
Prétexter la lutte contre l'habitat indigne, insalubre, et surtout « informel », pour démolir les abris que parviennent à se constituer les pauvres, et ainsi les renvoyer à la rue, les disperser, les rendre invisibles, voilà un mécanisme qui ne date pas d'hier, et a été déployé dans maints endroits.
À Mayotte, après le passage du cyclone Chido, le gouvernement a décidé de profiter de l'occasion pour en finir avec l'« immigration clandestine », fléau de l'île dénoncé comme la cause du désastre. Le premier ministre a dit vouloir « empêcher la reconstruction des bidonvilles », promettant « une refonte complète de la géographie des quartiers prioritaires de la ville ».