26.03.2025 à 12:12
Rédaction Toute l'Europe
Une compétence d'appui La santé publique relève par principe de la compétence interne des Etats membres. Les gouvernements nationaux sont donc libres d'organiser et de fournir leurs services de soins comme ils le souhaitent. Mais l'action de l'Union européenne peut compléter ces politiques nationales. Le traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) lui donne ainsi […]
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La santé publique relève par principe de la compétence interne des Etats membres. Les gouvernements nationaux sont donc libres d'organiser et de fournir leurs services de soins comme ils le souhaitent. Mais l'action de l'Union européenne peut compléter ces politiques nationales.
Le traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) lui donne ainsi une base pour intervenir dans de nombreux domaines comme l'amélioration de la santé publique, l'information et éducation, la prévention des maladies, la lutte contre les fléaux sanitaires ou encore la réduction des effets nocifs des drogues.
Afin de réaliser ces objectifs et d'améliorer les systèmes de santé nationaux, l'Union doit notamment "favoriser la coopération" avec les Etats tiers et la "coordination" des politiques et systèmes sanitaires des Etats membres, "en particulier dans les régions frontalières".
Des textes contraignants peuvent ainsi être adoptés au niveau européen. A titre d'exemple, les réglementations (nationales) sur le tabac sont assises sur une norme européenne qui limite la teneur en goudron et nicotine et rend obligatoire l'inscription d'un avertissement sur les paquets de cigarettes.
Depuis l'élargissement de ses compétences par le traité de Lisbonne en 2007, l'UE peut aussi adopter des mesures sur la sécurité des organes, du sang, des médicaments et des dispositifs médicaux. Plus généralement, l'Union s'engage à "assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine" dans toutes ses politiques.
Pour plus de cohérence, l'UE agit dans le cadre d'une programmation pluriannuelle, mise en œuvre par l'Agence exécutive européenne pour la santé et le numérique (HaDEA).
Actuellement inscrit dans la stratégie globale Horizon Europe, le programme EU4Health ou UE pour la santé s'étend sur la période 2021-2027. Il fait suite au programme de santé de la période 2014-2020, qui poursuivait "quatre objectifs spécifiques dans 23 domaines prioritaires" comme la prévention des maladies ou l'innovation dans les soins de santé.
Le programme EU4Health vise ainsi essentiellement à :
Assurer un haut niveau de protection de la santé humaine ;
Renforcer la préparation et la réaction aux crises sanitaires ;
Améliorer la coopération transfrontalière en santé ;
Soutenir l'innovation dans les systèmes de soins.
Le budget initialement proposé était de 9,4 milliards d'euros, mais a été ramené à 5,1 milliards, soit une multiplication par 10 par rapport au programme précédent (449,4 millions d'euros). Il reste toutefois modeste face aux budgets nationaux, et en comparaison avec le budget total de l'Union européenne.
La direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne (DG SANTÉ) dirige la politique globale de l'UE dans ces domaines.
Mais pour favoriser l'émergence de politiques communes, l'UE s'est aussi dotée d'autres organes spécialisés. On peut ainsi citer l'Agence de l'Union européenne en matière de drogues (EUDA), qui produit des statistiques comparatives sur la consommation et la circulation des drogues dans l'UE.
Dans cette liste figure également l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui délivre des autorisations de mise sur le marché des médicaments, valables dans les Etats membres de l'Union européenne. Créée en 1995 à Londres (Royaume-Uni), son siège est désormais situé à Amsterdam en raison du Brexit. Si son avis n'est pas contraignant - seule la Commission européenne délivre les autorisations de mise sur le marché - elle s'est néanmoins affirmée comme un acteur incontournable du débat scientifique.
La Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ou encore l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), complètent la liste des acteurs du vaste secteur européen de la santé.
La Commission a également annoncé en septembre 2021 la création de l'Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA). Inspirée du Barda américain (autorité pour la recherche et le développement avancé dans le biomédical), l'une des missions de cette autorité consiste à mieux coordonner les Etats membres et les acteurs de la santé en situation de crise et à renforcer l'autonomie stratégique de l'Union dans ce domaine. En juillet 2023, la nouvelle autorité a lancé HERA Invest, un financement de 100 millions d'euros pour soutenir la recherche et le développement face aux menaces sanitaires transfrontalières.
Les grandes épidémies mondiales (grippe A (H1N1), Escherichia Coli, Ebola, Covid-19…) exigent un dialogue et une coopération d'urgence au niveau européen. A cet effet, le Conseil de l'UE réunit les ministres de la Santé des Vingt-Sept pour favoriser la coordination des politiques nationales. Selon les circonstances, le Conseil européen peut également être mobilisé.
L'Union européenne a la possibilité, en cas de crise grave et dans un contexte d'urgence, d'assouplir ses politiques et ses normes afin de faciliter l'endiguement d'une épidémie. Dans le cas de la pandémie de Covid-19 qui a frappé le continent à partir du printemps 2020, la Commission a ainsi annoncé l'assouplissement de plusieurs règles budgétaires et de concurrence afin d'offrir aux Etats membres une marge de manœuvre accrue dans leurs réponses économiques à la crise.
Les traités permettent également une renationalisation temporaire de certaines compétences. C'est le cas du "Code frontières" de l'espace Schengen, lequel autorise un retour temporaire des contrôles aux frontières nationales en cas de crise. Cette mesure a été appliquée par de nombreux pays européens lors de la première vague de l'épidémie de Covid-19.
Mais l'action de l'UE en matière de santé publique va plus loin que la gestion de crises. Des objectifs communs de long terme sont aussi fixés par l'Union européenne et partagés par les Etats membres.
Pour favoriser un bon état de santé, l'Union mène en particulier des actions de promotion (du sport, des fruits et des légumes…), de dépistage (du cancer ou du sida) et de prévention contre, par exemple, le tabagisme (première cause de mortalité évitable dans l'Union européenne) ou encore contre la consommation d'alcool et de drogues. En février 2021, la Commission européenne a également dévoilé un plan européen pour vaincre le cancer, l'un de ses grands chantiers en matière de santé. A cela s'ajoutent les règles relatives à l'étiquetage des produits, qui font partie de la politique de protection des consommateurs, notamment en ce qui concerne l'alimentation.
L'amélioration de la pharmacovigilance figure aussi parmi les objectifs de l'UE, laquelle souhaite garantir un accès abordable aux médicaments et veiller à ce que ces derniers soient sûrs et efficaces. L'affaire du Mediator, médicament français contre le diabète retiré du marché en 2009, a fait évoluer cette politique de contrôle. Une directive et un règlement ont été adoptés en 2010, garantissant une plus grande transparence et permettant aux patients de rapporter directement aux autorités de contrôle les médicaments qui provoquent des réactions indésirables.
Depuis 2016, l'Agence européenne des médicaments doit également publier les résultats des essais cliniques au plus tard un an après leur fin. La course au vaccin déclenchée par la pandémie de Covid-19 a par ailleurs relancé le débat sur la transparence et la pharmacovigilance. Une transparence également exigée en ce qui concerne les termes des contrats d'achats anticipés signés au niveau européen avec les laboratoires.
Enfin, l'Union européenne aide les Etats membres à améliorer leurs systèmes de soins afin de répondre aux défis communs, tels que le vieillissement de la population ou l'épineuse question des déserts médicaux, notamment à travers les fonds de la politique de cohésion.
Ce soutien aux systèmes de santé des Etats membres est également nécessaire pour réduire les disparités qui restent importantes d'un pays à l'autre, qu'il s'agisse de l'espérance de vie, des dépenses consacrées aux soins ou des causes de décès.
Selon le dernier rapport intitulé "Coup d'œil sur la santé" réalisé par l'OCDE en 2024, l’espérance de vie à la naissance dans l’UE a atteint 81,5 ans en 2023, dépassant de 0,2 ans les niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. Toutefois, d’importantes disparités persistent entre les Vingt-Sept.
De la même manière, les dépenses courantes de santé sont loin d'être les mêmes selon les pays. En 2022, elles représentaient 12,6 % du PIB en Allemagne (leader dans ce domaine), 11,9 % en France et 11,2 % en Autriche, contre 5,8 % en Roumanie et 5,6 % au Luxembourg, dernier du classement.
Enfin, les écarts sont aussi significatifs s'agissant des personnels de santé, confrontés "à une grave crise" d'après ce rapport. Vingt pays de l’UE ont fait état d’une pénurie de médecins en 2022 et 2023, tandis que 15 pays ont signalé une pénurie d’infirmiers. Sur la base de seuils minimaux d’effectifs requis pour assurer une couverture maladie universelle, on peut estimer qu’il y avait une pénurie d’environ 1.2 millions de médecins, d’infirmiers et de sage-femmes en 2022 dans l’ensemble des pays de l’UE.
Malgré l'engagement croissant de l'Union européenne dans le domaine de la santé, celle-ci demeure principalement une compétence des Etats membres. Cependant, le contexte sanitaire de ces dernières années et la tendance politique actuelle témoignent d'un renforcement continu de l'implication de l'UE dans ce secteur.
Plusieurs défis concernant l'ensemble de la population des Vingt-Sept ont conduit à une gestion plus communautaire de la politique de santé publique. L'action menée à l'échelle de l'UE contre le changement climatique et la pollution, par exemple, a des répercussions sanitaires significatives au niveau national.
L'Union européenne a en outre récemment franchi des étapes importantes dans le domaine de la santé. Le règlement sur l'Espace européen des données de santé (EHDS) entré en vigueur le 25 mars 2025, marque ainsi une avancée majeure dans la gestion et le partage des données de santé à l'échelle européenne.
La Commission européenne, sous la direction de la présidente Ursula von der Leyen, a également présenté une loi sur les médicaments critiques (CMA) au début de l'année 2025, visant à renforcer la sécurité d'approvisionnement en médicaments essentiels.
Dans le domaine des dispositifs médicaux, une révision du règlement sur les dispositifs médicaux (MDR) et du règlement sur les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (IVDR) est en cours, répondant aux préoccupations des Etats membres et du Parlement européen.
La Commission travaille par ailleurs actuellement sur une proposition de loi européenne sur les biotechnologies, prévue pour 2025, qui devrait aborder les questions bioéthiques sur lesquelles les positions des Etats varient grandement.
Dans ces domaines et d'autres, l'Union continue de veiller à ce que le "niveau élevé de protection de la santé humaine", mentionné par le traité de Lisbonne, soit bien assuré. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, médecin de formation, poursuit son engagement pour faire progresser la politique de santé européenne.
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26.03.2025 à 12:08
Rédaction Toute l'Europe
En moyenne en 2023, année de publication des dernières données statistiques d'Eurostat sur l'espérance de vie à la naissance, un nouveau-né dans l'Union européenne pouvait s'attendre à vivre 81,4 ans. Mais ce chiffre cache des réalités très différentes selon les Etats membres. Contraste Est-Ouest Selon Eurostat, le pays de l'UE où l’espérance de vie à […]
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En moyenne en 2023, année de publication des dernières données statistiques d'Eurostat sur l'espérance de vie à la naissance, un nouveau-né dans l'Union européenne pouvait s'attendre à vivre 81,4 ans. Mais ce chiffre cache des réalités très différentes selon les Etats membres.
L’espérance de vie à la naissance correspond au nombre moyen d’années qu’un nouveau-né pourrait vivre s’il était soumis, tout au long de sa vie, aux conditions de mortalité (taux de mortalité par âge) observées à un moment donné dans une population.
Selon Eurostat, le pays de l'UE où l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée est l’Espagne (84 ans), suivie de près par l'Italie (83,5 ans), Malte, le Luxembourg et la Suède (83,4 ans). Vient ensuite la France où la moyenne par sexe est de 83 ans.
Globalement, l'espérance de vie à la naissance est supérieure à la moyenne européenne dans de nombreux pays de l'ouest du continent. Elle est par exemple de 82,9 ans à Chypre et en Irlande, et de 82,5 ans chez les Belges et les Portugais.
A l’opposé, c'est dans les pays de l'est de l'Union européenne que les chiffres sont les plus faibles. La moyenne est ainsi de 75,6 ans en Lettonie, 75,8 ans en Bulgarie, 76,4 ans en Roumanie et 76,7 ans en Hongrie.
S’il existe des différences entre les Etats membres, les écarts peuvent aussi être importants au sein d’un même pays, selon le sexe. Dans l’ensemble de l’Union européenne, les femmes vivent ainsi plus longtemps que les hommes. Leur espérance de vie à la naissance dépasse même les 85 ans en Espagne (86,7 ans), en France (85,7 ans), en Italie (85,4 ans), au Portugal (85,3 ans) et à Malte (85,2 ans). Dans ces pays, l'espérance de vie des hommes est en revanche respectivement de 81,3 ans, 80,1 ans, 81,4 ans, 79,5 ans et 81,6 ans.
Enfin, les Etats ayant la plus faible espérance de vie sont également ceux où la disparité entre femmes et hommes est la plus marquée. La Pologne, la Roumanie, l'Estonie, la Bulgarie et la Lituanie affichent un écart supérieur à 7 ans en fonction du genre. En Lettonie, cet écart s'élève même à 10,1 ans.
Pays | Espérance de vie à la naissance |
---|---|
Allemagne | 81,1 |
Autriche | 81,9 |
Belgique | 82,5 |
Bulgarie | 75,8 |
Chypre | 82,9 |
Croatie | 78,6 |
Danemark | 81,8 |
Espagne | 84 |
Estonie | 79,1 |
Finlande | 81,6 |
France | 83 |
Grèce | 81,8 |
Hongrie | 76,7 |
Irlande | 82,9 |
Italie | 83,5 |
Lettonie | 75,6 |
Lituanie | 77,6 |
Luxembourg | 83,4 |
Malte | 83,4 |
Pays-Bas | 81,9 |
Pologne | 78,4 |
Portugal | 82,5 |
République tchèque | 79,9 |
Roumanie | 76,4 |
Slovaquie | 78,2 |
Slovénie | 82 |
Suède | 83,4 |
Moyenne UE | 81,4 |
Si l'espérance de vie à la naissance augmente, elle ne doit pas être confondue avec l'espérance de vie en bonne santé, bien inférieure dans l'UE. Celle-ci a atteint en moyenne 62,6 ans en 2022, année de la dernière parution des données.
Eurostat fournit des données sur l'espérance de vie en bonne santé à la naissance, considérées comme le nombre d'années qu'une personne peut s'attendre à vivre en bonne santé. Une bonne santé est définie par l'absence de limitations d'activités et/ou l'absence d'incapacités.
Là encore, les différences sont importantes selon les Etats membres. Malte arrive en tête de ce classement avec 70,2 ans en moyenne, devançant assez largement les suivants. L'Italie arrive deuxième avec 67,4 ans, suivie par la Grèce, la Bulgarie et la Slovénie avec respectivement 67 et 66,7 ans d'espérance de vie en bonne santé à la naissance. Les Français peuvent quant à eux espérer vivre 64,4 ans en bonne santé.
A l'inverse, les Lettons n'ont qu'une espérance de vie en bonne santé de 54,2 ans. C'est à peine mieux pour les Danois et les Slovaques dont les âges concernés sont de 55,9 ans et 57,3 ans.
Pays | Espérance de vie en bonne santé à la naissance |
---|---|
Allemagne | 61,1 |
Autriche | 60,9 |
Belgique | 63,7 |
Bulgarie | 66,7 |
Chypre | 66 |
Croatie | 60,3 |
Danemark | 55,9 |
Espagne | 61,2 |
Estonie | 59,3 |
Finlande | 57,9 |
France | 64,4 |
Grèce | 67 |
Hongrie | 62,6 |
Irlande | 66 |
Italie | 67,4 |
Lettonie | 54,2 |
Lituanie | 60,3 |
Luxembourg | 60,2 |
Malte | 70,2 |
Pays-Bas | 58,5 |
Pologne | 62,4 |
Portugal | 59,1 |
République tchèque | 61,8 |
Roumanie | 59 |
Slovaquie | 57,3 |
Slovénie | 66,7 |
Suède | 66,5 |
Moyenne UE | 62,6 |
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26.03.2025 à 11:46
Valentin Ledroit
"Lithium, cobalt, nickel ou germanium… Les matières premières critiques sont essentielles pour assurer la transition écologique et numérique, mais aussi soutenir l'industrie de défense. Pourtant, l'Union européenne est encore trop dépendante d'autres pays", constate Ouest-France. "Un peu moins d'un an après l'entrée en vigueur de la loi européenne destinée à sécuriser l'approvisionnement de l'UE en […]
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"Lithium, cobalt, nickel ou germanium… Les matières premières critiques sont essentielles pour assurer la transition écologique et numérique, mais aussi soutenir l'industrie de défense. Pourtant, l'Union européenne est encore trop dépendante d'autres pays", constate Ouest-France.
"Un peu moins d'un an après l'entrée en vigueur de la loi européenne destinée à sécuriser l'approvisionnement de l'UE en matières premières critiques" [Les Echos], la Commission européenne est passée à l'étape suivante en dévoilant, mardi 25 mars, une première liste de 47 projets pour exploiter les terres rares et matériaux stratégiques sur le Vieux Continent.
"Tous ces projets européens permettront un meilleur accès à 14 des 17 matières premières stratégiques identifiées par Bruxelles, dont la bauxite, le cobalt, le cuivre, le lithium, le nickel et le tungstène", liste El País. Des ressources aujourd'hui vitales pour de nombreux secteurs de l'industrie. "Le lithium est par exemple indispensable pour les batteries de voitures électriques, le gallium pour les panneaux solaires, les terres rares pour les radars…" énumère La Croix.
Les annonces faites hier doivent permettre de répondre aux objectifs fixés par l'UE à l'horizon 2030 : "au moins 10 % de matières stratégiques extraites sur son territoire, au moins 40 % transformées et 25 % recyclées", rappelle TF1. "Enfin, pas plus de 65 % de la consommation annuelle de chaque matière première stratégique de l'Union ne pourra dépendre d'un seul pays tiers", complète la chaîne.
Une référence explicite à "la trop grande dépendance étrangère de l'Europe, notamment vis-à-vis de la Chine, dans ces secteurs", souligne El País. "Dans un contexte géopolitique international de plus en plus instable, l'UE souhaite aujourd'hui corriger cette situation de toute urgence", poursuit le quotidien espagnol. "C'est également crucial pour atteindre ses objectifs climatiques et réussir la transition énergétique", ajoutent Les Echos.
"Pendant longtemps, les matières premières ont été l'angle mort de notre politique industrielle, trop compliquées, trop chères, trop longues à produire", a expliqué Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission, chargé de la Stratégie industrielle et de la Prospérité, au moment de la présentation [Les Echos]. "Il n'y a pas de décarbonation possible sans matières premières. […] Pas d'industrie de défense sans terres rares, pour lesquelles nous dépendons à 100 % de la matière raffinée chinoise", a-t-il également déclaré.
Sur les 47 projets sélectionnés, 25 concernent de nouvelles mines. "Deux sont en France : dans l'Allier (projet d'extraction de lithium porté par Imerys) et en Alsace (récupération de lithium dans les eaux géothermales par Eramet)", note La Croix. "La liste de projets compte aussi un grand nombre d'usines de raffinage et de recyclage. La France pourrait en accueillir sept", affirme également le journal.
Au total, 13 Etats membres pourraient accueillir ces premiers sites. Dans la plupart d'entre eux, la presse nationale revient en détail sur les projets retenus. "Deux sont localisés en Belgique […] et portent sur le traitement et la substitution du métal germanium", explique par exemple la RTBF. "Bruxelles a sélectionné sept projets espagnols, six mines et une usine de recyclage", indique dans le même temps El País.
Cette première liste devrait bientôt être suivie d'une deuxième, composée de projets situés à l'étranger, dans des territoires hors-UE. La Commission européenne "regarde en particulier du côté du Groenland ou de l'Ukraine, deux destinations qui intéressent beaucoup les Etats-Unis en ce moment… " [La Croix].
"Les projets sélectionnés bénéficieront d'un investissement global de 22,5 milliards d'euros et recevront le label de la Commission", relève Ouest-France. Pour 2025, "nous avons jusqu'à 2 milliards avec la Banque européenne d'investissement", en subventions, garanties ou prêts, a également précisé Stéphane Séjourné [Les Echos].
Pour atteindre les objectifs ambitieux, "tous ces projets sélectionnés ont vocation à démarrer rapidement", rapporte TF1. Et bénéficieront pour cela de "procédures accélérées, avec une obtention de permis d'extraction facilitée à 27 mois contre une dizaine d'années en temps normal et des autorisations de transformation et de recyclage de 15 mois".
"Interrogé sur les difficultés que cette compression des délais pourrait poser pour les éventuels recours des citoyens ou des ONG sur de tels projets, à fort impact environnemental, [Stéphane Séjourné] n'en démord pas : 'les délais doivent être tenus par les autorités publiques nationales'" [L'Humanité].
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