adopté sa première directive européenne afin de protéger les femmes victimes de violences et d’harmoniser les sanctions contre leurs auteurs.

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15.09.2025 à 17:09

Qu'est-ce que le rapport Draghi sur l'avenir de la compétitivité de l'UE ?

Florian Chaaban
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Le 9 septembre 2024, la Commission européenne rendait public un rapport majeur sur le futur de la compétitivité européenne. Fruit d’un an de travail mené par l'ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, ce document de 400 pages dresse un diagnostic sévère : l’Union accumule un retard préoccupant sur le plan économique et […]

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Texte intégral (3206 mots)
Selon le rapport, les "valeurs fondamentales de l’Europe sont la prospérité, l’équité, la liberté, la paix et la démocratie dans un environnement durable. L’UE existe pour garantir que les Européens puissent toujours bénéficier de ces droits fondamentaux" - Crédits : Conseil européen
Selon le rapport, les "valeurs fondamentales de l’Europe sont la prospérité, l’équité, la liberté, la paix et la démocratie dans un environnement durable. L’UE existe pour garantir que les Européens puissent toujours bénéficier de ces droits fondamentaux" - Crédits : Conseil européen

Le 9 septembre 2024, la Commission européenne rendait public un rapport majeur sur le futur de la compétitivité européenne. Fruit d’un an de travail mené par l'ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, ce document de 400 pages dresse un diagnostic sévère : l’Union accumule un retard préoccupant sur le plan économique et technologique, tandis que sa croissance s’essouffle et que l’écart avec les grandes puissances se creuse.

Pour y répondre, l'Italien avance 170 recommandations destinées à replacer l’Europe sur la trajectoire du leadership mondial. Ce rapport, qui continue aujourd’hui de servir de guide – en témoignent la Boussole pour la compétitivité de l'UE dévoilée fin janvier 2025 et le pacte pour une industrie propre présenté par la Commission le 26 février suivant – s’inscrit dans une séquence plus large.

Quelques mois plus tôt, en avril 2024, une première alerte avait déjà été lancée par un autre Italien, Enrico Letta, qui avait remis au Conseil européen un rapport soulignant le décrochage de l’industrie européenne face à la Chine et aux États-Unis.

Les deux hommes partagent le même constat : le véritable nœud du problème réside dans la faiblesse de la productivité.

Un diagnostic clair

Premier constat du rapport : l’Europe souffre d’un déficit d’innovation structurel. Depuis les années 2000, l’UE a échoué à s’imposer dans les révolutions technologiques, investissant principalement dans des technologies déjà matures, quand États-Unis et Chine misaient sur les technologies de rupture comme l’intelligence artificielle. Entre 2017 et 2023, 70 % des modèles d’IA fondamentaux ont été développés outre-Atlantique, laissant l’UE loin derrière dans la compétition mondiale.

Ce retard se double d’une pénurie de compétences, liée au vieillissement démographique et à une "fuite des cerveaux" récurrente vers l’étranger : à la parution du rapport, trois instituts européens seulement figuraient dans le top 50 mondial, contre 21 pour les États-Unis. Un quart des entreprises européennes est confronté à des difficultés de recrutement, notamment pour répondre à l’essor des technologies propres et de la décarbonation, les offres d’emploi dans ce secteur ayant doublé entre 2019 et 2023.

Le rapport souligne aussi l’augmentation drastique des prix de l’énergie, aggravée par la crise ukrainienne et la volatilité des marchés, qui nuit gravement à la compétitivité industrielle européenne : en 2022, l’écart entre le prix de l’énergie le plus bas et le plus élevé a doublé, puis a progressé de 15 % en 2023. Les dépendances se multiplient : pour les matériaux critiques – dont la majorité provient de Chine, qui contrôle jusqu'à 70 % de la production mondiale de terres rares –, mais aussi pour les technologies essentielles.

Ainsi, 80 % des produits et services numériques utilisés en Europe sont fournis par des acteurs étrangers, et près de la moitié des semi-conducteurs mondiaux est produite à Taïwan. La fragmentation institutionnelle et le manque de coordination stratégique pèsent également lourdement, notamment dans les secteurs de la défense, du spatial ou du transport, chaque État membre privilégiant souvent une logique nationale au détriment de l’efficacité.

Appel à surmonter les faiblesses structurelles

Pour Mario Draghi, l’Europe doit engager des transformations profondes et coordonnées afin de retrouver une dynamique de compétitivité. Le rapport chiffre les besoins de l’UE à 750 à 800 milliards d’euros d’investissement annuels pour combler l’écart et accompagner la transition verte et digitale. Il avance la création d’une "Union de la recherche et de l’innovation", la mise en place de plans nationaux de recherche coordonnés, le doublement du budget du Conseil européen de la recherche, et la promotion de l’excellence universitaire.

La création d'une agence européenne pour les projets technologiques de rupture, un mécanisme de financement plus favorable à l’innovation et une harmonisation des règles boursières font aussi partie des priorités.

Lors de son très scruté discours sur l'état de l'Union le 10 septembre 2025, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est longuement revenue sur l’ampleur du défi qui reste à relever pour l’Union, à la lumière du constat dressé dans le rapport Draghi.

Sur la base des principaux obstacles recensés dans le rapport - de l'énergie aux capitaux, des investissements à la simplification - la cheffe de l'exécutif européen a indiqué avoir mené des dialogues stratégiques avec des représentants de secteurs essentiels : "de l'automobile aux produits chimiques, de l'acier aux produits pharmaceutiques, de la défense à l'agriculture".

Dans chaque secteur, le message est le même. "Pour protéger les emplois, nous devons faciliter la vie des entreprises en Europe", a-t-elle martelé.

Un autre volet prioritaire concerne la formation : le rapport recommande la collecte de données fines et harmonisées sur les besoins en compétences, afin d’adapter l’offre de formation et de réagir rapidement à l’évolution des besoins, notamment dans les secteurs en croissance. Il insiste sur la nécessité de réformer la politique de concurrence pour mieux prendre en compte l’innovation dans les décisions ou dépasser les blocages autour des aides d’État, tout en promouvant l’aide européenne coordonnée pour les secteurs stratégiques.

Côté gouvernance, Mario Draghi propose de rationaliser l’acquis européen, de désigner un vice-président de la Commission chargé de la simplification - une demande entendue par l'exécutif européen avec un commissaire en charge de ce dossier dans le nouveau collège, le letton Valdis Dombrovskis - et de créer une nouvelle "banque d’évaluation" pour tester la pertinence des réglementations. Le rapport va jusqu’à recommander la généralisation du vote à la majorité qualifiée au Conseil, afin d’éviter les blocages provoqués par le veto d’un seul État membre et d’accélérer les réformes communes.

Secteurs stratégiques, recommandations ciblées

En matière d'énergie, Mario Draghi recommande d’accélérer la diversification des fournisseurs de gaz, de généraliser les achats groupés, d’encourager la conclusion de contrats à long terme (Power Purchase Agreements) pour renforcer la stabilité des prix, et de simplifier l’octroi de permis pour les infrastructures. Il soutient également la création d’une "union de l’énergie" avec une surveillance réglementaire centralisée et la possibilité de plafonner les revenus des producteurs à bas coûts en cas de crise. Le développement de nouvelles technologies nucléaires et la réduction des disparités fiscales entre États membres font partie des mesures structurelles proposées.

Pour les matériaux critiques, le rapport salue le Critical Raw Materials Act et propose d’agréger la demande européenne au sein d’une plateforme d’achats communs. Il prône en outre la création d’un marché unique du recyclage, des incitations financières pour les infrastructures de tri, un assouplissement des règles de concurrence et la constitution de "champions européens" dans le secteur.

Concernant les technologies propres, l'ancien président de la BCE préconise d’introduire des objectifs de diversification des approvisionnements par technologie, des quotas dans les marchés publics pour renforcer les achats européens, une simplification de l’accès au financement via le Fonds d’innovation, et un soutien accru à l’investissement privé par des garanties ou la création de fonds dédiés. Sur les industries à forte intensité énergétique, il souligne le rôle du MACF (mécanisme d’ajustement carbone aux frontières) et de l’intensification des soutiens financiers à l’innovation et à la décarbonation. La réduction de la charge administrative et l’accélération de l’accès à l’hydrogène bas-carbone sont jugées essentielles.

La politique numérique fait l’objet d’appels à la consolidation du marché européen des télécommunications, au développement de champions dans l’intelligence artificielle, le cloud et les semi-conducteurs, à la production de normes harmonisées et à l’adoption de programmes pour attirer et former les talents numériques. Un "Tech Skills Acquisition Programme" est notamment proposé, incluant visas, bourses et stages pour attirer chercheurs et jeunes diplômés dans l’Union.

Les secteurs de la défense et de l’espace sont aussi visés : invocation d’un regroupement de la demande d’équipements et d’une politique industrielle de défense commune, d’une réforme de la gouvernance spatiale et d’un Fonds spatial européen pour soutenir la filière.

Enfin, le rapport appelle à une intégration renforcée de l’industrie automobile autour d’un plan d’action européen coordonné et à la modernisation des transports, déblocage du financement du réseau transeuropéen (RTE-T), soutien au ferroviaire à grande vitesse et mobilisation d’outils pour financer la décarbonation des secteurs lourds comme l’aviation et le maritime.

Pour Mario Draghi, la compétitivité européenne dépend de la capacité du continent à dépasser la dispersion institutionnelle, à reconnaître l’urgence d’investir massivement dans l’innovation, la transition verte, le numérique, la défense et les infrastructures. Face à une mondialisation plus instable, le rapport préconise non seulement un sursaut collectif mais des décisions d’intégration et de solidarité financière inédites depuis la création de la monnaie unique. Reste à savoir si ses recommandations, qui prônent une Europe intégrée et capable d’innovation, sauront s’imposer dans les débats politiques à venir.

Selon le décompte effectué par le groupe de réflexion European Policy Innovation Council le 4 septembre 2025, sur l'ensemble des recommandations ciblées, seulement un peu plus de 11 % d'entre elles ont commencé à être mises en œuvre.

De la même manière, la Joint European Disruptive Initiative - une agence visant à faire émerger en Europe les technologies de rupture et qui vient de lancer un "Draghi Tracker" - ne se montre guère plus optimiste. Elle estime que seulement 14 % des préconisations ont commencé à être appliquées.

Le 22 août dernier, lors de la rencontre de Rimini en Italie, Mario Draghi a prononcé un discours très critique sur ce bilan. Il y a dressé un constat amer : "l’Union a cru que sa dimension économique s’accompagnait d’un pouvoir géopolitique et d’une influence dans les relations commerciales internationales. Cette année restera dans les mémoires comme celle où cette illusion s’est dissipée", avait-il déclaré.

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