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13.05.2025 à 11:40

Grand oral d'Emmanuel Macron : quels référendums sur l'Europe ont eu lieu sous la Ve République ?

Florian Chaaban

Les Français seront-ils appelés à s'exprimer cet automne dans le cadre d'un référendum ? C’est l’une des questions auxquelles Emmanuel Macron répondra ce mardi soir, lors d’un échange en direct avec des journalistes et représentants de la société civile, diffusé sur TF1. Après avoir plusieurs fois évoqué cette hypothèse sans jamais la concrétiser, le chef […]

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Texte intégral (2233 mots)
Mode de consultation directe des citoyens, le référendum n'a plus été soumis aux Français depuis vingt ans - Crédits : Georges Boulougouris / Parlement européen
Mode de consultation directe des citoyens, le référendum n'a plus été soumis aux Français depuis vingt ans - Crédits : Georges Boulougouris / Parlement européen

Les Français seront-ils appelés à s'exprimer cet automne dans le cadre d'un référendum ? C’est l’une des questions auxquelles Emmanuel Macron répondra ce mardi soir, lors d’un échange en direct avec des journalistes et représentants de la société civile, diffusé sur TF1.

Après avoir plusieurs fois évoqué cette hypothèse sans jamais la concrétiser, le chef de l’État pourrait finalement franchir le pas. "En 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher [certains] sujets déterminants", avait-il déclaré le 31 décembre dernier. Également sollicitée par de nombreux partis, cette procédure de vote direct pourrait concerner plusieurs sujets brûlants, aussi bien économiques que sociaux.

Selon le Conseil constitutionnel, neuf référendums ont été organisés sous la Ve République depuis l’entrée en vigueur de la Constitution de 1958 (sans compter celui du 28 septembre 1958, qui approuvait cette même Constitution).
Tous ont été lancés sur décision du chef de l’État et, pour la plupart, selon la procédure prévue à l’article 11 de la Constitution. Et un tiers d'entre eux a concerné des sujets européens.

1972 : un référendum pour l’élargissement de l’Europe

Le 23 avril 1972, un référendum est organisé en France pour ratifier l’élargissement de la Communauté économique européenne. Cette extension concerne le Danemark, l’Irlande, la Grande-Bretagne (dont l’adhésion avait été auparavant rejetée par le général de Gaulle), ainsi que la Norvège, qui choisira finalement de ne pas rejoindre la Communauté.

Après sa signature par les États membres et les candidats concernés, le traité d'adhésion doit être ratifié par tous les signataires (certains pays recourent au référendum, mais ce n'est pas obligatoire). Les électeurs français se prononcent majoritairement en faveur de l’adhésion, avec 68,31 % de votes favorables. Toutefois, la participation est faible : près de 40 % des électeurs (39,76 %) s’abstiennent. Ce taux élevé d’abstention s’explique par "l’absence d’engagement décisif du chef de l’État", le désintérêt général de la population pour le sujet, et l’appel à l’abstention lancé par le Parti socialiste.

1992 : le traité de Maastricht divise les Français

Le 20 septembre 1992, un référendum est organisé pour ratifier le traité sur l’Union européenne, plus connu sous le nom de traité de Maastricht. Contrairement aux attentes pour un sujet perçu comme technique et complexe, la campagne suscite un vif intérêt et un débat intense, révélant des divisions profondes au sein de la société française.

Cette mobilisation explique un taux d’abstention relativement bas pour un référendum (30,30 %), nettement inférieur à ceux enregistrés lors des consultations précédentes. Le "oui" l’emporte de justesse avec 51,04 % des suffrages exprimés.

2005 : un rejet français du traité constitutionnel européen

Le 29 mai 2005, le président de la République Jacques Chirac décide de soumettre à référendum le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe. Soutenu par les principaux partis de gouvernement (UMP, PS, UDF), le texte semble promis à une large approbation. Pourtant, la campagne électorale, animée et parfois confuse, révèle un profond malaise dans l’opinion publique. Beaucoup d’électeurs expriment par ce vote un rejet de la politique nationale menée depuis la présidentielle de 2002, ainsi qu’un sentiment d’absence d’alternative politique crédible.

Malgré une forte participation (69,37 %), le "non" l’emporte avec 54,67 % des suffrages exprimés. C’est la deuxième fois sous la Ve République qu’un référendum débouche sur un refus populaire. La France, pourtant pays fondateur de l’Union européenne, devient ainsi le premier État membre à rejeter le traité constitutionnel, avant les Pays-Bas quelques jours plus tard.

Le débat dépasse alors largement le cadre du texte soumis au vote, se concentrant aussi sur des enjeux comme la politique du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin ou la possible adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Le référendum provoque aussi de vives tensions internes aux partis politiques, bouleversant les clivages traditionnels.

Bien qu’ayant la possibilité de faire ratifier le traité par le Parlement, Jacques Chirac avait choisi la voie référendaire, estimant que les Français étaient directement concernés. Face au résultat, il remplace son Premier ministre, mais reste lui-même en fonction, contrairement à l’attitude du général de Gaulle après l’échec du référendum de 1969 sur la régionalisation et la réforme du Sénat.

Qu'est-ce qu'un référendum ?

Un référendum désigne une procédure permettant de consulter directement les électeurs sur une question ou sur un texte. Le plus souvent, les électeurs ont à répondre par "oui" ou "non". Le référendum peut être de portée nationale ou de portée locale. Au sein de l'Union européenne, l'initiative citoyenne européenne constitue une autre forme de participation politique des citoyens européens.

La Constitution de 1958 prévoit quatre cas de référendum :

  • Pour l’adoption d’un projet de loi ou d'une proposition de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent (art. 11 de la Constitution) ;
  • Pour l’adoption d’un projet de loi tendant à autoriser la ratification d’un traité (art. 11) ;
  • Pour réviser la Constitution (art. 89). Toutefois, une révision constitutionnelle, même approuvée par référendum, ne peut pas porter sur "la forme républicaine du gouvernement" ;
  • Au niveau local, pour soumettre à la décision des électeurs d’une collectivité territoriale, un projet d’acte relevant de sa compétence (art. 72-1).

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13.05.2025 à 10:50

Le taux de chômage en Europe

Rédaction Toute l'Europe

Près de 13 millions d’Européens sans emploi Eurostat estime qu’en mars 2025, 12,9 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, soit 5,8 % de la population active. Ce taux est stable par rapport à février 2025 et en légère baisse par rapport à mars 2024, où il s’élevait à 6 %, représentant plus de 13,2 […]

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Texte intégral (2122 mots)

Près de 13 millions d’Européens sans emploi

Eurostat estime qu’en mars 2025, 12,9 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, soit 5,8 % de la population active. Ce taux est stable par rapport à février 2025 et en légère baisse par rapport à mars 2024, où il s’élevait à 6 %, représentant plus de 13,2 millions de personnes.

En janvier 2022, encore affectée par la crise économique liée au Covid-19, l’Union européenne enregistrait 6,3 % de chômeurs (soit 13,5 millions de personnes), en forte hausse après plusieurs années de baisse consécutives. Mais en raison de la sortie de crise progressive et des mesures européennes et nationales de relance, le nombre de demandeurs d’emploi a depuis baissé.

Les contrastes entre pays restent particulièrement marqués. Tandis que la Pologne connait un taux de chômage de 2,7 % en mars 2025 et la République tchèque un taux de seulement 2,6 % (le plus bas de l'UE), celui-ci culmine au même moment à 10,9 % en Espagne, à 9,5 % en Finlande, et à 9 % en Grèce. Avec un taux de chômage de 7,3 % de sa population active, la France se situe au-dessus de la moyenne de l'UE (5,8 %) et de celle de la zone euro (6,2 %).

Sur un an, le taux de chômage est en légère augmentation dans 13 pays et en légère baisse dans 10 autres.

Pour Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, le taux de chômage représente le pourcentage de chômeurs parmi la population active, selon la définition de l'Organisation internationale du travail (OIT).

La population active représente le nombre total des personnes ayant un emploi ou étant au chômage. Les chômeurs sont les personnes âgées de 15 à 74 ans qui :

  • sont sans travail ;
  • sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux semaines ;
  • et qui ont activement recherché un emploi pendant les quatre semaines précédentes.

Le marché du travail

Les écarts entre pays peuvent notamment s'expliquer par des législations différentes.

Dans les pays scandinaves, le modèle de flexisécurité permet de faciliter les licenciements mais offre dans le même temps une couverture assurantielle élevée couplée à une politique active d'aide au retour à l'emploi. Des facteurs qui, en temps normal, placent ces pays parmi ceux qui ont les plus faibles taux de chômage en Europe.

La pratique du temps partiel est également très présente dans les pays d'Europe du nord. En Allemagne notamment, les faibles taux de chômage s'accompagnent d'un recours important aux contrats courts. Et selon Eurostat, 38,6 % de la population active (des 20-64 ans) aux Pays-Bas occupait un emploi en temps partiel en 2024 par exemple. Ce taux est également important en Autriche (30,7 %) et en Allemagne (29 %) sur la même année. En France, il était d'environ 16,5 % en 2024. Les emplois à temps partiel s'accompagnent cependant de salaires moins élevés pour les travailleurs concernés.

Durant la pandémie de Covid-19, le recours au chômage partiel et/ou au télétravail dans un certain nombre d’États membres a également pu jouer un rôle important pour limiter la hausse du chômage.

PaysTaux de chômage en mars 2025
Allemagne 🇩🇪3,5 %
Autriche 🇦🇹5,4 %
Belgique 🇧🇪5,9 %
Bulgarie 🇧🇬3,8 %
Chypre 🇨🇾4,8 %
Croatie 🇭🇷4,5 %
Danemark 🇩🇰7,1 %
Espagne 🇪🇸10,9 %
Estonie 🇪🇪8,7 %
Finlande 🇫🇮9,5 %
France 🇫🇷7,3 %
Grèce 🇬🇷9,0 %
Hongrie 🇭🇺4,2 %
Irlande 🇮🇪4,4 %
Italie 🇮🇹6,0 %
Lettonie 🇱🇻6,7 %
Lituanie 🇱🇹6,4 %
Luxembourg 🇱🇺6,4 %
Malte 🇲🇹2,8 %
Pays-Bas 🇳🇱3,9 %
Pologne 🇵🇱2,7 %
Portugal 🇵🇹6,5 %
République tchèque 🇨🇿2,6 %
Roumanie 🇷🇴5,5 %
Slovaquie 🇸🇰5,0 %
Slovénie 🇸🇮5,0 %
Suède 🇸🇪8,1 %
UE 27 🇪🇺5,8 %
Données : Eurostat (mars 2025)

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13.05.2025 à 10:38

Le taux de chômage des jeunes en Europe

Rédaction Toute l'Europe

Le chômage concerne près de 3 millions de jeunes européens, qui sont plus touchés que les autres tranches d'âge. Tandis que le taux de chômage des moins de 25 ans atteignait 14,5 % en mars 2025, celui de l'ensemble de la population active était de 5,8 %. Selon les dernières statistiques d’Eurostat, l’Espagne reste l’État membre […]

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Texte intégral (1156 mots)

Le chômage concerne près de 3 millions de jeunes européens, qui sont plus touchés que les autres tranches d'âge. Tandis que le taux de chômage des moins de 25 ans atteignait 14,5 % en mars 2025, celui de l'ensemble de la population active était de 5,8 %.

Selon les dernières statistiques d’Eurostat, l’Espagne reste l’État membre le plus durement atteint par le chômage des moins de 25 ans, avec un taux de 26,6 % en mars 2025, en hausse depuis le début de l'année 2025. Ailleurs en Europe, la Grèce (25,2 %), le Luxembourg (21,4 %) et la Suède (20,8 %) sont les plus fortement touchés. À noter que les dernières données enregistrées pour la Roumanie remontent à décembre 2024, avec un taux de 26,3 %.

A l’inverse, l’Allemagne (6,5 %), la Slovénie (7,3 %), Malte (7,7 %), et les Pays-Bas (8,9 %) sont les pays européens affichant les taux de chômage des jeunes les plus bas à la même période. 

De son côté, la France (17,6 %) se situe au-dessus de la moyenne européenne.

Différentes évolutions nationales

Entre mars 2024 et mars 2025, le taux de chômage a très légèrement baissé, passant de 14,8 % à 14,5 % au niveau de l'Union, malgré des différences marquées entre les États membres. Il a par exemple fortement baissé à Chypre et en Suède (-5,8 points), ainsi qu'en Slovaquie (-4,9 points) et a relativement baissé au Portugal (-2,5 points). Certains pays ont au contraire vu le taux de chômage des jeunes augmenter. C’est notamment le cas de certains États d'Europe centrale et du Nord, comme l'Estonie (+2,9 points), la République tchèque (+2,7 points), ou encore le Danemark (+1,8 point). Ce taux a également augmenté en Grèce (+2,5 points).

Quant à la France, le taux de chômage des moins de 25 ans a baissé de 0,5 point, passant de 18,1 % à 17,6 %.

PaysTaux de chômage des moins de 25 ans
(mars 2025)
Allemagne6,5 %
Autriche11,3 %
Belgique17,0 %
Bulgarie11,0 %
Chypre9,9 %
Croatie16,1 %
Danemark16,3 %
Espagne26,6 %
Estonie19,1 %
Finlande20,4 %
France17,6 %
Grèce25,2 %
Hongrie14,1 %
Irlande10,5 %
Italie19,0 %
Lettonie11,4 %
Lituanie14,3 %
Luxembourg21,4 %
Malte7,7 %
Pays-Bas8,9 %
Pologne10,9 %
Portugal20,7 %
République Tchèque10,5 %
Roumanie26,3 % (décembre 2024)
Slovaquie16,2 %
Slovénie7,3 %
Suède20,8 %
Union Européenne14,5 %
Données : Eurostat (mars 2025)

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13.05.2025 à 08:52

Minerais, terres rares : pourquoi le riche sol de l'Ukraine est-il stratégique pour les États-Unis ?

Valentin Ledroit

Le maintien du soutien militaire et financier américain en échange d'un accès privilégié aux terres rares, au lithium ou encore au graphite présents dans le sol ukrainien. C'est, en substance, le contenu de l'accord sur lequel les États-Unis et l'Ukraine ont penché durant des semaines, après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche le […]

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Texte intégral (1500 mots)

Le maintien du soutien militaire et financier américain en échange d'un accès privilégié aux terres rares, au lithium ou encore au graphite présents dans le sol ukrainien. C'est, en substance, le contenu de l'accord sur lequel les États-Unis et l'Ukraine ont penché durant des semaines, après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier.

Malgré la vive altercation survenue le 28 février dans le Bureau ovale entre le président américain et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, suivie de l’annonce, dans la nuit du 3 au 4 mars, de la suspension temporaire de l’aide militaire à l’Ukraine par le pays de l'Oncle Sam, un deal a bel et bien été trouvé. L'annonce a été faite par les deux parties, mercredi 30 avril. "Je suis heureux d'annoncer la signature de l'accord historique de partenariat économique" avec l'Ukraine, a déclaré le ministre américain des Finances, Scott Bessent.

Jeudi 8 mai, le Parlement ukrainien, la " Verkhovna Rada", a ratifié l’accord. 338 parlementaires ont voté en faveur de ce texte, le minimum requis étant de 226. Également qualifié d’"historique" par la ministre ukrainienne de l’Économie, cet accord est censé, selon elle, ouvrir la voie à une nouvelle aide militaire pour l’Ukraine. Un échange téléphonique entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump a complété cette séquence, marquant un tournant "très positif" d’après un haut responsable ukrainien.

Un accord axé sur l’investissement, sans dette ni garanties de sécurité

Contrairement aux souhaits initiaux de Donald Trump, le document ne prévoit pas de comptabiliser comme dette de l’Ukraine, envers les États-Unis, l’aide américaine accordée par son prédécesseur Joe Biden depuis le début de l’invasion en 2022. "L’accord ne mentionne aucune dette, mais uniquement les nouveaux investissements. Et il est très important que ces investissements soient réalisés en Ukraine", a insisté la ministre de l’Économie ukrainienne, Ioulia Svyrydenko.

S’il ne comporte pas de garanties de sécurité, l’accord envoie un signal politique fort. "Il offre une occasion de faire pression sur la Russie, car cela montre que les États-Unis sont prêts à protéger leur partenariat et leurs intérêts. Ce ne sont pas seulement mes sentiments, ce sont les mots de la Maison Blanche", a-t-elle ajouté.

Le texte prévoit que la nouvelle aide militaire américaine soit comptabilisée comme une contribution à un fonds d’investissement commun, destiné à la reconstruction du pays. Ce fonds, financé et géré à parts égales, sera alimenté côté ukrainien par 50 % des redevances issues de nouvelles licences d’exploitation des ressources naturelles, selon Kiev.

Des métaux convoités

Le nouveau président des États-Unis n'a jamais caché son intérêt pour ces richesses naturelles. Selon un sénateur du camp républicain, près de 10 000 milliards de dollars dormiraient sous le sol ukrainien. Une estimation sans doute un peu exagérée, si l'on tient compte du fait que "la valeur de la production mondiale de terres rares s'élève à 15 milliards de dollars par an" dans le meilleur des cas, d'après Bloomberg.

Néanmoins, le sol ukrainien regorgerait de ressources essentielles à la fabrication de technologies bas carbone. Parmi elles, le titane, prisé dans l'aéronautique et l'armement, ou encore le lithium et le graphite, utilisés pour fabriquer des batteries électriques. Selon les données du Bureau français de recherches géologiques et minières, 20 % des ressources mondiales estimées de graphite se trouveraient ainsi dans le sol ukrainien. Le pays possèderait 22 des 34 substances que l'Union européenne qualifie comme "matières premières critiques" et environ 5 % des réserves mondiales.

Des ressources difficilement exploitables

Ces ressources sont également synonyme d'intérêt stratégique majeur pour les Européens, notamment pour réduire leur dépendance vis-à-vis des importations chinoises et sécuriser leur approvisionnement. Actuellement, Pékin contrôlerait 60 à 70 % de la production de terres rares, et même 100 % de l'offre raffinée de graphite naturel, selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (AIE).

L'utilisation des ressources du sol ukrainien fait par ailleurs face à plusieurs obstacles. À commencer bien sûr par le conflit avec la Russie. Plusieurs gisements majeurs sont actuellement situés sur des territoires occupés par l'armée russe, dans la région de Donetsk par exemple.

L'autre difficulté réside dans l'extraction et le raffinage de ces minerais, qui s'appuient sur des procédés coûteux et polluants. Ce qui expliquent que l'Ukraine n'a, à ce jour, ouvert aucune mine pour les exploiter. Une mise en exploitation impliquerait des investissements d'ampleur, notamment dans les infrastructures (routes, réseaux électriques, etc.) et prendrait une à deux décennies. Peu de chances, donc, de voir la moindre production sortir du sol ukrainien avant la fin du second mandat de Donald Trump. Mais sans aucun doute une garantie, pour les Ukrainiens, que les Etats-Unis ainsi intéressés mettront tout en oeuvre pour maintenir la sécurité dans le pays.

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12.05.2025 à 12:38

Le retour de Donald Trump fait chuter l’image des États-Unis, surtout en Europe

Florian Chaaban

Du plomb dans l'aile. La réputation des États-Unis a nettement baissé à l'échelle du globe depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. C’est ce que révèle le Democracy Perception Index (indice de perception de la démocratie) 2025, une vaste enquête menée en avril auprès de plus de 110 000 personnes dans 100 pays. […]

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Texte intégral (1243 mots)

Du plomb dans l'aile. La réputation des États-Unis a nettement baissé à l'échelle du globe depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. C’est ce que révèle le Democracy Perception Index (indice de perception de la démocratie) 2025, une vaste enquête menée en avril auprès de plus de 110 000 personnes dans 100 pays. En l'espace d'un an, la note de perception des États-Unis dans le monde a enregistré une dégradation notable, passant de 22 % à -5 %, un niveau similaire à la Russie (-9 %).

Cette enquête révèle une défiance marquée, particulièrement en Europe, où les propos hostiles du milliardaire à l’égard de l’Union européenne semblent avoir laissé des traces. Prenant pour exemple le sujet des droits de douane afin de rétablir ce qu’il considère comme une "justice commerciale", le Républicain a notamment affirmé que l'UE avait été "conçue pour tromper les États-Unis".

La Chine plutôt que les États-Unis

Ces déclarations, combinées à son style politique conflictuel, contribuent à éloigner les opinions publiques européennes, qui valorisent généralement la coopération internationale et les institutions démocratiques. "Je ne suis pas surpris que la perception des États-Unis ait chuté aussi brutalement", a déclaré l'ancien secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, fondateur de l'organisation à l'origine de cette enquête.

Méthodologie

Les données utilisées dans cet article proviennent d'une enquête en ligne menée par Nira Data et l'Alliance of Democracies entre le 9 et le 23 avril 2025. L'échantillon était composé de 111 273 personnes réparties dans 100 pays, avec une part moyenne d'environ 1 100 répondants par pays. Les résultats au niveau national ont été calculés sur la base de la répartition officielle de l'âge et du sexe de la population de chaque pays.

Pendant que l’image des États-Unis recule, celle de la Chine progresse dans de nombreuses régions du monde. Pour la première fois, elle dépasse les États-Unis en matière de perception globale positive (14 %). Sur le Vieux Continent, seuls la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et le Royaume-Uni (hors UE) accordent à Washington une cote supérieure à celle de Pékin.

Plus largement, la réputation de Donald Trump correspond à celle de son pays. L'enquête montre qu'il est moins populaire dans le monde que ses homologues russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping.

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12.05.2025 à 12:05

Guerre en Ukraine : des pourparlers directs entre Kiev et Moscou attendus en fin de semaine

Hugo Palacin

"J'attendrai Poutine en Turquie, jeudi. Personnellement. J'espère que cette fois, les Russes ne chercheront pas d'excuses." Tel est le message posté dimanche soir sur son compte X par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Une annonce qui fait écho "à la proposition de Vladimir Poutine, survenue dans la nuit de samedi à dimanche", d'engager des négociations […]

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Texte intégral (2088 mots)
Samedi 10 mai étaient réunis, à Kiev, Donald Tusk, Keir Starmer, Emmanuel Macron et Friedrich Merz (de gauche à droite), autour de Volodymyr Zelensky (au centre) - Crédits : Simon Dawson / No 10 Downing Street | Flickr (CC BY 2.0)
Samedi 10 mai étaient réunis, à Kiev, Donald Tusk, Keir Starmer, Emmanuel Macron et Friedrich Merz (de gauche à droite), autour de Volodymyr Zelensky (au centre) - Crédits : Simon Dawson / Flickr Number 10 Downing Street CC BY 2.0

"J'attendrai Poutine en Turquie, jeudi. Personnellement. J'espère que cette fois, les Russes ne chercheront pas d'excuses." Tel est le message posté dimanche soir sur son compte X par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Une annonce qui fait écho "à la proposition de Vladimir Poutine, survenue dans la nuit de samedi à dimanche", d'engager des négociations "directes" et "sans condition préalable" entre Moscou et Kiev, à Istanbul, cette semaine, détaille Le Soir.

Différents rendez-vous et déclarations ont jalonné ce week-end, marquant des étapes supplémentaires dans le long chemin de croix entrepris par Kiev et les Européens pour trouver une porte de sortie au conflit qui dure depuis février 2022. Ce qui fait dire à France info qu'à "l'issue d'un week-end marqué par une intense activité diplomatique", nous entrons ce lundi dans une "semaine diplomatique cruciale, mais incertaine pour la paix en Ukraine".

Vladimir Poutine ouvre la porte à des négociations directes en fin de semaine

Samedi, Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk, "représentants de la 'coalition des volontaires' en soutien à l'Ukraine", se rejoignaient à Kiev sur invitation de leur homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky [France info].

À l'issue de cette réunion, les dirigeants français, allemand, britannique et polonais, de concert avec l'Ukraine et les États-Unis, ont "adressé un ultimatum à Moscou […] pour accepter un cessez-le-feu 'complet et inconditionnel' de 30 jours" à compter de ce lundi 12 mai, "faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles 'sanctions massives'", détaillent Les Echos.

Si "le président russe n'a pas répondu directement à la proposition des Européens", il a tout de même entrouvert la porte à de prochains pourparlers en proposant, hier, "des négociations 'directes' et 'sans condition préalable' entre la Russie et l'Ukraine, le [jeudi] 15 mai, à Istanbul", rapporte Courrier international. "Une manière de renvoyer la balle dans le camp ukrainien, balle que le président Zelensky a saisie au bond dimanche soir", en annonçant sa venue en terres stambouliotes, jeudi [France info].

"Clairement, en proposant l'ouverture de négociations alors que les bombardements continuent sur le terrain, Poutine essaie de forcer la main de l'Ukraine et des Européens. Rien ne dit que le président russe soit prêt à faire des concessions nécessaires pour arriver à une paix durable", analysent Les Echos. "Il est très peu probable que le président russe change de position et accepte un cessez-le-feu total de 30 jours dans un avenir proche", abonde l'hebdomadaire allemand Die Zeit.

Une nouvelle réunion sur l'Ukraine ce lundi, à Londres

En attendant ces pourparlers à Istanbul, les capitales du Vieux Continent poursuivent leur travail. Ce lundi 12 mai, les ministres des Affaires étrangères de plusieurs grands pays européens se retrouvent "à Londres pour des discussions 'capitales' sur l'Ukraine", rapporte Le Soir.

Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, réunit ainsi ses homologues allemand, polonais et espagnol, ainsi que le ministre français chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, et un représentant italien. L'UE est, quant à elle, représentée par Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne.

Les discussions doivent porter sur "les efforts conjoints afin de renforcer la sécurité européenne et pour une paix juste et durable en Ukraine", détaille le quotidien belge. Dans un communiqué du Foreign Office repris par Le Monde, David Lammy a rappelé que les Européens devaient "rester unis, alliés dans la protection de la souveraineté, de la paix et de l'Ukraine", face à un "défi" qui "ne concerne pas seulement l'avenir de l'Ukraine" mais "qui est existentiel pour l'Europe dans son ensemble".

"Avant d'annoncer cette réunion à Londres, le chef de la diplomatie britannique s'est entretenu dimanche avec son homologue américain, Marco Rubio, qui lui a assuré que 'la priorité numéro une [de Washington] est d'obtenir une fin des combats et un cessez-le-feu immédiat'", rapporte France info. Pour le média en ligne, cette série de signes et de déclarations venant des deux côtés de l'Atlantique montre une "unanimité des alliés de Kiev que l'on n'avait pas observé depuis longtemps".

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12.05.2025 à 10:15

L'élection présidentielle en Pologne, moment de vérité pour le parti de Donald Tusk

Juliette Verdes

Depuis qu'il a retrouvé le pouvoir en décembre 2023, le Premier ministre polonais Donald Tusk est sur des charbons ardents. Ses promesses électorales, issues d'un programme libéral, europhile et progressiste, se heurtent régulièrement à un obstacle de taille : le véto présidentiel. À la tête de l'État depuis 2015, Andrzej Duda, issu du parti ultraconservateur […]

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Texte intégral (1005 mots)
Le maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski (à gauche) espère battre l'outsider Sławomir Mentzen (au centre) et le candidat du PiS Karol Nawrocki (à droite) pour mener à bien les réformes promises par la Coalition civique - Crédits : baona / iStock | René Rossignaud / Wikimedia Commons | Radosław Czarnecki / Wikimedia Commons | Flickr The White House

Depuis qu'il a retrouvé le pouvoir en décembre 2023, le Premier ministre polonais Donald Tusk est sur des charbons ardents. Ses promesses électorales, issues d'un programme libéral, europhile et progressiste, se heurtent régulièrement à un obstacle de taille : le véto présidentiel.

À la tête de l'État depuis 2015, Andrzej Duda, issu du parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), use de ce pouvoir à tour de bras. En mois d'un an et demi, il a refusé à cinq reprises de signer des législations adoptées par le Parlement, à l'image de celle sur l'accès sans ordonnance à la pilule du lendemain. Pour le président polonais et son camp, l'objectif est simple : empêcher les réformes libérales souhaitées par la coalition gouvernementale pour l'affaiblir dans l'opinion publique.

L'élection présidentielle polonaise, prévue les 18 mai et 1er juin, s'annonce cruciale pour Donald Tusk. Si le PiS conserve la fonction suprême, il pourrait limiter l’efficacité des réformes menées par le Premier ministre au pouvoir pour les deux prochaines années. Avec, en ligne de mire, le risque d'une défaite aux élections législatives de 2027.

Le PiS largement devancé par les libéraux, l'ultra-droite en outsider

Pour remporter l'élection présidentielle, le gouvernement mise sur un homme bien connu des Polonais : Rafał Trzaskowski. À 53 ans, l'actuel maire de Varsovie jouit d'une belle cote de popularité auprès de ses concitoyens, notamment des jeunes. Le prochain scrutin pourrait lui permettre de prendre sa revanche : en 2020, il avait échoué de peu face à Andrzej Duda au second tour, battu par seulement 420 000 voix d'écart.

Crédité en moyenne de 34 % d'intentions de vote au premier tour, le candidat de la Coalition civique compte dans les sondages une dizaine de points d'avance sur son principal opposant, Karol Nawrocki, crédité d’environ 25 %, successeur désigné d'Andrzej Duda limité à deux mandats par la Constitution polonaise. Cet historien de 42 ans, directeur de l'Institut pour la mémoire nationale, devait jouer sur son image de "candidat citoyen". Mais plusieurs scandales ont émaillé sa campagne, notamment ses liens avec des figures de l'ultra-droite et son admiration pour les milieux mafieux de la Baltique.

Karol Nawrocki se voit même menacé par un outsider : Sławomir Mentzen, du parti d'extrême droite Confédération. Omniprésent sur les réseaux sociaux, l'entrepreneur de 38 ans porte un programme libertarien sur les questions économiques et conservateur sur les sujets sociétaux, façon Donald Trump. Après avoir bondi dans les sondages début février, il a même atteint la deuxième place dans certaines études d'opinion, synonyme de qualification au second tour de l'élection présidentielle.

Un scrutin très attendu dans le reste de l'Europe

Dans les capitales européennes, on observe d'un œil inquiet cette échéance électorale. La chute du parti Droit et Justice lors des élections législatives d'octobre 2023 signait le retour au pouvoir des libéraux pour la première fois depuis huit ans, marquant l’apaisement dans les relations avec Bruxelles. En l'espace de deux ans, la Pologne a montré qu'elle était capable d'affirmer son leadership diplomatique et fait preuve d'un soutien sans faille à l'Ukraine.

L'élection de mai coïncide d'ailleurs avec la présidence polonaise du Conseil de l'Union européenne, qu'elle occupe pour six mois sous le slogan "Sécurité, Europe". Un test pour le pays, dont les dépenses militaires dépassent 4 % de son PIB. Donald Tusk a promis de renforcer ces capacités et de doubler les effectifs de l'armée polonaise. Il devrait pouvoir le faire sans grande difficulté, puisque le président Andrzej Duda a lui-même proposé d'inscrire un seuil minimal de dépenses militaires dans la Constitution. Pour les réformes sociétales en revanche, la coalition gouvernementale doit désormais faire sauter l'ultime verrou qui freine ses ambitions.

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09.05.2025 à 16:48

Pascal Keiser : "Sans culture forte, il n'y aura pas d'Europe forte"

Eve Bachler

TRIBUNE. Face à un monde qui verse dans une conflictualité quotidienne, des centaines de millions d'Européennes et Européens réalisent la nécessité de s'unir. S'unir sur le plan militaire pour faire face à la folie meurtrière qui s’abat sur l’Ukraine, s'unir en matière commerciale et économique pour ne pas faire les frais de la versatilité irresponsable […]

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Texte intégral (1324 mots)
Pascal Keiser, Commissaire général de Bourges 2028 - Crédits : Alexandra de Laminne
Pascal Keiser, commissaire général de Bourges 2028, appelle à l'unité européenne par la culture - Crédits : Alexandra de Laminne

TRIBUNE. Face à un monde qui verse dans une conflictualité quotidienne, des centaines de millions d'Européennes et Européens réalisent la nécessité de s'unir. S'unir sur le plan militaire pour faire face à la folie meurtrière qui s’abat sur l’Ukraine, s'unir en matière commerciale et économique pour ne pas faire les frais de la versatilité irresponsable de Donald Trump, s’unir pour faire vivre, plus que jamais, un autre horizon, démocratique, ouvert et durable. C'est un continent tout entier qui prend conscience de lui-même. Mais que sera cette Europe de demain si nous ne prenons pas soin, aussi, de ce socle de valeurs qui fonde notre culture commune ?

Et alors, comment décider ensemble sans vision partagée du monde et de l'avenir, sans une culture et des arts qui fondent notre singularité continentale et font de ce vieux continent une exception culturelle à l'échelle mondiale ?

Nous en sommes convaincus : il n'y aura pas d'Europe forte sans culture forte. La puissance économique et stratégique de notre union ne sera durable que si elle demeure une force culturelle et démocratique. La culture est un outil de réinvention : c'est elle qui permettra aux sociétés européennes d’affronter les défis du XXIᵉ siècle sans perdre leur âme. Elle est aussi une force de résilience : elle protège les imaginaires, permet de reconstruire les solidarités, d'ouvrir une fenêtre sur des lendemains plus heureux.

Dans une époque faite de crises à répétition, tous les regards se tournent vers la nécessaire réindustrialisation nationale et européenne, la défense de chaque intégrité territoriale, la perspective d'une véritable souveraineté militaire européenne… et il est bien impensable que l'édification de ces remparts géographiques comme de ces protections économiques soit reléguée aux calendes grecques.

Mais comme nous le rappelait Louise Weiss dans son discours inaugural lors de la première session du Parlement européen élu au suffrage universel, « l'Europe est une question d'âme ». Elle se nourrit de ses artistes, de ses penseurs, de sa création ; elle peut être le continent des communs, le seul qui fait dialoguer les différences sans les réduire, et qui leur propose un horizon partagé. Chaque Européen sait combien la culture est un levier de souveraineté démocratique : elle forme les esprits libres, elle donne à chacune et chacun un accès critique au monde.

En tant que Capitale européenne de la Culture, prochain grand événement international français, Bourges 2028 entend prendre toute sa part dans cet avenir. Agissant depuis le Centre-Val de Loire, un territoire qui est à la fois un berceau culturel et créatif et un foyer majeur du réarmement européen, avec la présence de nombreuses industries de la défense nationale et européenne, nous affirmons que cet arsenal ne sera utile que s’il est accompagné d’un arsenal de l’imaginaire.

Chez Bourges 2028, nous en sommes convaincus, l'Europe doit marcher sur ses deux jambes : la protection et la création, le pouvoir et l'influence, le matériel et l'imaginaire. Alors que nous célébrons les 40 ans d'une aventure européenne exceptionnelle, celle des Capitales européennes de la culture, la Commission européenne et les États membres doivent revendiquer la même ambition pour les 40 années à venir, en investissant dans la culture comme on investit dans la puissance économique et stratégique du continent. Il en va de "l'âme de l'Europe".

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09.05.2025 à 15:06

[Comparatif] Le taux d'occupation des prisons dans l'Union européenne

Eve Bachler

Selon l'office européen de statistiques Eurostat, l'Union européenne comptait environ 499 000 détenus en 2023, soit 111 prisonniers pour 100 000 habitants, contre 108 en 2022. Les taux de détenus pour 100 000 habitants les plus élevés se trouvaient en Pologne (203), suivie de la Hongrie (187) et de la République tchèque (181). En bas […]

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Texte intégral (1613 mots)

Selon l'office européen de statistiques Eurostat, l'Union européenne comptait environ 499 000 détenus en 2023, soit 111 prisonniers pour 100 000 habitants, contre 108 en 2022.

Les taux de détenus pour 100 000 habitants les plus élevés se trouvaient en Pologne (203), suivie de la Hongrie (187) et de la République tchèque (181). En bas de l'échelle, la Finlande (53), les Pays-Bas (66) et la Slovénie (68) affichaient quant à eux les taux les plus bas.

Une capacité d'accueil très variable

En 2023, l’Union européenne comptait environ 1 place de prison pour 849 habitants, soit 118 places pour 100 000 habitants. Cette moyenne varie fortement selon les pays. Les taux les plus élevés se trouvent en Europe de l’est et dans les pays baltes, notamment en Lettonie (256/100 000), Estonie (240), Pologne (239), Lituanie (234) et Slovaquie (212,9). À l’inverse, les taux les plus bas sont enregistrés en Finlande (53), Slovénie (63,5) et Danemark (68,4).

En termes de capacité totale, la Pologne dispose du plus grand nombre de places carcérales disponibles, avec 87 925 places, mais se classe deuxième en nombre de détenus (74 505) les occupant. La France, quant à elle, présente le plus grand nombre de prisonniers (75 913), mais avec une capacité d'accueil bien inférieure, limitée à 61 767 places.

Taux d'occupation sous tension

Le taux d'occupation des prisons se calcule par la différence entre la capacité d'accueil officielle des établissements pénitentiaires (décrite ci-dessus) et le nombre réel de prisonniers. Eurostat définit la surpopulation comme "tout taux d'occupation supérieur à 100".

Un dépassement mineur ou temporaire de la capacité d’accueil ne signifie pas toujours une surpopulation. De plus, les moyennes nationales peuvent masquer des situations critiques localement. Par exemple, selon l’Observatoire international des prisons (OIP), certaines maisons d’arrêt dépassent les 200 % de taux d’occupation. Ces établissements accueillent des prévenus en attente de jugement ou des condamnés à moins de deux ans. Ainsi, la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan affichait un taux d’occupation de 225,4 % début 2020, alors que la moyenne nationale était de 114 % (selon Eurostat 2019), révélant de fortes disparités selon les échelles.

Dans ce sens, en 2023, 14 États membres de l’UE disposaient de capacité d'accueil supplémentaire, tandis que 13 pays faisaient face à une surpopulation carcérale. Chypre affichait le taux le plus élevé, avec 226,2 % (données de 2022, faute de chiffres plus récents). La France suivait avec 122,9 %, puis l’Italie (119,1 %), la Belgique (113,2 %) et la Suède (112,6 %).

À contrario, l’Estonie (56 %) et le Luxembourg (60,8 %) se démarquent avec les plus faibles taux d’occupation.

Par ailleurs, la commission LIBE du Parlement européen soulignait dans une étude publiée en février 2023, qu’il est difficile d’évaluer précisément la surpopulation carcérale en Europe. Les différences nationales dans le calcul de la densité carcérale et l’absence d’indicateurs communs rendant toute comparaison difficile à évaluer.

Des conditions de vie alarmantes

Le 24 avril 2025, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), organe du Conseil de l’Europe, a publié son 34ᵉ rapport général, alertant sur les mauvaises conditions de détention en Europe. Cet organe agit pour prévenir la torture et protéger les personnes privées de liberté, notamment en visitant des lieux de détention, en émettant des recommandations et en soutenant d’éventuelles réformes législatives, en complément de la Cour européenne des droits de l’homme.

Dans ce document de 62 pages, l'organe indique avoir mené 20 visites dans 19 pays et inspecté 181 lieux de détention en 2024. Il y souligne deux préoccupations majeures : la psychiatrie et la surpopulation carcérale. Concernant la psychiatrie, le comité dénonce le traitement réservé aux personnes internées sans leur consentement, l’usage de la contention et de l’isolement, ainsi qu’un recours excessif à la médication, au détriment des approches psychosociales.

La France condamnée pour l'indignité de ses conditions de détention

Le 30 janvier 2020, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France dans l’affaire JMB et autres c. France, regroupant 32 cas dans six prisons. Saisie par l’Observatoire international des prisons (OIP), la Cour a reconnu une violation de l’article 3 de la Convention européenne, dénonçant des conditions de détention indignes : surpopulation, insalubrité, promiscuité, nuisibles, manque d’hygiène et absence de lumière naturelle.

En 2019, la France comptait environ 70 000 détenus pour 61 000 places, soit un taux d’occupation de 114 %. La crise sanitaire a temporairement fait chuter ce chiffre à 62 000 détenus en 2020, mais la tendance s’est inversée depuis. En 2023, la population carcérale a atteint près de 74 000 personnes dans l'Hexagone.

La surpopulation carcérale, en forte hausse, entraîne quant à elle une dégradation des conditions de vie et des atteintes aux droits fondamentaux comme l’accès aux soins ou à la défense. Elle accroît les tensions, la violence, réduit les activités proposées et nuit à la réinsertion des détenus. Le CPT appelle à des réformes structurelles, nécessitant une volonté politique claire et des investissements.

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09.05.2025 à 14:36

Allemagne : les coalitions depuis 1949

Chloé Lippert

En Allemagne, la coalition est de norme. Depuis la fondation de la République fédérale en 1949, le pays a connu diverses configurations de coalitions gouvernementales, témoin de la complexité de son paysage politique. Les élections de février 2025 n’échappent pas à la règle : après la victoire des conservateurs de la CDU/CSU, le nouveau chancelier […]

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Texte intégral (1895 mots)
Les coalitions en Allemagne depuis 1949 - Toute l'Europe

En Allemagne, la coalition est de norme. Depuis la fondation de la République fédérale en 1949, le pays a connu diverses configurations de coalitions gouvernementales, témoin de la complexité de son paysage politique.

Les élections de février 2025 n’échappent pas à la règle : après la victoire des conservateurs de la CDU/CSU, le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, a dû composer avec le SPD pour former un nouveau gouvernement. Avec respectivement 208 et 120 sièges, la CDU/CSU et le SPD disposent à eux deux d'une courte majorité au Bundestag (fixée à 316 sièges, sur 630), leur permettant de former une "grande coalition", terme désignant la réunion de ces deux forces politiques. Le cabinet du nouveau chancelier a été présenté le 28 avril dernier et est entré en fonction à la suite de la nomination du Rhénan, le 6 mai.

Une culture du compromis

Outre-Rhin, la culture politique repose sur une tradition bien ancrée du compromis. Depuis 1949, la formation politique arrivée en tête aux élections législatives a presque toujours dû composer avec un partenaire pour constituer une majorité. Une fois seulement un parti a remporté la majorité des sièges pour gouverner seul : l’Union conservatrice CDU-CSU, menée par Konrad Adenauer, en 1957.

Cette tradition s’est traduite à travers des coalitions diverses : les alliances classiques telles que les conservateurs de la CDU/CSU et les libéraux du FDP (parti libéral-démocrate) ou SPD-FDP durant les années 1960 à 1980, ou encore les "Große Koalitionen" ("grandes coalitions") réunissant CDU/CSU et SPD, formées à quatre reprises (1966–1969, 2005–2009, 2013-2017 et 2017–2021).

Plus récemment, à l’automne 2021, c’est une coalition à trois qui a été formée pour la première fois au niveau fédéral. Le chancelier sortant Olaf Scholz, issu du parti social-démocrate, dirigeait alors le pays avec les Verts et les Libéraux du FDP dans une coalition dite "feu tricolore". Mais cette dernière s’est effondrée en novembre 2024 avec le limogeage du ministre des Finances Christian Lindner, issu du FDP, entraînant la tenue d’élections fédérales anticipées.

La "grande coalition", une coalition qui a fait ses preuves

Dans la pratique, la "grande coalition" repose sur l’alliance des deux principaux partis d’Allemagne, les conservateurs de la CDU/CSU et les sociaux-démocrates du SPD. Également appelée coalition "noire-rouge", d’après les couleurs des deux partis, il s’agit d’un modèle souvent privilégié par le passé.

La première avait été instaurée en 1966, avec un gouvernement alors dirigé par Kurt Kiesinger. Les deux partis disposaient alors de plus de 90 % des sièges. Angela Merkel, chancelière de 2005 à 2021, a elle aussi privilégié cette option à trois reprises, à l’exception de la période 2009–2013, durant laquelle elle a gouverné avec le parti libéral-démocrate (FDP).

À l’issue des élections de février 2025, et après plusieurs semaines de négociations, conservateurs et sociaux-démocrates se sont finalement entendus sur un accord de coalition dans le but de former une nouvelle coalition "noire-rouge", menés par le leader de la CDU, Friedrich Merz. Ensemble, les deux partis disposent numériquement de la marge de manœuvre nécessaire pour peser sur les discussions et votes au Bundestag.

Quelles coalitions depuis 1949 ?

Si la "grande coalition" a fait ses preuves depuis 1949, les libéraux et les Verts ont joué un rôle pivot dans la formation de plusieurs gouvernements en Allemagne. Alliés aux conservateurs à plusieurs reprises (coalition dite "noire-jaune"), les libéraux ont fait partie des gouvernements dirigés par le SPD (coalition sociale-libérale) de 1969 à 1983, puis de 2021 à 2025 avant l’implosion de la coalition tricolore en novembre 2024. Grand perdant des élections de 2025, le FDP n'a pas atteint la barre des 5 % requise pour envoyer des représentants au nouveau Bundestag.

Quant aux Verts, ils ont permis à l’ancien chancelier Gerhard Schröder de gouverner dans le cadre d’une coalition dite "rouge-verte" de 1998 à 2005, puis au chancelier sortant, Olaf Scholz, d'assumer cette fonction de 2021 à 2024.

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09.05.2025 à 13:06

Entre espoir de paix et félicitations, la presse européenne réagit à l'élection du pape Léon XIV

Eve Bachler

"Un Américain a conquis la Curie romaine. Robert Francis Prevost, 69 ans, est devenu, jeudi 8 mai, le 267e successeur de Saint-Pierre, 17 jours après la mort du pape François", entame France info. "Son nom a été annoncé vers 19h15 et choisi après quatre votes - l'une des élections de conclave les plus rapides de l'histoire […]

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Texte intégral (2177 mots)
Élections du pape Léon XIV - Crédits : Mazur/cbcew.org.uk / Flickr CC BY-NC-ND 2.0
Première apparition du nouveau pape Léon XIV, élu le 8 mai à la suite d'un conclave - Crédits : Mazur/cbcew.org.uk / Flickr CC BY-NC-ND 2.0

"Un Américain a conquis la Curie romaine. Robert Francis Prevost, 69 ans, est devenu, jeudi 8 mai, le 267e successeur de Saint-Pierre, 17 jours après la mort du pape François", entame France info.

"Son nom a été annoncé vers 19h15 et choisi après quatre votes - l'une des élections de conclave les plus rapides de l'histoire moderne", indique Politico.

"En choisissant le nom de Léon XIV, en référence à Léon XIII, le cardinal américain montre […] l’importance qu’il accorde à la fibre sociale de l’Église" [Le Monde]. Il a aussitôt "lancé un 'appel de paix' à 'tous les peuples' lors de sa première apparition devant une foule en liesse", complète Le Parisien.

Vague de réactions en Europe

"Sitôt les cloches de Saint-Pierre tues, ce sont celles des réseaux sociaux des dirigeants mondiaux qui se sont mises à sonner" [Libération]. "En période d’incertitudes géopolitiques, les dirigeants mondiaux [se sont dit] rassurés par la promesse d’un pontificat d’écoute et de synthèse", ajoute Le Parisien.

Deuxième pape non européen consécutif après François, Robert Francis Prevost a rapidement reçu les félicitations des responsables politiques du Vieux Continent. "La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a adressé sur le réseau social X, ses 'sincères félicitations' au pape Léon XIV, en saluant son engagement pour la paix", rapporte Libération. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, ainsi que le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, ont également adressé leurs félicitations au souverain pontife. "Emmanuel Macron a plaidé pour que le 'nouveau pontificat soit porteur de paix et d’espérance', alors qu’était célébré ce jeudi le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe" [Le Parisien].

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky espère quant à lui "que le Vatican continuera à soutenir 'moralement et spirituellement' Kiev pour 'rétablir la justice et parvenir à une paix durable' avec Moscou" [La Libre].

Un pape au double passeport

Considéré comme "citoyen du monde" [Le Monde], et originaire de Chicago, Robert Francis Prevost a "passé plusieurs décennies au Pérou, pays dont il a obtenu la nationalité en 2015" [Courrier international]. "Missionnaire et enseignant [dans ce pays d'Amérique latine], il parle le français, l'espagnol, le portugais et l'italien, ainsi que l'anglais", complète Politico. Un "parcours exemplaire de l’Église multiculturelle chère au pape François", estime La Croix.

"Homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les cardinaux modérés, [il] était considéré comme l'un des candidats crédibles pour succéder au pape François, qui l'avait placé à la tête du puissant ministère chargé des nominations des évêques" [Courrier international].

"Face à une Église fracturée par des divisions sous le pontificat de François, Léon XIV s'est montré avant tout rassembleur lors de ces premiers mots prononcés dans sa nouvelle fonction", observe France info. "Le nouveau pape s'est par ailleurs montré ces dernières années 'plus prudent, voire moins ouvert', sur les questions de société que son prédécesseur. Une position qui a pu rassurer les cardinaux électeurs les plus conservateurs lors du conclave", complète le média.

Des enjeux de taille dans la continuité du pape François

Le pape Léon XIV représente "un pape d'équilibre et d'apaisement", titre Le Monde. "Dans son premier discours, Léon XIV a aussi pris le soin de remercier son prédécesseur, comme pour s'inscrire dans sa continuité", poursuit France info. Comme lui, il veut établir "des ponts" plutôt que des "murs". "Le natif de Chicago devra rapidement affronter des défis considérables pour une Église en perte de vitesse en Europe : finances, lutte contre la pédocriminalité, baisse des vocations…", observe TV5 Monde.

"Le pape est aussi un chef d’État et une autorité morale dont la voix porte, dans un monde en proie à des conflits majeurs [comme la guerre en Ukraine] et en pleine mutation, marqué par la montée des gouvernements populistes, les dangers liés au développement de l’intelligence artificielle et l’urgence écologique", souligne Le Télégramme. Il devra par ailleurs "ressouder les différents courants de l'institution, entre une Europe sécularisée et des 'périphéries' en croissance", écrit Courrier international.

"Soucieuse de conserver une voix forte dans le monde, l’Église catholique devra [ainsi] continuer sur la voie du volontarisme diplomatique tracée par François. Reste toutefois au nouveau souverain pontife à imposer son style et ses convictions", conclut Le Monde.

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09.05.2025 à 12:27

Tour de France, Giro, Vuelta : les grands tours cyclistes en Europe

Juliette Verdes

Alors que le grand départ de la Vuelta Feminina a été donné à Barcelone (Espagne) le 4 mai, le peloton du Giro d'Italia s'élance ce vendredi 9 mai 2025, au départ de Tirana, la capitale de l'Albanie. Le slovène Tadej Pogačar, grand vainqueur du Giro et du Tour de France en 2024, ne participe pas […]

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Texte intégral (7456 mots)
Le slovène Tadej Pogačar a remporté le Tour d'Italie et le Tour de France en 2024 - Crédits : Hugo LUC / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)

Alors que le grand départ de la Vuelta Feminina a été donné à Barcelone (Espagne) le 4 mai, le peloton du Giro d'Italia s'élance ce vendredi 9 mai 2025, au départ de Tirana, la capitale de l'Albanie. Le slovène Tadej Pogačar, grand vainqueur du Giro et du Tour de France en 2024, ne participe pas à cette 108e édition de la Corsa Rosa.

Forts de leur succès, les Grands Tours cyclistes ne cessent d'attirer de nouveaux participants et leurs parcours se diversifient d'années en années.

La naissance des grands tours

En 1903, afin d’augmenter les ventes de leur journal L’Auto, Henri Desgrange et Géo Lefèvre créent une compétition cycliste masculine : le Tour de France. Très vite, la Grande Boucle rencontre un véritable engouement, tandis que le journal bat des records de ventes.

Dès la première édition en 1903, des coureurs européens sont invités à participer. Cinq Belges, quatre Suisses, deux Allemands et un Italien s’élancent aux côtés des Français à partir de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne.  Il faudra néanmoins attendre 1909 pour qu’un coureur étranger remporte la compétition : le luxembourgeois François Faber. Mort au combat durant la Grande Guerre, il donnera son nom à l'épreuve cycliste du Grand Prix François-Faber, organisé au Luxembourg depuis 1918.

D'un peloton principalement français à ses débuts, le Tour s’internationalise progressivement et compte jusqu'à 40 nationalités aujourd’hui. Les coureurs européens restent largement vainqueurs, avec 99 éditions remportées sur 110. La France en 1964, l'Espagne en 2008 et le Royaume-Uni en 2018 sont d’ailleurs les seuls pays à avoir remporté les trois grands tours européens la même année.

S’inspirant du succès rencontré par l’événement sportif outre-alpes, le journal italien La Gazzetta dello Sport reprend ce modèle en 1909. Le Tour d’Italie, ou Giro, connaît lui aussi un grand succès populaire. Le podium revient aux Italiens pendant une longue période : c’est seulement en 1950 qu’un cycliste d’une autre nationalité, le Suisse Hugo Kobiet, remporte le Giro.

Inspiré par le succès de ses voisins, le journal Informaciones crée à son tour en 1935 la Vuelta ciclista a España, troisième grande compétition cycliste d’Europe. Dès la première édition, c’est le Belge Gustaaf Deloor qui sort vainqueur de la compétition.

Le parcours s’européanise

A partir des années 1950, en pleine construction européenne, les étapes du Tour de France hors de l’Hexagone se multiplient. C’est en 1954 que le premier grand départ a lieu à l’étranger, depuis le Stade olympique d’Amsterdam. Un an après la signature des traités de Rome, en 1958, le départ a lieu à Bruxelles qui accueille également cette année-là l'Exposition universelle. En 1992, année de signature du traité de Maastricht, le Tour traverse six pays de l’Union européenne, un record. Les cyclistes passent par l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg puis l’Italie.

Il faudra attendre 2022 pour que l’un des Tours européens les plus prestigieux parte pour la première fois d’un pays d’Europe de l’est : la première étape du Giro se déroule en Hongrie, de Budapest à Visegràd. C’est également le Tour d’Italie qui a organisé les premières étapes d’Europe méridionale, en Grèce et en Croatie.

Depuis 2013, on compte 17 compétitions professionnelles (licence World Tour) disputées chaque année dans les pays membres de l’Union européenne (18 en comptant le Royaume-Uni) :

PaysAnnée de création
France 🇫🇷1903
Belgique 🇧🇪1908
Italie 🇮🇹1909
Allemagne 🇩🇪1911
Luxembourg 🇱🇺1918
Bulgarie 🇧🇬1924
Portugal 🇵🇹1927
Pologne 🇵🇱1928
Roumanie 🇷🇴1934
Espagne 🇪🇸1935
Royaume-Uni 🇬🇧1945
Slovaquie 🇸🇰1954
Grèce 🇬🇷1968
Danemark 🇩🇰1985
Slovénie 🇸🇮1993
Croatie 🇭🇷1994
République tchèque 🇨🇿2010
Estonie 🇪🇪2013

Quel est le palmarès du Tour de France ?

Si la dernière victoire tricolore sur le Tour de France remonte à près de 40 ans (1985), les Français demeurent largement en tête des nationalités les plus victorieuses sur l’épreuve, avec 36 maillots jaunes ramenés à Paris.

En 111 éditions disputées, 99 se sont conclues par la victoire d’un Européen. Pas étonnant donc de retrouver la Belgique, puis l’Espagne, sur les autres marches du podium des nations les mieux représentées.

AnnéeVainqueurNationalité
1903 (1re)Maurice GarinFrance 🇫🇷
1904 (2e)Henri CornetFrance 🇫🇷
1905 (3e)Louis TrousselierFrance 🇫🇷
1906 (4e)René PottierFrance 🇫🇷
1907 (5e)Lucien Petit-BretonFrance 🇫🇷
1908 (6e)Lucien Petit-BretonFrance 🇫🇷
1909 (7e)François FaberLuxembourg 🇱🇺
1910 (8e)Octave LapizeFrance 🇫🇷
1911 (9e)Gustave GarrigouFrance 🇫🇷
1912 (10e)Odile DefrayeBelgique 🇧🇪
1913 (11e)Philippe ThysBelgique 🇧🇪
1914 (12e)Philippe ThysBelgique 🇧🇪
1919 (13e)Firmin LambotBelgique 🇧🇪
1920 (14e)Philippe ThysBelgique 🇧🇪
1921 (15e)Léon ScieurBelgique 🇧🇪
1922 (16e)Firmin LambotBelgique 🇧🇪
1923 (17e)Henri PélissierFrance 🇫🇷
1924 (18e)Ottavio BottecchiaItalie 🇮🇹
1925 (19e)Ottavio BottecchiaItalie 🇮🇹
1926 (20e)Lucien BuysseBelgique 🇧🇪
1927 (21e)Nicolas FrantzLuxembourg 🇱🇺
1928 (22e)Nicolas FrantzLuxembourg 🇱🇺
1929 (23e)Maurice De WaeleBelgique 🇧🇪
1930 (24e)André LeducqFrance 🇫🇷
1931 (25e)Antonin MagneFrance 🇫🇷
1932 (26e)André LeducqFrance 🇫🇷
1933 (27e)Georges SpeicherFrance 🇫🇷
1934 (28e)Antonin MagneFrance 🇫🇷
1935 (29e)Romain MaesBelgique 🇧🇪
1936 (30e)Sylvère MaesBelgique 🇧🇪
1937 (31e)Roger LapébieFrance 🇫🇷
1938 (32e)Gino BartaliItalie 🇮🇹
1939 (33e)Sylvère MaesBelgique 🇧🇪
1947 (34e)Jean RobicFrance 🇫🇷
1948 (35e)Gino BartaliItalie 🇮🇹
1949 (36e)Fausto CoppiItalie 🇮🇹
1950 (37e)Ferdi KüblerSuisse 🇨🇭
1951 (38e)Hugo KobletSuisse 🇨🇭
1952 (39e)Fausto CoppiItalie 🇮🇹
1953 (40e)Louison BobetFrance 🇫🇷
1954 (41e)Louison BobetFrance 🇫🇷
1955 (42e)Louison BobetFrance 🇫🇷
1956 (43e)Roger WalkowiakFrance 🇫🇷
1957 (44e)Jacques AnquetilFrance 🇫🇷
1958 (45e)Charly GaulLuxembourg 🇱🇺
1959 (46e)Federico BahamontesEspagne 🇪🇸
1960 (47e)Gastone NenciniItalie 🇮🇹
1961 (48e)Jacques AnquetilFrance 🇫🇷
1962 (49e)Jacques AnquetilFrance 🇫🇷
1963 (50e)Jacques AnquetilFrance 🇫🇷
1964 (51e)Jacques AnquetilFrance 🇫🇷
1965 (52e)Felice GimondiItalie 🇮🇹
1966 (53e)Lucien AimarFrance 🇫🇷
1967 (54e)Roger PingeonFrance 🇫🇷
1968 (55e)Jan JanssenPays-Bas 🇳🇱
1969 (56e)Eddy MerckxBelgique 🇧🇪
1970 (57e)Eddy MerckxBelgique 🇧🇪
1971 (58e)Eddy MerckxBelgique 🇧🇪
1972 (59e)Eddy MerckxBelgique 🇧🇪
1973 (60e)Luis OcañaEspagne 🇪🇸
1974 (61e)Eddy MerckxBelgique 🇧🇪
1975 (62e)Bernard ThévenetFrance 🇫🇷
1976 (63e)Lucien Van ImpeBelgique 🇧🇪
1977 (64e)Bernard ThévenetFrance 🇫🇷
1978 (65e)Bernard HinaultFrance 🇫🇷
1979 (66e)Bernard HinaultFrance 🇫🇷
1980 (67e)Joop ZoetemelkPays-Bas 🇳🇱
1981 (68e)Bernard HinaultFrance 🇫🇷
1982 (69e)Bernard HinaultFrance 🇫🇷
1983 (70e)Laurent FignonFrance 🇫🇷
1984 (71e)Laurent FignonFrance 🇫🇷
1985 (72e)Bernard HinaultFrance 🇫🇷
1986 (73e)Greg LeMondÉtats-Unis 🇺🇲
1987 (74e)Stephen RocheIrlande 🇮🇪
1988 (75e)Pedro DelgadoEspagne 🇪🇸
1989 (76e)Greg LeMondÉtats-Unis 🇺🇲
1990 (77e)Greg LeMondÉtats-Unis 🇺🇲
1991 (78e)Miguel IndurainEspagne 🇪🇸
1992 (79e)Miguel IndurainEspagne 🇪🇸
1993 (80e)Miguel IndurainEspagne 🇪🇸
1994 (81e)Miguel IndurainEspagne 🇪🇸
1995 (82e)Miguel IndurainEspagne 🇪🇸
1996 (83e)Bjarne RiisDanemark 🇩🇰
1997 (84e)Jan UllrichAllemagne 🇩🇪
1998 (85e)Marco PantaniItalie 🇮🇹
1999 (86e)Lance Armstrong (retiré)États-Unis 🇺🇲
2000 (87e)Lance Armstrong (retiré)États-Unis 🇺🇲
2001 (88e)Lance Armstrong (retiré)États-Unis 🇺🇲
2002 (89e)Lance Armstrong (retiré)États-Unis 🇺🇲
2003 (90e)Lance Armstrong (retiré)États-Unis 🇺🇲
2004 (91e)Lance Armstrong (retiré)États-Unis 🇺🇲
2005 (92e)Lance Armstrong (retiré)États-Unis 🇺🇲
2006 (93e)Óscar PereiroEspagne 🇪🇸
2007 (94e)Alberto ContadorEspagne 🇪🇸
2008 (95e)Carlos SastreEspagne 🇪🇸
2009 (96e)Alberto ContadorEspagne 🇪🇸
2010 (97e)Andy SchleckLuxembourg 🇱🇺
2011 (98e)Cadel EvansAustralie 🇦🇺
2012 (99e)Bradley WigginsRoyaume-Uni 🇬🇧
2013 (100e)Christopher FroomeRoyaume-Uni 🇬🇧
2014 (101e)Vincenzo NibaliItalie 🇮🇹
2015 (102e)Christopher FroomeRoyaume-Uni 🇬🇧
2016 (103e)Christopher FroomeRoyaume-Uni 🇬🇧
2017 (104e)Christopher FroomeRoyaume-Uni 🇬🇧
2018 (105e)Geraint ThomasRoyaume-Uni 🇬🇧
2019 (106e)Egan BernalColombie 🇨🇴
2020 (107e)Tadej PogačarSlovénie 🇸🇮
2021 (108e)Tadej PogačarSlovénie 🇸🇮
2022 (109e)Jonas VingegaardDanemark 🇩🇰
2023 (110e)Jonas VingegaardDanemark 🇩🇰
2024 (111e)Tadej PogačarSlovénie 🇸🇮
Les sept Tours de France remportés par Lance Armstrong entre 1999 et 2005 lui ont été retirés pour dopage.

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