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09.12.2025 à 10:23

Entre-soi et connivence : Sarkozy remercie ses soutiens médiatiques

Jérémie Younes

« Franz-Olivier Giesbert fut un défenseur acharné, intelligent et pertinent. »

- Journalistes et politiques /
Texte intégral (1979 mots)

Dans le petit monde politico-médiatique, il est une pratique que nul n'ignore : le renvoi d'ascenseur. Dans son livre commis au cours de sa brève détention, Nicolas Sarkozy salue ses plus fidèles soutiens médiatiques.

Au cours de ses trois semaines d'incarcération pour « association de malfaiteurs », Nicolas Sarkozy a eu le temps d'écrire un livre, Le journal d'un prisonnier, généreusement édité par la maison Fayard (groupe Bolloré). Dans ce touchant cahier de prison, Nicolas Sarkozy adresse ses remerciements pour services rendus à plusieurs éditocrates qui l'ont soutenu dans cette épreuve. Florilège :

Page 75, Jean-Michel Aphatie :

Je fus à l'inverse surpris du courage et de l'intelligence de deux personnalités pourtant peu réputées pour être de mes amis. Jean-Michel Aphatie prit ma défense au nom de ses principes et de ses convictions. […] Il réitéra ses prises de position à plusieurs reprises avec beaucoup de finesse et une réelle bravoure. De surcroît, il n'hésita pas à le faire en milieu hostile dans l'émission Quotidien. J'ai découvert en lui un homme de média doté d'une colonne vertébrale. J'ai beaucoup de désaccords avec lui mais cela ne m'a pas empêché d'admirer son courage.

On se souvient en effet comment, dans un long tweet grandiloquent (26/09), Jean-Michel Aphatie s'était porté au secours de l'ancien président : « Je ne comprends pas comment des juges ont pu rendre, au nom du peuple français, une décision aussi aberrante, inquiétante et finalement injuste. » Une prise de position que Jean-Michel Aphatie avait pu développer la veille dans « Quotidien » (« Une décision spectaculaire, violente et problématique », 25/09) et deux jours plus tard sur LCI, (« Je suis un peu bouleversé par cette décision de justice », 28/09), et qui lui avait valu, le temps de quelques jours, de devenir « la coqueluche » [1] (en réalité, la caution) de la presse de droite et d'extrême droite.

Confronté à cet extrait du livre de Nicolas Sarkozy sur LCI (7/12), Jean-Michel Aphatie n'apprécie qu'à moitié les éloges : « "J'ai découvert un homme qui a une colonne vertébrale" ! On se connaît depuis 20 ans ! "J'ai découvert"… Bon ben écoutez très bien monsieur, m'aviez-vous bien regardé jusque-là ? » Élégant, Aphatie retourne tout de même le compliment : « J'ai beaucoup aimé le livre, parce que je trouve que Nicolas Sarkozy trouve les mots pour décrire le dénuement de la prison, la tristesse de la prison… »

Page 76, Franz-Olivier Giesbert :

Franz-Olivier Giesbert fut un défenseur acharné, intelligent et pertinent.

« Acharné », FOG le fut effectivement. Comme dans son édito du Point du 24 septembre, dans lequel il s'alarmait que « le PNF s'acharne sur la droite et en particulier sur Nicolas Sarkozy », et voyait là un signe « du dévoiement de la justice et de la démocratie dans notre pays ». Ou dans un autre édito, publié dans le même journal deux jours plus tard : « Prison pour Nicolas Sarkozy : le spectre de la démocrature » (Le Point, 26/09). Ou bien encore dans ses nombreux passages télé et radio, sur Europe 1 (« Il deviendra un martyr », 26/09), RTL (« C'est une forme de régicide », 24/10), RMC (28/10), ou encore Radio Classique (« Une justice de république bananière », 27/11) [2]. « Acharné », donc, mais « intelligent et pertinent » ?

Page 78, Pascal Praud :

Je me souviens de ce dimanche si triste à la Santé où j'ai pu découvrir le billet de Pascal Praud dans le Journal du dimanche, « Je pense à lui ». Je l'ai lu comme la lettre d'un ami cher qui souffrait à ma place et imaginait ce qu'il en adviendrait s'il avait lui-même à affronter une telle épreuve.

Billet dans le JDD, éditos et débats sur CNews, échange avec les auditeurs sceptiques sur Europe 1… Pendant deux mois, Pascal Praud n'a pas lésiné pour s'attirer les faveurs du clan Sarkozy et a été l'un de ses plus zélés soutiens. Morceaux choisis : « La justice condamne qui elle veut, quand elle veut, comme elle veut ! Il n'est pas nécessaire d'apporter des preuves, ne sous-estimez pas ce message qu'envoient les magistrats, et qui va bien au-delà du cas Nicolas Sarkozy. Tremblez, mesdames messieurs, personne n'est à l'abri ! » (CNews, 26/09) ; « C'est un ancien président de la République qui est traité comme un voyou de grand chemin » (Europe 1, 26/09) ; « Qui donc prendra la plume pour s'élever contre la décision des juges ? » (JDD, 26/10) ; « Vous vous rendez compte que vous mettez un président de la République dans ces conditions, avec les gens qui sont autour de lui… c'est infamant » (CNews, 28/10) ; « Il a fait 20 jours pour rien ! » (Europe 1, 10/11). Etc.

Page 78, Laurence Ferrari :

Les éditos courageux de Laurence Ferrari m'ont particulièrement touché.

En fait d'éditos « courageux », des prises de position enflammées en soutien du délinquant. Exemple avec son lancement de l'émission « Punchline » sur CNews le 25 septembre : « Ils ont 17 ans et 19 ans, ils ont agressé avec une extrême violence un policier à Tourcoing le 19 septembre dernier et ils ont été remis en liberté. Ils dorment tranquillement chez eux ce soir. Il s'appelle Jordy G., il était sous le coup de trois OQTF, il avait été condamné 11 fois par la justice, mais il était en liberté lorsqu'il a violé deux jeunes femmes. […] Je pourrais multiplier les exemples à l'infini. Il s'appelle Nicolas Sarkozy, il a été président de la République, il a été jugé dans le cadre d'une affaire de soupçon de financement illégal de sa campagne en 2007. Le tribunal n'a trouvé aucune preuve de délit, aucune trace d'enrichissement personnel, et pourtant, la décision a été prise par les magistrats de l'envoyer en prison pour 5 ans. »

Page 78, Alexis Brézet et Vincent Trémolet de Villers :

J'ai été très impressionné par la violente prise de position après ma condamnation du très calme Alexis Brézet, le directeur du Figaro : « J'ai honte de la France. » Fallait-il que le choc soit violent pour que cet homme sage et pondéré en arrive à ce point d'exaspération ? Je pourrais dire la même chose de Vincent Trémolet de Villers.

Sages et pondérés, les deux chefs du Figaro le sont rarement. Outranciers et caricaturaux, beaucoup plus souvent. Comme dans cet édito de Vincent Trémolet de Villers, tout à son lyrisme habituel (Le Figaro, 27/09) : « L'autorité judiciaire, en état d'ivresse, remet en liberté surveillée des lyncheurs de policiers pris en flagrant délit mais coffre pour 5 ans un ancien président de la République, triplement relaxé, avant même son procès en appel. Motif de condamnation ? "Association de malfaiteurs" ! Apparemment c'est ainsi que certains magistrats envisagent les politiques, encore plus s'ils sont de droite, et par principe s'ils s'appellent Nicolas Sarkozy. »

Alexis Brézet, lui aussi, a bien mérité son petit mot doux : « […] Un homme qui a une famille, et pas plus que lui elle n'a mérité cette humiliation. Un homme qui a réagi, je trouve, avec une incroyable dignité, un homme pour qui, je vous le dis ce matin, en dehors de toute considération politique, j'ai une amicale pensée. » (Europe 1, 26/09)

Page 79, Patrick Cohen :

J'ai eu beaucoup d'autres témoignages humains et donc touchants de journalistes que je connaissais à peine. Jusqu'au très militant Patrick Cohen qui adressa un message à Véronique Waché pour qu'elle me transmette ses pensées amicales au moment de mon incarcération. Il ne s'en est pas vanté publiquement, et a même par la suite fait plusieurs interventions peu amènes. Le courage a ses limites, mais j'ai apprécié son geste.

Les interventions « peu amènes » de Patrick Cohen ? La première, le 25 septembre dans « C à vous » (France 5), puis la deuxième le lendemain matin sur France Inter (26/09), sont, en réalité, beaucoup plus complaisantes que Nicolas Sarkozy ne le laisse entendre. Sur France 5, Patrick Cohen explique que « la démonstration du tribunal apparaitra forcément fragile à une partie de l'opinion », puis réitère de façon plus affirmative sur France Inter : « Compte tenu de l'énormité des accusations, de la qualité du principal condamné, de la radicalité du jugement, de la déflagration politique qui en résulte, il eut fallu une démonstration éclatante. Hélas, elle ne l'est pas. » Hélas également – si l'on en croit les écrits du détenu Sarkozy – les auditeurs et téléspectateurs n'avaient pas été avertis du fait que Patrick Cohen avait, en parallèle, transmis ses « pensées amicales » à Véronique Waché, la conseillère en communication de Nicolas Sarkozy.

***

Le métier d'éditorialiste n'est pas toujours une promenade de santé. Mais lorsque les chiens de garde font bien leur travail, ils obtiennent, en plus d'une position économique et sociale avantageuse, des récompenses symboliques gratifiantes. Ainsi, les plus fervents défenseurs de Sarkozy ont vu leur travail salué dans un livre inédit, celui d'un ancien président de la République incarcéré pour « association de malfaiteurs » (et déjà, auparavant, condamné pour « corruption »). Nombreux ont dû être les commentateurs zélés déçus de ne pas trouver leurs noms parmi les hommages, après tant d'efforts et de désinformation. Mais, si Nicolas Sarkozy devait remercier un à un tous les hauts-gradés médiatiques qui l'ont dûment servi, lui et son clan, il faudrait plus d'un livre...

Jérémie Younes


[1] Voir cet extrait de « Quotidien », issu de la chronique « 19h30 Médias » de Julien Bellver (29/09).

[2] Liste non exhaustive.

04.12.2025 à 13:56

Zapping : les médias sonnent le tocsin

Florent Michaux

Lire plus (148 mots)

La double séquence militariste, avec les déclarations du chef d'état-major des armées puis du président de la République, dont nous vous parlions ici, a bénéficié d'un large écho médiatique. L'opinion, ça se travaille : la preuve en vidéo.


Florent Michaux, avec Jérémie Younes et Pauline Perrenot

03.12.2025 à 18:17

Face à Sophie Binet, Benjamin Duhamel se fait avocat de Bernard Arnault

Jérémie Younes

Texte intégral (1465 mots)

Mardi 2 décembre, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet est l'invitée de 8h20 sur France Inter, pour la première fois depuis la rentrée. L'occasion d'entendre les revendications des travailleurs ? Ou, pour les deux intervieweurs, de se faire les porte-voix du grand patronat.

Une fois n'est pas coutume, commençons par la fin de l'entretien. La journaliste Florence Paracuellos, remplaçante temporaire de Nicolas Demorand, lance Sophie Binet sur sa mise en examen pour « injure publique », à la suite d'une plainte déposée par un syndicat patronal :

Florence Paracuellos : Un mot sur les grands groupes, et un grand groupe en particulier, Sophie Binet, c'est LVMH, puisque vous voulez revenir ce matin sur votre mise en examen à la suite de propos que vous avez tenus sur Bernard Arnault et d'autres grands patrons. En janvier dernier, ils ont protesté, ces patrons, contre une surtaxe de l'impôt sur les sociétés qui « pousse à la délocalisation », c'est justement ce que disait Bernard Arnault, et vous avez réagi en disant la chose suivante : « les rats quittent le navire » [Elle insiste sur le mot « rat », NDLR]. C'est cette phrase qui vous vaut d'être poursuivie en justice aujourd'hui par le mouvement patronal ETHIC.

Florence Paracuellos avait à ce stade plusieurs possibilités devant elle : rappeler aux auditeurs que la mise en examen est automatique dans ce type de procédure ; resituer le lobby patronal en question, dirigé par l'ex-Grande gueule Sophie de Menthon, « entremetteuse entre l'extrême droite […] et les milieux d'affaires » [1] ; ou encore s'étonner que l'on puisse être poursuivie pour avoir employé une expression aussi banale de la langue française. Voire – mais il était peut-être optimiste de l'espérer – dénoncer ce qui s'apparente assez manifestement à une procédure-bâillon. La matinalière ne va choisir aucune de ces options : « Est-ce que vous la regrettez, cette phrase ? »

Du prêt-à-penser patronal…

S'en suit un échange mémorable avec Benjamin Duhamel, formé au moule BFM-TV et qui en reproduit les pires pratiques sur le service public :

Benjamin Duhamel : [Cette] expression « les rats quittent le navire » […] donnait l'impression que Bernard Arnault, LVMH, était sur le point de quitter la France. […] LVMH paie un peu plus de 2,3 milliards d'euros d'impôts en France, fait travailler directement et indirectement 200 000 salariés. Est-ce que tout cela justifie de faire de Bernard Arnault l'ennemi de l'économie française ? C'est une entreprise qui paye des impôts, c'est une entreprise qui crée de l'emploi. Là, il n'y a pas de rat qui quitte le navire…

Ce n'était là que la première d'une longue série de sommations, adressées à la récalcitrante par l'attaché de presse de LVMH : « Mais vous reconnaissez l'apport de LVMH à l'économie française, ou pas ? » ; « Mais c'est un point fort de l'économie française LVMH, ou pas ? » « C'est difficile à dire que c'est un point fort de l'économie française… » ; « Donc un fleuron du luxe comme LVMH, c'est un handicap pour l'économie française ? » ; « Donc LVMH, handicap pour l'économie française ? »

Bref, pas moins de cinq relances pour tenter d'arracher à la secrétaire de la CGT des louanges à propos du premier groupe capitaliste français. Sophie Binet aura bien l'occasion de dire, dans sa dernière réponse, qu'il s'agit selon elle d'une procédure-bâillon (« Je trouve que c'est grave qu'on ne puisse plus tenir ces propos dans les médias sans être attaqué et avoir une procédure en justice, il est là le souci ! »). Mais ça ne sera jamais un angle pour Benjamin Duhamel, qui ose en revanche se vanter : « Vous avez eu l'occasion ce matin, Sophie Binet, de vous expliquer sur cette mise en examen pour injure… »

Si cette séquence finale a constitué l'apothéose de l'entretien, les vingt premières minutes n'étaient pas bien meilleures… Un simple florilège des questions posées par les deux intervieweurs suffit à donner le ton et l'orientation de celles-ci :

- Florence Paracuellos : Vous appelez aujourd'hui à une journée de grève, sans les autres grandes centrales syndicales […]. Elle sert à quoi, Sophie Binet, cette journée ? Vous ne vous sentez pas un peu seule ce matin ?

- La mobilisation s'annonce assez faible […] comment faire croire que cette mobilisation va marcher aujourd'hui ?

- Benjamin Duhamel : Mais justement Sophie Binet […], en fait, est-ce que vous ne criez pas avant d'avoir mal ? […] En fait, vous vous mobilisez contre quoi ?

- Quand le Parti socialiste et les responsables du Parti socialiste sortent hier de Matignon en disant « il y a la possibilité d'un compromis », […] est-ce que c'est bon pour l'économie ? Et est-ce que si c'est bon pour l'économie, la patronne de la CGT s'en félicite ?

- Et donc la suspension de la réforme des retraites, des augmentations d'impôts comme vous les demandiez… Ça ne suffit pas à donner un début de quitus à ce budget ?

- Florence Paracuellos : Mais Sophie Binet, l'optimisme des socialistes, ça vous rassure pas, ça ?

- Benjamin Duhamel : Si une entreprise a le choix entre un pays qui propose une augmentation d'impôts et un pays comme l'Italie, pourquoi une entreprise choisirait d'investir en France plutôt qu'en Italie ?

N'en jetez plus !

… aux « évidences » militaires

Cette longue série de questions sans concessions intervient après un épisode dans l'air (militariste) du temps, au cours duquel Benjamin Duhamel s'offusqua du manque d'entrain patriotique de Sophie Binet :

Benjamin Duhamel : Dans la foulée de l'annonce d'Emmanuel Macron d'un service militaire volontaire, vous avez dit : « La seule perspective que nous ouvre ce gouvernement – sur ce budget donc –, c'est la guerre. » Et vous rajoutiez : « On ferme des lits d'hôpitaux pour fabriquer des obus ». Euh… si on vous suit, ça veut dire que le réarmement, les 6 milliards supplémentaires sur le budget de la défense, c'est inutile ?

L'invitée ayant de surcroît l'outrecuidance de dénoncer un « parallélisme […] troublant » entre le fait « qu'on augmente le budget de la défense de 6 milliards et qu'on baisse le budget des hôpitaux de 6 milliards », Duhamel ne se tient plus : « On ne baisse pas le budget des hôpitaux de 6 milliards. » Refusant de se laisser conter les éléments de langage gouvernementaux par son hôte, Sophie Binet est alors obligée de prendre une minute de son temps de parole pour expliquer au jeune Duhamel les mécanismes basiques de l'inflation : « Pour ne pas baisser, le budget des hôpitaux […] doit augmenter de 4%. S'il augmente de moins de 4%, ça veut dire qu'il baisse. » Un camouflet pour l'intervieweur, qui ne perturbe pas sa consœur. Loin de faire amende honorable, Florence Paracuellos trouve au contraire dans ce développement matière à une nouvelle réplique à charge : « Mais c'est pas un peu simpliste ou démagogique d'opposer les dépenses de la défense aux dépenses de la santé, Sophie Binet, dans le moment qu'on traverse ? »

Insistons-y : loin de relever de la « contradiction » journalistique, ce type de réactions vise à disqualifier l'invitée. Ce matin-là, les deux intervieweurs auront encore mis beaucoup de cœur à l'ouvrage !

Jérémie Younes


[1] D'après Laurent Mauduit, dans L'Humanité (9/09/25).

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