20.06.2025 à 18:24
La Banque européenne d’investissement (BEI), bras financier de l’Union européenne, a annoncé le 20 juin un tournant majeur dans sa stratégie en portant son plafond de financement annuel à un niveau de 100 milliards d’euros pour 2025. Cette décision reflète la volonté de renforcer l'autonomie stratégique de l'Europe face aux défis mondiaux actuels. Un engagement […]
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La Banque européenne d’investissement (BEI), bras financier de l’Union européenne, a annoncé le 20 juin un tournant majeur dans sa stratégie en portant son plafond de financement annuel à un niveau de 100 milliards d’euros pour 2025. Cette décision reflète la volonté de renforcer l'autonomie stratégique de l'Europe face aux défis mondiaux actuels.
Dans un contexte marqué par une forte instabilité géopolitique, la BEI a choisi de tripler ses investissements dans la défense, qui représenteront désormais 3,5 % de son financement total.
Concrètement, cela se traduit par 32 projets en préparation, ouverts à toutes les entreprises de l’UE – publiques comme privées, grandes ou petites. Parmi les initiatives emblématiques figure le financement d’une caserne militaire en Lituanie, destinée à accueillir une brigade de l’armée allemande près de la frontière biélorusse. Il s’agit d’un exemple de la nouvelle orientation de la BEI, rendue possible par l’élargissement de son mandat aux questions de sécurité.
Peu connue du grand public mais essentielle au fonctionnement de l'Union européenne, la Banque européenne d'investissement soutient les grandes priorités économiques de l’Union. De nombreuses politiques sont réalisées grâce à ses financements. Ces financements ne pèsent pas sur les citoyens de l'UE, la BEI faisant exclusivement appel aux marchés des capitaux pour lever des fonds.
Née en 1958 après la signature du traité de Rome, cette institution spécialisée se trouve ainsi au cœur des grands chantiers actuels de l'Europe, notamment la transition écologique.
Malgré cet engagement accru dans la sécurité, la BEI réaffirme sa fidélité à ses priorités historiques. Climat et énergie propre restent au cœur de son action. Pour sa présidente, Nadia Calviño, ces domaines sont indissociables de la souveraineté européenne. "La transition verte et la technologie contribuent aussi à l’autonomie stratégique de l’UE", assure-t-elle.
La BEI investira ainsi massivement dans des projets soutenant les industries propres, la production et le stockage d’énergie, ainsi que la modernisation des réseaux. "Il faut également soutenir l'industrie éolienne et le déploiement des accords d'achat d'électricité, qui sont essentiels pour stabiliser les prix de l'énergie pour les grandes industries européennes", précise-t-elle.
Dans cette logique, et afin de contribuer à garantir des coûts énergétiques prévisibles et abordables pour les entreprises, la BEI et la Commission européenne lancent un programme pilote de 500 millions d’euros pour encourager l’adoption d’un plus grand nombre d’accords d’achat d’électricité par les entreprises. Ce dispositif vise à accélérer les investissements dans les énergies vertes, tout en sécurisant l’approvisionnement énergétique des acteurs industriels.
Enfin pour soutenir l'innovation, la BEI lancera également un plan baptisé TechEU. Ce nouveau programme phare de 70 milliards d’euros entre 2025 et 2027 doit permettre d'attirer jusqu’à 250 milliards d’euros de capitaux privés, en soutien à l’écosystème européen de la tech.
"Il s’agit du plus grand programme jamais mis en œuvre pour soutenir spécifiquement l’innovation et le leadership technologique européens", a déclaré Nadia Calviño. Le programme couvrira tous les stades de développement, "de l’idée initiale à l’introduction en Bourse", et servira de guichet unique pour les chercheurs et entrepreneurs.
TechEU ciblera des domaines jugés stratégiques : intelligence artificielle, calcul intensif, infrastructures numériques, matières premières critiques, technologies de santé, robotique, industries vertes et défense.
Les annonces de la BEI s’inscrivent dans une tendance plus large : l’Europe veut combler son retard d’investissement face aux États-Unis, notamment dans des secteurs clés comme l’intelligence artificielle, où Bruxelles vise 200 milliards d’euros d’investissements, dont 50 milliards publics et 150 milliards privés.
La BEI, qui comprend également le Fonds européen d'investissement (FEI), a déjà signé près de 89 milliards d’euros de nouveaux financements en 2024, pour plus de 900 projets. Elle a aussi mobilisé 110 milliards d’euros de capital de croissance pour les start-up et scale-up européennes.
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20.06.2025 à 18:15
Le mois de juin 2025 marque une intensification sans précédent de la pression européenne sur la Hongrie concernant les droits des personnes LGBT+. Le 5 juin, l’avocate générale de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé que la loi hongroise de 2021, qui interdit la "promotion" de l’homosexualité et du changement de […]
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Le mois de juin 2025 marque une intensification sans précédent de la pression européenne sur la Hongrie concernant les droits des personnes LGBT+.
Le 5 juin, l’avocate générale de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé que la loi hongroise de 2021, qui interdit la "promotion" de l’homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs, viole le droit de l’Union. Selon elle, cette législation constitue une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et contrevient à plusieurs directives européennes. L’avis, généralement suivi par la Cour, laisse présager une décision défavorable à Budapest dans les prochains mois.
Quelques jours plus tard, le 19 juin, la résistance s'est cette fois-ci organisée sur le terrain . Malgré l’interdiction officielle de la marche des fiertés par la police, le maire de Budapest, Gergely Karácsony, a annoncé que ce rassemblement se tiendra comme prévu le 28 juin. "Les droits fondamentaux ne peuvent être suspendus par décret", affirme-t-il, promettant le soutien de la municipalité et appelant à une mobilisation pacifique. Cette prise de position, soutenue par des ONG et des ambassades occidentales, illustre la vitalité de la société civile hongroise face aux restrictions imposées par le gouvernement de Viktor Orbán. La commissaire européenne chargée de l’Égalité, Hadja Lahbib, devrait pour sa part rencontrer les organisations de la société civile à Budapest ce même jour, tout comme des ministres de pays européens et des eurodéputés, selon les organisateurs.
En amont de ces événements, vingt pays de l’UE – dont la France, l’Allemagne, la Belgique, les pays nordiques et baltes – avaient signé le 27 mai une déclaration commune appelant la Commission européenne à agir fermement contre la Hongrie. Ils y dénoncent une législation contraire "à la dignité humaine, à la liberté, à l’égalité et au respect des droits humains", valeurs fondamentales de l’Union, et exhortent Bruxelles à "utiliser pleinement la boîte à outils de l’état de droit" pour contraindre Budapest à faire marche arrière sur la répression des droits LGBT+ et sa loi interdisant la marche des fiertés.
Adoptée mardi 18 mars à une large majorité par la coalition au pouvoir et soutenue par des députés d’extrême droite (136 voix pour et seulement 27 contre), cette loi modifie les règles sur la liberté de réunion. Plus précisément, le texte "interdit la tenue d’un rassemblement qui violerait [une précédente] législation" de 2021, selon laquelle il n’est pas possible de promouvoir auprès des mineurs "l’homosexualité et le changement de sexe". "Aujourd’hui nous avons voté pour la protection des enfants", avait alors écrit Viktor Orbán sur X. Et d'ajouter : "nous ne laisserons pas l’idéologie woke les mettre en danger".
Une annonce à laquelle l'UE n'avait pas tardé à réagir. "Nous sommes aux côtés de la communauté LGBTQI en Hongrie et dans tous les États membres", avait aussitôt rétorqué Hadja Lahbib. "Le droit de se réunir pacifiquement est un droit fondamental qui doit être défendu dans toute l’Union européenne", avait appuyé la Belge.
Au-delà des droits LGBT+, c’est l’attitude générale de la Hongrie vis-à-vis des valeurs européennes qui cristallise les tensions. Le pays bloque régulièrement les décisions, notamment celles relatives à l’aide à l’Ukraine, et fait l’objet depuis 2018 d’une procédure pour "violation grave" des principes de l’Union.
Bruxelles, qui retient par ailleurs 18 milliards d'euros de fonds européens de la Hongrie en raison de ces violations de l'état de droit, s'est jusqu'à présent abstenue de prendre des mesures coercitives supplémentaires. "Nous sommes à la croisée des chemins. À moins que nous ne constations une approche hongroise complètement nouvelle […], je ne vois pas l'intérêt de poursuivre [ces échanges]. Il est grand temps d'envisager sérieusement les prochaines étapes", a déjà averti la ministre suédoise en charge des Affaires de l'Union européenne, Jessica Rosencrantz.
Cette étape pourrait être le recours à l’article 7 du traité sur l'Union européenne. Celui-ci permet d'activer des sanctions contre un État membre, et conduire en théorie à sa suspension des droits de vote au Conseil de l'Union européenne - et donc de sa participation à une bonne partie des décisions européennes, qui continueraient toutefois de s'appliquer à lui. Dans les faits, l'unanimité requise pour y parvenir (moins la voix de l'État concerné) explique qu'aucun pays n'a jusque-là été condamné à de telles sanctions.
L'article 7 comprend toutefois un autre volet, le mécanisme préventif. Dans ce cas, le Conseil peut, par un vote de quatre cinquièmes de ses membres (moins l'État concerné), constater un risque de violation des valeurs de l’UE par un État. Ce que les députés européens lui ont demandé de faire en déclenchant la procédure en 2018. Si cette décision est prise, le Conseil doit alors surveiller la situation et engager un dialogue avec le pays visé afin qu'il respecte de nouveau les valeurs de l'UE. Le traité ne prévoit cependant aucun délai précis pour cette procédure.
Sous le feu des critiques, Viktor Orbán résiste et ne se détourne pas de son cap politique. Les semaines à venir diront si les tensions qui traversent le pays peuvent redescendre ou non.
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20.06.2025 à 17:39
C'est un rendez-vous marqué d'une croix rouge dans le calendrier des dirigeants occidentaux. Les mardi 24 et mercredi 25 juin 2025, les chefs d'État et de gouvernement des 32 pays membres de l'Otan se retrouveront à La Haye (Pays-Bas) pour un sommet d'une portée stratégique majeure. Les délibérations devraient notamment se concentrer sur un point […]
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C'est un rendez-vous marqué d'une croix rouge dans le calendrier des dirigeants occidentaux. Les mardi 24 et mercredi 25 juin 2025, les chefs d'État et de gouvernement des 32 pays membres de l'Otan se retrouveront à La Haye (Pays-Bas) pour un sommet d'une portée stratégique majeure. Les délibérations devraient notamment se concentrer sur un point central : l'engagement des États membres de l'Alliance à consacrer 5 % de leur budget national à la défense.
Ce souhait, émis de longue date par le président américain, Donald Trump, a été récemment repris par le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte. "À La Haye, nous conviendrons d'un objectif de dépenses de défense de 5 % du PIB pour les États membres", a ainsi déclaré le Néerlandais, qui présidera son premier sommet de l'organisation transatlantique depuis sa prise de fonctions, en octobre 2024. Un taux bien supérieur aux 2 % de dépenses de défense, selon la règle fixée en 2006 par les Alliés.
Début janvier 2025, élu mais pas encore investi président, Donald Trump prévenait déjà les Européens : s'ils souhaitent que les États-Unis maintiennent leur implication au sein de l'Otan, les États du Vieux Continent devront consacrer au moins 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense. Une perspective que bon nombre de dirigeants européens considéraient alors comme impossible. Mais les événements géopolitiques des six derniers mois et la menace croissante que représente la Russie de Vladimir Poutine aux portes de l'Europe ont contribué à les faire changer d'avis.
Lors de leur dernière réunion le 5 juin à Bruxelles, les ministres de la Défense des pays de l'Otan se sont entendus sur cet objectif de 5 %, sous certaines conditions. Sur demande d'un certain nombre de pays européens, Mark Rutte a proposé début mai que cet objectif soit scindé en deux. D'une part, 3,5 % du PIB consacré aux dépenses militaires en tant que telles et d'autre part, 1,5 % du PIB dédié aux dépenses connexes à la défense, notamment liées à la cybersécurité ou à la sécurité du pays de manière générale, comme la mise à niveau d'infrastructures routières, par exemple. Les aides aux industries de défense pourront aussi être prises en compte dans ces 1,5 %.
Cet objectif représente néanmoins un défi de taille pour de nombreux pays européens. Selon les estimations de l'Alliance pour 2024, huit des trente-deux pays membres de l'Otan consacreraient encore moins de 2 % de leur PIB à la défense, bien que cette règle soit en vigueur depuis près de vingt ans. La France, quant à elle, se situe tout juste au-dessus, avec 2,06 % de son PIB. En ce qui concerne l'objectif des 3,5 %, seule la Pologne dépasserait ce seuil aujourd'hui, avec un effort estimé à 4,12 %.
Le sommet de l'Otan devait initialement permettre aux chefs d'État et de gouvernement d'entériner cette ambition commune, avec pour objectif de disposer d'une capacité de défense crédible face à la Russie, qui, selon le secrétaire général, pourrait recourir à la force militaire contre l'Alliance d'ici cinq ans. Certains points restaient encore à débattre, comme le délai d'application et le financement de cet objectif chiffré. L'objectif serait d'y parvenir à horizon 2035, et non plus 2032, comme prévu initialement.
Les participants espéraient ainsi que cette réunion en terres néerlandaises permettrait surtout de régler les derniers détails. Mais c'était sans compter sur Pedro Sánchez. Jeudi 19 juin, le Premier ministre espagnol a adressé une lettre au secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, dans laquelle il a indiqué qu'il refusait de s'engager à atteindre l'objectif de consacrer 5 % du PIB national aux dépenses de défense au cours de la prochaine décennie. "Ce ne serait pas raisonnable voire même contre-productif", a affirmé le dirigeant socialiste.
Le courrier de Pedro Sánchez marque ainsi le refus de l’Espagne, l’une des principales économies européennes, de se joindre au consensus qui semblait émerger au cours des dernières semaines sur le sujet. Le chef du gouvernement espagnol a toutefois tenu à préciser qu'il n'avait pas "l'intention de limiter les ambitions de dépenses des autres pays", ni de compromettre les résultats du sommet de l'Otan. Il propose ainsi d'inclure dans les conclusions de la réunion "une formule plus flexible" qui permettrait de dispenser l'Espagne de cet objectif des 5 %.
Au regard de la situation politique intérieure, la décision de Pedro Sánchez n'est, en vérité, que peu surprenante. Au sein de l'Otan, l'Espagne est l'État membre qui consacre la part la moins importante de son PIB aux dépenses militaires : 1,28 % seulement. Bien loin de l'objectif actuel des 2 %, règle fixée il y a pourtant vingt ans et réaffirmée en 2014, dans le contexte de l'invasion russe de la Crimée.
Dès le lendemain du sommet de l'Otan, les dirigeants européens des 27 prendront le chemin de Bruxelles où se tiendra un Conseil européen, les jeudi 26 et vendredi 27 juin. Au programme : guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, défense et sécurité en Europe, place de l'UE dans le contexte géopolitique mondiale, compétitivité ou encore migrations.
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