Plus d'une centaine d'avocats dénoncent le piétinement du droit environnemental. L'A69 en est le cas d'école, mais la demande vaut pour les projets routiers contestés de la coalition de la Déroute des Routes. La tribune a été publiée le 9 janvier 2025 par France Info
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Notre coalition, La déroute des routes, a rédigé un dossier argumenté porté à l'assemblée nationale en novembre 2024 pour demander un moratoire sur les projets routiers.
Voici quelques extraits :
Les projets routiers, présentés comme une solution à des besoins locaux, sont pensés en réalité pour permettre une augmentation, une fluidification de la circulation des marchandises par la route.
Le choix de privilégier la construction d’infrastructures dédiées au transport de
marchandises par camion, plutôt que de réguler le transport routier, s’est fait au
détriment du développement des transports collectifs, notamment par le rail. Cette
dépendance induite à la voiture individuelle impacte fortement le quotidien de la
population française.
Au lieu d’un eldorado, les gens se retrouvent piégés dans un mode de vie
insoutenable financièrement (prix des voitures et de carburants). La ville se met à vivre au rythme du trafic pendulaire et la vie locale de village disparaît au profit d'une sociabilité de banlieue dortoir. Les terres agricoles fondent sous la pression de la spéculation immobilière. Les périphéries de la France moche s'étendent.
L’imposition aux territoires du choix délibéré des industriels de prioriser la
route pour leur activité, se répercute sur les investissements faits par les
collectivités. Elles sont sollicitées pour mettre la main à la poche pour construire les dessertes des nouveaux sites et les axes structurants pour les routes commerciales nationales et internationales, parfois pour plusieurs centaines de millions comme le montre l’étude des Contrats de Plan Etat Région des dernières années.
Sur 200 projets routiers en France, l’analyse d’une première centaine de projets réalisée par notre coalition , donne un ordre de grandeur des surfaces et des montants
concernées :
● 1575 km supplémentaires de routes, c'est à dire plus de 30 M€ de coûts d'entretiens supplémentaires par an si on suppose un coût d'entretien moyen de 20k€ au km
● 8931,51 ha supplémentaires impactés au détriment de terres naturelles ou nourricières, ce qui correspond presque à la surface de Béziers, la commune plus étendue du département de l'Hérault
● 23,850 Md€ d'argent dépensé dont 4/5 d'argent public. A noter que ces estimations sont toutes à revoir à la hausse car elles datent souvent d’il y a 5-10 ans, donc d'avant l'inflation des prix des matériaux et de l’énergie pour les travaux.
Exiger le moratoire est une nécessité économique, sociale et environnementale!
Le texte de la coalition est accessible en version pdf. (18 pages)
La vidéo de la présentation de la demande du moratoire sur les projets routiers par les parlementaires du groupe LFI (3'50).
"La coalition apporte son soutien à la grève des cheminotes et cheminots de la SNCF qui a démarré le 12 décembre 2024. Aujourd'hui l'État tue le fret ferroviaire, parce qu’il serait moins rentable que la route. Avec l'ouverture à la concurrence, cela fait plus de 20 ans que la part du ferroviaire dans les transports diminue et que plus de 60% des effectifs de cheminot-es sont supprimés. Pendant ce temps là, les sommes déversées par les pouvoirs publics pour favoriser le routier sont abyssales. D'après les calculs de notre coalition, au moins 1 575 kilomètres supplémentaires de routes, pour un coût prévisionnel d'au moins 23 milliards d’euros, sont dans les cartons de l’État et des collectivités, dans le but d'encourager et de faciliter le transport par camions.
Si le modèle tout routier est le plus compétitif, c’est parce qu’il est le plus financé par la puissance publique. Il ne paie pas les conséquences sociales, sanitaires et environnementales désastreuses qu’il engendre.
Nous demandons l’abandon de la privatisation de fret SNCF et une réorientation massive du financement des transports vers le fret ferroviaire, vers les trains du quotidien. Nous demandons que des mesures contraignantes pour les industriels et logisticiens soient mises en place, pour permettre le report modal de la route vers le rail, à minima pour les nouvelles installations mais aussi pour celles disposant déjà d'un accès sous-utilisé ou non utilisé au réseau ferré.
Nous réaffirmons enfin notre exigence d’un moratoire sur tous les projets routiers."
Le collectif la Voix est Libre membre de la Déroute des Routes a lancé un appel - avec le soutien de nombreux autres collectifs et organisations - à manifester le dimanche 15 décembre 2024 pour la JUSTICE ET LA SUSPENSION DES TRAVAUX ROUTIERS de l'A69.
Voir le Monde du 15 décembre 2024
Leur communiqué de presse pour l'appel à manifester
Bon Pote
Actu-Environnement
Amis de la Terre
Aspas
Biodiversité-sous-nos-pieds
Bloom
Canopée
Décroissance (la)
Deep Green Resistance
Déroute des routes
Faîte et Racines
Fracas
France Nature Environnement AR-A
Greenpeace Fr
JNE
La Relève et la Peste
La Terre
Le Lierre
Le Sauvage
Low-Tech Mag.
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