Explosion des budgets militaires au détriment de tous les services publics, retour du service militaire, discours catastrophistes sur l'imminence d'une attaque russe, propagande dans les écoles... Depuis 2022, l'Allemagne, comme presque tous les autres pays européens, s'est engagée dans un énorme effort d'armement, qui renforce le risque d'un conflit de grande ampleur. Accéléré par le chancelier Friedrich Merz, ce tournant vers l'économie de guerre, disproportionné par rapport aux menaces, vise à achever le démantèlement de l'Etat-providence et à légitimer un Etat d'exception permettant de museler les contestations grandissantes contre un système économique toujours plus dans l'impasse. Si ce tournant historique fait face à certaines contestations en Espagne, en France ou au Royaume-Uni, ce n'est pour l'instant pas le cas en Allemagne. Par le journaliste allemand Fabian Scheidler, traduction par Alexandra Knez.L'Union européenne, la Grande-Bretagne et d'autres membres européens de l'OTAN se sont engagés sur la voie d'une militarisation massive, dont la rapidité et l'ambition sont sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que la plupart des pays de l’OTAN peinaient jusque‑là à atteindre l’objectif, fixé en 2014, de consacrer 2 % de leur PIB à la défense, ils se sont brusquement engagés à porter cet effort à 5 % par an lors du sommet de 2025, sous la pression de Donald Trump. Seul le gouvernement espagnol a refusé d’obtempérer.
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Explosion des budgets militaires au détriment de tous les services publics, retour du service militaire, discours catastrophistes sur l'imminence d'une attaque russe, propagande dans les écoles... Depuis 2022, l'Allemagne, comme presque tous les autres pays européens, s'est engagée dans un énorme effort d'armement, qui renforce le risque d'un conflit de grande ampleur. Accéléré par le chancelier Friedrich Merz, ce tournant vers l'économie de guerre, disproportionné par rapport aux menaces, vise à achever le démantèlement de l'Etat-providence et à légitimer un Etat d'exception permettant de museler les contestations grandissantes contre un système économique toujours plus dans l'impasse. Si ce tournant historique fait face à certaines contestations en Espagne, en France ou au Royaume-Uni, ce n'est pour l'instant pas le cas en Allemagne. Par le journaliste allemand Fabian Scheidler, traduction par Alexandra Knez.L'Union européenne, la Grande-Bretagne et d'autres membres européens de l'OTAN se sont engagés sur la voie d'une militarisation massive, dont la rapidité et l'ambition sont sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que la plupart des pays de l’OTAN peinaient jusque‑là à atteindre l’objectif, fixé en 2014, de consacrer 2 % de leur PIB à la défense, ils se sont brusquement engagés à porter cet effort à 5 % par an lors du sommet de 2025, sous la pression de Donald Trump. Seul le gouvernement espagnol a refusé d’obtempérer.