flux Ecologie

Engagés pour la nature et l'alimentation.

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28.05.2025 à 11:13

Patrick Le Hyaric

Texte intégral (889 mots)

Il est des jours au cours desquels de violents télescopages devraient aider à ouvrir les yeux. En voici trois dans la même journée du 27 mai.

Premier télescopage

On glose à la présidence de la République et à Matignon sur la possibilité d’organiser un référendum. On ne s’en était pas rendu compte, mais ces locataires des ors de la République sont soucieux de la démocratie ! Soucieux de votre opinion ! La preuve !

On vient d’assister à un événement sans précédent à l’Assemblée nationale. Unis, main dans la main, la droite de Retailleau et de Genevard, l’extrême droite au grand complet et des fractions non-négligeables du ventre mou macroniste font voter une motion de rejet contre leur propre proposition de loi antisociale, anti-sanitaire et anti-écologique bien nommée loi Duplomb, pour mieux la faire avaliser par une commission mixte paritaire des deux assemblées. Sans vote, donc. Décidément, leur créativité anti-démocratique n’a pas de limite.

Si nous avions besoin d’une leçon sur la prétendue « démocratie parlementaire » nous voici amplement servis jusqu’à la nausée. Trump en rougit de jalousie.

Sous prétexte de défendre les paysans, cette loi vise à ré-autoriser l’utilisation de pesticides, notamment l’acétamipride dont les études révèlent qu’ils polluent l’eau potable et à de néfastes conséquences sur la santé des enfants. En plus, la loi remet en cause l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et place l’Office français pour la biodiversité (OFB) sous tutelle. Voilà Trump copié, singé, concurrencé jusqu’à la nausée !

Deuxième télescopage

Le même jour, à tour de rôle, le Premier ministre de droite et le président de la Cour des comptes, dont les couleurs socialistes ne cessent de palir, sautaient de plateaux de télévision en studio de radio pour nous expliquer d’une voix tremblotante que la Sécurité sociale coûte cher, que les caisses sont vides.

Or, des études menées sur les coûts sociaux cachés de l’utilisation des pesticides s’élèvent, selon ce qui est pris en compte, de 370 millions d’euros annuels jusqu’à 18,7 milliards d’euros selon la revue Frontiers in Sustainable Food Systems et Nature Sciences Sociétés.

Le seul traitement des cancers du système lymphatique et de la maladie de Parkinson que provoque cette molécule engendre au moins 48,5 millions d’euros. Sans compter les souffrances sans nom pour les personnes qui en sont atteintes.

Troisième télescopage

Ouest-France consacre trois-quarts de page ce 27 mai à la fameuse loi Duplomb et en vis-à-vis, produit un article titré « les oiseaux des champs en fort déclin » à cause… des pesticides. Désormais, 18 000 espèces animales sont menacées d’extinction.

Ce même jour, après avoir montré des images de tracteurs de la FNSEA rentrant à la ferme, le journal du soir de France 2 consacre son sujet de « l’Œil du 20 h » à la pollution des eaux dans un village du département de l’Yonne. Celle-ci est le résultat d’un épandage de pesticides et d’herbicides depuis des dizaines d’années. En effet, nous subissons aujourd’hui les conséquences de ce qui a été épandu dans les champs, il y a un quart de siècle. Autrement dit, les effets du coup de force des droites de l’Assemblée nationale auront des conséquences sur notre santé et celle des générations à venir pour les vingt, trente, cinquante années qui viennent.

Comment qualifier des « irresponsables politiques » opérant un tel coup de force ?

Ne nous trompons pas. Ce ne sont pas les paysannes et paysans, premières victimes de ces poisons qu’ils défendent, mais les multinationales de l’agrochimie qui sont à la manœuvre, bien camouflées derrière les sièges des députés et des tracteurs. Plus ils vendent ces produits nocifs, plus les profits augmentent, plus ils prélèvent la valeur dégagée par le travail paysan. Du reste, le grand oublié de ces derniers jours est bien la rémunération du travail paysan. Ajoutons qu’il n’y aura pas de démocratique planification sanitaire et écologique sans normes de protection, précisément contre les dures lois du capital. Loin de la transition sanitaire et écologique, c’est le capitalisme qu’ils défendent.


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06.05.2025 à 11:44

Fabrice Savel

Texte intégral (1149 mots)

Pour qui désire un monde meilleur et un avenir sûr, l’heure est à l’inquiétude, parfois au désespoir. La montée des pratiques autoritaires aux États-Unis et en Europe, les attaques incessantes contre nos acquis sociaux et les droits humains, ainsi que l’explosion des inégalités entravent le progrès social. Derrière les appels à la violence et la chasse aux boucs émissaires, ce sont en réalité la science, la culture, l’éducation et la solidarité qui sont directement attaquées.

Si vous souhaitez rejoindre l’appel ou vous informer davantage cliquez ici.

En parallèle, le changement climatique et les catastrophes qui en découlent nous menacent tou·te·s : ils emportent des vies, empêchent nos enfants d’aller à l’école à cause des températures excessives ou des inondations, et frappent les plus vulnérables d’entre-nous, comme les quartiers populaires. Ils exposent nos aîné·e·s et les travailleur·euse·s à des chaleurs mortelles, détruisent nos logements, comme par exemple avec les inondations en Bretagne début 2025 ou dans le Nord-Pas-de-Calais en 2024. Les catastrophes climatiques menacent notre patrimoine, nos emplois, nos récoltes et les écosystèmes dans lesquels nous vivons (comme en Gironde lors des feux de forêts de 2022), et mettent en danger l’accès à notre alimentation et à l’eau.

Le passage du cyclone Chido à Mayotte nous rappelle que les plus durement exposé·e·s au changement climatique sont les plus pauvres, les moins responsables et nous montre à quel point l’Etat français est mal préparé pour protéger ses habitant·e·s. Il n’est pas à la hauteur de ses responsabilités en particulier dans les territoires ultra-marins, ne serait-ce que sur la question de l’eau potable, à laquelle l’accès n’est pas garanti.

Alors pour qui désire un monde meilleur et un avenir sûr, l’heure est au sursaut. Car tout n’est pas perdu.

De multiples échéances jalonneront 2025 (le sommet Océan en juin à Nice, ou encore la COP30 au Brésil) et seront autant d’occasions de mettre le gouvernement face à ses responsabilités.

Nous, acteurs et actrices de la société civile française, savons que la France a la responsabilité et la capacité de faire plus et mieux, aux niveaux national et international.

Mais pour cela nous avons besoin de vous.

Dix ans après l’Accord de Paris sur le Climat, signé dans notre propre pays, c’est ensemble que nous devons interpeller le Gouvernement pour construire et accélérer notre adaptation et transition face au changement climatique et à ses impacts.

C’est ensemble que nous devons appeler à débloquer des financements pour une transition juste, qui n’oublie personne, et écologique, qui respecte la Planète et le Vivant. Des réformes fiscales sont indispensables, notamment en taxant les plus pollueurs et les plus riches. En plus de financer sa propre transition, la France devra appeler à l’annulation de la dette des pays en développement et honorer sa dette climatique à leur égard en soutenant leur développement de manière durable et juste.

C’est ensemble que nous devons exiger de la France qu’elle s’attaque à la source du problème : stopper l’exploitation des énergies fossiles par l’Etat et les entreprises. Le chemin est tracé : conduire les transformations nécessaires dans tous les secteurs de l’économie, réduire la consommation énergétique et développer des alternatives, comme les énergies renouvelables. Elle devra assurer une transition juste pour les travailleur·euse·s concerné·e·s, leur garantissant un maintien de leurs droits et de leurs revenus. En parallèle, la France devra mettre en place des politiques d’adaptation pour protéger les territoires et les populations, notamment côtières, et plus particulièrement ses territoires les plus exposés que sont ceux dits ultra-marins.

C’est ensemble que devons demander une protection sans faille des écosystèmes marins et terrestres, la transition de notre agriculture vers l’agroécologie, en garantissant un revenu juste pour les agriculteur·rice·s et éleveur·euse·s, et garantir le droit à l’alimentation.

Enfin, c’est ensemble que nous devons revendiquer une transition juste et  appropriée par tou·te·s, en garantissant la participation aux prises de décision des populations les plus impactées et concernées et les moins entendues. Cela concerne notamment les populations des territoires ultra-marins, les personnes discriminées en raison de leur couleur de peau, leur orientation sexuelle ou leur genre, les personnes en situation de pauvreté et précarité et les Peuples Autochtones.

Le gouvernement français se retrouve une nouvelle fois face à ses incohérences avant une étape cruciale, celle de la COP30 en novembre au Brésil, année des 10 ans de l’Accord de Paris. Il doit faire face à sa responsabilité historique. Pour nous, il n’y a pas le choix, c’est une question de survie et de justice pour l’Humanité. Si les dangers et conflits montent de toutes parts dans un monde en tensions, le changement climatique n’est pas en pause. Personne n’est ni ne sera épargné par ses conséquences.

Convaincu.es, abattu.es, isolé.es, motivé.es, quel que soit notre état d’esprit, nous savons que les victoires se gagnent toujours ensemble, en restant visibles, solidaires, fier.es des victoires passées, déterminé.es pour la justice. À l’heure où le péril climatique et l’effondrement des écosystèmes s’intensifient, nous ne devons pas nous cacher. C’est notre histoire et c’est ensemble que nous l’écrivons.

Si vous souhaitez rejoindre l’appel ou vous informer davantage, cliquez ici.


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