
17.11.2025 à 09:11
David Dufresne
Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons
Au Poste, Fabrice Arfi dévoile les ressorts d’un écosystème médiatique qu’il décrit comme «chaotique», où «la vérité n’est plus qu’une opinion comme une autre». De l’affaire Sarkozy aux plateaux télé qu’il qualifie d’«asile» où il doit affirmer «je ne suis pas fou», le journaliste de Mediapart raconte l’envers du décor : pressions, storytelling politique, inversion accusatoire.
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Il revient sur les attaques, la stratégie du brouillage et la bataille centrale pour imposer les faits dans un espace saturé d’éditorialisme. Une plongée dans le cœur brûlant du débat démocratique, où s’affrontent privilèges, justice et manipulation.
Et à 7h40, honneur d’avoir reçu Anas Kournif, qui, en novembre 2019, alors étudiant de 22 ans, s’était immolé par le feu devant le Crous de Lyon pour protester contre la condition de ses pairs. Six ans plus tard, vaillant, il milite toujours.
Chaque lundi matin, Au Poste tente de mettre un peu de trouble dans l’ordre médiatique dominant. «France Déter» accueille des invité·e·s, tient des revues de presse particulières, donne le temps des nuages et des luttes, explore le passé, étrille le présent. C’est en direct, c’est fait maison. Préparez le café!
«Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais c’est mon crush professionnel.»
Pour lui, la bataille médiatique impose de sortir du cadre strictement journalistique.
«Il est devenu aujourd’hui indispensable de venir défendre le journalisme ce qui produit de mieux, c’est-à-dire des faits.»
Selon Arfi, les faits sont désormais mis en concurrence avec de simples opinions.
«La vérité n’est plus qu’une opinion comme une autre.»
Pour lui, la société est éclatée en bulles de croyances imperméables.
«On est chacun dans notre couloir de conviction.»
Arfi met en lumière un récit victimisant destiné à écraser les faits.
Notamment lorsqu’il est traité comme un accusé plutôt qu’un journaliste.
«Je me suis retrouvé l’accusé numéro un de l’affaire.»
Quand une rumeur inventée devient un prétexte à l’accuser, lui. A propos d’un enquêteur qui aurait liké un de ses articles:
«Quel officier de police, quel article, quel like, quel réseau social, mais de quoi on parle, en fait.»
Selon lui, certaines mises en scène nuisent directement à la démocratie.
«Vous vous rendez compte comme ça détruit du débat public?»
Ses enquêtes restent massivement consultées, même par d’anciens soutiens de Sarkozy.
Il défend une pratique rigoureuse face au déluge numérique.
«Ce passé-là a beaucoup de futur en lui.»
Il se reconstruit après son geste et poursuit un projet professionnel clair.
«Je suis au centre de préparation à l’administration générale, où je prépare les concours d’attachés territoriaux.»
L’engagement politique demeure pour lui central.
Même si elles restent limitées.
«6 ans après, des choses, on a eu des petites victoires quand même.»
La précarité étudiante est devenue un sujet national.
«La précarite étudiante, c’est devenu un sujet beaucoup plus abordé après novembre 2019.»
Les avancées restent insuffisantes selon lui.
Une difficulté majeure pour les étudiants.
«À Lyon, il y a toujours des augmentations des tarifs, en fait, tous les ans.»
Des jeunes socialistes à la CNT, puis Solidaires, puis LFI.
Pour lui, la politisation passe par le terrain.
Porte-à-porte, soutien aux luttes locales.
Une ligne politique et existentielle.
«Globalement, tant que tu as de la lutte, t’as de l’espoir.»
12.11.2025 à 10:38
David Dufresne
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Au Poste convoque Olivier Ertzscheid, le meilleur chercheur français sur la question des usages numériques. IA, Web, Algo, que faire face au big bang ?
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Un dialogue rare et frontal avec Olivier Ertzscheid, auteur du retentissant texte «Le web pourrissant et l’IA florissante». Le maître de conférences y décrit le point de bascule : celui où les technologies d’intelligence artificielle cessent de nous émanciper pour commencer à nous aliéner. Sous ses mots, la promesse du web libre s’effondre dans une bouillie automatisée, un monde où le langage lui-même se décompose. Lucide, Ertzscheid appelle à reprendre la main et à réguler les géants de l’IA.
10.11.2025 à 09:09
David Dufresne
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Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, était l’invitée de France Déter sur Au Poste. Elle dénonce la dérive autoritaire du maintien de l’ordre, la fatigue d’un Parlement vidé de sa substance et la recomposition d’une alliance des droites avec l’extrême droite. Entre colère démocratique et défense de la rupture écologique, elle s’attaque autant aux dérives du pouvoir qu’aux compromis molles de la gauche. Tout en se défendant d'y recourir.
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Nos autres invité·es : Antoine Chao (Activiste des ondes) & Alice Vannier (metteuse en scène) pour la super pièce Radio Lapin (avec d’horribles problèmes techniques pour le camarade Chao — désolé !). De l’hémicycle aux scènes alternatives, la matinée tisse un même fil : faire entendre les voix dissonantes. Chatelain combat la dérive autoritaire, Vannier invente une radio de lutte, Chao appelle à la résistance créative. France Déter devient l’espace des colères et des espérances.
Chaque lundi matin, Au Poste tente de mettre un peu de trouble dans l’ordre médiatique dominant. «France Déter» accueille des invité·e·s, tient des revues de presse particulières, donne le temps des nuages et des luttes, explore le passé, étrille le présent. C’est en direct, c’est fait maison. Préparez le café!
1. Sainte-Soline, la colère verte.
Cyrielle Chatelain dénonce les « images profondément dérangeantes » de la répression policière. Elle affirme : « Ce n’est pas possible qu’il y ait autant de dérives ». La députée écologiste annonce la saisine du procureur via l’article 40 et réclame que « toutes les vidéos soient vues ». Pour elle, « le maintien de l’ordre, ce n’est pas l’agression ».
2. Le Parlement sous tension.
Chatelain décrit un hémicycle « épuisé, 9 h – minuit tous les jours ». Elle fustige un simulacre de débat : « On ne peut pas dire “retour du Parlement” et finir par un 49.3. »
3. « C’est le gouvernement qui tient la plume. »
La présidente du groupe Écologiste dénonce une démocratie sous tutelle : « L’Assemblée n’a pas la main. » Elle décrit un pouvoir exécutif verrouillant l’agenda et les amendements.
4. Droite recomposée, extrême droite normalisée.
Chatelain parle d’une « victoire idéologique raciste » : « On voit une recomposition des droites en soutien du RN. »
Elle relie cette dérive à « l’alliance des milliardaires et de l’extrême droite », qu’elle résume ainsi : « Ils créent un autre responsable imaginaire : les immigrés. »
5. L’écologie politique en résistance.
À la veille de la COP 30, elle alerte sur « le carbofascisme », c’est-à-dire « l’alliance des fascistes et des pétroliers ». Pour elle, les écologistes doivent « rompre avec les compromis faibles » : « Les compromis faibles ne construisent rien. »
6. Radio Lapin, théâtre pirate et bataille culturelle.
Alice Vannier présente Radio Lapin comme une « radio pirate théâtralisée » : « On est plongé dans une radio pirate et tout est radio. »
Chaque représentation accueille « un invité d’une lutte locale » — contre le méga-canal de la Seine, contre Arkema, contre la résignation. Le spectacle rend hommage aux radios libres : un acte de désobéissance joyeuse.
7. « Tant que les lapins n’auront pas de radio… »
Vannier résume l’esprit de la pièce par son proverbe fondateur : « Tant que les lapins n’auront pas de radio, l’histoire sera toujours racontée par les chasseurs. »
Elle défend une contre-narration populaire, un théâtre-radio qui « mêle écologie, luttes sociales et antiracisme ».
8. Antoine Chao : la voix libre des ondes.
Ancien de France Inter, Chao confie être « orphelin de la radio ». Il célèbre France Déter : « Ça fait tellement de bien d’avoir une matinale écoutable. »
Son credo : « On n’a pas les milliards de Bolloré ou d’Arnaud, mais on a les idées. »
Il appelle à multiplier les initiatives : « Un, deux, trois, plusieurs radios-lapins. »
9. L’art comme résistance.
Vannier souligne que Radio Lapin n’est pas un simple spectacle, mais un outil d’action : « Appelez-nous, on vient là où on nous invite avec grande joie. »
Chao ajoute : « On crée des machins, on crée de l’âme à l’homme, on n’a pas le choix. »
10. Une même urgence : ne pas se taire.